samedi 28 janvier 2012

Inquiétude & Certitudes - samedi 28 janvier 2012

Samedi 28 Janvier 2012

Prier…
[1] Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en parabole. Le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive »… Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Le Christ, Dieu fait homme, est harrassé. Physiquement, il a porté une foule toute la journée, et moralement il voit et vit intensément la détresse de tous ceux qui viennent à lui (de ceux qui ne viennent pas, également). Réveillé, il interpela le vent avec vivacité et il dit à la mer : « Tais-toi ». Le vent tomba et il se fit un grand calme. L’homme épuisé, qu’il faut secouer, que ni la tempête, ni les cris d’épouvante n’éveillent, commande aux éléments puis s’étonne : Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? Comme si a foi était plus naturelle que la peur et avait naturellement raison de celle-ci ? Suite de l’histoire de David, assassin et adultère : parabole de Nathan, repentir de David, immédiatement pardonné. J’ai péché contre le Seigneur ! Le Seigneur a pardonné ton péché, tu ne mourras pas. Cependant, parce que tu as bafoué le Seigneur, le fils que tu viens d’avoir mourra. Punition terrible. Terrible pour David, le repentant, mais terrible (et incompréhensible) pour l’innocent. Le Christ, par adoption de Joseph, n’est pas au sens propre adultérin, mais la rencontre de David et de Bethsabée est adultérine. David implora Dieu pour l’enfant : il jeûna strictement, s’enferma chez lui et il passait la nuit couché sur le sol. Le Coran [2], sans la raconter, prend acte de la circonstance : Dawûd devine que nous l’éprouvions. Il demande pardon à son Seigneur et il tombe, prosterné, repenti. Nous lui pardonnons cela : il est chez nous, dans l’excellent Lieu-du-Retour. L’histoire se termine mal cependant : David s’aperçut que ses serviteurs chuchotaient entre eux ; David comprit que l’enfant était mort. Il rompt son jeûne, arrête de prier : tant que l’enfant était vivant, j’ai jeûné et j’ai pleuré, car je me disais : Qui sait ? Yahvé aura peut-être pitié de moi, et l’enfant vivra. Maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerai-je ? Pourrais-je le faire revenir ? C’est moi qui m’en vais le rejoindre, mais lui ne reviendra pas vers moi. Conception et naissance Salomon (David consola Bethsabée, sa femme. Il alla vers elle et coucha avec elle, elle enfanta un fils auquel elle donna le nom de Salomon. Yahvé l’aima et le fit savoir par son prophète Natan. Celui-ci le nomma Yedidya, à cause de Yahvé [3]).. Suit alors le drame de ses deux fils cadets Absalom et Amnon, le second amoureux de leur sœur Tamar et incestueux, le premier se révoltant et tué [4]. Les lamentations de David pécheur sont interprétées différemment par la tradition juivee [5] et par Thomas d’Aquin (fêté aujourd’hui) : sens du péché [6]. Question que je me pose et vis. Que je me pose ces années-ci et que je vis rétrospectivement. Voici que j’ai, à l’occasion du double crime de David, la conception du judaïsme, assez absolutoire en psychologie et en théologie, et celle du « docteur angélique », particulièrement travaillée et déeloppée. La copier me prend du temps et une certaine peine, mais ce peut être une tranquille pénitence et un chemin vers davantage de vérité, en moi et dans ce chemin de la vie qui va vers Dieu et un autre nous-mêmes, lucide et décapé, repentant et pardonné, daviddique… Le commentaire de Thomas recentre sur Dieu, sur la grâce et ne traite ni de la matière du péché ni de la contrition ou de la vérité de celle-ci. Suivant rigoureusement, il approfondit ce qu’est la grâce rédemptrice et restauratrice et donne donc tout à l’Esprit-Saint. Ne me rejette pas loin de ta face et ne retire pas de moi ton Esprit saint. – Dieu, accompagnateur permanent de toute vie humaine, Dieu sauveur, rédempteur. Dieu maître de grâce et de discernement. Loin de la glose hier soir sur KTO qu’exposait enthousiaste et enfantin Franz-Olivier Giesbert pour son livre (que je n’ai pas lu) : Dieu de la création, puis de l’univers, et de dire son bonheur à relire Pascal. Voltaire disait bien mieux, et cela n’apporte rien qu’à des débats d’idées si on les aime. Une idée donne de la lumière, quand elle est juste et que nous nous l’approprions, elle n’enseigne aucun chemin pratique. David, moi, tous, nous sommes en demande pratique, lourds de crimes et d’impasses. – Point commun des deux textes du jour, Dieu restaurateur de la paix, du calme, de l’ordre. L’ordre divin mais aux dimensions humaines, les seules que nous puissions comprendre et embrasser, et encore…

