vendredi 27 mai 2022

législatives 2022 : l’union redonne des couleurs à la gauche - challenges.fr . . . 11 Mai 2022

 


Par Rémi Clément le 11.05.2022 à 15h00 Lecture 5 min.

SONDAGE EXCLUSIF – Grâce aux accords trouvés dans le cadre de la nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), la gauche s’impose comme la principale force d’opposition à Emmanuel Macron à l’Assemblée. Les insoumis pourraient constituer le premier groupe parlementaire, s’ouvrant l’accès à de nombreux postes prestigieux.

Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Olivier Faure (PS)

Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Olivier Faure (PS) lors de la convention inaugurale de la nouvelle union populaire écologique et sociale à Aubervilliers, le 7 mai 2022.

JULIEN DE ROSA / AFP

Une semaine seulement après son officialisation, l’union de la gauche fait déjà bouger les lignes des élections législatives. Selon notre baromètre exclusif Harris Interactive, l’alliance des insoumis, des écologistes, des communistes et des socialistes virerait en tête du premier tour du scrutin, le 12 juin prochain, avec 28% des intentions de vote, devant la majorité sortante réunissant Renaissance (ex-LREM), le Modem et Horizons, créditée de 26% des intentions de vote, et le Rassemblement national de Marine Le Pen (24%).





Un score qui permettrait à la gauche de s’imposer comme la première force d’opposition à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale lors de la prochaine législature. Si l’on en croit les résultats de notre projection, les différents partis de gauche obtiendraient entre 105 et 168 sièges dans la nouvelle Assemblée, contre 82 à 131 postes de députés pour la droite et l’extrême droite. Les macronistes et leurs alliés du Modem et d’Horizons conserveraient la majorité absolue mais de manière moins nette que lors de nos précédentes projections, avec de 300 à 350 sièges, contre 338 à 378 la semaine dernière. Le plancher des 289 députés nécessaires pour détenir la majorité n'est plus très loin…



Dans le détail, si elle se confirmait cette projection placerait les mélenchonistes au cœur du jeu parlementaire. Avec 60 à 85 sièges, les insoumis, qui se sont taillés la part du lion dans l’accord électoral noué avec leurs partenaires de gauche, forts de leurs 22% au premier tour de l’élection présidentielle, obtiendraient le groupe parlementaire le plus conséquent de l’opposition, devant le Rassemblement national (52 à 80 sièges) et Les Républicains (30 à 48 sièges). Une position loin d’être tout à fait symbolique puisqu’elle ouvrirait l’accès aux députés insoumis à des postes hautement prestigieux et traditionnellement réservés à la principale force d’opposition. Les élus mélenchonistes pourraient ainsi prétendre à deux postes de vice-présidents de l’Assemblée nationale, un poste de questeur (aujourd’hui occupé par Éric Ciotti), et celui de président de la commission des Finances, dévolu en vertu de l’article 39 du règlement de l’Assemblée nationale à l’opposition. De quoi aiguiser les appétits à gauche…

Les difficultés de l'extrême droite

Toute différente est la situation à l’extrême droite qui peine à capitaliser sur sa seconde position lors de l’élection présidentielle. Alors que Marine Le Pen a dépassé 50% des suffrages dans 159 circonscriptions au second tour de l’élection présidentielle – et plus de 55% dans 87 circonscriptions – le Rassemblement national n’est crédité que de 52 à 80 sièges. Faute d’être parvenue à négocier un accord avec Reconquête!, le parti d’Éric Zemmour, avec qui les relations sont notoirement mauvaises, la formation lepéniste a vu la projection de son nombre de sièges quasiment divisée par deux depuis notre premier sondage réalisé au lendemain du second tour de la présidentielle, qui lui garantissait 75 à 105 sièges et même 117 à 147 sièges en cas d’union avec les autres forces d’extrême droite. Le parti de Marine Le Pen, qui a elle-même tardé à entrer en campagne, continue de souffrir du mode de scrutin uninominal à deux tours, qui voit les Français rejeter ses candidats, plus radicaux, lors du second tour.





Mélenchon Premier ministre? Les sympathisants de gauche en rêvent, les Français moins…

C’est un rêve, autant qu’un instrument de mobilisation dans les rangs insoumis. Faire des législatives le "troisième tour" de l’élection présidentielle et porter Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Battu et éliminé dès le premier tour de l’élection présidentielle, le tribun de la gauche en a appelé aux Français déçus par le résultat du 24 avril: "Élisez-moi Premier ministre!" Simple stratégie pour remobiliser des électeurs souvent peu enclins à se rendre aux urnes pour une banale élection de "confirmation" (51,3% d’abstention en 2017) ou véritable intention de conduire la politique du pays? L’hypothèse de voir Jean-Luc Mélenchon nommé chef du gouvernement séduit en tout cas à gauche. 74% des sympathisants de gauche considèrent que l’ancien sénateur socialiste ferait "un bon Premier ministre". Une approbation évidemment plus soutenue chez les insoumis (97%) et les communistes (82%) qu’au sein des formations en délicatesse avec les orientations mélenchonistes sur l’Europe ou l’Ukraine comme le Parti socialiste (54%) ou Europe Écologie-Les Verts (59%). Chez les Français, en revanche, le tribun de la gauche est loin de faire l'unanimité. 62% des Français rejettent l’idée selon laquelle Jean-Luc Mélenchon ferait un bon Premier ministre, dont 39% considèrent qu’il ne ferait "pas du tout" un bon chef du gouvernement. Preuve que l'éruptif leader de LFI demeure une personnalité clivante. 





Méthodologie: Enquête réalisée en ligne du vendredi 06 au lundi 09 mai 2022, soit avant et après la convention de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) à Aubervilliers.  Échantillon de 2 406 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2 078 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e). Aide à la lecture des résultats détaillés : ▪  Les chiffres présentés sont exprimés en pourcentage.  ▪  Les intentions de vote mesurent un rapport de force à un moment donné. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant prédictives des résultats du scrutin. ▪  La marge d’erreur des résultats d’ensemble s’établit, selon le score visé, entre plus ou moins 1,4 et 2,9 points ▪  Aucune reprise de ce sondage ne peut être faite sans que soit reprise également la mention relative aux marges d’erreur.

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale Sondages Législatives 2022


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