Mardi
17 Décembre 2013
Vie de
la France, vie des miens, espérance du mieux-être, étape apaisée mais
travaillée vers le bonheur pour lequel – pays, famille, moi-même, celles que
j’aime et qui m’aiment, toutes celles et ceux que je porte dans le cœur – nous
sommes faits.
Prier…[1] pour
une Eglise, la mienne que je chéris, avec ses travers et ses époques,
puisqu’elle est incarnée, puisqu’elle parle, quoique parfois avec du bois la
langue des moments et des gens, mais une Eglise qui aujourd’hui ne soit pas
rituelle ni enfermée sur une culture et une « population »
résiduelle, qu’elle faite comme elle est appelée à l’être, faite d’âmes vibrantes
et aimantes, non récitatives, pas religieuses au sens étroit du terme, mais
consacrée à la recherche de son Seigneur, Amant et Maître. Le Christ à
naître : mon fils est un jeune lion.
Il est revenu de la chasse.
Il s’est accroupi. Il s’est couché comme un lion. Ce fauve
qui le fera lever ? En pénitence de
ce grand moment du sacrement de la réconciliation, vécu à la suite de notre
fille, dans la petite église, quasi-monastique et à la chalandise si familiale
et chaleureuse, naturelle, qui est celle, à la Wantzenau, de son baptême, il
m’a été demandé tout simplement une prière de confiance. Les noms de ceux qui
espérèrent et ainsi engendrèrent jusqu’au Christ. Montagnes, portez au
peuple la paix.
Collines, portez-lui la justice ! … En ces jours-là,
fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Si
puériles que paraissent aujourd’hui à certains – et à moi – des dévotions et
autres, je vais pour cette attente de Noël, l’y adonner, tout simplement par
respect d’autrui, et aussi pour me joindre au peuple qui le fait avec bonne
volonté. Cette dialectique intime de l’humilité m’est venue il y a très
longtemps en prenant la queue pour aller baiser le soubassement de « la
Vierge au pilier », à Chartres. Je crains le rite, les dévotions quand s’y
forme le terreau de la haine : ces attitudes « chrétiennes » depuis
bientôt deux ans pour la défense de « valeurs » qu’en réalité on veut
imposer à d’autres, qui n’en ont pas la motivation et que, ce faisant, on
éloigne, même d’un début de compréhension de cette motivation. Oui, prier de
confiance, de confiance absolue. Et conseil au prince, puisque je m’y évertue
depuis quarante ans : Dieu, donne au
roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu’il gouverne ton peuple avec
justice, qu’il fasse droit aux malheureux… Qu’il fasse droit aux malheureux de
son peuple, qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur. Et pour moi, Seigneur, pour celles qui me
sont confiées par Toi, exauce ma supplication en ma faiblesse et en ma ferveur.
Feu de
bois, silence, nos chiens survivants : calmes. Eux qu’on tire à vue au
fusil si nous manquons un instant de vigilance. Ravages dans l’âme de ma chère
femme, accueil à venir par notre fille si aimante quand il faudra lui dire que
Vanille, depuis le 6 Décembre… et je ne peux que laisser se serrer,
physiquement, mon coeur qui passera, je le sais, sans transition de la petite
enfance que je n’ai jamais quittée à la mort que j’espère subite,
presqu’heureuse et fière pour mes aimées. C’est une grâce à ne pas demander
tant elle est gratuite. Faites de moi,
Seigneur, un instrument de votre paix !
