Nos relations extérieures et notre image ne dépendent pas seulement d’une gestion multilatérale, ou de communiqués et débats à usage interne mais d’une imagination qui serve à la fois la cause d’actualité – le plus souvent une cause pendante depuis longtemps mais pas ou mal traitée – et notre intérêt national.
Deux cas en ce moment, d’évidence. Afghanistan, Haïti.
Je me permets d’appeler l’attention du Président de la République et du Ministre sur des suggestions que je reçois.
1° L’Afghanistan.
Que les Etats-Unis profitent de l’onde compassionnelle du 11 Septembre 2001 pour persévérer dans un système qui a tous les inconvénients de ce qu’ils ont éprouvé en Irak, plus un voisinage encore plus explosif, mais qui a l’avantage de donner de nouveaux motifs à une Alliance atlantique qui a perdu ceux de sa fonction, c’est leur affaire. Leur moyen de sauvegarder une hégémonie qu’ils savent fort bien en déclin.
Notre affaire est que ne meurent pas en vain nos jeunes – vannetais d’adoption, je vois les ravages, en silence, que causent les pertes au 3ème RIMA et pour un pays qui a connu l’Indochine et l’Algérie où nous avions une population et des intérêts, on comprend mal dans les familles françaises que nous soyons là-bas. Décision avalisée par le Parlement, dont la contestation n’est pas l’objet de cette suggestion qui me vient d’une concertation avec le principal de mes collaborateurs quand j’étais ambassadeur au Kazakhstan (1992-1995).
Mon attaché de défense d’alors avait auparavant servi à Moscou (1986 à 1989) et suivait entre autres le conflit russo-afghan. Il fut, dès le début, convaincu que les Russes perdrait cette guerre. Ils y perdirent toute crédibilité en Asie centrale où l’on vivait très mal l’envoi des jeunes là-bas, nous l’avons constaté ensuite ensemble.
Avant d’être en second pour les Nations Unies au Darfour, il s’est trouvé de 2002 à 2004, à Kaboul - et ses principaux interlocuteurs étaient les « chefs de guerre ». Bien des discussions avec ceux-ci sur les pistes à explorer pour parvenir à un règlement du conflit. Ils étaient prêts à l'époque à accepter de l'argent contre des armes. Il constata que la seule chose qui les intéressait, c'était de garder leur statut de chef. Au besoin même en devenant des chefs d'entreprises locales au lieu d 'être des « chefs de guerre ». L’ingéniosité de cette solution ne frappa personne tant on voyait – dans tous les milieux dirigeant la « coalition » - un messie en Ahmid Karzai. Le résultat et l’évolution sont connus. L’impasse aussi.
Reprise et développée, cette idée de mûe des « chefs de guerre » nous coûterait moins cher que de mener une guerre qui aboutira – c’est l’évidence, et la France est historiquement placée pour connaître ce genre d’issue – à un échec et au retrait de nos forces et de celles de l’ensemble allié, en laissant le pays encore plus pauvre qu'actuellement.
Il semble que – selon mon ancien collaborateur dont je sais la manière d’aller aux renseignements et au diagnostic de synthèse – notre pays demeure écouté là-bas plus que les Américains. Nous sommes placés pour convaincre ces "seigneurs" de guerre que l'avenir du pays passe par leur conversion économique. ll suffirait de mettre sur pied une cellule chargée de mener cette action sur place et en quelques mois nous verrions apparaître des résultats positifs.
Quant au problème des réfugiés afghans chez nous, avec ou sans-papiers, pourquoi ne pas engager dans une unité spéciale – relevant de nous et sous notre drapeau - la plupart des jeunes gens. Ils seraient plus utiles sur leurs terres pour combattre à nos côtés le mouvement terroriste. Ils recevraient une solde et des primes, les mettant à l'abri de la misère et leur permettant une fois la guerre apaisée, de s'installer convenablement chez eux ou d'entamer des études .
Pour beaucoup de nos militaires et de nos officiers – interroger le services psy. de nos hôpitaux militaires (Val de Grâce et Percy) édifierait ceux qui soutiennent notre engagement dans les montagnes afghanes contre l' « islamisme » - c'est aux Afghans de se battre en tout premier lieu. Si ceux-ci le refusent en fuyant et en venant chez nous ou ailleurs, comment l’emporterons-nous dans ce conflit ?
Mon ancien attaché de défense a encore des contacts vivants là-bas et serait prêt à mettre en œuvre ces suggestions. J’avoue que partir avec lui pour l’inter-face politique, me séduirait. Lui et moi proposons un paquet tout fait.
2° Haïti
C’est plus vite dit.
Les Américains annexent ce malheureux pays à proportion des dictatures et des malheurs qu’il subit. La francophonie – comme naguère en Indochine – n’y résistera pas. Nous somme minorés. Pour contrer cette stratégie, crûment avouée par le président Obama, au prétexte de la nécessité et de l’absence ou de la quasi-absence des autres, la solution que suggère le député-maire de Maisons-Laffite, Jacques Myard, est ingénieuse car elle encadre les Américains par une légitimité et des contrôles qu’ils ne peuvent accaparer par eux-mêmes : « la mise sous tutelle de ce pays par l'ONU durant quelques années pour reconstruire un Etat, capable d'administrer ce pays. La présence de 10 000 soldats de l'ONU constitue déjà une étape dans cette prise en charge nécessaire. La charte de l'ONU contient des dispositions qui peuvent constituer le cadre juridique d'une tutelle-association, laquelle doit, bien évidement, être acceptée par le gouvernement haïtien et adaptée à la situation. Sous cette réserve, les Haïtiens devraient comprendre qu'une prise en charge temporaire de leur pays sous le régime de tutelle-association sera une chance de salut, loin de tout relent néo-colonialiste. ». Naturellement, à défaut des Américains même s’ils sont financièrement et militairement les plus présents, l’administration et les commandements seraient détenus par la Francophonie, le Canada, la Belgique, quelques-uns de nos amis africains : les Etats-Unis seraient dilués, et les Haïtiens auraient une chance de se structurer enfin.
Deux cas en ce moment, d’évidence. Afghanistan, Haïti.
Je me permets d’appeler l’attention du Président de la République et du Ministre sur des suggestions que je reçois.
1° L’Afghanistan.
Que les Etats-Unis profitent de l’onde compassionnelle du 11 Septembre 2001 pour persévérer dans un système qui a tous les inconvénients de ce qu’ils ont éprouvé en Irak, plus un voisinage encore plus explosif, mais qui a l’avantage de donner de nouveaux motifs à une Alliance atlantique qui a perdu ceux de sa fonction, c’est leur affaire. Leur moyen de sauvegarder une hégémonie qu’ils savent fort bien en déclin.
Notre affaire est que ne meurent pas en vain nos jeunes – vannetais d’adoption, je vois les ravages, en silence, que causent les pertes au 3ème RIMA et pour un pays qui a connu l’Indochine et l’Algérie où nous avions une population et des intérêts, on comprend mal dans les familles françaises que nous soyons là-bas. Décision avalisée par le Parlement, dont la contestation n’est pas l’objet de cette suggestion qui me vient d’une concertation avec le principal de mes collaborateurs quand j’étais ambassadeur au Kazakhstan (1992-1995).
Mon attaché de défense d’alors avait auparavant servi à Moscou (1986 à 1989) et suivait entre autres le conflit russo-afghan. Il fut, dès le début, convaincu que les Russes perdrait cette guerre. Ils y perdirent toute crédibilité en Asie centrale où l’on vivait très mal l’envoi des jeunes là-bas, nous l’avons constaté ensuite ensemble.
Avant d’être en second pour les Nations Unies au Darfour, il s’est trouvé de 2002 à 2004, à Kaboul - et ses principaux interlocuteurs étaient les « chefs de guerre ». Bien des discussions avec ceux-ci sur les pistes à explorer pour parvenir à un règlement du conflit. Ils étaient prêts à l'époque à accepter de l'argent contre des armes. Il constata que la seule chose qui les intéressait, c'était de garder leur statut de chef. Au besoin même en devenant des chefs d'entreprises locales au lieu d 'être des « chefs de guerre ». L’ingéniosité de cette solution ne frappa personne tant on voyait – dans tous les milieux dirigeant la « coalition » - un messie en Ahmid Karzai. Le résultat et l’évolution sont connus. L’impasse aussi.
Reprise et développée, cette idée de mûe des « chefs de guerre » nous coûterait moins cher que de mener une guerre qui aboutira – c’est l’évidence, et la France est historiquement placée pour connaître ce genre d’issue – à un échec et au retrait de nos forces et de celles de l’ensemble allié, en laissant le pays encore plus pauvre qu'actuellement.
Il semble que – selon mon ancien collaborateur dont je sais la manière d’aller aux renseignements et au diagnostic de synthèse – notre pays demeure écouté là-bas plus que les Américains. Nous sommes placés pour convaincre ces "seigneurs" de guerre que l'avenir du pays passe par leur conversion économique. ll suffirait de mettre sur pied une cellule chargée de mener cette action sur place et en quelques mois nous verrions apparaître des résultats positifs.
Quant au problème des réfugiés afghans chez nous, avec ou sans-papiers, pourquoi ne pas engager dans une unité spéciale – relevant de nous et sous notre drapeau - la plupart des jeunes gens. Ils seraient plus utiles sur leurs terres pour combattre à nos côtés le mouvement terroriste. Ils recevraient une solde et des primes, les mettant à l'abri de la misère et leur permettant une fois la guerre apaisée, de s'installer convenablement chez eux ou d'entamer des études .
Pour beaucoup de nos militaires et de nos officiers – interroger le services psy. de nos hôpitaux militaires (Val de Grâce et Percy) édifierait ceux qui soutiennent notre engagement dans les montagnes afghanes contre l' « islamisme » - c'est aux Afghans de se battre en tout premier lieu. Si ceux-ci le refusent en fuyant et en venant chez nous ou ailleurs, comment l’emporterons-nous dans ce conflit ?
Mon ancien attaché de défense a encore des contacts vivants là-bas et serait prêt à mettre en œuvre ces suggestions. J’avoue que partir avec lui pour l’inter-face politique, me séduirait. Lui et moi proposons un paquet tout fait.
2° Haïti
C’est plus vite dit.
Les Américains annexent ce malheureux pays à proportion des dictatures et des malheurs qu’il subit. La francophonie – comme naguère en Indochine – n’y résistera pas. Nous somme minorés. Pour contrer cette stratégie, crûment avouée par le président Obama, au prétexte de la nécessité et de l’absence ou de la quasi-absence des autres, la solution que suggère le député-maire de Maisons-Laffite, Jacques Myard, est ingénieuse car elle encadre les Américains par une légitimité et des contrôles qu’ils ne peuvent accaparer par eux-mêmes : « la mise sous tutelle de ce pays par l'ONU durant quelques années pour reconstruire un Etat, capable d'administrer ce pays. La présence de 10 000 soldats de l'ONU constitue déjà une étape dans cette prise en charge nécessaire. La charte de l'ONU contient des dispositions qui peuvent constituer le cadre juridique d'une tutelle-association, laquelle doit, bien évidement, être acceptée par le gouvernement haïtien et adaptée à la situation. Sous cette réserve, les Haïtiens devraient comprendre qu'une prise en charge temporaire de leur pays sous le régime de tutelle-association sera une chance de salut, loin de tout relent néo-colonialiste. ». Naturellement, à défaut des Américains même s’ils sont financièrement et militairement les plus présents, l’administration et les commandements seraient détenus par la Francophonie, le Canada, la Belgique, quelques-uns de nos amis africains : les Etats-Unis seraient dilués, et les Haïtiens auraient une chance de se structurer enfin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire