mercredi 10 décembre 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 10 décembre 2008


Mercredi 10 Décembre 2008
France : fausse route en poliique économique
Les aparatchiks, laids et médiocres, quelconques mais en vue : Benoît Hamon, Xavier Bertrand
Grèce, notre reflet, l'intelligence ne se gère pas
Mauritanie, la religion comme décor


Prier… soixantième anniversaire de la déclaration des droits de l’homme, cent soixantième anniversaire de notre première élection présidentielle au suffrage direct (Louis-Napoléon Bonaparte). [1] A qui donc pourriez-vous me comparer, qui pourrait être mon égal ? dit le Dieu saint. … celui qui déploie toute l’armée des étoiles et les appelle chacune par son nom (ce dont nous somme incapables, numéro de catalogue pour leur immense majorité…). Si grande est sa force, et telle est sa puissance qu’il n’en manque pas une. Toujours, cette ultime manquante, brebis, étoile, une de nos âmes, chacun de nous. Il ne faiblit pas, il ne se lasse pas. Son intelligence est insondable. Evidemment, le Dieu des philosophes sans église que la maçonnerie et Voltaire. Louis XVI, prisonnier aux Tuileries, écrit à l’archevêque d’Arles, d’avoir donné dans cette conception. Elle n’est pas fausse, mais elle empêche la suite, la sollicitude, la personnalisation, l’incarnation. Il rend des forces à l‘homme épuisé, il développe la vigueur de celui qui est faible. Les jeunes gens se fatiguent, se lassent, et les athlètes s’effondrent, mais ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; ils prennent leur essor comme des aigles, ils courent sans se lasser, ils avancent sans se fatiguer. Des vies, notre vie, ma vie, celle de mes aimées, de mes proches, de mes grands rencontrés, de mes amis, la vie gâchée en Grèce, les malades du SIDA, les sans-abri, les gens de pouvoir à l’heure où la cendre leur coule entre les doigts. Dieu de tous, de l’Islam aussi explicitement que de nous (l’Aïd El Kebir,avant-hier, de la profanation des tombes dans notre nord à la mise en scène de l’homme fort à Nouakchott) : le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Il nous a montré : sa vie terrestre, passion, mort et résurrection, incarnation et rédemption s’il en est qu’il est ainsi, incomparable par sa force et sa puissance selon l’Ancien Testament et les déistes, mais disponible, à notre échelle : vrai, pas une déduction de notre intelligence, ou une utopie tant souhaitable. Témoignage : venez à moi… je suis doux et humble de cœur. Parole de Dieu. Pour les uns : ! et pour d’autres : ? Et toujours cet appel à entrer dans son partage totalement : vous tous qui peinez sous le poids du fardeau… prenez sur vous mon joug.

Les licenciements boursiers – inaugurés par Michelin sous Lionel Jospin, Premier ministre. L’action Arcelor qui a perdu depuis Janvier près de 67%, reprend quatre points à l’annonce de la première vague de licenciements.


On dispute de l’inscription dans la Constitution du droit au travail. Simone Veil préside une commission chargée de la réécriture du préambule. Talent de plume d’une magistrate de carrière jusqu’à la plus haute politique et à l’autorité morale consacrée par une incarnation – soclée – de la Shoah. Elle et Edouard Balladur, les cautions de ce que veut faire accepter un quinqua. On prend des octo. Irrécusables. Mais la déclaration des droits de l’homme – René Cassin, Stéphane Hessel – proclame ce droit dans son article 23.


Gestion de « la crise ». fausse route totale. La crise st venue de ce que les banques n’ont plus rempli leur rôle de transfiormer l’épargne des personnes physiques en investissements des entreprises, celles-ci ont dû aller en bourse, donc à la dépendance des appétits de fonds de pension ou des spéculateurs individuels. Quant aux personnes physiques, on leur a vendu du crédit. Aujourd’hui, on coupe à celles-ci le crédit et l’on charge l’Etat de pourvoir à la trésorerie et aux investissements des entreprises. C’est-à-dire qu’on les rend à nouveau présentables pour la bourse et la spéculation et ainsi de suite, sans que les dirigeants soient changés, sans qu’ils aient à répondre de leurs erreurs stratégiques et de leurs enrichissements personnels. La politique de fond eût consisté en une purge de la classe dirigeante et à la destruction de ses systèmes de cooptation, cela par simple voie d’étatisation pour quelques années. Quant à la relance, elle ne se fera que par la consommation des personnes physiques, la propension à acheter et à investir des personnes physiques. Pour le moment, il n’y a plus de demande solvable.

