Sommet franco-brésilien ou euro-brésilien, en tout cas Brésil pour le couple présidentiel français – puis prolongation dans la famille (naturelle) de la seconde épouse de Nicolas Sarkozy. Visite officielle en Egypte du Premier ministre et prolongation d’une grande semaine. Le président de la République et le Premier ministre absents, en même temps, du territoire national, un précédent au début de l’actuel mandat, mais d’une journée, cette fois-ci c’est la grande semaine. Communiqué-commentaire (de qui ? mais officiel) : avec les moyens de communication d’aujourd’hui, la vacance du pouvoir n’est plus un sujet. C’est-à-dire que le gouvernement peut être virtuel. Que les Français – confirmation – ne sont que virrtuels, statistiques des sondages de satisfaction ou d’impopularité, statistiques de chômage ou de fiscalité. Déjà, Nicolas Sarkozy avait étonné en méconnaissant le décret organisant la sécurité présidentielle et en confiant celle-ci à des équipes formées à l’époque où il était place Beauvau. Il est devenu courant de le voir, lui et les membres du gouvernement, le téléphone portable à la main ou à l’oreille. C’est-à-dire que les communications au plus haut niveau de l’Etat ne sont plus cryptées et sont accessibles à n’importe quel « service » un peu affiné. Au Caire et au Brésil, communiquer en cas d’alerte atomique… avec deux des quatre acteurs de la chaîne de commandement tributaires de l’étranger et écoûtés … sans doute, le jeu des communiqués pour les condoléances au décès d’une notoriété ou pour eng… l’intérimaire tous azimuts qui n’aurait pas fait évacuer à temps les baches lamentables de la rue de la banque, entre le Palais Brongniart et la basilique Notre Dame des Victoires, rue et monuments parisiens emblématiques… peut se faire paisiblement et de loin. Mais gouverner n’est pas communiquer, c’est concerter avant de manifester et de décider. Cela se fait sur place, parmi les Français, surtout quand ceux-ci vivent leur premier Noël de crise et savent que ce n’est pas le dernier.
Il y aurait à exhumer les circulaires et échanges de courrier suscités par le secrétariat général du gouvernement – et à quoi veillait personnellement le général de Gaulle – à l’occasion des vacances ministérielles, à quelque période que ce soit.
Attardé dans une époque qui n’est pas celle de l’honneur et de la conscience, un homme d’affaires français – suite à « l’affaire Madoff » se suicide : il n’a pu supporter de constater qu’il avait menti à ses clients par la seule transmission des documents fournis par le forban. Naguère, on se suicidait si l’on était en faillite. Aujourd’hui, un président d’entreprise qui a mené celle-ci à la faillite saute en parachute doré et retrouve une place : par exemple pour présider le comité des rémunérations d’une autre entreprise, présidence qui n’est évidemment pas gratuite.
Tentative de coup militaire en Guinée. Plus de cinq mois de maintien au pouvoir de militaires refusant, en Mauritanie, d’être changés de fonction. Manifestement, les systèmes constitutionnels venant de chez nous ne fonctionnent pas. Mais ces abus de force physique aujourd’hui – où qu’ils soient – sont-ils pires que la tolérance à l’ « in-démocratie » dans laquelle nous a fait entrer un exercice du pouvoir, hors textes constitutionnels, comme celui que nous vivons depuis dix-huit mois ? Dans les pays dits « en voie de développement », situation de force, mais dans les vieux pays comme le nôtre, est-ce du civisme que des élites de toutes sortes couvrent un état de fait, de leur acquiescement ou de leur habileté à tirer parti de l’absence de contrôle et de contestation du pouvoir en place ? L’absence d’opposition est-elle normale ? que signifie-t-elle ? Nous sommes en voie de mithridatisation. Et nous le savons bien. Julien Dray a mis cinq jours à porter plainte pour violation de domicile. Un parlementaire perquisitionné sans la permission du bureau de la chambre à laquelle il appartient ! Etat de droit… sans doute fonctionnons-nous, sans doute les grands rouages de l’Etat sont-ils intacts, sans doute l’esprit de légalité et de bien commun continuent d’inspirer tous les rangs, mais au premier ? n’est-on pas imprudent en donnant partout, à tous propos, semaine après semaine une explication continue des affaires de la France selon une psychologie unique. Il y avait eu l’idéologie dominante, on ressasse depuis une décennie qu’il y a la pensée unique, mais maintenant ?
[1] - Malachie III 1 à 24 ; psaume XXV ; évangile selon saint Luc I 57 à 66
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