Prier…- Seigneur, nous ne pourrons jamais t’offrir que les biens venus de toi… justesse psychologique de cette « prière sur les offrandes », parabole de notre fille et des cadeaux qu’elle confectionne et nous offre, spontanément, par surprise comme un baiser fugitif signifiant plus que tout. Et cependant c’est bien d’elle que vient le présent, que viennent les idées et la réalisation. Nous ne sommes pas rien devant Dieu : ce qu’Il a voulu et souhaite le plus, c’est que nous existions et le summum de l’existence, c’est la liberté, notre liberté, et le summum de notre identité, de notre accomplissement, c’est bien de participer à Dieu…[1] Mouvement tenant à la faute originelle, changement du plan de Dieu, le paradis était-il cette vie éternelle à laquelle nous sommes promis : felix culpa qui introduisit peut-être la mort, mais aussi le temps et le mouvement, la conscience de soi, la liberté cause et effet d’elle-même : spéculations ? Et j’ai crié vers toi, j’ai supplié mon Dieu. Tu as changé mon deuil en danse… [2] avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie [3]. Ce qui n’est pas, pour notre psaume du jour, proposé mais que je vois en prenant le commentaire rabbinique… (verset 7) Et moi qui pensais, dans ma tranquillité, que je ne vacillerai jamais. Une chouette m’avertit de la levée du jour : avec le soir, viennent les larmes, mais au matin les cris de joie. Ce n’en est pas l’heure, le plus beau moment du cœur, c’est son silence quand il sait tout, c’est-à-dire quand nous recevons cette certitude d’aimer et d’être aimés, matériellement, psychiquement nus peut-être, mais au bon endroit de notre vie. Et plus je l’applique à « scruter » les Ecritures, ainsi ce psaume, à la lumière du rabbin et à celle du « docteur angélique », plus je me rends compte que je n’ai jamais été qu’au seuil ou à l’avant-seuil de la prière, c’est-à-dire d’une demande sérieuse, prenant toute ma vie, dans la conscience que j’ai qu’elle n’a pas encore commencé selon toute la possibilité que Dieu m’offre d’aller à Lui. Alors qu’êtes-vous allés voir ? … Parmi les homme, aucun n’est plus grand que Jean, et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Jésus traite le Baptiste selon Lui-même, c’est-à-dire selon le plan de Dieu et le rôle que chacun y reçoit. C‘est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. Dieu préparé par l’homme… le christianisme dit cette proximité mutuelle, cette atteinte mutuelle, c’est surtout une religion en trois D – comme on dit aujourd’hui du cinéma – elle a mémoire des prophètes et attente d’un retour, de la vie éternelle qui s’ensuit, mais elle est au présent accomplissement minutieux, libre, jubilatoire et infiniment douloureux parfois (la mort, davantage que la nôtre celle de ceux auxquels nous sommes si attachés). Eclate en cris de joie et d’allégresse, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l‘enfantement ! Car la femme abandonnée aura plus d’enfants que celle qui a son mari. Elargis l’espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets. Car ta descendance va éclater dans toutes les directions. … Mon amour pour toi ne changera pas et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, a déclaré le Seigneur, dans sa tendresse pour toi. Ainsi soit-il.
matin
Donnedieu de Vabres relâché après trente-six heures d’interrogatoire. Philippe de Maistre en garde à vue à Bordeaux. Décision en fin de matinée dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Pour Kiejman, tout cela est bien loin et, quoiqu’il demande à être traité comme tous les Français, Jacques Chirac n’est pas comme tous les Français.
début d’après-midi
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From: Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Thursday, December 15, 2011 4:27 PM
Subject: verdict dans l'affaire dite des emplois fictifs de Paris
Chère députée, cher député, peut-être l'un ou l'autre point de cette présente adresse au Premier ministre rencontrera votre propre pensée.
Sentiments déférents et attentifs.
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From: Bertrand Fessard de Foucault
To: Franck Robine - Matignon
Cc: Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Sent: Thursday, December 15, 2011 3:19 PM
Subject: verdict dans l'affaire dite des emplois fictifs de Paris - à l'attention de Monsieur le Premier Ministre, à vos bons soins
Cher Monsieur le Premier Ministre,
vous auriez dû demeurer fidèle à l'habitude que vous évoquez, de ne pas commenter les décisions de justice.
Celle condamnant Jacques Chirac au maximum de la peine, mais - par déférence pour l'âge, l'état de santé et les anciennes fonctions du condamné - avec sursis, est manifestement un signal dont la France et la vie politique avaient grand besoin. Pas d'immunité, sauf celles prévues par la loi. Indépendance de la justice alors que le parquet, évidemment sur instructions, avait demandé la relaxe générale. Ces cinq dernières années - ou quatre et demi - ont mis en cause toutes les grandes structures de notre Etat. Voilà qui montre qu'elles restent en place, elles ont seulement hiberné : le printemps reste possible.
