lundi 22 juin 2009

couriellé aux députés avant leur entrée au Congrès - lundi 22 juin 2009


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
"Undisclosed-Recipient:;"@orange.fr
Sent: Monday, June 22, 2009 10:03 AM
Subject: paroxysme françafricain et panne d'imagination européenne
pièces jointes - lettre au président de la République sur l'Europe . 10 Juin 2009 & lettre sur la Mauritanie . 19 Juin 2009
Madame, Monsieur le député, chère élue, cher élu,

la monocratie n'est ni féconde ni efficace, chacune et chacun de vous le savez d'expérience quotidienne, les Français en ont conscience, cette conscience est maladroitement explicitée dans l'opposition et impossible à dire publiquement dans la majorité actuelle. Nous en souffrons tous, y compris - je le crois - le président de la République entraîné dans une spirale, l'aventure de sa vie selon une enfance et des ascendances pas simples, et celle de mauvais exemples dont sans doute son prédécesseur - quoi que celui-ci en ait.

Permettez-moi ce matin de vous donner en pièces jointes deux lettres que j'ai couriellées ces jours-ci au président de la République, aux bons soins du directeur de son cabinet.

L'une réitère ce que je lui ai confié avant son entrée en fonctions et que j'avais auparavant suggéré à ses compétiteurs pour l'élection présidentielle. Il n'y aura d'Europe bénéfique pour chacun de nous et utile aux équilibres et à une sagesse de la planète que si l'Union européenne a une institution véritable, suscitant un nouveau patriotisme, fort de tous les anciens, le patriotisme européen. Pour cela, l'élection au suffrage direct du président de l'Union par tous les citoyens de l'Union, et que ce président ait la possibilité d'appeler ses concitoyens au referendm dans les matières prévues par les traités, et par la Constitution, car il en faut une. Il n'y a pas eu de campagne pour le Parlement européen, parce que personne n'a proposé que celui-ci soit constituant. Il peut l'être et le sera, sans doute, de fait. Le foireux traité de Nice - concocté sous notre présidence et pendant la énième cohabitation - est toujours en vigueur et dont on espère sortir, mensongèrement, que moyennant de lamentables objurgations au seul pays qui ait le courage du suffrage universel direct, quand l'essentiel est en cause : l'Irlande.

L'autre est plus directe, elle traite d'un drame dont la France a pris la responsabilité - à la légère, car le président de la République, mal informé ou chambré en matière africaine, délègue sans témoin ni conseil son secrétaire général qui n'a pourtant aucune existence constitutionnelle ni gouvernementale ni élective.

Il y a urgence.

Il s'agit de la Mauritanie qui sortait - au printemps de 2007 - de trente ans de dictature militaire ou tout comme (des démocraties de façade dont nous avons protégé avec Jacques Chirac le parangon) et qu'ont remise - dès l'été de 2008 - en cet état quelques sur-gradés qu'un président de la République, élu sans contestation nationale ni internationale - au contraire - avait tenté d'écarter de son propre bureau de travail.

On est depuis un mois à ravauder un soi-disant consensus qui ne correspond qu'à une espérance trompée dans le pays, qui reconnaît de fait le putsch et surtout qui permet à ce que l'on est convenu d'appeler "la communauté internationale" d'oublier ses condamnations initiales. Triste symétrie : la Libye sabote les décisions de l'Union africaine depuis Mars 2009, mais la France contrevient depuis Septembre 2008 aux décisions et aux unissons de l'Union européenne, en recevant continûment le numéro deux de la junte, et la semaine dernière le numéro un venu planquer chez nous de l'argent et qui a failli embarquer dans l'avion présidentiel français pour aller assister aux obsèques d'Oumar Bernard-Albert Bongo...

La dictature qui tente son plébiscite, laborieusement, a été contrainte d'élargir le Premier ministre en fonctions au moment du putsch : cela ne l'engageait guère, elle tabasse les manifestants, y compris les femmes, particulièrement motivées dans ce pays qui m'est cher depuis que j'y ai accompli mes obligations militaires en 1965-1966 : le temps d'une vérité franco-africaine, celle en l'espèce du général de Gaulle et de Moktar Ould Daddah. La junte, maintenant que l'heure est décisive, vient d'attaquer le site internet le plus visité de l'Ouest-africain et qui fait forum, lieu de démocratie et d'information s'il en est, lieu démontrant à tout tiers de bonne foi qu'une conscience civique et donc des révoltes pacifiques sont possibles en Afrique et peuvent tout changer. Il s'agit du directeur de la publication de Taqadoumy (accessible par Google), Hanevy Ould Dehah, en taule depuis maintenant quatre jours.

Quant à ce qui se reprend à Dakar et fait si bon marché de la légitimité d'un président de la République démocratiquement élu et que l'épreuve - j'en suis témoin direct - a fait grandir au possible, y compris dans l'estime de ses compatriotes comprenant enfin qu'il veut les débarrasser des juntes passées et à venir, voici le témoignage d'un ancien ministre du président-fondateur, familier de l'international africain, arabe et... français.

« Dakar 2 » a commencé hier soir, je n’en ai pas encore de nouvelles. A quoi peut-il aboutir? Les médiateurs et la CGI souhaitent la mise en œuvre effective de l’accord de Dakar. A quelles conditions et pour faire quoi ?
1 - Il semble que la fin doive plus que jamais justifier les moyens. Les organisations internationales, les grandes démocraties de ce monde iraient jusqu’à accepter (pour ne pas dire imposer) l’éviction d’un président démocratiquement élu et le maintien d’une structure politico-militaire anticonstitutionnelle, responsable du renversement d’un président élu et de l’exercice de ses fonctions. Pourvu que l’accord soit mis en œuvre.
2 - Il faut que les élections soient organisées le 18/07. Il ne faut surtout pas demander si politiquement et techniquement cela est possible. Si vous le faites vous êtes accusé de vouloir saboter et vous risquez d’être montré du doigt par la Communauté Internationale comme portant la responsabilité de l’échec de l’accord.
Comment en est-on arrivé là ?
Comment tant de monde aussi sérieux peut il se comporter d’une façon aussi peu responsable ? Aussi peu respectueuse (et peut être ignorante des choses) ?
Il y a là quelque chose qui nous échappe, qui m’échappe et que je souhaite bien comprendre.
Sidi a raison : la dissolution du HCE comme condition préalable à sa démission, les négociations actuelles sur cette question ne pouvant être que d’ordre sémantique.
Manifestement, la communauté internationale essaie de se mouvoir dans des marécages qui séparent l’ordre constitutionnel, la légalité et le fait accompli d’un coup militaire qui a renversé un président démocratiquement élu. Tout ce beau monde est désormais bien installé dans ces marécages.
Jusqu’à quand ?


Puis-je compter sur vous ? sur vos propositions imaginatives à propos de l'Europe, et surtout sur votre efficace intervention de parlementaire contrôlant notre exécutif, pour que la liberté de la presse puis la démocratie soient rétablies en Mauritanie. Nous le pouvons, puisque pour le moment nous avons soutenu tout le contraire. D'homme à homme, et selon - enfin - ces valeurs républicaines à chanter en Congrès. La Mauritanie est exemplaire car la manière dont nous trahissons l'Union européenne pollue toutes les mises en oeuvre des traités liant celle-ci aux pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique : la crise malgache, si complexe, n'en trouvera pas plus vite sa solution, et ainsi de suite...

Avec confiance et dans l'espérance.

Evidemment à votre écoûte et à votre disposition : 06 ...

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