vendredi 29 juillet 2022

grande voix de la dissidence . en Chine, en exil, et même en critique de la démocratie "occidentale"

 

wikipédia à jour au 14 Juin 2022 . consulté le 29 Juillet 2022



Dans ce nom chinois, le nom de famille, Ai, précède le nom personnel.

Ai Weiwei

Ai Weiwei à Prague en 2017

Biographie

Naissance

28 août 1957 (64 ans)
Pékin

Nom dans la langue maternelle

艾未未

Nationalité

Chine

Formation

Académie de cinéma de Pékin (depuis 1978)
Université de Pennsylvanie (depuis 1981)
Université de Californie à Berkeley (depuis 1981)
Parsons The New School for Design (1982-1983)
Art Students League of New York (1983-1986)

Activité

Artiste, architecte

Père

Ai Qing

Conjoint

Lu Qing (en)

Autres informations

Membre de

Académie des arts de Berlin
Royal Academy
Stars Group (d)


Mouvement

Art conceptuel

Représenté par

Lisson Gallery, Mary Boone Gallery (d)

Genres artistiques

Sculpture, installation, installation (en), social-artistic project (d)

Influencé par

Marcel Duchamp, Andy Warhol1

Site web

(en) www.aiweiwei.com

Distinctions


Liste détaillée


Œuvres principales

Sunflower seeds

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Ai Weiwei (chinois : 艾未未 ; pinyin : Ài Wèiwèi), né le 28 août 1957 à Pékin est à la fois sculpteur, photographe, architecte, commissaire d'exposition, blogueur chinois et militant. Il est le fils du poète et intellectuel Ai Qing (1910-1996), et demi-frère du peintre Ai Xuan. Il est marié à l'artiste Lu Qing. Il a un fils, Ai Lao.

Ai Weiwei est un artiste majeur de la scène artistique indépendante chinoise. Il est connu internationalement pour son art et ses performances artistiques provocantes et politiques2. Il est la figure de l'opposition au pouvoir et l'emblème de la liberté d'expression en Chine. Il est l’un des 303 intellectuels chinois à avoir signé la Charte 083, et à ouvertement critiquer la position du gouvernement chinois sur la démocratie et les droits de l'homme. En tant qu’architecte, il a été conseiller artistique pour le cabinet d'architecture suisse Herzog & de Meuron lors de la réalisation du stade national de Pékin construit pour les Jeux olympiques d'été de 20084.

Il a été arrêté par la police en 2011, officiellement pour évasion fiscale, et libéré sous caution 81 jours plus tard. Dès lors, il reste en liberté conditionnelle et ne peut quitter Pékin sans autorisation. Après avoir récupéré son passeport chinois le 22 juillet 2015, il quitte la Chine pour s'installer avec sa famille à Berlin, en Allemagne5, puis en 2019, à Cambridge, au Royaume-Uni6. Depuis fin 2019, il vit à Montemor-o-Novo, ville portugaise située dans le district d'Évora, région de l'Alentejo.

​Biographie

​Premières années

Ai Qing et sa famille en 1962

Né à Pékin, le 28 août 1957, Ai Weiwei passe les premières années de son enfance et de son adolescence dans les conditions de vie difficiles imposée à sa famille par la révolution culturelle. Son père est le poète et intellectuel Ai Qing, qui fut qualifié de « droitiste » lors de la campagne des Cent Fleurs après certaines remarques critiques vis-à-vis du régime7. Il est envoyé, en 1958, avec sa femme Gao Ying et ses enfants dans un camp de travail et de rééducation, tout d'abord dans une ferme forestière de Beidahuang dans la province de Heilongjiang, à l'extrême Nord-Est du pays. Deux ans plus tard, en 1960, la famille est envoyée dans le Nord-Ouest de la Chine, au milieu du désert de Gobi, à Shihezi, dans la province du Xinjiang. Weiwei y vit jusqu'à l'âge de 17 ans, tandis que son père subit toutes les humiliations publiques possibles, dans sa rééducation politique en pleine révolution culturelle8.

​La vie étudiante à Pékin

En 1976, la famille peut rejoindre le Printemps de Pékin9. En 1978, il est accepté à l'université de cinéma de Pékin, où il étudie avec Chen Kaige et Zhang Yimou10. Il participe au mur de la Démocratie du quartier de Xidan, vers décembre 1978, et la condamnation de son animateur Wei Jingsheng à 15 ans de prison, dégoûte littéralement Ai Weiwei de la politique et de la justice.

