Vendredi 9 Décembre 2011
D’un ami mauritanien, très diplômé et établi en France, dont je demande de ses nouvelles en retour des miennes, je reçois : Je vais bien merci, le nez dans le guidon en tâchant de garder le coeur ouvert. Pas facile en ces temps ou l'inquiétude renvoit davantage à ses égoismes. on se rassure comme on peut, en se disant que l'Europe est pleine de ressources pour rebondir que la culture de l'effort collectif en a vu d'autre et que nous saurons nous en sortir. Le plus difficile, je crois pour beaucoup , en tout cas pour moi, c'est la profonde ignorance du sens de cette crise. A+ Et lui réponds : Cher Souleiman, la "crise" est multiforme. Donc, ne la traiter qu'à huis clos et selon un de ses signes, non une de ses causes, c'est perdre du temps, bloquer les imaginations, refuser la participation générale. Deux causes à mon sens. Celle qui est notre faute : notre tolérance aux abus, aux accaparements, à toutes les formes de al dictature, formes évidentes dans beaucoup de pays, très insidieuses, et donc tout à fait pires, dans un pays comme la France. Seconde cause qui malheureusement nous échappe en partie : le recrutement et le dévoiement des élites. Arrivisme, individualisme, cynisme, cooptation. Ces règles sont nativement ou très vite assimilées par certains, ce sont ceux-là en majorité qui nous dirigent et qui étouffent les quelques-uns qui, parmi eux, ne seraient pas mauvais, et même seraient bons, mais sans ce moutonnement des cyniques, des cupides, des parvenus, des sans-gêne ni scrupule. Pour en sortir ? pas de recette. Deux grands hommes à notre connaissance, produits très différemment cependant par les circonstances très différentes, qui ont été purs, efficaces, désintéressés, patriotes et par cela (non par eux-mêmes intrinsèquement) charismatique. Le général de Gaulle, le président Moktar Ould Daddah. Je prends les exemples que je connais, il y en a beaucoup d'autres. Tenez bon.
D’un ami mauritanien, très diplômé et établi en France, dont je demande de ses nouvelles en retour des miennes, je reçois : Je vais bien merci, le nez dans le guidon en tâchant de garder le coeur ouvert. Pas facile en ces temps ou l'inquiétude renvoit davantage à ses égoismes. on se rassure comme on peut, en se disant que l'Europe est pleine de ressources pour rebondir que la culture de l'effort collectif en a vu d'autre et que nous saurons nous en sortir. Le plus difficile, je crois pour beaucoup , en tout cas pour moi, c'est la profonde ignorance du sens de cette crise. A+ Et lui réponds : Cher Souleiman, la "crise" est multiforme. Donc, ne la traiter qu'à huis clos et selon un de ses signes, non une de ses causes, c'est perdre du temps, bloquer les imaginations, refuser la participation générale. Deux causes à mon sens. Celle qui est notre faute : notre tolérance aux abus, aux accaparements, à toutes les formes de al dictature, formes évidentes dans beaucoup de pays, très insidieuses, et donc tout à fait pires, dans un pays comme la France. Seconde cause qui malheureusement nous échappe en partie : le recrutement et le dévoiement des élites. Arrivisme, individualisme, cynisme, cooptation. Ces règles sont nativement ou très vite assimilées par certains, ce sont ceux-là en majorité qui nous dirigent et qui étouffent les quelques-uns qui, parmi eux, ne seraient pas mauvais, et même seraient bons, mais sans ce moutonnement des cyniques, des cupides, des parvenus, des sans-gêne ni scrupule. Pour en sortir ? pas de recette. Deux grands hommes à notre connaissance, produits très différemment cependant par les circonstances très différentes, qui ont été purs, efficaces, désintéressés, patriotes et par cela (non par eux-mêmes intrinsèquement) charismatique. Le général de Gaulle, le président Moktar Ould Daddah. Je prends les exemples que je connais, il y en a beaucoup d'autres. Tenez bon.
