Politique
SONDAGE EXCLUSIF -
Par Rémi Clément le 25.05.2022 à 15h34 Lecture 4 min.
SONDAGE EXCLUSIF- Avec 295 à 345 députés, "Renaissance" est en bonne voie de conserver sa majorité à l'Assemblée nationale. Mais son avance se réduit sous l'effet de l'union de la gauche, qui voit les candidats du Nupes maximiser leur chance d'être présent au second tour.
Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron à l'Elysée en 2017.
AFP
Il n'y a pas encore de quoi paniquer. Mais la majorité peut nourrir des inquiétudes à la lecture des résultats de la dernière vague de notre baromètre Harris Interactive. Selon notre projection exclusive, la confédération de partis macronistes "Renaissance" recueillerait entre 295 et 345 députés à l'issue du second tour des élections législatives le 19 juin prochain. De quoi lui permettre de conserver sa majorité à l'Assemblée nationale, mais peut-être sans véritable matelas – la majorité absolue étant fixée à 289 députés (sur 577).
Mise sous pression par l’union de la gauche (Nupes) qui recueillerait entre 107 et 171 parlementaires et s’imposerait comme la première force d’opposition, la majorité présidentielle n’a cessé de voir son avance se réduire dans notre sondage hebdomadaire, alors qu’elle était créditée de 328 à 368 députés dans la première étude conduite au lendemain du second tour de l’élection présidentielle. Ce recul étant quasi-exclusivement le fait de l’union de la gauche qui, en voyant insoumis, écologistes, communistes et socialistes s’allier, a maximisé les chances de qualifications des candidats du Nupes au second tour du scrutin. Avec 28% des intentions de vote, l’alliance de la gauche émarge ainsi en tête des intentions de vote au premier tour des législatives, devant la majorité présidentielle (26%) et le Rassemblement national de Marine Le Pen (21%). Un scénario encore tout à fait inimaginable il y a quelques semaines.
Si les résultats de notre enquête devaient se confirmer, le second tour des élections législatives accoucherait d’un paysage politique inédit avec une Assemblée nationale dont le centre de gravité pencherait à gauche, alors même que l’élection présidentielle avait consacré la prévalence de l’affrontement entre le centre et l’extrême droite. Malgré ses 42% au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen ne parvient pas à transformer l’essai: sa formation ne recueillerait que 42 à 68 sièges au sein de la nouvelle assemblée – un score qui ne ferait même pas du Rassemblement national la deuxième force au sein de l’hémicycle. La formation lepéniste souffre de la démobilisation de son électorat, dans un scrutin "de confirmation" qui s'est toujours avéré compliqué pour elle. En plus d’être entrés tardivement en campagne, les lepénistes souffrent de n’être parvenus à nouer aucune alliance avec la formation d’Eric Zemmour "Reconquête !", avec qui les relations sont notoirement mauvaises, entraînant une dispersion des voix au premier tour du scrutin. Le parti de Marine Le Pen recueille 21% des intentions de vote, quand celui d’Éric Zemmour en percevrait 7%. Soit un score total équivalent à celui du Nupes.
Autre explication: l’effondrement de la droite et ses alliés, qui diviseraient par deux ou trois leur nombre de députés, dans le sillage du score piteux de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle (4,8%). De 120 parlementaires, le groupe LR tomberait entre 32 et 52 sièges dans la nouvelle assemblée, ne devant son salut qu’à l’enracinement local de ses députés. De premier groupe d’opposition, la formation de Christian Jacob serait reléguée en quatrième position, derrière les insoumis de Jean-Luc Mélenchon et le Rassemblement national. Un recul qui verrait la droite contrainte d’abandonner plusieurs postes clés au sein du Palais Bourbon, dont la présidence de la commission des Finances, la questure de l’Assemblée nationale et deux postes de vice-présidents, qui échoient traditionnellement au principal groupe d’opposition. En toute logique, ces derniers devraient basculer à gauche, et entériner la perte d’influence de LR au sein de la nouvelle législature.
Lire aussiLégislatives : les candidats face au rouleau compresseur Elisabeth Borne
Méthodologie: Enquête réalisée en ligne du vendredi 20 au lundi 23 mai 2022, avant la publication par le Ministère de l’Intérieur de la liste officielle des candidats dans les différentes circonscriptions, cette étude est donc encore menée sur une offre nationale. Échantillon de 2.331 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2.000 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e). Aide à la lecture des résultats détaillés: ▪Les chiffres présentés sont exprimés en pourcentage. ▪Les intentions de vote mesurent un rapport de force à un moment donné. Elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme étant prédictives des résultats du scrutin. ▪La marge d’erreur des résultats d’ensemble s’établit, selon le score visé, entre plus ou moins 1,4 et 2,9 points. ▪Aucune reprise de ce sondage ne peut être faite sans que soit reprise également la mention relative aux marges d’erreur. ▪Les rappels font référence aux vagues précédentes des enquêtes "Baromètre d’intentions de vote aux élections législatives de 2022" réalisées auprès d’échantillons représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus.
Politique Elections législatives 2022
Sur le même sujet
Les écologistes anti Nupes se rassemblent pour les législatives
Législatives 2022: tout ce que vous devez savoir sur le rôle des députés
Législatives: les ministres qui pourraient perdre leur poste
Débat des lecteurs
6 débatteurs en ligne
Législatives 2022 : Faut-il que les ministres démissionnent en cas de défaite ?
1.3k
Oui
Il y a 3 jours
Pour eux se présenter à l'élection, c'est vouloir l'approbation des électeurs d'une circonscription. Perdre est une sorte de désaveu, ils vont retour ...Lire plus
201
Contenus sponsorisés
- Bourse Le 27/05 à 16H02
Non
Il y a 3 jours
Est ce qu'un ministre a obligation d'être un élu ? Non ... bon alors la réponse finale va de soi ! On peut être un très bon ministre sans avoir la voc ...Lire plus
CAC 40 6505,68 +1,48%
Rechercher une valeur
Newsletter Challenges
Derrière l'affaire Abad, la vraie bataille pour le pouvoir d’achat
Cette circonscription en or réservée à une très proche de Mélenchon
La HATVP recale la reconversion de l'ancien ministre Djebbari
à la une cette semaine
Notre rubrique Politique
Pratique
Services
Newsletter Challenges
Entrez votre email pour recevoir la newsletter
Suivez-nous
Challenges Audio Espace débat Législatives 2022 Remaniement Hydrogène
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire