D'abord interdite mercredi matin par la préfecture de
police, la manifestation contre la loi Travail à Paris, prévue jeudi 23 juin,
aura finalement lieu. Les discussions entre les syndicats et le ministère de
l'Intérieur ont abouti mercredi midi.
Article publié à 9h15, mis à jour à 13hMarche arrière toute. La manifestation du 23 juin à Paris contre la loi Travail est finalement autorisée, d'après la CGT qui en a fait l'annonce mercredi midi. Le défilé se fera "sur un parcours proposé par le ministre de l'Intérieur", après le tollé provoqué par l'interdiction.
L'intersyndicale défilera donc de la place de la Bastille jusqu'au bassin de l'Arsenal. "Après des discussions serrées avec le ministre de l'Intérieur, les organisations syndicales et de jeunesse ont obtenu le droit de manifester à Paris sur un parcours proposé par le ministre de l'Intérieur, ainsi que l'autorisation de manifester le 28 juin selon des modalités à déterminer", a expliqué Philippe Martinez, leader de la CGT, lors d'une conférence de presse.
Initialement, les négociations entre la préfecture de Police de Paris et les syndicats n'avaient pas abouti et la préfecture avait décidé d'interdire le défilé.
Le "rassemblement statique" rejeté
Dans un communiqué publié ce matin, la préfecture expliquait alors que l'itinéraire proposé par l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, Unef, UNL et Fidl), à savoir Bastille-Nation, la conduisait à émettre des "réserves (...) au regard des fortes sollicitations pesant sur les forces de l'ordre depuis plusieurs mois". La solution proposée était donc un "rassemblement statique" sur une grande place parisienne pour "maintenir le droit d'expression des citoyens tout en limitant les risques de dégradations", solution rejetée par les syndicats qui proposaient eux d'autres itinéraires.La préfecture conclut: "ces propositions alternatives ne permettent en aucune façon de répondre à la nécessaire sécurité des personnes et des biens (...) le Préfet de police considère qu'il n'a pas d'autre choix que d'interdire la tenue de la manifestation".
"Faute historique"
La décision avait fait évidemment bondir les opposants à la Loi Travail. Jean-Claude Mailly, le leader de Force ouvrière rappelait sur RMC que "depuis 1958, on n'a pas eu d'interdiction de manifestation pour une confédération syndicale (...) Si c'était le cas, la France rejoindrait le peloton de certains pays qu'on ne peut pas qualifier de démocratie". Pour Christian Paul, député PS frondeur, il s'agissait même d"une faute historique".Les syndicats avaient même reçu le soutien inattendu de Nicolas Sarkozy, l'ancien chef de l'Etat jugeant "pas raisonnable" d'interdire de manifester.
Les syndicats avertis
De fait, même si la décision initiale d'interdire la manifestation a été officiellement prise par la préfecture de police, le dossier a été suivi de très près par le ministère de l'Intérieur et par François Hollande.Dès le 15 juin, un jour avant le dépôt de la déclaration de la manifestation, le chef de l'Etat avait laissé entendre qu'elle pouvait être interdite pour préserver la sécurité "des biens et des personnes".
La manifestation du 14 juin à Paris avait en effet vu s'affronter forces de l'ordre et casseurs: 29 policiers et 11 manifestants avaient été blessés, et plusieurs commerces avaient été vandalisés, tout comme la façade de l'hôpital Necker.
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