Jamal Khashoggi |
|
|
|
Nom de naissance |
Jamal
Abdallah Ahmed Khashoggi |
---|---|
Naissance |
|
Décès |
|
Nationalité |
|
Profession |
|
Spécialité |
|
Médias actuels |
|
Fonction principale |
|
Historique |
|
Presse écrite |
|
Télévision |
|
Jamal Khashoggi (en arabe : جمال خاشقجي (Jamāl Khāshuqjī) [ ʒaˈmaːl χaːˈʃoɡʒi]), né le 13 octobre 1958 à Médine (Arabie saoudite) et mort assassiné le 2 octobre 2018 au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul (Turquie)1, est un journaliste saoudien2, ayant notamment été directeur général de la chaîne Al-Arab News3. Il a également été rédacteur au journal saoudien Al Watan, qu'il a transformé en plateforme progressiste4. Des années 1980 aux années 2000, il a régulièrement servi le prince Turki ben Fayçal, ancien directeur des services de renseignement saoudiens5.
Initialement proche du pouvoir saoudien, il entre en dissidence à partir de 2017, à la suite de l'avènement de Mohammed ben Salmane au statut de prince héritier et de dirigeant de fait du pays. Il fuit l'Arabie saoudite en septembre 2017. Il déclare alors que le gouvernement saoudien l'a « banni de Twitter »6 et écrit ensuite des articles de presse critiques vis-à-vis du régime saoudien. Extrêmement critique à l'égard du prince héritier, Mohammed ben Salmane, et du roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud7, Khashoggi s'oppose fermement à l'intervention au Yémen8.
Khashoggi entre dans le consulat d'Arabie saoudite en Turquie le 2 octobre 2018 et y est assassiné par un commando saoudien. Le prince héritier est soupçonné d'avoir commandité l'opération. Après avoir initialement nié sa mort, affirmant que Khashoggi avait quitté le consulat vivant, l'Arabie saoudite finit par reconnaître le 20 octobre que Jamal Khashoggi a été tué à l'intérieur du consulat9, mais donne successivement plusieurs versions contradictoires des circonstances de son décès avant d'admettre que le meurtre était prémédité, tout en épargnant le prince héritier.
Le 26 février 2021, dans un rapport rendu public à la demande du président Joe Biden, la direction du renseignement américain accuse Mohammed ben Salmane d’avoir « approuvé » l’opération contre Jamal Khashoggi10.
Biographie
Famille et jeunesse
Jamal Khashoggi naît le 13 octobre 195811 dans une famille de Kayseri aux origines ottomanes2. Il est issu d'une grande famille de la ville portuaire de Djeddah très liée à la famille royale. Son grand-père, Mohammed Khashoggi, qui a épousé une Saoudienne12, était par ailleurs le médecin personnel du roi Ibn Séoud, le fondateur du royaume d'Arabie saoudite13. Il est le neveu14 d'Adnan Khashoggi, qui était considéré comme l'homme le plus riche du monde au début des années 1980 grâce aux ventes d'armes15, et le cousin germain de Dodi Al-Fayed, tué à Paris dans un accident de voiture aux côtés de Diana, princesse de Galles16.
À la fin des années 1970, comme beaucoup de jeunes Saoudiens, il soutient la résistance afghane contre les Soviétiques, tout comme le pouvoir saoudien de l'époque et la CIA. Il se rend lui-même en Afghanistan, et pose à l'époque en photo avec une kalachnikov : ses amis assurent cependant qu'il aurait peu combattu et que, bien qu'étant un musulman conservateur, il n'avait rien d'un extrémiste. C'est également en Afghanistan qu'il réalise ses premières interviews d'Oussama ben Laden, un autre jeune Saoudien originaire de Djeddah, qui combat alors les Soviétiques : les familles Khashoggi et ben Laden sont par ailleurs amies de longue date. Dans l'édition de mai 1988 de l'hebdomadaire saoudien Al Majalla, il publie ainsi un long reportage à la gloire de ces jihadistes d'Afghanistan5 qu'il a côtoyés sur place. Il entretient à partir de là des relations personnelles avec Oussama ben Laden, et, à ce titre, organise en 1993 à Khartoum au Soudan sa première interview par un journaliste occidental, le reporter britannique Robert Fisk5, comme celui-ci l'a raconté17. Après son passage dans ce pays, il étudie aux États-Unis puis, de retour en Arabie saoudite, rejoint les Frères musulmans, courant mal vu à Riyad18.
Carrière de journaliste
Jamal Khashoggi en 2010.
Diplômé en administration de l'université d'État d'Indiana (1982), Jamal Khashoggi commence sa carrière en tant que directeur régional de la librairie Tihama Bookstores de 1983 à 198419. Il débute ensuite une carrière de journaliste dans différents quotidiens et hebdomadaires saoudiens, dont Saudi Gazette2, avant d'être nommé rédacteur en chef de Al Madina, en 199220. De 1991 à 1999, il est correspondant à l'étranger (Afghanistan, Algérie, Koweït, Soudan), puis devient rédacteur en chef adjoint de Arab News, le principal journal en anglais d'Arabie saoudite (1999-2003)[réf. nécessaire].
Outre son travail de journaliste, il entretient des liens avec les services de renseignements saoudiens, dont le chef, le prince Turki ben Fayçal, le considère longtemps comme un protégé. Dans les années 1990, il est chargé par les services secrets de contacter Oussama ben Laden pour le persuader de renoncer à la clandestinité et de rentrer au pays. Il échoue cependant à convaincre son ami18. Khashoggi prend ensuite ses distances avec ben Laden qui bascule dans le terrorisme contre l'Occident21 ; en 2011, à la mort de ben Laden, il écrit à propos de ce dernier « Tu étais magnifique et plein de bravoure aux beaux jours de l'Afghanistan, avant que tu succombes à la haine et à la passion18. »
Avec les années, Khashoggi se fait le promoteur de la démocratie dans le monde arabe, critiquant les pouvoirs corrompus et plaidant pour un accroissement de la participation politique, y compris au sein des monarchies du Golfe18. En 2003, il est très brièvement rédacteur en chef d'Al-Watan mais, jugé trop progressiste, il est licencié par le ministre saoudien de l'Information après avoir publié plusieurs commentaires à propos de l'influence du pouvoir religieux en Arabie saoudite22. Il s'exile quelque temps à Londres, puis, au cours des années suivantes, il devient un conseiller très proche de Turki Al-Faycal2 et un adversaire de Mohammed ben Salmane13.
En 2007, il est à nouveau nommé à la tête de la rédaction de Al-Watan. Il quitte le journal en 2010 après avoir critiqué les salafistes23 et est nommé directeur de Al-Arab News à Bahreïn, collaborant aussi à différents médias internationaux comme commentateur politique spécialiste du Moyen-Orient2.
Demeuré en lien avec les Frères musulmans — ce qu'il reconnaît ou nie en fonction de ses interlocuteurs —[réf. nécessaire]Jamal Khashoggi soutient en 2011 les printemps arabes en jouant la carte de l'islam politique. Mais l'échec de ces révolutions vient s'ajouter à la liste de ses déceptions, après les dérives du « djihad » afghan et de ben Laden18.
Il compte parmi les journalistes chargés de défendre la politique du royaume saoudien auprès de la presse étrangère. Il présente notamment la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen comme étant dirigée contre l’Iran, qu’il compare à l’Allemagne nazie24,25.
Disgrâce et exil
Initialement proche de Mohammed ben Salmane, en qui il voit au départ un réformateur, il rompt peu après avec lui26. En décembre 2016, Khashoggi est puni par son pays pour avoir ouvertement critiqué Donald Trump et il lui est interdit d'exercer son métier27.
En septembre 2017, il s'exile aux États-Unis, où il tient une chronique au Washington Post. Il s'oppose alors de plus en plus ouvertement au prince héritier, Mohammed ben Salmane28.
À la fin de sa vie, il souffre de diabète et d'hypertension29.
Assassinat
Article détaillé : Assassinat de Jamal Khashoggi.
Cette section est trop longue. Elle pourrait gagner à être
raccourcie ou répartie en plusieurs sous-sections.
Il est
également possible que sa longueur crée un déséquilibre dans
l'article, au point d'en compromettre la neutralité
en accordant à un aspect du sujet une
importance disproportionnée.
Faits
Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi, à la demande de l'ambassade d'Arabie saoudite à Washington D.C.30, entre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul pour obtenir un certificat de célibat nécessaire à son remariage, prévu pour le lendemain31, avec sa fiancée une journaliste turque, Hatice Cengiz, rencontrée peu auparavant32. Le journaliste s'était rendu une première fois au consulat le 28 septembre pour obtenir l'attestation de divorce indispensable à son remariage33,34. Il y rencontre alors un diplomate, qui l'adresse à un autre interlocuteur. Celui-ci s'avère être membre des services de renseignement saoudiens. Il indique à Jamal Khashoggi que le consulat n'est pas en mesure de lui fournir le document immédiatement, mais qu'il peut venir le récupérer la semaine suivante35.
