mercredi 21 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 21 Octobre 2009


Mercredi 21 Octobre 2009

Prier… [1] Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Vous avez été libérés du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice. Tout le programme de la politique en ce monde est ici donné, non en termes de fins, pas même de moyens à utiliser et mettre en œuvre, mais en exigence et en qualification des ouvriers que nous pouvons et devons être. Tout est dans notre comportement personnel. Ce n’est pas même le compte-rendu de chacun selon la parabole des talents, c’est le constat du maître : s’il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue : il se se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles. Un maître, Dieu… souvent absent, mais présent avec soudaineté, et un Christ enseignant qui répond apparemment à côté à ses disciples : Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? Nous sommes à la fois tout le monde et les disciples : le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté… et Paul en pasteur d’exérience : offrez vos membres pour le combat de sa justice, car le péché n’aura plus sur vous aucun pouvoir… péché qui est un chemin de mort. Choisir notre maître, notre Dieu et le chemin, la vie s’en déduisent naturellement. Le filet s’est rompu : nous avons échappé.

matin

Courriel à des amis et aux députés à l’Assemblée nationale : à qui ne voit pas le soleil, ne cherche pas à le montrer - vers la cinquième "race" en France ? apologie de l'autocensure d'un peuple entier ?

" A qui ne voit pas le soleil, ne cherche pas à le montrer ", proverbe maure d'un pays que j'affectionne et dont le président de notre République et son secrétaire général, contre le Quai d'Orsay, contre le ministère de la Coopération et contre la cellule africaine à l'Elysée-même, ont protégé les putschistes il y a un an et leur consolidation pour la montre.

Aussi bien dans ce qui est aujourd'hui la majorité présidentielle, c'est-à-dire l'U.M.P. que dans les oppositions de gauche ou du centre, la campagne présidentielle, par timidité - elle a été la mienne avec celle de tant d'autres, dans les analyses que je vous ai proposées à partir de Novembre 2006 - ne s'est pas faite sur les deux aspects qui auraient dû nous décider : la psycho-pathologie du candidat qui se pressentait selon beaucoup d'observateurs, notamment des médecins et psychiâtres (la biographie de Catherine Nay en donnait toutes les raisons, qui ne sont nullement peccamineuses, mais dont nous souffrons encore plus que l'impétrant), les tendances "liberticides" de ses projets et de ce qui se déduisait de son action comme ministre de l'Intérieur.

Aujourd'hui, nous avons - petit à petit, mais de plus en plus clairement - la politique pénitentiaire et sécuritaire, devenant une honte pour la France, d'autant qu'elle correspond aux discriminations positives, à la systématisation des quotas, et à une communautarisation de fait de notre nation, et d'autre part la prétention dynastique s'affiche.

C'est celle-ci qui me fait hâter un message vers vous - laissant à la fin de l'année le moment d'une nouvelle note étendue sur l'ensemble du second semestre de 2009 pour notre pays et pour le monde où nous sommes.

Les arguments d'opposition à l' "élection" de Jean Sarkozy, fils du premier lit de Nicolas Sarkozy et de celles de ses épouses dont on parle le moins mais qui par solidarité corse l'aida le plus pour monter la première marche (la faveur d'Achille Peretti, député-maire de Neuilly) ont été divers, ils sont connus. Ceux qui ont parlé, sur ordre pour soutenir cette future élection en légitimité, mais pas en voix puisque celles-ci sont acquises d'avance, l'ont fait selon un canevas manifestement concocté avec soigneurs et autres à l'Elysée : tellement répété à l'identique par des personnalités aussi diféfrentes dans la majorité présidentielle, l'argumentaire est encore plus connu que celui des opposants.

Un seul argument n'a pas été donné, il est pourtant décisif. Jean Sarkozy n'a évincé David Martinon (génération Cécilia dégommée systématqiuement par Carla) que fort peu par les erreurs et la fatuité de ce dernier, et beaucoup par son seul nom. Son seul nom pour le conseil général, son seul nom pour le soi-disant "travail de terrain" qui n'est que "lobbying" et quel préfet, quel ministre aujourd'hui - dans les moeurs installés - refuserait de servir 'lintervention du conseiller général Sarkozy ? même chose pour les votes successifs vers la présidence de l'EPAD. Or, ce parcours accéléré, sur le seul nom, et ce que permet l'EPAD signifient que Jean Sarkozy est déjà assuré 1° d'être député-maire de Neuilly à vie, et 2° de s'assurer, après son père ou en binôme avec lui, le contrôle du parti présidentiel, par conséquent d'être en mesure d'ici très peu de temps d'être le candidat " le meilleur " (naturellement) à la présidence de la République. A la tête du pays, de nouveau l'hérédité.

Un père divorcé peut-il résister à son fils ? comment réparer pour le fils la blessure faite à la mère, la blessure infligée à une enfance, d'autant que lui-même etc...

