Vendredi 23 Octobre 2009
Prier… l’âme gagne son banc ou sa chaise ou son trône au chœur, la place préparée et rejoint tous les vivants et tous les morts. Elle ne peut se calmer qu’en se remettant avec confiance à l’invisible présent. Elle va faire brûler le cierge de l’offrande : le travail à venir, les souvenirs, les attaches, les responsabilités d’amour ou celle des nécessités à assumer, la souffrance des autres qui se confient à tous st qui noue la gerbe, nous sommes tous là, incroyants, agnostiques, bêtes et méchants… ou dévôts d’apparence ou encore de sagesse, tout est à commencer maintenant. Jésus [1] nous prend par nos habitudes : quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera très chaud, et cela arrive. Esprit faux ! l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas aussi par vous-mêmes ce qui est juste ? Le psalmiste répond et nous avec lui : apprends-moi à bien saisir, à bien juger. Critère : je me fie à tes volontés. Exemple vêcu, l’Apôtre des gentils : je sais que le bien n’habite pas en moi, je veux dire dans l’être de chair. En effet, ce qui est à ma portée, c’est d’avoir envie de faire le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas. Stances du mystique et du psychologue : au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Seule, la rédemption, c’est-à-dire l’incarnation du Fils de Dieu, rompt et conclut (favorablement) ce dilemme : sinon, c’est le goût de la mort et la dépression : qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? Et voici la résurrection, demain, tout à l’heure. Que vienne à moi ta tendresse et je vivrai. L’âme a clos les yeux du corps.
matin
Notre pays sans repère parce que dominent chez ses « élites » ce mélange stérile d’ambition, de mimétisme, de lâcheté, du moins c’est ce qui se voit et c’est ce qui paraît expliquer tout ou presque. Je déteste la lâcheté collective qui fait notre tolérance et notre permissivité pour un régime d’autocratie sans précédent dans notre histoire, mais je hais le retournement des mêmes ou presque qui, au premier signe de faiblesse ou de recul, piétinent. Le lion devenu vieux… le pied de l’âne. Me revient sous les yeux cette réplique d’Edgard Pisani, ministre du général de Gaulle d’Août 1961 à Avril 1967 : il vient de voter la censure au gouvernement Pompidou qui n’a pas su comprendre ce qui mena au cri de Mai 1968. Il est remonté à la tribune, tout est improvisé, c’est-à-dire que tout vient du cœur, de l’âme y compris son vote déchirant (qui a vêcu ou au moins « regardé » ces heures du 10 au 30 Mai, comprend) : Comprenez – comment ne comprendriez-vous pas ? – qu’il existe des heures dans la vie d’un homme politique où la conscience et la morale l’emportent nécessairement sur les engagements politiques. Réplique d’un anonyme, le 22 Mai, et sans doute aujourd’hui… La politique, ce n’est pas la morale … réponse : le jour où la morale est trop éloignée de la politique, la politique ne vaut plus rien.
[1] - Paul aux Romains VII 18 à 25 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59
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