Monseigneur, mon Père,
il y a quelques jours, à vous comme à quelques-uns de vos frères dans l'épiscopat de France ou à quelques supérieurs de communautés religieuses, j'ai communiqué ce que j'adressais à l'Elysée toute la semaine dernière.
Manifestement, le pouvoir politique en France - tel qu'il s'exerce depuis au moins une vingtaine d'années - n'a plus prise sur les événements et évolutions qu'il ne sait plus analyser quel que soit son détenteur passager, et sait encore moins les analyser. Les Français se débrouillent seuls pour vivre et pour comprendre. En vie quotidienne ou dans le drame comme ces jours-ci. Tout est figé par période cinq ans. Il n'y a plus dans les enceintes censées délibérantes, de vote de conscience et sur les grandes questions la démocratie directe, la consultation est éludée.
L'Eglise peut contribuer à cette reprise des âmes. Déjà son magistère économique et social gagnerait à être mis à jour : Benoît XVI, dans quelques passages de ses écrits pertinents, a tenté d'analyser la finance spéculative, mais l'ensemble des main-mises sur les salariés, sur le facteur travail en même temps que la destruction de l'Etat, des acquis sociaux, des procédures de négociations n'est pas dénoncé et ce qu'il faut ambitionner n'est pas indiqué. Cela vaut particulièrement pour la France. Pour le politique, il y a encore moins. Prier pour la paix, se scandaliser du traitement des immigrants et réfugiés depuis au moins 2010, tenter des intermédiations comme le fit Jean Paul II, notre saint contemporain dans ce domaine de la société et de la politique, n'est que prélude.
Il me semble - si ce n'est pas être grandiloquent - que deux grands actes pourraient être posés que l'Eglise en France pourrait faire désirer dans le monde et dans toute l'Eglise :
1° un concile ou au moins un synode sur la politique dans les Etats et entre les Etats, sur ce qu'est le pouvoir politique, sur ce que peuvent être les grandes unifications ou fédérations comme l'Union européenne, et sur les relations internationales. Situer notamment le terrorisme, le travesti de l'Islam que ne peuvent assez déplorer nos frères musulmans puisqu'ils ne disposent pas d'une structure unitaire comme nous catholiques romains, les nations sans Etats et les Etats de nouvelle forme, comme le soi-disant Etat islamique. Que l'Eglise délibère sur la politique, ses fins et ses moyens, sur la démocratie locale autant que planétaire. Elle ne l'a jamais fait, au moins à l'époque contemporaine, et dans d'autres siècles son magistère ne pouvait être transposable, l'union du trône te de l'autel, le pouvoir temporel...
En France, cette réflexion allant vers la démocratie et la liberté est d'autant plus nécessaire que nous vivons de plus en plus des travestis de catholicité avec des mouvements parfois considérables comme la manif.pour-tous qui rapportent tout à la seule éthique du mariage ou des débuts et fins de vie. Sans doute, ces questions - maintenant élucidées en bonne partie par le synode sur la famille, ou en cours d'approfondissement - sont très importantes, mais elles ne tiennent pas lieu d'une proposition chrétienne d'un nouvel ordre international, d'une nouvelle dialectique pour l'organisation du monde et les relations entre peuples
2° tandis que peut changer la carte au Proche-Orient s'il y apparaît un Kurdistan, véritable répondant local de l'Europe, et si est détruit au sol l'Etat islamique, l'Eglise et son Souevrain pontife pourrait tout symboliser. Que le pape ne siège plus à Rome mais à Jérusalem, même s'il reste titulaire du diocèse de Pierre. Qu'il soit au tombeau du Christ et au point nodal des religions révélées le précurseur d'une communion spirituelle universelle. On pourra moins facilement massacrer près de lui ni contester le droit des peuples à sa vue et à son oreille. Il sera physiquement faiseur de paix et de conciliation.
L'Eglise, notamment en France selon la tradition d'inspiratrice qu'elle eut toujours sur l'ensemble de l'Eglise universelle - ainsi au concile Vatican II - doit traiter le sujet du moment : tout dépend actuellement en société, en éthique, en dignité de l'homme et en économie donc, du pouvoir politique, ou plutôt de ce que cette forme du pouvoir, la seule formellement soumise à l'élection et à quelque prise pacifique des hommes sur ce qui les régit, tend à être dépossédé, intoxiqué, spirituellement annihilé.
Pardonnez-moi d'être long et insistant, peut-être aussi d'être maladroit.