J'écrirai prochainement - et vous le proposerai - sur d'une part élection et travail de terrain (deux appellations mensongères dans les cas voyants, mais si fondées dans beaucoup de vies et beaucoup de territoires - avec le correctif qui aujourd'hui importe plus que la Constitution, le système des partis et des investitures) et d'autre part hérédité. D'un mot, sous notre monarchie d'avant 1789, l'hérédité se justifiait par la conscience du devoir, dont on répondait tellement devant Dieu - conscience populairement partagée et à laquelle il était fait appel efficacement : la peur de l'enfer - que Thomas d'Aquin a pu synthétiser concept et procédure du régicide, parfaitement légitime dans des cas précis. Aujourd'hui, l'hérédité est un arrivisme et la forme achevée de la cooptation, déjà gangrenante et éliminatoire pour beaucoup de vocations politiques, et émolliente, stérilisante pour le débat et l'imagination d'idées.

Deux éléments ont concouru à ce dont nous souffrons.

La politique a toujours été une carrière, ce qui - en soi - est inévitable mais n'est pas moralement excellent, il y a conflit d'intérêts. Le bien commun peut ne pas sans cesse coincider avec l'intérêt personnel. Mais depuis quelques années, elle est un parcours économique, une carrière d'élu devient une carrière d'entrepreneur. La collusion entre l'argent, l'entreprise et la fonction de représentant ou de gouvernant était naguère peccamineuse, elle s'affiche : le Fouquet's pour Nicolas Sarkozy, les vacances de Jacques Chirac.

Précisément, Jacques Chirac. Non cité dans les débats sur l' "affaire Clearstream", alors qu'il savait et qu'il pouvait empêcher, ce qui devient une honte pour la France à l'étranger (honte de nos législations, honte de nos comportements). Jacques Chirac qui consent au quinquennat dont il est aujourd'hui reconnu qu'il a tout changé et qu'il a motivé explicitement la révision constitutionnelle de 2008, la coincidence obligée des élections législative et présidentielle, et donc la présidentualisation du régime. Jacques Chirac qui, démissionnant le soir du referendum européen de Mai 2005, sortait de la scène pour entrer, contre toute attente dans l'Histoire, en grand européen et en re-fondateur de la jurisprudence gaullienne d'Avril 1969. Jacques Chirac qui ne l'a pas fait. Jacques Chirac, qui a initié le bidouillage de notre relation avec l'OTAN. Jacques Chirac qui pouvait empêcher la "résistible ascension" (Bertold Brecht, Jean Vilar et Georges Wilson, le TNP) de Nicolas Sarkozy, soit en maintenant l'interdiction de cumul de présidence de l'UMP et de la place de ministre de l'Intérieur, soit ne le nommant - pour voir - Premier ministre. Celui-ci se serait révélé dans ce que nous voyons maintenant, ou il aurait rehaussé, légitimement, la fonction de Premier ministre. Jacques Chirac qui, le premier, par son arrivisme de quarante ans, peu fondé quand la véritable histoire en sera racontée par autre que lui, bien sûr, et par témoin des longues origines, a pollué la vie politique française, non par ce qu'il faisait (sans doute avec bonne conscience quoique avec sans-gêne) mais par l'impunité que nous avons acceptée : révérer la fonction présidentielle, même quand il est immoralement exercée et à des fins personnelles ! Il est compréhensible que la parution de ses mémoires - zélées par un professionnel notoire - soit retardée. Pierre Péan avait fait le mieux, à la première personne du singulier que peuvent donner les débuts électifs ? les origines de conviction ? et surtout le détail des déceptions occasionnées à tant d'équipiers. Quant à la confusion du genre familial et de la carrière politique, Bernadette Chirac en a donné l'exemple : l'appellation de "première dame", inconnue en droit français, décriée souvent même sous notre monarchie, date d'elle !

Sans doute une certaine générosité d'abord et d'immédiateté chez Jacques Chirac, un don certain de s'imposer et de faire aboutir chez Nicolas Sarkozy auraient pu être des outils - parmi beaucoup d'autres - du bien commun.

Ce ne fut pas : parce que nos "élites", nos élus s'auto-censurent, tant de carrières à ménager - combien parient déjà sur Jean ! - et l'argument mis à charge de ceux qui servirent sinon Vichy, du moins le maréchal Pétain : si ce n'est pas moi, ce sera pire.

Aujourd'hui, la politique économique et sociale se décide et pratique en complète impunité puisque tous les personnages sont achetables s'ils ne sont pas déjà dans l'équipe, puisque "la crise" est mondiale, puisque l'opposition est réputée illégitime, puisque les soi-disants contre-pouvoirs dont un porte-parole ministériel assure qu'ils n'ont jamais été aussi nombreux chez nous dépendent tous de textes d'application qui ne seront pris ou considérés que selon la convenance du pouvoir : Pérol, France-Télécom., l'EDF et le referendum d'initiative populaire loisible quand aura été voté le statut controversé de La Poste. Cynisme constant : à Saint-Dizier, révérer conclusivement le département et la région pour d'autorité fusionner leurs élus, motifs de la prochaine réforme qui fusionnera les circonscriptions. Et à la clé - comme au Gabon - un système électoral où la majorité relative suffit . Un seul tour... bientôt pour l'élection présidentielle, aussi ?