début de matinée

Dakar. Ce qui était prévisible, survient. Hier soir, pression populaire dans la rue pour que le Conseil constitutionnel n’avalise pas la candidature d’Abdoulaye Wade pour un troisième mandat (interdit par la lettre constitutionnelle). Il y est passé outre. Manifestations, heurts avec la plice, un policier tué. Appel à manifester de nouveau aujourd’hui, le palais présidentiel visé, celui-ci mis en sécurité. Cette nouvelle candidature d’un homme très âgé masque l’échec – sans doute par veto de l’armée – d’une succession dynastique au bénéfice du fils : Karim, corrompu s’il en est. Comme dans les pays du « printemps arabe », un mouvement qui n’a de nom qu’une date : celle du 23 Juin pour le Sénégal.

Le Conseil de sécurité paralysé par le veto russe à toute résolution euro-arabe sur la Syrie. En Russie-même, l’opposant Yavlinski – plus dangereux s’il est communiste, que s’il est libéral ce que je ne sais pas – est écarté de la compétition pour défaut de signatures…

Enumération des occupations médiatiques de Sarkozy depuis le début de l’année, de Hollande depuis le début de la semaine et de la contre-offensive de l’U.M.P. : adoption maintenant d’un programme présidentiel approuvé par la base à 96% mais seulement 40% des militants ont voté. Adoption par une instance non qualifiée, deux mille personnes et tous les ministres. Et demain soir, Sarkozy. La majorité sortante a-t-elle encore d’autres cartouches ?

Emission à la Cédric Mathiot : vérification des dires de notoriété. Wauquiez prétendant qu’Hollande considère comme richee tout foyer ayant à deux quatre mille euros de revenu : vérification, il s’agit de six mille euros par personnes. Marine Le Pen et la Banque de France pouvant avancer à l’Etat à zéro pour cent en sorte que l’endettement ne posait aucun problème, avant… décalque sans doute des pages centrales de Nicolas Dupont-Aignan [7]. Enquête sommaire : les avances de la Banque en France ne sont qu’à très court terme, des fins de mois, l’essentiel étit déjà par emprunts mais principalement pas sur les marchés : les investisseurs institutionnels, les « zin-zins », qui étaient nationaux. Aujourd’hui, ils sont étrangers, vg. les caises d’épargne allemandes. Dans mes souvenirs de documentation sur Couve de Murville et donc la direction générale, rue de Rivoli (les Finances de l’époque) du Mouvement des fonds, les avances de la Banque de France donnaient lieu à des avenants et demandaient un aval du Parlement. Il y eût entre les deux guerres l’habillage par une cause sacrée : les emprunts pour la Défense nationale, et anticipation de la « règle d’or » : la constitutionnalisation d’une Caisse autonome d’amortissement. Précision utile que cette distinction entre trésorerie et long terme. Amnésie pour les techniques antéieures et notamment l’emprunt populaire.

Etonnante conséquence de la campagne présidentielle, et des initiatives socialistes sur le terrain : les conflits sociaux deviennent exemplaires. SeaFrance, Le Jaby (que Waiquiez député-maire du Puy-en-Velais ne visite que maintenant alors que Montebourg y est déjà allé deux fois) et Petroplus, avec ce sinistre prédateur suisse.

Date, le 20 Mai, sommet de l’OTAN à Chicago. Il apparaît que Sarkozy nous met en pleine débandade pour l’Afghanistan. Holande n’est que conséquent en promettant le retrait total d’ici la fin de l’année, cf. son discours d’hostilité à notre véritable entrée en scène, au début de 2008. Tandis que Sarkozy X fois depuis quatre ans a proclamé que notre engagement là-bas est névralgique. Nous perdons toute crédibilité auprès de nos alliés, non du tout en anticipant notre départ pour des motifs politiques, programme d’Hollande, mais en partant précipitamment du fait de nos pertes et en abandonnant dans quelques jours des responsabilités de terrain. C’est consternant.

[1] - 2ème Samuel XII 1 à 17 ; psaume LI ; évangile selon saint Marc IV 35 à 41

[2] - Sourate 38 . 22 à 25 . à la traduction par Chouraqui, je préfère celle de l’éminent mauritanien Mohamed El Moktar Ould Bah, quoique sans doute plus loin du texte : David comprit queo’il était directement visé dans cet exemple par lequel Nous l’avons éprouvé. Il implora aussitôt le pardon de son Seigneur et, face contre terre, ilse fit repentant. Nous lui avons fait rémission de ce qu’il avait commis. Nous lui réservons auprès de Nous un haut rang et un beau destin dans l’Au-delà.

[3] - 2ème Samuel XII 19 & 22 à 24

[4] - 2ème Samuel XIII & XVIII

[5] - Appel à la clémence divine, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nthan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable de Bat-Chéva. Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaël, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entieer doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette grave faute. Ainsi, le verset 7 voudrait dire : puiqque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflamée pour me concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans cette passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été ionterprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abraham Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tolède, en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit déendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accompagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et ma bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être définivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrancde, tu n’agrées pas l’holocauste », les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’une fois Jérusalem reconstruire, « tu accepteras les sacrifices de justice » qui sont l’expression d’une conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la prière du soir que l’on récite avant de se coucher. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit..

[6] - Il demande ici le recouvrement de son innocence. Et parce qu’il considère qu’il y a en lui le mal de la faute et le bien de la grâce. Il demande d’abord que le mal ou le péché soit écarté. Ensuite il demande que l’effet du péché soit ôté : Crée en moi, ô Dieu, un cœur pur. – Car le péché n’est pas effacé au point qu’il n’ait pas existé, mais le péché commis qui encourt un châtiment ne lui est pas imputé, selon ce verset d’un psaume : « Bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’impute pas le péché » (psaume XXXI 2) Il parle à la manière d’un juge punissant qui évalue la grtandeur de la faute et qui ensuite détermine le châtoiment ; aussi demande-t-il de ne pas considérer son péché, et c’est pourquoi il dit : Détourne ta face de mes péchés. Puis il demande que le châtiment ne lui sois pas infligé, aussi dit-il : efface toutes les iniquités, ce qui revient à dire : je sais que j’ai accompli le mal à tes yeux et c’est pourquoi je demande que tu détournes ta face de mes péchés, c’esty-àrdire que tu ne considères pas mes péchés pour me punir : « Je ne me souviendrai plus de toutes ses iniquités » (Ezéchiel XVIII 22). Semblablement j’ai mérité le châtiment fe la damnation, mais je demande que tu l’effaces ; car Dieu, bien qu’il soit immuable dans son dessein, modifie cependant sa sentence. – Un cœur pur. Plus haut, le salmiste a demandé que le péché soit supprimé ; ici il demande que les effets du péché soient supprimés. Il y en a deux : la souillure de l’âme et le désordre de l’affection. Le premier effet est dû au fait que l’homme s’adonne aux choses terrtestres, c’est pourquoi il demande la pureté du cœur : « Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Matthieu V 8). Aussi dit-il : Ô Doeu, crée en moi un cœur pur et renouvelle dans mes entrailles un esprit droit. Dieu seul peut restituer cette pureté du cœur : « Qui peut rendre pur ceoui qui a été conçu d’un sang impur ? N’est-ce pas toi seul » (Job XV 4)., c’est-à-dire qui es parfaitement pur. Et il dit : crée. Quelque chose est créé comme être de nature lorsqu’il est produit comme être à partir de rien : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Genèse I 1). De même losrsque quelque chose est produit comme être de la grâce : « Quand j’aurais le don de prophétie et je connaîtrais tous les mystères et touute la science ; quand j’aurais toute la foi, au point de transporter des montagnes, si je n’ai point la charité, je ne suis rien » (1ère lettre de Paul Corinthiens XIII 2), dans l’ordre de la grâce. Mais lorsque Dieu, par l’opération de la grâce, opère en celui qui l’a, on dit qu’il le magnifie. Mais quand d’un pécheur il fait un juste, on dit alors qu’il crée à proprement parler : « Nous sommes son ouvrage, créés dans le Christ Jésus en vue des bonnes œuvres » (lettre aux Ephésiens II 10). Et encore : « Afin que nous soyons comme les prémices des créatures de Dieu » (épître de Jacques I 18), c’est-à-dire de ses créatures spirituelles. Ls second effet du péché est le désrdre de l’esprit qui consiste en l’aversion de la fin à laquelle nous sommes destinés. Comme en se tpurnant vers quelque bien passager l’âme devient impure, ainsi se détourne-t-elle de sa fin par l’aversion ; et à ce désordre s’oppose la rectitude par laquelle l’homme est dirigé vers Dieu : »Ceux qui ont le cœur droit t’aiment » (Cantique des cantiques I 3), et c’est pourquoi il dit : ett renouvelle un esprit droit, c’est-à-dire tu m’accorderas de nouveau ce que j’ai perdui par le péché : « Renouvelez-vous dans l’esprit de votre âme » (lettre aux Ephésiens IV 23). Et : renouvelle, non extérieurement, mais dans mes entrailles, c’est-à-dire afin que non seulement les lèvres soient droites pour parler mais que le cœur soit droit pour connaître. Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 651-652

[7] - Nicolas Dupont-Aignan . L’arnaque du siècle : l’euro, les banquiers et la mondialisation (éd. du Rocher . Mars 2011 . 154 pages)


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