Selon la police turque, le 2 octobre, Jamal Khashoggi y est séquestré, torturé et assassiné par des forces spéciales saoudiennes, puis son corps est démembré et transporté hors du consulat en direction d'un autre pays36,37.
Khashoggi dénonçait depuis un certain temps la politique conduite par le prince Mohammed ben Salmane dans le royaume et le désastre de la guerre du Yémen38,39.
Dans son édition du 5 octobre, The Washington Post laisse une colonne blanche sous la photo de Khashoggi et le titre A Missing Voice40.
Le 8 octobre, le gouvernement turc demande aux Saoudiens l'autorisation de fouiller le consulat41. Le jour même, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, appelle les autorités saoudiennes à prouver que le journaliste a bien quitté le consulat comme ils l'affirment38. Le 9 octobre, la Turquie est autorisée à fouiller le consulat, tandis que la chaîne de radio-télévision turque TRT World affirme que les autorités turques soupçonnent que des individus entrés dans l'ambassade au moment de la disparition auraient emporté avec eux les images de vidéosurveillance42, que les autorités saoudiennes affirment ne pas posséder43.
Le 12 octobre, The New York Times affirme que le commando du consulat transportait une scie à os44. The Washington Post ajoute pour sa part que la Turquie possède des enregistrements audio et vidéo qui prouvent que le journaliste a été interrogé, torturé, assassiné puis démembré45. Le journaliste porterait également sur lui une montre connectée, qui aurait enregistré une dispute46, ce qui serait corroboré par l'enregistrement47. L'appareil, de type Apple Watch, aurait été ainsi relié à son iPhone, qu'il avait laissé à sa fiancée, mais dont certains enregistrements auraient été supprimés après sa mort48. Ces dernières informations ne seraient pas compatibles avec les capacités techniques des produits Apple49. Selon The Guardian, les enregistrements pourraient en fait avoir été recueillis grâce à des appareils de surveillance implantés dans le consulat à l'insu du gouvernement saoudien50.
Le 13 octobre, Mevlüt Çavuşoğlu, ministre turc des Affaires étrangères, demande à Riyad d'autoriser les enquêteurs à perquisitionner le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Une demande à laquelle les autorités saoudiennes ne répondent pas immédiatement51, avant finalement d'autoriser la fouille qui a lieu le 15 octobre52. Les autorités turques souhaitent appliquer du luminol sur les murs pour détecter d'éventuelles traces de sang, ce que Riyad refuse53. La police turque emporte alors des échantillons de la terre du jardin du consulat54. Elle découvre également que des parois du consulat ont été fraîchement repeintes55.
Le 15 octobre, CNN affirme que le régime saoudien serait sur le point d'admettre la mort du journaliste à la suite d'un interrogatoire qui aurait mal tourné56. Le jour même, le consul saoudien est limogé57.
Le dissident saoudien Omar Abdulaziz (en) affirme que son téléphone a été piraté alors qu'il aurait discuté à plusieurs reprises avec Khashoggi de sujets sensibles58. Un analyste turc affirme pour sa part que Khashoggi aurait prévenu des membres des Frères musulmans13 qu'ils étaient espionnés par le pouvoir saoudien59.
La police turque fouille la résidence du consul général saoudien60,61 le 17 octobre62. Le même jour, le consulat est fouillé à nouveau63.
Le 17 octobre, The New York Times rapporte qu'un proche du prince héritier a participé à l'assassinat64. Le Yeni Şafak, qui dit avoir eu accès à des enregistrements, affirme que le journaliste a eu les doigts coupés puis a été décapité64. Pour sa part, le Middle East Eye, qui affirme avoir également eu accès aux enregistrements, ajoute que le journaliste n'a pas été interrogé mais torturé puis démembré vif tandis que son bourreau — qui serait un médecin — écoutait de la musique64,65.
Le 18 octobre, l'un des membres du commando décède, officiellement dans un accident de voiture66. Par ailleurs, la presse du régime saoudien présente les membres du commando comme de « simples touristes »67. Pour sa part, le New York Times affirme que les autorités saoudiennes comptent faire porter la responsabilité de l'opération au général Ahmed Assiri68 haut responsable du renseignement afin de dédouaner Mohammed ben Salmane69. Par ailleurs, la police turque procède à des fouilles dans la forêt de Belgrad, à Marmara68.
Le 20 octobre, l'Arabie saoudite confirme la mort de Jamal Khashoggi le 2 octobre dans le consulat d'Istanbul et limoge le général Ahmed Assiri70 conseiller de haut rang à la cour royale ainsi que Saoud al-Qahtani, responsable média et homme clé de l'entourage du prince héritier69. 18 personnes sont arrêtées au même moment par le royaume : les 15 personnes du commando arrivées de Riyad et 3 employés du consulat71. Ali Shihabi, proche des cercles du pouvoir saoudien, estime que la mort a eu lieu par « étranglement et pas à une rixe à coups de poing »72. Les autorités saoudiennes affirment ne pas savoir ce qu'il est advenu du corps, ajoutant qu'il a été confié à un « opérateur local »73.
Le même jour, Ömer Çelik, ministre des Affaires européennes du gouvernement turc, fait la première déclaration officielle turque : « Nous ne blâmons personne de manière préemptive mais nous n'autoriserons pas non plus une dissimulation »74.
Le 21 octobre, l'Arabie saoudite change de version et affirme que la mort aurait eu lieu alors qu'une discussion visait à « négocier de façon pacifique » le retour au pays de Jamal Khashoggi et aurait « mal tourné »75. Le jour même, Hatice Cengiz est placée sous protection policière76.
Le 22 octobre, le Yeni Şafak affirme que Mohammed ben Salmane aurait parlé au téléphone avec Khashoggi, peu avant son exécution et alors qu'il était détenu au consulat77. Un des membres du commando a également quitté le consulat en portant les habits de la victime78. Le jour même, un véhicule diplomatique saoudien est retrouvé abandonné sur un parking79.
Le 23 octobre, Sky News affirme que des restes du corps auraient été retrouvés dans le jardin du consulat80. Le jour même, Reuters affirme que Saoud al-Qahtani, conseiller de Mohammed ben Salmane, aurait supervisé les opérations via Skype et aurait demandé aux membres du commando de lui apporter la tête de Khashoggi81.
Le 25 octobre, l'Arabie saoudite admet que le meurtre de Jamal Khashoggi était prémédité82.
Le 26 octobre, le parquet turc lance une procédure d'extradition des 18 suspects saoudiens83. Le lendemain, Adel al-Joubeir, ministre saoudien des Affaires étrangères, refuse cette demande84.
Le 31 octobre, le procureur général turc affirme que le journaliste a été étranglé puis son corps démembré85. Le jour même, la presse turque révèle que des employés consulaires auraient détruit des documents le lendemain de l'assassinat86.
Le 1er novembre, citant un responsable turc anonyme, The New York Times affirme que le corps aurait pu être dissout dans de l'acide87.
Le 5 novembre, des responsables turcs et le quotidien Sabah révèlent qu'une équipe de nettoyage de deux personnes, dont un chimiste, aurait détruit les preuves entre le 12 et le 17 octobre88. La police turque ne recevra finalement la permission d'investiguer le consulat avec l'accord des autorités saoudiennes que les 15 et 16 octobre, et la résidence du consul que le 17 octobre89.
Le 8 novembre, une source policière révèle que de l'acide fluorhydrique a été utilisé pour dissoudre le corps90. Le 10 novembre, Sabah affirme que le corps dissout aurait été jeté dans les canalisations91.
Le 13 novembre, The Daily Sabah affirme que le commando transportait des scalpels, des ciseaux, des instruments servant à donner des chocs électriques92, des agrafeuses, des seringues dans leurs bagages tandis que The New York Times affirme que des sources du renseignement américain estiment que l'un des membres du commando téléphone à une personne, en lui demandant de prévenir son « patron », qui serait MBS, du succès de l'opération93.
Le 15 novembre, le parquet saoudien affirme que le journaliste a été drogué avant d'être tué94. Dédouanant le prince héritier de tout rôle, le procureur général saoudien requiert la peine de mort à l'encontre de cinq accusés (dont les noms ne sont pas communiqués)95. La diplomatie turque juge les explications « insuffisantes »96.
Le 16 novembre, selon le quotidien turc Hürriyet, un journal proche du pouvoir turc, il existe des enregistrements qui contredisent les conclusions de la justice saoudienne. Notamment 15 minutes de conversations avant le meurtre démontrant la préméditation, et des appels téléphoniques internationaux passés par le commando97.
