jeudi 12 novembre 2015

courriel à l'Elysée : addendum, la co-création du projet de loi numérique


Le 13/11/2015 13:29, Bertrand Fessard de Foucault a écrit
à Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée :

addendum à mon projet de lettre pour le Président (encore à mettre en forme, au risque de l'allonger, mais...)
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

1° pour un enseignement que je donne à Nantes dans une université libre : informatique appliquée aux arts plastiques, culture générale de l'outil informatique, et autres... je me suis plongé dans les textes intervenus depuis 1976, et découvre tardivement la novation que représente pour notre démocratie participative - si nous la choisissons - la "co-création" du projet de loi numérique : les services notamment d'Axelle Lemaire et les internautes, appelés à amender, suggérer, etc... exercice remis au Conseil d'Etat la semaine dernière si j'en crois le site ad hoc de Bercy.

450.000 interventions... et, à ce que j'entrevois dans "ma" population étudiante, des interventions venant d'une génération nouvelle, totalement dépourvue de culture générale au sens de nos générations, mais ayant la sienne dans laquelle nous ne pénétrons pas, une génération en rupture avec les personnes autant qu'avec les événements politiques : médiocrité des thèmes et des acteurs-parleurs (jamais penseurs) et constat de tout ce qu'il y a d'attristant dans le monde actuel. Donc, l'abstention et la non-information sciemment cultivées. Produisant évidemment l'affaiblissement du lien mental, psychologique, affectif avec la communauté nationale et européenne au sens habituel ou antérieur de ce terme et des adjectifs. Produisant évidemment la disparition de la mémoire historique et chronologique, destruction ou éloignement déjà commencés par la rupture des liens familiaux, la précarité du couple, la persistance du chômage, l'individualisme reniant toutes solidarités et toute considération de l'intérêt commun...

Il semble donc que se trouve - encore timidement - un lieu et de démocratie et d'entrée dans une autre forme et d'autres contenus de culture générale, de culture civique.


2° Manuel Valls et ses propositions devraient être explicités par la vision qu'a l'actuel Premier ministre de l'époque française. Nous serions donc en République de Weimar et devrions de pas commettre ce qui tua, au sens littéral du mot, les socialistes et la gauche en Allemagne et permit le 30 Janvier 1933. Donc, front commun contre le fascisme. Peut-être y a-t-il du vrai dans cette dialectique, quelle soit ou non celle de l'impétrant : le Président et vous-même le sauriez mieux, sans doute. Novation de la politique par une nouvelle compréhension de l'Histoire. Une autre possible : ce que propose depuis Avril 2014 Emmanuel Macron, sans égard pour aucun mouvement de pensée, a fortiori aucune étiquette ni texte préétabli. Le catalogue de recadrage des métiers et des habitudes en société et en économie quotidienne. Le projet de loi numérique. Cela n'ayant pas encore une expression générale, mais ayant un point commun avec le dire politique du Premier ministre : une totale novation, une déclaration de péremption d'un siècle de lecture de notre histoire nationale et d'un siècle et demi de constructions et d'acquis économiques et sociaux. Avec pour l'agencement des avenirs, l'évidente concurrence à terme des deux prétendants à notre renouveau mental.

C'est au moins intéressant, ce n'est pas commenté, à ma connaissance, et évidemment ni Cambadélis ni Fillon n'ont compris, ce qui à coup sûr les situe dans un passé lointain. Car on peut refuser des propositions - ce qui est mon cas -, mais il faut en comprendre l'explicite, l'implicite et même la part de subconscient que celles-ci nous apprennent.

Chaleureusement et voeux de bons samedi-dimanche.

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