matin
En France, le lien est d’expérience historique et se vérifie une
nouvelle fois. Quand nous sommes en déclin, quand les gouvernants ne traitent
pas ce qui est à l’évidence attendue : la guerre et la résistance à
l’occupant sous Vichy, le redressement économique et le retour à l’emploi
depuis des années et surtout quand c’est un gouvernement élu pour cela, on a le
racisme et le simplisme. Torts partagés quoique dans la vie publique, c’est
toujours le pouvoir qui a tort et pas le peuple, si celui-ci a des excès
d’inertie ou de violence, c’est bien parce qu’on n’a pas su l’animer. Le vide
fait par le gouvernement est empli par les extrêmismes à référence soi-disant
chrétienne à la fois par ce que l’U.M.P. en querelle de chefs jusqu’à la
prochaine élection présidentielle, et parce que le pouvoir est d’une rare
maladresse en focalisant l’attention sur ce qui devrait être fait sans thème,
ni théorie, ni papier d’ensemble mais pratiquement et patiemment : le
mariage pour tous et maintenant ces propositions au Premier ministre sur
« la refondation de nos politiques d’intégration », et demain sans
doute un panier plein sur la bioéthique, les fins et les débuts de vie, alors
que tout y est cas particulier. Il est atterrant que nous soyons ainsi
dispersés. Sur un fond où les repères ont disparu, on accumule des questions et
des débats, déjà difficiles, si nous avions des repères et un consensus
national. Or, nous n’avons plus ceux-ci, et nous ne les retrouvons que dans un
élan de reconstitution des instruments publics, et de leur application
intensive à notre redressement, le tout dans un cadre européen, fortement
inspiré par nous, car sans doute l’Europe subit et est en chacun pour soi. – Je
m’évertue par mon projet de livre et par mes correspondances courriel à cette
prise de conscience « au sommet ». Je ne désespère pas. –
Constatation : Ségolène ROYAL que j’appelais comme ses affiches
« France présidente » devient, sans pose, la conscience de la
République, bien plus encore que de la gauche. La relève, ce peut bien être elle. En
tout cas, les idées et réactions : le rétablissement du « service
militaire », les jurys populaires pour évaluer les élus à mesure, et
maintenant pis que l’imprudence la naïveté de mettre en ligne sur le site du
Premier ministre, un rapport qui n’est que propositions à étudier puis à
débattre… c’est bien elle.
soir
Deux
pays à comparer. La France et l’Allemagne, avec déjà cette énorme différence :
la France st obsédée au moins ses dirigeants par l’Allemagne et par l’évidence
que nous ne soutenons pas la comparaison, tandis que l’Allmagne ne nous envie
pas et ne nous regarde pas. Nous sommes un poids mort mais une obligation
rituelle. – Vie de gouvernement. Notre dyarchie qui était à l’origine une
grande force pour libérer le président de la République du quotidien et se
consacrer à l’ambiance et à la perspective, donc à la participation du pays
avec ce qui se faisait en
son nom, est devenu une faiblesse : Hollande souffre non seulement de lui-même
mais d’Ayrault. Gouvernement chez nous à la va-vite, au maximum la dizaine de
jours entre l’élection et la formation officielle, tandis qu’Angela Merkel aura
mis trois mois pleins pour monter la grande coalition, en définir le programme
par délibération entre partenaires et à l’intérieur de chaque parti partenaire…
et au Chili, Michelle Bachelet, une nouvelle fois au pouvoir, ne sera investie
que dans trois mois, même système qu’au Brésil, ce qui permet de faire un tour
du monde et aussi de réfléchir oosélet et en situation à ce que l’on fera mais
qu’on n’a pas encore à faire. Enfin, anonymat de la plupart de nos ministres
encore aujourd’hui et évidente manque de réserves en gens de valeur, bien
typés, de conviction déjà affichée et éprouvée selon les parcours antérieurs –
à l’allemande, cela donne à gauche Sigmar Gabriel mais aussi Frank-Walter
Steinmeier, et à droite outre la chancelière, une autre femme Ursula von der
Leyen. Quant au programme social, deux mesures symboliques et tranchantes,
innovantes pour l’Allemagne : le salaire minimum, la retraite à taux plein
à 63 ans si l’on a quarante-cinq ans e cotisations. Face à cela, nous montons
en épingle l’accord de flexi-compétitivité passé en Janvier entre quelques-uns
des partenaires sociaux, et maintenant entre d’autres, celui sur la formation
professionnelle.
J’admire
la brigue de Valls et peut-être de Fabius pour Matignon et que ceux-ci puissent
se mêler, avec un souci évident de solidarité gouvernementale et de
collégialité, des maladresses de communication d’un Premier ministre qui n’a qu’un
seul défaut : sa sincérité et parfois sa naïveté. Donc, le rapport sur la
refondation de nos politiques d’intégration. – Les mots d’époque : un choc
de… une refondation (d’à peu près tout) à horizon de deux ou trois ans…
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