En 1979, il fonde avec d'autres (Huang Rui, Ma Desheng, Li Shuang, Wang Keping, Zhong Acheng…) le groupe d'avant-garde « Les Étoiles »11. Ses œuvres seront incluses dans les expositions anniversaires des Étoiles : « The Stars: Ten Years, 1989 » (Hanart Gallery, Hong Kong et Taipei) et l'exposition rétrospective au Today Art Museum de Pékin « Origin Point, 2007 ».

​New York (1981-1993)

Dès 1981, grâce à un réseau de relations, il part aux États-Unis, principalement à New York, où il est étudiant à la Parsons The New School for Design, qu'il délaisse rapidement, vivant de petits métiers comme charpentier ou peintre en bâtiment et créant un milieu fertile avec les Chinois exilés dans son appartement du East Village.

Il devient l'ami du poète de la Beat Generation, Allen Ginsberg et l'admirateur de l’œuvre de Marcel Duchamp, « parce qu'il a changé la situation de l'art et les opinions des autres sur l'art ». À cette époque, il réalise beaucoup de photographies de New York et du West Side, lance des performances artistiques et crée de l'art conceptuel en modifiant des objets ready-made.

En 1987, Ai prend une part active à la fondation de la Chinese United Overseas Artists Association, dont le siège est à New York. Ai a joué un rôle majeur au sein du mouvement de l'East Village, premier collectif d'art expérimental.

Après les manifestations de la place Tian'anmen et leur dénouement tragique le 4 juin 1989, Ai Weiwei participe à une grève de la faim de huit jours devant le bâtiment des Nations unies avec un collectif appelé Solidarity for China.

​Retour à Pékin

En 1993, son père étant malade, Ai revient s'installer à Pékin.

À partir de 1994, il lance avec Feng Boyi, un critique et commissaire d'exposition indépendant, une série de publications underground connues sous l'appellation Les livres du drapeau rouge (The red flag books). Certaines de ces publications ont alors une influence décisive dans les milieux artistiques chinois. C'est le cas en particulier de trois livres sur des artistes expérimentaux, Black Cover Book (1994), White Cover Book (1995) et Gray Cover Book (1997), qui font découvrir les œuvres et les personnages fondamentaux de l'art à un public chinois avide de connaissance4.

Depuis, il produit un travail très iconoclaste, à la fois malicieux, destructeur et profond se consacrant à la culture classique chinoise et à l'environnement populaire occidental, il s'attache à la représentation du système politique centralisé et des contradictions de la modernité12. Ai est entouré en permanence d'artistes et d'autres acteurs.

​FAKE Design

Ai Weiwei a assez rapidement découvert l'architecture et le design et participe activement à la création de sa résidence le Studio House en 1999, inspirée par une photographie de la Stonborough House de Paul Engelmann et Ludwig Wittgenstein à Vienne puis en 2000 le nouvel espace de la galerie China Art Archives and Warehouse (CAAW), première galerie et archive d'art contemporain en Chine, qu'il a contribué à créer en 1998.

En colère contre la Chine, il réalise en l'an 2000, l'exposition « Fuck off » avec la photo de son doigt d'honneur dirigé contre Tian'anmen (littéralement « porte de la Paix céleste »), située sur la place du même nom, se positionnant désormais comme anti-Pékin, antigouvernement et anticommuniste.

Dans "Paysages provisoires", une série de photos réalisées entre 2002 et 2005, Ai tente de présenter la réalité sociale et urbaine de la Chine, et veut témoigner « du capitalisme anarchique qui se développe et des contradictions de la modernité. Les hutongs (ruelles du vieux Pékin) ont disparu pour ériger de nouveaux bâtiments, sans respect de l'histoire ni de la culture. Ces paysages marquent la fin de l'ancien temps et l'avènement des temps nouveaux ».

Il crée en 2003 le studio d'architecture FAKE Design à Caochangdi, employant 19 personnes (en 2010). Ce studio a réalisé par exemple le Yiwu South Riverbank (Jinhua, 2002), les 9 Boxes-Taihe Complex (Pékin, 2004), ou le Gowhere Restaurant (Pékin, 2004).