Le 17 novembre, The Washington Post affirme que la CIA a conclu que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane Al Saoud était le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul98. La CIA est parvenue à ces conclusions en se fondant sur le renseignement, notamment des appels téléphoniques entre le frère du prince héritier, Khaled ben Salmane, ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, et Jamal Khashoggi99,100.
Le 21 novembre, le journal turc Hürriyet affirme que la CIA posséderait un enregistrement qui montre que le prince héritier aurait demandé à « faire taire » le journaliste101.
Le 22 novembre, Régis Le Sommier, directeur adjoint de Paris Match, affirme avoir eu accès à des photos extraites de l'enregistrement qui montreraient le corps sur un chariot élévateur pendant son démembrement102.
Le 27 novembre, The Washington Post avance que l'équipe de frappe saoudienne qui a assassiné Jamal Khashoggi fait partie d'une force d'action rapide dirigée par la cour du royaume ; celle-ci est déjà constituée depuis 18 mois pour chasser et kidnapper les dissidents du royaume à l'étranger et en Arabie saoudite103. Nombreux sont ceux qui restent détenus dans les prisons secrètes du royaume pour y être interrogés.
Le 5 décembre, un procureur turc émet deux mandats d’arrêt contre deux responsables saoudiens, proches de Mohammed ben Salmane, Ahmed Assiri et Saud al-Qahtani impliqués dans le meurtre de l'éditorialiste saoudien104,105.
Le 26 janvier 2019, l'ONU ouvre une enquête sur l'assassinat du journaliste dont les conclusions et préconisations seront présentées au Conseil des droits de l'homme de l'ONU lors de la session de juin 2019106. Le 28 janvier, la rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, arrive en Turquie107. Le 7 février, elle accuse des officiels saoudiens d'avoir commis l'assassinat108.
Le 14 février, les médias turcs révèlent qu'un complice turc aurait aidé à se débarrasser du corps, qui aurait été brûlé109.
Le 15 mars, l'Arabie saoudite rejette des appels internationaux à une enquête internationale110.
Le 18 mars, The New York Times révèle que le chef du commando aurait réclamé une « prime de performance » à ses supérieurs111. Le prince héritier aurait également avalisé une campagne d'enlèvement, de torture et d'assassinat d'opposants112.
Le 28 mars, Callamard recommande à l'Arabie saoudite des procès publics pour les accusés pour des raisons de transparence113.
Le 29 mars, le Washington Post révèle que les membres du commando saoudien qui a exécuté Jamel Khashoggi avaient participé à une formation aux États-Unis114,115.
Le 2 avril, The Washington Post révèle que le régime saoudien aurait indemnisé la famille du journaliste sous forme de maisons et de plusieurs millions de dollars116.
Le 4 avril, on apprend que des diplomates français, américains, britanniques, russes et turcs assistent aux procès117. Assiri a comparu mais pas Qahtani118.
Le 19 avril, deux personnes accusées d'espionnage au profit des Émirats arabes unis et de complicité dans l'assassinat sont arrêtés en Turquie119. L'un d'eux se suicide le 29 avril en prison120.
Liste des membres du commando saoudien
Les presses turque et américaine publient la liste des quinze membres du commando saoudien accusé d'avoir perpétré l'assassinat121,122,123 :
Maher Abdelaziz Mutreb (47 ans) (arabe : ماهر عبد العزيز مطرب) : agent de Mohammed ben Salmane, visible sur plusieurs photos avec ce dernier, il serait le chef du commando124 ;
Salah Mohammed Al-Tubaigy (47 ans) (arabe : صلاح محمد الطبيقي) : médecin légiste, responsable de la médecine légale au département de la sécurité générale d'Arabie saoudite, président de l'ordre saoudien des médecins légistes et membre de l'association saoudienne de médecine légale, celui qui aurait démembré le journaliste ;
Abdelaziz Mohammed Al-Hasawi (31 ans) (arabe : عبد العزيز محمد الحساوي) : membre de la garde royale ;
Thaer Ghaleb Al-Harbi (39 ans) (arabe : ثائر غالب الحربي) : membre de la garde royale, promu l'année passée au rang de lieutenant pour sa bravoure dans la défense du palais du prince Mohammed ben Nayef à Djeddah 125 ;
Mohammed Saad Al-Zahrani (30 ans) (arabe : محمد سعد الزهراني) : membre de la garde royale ;
Meshal Saad Al-Bostani (31 ans) (arabe : مشعل سعد البستاني) : membre de l'armée de l'air, décédé dans un accident de voiture le 18 octobre66 ;
Naif Hassan Al-Arifi (32 ans) (arabe : نايف حسن العريفي) : membre des forces spéciales ;
Moustapha Mohammed Al-Madani (57 ans) (arabe : مصطفى محمد المدني) : officier des services secrets, doublure physique de Jamal Khashoggi quittant le consulat saoudien par la porte de derrière, habillé avec les vêtements de Khashoggi, ses lunettes, portant une fausse barbe et une paire de chaussures différentes. Le même homme est filmé à la Mosquée bleue afin d'essayer de montrer que Jamal Khashoggi aurait quitté le consulat vivant126,127,128 ;
Mansûr Othmân Abahussein (46 ans) (arabe : منصور عثمان أباحسين) : militaire, membre des services secrets ;
Waleed Abdallah Al-Shehri (38 ans) (arabe : وليد عبد الله الشهري) : membre de l'armée de l'air ;
Tourki Moucharraf Al-Shehri (36 ans) (arabe : تركي مشرف الشهري) : pas d'information ;
Fahad Shabib Al-Balawi (33 ans) (arabe : فهد شبيب البلوي) : membre de la garde royale ;
Saïf Saad Al-Qahtani (45 ans) (arabe : سيف سعد القحطاني) : agent de Mohammed ben Salmane ;
Khaled Aedh Al-Taibi (30 ans) (arabe : خالد عايض الطيبي) : membre de la garde royale ;
Bader Lafi Al-Otaibi (45 ans) (arabe : بدر لافي العتيبي) : pas d'information.
Le 23 décembre 2019, cinq d'entre eux sont condamnés à mort129. Le 7 septembre 2020, leur peine est commuée en vingt ans de prison130. Un total de huit personnes liées au meurtre ont été condamnées à la prison. Leurs peines allant de 7 à 20 ans. L'Arabie saoudite n'a pas divulgué leurs noms.
En décembre 2021, un ancien membre de la Garde royale d’Arabie saoudite, Khalid al-Otaibi, soupçonné d'implication dans le meurtre de Khashoggi, est arrêté à l'aéroport Charles de Gaulle à Paris131.
Dans le consulat
Un enregistrement audio d'écoute d'une durée de 15 minutes est réalisé au consulat, un quart d'heure avant l'arrivée de Jamal Khashoggi dans l'établissement. Il décrirait comment l'équipe saoudienne va procéder à l'exécution. Celle-ci est minutieusement agencée. Chacun se voit rappeler sa mission respective lors de la réunion préparatoire (origine : renseignement turc)132. «Nous lui dirons que nous allons l'emmener à Riyad. S'il refuse, nous le tuerons ici et nous nous débarrasserons du corps », selon l'enregistrement des propos de Maher Mutreb à Muhammed al-Tubaigy, deux des principaux responsables de l'escouade[réf. nécessaire].
Un enregistrement audio d'écoute réalisé dans l'enceinte diplomatique à l'arrivée de Jamal Khashoggi. Il témoigne que le journaliste est appréhendé immédiatement après son entrée dans l'édifice par 4 membres de l'unité A de l'équipe de choc. Une querelle survient dans le département visas du consulat gravée durant 7 minutes d'enregistrement. Le journaliste est alors conduit par les assaillants vers l'unité B, qui l'attend dans le département administratif ; des bruits de querelle verbale, de lutte physique, de coups et de torture sont alors perceptibles dans la suite de l'enregistrement d'une durée de 4 minutes. Jamal Khashoggi est enfin conduit dans l'unité C, le bureau du consul, localisé au deuxième étage. Il lui est demandé d'envoyer un message à son fils Salah : "Mon fils, je suis à Istanbul. Ne t'inquiète pas si tu ne reçois pas de mes nouvelles pendant quelque temps".[réf. nécessaire] Jamal Khashogi refuse. Les tueurs couvrent alors la tête de Jamal Khashoggi d'un sac plastique jusqu'à ce qu'il décède quelques minutes plus tard (première bande audio - origine : renseignement turc)132,133. La bande son enregistre ensuite des bruits de scie qui confirment que le corps du journaliste a été démembré134. La transcription de l'enregistrement indique en clair qu'il ne s'agit pas d'une tentative d'appréhender Jamal Khashoggi qui aurait mal tourné, mais bien de l'exécution d'un plan prémédité pour exécuter le journaliste, où Riyad est tenu informé à chaque étape de son déroulement135. Cet enregistrement audio d'une durée totale de 11 minutes sera suivi d'un silence d'une heure et quart, au cours duquel les services de renseignement turcs suspectent le recours à des brouilleurs de fréquences par l'équipe de frappe saoudienne . On entend alors trois fonctionnaires saoudiens descendre les escaliers, l’un d’eux verrouiller la porte de l’unité A et l’autre effacer les images de la caméra de sécurité avant de retirer les disques durs133.
