Dimanche 4 Décembre 2011
Parce que nous sommes vivants, chacun, vivants en tant que formant un couple, formant une famille, formant toute association humaine ou avec des animaux nous étant attachés, formant tout ensemble l’humanité, la création, les évolutions, les consolations, les sensations ne se prévoient pas et si je les souhaite, elles surviennent différentes, et le plus souvent bien supérieures à ce que j’aurais moi-même, de mes vœux fabriqués. Les usures apparentes par querelles quotidiennes en couple et en famille – image d’une société d’intimité comme toutes devraient l’être – produisent par grâce plus que par savoir-faire, charme mutuel ou abnégation discrète (qui n’est pas très équilibrante ni pour le supposé bénéficiaire ni pour le glorieux donateur) des consolations, des rebonds, des élans de bonheur et de reconanissance. La dimension verticale de notre personnalité, l’âme qui m’a été donnée, respire et se déploie alors. L’essentiel est léger. La brise où Elie reconnaît Yahvé à son passage.
Parce que nous sommes vivants, chacun, vivants en tant que formant un couple, formant une famille, formant toute association humaine ou avec des animaux nous étant attachés, formant tout ensemble l’humanité, la création, les évolutions, les consolations, les sensations ne se prévoient pas et si je les souhaite, elles surviennent différentes, et le plus souvent bien supérieures à ce que j’aurais moi-même, de mes vœux fabriqués. Les usures apparentes par querelles quotidiennes en couple et en famille – image d’une société d’intimité comme toutes devraient l’être – produisent par grâce plus que par savoir-faire, charme mutuel ou abnégation discrète (qui n’est pas très équilibrante ni pour le supposé bénéficiaire ni pour le glorieux donateur) des consolations, des rebonds, des élans de bonheur et de reconanissance. La dimension verticale de notre personnalité, l’âme qui m’a été donnée, respire et se déploie alors. L’essentiel est léger. La brise où Elie reconnaît Yahvé à son passage.
Notre fille – patience et allergie à la messe – me pose de plus en plus l’interrogation : naissance en nous de la foi. En moi, aucun souvenir des origines. De dialogue en famille ou avec ma mère ou avec mon père (c’eût été plutôt avec mon père), aucun souvenir sauf à mon adolescence en aveu à mes parents d’une éventuelle vocation religieuse. De prière enemble, oui et de multiples. Puis l’édification mutuelle en troupe scoute, mais la petite enfance et les liturgies, à l’époque en latin pour l’original et plus ou moins doublées en français, jamais je ne m’y suis ennuyé. De relation et de prière à Dieu qu’au présent, pas de souvenirs, même d’émotions, sinon des mots de la demande, de la supplication, l’écoûte des apparences de non-réponse et l’interrogation, l’impasse que de tout moi-même j’incarne devant Dieu et en Lui, lové, et d’une tout autre manière que demandé et supplié, l’issue, la bourrade joyeuse vers la suite, la confiance qui est bien plus que l’espérance parce que je suis totalement transporté vers l’Autre, le reste est chemin, même manqué ou moche. Mais Marguerite, nos conversations, les récitations… cette préparation au sacrement du Pardon… le plus important, la foi pour toujours, que je lui souhaite d’ « avoir » n’aura pas, je crois, de date, et n’aura pas mon visage. Elle rend ma femme à la pratique dominicale parce que progressivement la présence de sa mère lui manquant, elle a éprouvé qu’elle pouvait obtenir son accompagnement. Il lui ests maintenant nécessaire. C’est suivie de sa mère qu’elle avance vers une communion de désir, après qu’elle ait reçu des mains de celle-ci et sur sa propre demande un fragment d’hostie, il y a maintenant dix-huit mois. Ma chère femme « donnant la communion » un soir de messe parce que le prêtre – notre ami Denis M. - n’avait pas les propositions d’aide habituelle… elle aussi m’a donc communié. Mon passé et mon interrogation d’état de vie ne me font pas du tout souhaiter remplir cette fonction concédée maintenant à des laïcs, en même temps que s’est perdue l’action de grâce avant de sortir de l’église et après l’ite missa est. Marguerite et Dieu sont tête-à-tête. Proposition que nous allions tous deux à la prochaine répétition de chant : elle est joyeusement partante. – L’école se jumelant trois semaines avec un modeste mais très fraternel cirque, nous avons eu avant-hier la démonstration de ce que pourrait être une paroisse, une communauté affective et attentive : les enfants avaient été entraîné à donner des numéros d’acrobatie, de trapèze et autres, de clowns. Les parents s’intéressaient, nous aussi, autant à leurs rejetons qu’à ceux des autres. Le corps enseignant, jeune d’état-civil, s’est également produit. Convivialité totale. – Des cadets de mon ancien collège, les Jésuites à Paris, me soumettent une réflexion écrite pour « refgonder l’Europe ». A mes soixante-huit ans et né sous de Gaulle, je me sens sur leur longueur d’ondes d’enfants de seize-dix-huit ans, nés dans la crise et sous Nicolas Sarkozy. – La respiration et l’élan intellectuel quand ils sont question et proposition, et non réaction obligée avec applaudimètre comme dans les partis et la vie publique, sont féconds et attrayants. Les éléments de la cité de Dieu et de la cité des hommes sont là, comme à chaque époque, à chaque étape. Les lacunes, la bêtise des extrêmistes en « religion » et en « politique » si bruyants soient-ils, si impérieux dans leur protestation totalitaire de pureté soient-ils sont tellement secondaires à constater que la pâte, le levain sont prêts à nos mains, et que le couvert sera à coup sûr très bien mis. J’aime ressentir que l’humanité est humaine.
Prier en fin de journée, nuit tombée, mère et fille ayant longuement ajusté des poupées barbies tandis que je refaisais, en vue cavalière ou chamelière, l’histoire d’un pays que j’aime et qui m’aime… souvenir et densité des instants que l’on vient de traverser, bouquet frais à déposer pour l’Introit …ad deum qui laetificat juventutem meam. Dis aux villes de Juda : « Voici notre Dieu » … Alors la gloire de Dieu se révèlera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé. [1] Une annonce évangélique, au sens étymologique. Comment, à qui, où ? Parlez au cœur de Jérusalem…monte sur une haute montagne… élève la voix, toi qui portes la bonne nouvelle… élève la voix, ne crains pas. Un devoir d‘annonce ? pas principalement. Une proposition de contemplation : ce que des prophètes et des rois ont souhaité voir et qu’ils n’ont pas vu… et que vous, vous voyez (je reviens de mémoire à un texte de ces jours-ci, le Christ à ses disciples). Voir… voici le seigneur… comme un berger, il conduit son troupeau… manifestement le Messie. Comment l’accueillir ? contemplation-conversion… préparez à travers le désert le chemin du Seigneur, tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tels que nous sommes, du travail de terrain. Pierre, tellement pasteur, comme Jacques… vous voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie, quel respect de Dieu vous devez avoir, vous qui attendez avec tant d’impatience la venue du jour de Dieu. Fondamentalement : pas le dies irae, dies illa, mais le moment décisif de la rencontre, de notre mort nous donnant le face à-face. Un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice … Pierre, et pour cause, n’a pas lu l’Apocalypse de Jean, mais l’inspiration bien en deçà de la composition écrite, est la même. Non pas un monde tout autre, ou pas de monde, mais de même que la chair ressuscitera, de même le monde, la terre, le ciel… dépaysés dans l’éternité, par l’éternité ? pas du tout : accomplis. Voir qui ? voir comment ? voir quand ? Avent… voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Précision, annonce, vision, anticipation de Jean le Baptiste, alors que toute la Judée, tout Jérusalem venait à lui. Accomplissement ? lui, il vous baptisera dans l’Esprit saint. Le psalmiste dont Pierre sans doute connaît le poème : justice et paix s’embrassent… la justice marchera devant lui et ses pas traceront le chemin. [2]
Le Monde ne donne pas le texte de Merkel. Mais en commentaire, celui d’un économiste allemand ne voyant pas chez lui le miracle, mais au contraire une politique. Qui a nui à l’Allemagne et à l’Europe. Le vrai débat est sans doute – technique – entre les tenants de l’équilibre par la réduction de la dépense publique et ceux qui ne voient de remède et de croissance que dans la dépense publique, au contraire.