En 2007, le projet « Fairytale » (« Conte de fées ») avait pour but de faire venir à l'exposition de la Documenta de Cassel en Allemagne, 1 001 Chinois, ce qui était utopique car il était très difficile pour un Chinois d'obtenir un visa de sortie.

​Berlin (2015-2019)

Après avoir été privé de visa pendant quatre ans, il se rend le 30 juillet 2015 à Munich en Allemagne pour y retrouver son fils13. En 2019, il part vivre avec sa famille à Cambridge au Royaume-Uni, mais garde son studio à Berlin6.

Début 2016, il installe une œuvre d'art dans un hall du magasin parisien Le Bon Marché14.

​Portugal

Depuis fin 2019, il vit avec son fils de 11 ans à Montemor-o-Novo, ville portugaise située dans le district d'Évora, région de l'Alentejo. De juin à novembre 2021, son exposition Rapture est présentée au musée de la Cordoaria Nacional (en), à Belém, un quartier de Lisbonne15.

​Œuvres

Bol de perles, 2006. Détail de l'installation, bols de porcelaine de Jingdezhen et perles d'eau douce, dites « perles de Chine »16, 100 × 43 cm chaque pièce. Exposition So Sorry, Munich 2010

Sunflower Seeds au Turbine Hall de la Tate Modern, octobre 2010.

Colored House

Symbole de sa résidence surveillée

Lustre d'Ai Weiwei

​Expositions

Les œuvres d'Ai Weiwei ont été exposées aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Belgique, en Italie, en Allemagne, en France, en Espagne, en République Tchèque, en Suisse, en Australie, en Chine, en Corée et au Japon.

Son travail a été présenté à la 48e Biennale de Venise en 1999 (Italie) ; à la First Guangzhou Triennial de 2002 (Chine) ; à la Biennale de Sydney de 2006, Zones of Contact, (Australie)17 ; et à la documenta 12 de Cassel (Allemagne), où il a « importé 1 000 et 1 Chinois ».

En tant qu'organisateur : « Fuck Off » (avec Feng Boyi), Shanghai, Chine, 2000.

Récemment, une exposition intitulée « Résistance et tradition » a été organisée à Séville en Espagne, dans l'ancien Monastère de la Cartuja (du 31 janvier au 30 juin 2013).

  • Ai Weiwei, translocation - transformation, 21er Haus, Wien (Vienne/Autriche), 14.07 - 20.11.2016

  • Ai Weiwei, Libero, Palazzo Strozzi, Florence, 23.09.2016 - 22.01.2017

  • Ai Weiwei, D’ailleurs, c’est toujours les autres, Lausanne 22.09.2017 au 28.01.201818

​Sunflower Seeds

Une de ses œuvres récentes les plus célèbres est l'installation Sunflower Seeds (« Graines de tournesol ») présentée dans le cadre des « Unilever Series », du 10 octobre 2010 au 2 mai 2011, au musée Tate Modern de Londres. L'œuvre est constituée de plusieurs millions de représentations de graines de tournesol ; elle joue avec une métaphore célèbre de Mao Zedong où le peuple chinois devait se tourner vers lui comme les tournesols vers le soleil. Cette sculpture, selon le mot choisi par la Tate Modern pour présenter l'œuvre, est constituée de petites porcelaines peintes une à une, à la main, par près de 1 600 artisans et ouvriers de la ville de Jingdezhen (dont la porcelaine est historiquement l'activité économique principale et qui traverse une crise de l'emploi sans précédent) et installées sur 1 000 m2 du hall sur lesquelles pouvaient initialement se déplacer les visiteurs19.

​Le stade national de Pékin

Article connexe : Stade national de Pékin.

Entre 2005 et 2008, Ai Weiwei conçoit avec les architectes Herzog et de Meuron le stade principal des jeux olympiques de Pékin, dit « le Nid d'oiseau », cependant quelques mois après son achèvement, il appellera au boycott des jeux de 200820.