Je ne suis pas votre argumentation :
1° l'ancienneté des faits ne tient qu'à l'amnistie provisoire ou à la suspension des délais de prescription établies par une législation sur mesure, consentie d'abord par le Conseil constitutionnel puis la Cour de cassation. La République depuis 1871 n'avait jamais eu besoin de ce statut pénal du président de la République, il a fallu "attendre" Jacques Chirac.
2° la relation du président puis de l'ancien président avec les Français... certainement et un temps, je l'ai moi-même expérimenté et éprouvé, la chaleur, la jovialité généreuse, mais un art consommé pour conserver une image même quand celle-ci devenait controuvée (je l'ai moi-même tristement et même dramatiquement éprouvé). "Il a su rassembler et protéger". Rassembler en 2002 ? il n'y a été pour rien et il doit tout à son adversaire d'alors. Pour ma part, convaincu que Le Pen serait incapable d'avoir jamais une majorité parlementaire, je n'ai vu aucun risque à voter blanc (vote que nous persistons à ne pas distinguer du nul, et à ne pas rendre efficace en établissant un quorum dans n'importe scrutin public, faute duquel le vote ne peut-être retenu). Protection de quoi ? sur l'Irak, il y a à dire, c'est-à-dire à approfondir.
Je crois au contraire que la relation est biaisée, que les médias et la "classe politique" font du "people" et de la diversion, sans donner l'exemple d'un examen équitable de ce qu'a apporté Jacques Chirac à la France et à l'exercice de la politique chez nous. Il a introduit la haine dans notre politique contemporaine ad personam, pas seulement pour le combat d'idées : il a grandi en développant et faisant développer la haine contre le président de la République qui l'avait fait Premier ministre, Valéry Giscard d'Estaing. Puis François Mitterrand et il a éduqué à la haine puisque votre alliance avec Nicolas Sarkozy, cela saute aux yeux en lisant chacun de vos livres publiés avant l'élection présidentielle de 2007, s'est fondée sur la haine vis-à-vis... de Jacques Chirac. Rassembler et protéger, précisément le "slogan" de campagne du président sortant.
Ne convient-il pas de tirer les conséquences, pas tant de cette décision, que de l'argument, le vôtre et celui de M° Georges Kiejman, pour lequel j'ai par ailleurs amitié et estime (dans l'affaire il n'est qu'habile et sert son client). Si les faits sont si anciens qu'il vaut mieux tout oublier - argument de Mme Morano pour l'affaire Karachi - alors, il faut supprimer ce statut pénal d'exception et rendre passible de la justice de droit commun, le président de la République pour tout acte de droit commun, quelle que soit l'époque où les faits ont été commis : ces suspensions de délai ridiculisent en effet ou au moins compliquent l'instruction, puis le procès. Seuls doivent être passibles d'une procédure d'exception, les actes attachés à l'exercice de la si haute fonction, et la Constitution prévoit comment en traiter.
Enfin, mais cela ne regarde que lui... Jacques Chirac s'il ne pouvait personnellement suivre son procès, ne peut demeurer au Conseil constitutionnel, a fortiori y opiner.
On peut aimer le pécheur... Dieu le fait bien. Jacques Chirac par sa longévité dans la politique, par son style et son parler pas antipathiques, a fait partie de la vie de beaucoup de Français. J'ai eu, pour ma part, une relation très personnelle avec Jacques Chirac à l'automne de 1980 et jusqu'au printemps de 1981. J'ai correspondu ensuite souvent avec lui : pas seulement des adresses vers lui mais des réponses de sa part. Les choses ont changé quand il est arrivé à l'Elysée. De son fait ou de celui de son secrétaire général, soucieux qu'il n'y ait personne que lui-même... et que quelque proximité ne s'établisse, malgré la divergence d'opinions sur la plupart des affaires en cours. Je garde donc affection pour Jacques Chirac, mais au total, même si son patriotisme est indiscutable, il n'a pas servi la politique qu'il a au contraire maléfiquement structurée. Un nouveau débat entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand aurait été plus utile que sa propre candidature en 1988. Et s'il fallait battre François Mitterrand ou lui succéder - ce qui n'était pas du tout mon voeu, au contraire - le plus bénéfique pour la France aurait été Raymond Barre, dont je regrette qu'ensuite, ou Mitterrand ne se représentant pas, il n'ait pas été à notre tête. De même eût-il été très intéressant que Jacques Delors soit candidat et élu en 1995.
En sus de sa manière de faire carrière - pas belle et moins marquée par la fidélité qu'il n'a su le faire croire -, Jacqes Chirac a accepté le quinquennat, désastre pour nos institutions totalement déviées. L'abolition du service dit militaire s'est révélée elle aussi une erreur très grave. Ne pas avoir démissionné au soir du referendum sur le projet de Constitution européenne, c'est un exemple d'ignorance du legs gaullien et de ce qu'est la démocratie (déjà il l'avait montré en étant désapprouvé par les électeurs en juin 1997 après qu'il eut signé - lui seul - la dissolution de l'Assemblée). En 2005, surtout s'il n'était plus sûr de sa santé, il avait l'occasion de partir en suivant de Gaulle et en devenant rétrospectivement un grand Européen.... Quant à la mondialisation, il a prophétisé qu'elle serait une chance pour la France.
Voilà, tout cela est bien triste, comme la cascade d'affaires - celles concernant le Parti socialiste n'étant pas à l'échelle de la "droite", puisqu'il ne s'agit que de ses fédérations, et pas du tout du recel et de l'abus des prérogatives de l'Etat - et comme le climat de haine qui semble inspirer l'U.M.P. pour cette campagne, comme si cela devait la dispenser, croit-elle, de parler du bilan et des projets de son candidat.
Veuillez agréer l'expression de mes sentiments très attentifs.
P S Comment quittez-vous Sablé qui vous a politiquement enfanté, pour une ambition parisienne ? votre légitime ambition présidentielle, peut-être même improviste d'ici quelques semaines par nécessaire substitution selon les sondages, a un siège très suffisant et honorable sur les rives de la Sarthe et à Solesmes.
soir
Le jugement concernant Jacques Chirac, deux ans, alors qu’Alain Juppé n’avait été condamné qu’à quatorze mois. Rama Yade, radiée des listes électorales à Colombes dont elle est l'élue municipale. Les déplacements en province du président sortant pourraient lui être comptés comme frais de campagne. La France recommence à fonctionner.
[1] - Isaïe LIV 1 à 10 ; psaume XXX ; évangile selon saint Luc VII 24 à 30
[2] - En exposant sa prière, il fait deux choses, car il prie d’abord pour l’éloignement du mal, puis pour l’obtention du bien…ainsi dit-il : Vers toi, Seigneur, je crierai, afin que mon cri soit entendu comme une prière faite pour éloigner le mal ; pour le Christ dans sa Passion, pour le pécheur dans son état de péché, pour l’homme dans son état d’adversité. La supplication est faite en vue de l’obtention d’un bien : pour le Christ, la gloire ; pour le pécheur, la grâce ; pour l’homme affligé, la prospérité. Ou bien le mon cri se réfère à l’affliction du cœur, le mot supplication à l’assiduité de la prière. … Tu m’as restitué l’immortalité… ma plainte changée en joie peut s’entendre de n’importe quel juste.. il exposed le fruit de son dexaucement. Or ce fruti est la gloire de Dieu ; et le fait qu’il accède à la gloire de Dieu, on peut le comprendre de deux manières : ou bien en l’appliquant à la gloire de la résurrection du Christ, ou bien à celle des saints. – Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 351
[3] - Bien que David n’aie pas eu le bonheur de construire le Temple, c’est lui eut le privilège de compser une dédicace destinée à être utilisée quand son fils Salomon le fera le moment venu. Cela signifie peut-être que spirituellement, mentalement, David était ellement proche de Dieu, tellement sensible à sa présence, qu’il en avait en fait déjà construit ce temple à l’intérieur de lui-même. Ses souffrances, ses défaillances, les multiples dangers qu’il a affrontés, les prières, les louanges adressées à Dieu avec tant de sincérité, tant de force, tant de conviction, font de David l’homme-type, avide de Dieu, qui a fait l’expérience de sa Providence infinie. Ce petit poème de treize versets résume à merveille toutes les situations dans lesquelles on est en contact avec Dieu. Il est valable pour l’éternté commune un temps indestructible ! Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Notre commentateur écrit là un de ses plus beaux textes… et une fois de plus, nos frères juifs « brûlent ». De temple qu’intérieur, et de construction que de Dieu ou reçue de Dieu… mais ce qu’ils nous apprennent ces frères spirituels, c’est l’intensité de l’homme, ils connaissent vraiment l’homme en souffrance, en attente. L’Islam nous centre sur Dieu, les évangiles nous mettent en mouvement puisque Dieu venu nous appelle, mais judaisme et Islam ont ceci décisif à nous apprendre : d’où nous venons et où nous allons. De Moïse, David, Abraham en premier à cette éternité du jugement qui devrait emporter échelles de valeur, comportement et intense travail dans le monde… nos ancêtres dans la foi et la louange : des géants, tous les saints après eux, mais la révélation évangélique, Dieu dans notre histoire, selon nos vies et parlant nos langues, nos faiblesses, nos peurs et supplications des leçons au temple dans nos jeunes âges à l’heure de notre mort, veille de l’indicible
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