L'enregistrement des appels internationaux donnés par l'équipe de choc pendant le meurtre de Jamal Khashoggi afin de décrire le déroulement durant l'opération très violente134 : 19 appels sont émis depuis le bureau du consul, le premier a lieu seulement 13 minutes après l'entrée de Khashoggi dans l'enceinte diplomatique. Il a pour origine Mutreb, le leader de l'équipe de frappe du consulat. Celui-ci appelle Saoud al-Qahtani en Arabie saoudite (seconde bande audio - origine : renseignement turc)132. Qahtani s'est servi du Centre d'études et de relations avec les médias de la cour royale (CSMARC), le département des médias de la cour, pour organiser le meurtre (origine : document CIA)136.
En Arabie saoudite
La détection d'au moins onze messages envoyés par le prince héritier Mohammed ben Salmane à son proche conseiller Saoud al-Qahtani, qui supervise l'opération turque, dans les heures qui précèdent et celles qui suivent l'assassinat (origine : CIA)137. La CIA déclare ignorer le contenu des messages, mais affirme avec un degré de certitude « moyen à élevé » que le prince « ciblait personnellement » Khashoggi et « a probablement ordonné sa mort »138,139.
La suite de l'enquête révélera que les services de renseignement saoudiens ont aussi procédé à des écoutes, dès les mois qui précèdent l'assassinat de Jamal Khashoggi. Les messages privés de l'opposant sur WhatsApp devaient être lus en direct par les services de renseignement du royaume. L'examen du téléphone portable du dissident saoudien Omar Abdulaziz résident au Canada, avec lequel Jamal Khashoggi a échangé durant l'année précédant son élimination, montre qu'il a été piraté par un logiciel espion de niveau militaire, c'est-à-dire considéré comme une arme en raison de ses capacités très intrusives, dénommé Pegasus. Ce logiciel espion est développé depuis 2010 par la société israélienne NSO Group140. Le mouchard informatique a été déployé à la demande du gouvernement saoudien, affirme Bill Marczak, chercheur du Citizen Lab de l'Université de Toronto141,142. Ce seront près de 400 messages échangés entre Omar Abdulaziz et Jamal Khashoggi qui seront interceptés. À la lecture des messages, Jamal Khashoggi débat sur un ton beaucoup moins retenu que lors de ses interventions publiques. Mohammed ben Salmane y est décrit comme une « bête », un « Pac-Man » qui dévore tout sur son passage, y compris ses partisans. Le contenu des échanges porté à la connaissance des services saoudiens pourrait avoir été un mobile du meurtre, en particulier l'intention du duo de créer un mouvement de protestation en ligne de la jeunesse saoudienne, une « armée électronique ». Ce mouvement devait faciliter la dénonciation sur les réseaux sociaux des exactions, atteintes aux droits de l'homme du royaume, et contrer la propagande d'État143,141. Le programme du duo prévoyait l'envoi de cartes SIM étrangères aux dissidents retournant en Arabie saoudite, afin qu'ils puissent tweeter sans être repérés ; il devait être assorti d'un soutien financier avec l'argent collecté auprès de riches donateurs. Ils apprendront la mise au jour de leur plan par les officiels saoudiens au début du mois d'août 2018, mais sans en connaître l'origine de façon certaine. À cette époque, ils témoignaient déjà de leur préoccupation141. En 2017, l'Arabie saoudite aura dépensé 55 millions d'USD pour l'utilisation du logiciel de cyberespionnage selon des sources journalistiques israéliennes. Cette somme aura été utilisée tant pour combattre l'extrémisme que les dissidents du Royaume à l'image de Khashoggi140,144.
Réactions
Dessin de l'agence de presse iranienne Fars news.
Les réactions des pays occidentaux sont mesurées afin de préserver leurs relations économiques et militaires avec le royaume saoudien145. Certains médias soulignent le contraste entre l'ampleur des réactions des puissances occidentales dans l’affaire Skripal, qui a conduit à la plus grande expulsion de diplomates russes de l’Occident depuis la fin de la guerre froide et leur retenue vis-à-vis de l'Arabie saoudite à propos du cas « plus choquant et prouvable » du journaliste assassiné Jamal Khashoggi146.
Le 12 octobre, Donald Trump, le président américain, fait savoir qu'il estime que l'Arabie saoudite serait impliquée dans la disparition du journaliste. Il annonce également que si cela est prouvé, les États-Unis réagiraient en « infligeant un châtiment sévère » aux autorités saoudiennes, mais exclut toute limitation des ventes d’armes au royaume wahhabite147,148. Le 15 octobre, celui-ci formule l'hypothèse de tueurs hors de contrôle149. Le 20 octobre, il dit juger les explications saoudiennes crédibles et déclare « préférer que nous n'utilisions pas, comme représailles, l'annulation de l'équivalent de 110 milliards de dollars de travail, ce qui veut dire 600 000 emplois »150.
Le 16 octobre 2018 à Riyad, rencontre entre le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et le prince saoudien Mohammed ben Salmane pour discuter du cas Khashoggi.
Plusieurs manifestations de protestation ont lieu, notamment le 10 octobre devant l'ambassade d'Arabie saoudite aux États-Unis151.
Le 23 octobre, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, confirme l'essentiel des révélations de la presse, ajoute que l'assassinat était « politique, était planifié », et appelle à juger les coupables en Turquie152. Le 24 octobre, le prince Mohammed ben Salmane qualifie les faits de « crime haineux qui ne peut être justifié »153.
Le 26 octobre, Hatice Cengiz, la fiancée de Khashoggi, appelle à punir les responsables154.
Avenue Khashoggi improvisée devant la Maison-Blanche.
Le 14 novembre, la Turquie réclame une enquête internationale155, prérogative qui revient à l'un ou l'autre des deux pays. L'Arabie saoudite refuse une telle enquête156. Le 16 novembre, une prière funéraire rassemblant des dizaines de milliers de fidèles a lieu en son honneur à Istanbul157.
Le 20 novembre 2018, Donald Trump reconnait qu'il « se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet événement tragique – peut-être et peut-être pas »158. Cependant, un peu plus tard, il affirme que la CIA n'a « rien trouvé d'absolument certain »159. Il affirme que même si le prince héritier était au courant du meurtre de Jamal Khashoggi, cela ne remettrait pas en cause l'alliance entre Washington et Ryad. À la question d’un journaliste qui lui demandait jeudi qui, selon lui, devrait être tenu pour responsable de la mort de Khashoggi, il répond : « Peut-être que le monde devrait être tenu pour responsable, parce que le monde est un endroit féroce »160.
Le 23 novembre, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, accuse Trump de vouloir « fermer les yeux » au sujet de l'affaire161.
Le 11 décembre, le magazine américain Time nomme personnalité de l'année 2018 plusieurs journalistes tués ou emprisonnés durant l'année 2018 dont Jamal Khashoggi162.
En Arabie saoudite, l’assassinat de Jamal Khashoggi est peu évoqué, le pouvoir rappelant que le fait de « répandre des rumeurs » et des « fake news » est passible de cinq ans de prison. La version officielle présente la disparition de Khashoggi comme étant soit une opération de « l’État profond » turc, soit un stratagème visant à salir la réputation de la monarchie, soit encore une conspiration des Frères musulmans163.
Le 30 décembre 2018, un livre est publié sur l'assassinat de Jamal Khashoggi par deux journalistes turcs du Daily Sabah, intitulé « Diplomatic Atrocity: The Dark Secrets of the Khashoggi Murder »164,165.
En juin 2019, l'ONU indique avoir des « preuves crédibles » impliquant le prince héritier saoudien au meurtre de Jamal Khashoggi166. Le rapport de l'ONU, mené par la Rapporteure spécial des Nations unies Agnès Callamard, conclut à la responsabilité de l'Arabie saoudite, en tant qu'État, dans l'assassinat de Jamal Khashoggi, et appelle la communauté internationale à mettre le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman sous sanctions, en gelant notamment ses avoirs personnels à l'étranger167. Selon Agnès Callamard : « L'opération contre M. Khashoggi doit être comprise en relation avec une campagne organisée et coordonnée contre des journalistes, des femmes activistes, des princes et des hommes d’affaires. Au minimum, le prince héritier a cautionné ce comportement et permis la répétition et l’escalade de ces crimes. Il n’a pris aucune mesure pour prévenir ou punir les responsables. Le prince héritier a volontairement pris le risque que d’autres crimes, tels que l’assassinat de M. Khashoggi, soient commis, qu’il ait ou non ordonné directement le crime en question »167. Le 25 juin, celle-ci participe à une table ronde avec la fiancée du journaliste et réclame une enquête internationale168.