Pour en dire et rapporter ici, j’ai trop vécu la liturgie d’ordination sacerdotale hier après-midi à l’abbaye bénédictine de Sainte Anne de Kergonan, parce qu’en intimité avec de nombreux moines mais spécialement avec l’ordinand et son ancien abbé, qui avait juste quitté – de corps seulement – le monastère, il y a dix ans, pour rejoindre son premier évêché (le moins peuplé de France, mais plaisantait-on dans sa congrégation, celle de Solesmes, « juché sur une éminence » - ce qui avait réussi au futur Urbain V). Comment une cérémonie aussi rituelle, donnée presqu’entièrement en latin peut-elle ne pas paraître longue, litanies comprises ? comment quelque chose d’aussi codé où personne ne peut improviser et dont le commentaire si personnel d’images, de souvenirs, de piété et d’échanges entre appelant et ordinand peut-il pour les tiers dégage une telle attraction, développer une telle paarticipation de prière et d’émotion, de spirituel et d’affectif ? Je n’ai pas de réponse, et la réponse est inutile puisque c’est la vie, ce fut la vie, c’est le gage que la vie est possible, utile, aimable, féconde. Sans doute ai-je aussi porté mes interrogations d’antan et d’il y a peu encore sur un état de vie, une élection vraie mais selon un appel que je n’entendais pas quoique j’en eus le désir, sans doute ces trois frères d’enfance, d’adolescence, de piété et de désir aussi du sacerdoce et de la vie religieuse étaient-ils en moi, trois fiascos à vue humaine de vocations pourtant certaines, du moins à ce que je constatais et ressentais d’eux… l’indicible n’a pas été même au Veni creator, à l’imposition des mains et du silence qui l’imprime indélébilement, à la prière décisive et nodale de l’ordination-même, à la vêture, au don du pain et du vin aportés par une semi-paralysée voiturée jusqu’à l’autel… non, ce fut tout, ce fut aussi – humainement et mystiquement – les larmes que me donna Dieu quand sur la langue mon cher jeune moine posa l’hostie. Plus tard, me viendront des intelligences et donc des mots, pas encore ce matin tandis que commence de se célébrer la première messe de Dom Jimmy-Yannick B. pour toute la communauté de cette abbaye. Abbaye Sainte-Anne d’où l’océan s’entend et se voit. Aimée dans sa lande d’origine, rencontrée dès 1972, encore si peu achevée quoique fondée depuis quelques quatre-vingt ans alors. Aimée pour sa capacité manifeste à accueillir et partager… par exemple, pour moi et les miens, que j’y sois physiquement ou d’âme et de prière « seulement »… aimée parce que gardant le grand secret de ces paris humains qu’est la fidélité monastique, gardée pour Dieu certes mais en promiscuité avec d’autres co-parcourants, en tentations, peut-être en arrangements intimes, sentiers que je ne saurais jamais mais dont l’existence assure les miens, et ceux de tant…
Tandis que j’arrivais à l’autel des textes d’aujourd’hui, appel téléphonique qui m’émeut de l’archevêque officiant et consécrateur d’hier. Notre intimité et notre amitié, toute humaine et toute joyeuse… les disciples, les apôtres, sans doute les querelles du travail ensemble, et du vivant du Maître, celle des préséances et des rétributions. Avec ce prince de l’Eglise, qui a été et demeure pour moi autant un confident que l’homme de l’épurement et de la probation monastiques pendant près de quarante ans avant d’avoir les responsabilités pastorales encore plus en vue de ces dix ans, j’ai presque tout partagé de lui et de moi en termes de projets, d’inquiétude et de supplication, les miennes explicites, les siennes pouvant se ressentir à cette forme d’humour qui lui est si propre. Quand quelqu’un montre de ses outils, on peut deviner ses faibles et que sa force est dans un art peu transmissible, sinon en exemple de piété et de prière. Celle d’après Complies, entre autres…
Prier… dans la joie, la reconnaissance et la forte sensation du mystère de tout [1] C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. Mais la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu’elle fait. Mon éminent ami, archevêque de Toulouse, se faisant questionner pour la bonne cause et l’édition, par un franc-maçon local a choqué par cette relation… son Maître en fit de bien pire : il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : « C’est un possédé ! ». Etre soi, c’est être différent, mais tenter de vivre avec Dieu, c’est être tellement parfait d’ambition et si universel, naturel de comportement, même apparent que c’est encore plus particulier dans notre époque et notre monde de nivellement et surtout de prudence. Jésus choqua et Le banaliser, comme souvent nos dévotions et nos anti-témoignages s’y exercent, est encore pire. Dieu proche mais Dieu choquant. Certes, heureux l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! [2] mais il ne peut l’être qu’endossant Dieu. Celui qu’il entend dire : Je suis le Seigneur ton Dieu, qui te donne un enseignement salutaire, qui te guide sur le chemin où tu marches. … Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. [3] Prier pour chacun des cheminant, prier pour ceux qui ne peuvent entendre. Quant aux distraits, ils seront approchés tôt ou tard. Quand à ceux qui sont et qui vivent si malheureux qu’ils perdent tout sens, fasse Dieu que dès maintenant, ils soient gratifiés, reçus, consolés.
après-midi
Désastreuse réunion à Bruxelles et excellente critique » d’un Bernard Leroux, porte-parole de François Hollande. Pacte de stabilité à concocter puis adopter d’ici Mars… l’éternité moins un jour… discipline budgétaire renforcée, inscription de la règle d’or dans les Constitutions, tout cela déjà dit, sanctions quasi-automatiques, tout est dans le quasi. Accord à vingt-six, proclame-t-on alors que Suède, Hongrie et Tchéquie réfléchissent encore. La Grande-Bretagne refuse d’entrer dans la logique qu’elle prétend : un contrôle de la Commission sur son budget, elle ne signe pas mais ne se considère ni exclue ni même en perte d’influence dans l’Union. Elle voulait placer off shore la City – réputée deuxième place financière du monde, est-ce certain aujourd’hui ? en tout cas ce l’est par défaut et montre encore combien l’Europe (et le couple franco-allemand) sont inconséquents. On continue donc d’aller vers le mur. Pas de croissance, rien pour abonder le Fonds de soutien et de stabilité, rien sur la Banque centrale européenne. Seul espoir, à mon sens, tout renforcement de la Commission nous fait aller vers son élection directe et non sa cooptation avec d’infinis dosages et rotations entre Etats. Mécanique dépassée en tout cas, car le péril est maintenant, et parce que les éventuels exécutants ne seront pas d’ici l’été les signataires de cette déplorable fin d’année : humiliation et banqueroute d’une Union européenne dont tout pouvait s’attendre, la médiocrité au pis, mais la déconfiture.
Kabila junior et peut-être assassin de son père sur instigation américaine, réélu dans un scrutin à un tour.
Circule sur « la toile » une video. que je n’ai pas encore regardée, mais que j’ai reçue d’un policier de trente ans de carrière, horrifié par l’évolution actuelle.
[1] - Isaïe XLVIII 17 à 19 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XI 16 à 19
[2] - Ce psaume se distingue par rapport à l’ensemble du psautier, car il n’a pas de titre mais se présente comme le titre même de tout le recueil. Et David qui a composé psaumes en priant, ne s’en tient pas à un seul mode de prière maisse comporte selon les idvers états et mouvements de celui qui prie. Ce psaaume exprime donc le sentiment de l’homme qui élève les yeux sur toute la condition du monde et qui considère comment certains progressent et d’autres dégénèrent. Or le Christ fut le premier d’entre les bienheureux, et Adam le premier d’entre les méchants. On notera cependant que tous s’accordent sur une chose mais diffèrent sur deux points. Ils s’accordent sur la béatitude que tous recherchent, mais ils diffèrent quant à la voie qui les y mène et quant à l’isssue ; car certains y parviennent et d’autres non. … La béatitude de l’homme est en Dieu… Or la voie droite qui mène à la béatitude c’est avant tout notre soumission à Dieu : et cela de deux manières. D’abord par la volonté, en obéissant à ses commandements et c’est pourquoi il dit : mais dans la loi du Seigneur, et cela se rapporte spécialement au Christ : Je suis descendu du ciel non pour accomplir ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Ce qui s’applique aussi à chaque juste. Et il dit : dans la loi par amour, non sous la loi par crainte… Ensuite par l’intelligence, en méditant sans cesse ; et c’est pourquoi il dit : qui méditera en sa loi jour et nuit, c’est-à-dire continuellement soit à certaines heures du jour et de la nuit, soit dans les temps de prospérité et d’adversité. – Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54
[3] - Une seule idée maîtresse, dans ce premier psaume : la définition du juste et celle de l’impie. Non pas au plan du comportement, mais du destin de chacun d’eux et de la fin qui les attend. Le juste, c’est-à-dire celui qui fréquente les cercles de Tora et évite la compagnie des « moqueurs », se maintiendra dans la fra^cheur de la vie, fructueux et auréolé d’un succès permanent. Tandis que l’impie, chassé comme un fétu de paille, ne résistera pas au jugement divin. Car c’est Dieu qui commande le destin des hommes, contrairement à ce que prétendent ses ennemis. A vec cette idée, ce psaume donne le ton à tout le psautier, d’où il ressort que le juste est toujours récompensé et l’impie châtié. Et si l’homme veut être entendu de Dieu dans ses prières, il lui faut au préalable s’éloigner du mal et des méchants puis s’adonner entièrement à la méditation de la Tora. Signalons que selon le Talmud Bérakhot (9b), ce psaume et le suivant qui n’e font qu’un et qu’avec els trois suivants, il est lu le soir de Kippour après l’office de l‘arbit. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.
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