Dix-huit mois de réformes pour quelques économies budgétaires, gagnées million par million, et f… en l’air nos structures judiciaires et militaires, coupant de plus en plus les Français de leurs repères, de leurs habitudes et de leurs racines (bientôt la suppression du département qui va passer, comme a été acceptée la nomination du patron de la télévision publique par le seul président de la République) – et « la crise » efface ces efforts en quelques jours et redouble notre endettement. Pour le moment, ce ne sont que des dizaines de milliards, mais comme on s’est trompé de voie, pour revenir en arrière et pour avancer enfin dans la bonne, on jouera sur des centaines…

C’est Benoît Hamon qui est aux commandes du P S, l’organigramme de l’étage juste au-dessous des chefs emblématiques c’est lui qui le fait. Incapable d’être élu sauf en liste et en position d’éligible, on l’a dans les médias jusqu’à l’élection présidentielle, un égotisme à gauche aussi peu cultivé et aussi gourmand que celui qui nous gouverne – à l’extrême droite, démagogie en plus.

En face, Xavier Bertrand, la caricature du Français moyen, une médiocrité qu’aucun individu n’atteint sinon en politique. Là pour les européennes, là pour placer de l’adhésion au pouvoir en place, pas plus d’allure que son maître. La laideur des régimes autoritaires contemporains. Morale dans la doctrine et la propagande, physique dans les individus qui les servent ou les incarnent. D’où l’importance des femmes, moins attaquables parce que la victimisation, etc… ou plus présentables parce que…
Grèce… de 1982 à 1984, j’ai pratiqué ce pays avec passion, le parcourant en tous sens : le Péloponèse ou l’Acropole déserts et sous la neige, les îles, j’ai parlé avec beaucoup, des politiques, des banquiers, les gens des tavernes. Il n’y a pas d’autorité morale incontestable, le roi ne le fut jamais, la monarchie ne fut que rarement populaire et le plus souvent, elle fut fautive. Il y a des démagogues, Andreas Papandreou, charismatique, le fut dans toutes les années 1980, mais l’élan – en bonne partie nationaliste – a été gaspillé. Il ne manque pas de personnages politiques d’envergure, mais le jeu est petit. La vocation de ce pays est certaine : parfait intermédiaire entre plusieurs partenaires décisifs de l’Europe, et celle-ci dont les Grecs ne se sentent que peu parties prenantes : le lâchage de Byzance contre les assauts turcs, et le pillage de 1204, restent vivants. Son peuple actuel, bien différent sans doute des anciens, ses paysages, peu changés, je crois, sont exceptionnellement inspirants et centraux pour toute réflexion spirituelle, politique, et amoureuse. C’est un bain d’intelligence. La crise actuelle est évidemment une crise d’organisation et d’autorité politiques. Le pays ne va pas s’en sortir rapidement. Mais c’est aussi le miroir de la déliquescence du rapport entre gouvernants et gouvernés, il est partout fragile en Europe de maintenant.

Mauritanie… L’Aïd, fêté lundi, l’homme fort s’y fait photographier en gros plan, priant. La télévision nationale a dû faire de même.
Dépêche de l’agence gouvernementale :
Mauritanie / Fête Le Chef de l'Etat effectue la prière d'El Aid à la grande mosquée Nouakchott, 8 déc (AMI) - Le Président du Haut Conseil d'Etat, Chef de l'Etat le Général Mohamed Ould Abdel Aziz a effectué la prière d'El Aid El Kébir ce lundi matin à l'ancienne mosquée de Nouakchott .
La prière a été dirigée par l'Imam Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibourahmane, Imam de la grande mosquée de la capitale .
Le Chef de l'Etat a été accueilli à l'entrée de l'ancienne mosquée de Nouakchott par le Premier ministre, M. Moulaye Ould Mohamed Laghdahaf, l'Imam Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibourahmane, Ahmed Ould Bah, ministre de l'éducation nationale, ministre des affaires islamiques et de l'enseignement originel par intérim, le wali de Nouakchott et le président de sa communauté urbaine ainsi que le hakem du Ksar et le directeur des awqafs .
Dans sa Khotba, (prêche), l'Imam a défini ce qu'est la fête de l'Aid El Adh-ha et sa signification ainsi que l'importance du rite du sacrifice du mouton de la "Tabaski" rappelant, pour la circonstance, les règles à suivre dans la pratique de ce rite .
L'Imam Ahmedou Ould Habibourahmane a appelé, ensuite, à la réalisation des (Maghassid) objectifs ou finanlités de la Chariaa qui sont de servir les intérêts de la communauté musulmane, de lui éviter le mal et de promouvoir les bonnes moeurs .
Abordant la "Dawaa" (prêche), L'Imam a insisté sur le fait que le prêcheur doit connaître voire maîtriser le sujet à propos duquel il fait le prêche. Il doit effectuer ce devoir musulman avec la souplesse et le respect de l'autre requis se conformant ainsi à la Sainte Sunna du Prophète (PSL) .
Il a, à cet égard, fait remarquer que s'en prendre aux musulmans est interdit par la Chariaa car cela porte préjudice à l'unité et à la cohésion de la communauté islamique .
Parlant des phénomènes de la drogue, de la délinquance et du trafic des stupéfiants, M. Ould Habibourahmane a indiqué qu'il s'agit de maux qui ruinent la société et que l'Islam réprouve sur toute la ligne car c'est une "Mafsada" (préjudice) qui ronge les fondements même de la Nation et à ce titre, sont formellement interdits .
L'Imam a également appelé à la lutte contre la dilapidation des biens publics et la corruption mettant en exergue l'importance des mesures mises en oeuvre par le Haut Conseil d'Etat visant plus de compassion et plus d'équité envers les plus démunis .
Et de souligner à cet effet que la forme du pouvoir importe peu en Islam, ce qui importe plutôt c'est que l'intérêt du peuple soit préservé demandant de mettre l'intérêt général au dessus de toute autre considération .
M. Ould Habibourahmane a appelé à la création d'un office formé d'Ulémas connus pour leur équilibre et leur intégrité pour prodiguer au pouvoir des conseils en matière de préservation des valeurs islamiques morales et de lutte contre toute forme de dépravation dans le comportement des musulmans .
Il a enfin, sollicité la transformation de l'Institut Supérieur des Etudes et Recherches Islamiques (ISERI) en une Université islamique en raison de la place que notre pays et nos Ulémas doivent occuper dans le domaine de la propagation des sciences islamiques .

