dimanche 28 juin 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 28 juin 2009



Dimanche 28 Juin 2009

Prier… [1] ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. Jésus constate le miracle que produit la foi, qu’est la foi, bien plus qu’il ne commet ce miracle. Ne crains pas, crois seulement. Les miracles sont d’abord un relationnement de l’homme à Dieu, Jaïre, l’hémorroïsse. Relationnement que les textes – notre expérience personnelle aussi – tire de sa gangue, les événements, la foule, l’agitation : la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. … Jésus voit l’agitation … Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’accompagnent. Puis il pénètre là où reposait la jeune fille. La tempête apaisée, alors il se fit un grand calme. Jésus en famille, on entend le silence, on voit la scène. Il saisit la main de l’enfant … aussitôt, la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait douze ans… puis il leur dit de la faire manger. Miracle total ? résurrection effective ? science humaine ? puissance divine ? il y a du flou. Marc scrute la scène, il est du point de vue du Christ, acteur et rôle souverains, centraux. Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Jésus surhumain ? supranormal ? donc réductible à l’exceptionnalité, qui nous éloigne de Dieu, nos fausses routes que nous décrétons sûres, explicatives et magnifiques. L’évangile nous ramène au concret : un Christ que l’on va chercher, que l’on approche, qui vient, qu’on entoure de nos émotions et de notre nombre, de nos souffrances. Un Christ qui a sa place – divine – dans une époque, une époque analogue à la nôtre avec ses paramètres, ses habitudes et son bon sens. Notre époque. Paul en règle l’économie politique avec cette audace qui – j’en fus témoin – a quasiment converti un des remiers juristes du monde soviétique avec qui je conversais de confiance et souvent pendant ma mission au Kazakhstan : il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. En cette occasion, ce que vous avez en trop compensera ce qu’ils ont en moins, pour qu’un jour ce qu’ils auront en trop compense ce que vous aurez en moins, et cela fera l’égalité, comme dit l’Ecriture à propos de la manne : celui qui en avait ramassé beaucoup n’a rien eu de plus, et celui qui en avait ramassé peu n’a manqué de rien. Qui s’arrête à une telle leçon ? en ce moment de crise, de paupérisation et de perte de tout repère dans l’avalanche de mots qui ne dérange aucune position acquise, c’est-à-dire ne conteste rien de l’inégalité criante ? Dérangement de nos sociétés tel que nous échappe l’affirmation décisive : Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu’il est en lui-même. … Dieu n’a pas fait la mort… Puis il leur dit de la faire manger… elle avait douze ans. Notre petite fille n’en a pas encore cinq. Sa voix. Nos morts à venir. Dieu, notre prière, la promesse. ‘ Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive ’. Jésus partit avec lui.


France-Infos. deux journalistes de radio étrangère nous commentent. Un Belge, un Allemand. A peu près le même langage. Dépenses de fonds et de décors à Versailles par un Sarkozy faisant catalogue de vieilles mesures et ne jouant absolument rien dans le registre européen, ou même seulement franco-allemand. Seul « joli » coup dans le remaniement ministériel, un Mitterrand au gouvernement. Je ressens surtout de la commisération pour ce que nous croyons irrépressible ou suprême.

Séminaire gouvernemental (tandis que le couple Sarkozy-Bruni, dans les Caraïbes, se bronze sans communiquer et sans doute hors des territoires français, chez quelque richissime). Thème, se partager la manne attendue du « grand emprunt ». Type de discussion, genre confection du budget. C’est-à-dire incompréhension totale de la fonction économique et monétaire de l’emprunt (consolidation de la dette, diminution des liquidités) et désastreuse communication publique. Les Français comprennent parfaitement : 81% sont dubitatifs ou hostiles, selon un nouveau sondage. L’emprunt, s’il est couvert, le sera par les « zinzins », c’est-à-dire le système bancaire qu’on a garanti et renfloué à l’automne sans le moins du monde ni le réformer, ni entrer dans un système, provisoire ou pérenne, de contrôle.

La monocratie et ses effets. Vocabulaire régnant, depuis quelques mois, le président ne dit plus des décisions ou ne donne plus des orientations ; il propose des pistes. On ne peut, textuellement, faire plus modeste et moins souverain. De même que dans le temps, il y avait des priorités par centaines, ce qui rendait tout illisible, comme ceux qui surlignent de génération en génération les livres, manuels et polycopiés universitaires.

Le système contraire était notre monarchie d’avant 1789. Le roi, tenu en conscience devant Dieu, le roi gouvernant en conseil. Confusion des pouvoirs, ce qui correspond au tréfonds de l’inconscient : saint Louis, chef de guerre (les croisades, désastreuses à son époque) et rendant en même temps la justice sous son chêne à Vincennes. Les contre-pouvoirs étaient dans la vénalité des offices et dans les parlements de justice. La loi était passée au crible aussi bien des corporatismes et des intérêts, que de véritables orfèvres en textes. Le roi, tenant son pouvoir en théorie de Dieu (avec la thèse d’Eglise sur le régicide, loisible quand le roi est indigne ou défaillant à son serment) et en pratique de l’hérédité, de l’ascendance familiale n’était ni un arriviste, ni un ambitieux et avait reçu une éducation convenable. Ce dernier élément fait souvent défaut à nos chefs aujourd’hui, et nous sommes gouvernés par des arrivistes. Quant à la conscience… le tintamarre dans l‘exercice du pouvoir est tel, et l’arrivisme déforme tellement les psychologies, que la conscience – du roi, du peuple – est inaudible. En revanche, l’hérédité est partout : le show-bizz, médias compris, la politique, on est à la tête des villes ou députés sur plusieurs générations. Alduy, Baroin, Léotard, Alliot-Marie, etc… et le corporatisme avec ses cooptations nous régit.


[1] - Sagesse I 13 à 15 & II 23 à 24 ; psaume XXX ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens VIII 7 à 15 ; évangile selon saint Marc V 21 à 43


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