Le 26 septembre 2019, la chaîne PBS a dévoilé un extrait d'un documentaire dans lequel Mohammed ben Salmane a, pour la première fois, assumé la responsabilité du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en disant : « C'est arrivé sous ma direction. J'assume toute la responsabilité, parce que c'est arrivé sous ma direction ». Le documentaire complet sera diffusé le 1er octobre, la veille du premier anniversaire de la mort de Khashoggi, sur PBS169.
En hommage à Jamal Khashoggi, une stèle a été installée en face du consulat saoudien d'Istanbul170.
Analyses
Selon la journaliste Christine Ockrent, cet assassinat « porte la marque de MBS », ce qui concorderait avec son tempérament et ses méthodes brutales171.
Pour Karim Sader, spécialiste des pays du Golfe, « cette affaire témoigne de la nervosité et de l’agressivité du prince héritier ainsi que de la brutalité de ses méthodes, et un tel excès de confiance ne peut venir que du sentiment d’impunité que lui procure le blanc-seing américain172 ».
Selon David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut français d'analyse stratégique (IFAS), « les personnes qui ont été destituées sont des gages qui sont donnés à l'administration Trump pour proposer une version crédible. Ceux qui sont formellement incriminés sont juste en dessous du prince héritier »173.
D’après Daniel Shapiro, membre de l'Institut israélien d'études stratégiques, l'assassinat de Khashoggi serait « un désastre pour Israël ». Selon lui, « ce meurtre, au-delà de son immoralité, montre le manque de fiabilité de l'Arabie saoudite dirigée par MBS (Mohammed ben Salmane) en tant que partenaire stratégique ». Il ajoute qu’Israël est confrontée à une nouvelle réalité : l'Arabie saoudite est devenue le maillon faible de la coalition régionale anti-Iran en raison de l’impulsivité, de l’imprudence et du manque de fiabilité du prince héritier, son dirigeant de facto174.
Un grand nombre de journaux rappellent les affaires embarrassantes qui jettent une ombre sur la personnalité du prince ben Salmane, allant de la guerre au Yémen à l’assassinat d’un journaliste, en passant par la « prison dorée » du Ritz-Carlton, sans oublier la détention du président du Conseil libanais Saad Hariri175,176.
De nombreux journaux177, comme le quotidien espagnol El Mundo et l'écrivain et poète marocain Tahar Ben Jelloun, font la comparaison entre la disparition de Jamal Khashoggi et celle du Marocain Mehdi Ben Barka, homme politique marocain, enlevé et disparu en 1965 dans des conditions très mystérieuses178,179.
Le dissident saoudien Omar Abdulaziz, réfugié au Canada et avec lequel Jamal Khashoggi a correspondu régulièrement pendant une année, pense devoir la vie sauve au fait d'avoir écouté le conseil de prudence de Jamal Khashoggi. Faute de le respecter lui-même, il lui en coûtera la vie141. Au cours de la visite de deux émissaires du gouvernement saoudien au Canada en mai 2018, Omar Abdulaziz rapporte que ceux-ci ont tenté de le persuader de retourner au Royaume. Ils ont aussi insisté pour qu'il se rende à l'ambassade saoudienne d'Ottawa pour y récupérer des documents. Sur les remarques de Jamal Khashoggi, il n'en fera rien : « ll m'a dit de ne pas y aller et de ne les rencontrer que dans des lieux publics ». Le 2 octobre, Jamal Khashoggi franchissait la porte de son consulat d'Istanbul pour un funeste destin.
Le 9 février 2019, l'opacité entretenue par les autorités saoudiennes autour du procès devant une cour pénale à Riyad des 11 suspects du commando d'Istanbul fait craindre qu'elles se refusent à éclaircir le scandale, et à mettre en place des mesures qui empêcheraient une répétition de faits semblables180. La date des audiences n'est pas divulguée, elles sont à huis-clos, le bureau du procureur général ne publie pas de communiqué après l'audience180. Par ailleurs les noms des onze suspects dont cinq sont passibles de la peine capitale à la requête du procureur général saoudien n'ont jamais été divulgués, ni même ceux de leurs avocats181. On ignore si les suspects sont détenus durant leur procès et à quel endroit ils seraient détenus.
Postérité
En 2020, un documentaire sur l'assassinat de Khashoggi et le rôle joué par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a été réalisé par un réalisateur et producteur oscarisé, Bryan Fogel. Cependant, il a fallu huit mois à Fogel pour trouver un service de streaming pour The Dissident, qui a été diffusé par une société indépendante.
Références
« Barbouzes, scie à os... Le récit glaçant de l'assassinat de Jamal Khashoggi par un commando saoudien » [archive], sur Le Figaro (consulté le 13 octobre 2018).
Hala Kodmani, « Qui est Jamal Khashoggi, journaliste saoudien disparu à Istanbul ? » [archive], Libération, 5 octobre 2018.
« Speakers » [archive du 11 mai 2012], International Public Relations Association – Gulf Chapter (IPRA-GC), 2012 (consulté le 10 mai 2012).
Paul Hendley, « Saudi newspaper head resigns after run-in with conservatives », Al Hdhod, 17 mai 2010 (lire en ligne [archive], consulté le 11 octobre 2018).
Guillaume Dasquié, « Toutes les vies de Jamal Khashoggi » [archive], sur via Le journal du Dimanche, avril 2019.
« Opinion – Saudi Arabia wasn't always this repressive. Now it's unbearable. » [archive], sur The Washington Post (consulté le 7 octobre 2018).
« Jamal Khashoggi: An unauthorized Turkey source says journalist was murdered in Saudi consulate », BBC News, 7 octobre 2018 (lire en ligne [archive]).
« Turkey says journalist Khashoggi 'killed at Saudi consulate' », France 24, 7 octobre 2018 (lire en ligne [archive]).
« Ryad reconnaît que Jamal Khashoggi a été tué au consulat d'Istanbul », RTL.fr, 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 22 novembre 2018).
Benjamin Barthe et Gilles Paris, « L’administration Biden prend ses distances avec “MBS” en le mettant en cause dans l’assassinat de Jamal Khashoggi » [archive], lemonde.fr, 26 février 2021.
(en) Hatice Cengiz, « Opinion - My Fiancé Jamal Khashoggi Was a Lonely Patriot » [archive], sur The New York Times, 13 octobre 2018 (consulté le 14 octobre 2018).
(en) Abu-Nasr Donna, « Who Was Jamal Khashoggi? A Saudi Insider Who Became an Exiled Critic », Bloomberg, 10 octobre 2018 (lire en ligne [archive]).
Christine Ockrent, interviewée par Armin Arefi, « Ockrent : "Le meurtre de Jamal Khashoggi porte la marque de MBS" » [archive], lepoint.fr, 18 octobre 2018.
(en) VOA News, « Who is Jamal Khashoggi? » [archive], sur VOA News (consulté le 13 octobre 2018).
(en-GB) David Leigh et Rob Evans, « Adnan Khashoggi », The Guardian, 8 juin 2007 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive], consulté le 8 juin 2017).
Philippe Martinat, « Disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le mystère demeure » [archive], sur leparisien.fr, 10 octobre 2018.
(en) Robert Fisk, « Jamal Khashoggi: Did they bury him with his body facing Mecca? », The Independent, 25 octobre 2018 (lire en ligne [archive])
« Jamal Khashoggi : l'ami des princes, devenu trop dangereux » [archive], Le Figaro, 18 octobre 2018.
« Jamal Khashoggi » [archive], sur World Economic Forum.
« Jamal Khashoggi: The profile of a Saudi elite turned Riyadh critic », DailySabah, 11 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 22 novembre 2018).
« Le Saoudien Jamal Khashoggi, journaliste et intellectuel engagé » [archive], Le Point, 19 octobre 2018.
« Le Saoudien Jamal Khashoggi, journaliste et trublion » [archive], sur Libération.fr (consulté le 16 octobre 2018).
« Turquie : ce que l'on sait de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi » [archive], sur L'Obs (consulté le 8 octobre 2018).
Pierre Prier, « Jamal Khashoggi. Anatomie d'un crime d'État saoudien » [archive], sur Orient XXI, 19 avril 2021
Ahmed Hezam, « Pourquoi l'assassinat de Jamal Khashoggi n'émeut pas les Yéménites » [archive], sur Orient XXI, 26 novembre 2018
« Qui est Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien disparu en Turquie ? » [archive], sur Franceinfo (consulté le 18 octobre 2018).
(en) Samuel Osborne, « Journalist banned for criticising US president elect » [archive], The Independent, 5 décembre 2016.