J’interroge mes correspondants habituels :
Pensé à chacun de vous, mes amis, lundi pour l'El Aïd . Aujourd'hui, un texte de la Bible chrétienne (psaume 102) exactement celui de votre saint Coran - Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour...
Je lis ce qui suit. Comment un croyant d'âme et d'intimité lit-il cela ? vous. Et à ma connaissance mais je peux me tromper, Moktar Ould Daddah n'a été photographié à la prière qu'une fois, dans une mosquée d'Alger, et pas par un Mauritanien, et cela pour le montrer en compagnie de Boumedienne.
Merci de m'éclairer.

Première réponse, topique et appelant une recherche que je ferai.
Comment « un croyant d’âme et d’intimité lit-il cela » (la dépêche de l’AMI) ? La question pose un pré-acquis et semble suggérer un reproche. Le pré acquis reste vrai : Les mauritaniens s’affichent, dans l’ensemble musulmans et croyants d’âme et d’intimité. Quoique les choses commencent à pas mal bouger sur ce point, vous avez encore raison de tabler sur la posture.
La suggestion m’étonne davantage : Les musulmans de foi ou de naissance, savent, que comme tout autre monothéisme, l’Islam est un édifice à 4 étages : Un socle de foi et spiritualité ; des comportements cultuels qui répondent aux besoins de matérialisation du spirituel et le rendent plus accessible ; un lien social ; le tout se complétant d’une ambition politique. Que l’on soit musulman d’intimité ou pas comment se laisser suggérer de lire l’AMI comme on se rend disponible à la parole de dieu ? Même si, même si en effet……
Pour le reste, cet article de presse officielle, est assez bien fait quand à son objet. Il y est rendu compte de la démarche des dirigeants du pays qui ce sont acquittés de ce qui est attendu d’eux en pareil cas. Ainsi que du sermon de l’Imam qui semble tenir normalement les obligations de son ministère. Il est imam : rappel du sens religieux de l’Aïd. Il est imam de mosquée officielle : il fait un tir de barrage contre les prêcheurs « new wave » puis réprimande les trafics, sources d’insécurité locale et internationale. Souligne l’impact positif immédiat des mesures et idées populistes du moment, avant de passer le panier du denier du culte pour sa mosquée. (davantage de rôle pour son institution ; transformation de l’ISERI en université). Au demeurant il parait honnête : « qu’importe le mode de gouvernement…… » . Lui au moins, ne fait pas instrument de l’idéologie démocratique pour arriver à ses fins. Bon, on ne peut tout de même pas demander à un Imam officielle l’audace de prôner la liberté pour la « dawaâ »(le prêche au sens d’enseignement religieux ) ce qui contrairement à ce qu’on pensé les dirigeants du pays à ce jour, mérite réflexion ; face aux islams new wave ( wahaabisme, djihadisme etc…). mais c’est un autre propos.
Le père de l’Etat Mauritanien « ne se faisait pas photographié à la prière ». Vous a-t-il dit pourquoi ? Vous savez que sous sa présidence l’image ne tenait pas encore la place qu’elle tient dans la relation du pouvoir au publique. La TVM n’existait pas et les photos du Chaab étaient souvent des taches d’encre mal contrastées. Puis il y avait des reflexes de génération : je me souviens encore de l’usage exceptionnel que mon père faisait de son polaroid et des questions que l’on se posait dans mon entourage sur le caractère licite ou pas de la photo. Après tout, une photo est une représentation humaine encore plus réaliste que la peinture ou la sculpture…… L’Islam malékite du Sahara occidental était encore très opérant dans les reflexes quotidiens. Et rappelez vous que El Moktar a grandit tout près d’une des plus influente Zaouïa Chadhalia du Sahara.

La mini-mission des 6 et 7 Décembre qui a fait le même tour que le nôtre, la semaine précédente, aboutit au constat de blocage : les échos sont d'impasse mais aussi d'une promesse de libération totale avant le 24 Décembre… "si les conditions sont réunies". Lesquelles ?


[1] - Isaïe XL 25 à 31 ; psaume CIII ; évangile selon saint Matthieu XI 28 à 30

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