vendredi 9 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 9 Octobre 2009

Vendredi 9 Octobre 2009


Prier… [1] mais il siège, le Seigneur, à jamais : pour juger, il affermit son trône ; il juge le monde avec justice et gouverne les peuples. Les évangiles, mais pas l’Ancien Testament, sauf le serpent de la Genèse et le dialogue de Satan avec Dieu pour ouvrir le livre de Job, évoquent fréquemment le démon et les démons. Les êtres spirituels, les anges, dont l’Ancien Testament est plus friand. Notions, concepts, réalités difficiles, et dont je n’ai pas reçu l’enseignement (ni l’habitude, sinon fugitivement celui des anges gardiens ?). Les textes d’aujourd’hui me sont donc difficiles, le mal personnifié… dans l’histoire humaine, c’est fréquent. Dans la vie spirituelle, les saints l’attestent, le curé d’Ars et ses nuits troublées, ce moine en accompagnement mutuel l’appelle même Toto… Jésus ne s’appesantit pas, parle-t-il en évoquant lui aussi Satan, seulement la langue de ceux qui l’interroge ? ce qu’il dit ne porte pas sur la personnification ni sur la nature de Satan ni même du mal, dont l’abstraction est aussi difficile que la personnification, mais sur lui-même et ce qu’il accomplit : si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous. Et à quoi nous entraine-t-il ? à un comportement : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse. De cela, que je suis loin, encore tiède, tellement partagé sans douleur ni présence, simplement distrait et cheminant sans assez prier ni considérer, ni – en fait – demander de vraiment aller à Dieu. Ravages opérés chez l’homme qui ne s’est fondé que sur soi et dont l’esprit mauvais reprend possession après quelque temps de rémission. Je me sens encombré et poussiéreux, mais de quoi ? cette lecture m’interroge, mais je ne sais encore sur quoi… comme la nuit qui envahit les montages, voici une multitude redoutable. Les prophètes « de malheur » ou l’avertissement de faire attention ? Prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité… temps de l’Avent, préparant Noël, qui vient, vie à examiner et notre monde, nos actions à revoir. Seul, je n’en suis pas capable. Voici venir le jour du Seigneur, il est tout proche. Jour de ténèbres et d’obscruité, jour de brouillard et de sombres nuées. Dans l’Ancien Testament, pas de pire malheur ou châtiment que la folie et ce qui y conduit : la peur, la terreur. L’état de cet homme est pire à la fin qu’au début. La journée, l’oraison m’apporteront-elles – tandis que le jour peine à se lever et que mes aimées dorment encore – quelque réponse ? mais d’autres prient de par le monde, il naît et il meurt des humains, des animaux et des choses splendides se combinent aussi : c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.

matin

Barack Obama, prix Nobel de la paix ? C’est grotesque. Des efforts, peut-être, ce qui n’est affaire que de propagande et de services de presse. Des dossiers sur sa table, regardé d’une autre manière que par son prédécesseur ? Corée du nord, Iran, Palestine, bouclier anti-missile, Afghanistan. Peut-être, mais de résultats et de véritables mutations ? rien. Encore, et – je le crois – rien à terme. Quant à la référence à John Kennedy, elle est du même ordre de l’image et de la propagande, de l’irréalité pure, puisque le charmant et juvénile président est l’initiateur de la guerre du Vietnam. Pour Obama, on va être fixé dans les jours qui viennent : les renforts en Afghanistan ou les prémisses du retrait…

Notre besoin d’icônes est proportionnel au cynisme de nos sociétés, et des classes qui nous dirigent. Icônes que précisément nous servent à satiété – magazines « people » – cesdites classes.

Il y a dans ce prix Nobel un peu plus. La fascination pour les Etats-Unis, même potentiellement déclassés par « la crise », a besoin de forme (pour se déculpabiliser quand la lucidité est forcée par les événements). Alors, le miracle d’une élection, qu’ils aient donc été capables d’élire un Noir. Ce qui n’est pas tout à fait exact : Barack Obama est métis, et il est d’origine Africaine, ce n’est pas le Noir descendant d’esclaves des Etats du sud. Son élection est surtout le résultat d’une machine politique de qualité, qui a exploité l’argument de discrimination positive. Le prix participe aussi de cette discrimination positive. Enfin, il y a le prix du charme, sinon de la photogénie : Obama est sympathique, il plaît, qui ne veut se faire photographier avec lui de Nicolas Sarkozy aux filles de Zapatero ? Johnson fit mieux et bien plus que Kennedy, mais il était antipathique. De Gaulle fut un des rares à ne pas s’y tromper.

Affaire Frédéric Mitterrand… Une amie déjeunant avec André Rousselet le jour de la nomination du nouveau ministre de la Culture, entend son pronostic : c’est une erreur grave, il va tôt ou tard « sortir » quelque chose de tout à fait prévisible. Christine Boutin résumait hier : effets ravageurs sur l’électorat.Dans un système psychiquement aussi rigide que celui de Sarkozy, et où les souplesses – achats de consciences ou de notoriétés, appelées « ouverture – la fin peut venir brutalement de n’importe où. Bernard Kouchner a pu se débarrasser des accusations de Pierre Péan (que je n’ai pas encore lues, mais qui font partie du dossier « Francçafrique » qui me concerne) parce que c’étaient celles d’un autre. Frédéric Mitterrand ne peut s’en prendre qu’à ce qu’il a écrit : à l’époque, il ne prévoyait pas qu’il serait autre qu’un homme de tréteaux ou de plume, et ce qu’il écrivait (que je n’ai pas non plus lu), le servait plutôt. Aujourd’hui… il ne peut plus être sauvé que par la « victimisation ». La presse régionale, selon l’AFP, est péremptoire, pour la plupart de ses titres.


[1] - Joël I 13 à 15 & 2 1 à 2 ; psaume IX ; évangile selon saint Luc XI 15 à 26

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