Benjamin Barthe, « Mystérieuse disparition d’un dissident saoudien à Istanbul » [archive], Le Monde, 4 octobre 2018.
Acil Tabbara, « Affaire Khashoggi : une nomination du frère cadet de Mohammed ben Salmane, possible scénario de sortie de crise ? - Acil Tabbara » [archive], sur L'Orient-Le Jour (consulté le 19 octobre 2018).
« Did Embassy in DC send Khashoggi to Istanbul? » [archive], sur euronews (consulté le 9 octobre 2018).
« Jamal Khashoggi: la main noire du prince saoudien » [archive], sur LExpress.fr (consulté le 12 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : un «commando» saoudien dans le viseur d’Ankara » [archive], sur Libération.fr (consulté le 12 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : le revirement saoudien en quelques dates-clés - France 24 » [archive], sur France 24 (consulté le 20 octobre 2018).
(en-GB) « The Jamal Khashoggi story so far », BBC News, 11 décembre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 17 décembre 2018).
(en) « Exclusive: Jamal Khashoggi 'dragged from consulate office, killed and dismembered' » [archive], sur Middle East Eye (consulté le 17 décembre 2018).
« Guet-apens, commando et "scie à os" : le scénario terrifiant du probable assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi » [archive], octobre 2018.
(en) « Turkish police suspect Saudi journalist Khashoggi was killed at consulate » [archive], Middle East Eye, 6 octobre 2018.
Libération, « Affaire Khashoggi : un «commando» saoudien dans le viseur d’Ankara » [archive], sur Libération (consulté le 13 octobre 2018).
« L’affaire Kashoggi met Riyad sous pression » [archive], Le Monde diplomatique, 15 octobre 2018.
Libération, « Le «Washington Post» publie un carré vide à la place de l'édito de son journaliste disparu à Istanbul » [archive], 5 octobre 2018.
« Affaire Khashoggi : Ankara demande à fouiller le consulat saoudien » [archive], sur L'Orient-Le Jour, 8 octobre 2018 (consulté le 8 octobre 2018).
« Disparition de Jamal Khashoggi : le consulat saoudien à Istanbul va être fouillé » [archive], sur Le Monde.fr, 9 octobre 2018 (consulté le 9 octobre 2018).
Clémence Olivier avec Jean-Sébastien Soldaïni et AFP, « La mystérieuse disparition d’un journaliste saoudien interroge la communauté internationale » [archive], sur Europe 1, 9 octobre 2018 (consulté le 9 octobre 2018).
« Guet-apens, commando et "scie à os" : le scénario terrifiant du probable assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi » [archive], sur Franceinfo (consulté le 12 octobre 2018).
« L'Arabie saoudite accusée d'avoir démembré un journaliste dissident » [archive], sur LExpress.fr (consulté le 12 octobre 2018).
« Disparition de Khashoggi : une délégation saoudienne en Turquie » [archive], sur L'Orient-Le Jour (consulté le 12 octobre 2018).
« Un enregistrement 'prouve le meurtre de Khashoggi' » [archive], sur BBC News Afrique (consulté le 12 octobre 2018).
« Des enregistrements de Khashoggi accréditent la thèse du meurtre-Presse - 13/10/2018 13:11:13 - Boursorama » [archive] (consulté le 13 octobre 2018).
Laura Smith-Spark et Nic Robertson, CNN, « Apple Watch worn by Saudi journalist may have transmitted evidence of his death, Turkish paper reports » [archive], sur CNN (consulté le 13 octobre 2018).
« Recordings prove Jamal Khashoggi was killed, Turkish investigators claim » [archive], sur theguardian.com (consulté le 19 octobre 2018).
« Disparition de Jamal Khashoggi: Ankara veut perquisitionner le consulat saoudien », RFI, 14 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 14 octobre 2018).
« Affaire Jamal Khashoggi : la police turque fouille le consulat saoudien à Istanbul » [archive], sur Le Monde.fr (consulté le 15 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : une disparition et toujours des zones d’ombre » [archive], sur leparisien.fr, 2018-10-15cest17:41:09+02:00 (consulté le 16 décembre 2018)
« Khashoggi: la police turque a fouillé le consulat saoudien à Istanbul » [archive], sur FIGARO, 16 octobre 2018 (consulté le 16 octobre 2018).
« Des «tueurs voyous»? La thèse qui expliquerait la disparition de Jamal Khashoggi » [archive], sur Le Temps (consulté le 16 octobre 2018).
« L'Arabie saoudite prête à reconnaître la mort de Khashoggi, selon la CNN » [archive], sur L'Orient-Le Jour (consulté le 15 octobre 2018).
Armin Arefi, « Affaire Khashoggi : comment Erdogan joue avec MBS » [archive], sur Le Point (consulté le 23 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : un dissident saoudien du Québec dit avoir été espionné par Riyad » [archive], sur Radio-Canada.ca (consulté le 15 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : une disparition et toujours des zones d’ombre » [archive], sur leparisien.fr, 15 octobre 2018.
« Khashoggi: la police va également fouiller la résidence du consul saoudien » [archive], sur L'Orient-Le Jour (consulté le 16 octobre 2018).
« Khashoggi: la police va également fouiller la résidence du consul saoudien », Al HuffPost Maghreb, 16 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 16 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi: des policiers turcs fouillent la résidence du consul saoudien » [archive], sur L'Orient-Le Jour (consulté le 17 octobre 2018).
« Révélations sordides, pressions diplomatiques… Comment l'enquête sur l'affaire Khashoggi embarrasse Riyad » [archive], sur Franceinfo (consulté le 18 octobre 2018).
Le Point, magazine, « Disparition de Khashoggi : le journaliste aurait été décapité » [archive], sur Le Point (consulté le 17 octobre 2018).
« Jamal Khashoggi aurait été découpé vivant par un médecin qui écoutait de la musique » [archive], sur cnews.fr, 18 octobre 2018.
http://www.leparisien.fr/international/mort-de-khashoggi-le-scenario-macabre-revele-par-les-enregistrements-18-10-2018-7922493.php [archive].
« Affaire Jamal Khashoggi : où en est l’enquête après la disparition du journaliste saoudien ? » [archive], sur Le Monde.fr (consulté le 18 octobre 2018).
BFMTV, « Khashoggi: la Turquie commence des recherches dans une forêt » [archive], sur BFMTV (consulté le 19 octobre 2018).
« Mort de Jamal Khashoggi : qui sont les deux hauts responsables saoudiens limogés ? » [archive], sur Le Monde, 20 octobre 2018 (consulté le 20 octobre 2018).
BFMTV, « L'Arabie saoudite confirme que Jamal Khashoggi a été tué au consulat d'Istanbul » [archive], sur BFMTV (consulté le 19 octobre 2018).
Zone Bourse, « L'Arabie saoudite annonce que 18 ressortissants saoudiens ont été arrêtés dans l'affaire Khashoggi et que les investigations se poursuivent » [archive] (consulté le 20 octobre 2018).
« Mort de Jamal Khashoggi : les doutes sur la crédibilité de la version saoudienne » [archive], sur Le Figaro (consulté le 20 octobre 2018).
« Jamal Khashoggi est mort dans une bagarre au consulat, annonce Ryad - 20/10/2018 11:28:17 - Boursorama » [archive] (consulté le 20 octobre 2018).
(en) CNN, « Trump questions Saudi account on Khashoggi but praises Crown Prince » [archive], sur cnn.com (consulté le 21 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : la « bavure », une thèse bancale pour dédouaner le prince héritier saoudien » [archive], sur Le Monde.fr (consulté le 22 octobre 2018).
« La fiancée de Khashoggi placée sous protection policière en Turquie » [archive], sur Le Figaro (consulté le 22 octobre 2018).
« Mohammed Ben Salmane aurait appelé Jamal Khashoggi juste avant son exécution » [archive], sur cnews.fr (consulté le 22 octobre 2018).
Le Point.fr, « Affaire Khashoggi : un sosie a-t-il été employé pour brouiller les pistes ? » [archive], sur Le Point (consulté le 22 octobre 2018).
RTL Newmedia, « Disparition du journaliste Khashoggi: un véhicule diplomatique saoudien découvert abandonné dans un parking » [archive], sur RTL Info (consulté le 22 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : des restes du journaliste retrouvés ? » [archive], sur L'Obs (consulté le 23 octobre 2018).
« Comment Qahtani a mené le meurtre de Khashoggi sur Skype » [archive], sur L'Orient-Le Jour (consulté le 23 octobre 2018).
« Saudi Arabia now admits Khashoggi killing was 'premeditated' » [archive], sur NBC News (consulté le 25 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : le parquet turc demande l’extradition de 18 suspects saoudiens » [archive], sur Le Monde.fr (consulté le 26 octobre 2018).
« Ryad refuse d’extrader les meurtriers présumés de Khashoggi vers la Turquie » [archive], sur Libération.fr (consulté le 28 octobre 2018).