​Aï Weiwei : Entrelacs

Le musée du jeu de Paume21, à Paris, a exposé Aï Weiwei : Entrelacs du 21 février au 29 avril 201222. À l'occasion de cette exposition, le journaliste Vincent Huguet, dans l'hebdomadaire Marianne du 7 au 13 avril 2012, s'interroge sur l'artiste engagé et son œuvre. Dans son article, intitulé « Les croûtes de la révolte », il rappelle que « pour un artiste si maltraité, avoir été invité par le gouvernement à concevoir le stade olympique de Pékin, avec les architectes suisses Herzog et Meuron, est pour le moins contradictoire, même s'il appelle au boycott des Jeux en 2008 ». Vincent Huguet s'inquiète du « décalage entre l'œuvre médiatique du personnage et la pauvreté artistique des œuvres exposées » au Jeu de paume. S'il reconnaît que les photographies exposées « ont une valeur documentaire », il affirme que « plastiquement et artistiquement, elles n'ont à peu près aucune qualité », pointant du doigt la série intitulée Études de perspective, « où l'on voit un doigt d'honneur devant la Maison Blanche, l'Opéra de Sydney, San Marco à Venise ou la tour Eiffel »23.

​Ai Weiwei, Fan-Tan

De juin à novembre 2018 le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) de Marseille présente une exposition donnant une perception de l'ensemble de son œuvre. L'artiste a accepté cette exposition car, explique Emmanuelle Jardonnet24, son père, Ai Qing, a 19 ans, en 1929, lorsqu'il débarque à Marseille. Ai Weiwei reste marqué par une enfance où il a vu son père, de retour en Chine, chargé des tâches des plus humiliantes, victime de la révolution culturelle il fut exilé et déporté dans un camp. La commissaire de l'exposition Judith Benhamou-Huet, précise25 qu'Ai Weiwei est "un artiste complet, dans le même esprit qu’Andy Warhol : il crée à la fois des formes – c’est un héritier des artistes surréalistes et de Marcel Duchamp – mais investit aussi de nouveaux domaines, comme les médias sociaux, où il est très efficace. Il est un pont entre la culture occidentale et la culture chinoise, même s’il s’est opposé de manière évidente au gouvernement chinois".

​Activité politique

En 2007, il est invité par le portail Sina à tenir un blog. Ai comprend vite le potentiel de ce nouveau média. Lorsqu'en mai 2008, a lieu le tremblement de terre du Sichuan, où les bâtiments s'effondrent si facilement, Ai Weiwei, qui est architecte et connaît les normes antisismiques, se révolte et lance une enquête citoyenne. Quelque 200 bénévoles parcourent la région sinistrée pour retrouver les noms des enfants disparus, leur prénom et leur âge. Au bout d'un an, une liste de 5 335 personnes est publiée par le gouvernement. Ai rend hommage à ces enfants avec Remembering, une installation de 9 000 sacs à dos.

En juin 2009, aux prises avec la censure entourant toute tentative de commémorer le massacre de la place Tiananmen, il met en ligne un poème intitulé ironiquement Oublions26. Ai exprime sur twitter ses opinions sur Tian'anmen, le Tibet, la police secrète… Sur le net, il est surnommé « Ai Welai », littéralement « celui qui aime l'avenir ». En représailles, les autorités ferment ses comptes sur le net chinois, des hommes de main le passent à tabac et détruisent son nouvel atelier de Shangaï. Son blog, hébergé par Sina, est fermé malgré ses 13 millions d'abonnés27.

Le 3 décembre 2010, Ai Weiwei, qui souhaitait rejoindre la Corée du Sud, indique que la police a refusé sa sortie du territoire chinois car il mettait alors « en danger la sécurité nationale ». Il analyse ainsi cette interdiction : « la police et les autorités aux frontières augmentent leurs efforts pour empêcher des membres éminents de la société civile chinoise de voyager à l'étranger à l'approche de la cérémonie du prix Nobel de la paix » attribué au Chinois Liu Xiaobo qui est actuellement emprisonné28.

Ai WeiWei a été sélectionné par le site Sina.com dans la liste visant à élire l'« artiste de l'année » en dépit du gouvernement chinois29.

Le 3 avril 2011, Ai Weiwei, en partance pour Taipei, via Hong Kong, est interpellé par la police à l'aéroport international de Pékin avant qu'il ne puisse prendre un avion. Son atelier et son domicile sont fouillés et des ordinateurs sont confisqués le même jour, alors que la Chine voit la plus large répression qu'elle ait connue depuis dix ans, commencée en février 201130. Accusé d'évasion fiscale, il est mis au secret et disparaît. Le 17 avril 2011 une manifestation de soutien s'est tenue à Hong Kong pour demander « la libération de ce militant des droits de l'homme31 ». En mai 2011, Li Xianting (en) et Zhang Yihe écrivent un essai pour soutenir Ai Weiwei : Ai Weiwei est un artiste créatif32.