Comment pouvons-nous donner à nos amis d'Afrique quand nous rencontrons les citoyens ... des leçons pour qu'ils éradiquent chez eux corruption, népotisme, hérédité ?

Verrouillage et déni de démocratie qui produit une politique économique à total contre-sens dans les circonstances que nous subissons, qui produit des réformes dont les Français en écrasante majorité - et à l'unanimité quand ils sont les usagers - ne veulent pas, et qui ne fait pas les réformes que les Français en écrasante majorité, souhaitent. Un pouvoir effréné qui en trente mois a successivement marqué son mépris des enseignants - hélas, ce n'était pas nouveau - mais aussi des magistrats, des soldats, des préfets. Des adversaires enfin, en se comportant avec eux et les leurs comme si chacun, en France, est à vendre : ruine morale des ralliés ou de ceux qui attendent... Une France désertifiée par repli des infrastructures et des services publics ou régaliens. Des Français à qui l'on n'ose s'adresser ni par referendum, ni même par quelque discours à l'air libre, en place publique - comme naguère l'homme du 18 Juin.

Communication... un scandale faisant en oublier un autre, tout peut continuer quoique nous soyons passés du rythme mensuel au rythme hebdomadaire.

J'ai été "élevé" par une ancienne cantinière aux armées de 14-18, née dans les Charentes (Confolens - accent que j'ai parfois combiné ensuite avec celui que j'ai rapporté du Haut-Doubs et qui traîne) : elle me disait quand je réclamais quelque chose, je veux, etc... " le roi dit : nous voulons ". A la une du Figaro, pour rassurer les Français : " je n'augmenterai pas les impôts " (la monarchie d'Ancien Régime pour les augmenter ou les substituer devait convoquer les Etats-Généraux, les vrais). A Saint-Dizier : " j'y ai beaucoup pensé et j'y ai beaucoup travaillé ". Consultation ? concertation ? respect des compétences gouvernementales, constitutionnelles ? Il était coûtumier pendant que le général de Gaulle nous incarnait de dénoncer "le pouvoir personnel"...
Je vous redonne d'anciennes notes (quelques consodérations sur le départ du général de Gaulle, quarante ans après – 1er Octobre 2009 & observations et réflexions, note n° 17 des 6-22 Mai 2009). Peut-être à vous lire.



soir

Jean Sarkozy seulement en deuxième année, à vingt-trois ans (ayant achevé mon service national en Mauritanie, comme professeur au Centre de formation administrative, j’entrais en scolarité à l’ENA où j’avais été reçu deux ans plus tôt – et un bon tiers de ma promotion avait cet âge). Le fils aîné du président de la République aurait doublé ou triplé cette seconde année qu’il ne fait d’ailleurs pas à Paris-Sorbonne.

Naïveté de Villepin qui s’imaginait que le procureur de la République, en inimitié avec lui-même aux beaux jours réclamerait sa relaxe… François Goulard, très en flèche, pour sa candidature à l’Elysée en 2012. A mon sens, le sort du président régnant ne se jouera pas au renouvellement de son mandat, s’il arrive à cette date, il sera réélu, mais bien avant, je dirais : presque maintenant. C’est le « mouvement social » qui peut seul et doit en avoir raison pour la moralité autant que pour le changement de politique générale.

Quelle époque : le principal aéroport de Londres se vend comme une botte de carottes ! l’on apprend que le vote pour donner les JO à Pékin, intervenu en 2001, a été acheté et que le président du Comité olympique quel qu’il soit, est lui surtout achetable. Comment, dans de telles conditions, avons-nous été applaudir à l’ouverture de ces jeux qui devaient avoir lieu chez nous ? en boudant, nous faisons coup double et en tant que président de l’Union : nous soutenions la cause du Tibet, sainte s’il en est.

Michel Rocard qui raillait de Gaulle et la critique du dollar par celui-ci, qui tenta en 1980 comme en 1988 d’être le candidat de la gauche au lieu que ce soit François Mitterrand, mais qui se dit « de gauche » depuis quarante ans… préconise que le grand emprunt ne soit pas ouvert au public et se place uniquement auprès des banques, et le voici maintenant diagnostiquer que le PS « est un grand malade ». Tout s’explique s’il en est à considérer que la gauche c’est l’U.M.P. et le guérisseur de l’homme malade qu’est tout encarté au PS, c’est Sarkozy.

[1] - Paul aux Romains VI 12 à 18 ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Luc XII 39 à 48

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