La dernière semaine de la campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle produit plusieurs enseignements.
1° des ralliements significatifs à François Hollande : des anciens ministres des gouvernements Villepin et Fillon
2° le maintien du candidat socialiste en tête pour chacun des deux tours, mais plus nettement au second qu’au premier
3° la continuité de la stratégie électorale du président sortant n’évoquant que son adversaire du second tour, rééditant en direction des harkis et des rapatriés d’Algérie l’opération-séduction de Jacques Chirac en 1995 vers la « communauté juive » et envoyant au feu le gouverneur de la Banque centrale qui met en garde contre le laxisme de François Hollande, sans le nommer
La campagne officielle dans les médias, censée placer à égalité les candidats, n’a pas augmenté ceux qui partaient de zéro ou presque : Naathalie Arthaud, Philippe Poutou, Nicolas Dupont-Aignan et Jacques Cheminade. Le Monde rappelle les écarts entre les scores prédits et les résultats, ils ne sont significatifs que pour les candidats les plus en vue. Les indécis restaient, aux derniers sondages publiés, autour de 28 à 30%, l’abstention a été peu étudiée. Mais la tonalité, selon tous les dialogues que j’ai tenté de nouer aussi bien en Bretagne, dans les Alpes qu’en Alsace, est au peu d’intérêt soulevé par ces campagnes. Cette sorte de neutralité va-t-elle devenir une abstention ? favorise-t-elle le président sortant qui l’an dernier à pareille époque, était l’objet d’un véritable rejet populaire, et qui serait aujourd’hui banalisé en opposant au prochain cours ?
Contrairement aux scrutins précédents depuis 1995, il semble que les candidats écartés du second tour ne s’exprimeront immédiatement, qu’en conséquence la stratégie des duettistes ne se définira que progressivement et que la géographie électorale française va être mouvante ces deux prochains mois. Le président sortant a tout fait depuis l’automne, c’est-à-dire depuis l’investiture socialiste, pour que le premier tour soit annulé et que le débat ne soit que bipolaire et de personne à personne. D’une certaine manière, Nicolas Sarkozy a dominé la campagne en thèmes, événements et annonces, tandis que François Hollande l’a dominée par les intentions de vote en sa faveur.
Le contexte international n’est pas anodin. Les réunions au sommet de l’OTAN et du G8 se préparent, elles sont peu consensuelles sans que ce soit à attribuer à la probabilité d’un changement de cours en France. La Russie continue de contester « l’Occident » tant sur la Syrie que sur l’Afghanistan et le bouclier anti-missile malgré des propositions américaines de co-gestion. En revanche, la Chine semble assouplir sa politique monétaireLe retour à gauche ou aux oppositions, en Europe, semble se préciser : les Pays-Bas, la Tchéquie , la Pologne. Jusqu ’à présent, deux ratifications seeulement du traité budgétaire européen, signé le 2 Mars : la Grèce et le Portugal. Les régions instables ne sont guère veillées : Pakistan-Iran-Israël, le retour de l’Argentine à un vif nationalisme (maîtrise souhaitée de l’industrie pétrolière et revendication récurrente des Malouines)
Peu commentée, la perspective d’une négociation de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne, telle qu’envisagée depuis Novembre 2011. C’est ce type de conversations qui à partir des Kennedy et Dillon Round de 1961-1963 engendra la pénétration anglo-saxonne dans le Marché Commun à Six, puis le processus de « mondialisation » consacré par la création à Marrakech de l’Organisation mondiale du commerce, en dehors de tout organigramme habituel et en indépendance des Nations Unies./.
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