Paris Match, « Selon la Turquie, Jamal Khashoggi a été étranglé et démembré d'une manière préméditée » [archive], sur parismatch.com (consulté le 1er novembre 2018)>.
Le JDD, « On sait comment Jamal Khashoggi a été tué au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul » [archive], sur lejdd.fr (consulté le 1er novembre 2018).
« Un mois après sa mort, qu'est-il advenu du corps de Khashoggi ? » [archive], sur Courrier international (consulté le 1er novembre 2018).
« Affaire Khashoggi : deux "nettoyeurs" envoyés pour effacer les preuves ? » [archive], sur L'Obs (consulté le 5 novembre 2018).
« Saudis sent chemist, toxicologist to clean up Khashoggi murder: report » [archive], sur DailySabah (consulté le 2 janvier 2019).
« Affaire Khashoggi : de l'acide fluorhydrique découvert dans la résidence du consul saoudien » [archive], sur www.cnews.fr (consulté le 9 novembre 2018)
« Affaire Khashoggi : un journal turc affirme que le corps du journaliste a été dissous dans l'acide puis jeté dans les canalisations » [archive], sur Franceinfo (consulté le 14 novembre 2018).
« Ankara demande une enquête internationale sur la mort de Khashoggi » [archive], sur L'Opinion (consulté le 15 novembre 2018).
« Seringues, scalpels, ciseaux... un quotidien turc dévoile le contenu des valises des tueurs de Khashoggi » [archive], sur LCI (consulté le 14 novembre 2018).
« Khashoggi : l'Arabie saoudite reconnaît que le journaliste a été drogué et démembré au consulat » [archive], sur Libération.fr (consulté le 15 novembre 2018).
BFMTV, « Affaire Khashoggi: la justice saoudienne dédouane le prince héritier » [archive], sur BFMTV (consulté le 15 novembre 2018).
« Khashoggi: explications «insuffisantes» pour la Turquie » [archive], sur Le Figaro (consulté le 15 novembre 2018).
B.L. avec AFP, « Affaire Khashoggi : Ankara a des "preuves" discréditant la version saoudienne » [archive], sur BFMTV.com, 16 novembre 2018 (consulté le 17 novembre 2018).
« Le prince héritier saoudien derrière le meurtre de Khashoggi selon la CIA (Washington Post) » [archive], sur Le Figaro (consulté le 17 novembre 2018).
(en) Christal Hayes, « CIA concludes Saudi crown prince ordered Jamal Khashoggi’s killing: reports » [archive], sur USA TODAY (consulté le 19 octobre 2018).
Mark Hosenball, « La CIA pense que Mohamed ben Salman a ordonné l'assassinat de Khashoggi » [archive], sur Challenge (consulté le 19 octobre 2018).
https://www.ouest-france.fr/monde/arabie-saoudite/affaire-khashoggi-le-prince-ben-salmane-aurait-demande-de-faire-taire-le-journaliste-6085039 [archive].
RMC, « Meurtre de Khashoggi: « les photos révèlent une scène digne de Dexter », révèle le directeur de Paris-Match » [archive], sur RMC (consulté le 22 novembre 2018).
(en) « The Khashoggi killing had roots in a cutthroat Saudi family feud » [archive], sur The Washington Post, 27 novembre 2018 (consulté le 16 décembre 2018).
« Khashoggi: un procureur turc demande l'arrestation de deux proches de MBS » [archive], sur RFI, 5 décembre 2018 (consulté le 6 décembre 2018).
« Khashoggi: la Turquie demande l'arrestation de deux proches du prince saoudien » [archive], sur LExpress.fr, 5 décembre 2018 (consulté le 6 décembre 2018).
« Assassinat de Khashoggi: l'ONU commence son enquête lundi » [archive], sur Le Figaro, 25 janvier 2019 (consulté le 26 janvier 2019).
« Khashoggi: une experte de l'ONU en Turquie » [archive], sur Le Figaro (consulté le 28 janvier 2019).
« L'ONU accuse des officiels saoudiens du meurtre «brutal et prémédité» de Jamal Khashoggi » [archive], sur Le Figaro (consulté le 8 février 2019).
« Meurtre Khashoggi: les photos d'un «complice» turc diffusées » [archive], sur Le Figaro (consulté le 21 février 2019).
« Affaire Khashoggi : l’Arabie saoudite refuse une enquête internationale – JeuneAfrique.com » [archive], sur JeuneAfrique.com (consulté le 19 mars 2019).
« Le commando lié à l’assassinat de Jamal Khashoggi aurait demandé une «prime de performance» » [archive], sur www.cnews.fr (consulté le 19 mars 2019).
Le Point, magazine, « Le prince héritier saoudien a approuvé une campagne contre des dissidents, selon le New York Times » [archive], sur Le Point (consulté le 19 mars 2019).
« Khashoggi: la rapporteure de l'ONU recommande des procès publics » [archive], sur Le Figaro (consulté le 29 mars 2019).
« Khashoggi: des membres du commando saoudien formés aux États-Unis », La Presse, 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 30 mars 2019).
La Libre.be, « Affaire Khashoggi : la nouvelle révélation du Washington Post sur le commando saoudien qui a tué le journaliste » [archive], sur www.lalibre.be (consulté le 30 mars 2019).
« Assassinat de Jamal Khashoggi : ses enfants indemnisés par les autorités saoudiennes » [archive], sur France 24 (consulté le 5 avril 2019).
« Procès Khashoggi : le silence pesant des observateurs occidentaux » [archive], sur Le Monde.fr (consulté le 5 avril 2019).
« Questions autour de l'absence d'un conseiller royal au procès Khashoggi » [archive] (consulté le 29 avril 2019).
« Affaire Khashoggi : deux hommes soupçonnés d'espionnage pour les Emirats arabes unis écroués en Turquie » [archive], sur Franceinfo (consulté le 23 avril 2019).
i24News, « i24News » [archive] (consulté le 29 avril 2019).
(en) « 15-member Saudi 'intel squad' sent to target WP's Khashoggi identified » [archive], sur dailysabah.com, 10 octobre 2018 (consulté le 18 octobre 2018).
(en) Aaron C. Davis, Aaron Williams et Jason Bernert, « What we know about the 15 Saudis said to have played a role in Jamal Khashoggi’s disappearance » [archive], sur washingtonpost.com, 17 octobre 2018 (consulté le 18 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : qui sont les membres du commando qui aurait assassiné le journaliste ? » [archive], sur cnews.fr, 19 octobre 2018 (consulté le 19 octobre 2018).
Hala Kodmani, « Affaire Khashoggi : du roman d’espionnage au film d’épouvante » [archive], sur liberation.fr, 18 octobre 2018 (consulté le 18 octobre 2018).
(en) « Saudi official denies former crown prince confined to palace », Reuters, 29 juin 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 20 janvier 2019)
(en) Gul Tuysuz, Salma Abdelaziz, Ghazi Balkiz, Ingrid Formanek et Clarissa Ward, « Surveillance footage shows Saudi 'body double' in Khashoggi's clothes after he was killed, Turkish source says », CNN, Istanbul, 23 octobre 2018 (lire en ligne [archive du 23 octobre 2018], consulté le 23 octobre 2018).
(en) Clarissa Ward, « Who are the Saudi suspects in the Khashoggi case », CNN/Youtube, 22 octobre 2018 (lire en ligne [archive]).
(en) Patrick Wintour et Bethan McKernan, « CCTV footage appears to show Khashoggi body double in Istanbul » [archive], sur The Guardian, 22 octobre 2018 (consulté le 24 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi: cinq Saoudiens condamnés à mort à Ryad » [archive], sur Le Point, lepoint.fr, 23 décembre 2019 (consulté le 23 décembre 2019).
« Meurtre de Jamal Khashoggi : un suspect arrêté à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, l'ambassade d'Arabie saoudite dément » [archive], sur France Info (consulté le 7 décembre 2021)
(en) « Turkey has second audio recording on Khashoggi killing: Columnist - Turkey News » [archive], sur Hürriyet Daily News (consulté le 27 novembre 2018).
(en) « Gruesome quotes from Khashoggi recordings published for first time - Turkey News » [archive], sur Hürriyet Daily News (consulté le 28 novembre 2018).
« Les derniers mots du dissident saoudien dévoilés par la presse américaine ? » [archive], sur RTL.fr (consulté le 10 décembre 2018).
(en) « 'I can't breathe.' Jamal Khashoggi's last words disclosed in transcript, source says » [archive], sur CNN, 10 décembre 2018 (consulté le 10 décembre 2018).
(en) « CIA intercepts strongly link Saudi prince to Khashoggi killers: Report - World News » [archive], sur Hürriyet Daily News (consulté le 4 décembre 2018).
« Assassinat de Khashoggi: De nouveaux soupçons sur le rôle de Mohammed ben Salmane ? » [archive], sur www.20minutes.fr (consulté le 3 décembre 2018).
« "MBS" aurait écrit au moins 11 messages au conseiller qui supervisait l'équipe qui a tué Khashoggi » [archive], sur L'Obs, 1er décembre 2018 (consulté le 3 décembre 2018).
« Khashoggi: des messages renforcent les soupçons sur le rôle du prince | Moyen-Orient », La Presse, 1er décembre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 3 décembre 2018).
(en) « How a chilling Saudi cyberwar ensnared Jamal Khashoggi » [archive], sur The Washington Post, 7 décembre 2018 (consulté le 9 décembre 2018).
(en) « Jamal Khashoggi's private WhatsApp messages may offer new clues to killing » [archive], sur cnn.com, 4 décembre 2018 (consulté le 6 décembre 2018)
« Une société israélienne accusée d’avoir aidé les EAU à espionner Hariri et le Qatar » [archive], sur Site de la chaîne AlManar-Liban (consulté le 7 décembre 2018).
« Affaire Khashoggi. Le journaliste saoudien assassiné a été trahi par un « mouchard » israélien » [archive], sur Ouest France, 5 décembre 2018 (consulté le 6 décembre 2018).
(en-US) David D. Kirkpatrick, « Israeli Software Helped Saudis Spy on Khashoggi, Lawsuit Says », The New York Times, 2 décembre 2018 (ISSN 0362-4331, lire en ligne [archive], consulté le 7 décembre 2018).
« Les Occidentaux prudents sur l'affaire Khashoggi pour ménager Riyad », L'Orient-Le Jour, 12 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 14 octobre 2018).
Gavin O’Reilly, « Skripal and Khashoggi: A Comparison of Reactions » [archive], sur American Herald Tribune, 17 octobre 2018 (consulté le 24 octobre 2018)[réf. à confirmer].
« Khashoggi: Trump promet un "châtiment sévère" si Ryad est responsable », Al HuffPost Maghreb, 13 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 14 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : Riyad nie toute intention de « tuer » ; Trump promet un « châtiment sévère » », Le Monde, 12 octobre 2018 (lire en ligne [archive]).
Le Point, magazine, « Disparition du journaliste saoudien: les développements depuis deux semaines » [archive], sur Le Point (consulté le 17 octobre 2018).
« Mort de Jamal Khashoggi : Trump dit juger les explications saoudiennes crédibles », L’Orient le Jour, 22 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 22 octobre 2018).
« Vidéo - Khashoggi : manifestation devant l'ambassade saoudienne des USA - Boursorama » [archive], sur boursorama.com (consulté le 14 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi : un «assassinat politique» pour le président turc Erdogan » [archive], sur Le Figaro (consulté le 23 octobre 2018).
« Mohammed bin Salman calls Khashoggi murder a 'heinous crime' » [archive], sur The Guardian (consulté le 25 octobre 2018).
« La fiancée de Jamal Khashoggi appelle à punir "tous les responsables" de cette "barbarie" » [archive], sur Franceinfo (consulté le 26 octobre 2018).
« Affaire Khashoggi: la Turquie demande une enquête internationale » [archive], sur RTBF Info (consulté le 15 novembre 2018)
« Khashoggi : Ryad refuse l'enquête internationale demandée par Ankara » [archive], sur Europe 1 (consulté le 15 novembre 2018).
BFMTV, « Prière funéraire en hommage au journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul » [archive], sur BFMTV (consulté le 22 novembre 2018).
« Flou trumpien sur l’affaire Khashoggi » [archive], sur Le Monde (consulté le 22 novembre 2018).
« "MBS" aurait écrit au moins 11 messages au conseiller qui supervisait l'équipe qui a tué Khashoggi » [archive], sur L'Obs (consulté le 4 décembre 2018).
« Affaire Khashoggi : Donald Trump réaffirme l'alliance avec l'Arabie saoudite » [archive], sur BFM TV (consulté le 24 novembre 2018).
Le Point, magazine, « Selon Ankara, Trump a l'intention de "fermer les yeux" sur le meurtre de Khashoggi » [archive], sur Le Point (consulté le 23 novembre 2018).
« Jamal Khashoggi personnalité de l'année du "Time" » [archive], sur Al HuffPost Maghreb, 11 décembre 2018 (consulté le 12 décembre 2018)
Marc Owen Jones, « Twitter au service du prince héritier saoudien » [archive], sur Orientxxi.info, 10 décembre 2018.
(en) « REVEALED: The dark secrets of Khashoggi's killing » [archive], sur News24, 30 décembre 2018 (consulté le 2 janvier 2019).
(en-US) Carlotta Gall, « Khashoggi Killing Detailed in New Book: ‘We Came to Take You to Riyadh’ », The New York Times, 17 janvier 2019 (ISSN 0362-4331, lire en ligne [archive], consulté le 20 février 2019).
« Affaire Khashoggi : l'ONU affirme avoir des "preuves crédibles" liant le prince héritier saoudien au meurtre du journaliste » [archive], sur France 24, 19 juin 2019.
Benjamin Barthe, Détails macabres et responsabilité de l’Arabie saoudite : le cinglant rapport de l’ONU sur la mort de Jamal Khashoggi [archive], Le Monde, 19 juin 2019.
Le Point, magazine, « Pour la fiancée de Khashoggi, il y a un besoin "urgent" d'une enquête internationale » [archive], sur Le Point (consulté le 26 juin 2019)
« Le prince héritier saoudien assume la responsabilité du meurtre de Jamal Khashoggi » [archive], sur France24, 27 septembre 2019 (consulté le 28 septembre 2019)
Hélène Coutard, « Le feu d'Hatice », Society n°146, décembre 2020 - janvier 2021, p. 44-48.
Armin Arefi, « Ockrent : “Le meurtre de Jamal Khashoggi porte la marque de MBS” » [archive], sur Le Point (consulté le 17 octobre 2018).
vidéo : Florent Rodo, texte: Marc Daou, « Affaire Khashoggi : Riyad complique ses relations avec Ankara et Washington - France 24 » [archive], sur France 24 (consulté le 8 octobre 2018).
« L'Arabie saoudite confirme la mort de Khashoggi : "le déni était une position intenable" » [archive], sur Europe 1 (consulté le 20 octobre 2018).
Danièle Kriegel, « Affaire Khashoggi : le silence embarrassé d'Israël » [archive], sur lepoint.fr, 28 octobre 2018 (consulté le 6 septembre 2020).
« Yémen : Les États-Unis donnent leur feu vert au génocide », Mediapart, 14 juin 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 22 octobre 2018).
« Guerre au Yémen, "prison dorée", journaliste tué… les encombrants dossiers de Mohammed ben Salmane », Sud Ouest, 20 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 22 octobre 2018).
Tahar Ben Jelloun, « Ben Jelloun - De Mehdi Ben Barka à Jamal Khashoggi » [archive], sur Le Point (consulté le 18 octobre 2018).
« Tahar Ben Jelloun compare la disparition de Jamal Khashoggi à celle de Mehdi Ben Barka », Al HuffPost Maghreb, 15 octobre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 17 octobre 2018).
« Au Maroc, la mort de Jamal Khashoggi ravive le souvenir de Mehdi Ben Barka » [archive], sur L'Obs (consulté le 25 octobre 2018).
« Après l’affaire Khashoggi, le procès en trompe-l’œil du commando d’Istanbul » [archive], sur lemonde.fr, 9 février 2019 (consulté le 9 février 2019).
« Jamal Khashoggi case: All the latest updates » [archive], sur www.aljazeera.com (consulté le 9 février 2019).
Bibliographie
(tr) Hatice Cengiz, Cemal Kaşıkçı, éditions Kopernik, 2019.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Jamal Khashoggi, sur Wikimedia Commons
Articles connexes
Liens externes
:
Ressource relative à la vie publique
Adnan Khashoggi
Homme d'affaires
Adnan bin Mohammed bin Khalid Khashoggi, né le 25 juillet 1935 à La Mecque et mort le 6 juin 2017 à Lambeth, est un homme d'affaires saoudien d’origine turque et syrienne. Il a été célèbre pour son style de vie flamboyant et ses contrats d'armement qui lui rapportèrent de confortables commissions. Wikipédia
Date/Lieu de naissance : 25 juillet 1935, La Mecque, Arabie saoudite
Date de décès : 6 juin 2017, Devonshire Diagnostic Centre, Londres, Royaume-Uni
Épouse : Soraya Khashoggi (m. 1961–1974)
Enfants : Nabila Khashoggi, Omar Khashoggi, Hussein Khashoggi, Ali Khashoggi, Khalid Khashoggi, Mohammed Khashoggi
Petit-enfant : Spartan Daggenhurst
Parents : Muhammad Khashoggi, Samiha Ahmed
Signaler un problème
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire