vendredi 26 juin 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 26 juin 2009

Vendredi 26 Juin 2009


Dieu bénisse mes aimées et ce travail, ces entretiens, et toutes rencontres, tous dialogues, à commencer par ceux prévisibles en son temple. Ce jour qui peut être celui de ma mort. La mienne ou celle d’un proche, aimé, ce qui revient au même : entrée dans la foi. – Prier… tu verras le bonheur de Jérusalem, tous les jours de ta vie. Ultime parole (possible, spirituellement certaine, probable à l’époque) du Christ regardant s’éloigner le lépreux, guéri parce que croyant, croyant parce que rencontré. Et voici qu’un lépreux s’approcha, se prosterna devant lui et dit : ‘ Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ’. Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : ‘ Je le veux, sois purifié ’. Aussitôt, il fut purifié de sa lèpre. Incarné, le Fils de Dieu reprend notre langage, entre dans nos demandes, de demande rien en retour et se soumet même aux usages de notre époque… Abraham se prosterna. Il se mit à rire car il se disait : ‘ Un homme de cent ans va-t-il avoir un fils, et Sara va-t-elle enfanter à quatre-vingt dix ’ (le rire, travaux de Le Goff sur le Moyen-Age, hypothèse d’Umberto Eco, Au nom de la rose : Jésus ne rit jamais, n’a pas ri ni souri, selon la littéralité des textes évangéliques). Humilité et bon sens de notre père dans la foi : ‘ Accorde-moi seulement que’Ismaël vive sous ton regard ’, pas sous le sien, mais sous celui de Dieu. Pluralisme du monothéisme : j’ai bien entendu ta prière, je le bénis, le ferai fructifier et se multiplier beaucoup, il engendrera douze princes et je ferai de lui une grande nation. Ismaël et Isaac donc : Quant à mon alliance, c’est avec Isaac, que je l’établirai, avec l’enfant que Sara va te donner l’an prochain à pareille époque. Dieu nous exauce mais selon ses plans et bien plus littéralement que nous l’espérerions ou à plus forte raison l’exprimerions, jamais. Les bienfaits de Dieu se constatent. Va te montrer… Heureux, es-tu ! A toi le bonheur ! Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de ta table, comme des plans d’olivier. Ainsi, soit-il ! pour tous et pour chacun de nous. Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies. … Je suis le Dieu Tout-Puissant, marche en ma présence et sois parfait… Lorsque Dieu eut fini de parler avec Abraham, il disparut à ses yeux. [1] Dieu parle… visiblement… se donne à voir et à entendre… touche. Jésus étendit la main, le toucha.


56% des Français – sondage pour Le Figaro – sont hostiles au « grand emprunt national ». Effet du discours à Versailles, devant le Congrès : forme et fond. Les Américains, propension grandissante à épargner, analyse des causes de la crise : l’endettement pour acquisitions immobilières. Commentaire (pour les Etats-Unis) : cela conforte la récession. Relance par la consommation, chez nous, là-bas…

Sarkozy deux fois deux heures dans les Antilles. Du moins, pour le public. Entretemps ? ou après ? Un referendum sur l’autonomie à la Martinique, pourquoi pas à la Guadeloupe. Quelles consultations ? quelles délibérations préalables en conseil des ministres ? un conseil où simplement s’est enregistré avant-hier la recomposition. Du referendum sans que cela fasse courir le moindre risque au pouvoir, le referendum refusé aux Français sur la Constitution, sur l’Europe, sur le service public.

Michaël Jackson, mort, accident cardiaque, 700 millions d’albums vendus (« de mon temps », on disait disques), tournée d’adieux, Londres, à partir du 13 Juillet, 700.000 billets vendus en un après-midi, endetté, il attendait beaucoup de ses adieux. Pour moi, un noir qui passa sa vie à se travailler une peau blanche, et qui a eu des affaires, vraies ou supposées, de pédophilie. C’est tout. Jamais entendu, jamais vibré, j’étais à l’étranger, j’écoutais les infos. pas les variétés. Je passe à côté de mon époque. Ma femme, née en 1962, le pas de danse, le fameux pas de danse en arrière, Thriller, elle fait donc chorus avec le mouvement mondial : le génie de la musique, le réinventeur absolu, le père de… Des fans. effondrés de chagrin, parvis de Notre-Dame, l’icône, l’idole, la danse, le chant, il était tout pour moi. La radio donne en boucle, j’écoûte, une voix de fille, du son, j’ai entendu cela naturellement, toute une époque, après le « yéyé », un fond. Notre fille, quatre ans et demi, trouve cela très bien, elle aime. Je débarque donc… Mais pas Sarkozy, plusieurs minutes de textes, communier avec le peuple anesthésié par cette mort, sans doute peut-être, mais anesthésié politiquement par ce système depuis deux ans et un mois. VGE avait commencé, mais à toute petite et timide échelle, se faire photographier à l’arrivée du Tour de France, avec le vainqueur. Sarkozy fait mieux, il est fan. de tout ce dont les Français sont fan. De fait, il témoigne de la même émotion et du même emballement que ma chère femme. Votera-t-elle pour lui en 2012 pour avoir ainsi communié ?Pour se citer dans son texte, le président rappelle Aimé Césaire, l’éloge du matin, à ne pas rapprocher mais à dire quand même : universalité analogue, lui et Jackson. – Les condoléances et expression de communion de Barack Obama ont été par communiqué et non en verbe direct. Césaire, Jackson, Obama sont des Noirs, ils sont situés et se veulent tels, même si Jackson… où sommes-nous à chercher, nous, nos idoles ? L’apathie a ses repères ou bien – je débarque – se trouve-t-on en « se lâchant » ? danser sur chant-chanson. Il m’a aidé à supporter les difficultés de la vie, confesse une fille hoquetant de larmes. Me voici à penser à cet homme qui fut d’abord un homme à chercher et se chercher, seul depuis son procès et qui refaisait surface. Mystère du médecin traitant, il vaut mieux dire : médecin dopant, au point que le cœur inopinément (58 ans ?) lâche. Disparu. – Il y a peu Baschung (orthographe), jamais entendu ni jamais perçu part une quelconque évocation, mais du texte rétriospectivement me fait l’estimer. Il va en être ainsi de Jackson que je vais pénétrer par l’histoire et la sociologie, par notre époque. Ma femme, après d’autres, dit que je danse très mal, mais hors quelques réceptions de mariage, nous n’avons encore jamais dansé ensemble. Au Musiksverein, à Vienne, bien tenu, j’ai valsé une nuit entière, avec bonheur, des yeux noisettes, verres de contact, m’épousaient et disaient que le bonheur était partagé.

[1] - Genèse XVII 1 à 22 passim ; psaume CXXVIII ; évangile selon saint Matthieu VIII 1 à 4



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