Les deux partenaires français et allemand se revoient demain après-midi et soir. Leur jeu est trop explicite : 1° ils démontrent qu’ils n’arrivent pas à s’accorder, passée la question budgétaire, Sarkozy tout heureux d’avoir le prétexte de la bonne pratique sinon du contrôle allemand pour faire passer – dogmatiquement - ce qui est déjà politiquement contestable ; 2° le directoire sur l’Europe est trop simpliste et agaçant pour le reste des Etats-membres et aussi pour les institutions non gouvernemenrtales : Commission et Parlement, sans compter le coyrt-circuit de Jean-Claude Junker. Ne l’invitant pas à ces diverses conversations, on le fait ennemi et du couple et des propositions concoctées par compromis entre Berlin et Paris. Tout cela pouvait être pris autrement. Surtout, le contexte est désastreux car la campagne présidentielle chez nous est commencée largement et est dominée par les invectives de la majorité sortante, complètement hors sujet européen. Alors que le propre de la crise est de ne pas séparer les deux sujets : économie, Europe, changement ou pas d’orientation, initiatives et novations dans les deux domaines.
[1] - Isaie XL 1 à 11 ; psaume LXXXV ; 2ème lettre de Pierre III 8 à 14 ; évangile selon saint Marc I 1 à 8
[2] - Une fois le pardon accordé et reçu, l’harmonie peut à nouveau régner entre Dieu, l’homme et la terre. Ce psaule est tout indiqué pour exprimer cette idée. La colère de Dieu s’évanouit et fait place à son immense bonté. La paix succède à la folie et la gloire de Dieu règne à nouveau sur la terre. Das une image saisissante, le psalmiste personnifie les grandes vertus : « l’amour et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent ». Plus fort encore, c’est « la justice qui guide les pas de Dieu et qui lui indique le chemin à suivre », comme pour dire que Dieu lui-même est soumis à l’impératif de la justice. Ces quatre vertus sont énoncées deux par deux, car elles s’opposent souvent. Le sentiment d’amour peut parfois s’exprimer dans le mensonge et inversement la vérité poeut tuer l’amour. Quand l’amour et la vérité se rencontrent, l’harmonie est parfaite. Il en est de même pour la justice et la paix. Parfois, à force de vouloir la paix à tout prix, on est amené à renoncer à la justice. Inversement, à vouloir une justice trop rigoureuse et implacable, on finit par perdre de vue la paix. Il faut donc qu’il y ait alliance entre la paix et la justice ; elles doivent finir par s’embrasser ! – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Evidemment, notre présentateur connaît l’hébreu, mais la traduction française de ses pas traceront le chemin n’induit pas forcément que le chemin soitt celui de Dieu, donc un Dieu soumis à une vertu. Je comprends autrement : le chemin est trracé pour nous, et Dieu se confond avec la justice, il est justice. – Justice & Paix, nom d’un dicastère, longtemps dirigé par le cardinal Etchegaray. – Cette notion d’harmonie me semble païenne : elle est grecque, platonicienne, hédoniste, c’est une esthétique. Il me semble que le christianisme, au moins dans sa version catholique, ne l’instrumente guère. La beauté y est plus fréquemment évoquée, mais avec peur. On s’en tire avec le kalos kagathos.
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