Filialement dans la foi et dans l'espérance
il y a quelques jours, à vous comme à quelques-uns de vos frères dans l'épiscopat de France ou à quelques supérieurs de communautés religieuses, j'ai communiqué ce que j'adressais à l'Elysée toute la semaine dernière.
Manifestement, le pouvoir politique en France - tel qu'il s'exerce depuis au moins une vingtaine d'années - n'a plus prise sur les événements et évolutions qu'il ne sait plus analyser quel que soit son détenteur passager, et sait encore moins les analyser. Les Français se débrouillent seuls pour vivre et pour comprendre. En vie quotidienne ou dans le drame comme ces jours-ci. Tout est figé par période cinq ans. Il n'y a plus dans les enceintes censées délibérantes, de vote de conscience et sur les grandes questions la démocratie directe, la consultation est éludée.
L'Eglise peut contribuer à cette reprise des âmes. Déjà son magistère économique et social gagnerait à être mis à jour : Benoît XVI, dans quelques passages de ses écrits pertinents, a tenté d'analyser la finance spéculative, mais l'ensemble des main-mises sur les salariés, sur le facteur travail en même temps que la destruction de l'Etat, des acquis sociaux, des procédures de négociations n'est pas dénoncé et ce qu'il faut ambitionner n'est pas indiqué. Cela vaut particulièrement pour la France. Pour le politique, il y a encore moins. Prier pour la paix, se scandaliser du traitement des immigrants et réfugiés depuis au moins 2010, tenter des intermédiations comme le fit Jean Paul II, notre saint contemporain dans ce domaine de la société et de la politique, n'est que prélude.
Il me semble - si ce n'est pas être grandiloquent - que deux grands actes pourraient être posés que l'Eglise en France pourrait faire désirer dans le monde et dans toute l'Eglise :
1° un concile ou au moins un synode sur la politique dans les Etats et entre les Etats, sur ce qu'est le pouvoir politique, sur ce que peuvent être les grandes unifications ou fédérations comme l'Union européenne, et sur les relations internationales. Situer notamment le terrorisme, le travesti de l'Islam que ne peuvent assez déplorer nos frères musulmans puisqu'ils ne disposent pas d'une structure unitaire comme nous catholiques romains, les nations sans Etats et les Etats de nouvelle forme, comme le soi-disant Etat islamique. Que l'Eglise délibère sur la politique, ses fins et ses moyens, sur la démocratie locale autant que planétaire. Elle ne l'a jamais fait, au moins à l'époque contemporaine, et dans d'autres siècles son magistère ne pouvait être transposable, l'union du trône te de l'autel, le pouvoir temporel...
En France, cette réflexion allant vers la démocratie et la liberté est d'autant plus nécessaire que nous vivons de plus en plus des travestis de catholicité avec des mouvements parfois considérables comme la manif.pour-tous qui rapportent tout à la seule éthique du mariage ou des débuts et fins de vie. Sans doute, ces questions - maintenant élucidées en bonne partie par le synode sur la famille, ou en cours d'approfondissement - sont très importantes, mais elles ne tiennent pas lieu d'une proposition chrétienne d'un nouvel ordre international, d'une nouvelle dialectique pour l'organisation du monde et les relations entre peuples
2° tandis que peut changer la carte au Proche-Orient s'il y apparaît un Kurdistan, véritable répondant local de l'Europe, et si est détruit au sol l'Etat islamique, l'Eglise et son Souevrain pontife pourrait tout symboliser. Que le pape ne siège plus à Rome mais à Jérusalem, même s'il reste titulaire du diocèse de Pierre. Qu'il soit au tombeau du Christ et au point nodal des religions révélées le précurseur d'une communion spirituelle universelle. On pourra moins facilement massacrer près de lui ni contester le droit des peuples à sa vue et à son oreille. Il sera physiquement faiseur de paix et de conciliation.
L'Eglise, notamment en France selon la tradition d'inspiratrice qu'elle eut toujours sur l'ensemble de l'Eglise universelle - ainsi au concile Vatican II - doit traiter le sujet du moment : tout dépend actuellement en société, en éthique, en dignité de l'homme et en économie donc, du pouvoir politique, ou plutôt de ce que cette forme du pouvoir, la seule formellement soumise à l'élection et à quelque prise pacifique des hommes sur ce qui les régit, tend à être dépossédé, intoxiqué, spirituellement annihilé.
Pardonnez-moi d'être long et insistant, peut-être aussi d'être maladroit.
Filialement dans la foi et dans l'espérance
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