Le 15 mai 2011, l'artiste a pu brièvement rencontrer sa femme dans le lieu secret où il est détenu33. Suivant le témoignage de celle-ci, Ai Weiwei n'a subi aucune forme de torture de la part des autorités chinoises34 et il a aussi reçu les soins demandés par son état de santé (diabète et hypertension35).

Ai Weiwei, défendu par l'avocat Pu Zhiqiang, est libéré sous caution, annonce, le 22 juin, la police pékinoise, selon le site de l'agence officielle Xinhua. Ai Weiwei faisait l'objet d'une enquête pour crime économique, qui a conclu « à une importante évasion fiscale par la société Fake, que l'artiste contrôle, et à la destruction intentionnelle de pièces comptables. » La libération sous caution est décidée « du fait de la reconnaissance par Ai Weiwei de ses infractions, en considération de son état de maladie chronique, et de son intention répétée de rembourser au fisc les sommes manquantes ». Il voit cependant sa liberté de parole et d'intervention limitée, comme condition de sa libération36. Selon Laetitia Cénac, il aurait cependant subi une cinquantaine d'interrogatoires et aurait été obligé d'enregistrer autant d'autocritiques devant la caméra. La solidarité mondiale des internautes et des musées a permis de récolter plus d'un million d'euros soit un montant supérieur à l'amende. Depuis les autorités l'accusent de pornographie, alléguant l’œuvre « le Tigre et les huit seins » sur laquelle Ai Weiwei pose nu sur une chaise traditionnelle, entouré de quatre jeunes femmes dévêtues37.

En 2013, Ai Weiwei est devenu l'ambassadeur de l'association Reporters sans frontières38,39, et a offert cent de ses photos pour créer un album papier et numérique, dont les bénéfices permettent de financer des projets de défense de la liberté de l'information38,40. Toujours en 2013, il conçoit la couverture de l'ouvrage de Tsering Woeser concernant l'auto-immolation de 125 Tibétains entre 2009 et 2013. Woeser rapporte ses propos sur le sujet : « Le Tibet fait subir un interrogatoire extrêmement sévère à la Chine, aux droits humains de la communauté internationale et aux normes de la justice. Personne ne peut y échapper ni ne peut l’esquiver. Actuellement, le déshonneur et la honte frappent tout le monde. »41.

Au cours de l'année 2015, Ai Weiwei se rend sur l'île de Lesbos pour montrer le quotidien des migrants et des réfugiés qui transitent par l'île grecque. Il partage ses photos avec sa communauté, notamment au moyen du réseau social Instagram. Au cours de ce voyage, il fait état de son souhait de créer un mémorial, afin de garder la mémoire des individus qui ont péri en mer42.

En 2016, il fait fermer son exposition à Copenhague en signe de protestation contre la décision du gouvernement danois de confisquer les objets de valeur des réfugiés43. La même année, il fait recouvrir les colonnes du Konzerthaus de Berlin de gilets de sauvetage récupérés sur les plages grecques et ayant été utilisés par des migrants pour traverser la Méditerranée. Il a aussi monté l'installation F Lotus aux Jardins du Belvédaire, à Vienne, pour attirer l'attention sur cette problématique44.

En 2021, à la suite de la fermeture de son compte en banque, l'artiste dénonce une manipulation supplémentaire du Crédit suisse45 rappelant son financement durant la Seconde Guerre mondiale d'un contingent de 12 000 anciens nazis en Argentine via un compte estimé à 35 milliards d'€, spoliés à des familles juives46.

En 2022, il déclare qu'à maints égards les Chinois sont plus libres que les Occidentaux47.

​Distinctions

​Publications

​Films

  • Ai Weiwei: Never Sorry : film documentaire américain réalisé par Alison Klayman en 2012 ;

  • Enquête vidéo sur l'affaire Qian Yunhui réalisée par Ai Weiwei. Le documentaire d'une durée de 1 heure et 42 minutes a été posté sur YouTube en 2013. Selon Ai Weiwei, il est impossible de connaître les circonstances exactes de la mort de Qian Yunhui, car « en Chine, la vérité n'existe pas »52 ;

  • Human Flow : film documentaire réalisé par Ai Weiwei et co-produit par Participant Media (USA), AC Films et Ai Weiwei Studio (Allemagne), sorti en 2017.

  • Coronation (en) : documentaire sur le confinement de Wuhan53

​Notes et références

  • Séverine Arsène, « Art, blog et dissidence. Portrait d’Ai Weiwei », laviedesidees.fr,‎ laviedesidees.fr, 24 juillet 2015

  • (en) Merewether, Charles, Editor.~Essays by Jonathan Napack and Chin-Chin Yap. Ai Weiwei, Works: Beijing 1993-2003, Pékin, Timezone 8 Ltd., 2003.

  • Philippe Dagen, « L’art du combat d’Ai Weiwei », Le Monde,‎ 6 janvier 2016 (lire en ligne [archive], consulté le 16 juin 2019)

  • (en-GB) Kate Connolly, « Ai Weiwei: I'm looking forward to arguing with Brits about Brexit », The Guardian,‎ 13 septembre 2019 (ISSN 0261-3077, lire en ligne [archive], consulté le 20 mai 2020)

  • Séverine Arsène, « Ai Weiwei, artiste et activiste chinois », Congrès de l’Association Française de Sociologie,‎ mai 2011 (lire en ligne [archive])

  • (en) Charles Merewether, Ruins in Reverse, in Ai Weiwei: Under Construction, University of New South Wales press, Sydney, 2008, p. 29.

  • « Les Etoiles, mouvement dissident de l’art contemporain chinois », Le Monde.fr,‎ 28 octobre 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 20 juin 2020)

  • AFP agence, « Ai Weiwei en Allemagne après quatre ans sans passeport », Le Figaro,‎ 31 juillet 2015 (lire en ligne [archive], consulté le 4 août 2020).

  • La Rivière des Perles, qui en raison de sa popularité se présente comme une association d'idée possible à cette pièce, est le nom d'un des cours d'eau venant alimenter le delta de la rivière des Perles dont la richesse actuelle dynamise toute l'économie de la Chine et dépend dans le même temps d'une multitude de travailleurs qui se sont déplacés là afin de nourrir leurs familles restées à la campagne où le riz est une denrée sous-payée au paysan chinois. Sur cette question Jean Ruffier, Faut-Il Avoir Peur Des Usines Chinoises ? - Compétitivité Et Pérennité De "L'atelier Du Monde", L'Harmattan, 2006, 181 p. (ISBN 2-296-01586-7)

  • Ai Weiwei, « Why I'll stay away from the opening ceremony of the Olympics », The Guardian,‎ 7 août 2008 (lire en ligne [archive], consulté le 4 août 2020).

  • Vincent Muguet, Les croûtes de la révolte, Marianne, 7-12 avril 2012, p. 76-78.

  • Emmanuelle Jardonnet, « La route du soi d’Ai Weiwei, de Pékin à Marseille », Le Monde,‎ 1er septembre 2018, p. 13

  • « […] Oublions chaque cas de persécution, chaque cas d'humiliation, chaque massacre et chaque tentative de le cacher, chaque mensonge, chaque mort. Oublier chaque moment de souffrance, et oublier chaque moment d'oubli. […] » Oublions sur Rue89 [archive].

  • « L'artiste et activiste chinois Ai Weiwei n'aurait pas été torturé », Le Monde,‎ 16 mai 2011 (lire en ligne [archive])

  • Stéphane Reynaud, « Les photos d'Ai Weiwei sur iPad », Le Figaro,‎ 7 octobre 2013 (lire en ligne [archive], consulté le 4 août 2020).

  • « Ai Weiwei, prix Ambassadeur de Conscience 2015 », Amnesty France,‎ 21 mars 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 8 septembre 2017).

  1. « Wuhan confinée : le regard glaçant d'Ai Wei Wei » [archive], sur franceculture.fr, 2 septembre 2020 (consulté le 13 septembre 2020).

​Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

​Articles connexes

​Bibliographie

  • John M. Cunningham, Dictionnaire des Sculpteurs : Les Dictionnaires d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, 13 février 2017, 1453 p. (ISBN 9782341002769, lire en ligne [archive])

​Liens externes

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