samedi 31 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 31 décembre 2011

Samedi 31 Décembre 2011

Prier… les hommes, les femmes, les pays, notre époque… souffrances, bêtises et parfois sourire. Fraternité des enfances qui reviennent au seuil du troisième âge. Misère et magnificence, corps et âmes. [1] Celui qui est saint vous a consacrés par l’oinction et ainsi vous avez tous la connaissance (l’ambition d’Eve, du premier homme, de notre époque, le dire de Gagarine, les écrits de nos Nobel agnostiques, cette sorte de cri fraternel de mon si cher Jean-Marcel Jeanneney, il y a deux ans, à propos de la suite, de la vie éternelle : on ne sait pas) Je ne vous dis pas que vous ignorez la vérité, mais je vous dis : « Vous la connaissez », et la vérité ne produit aucun mensonge. Parabole de la politique, notamment chez nous, dès ce soir et pour les six mois à venir. Commandement pour ma vie, regard, comportement, conversion. Les arbres des forêts dansent de joie, devant la face du Seigneur, car il vient, car il vient pour juger la terre. [2] Le « jugement » tel qu’il est présenté dans les religions monothéistes ou les images et idées que nous en développons, est en réalité une fête, l’accueil et le crible de Dieu, qui nous connaître, nous aime. En vérité. La vérité unique est celle de Dieu, est Dieu-même. Dont nous sommes les enfants, frères d’adoption de son Fils. A tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de poouvoir devenir enfants de Dieu. Et tous les croyants emportent – comme le Christ les emportent – ceux qui ne croient pas ou disent ne pas croire, gerbe du salut, procession de tous à égalité et au premier rang pour la vie éternelle, la réconciliation, la création reprise et aboutie. Joie au ciel ! Exulte la terre ! Et à travers tout aujourd’hui, hier et demain, la confiance que nous recevons, que je reçois : espérance surnaturelle et si humaine. Communion avec tous. Amen. Celles et ceux que je connais et aime, qui m’aiment, et les innombrables que je ne connais pas mais aimerais s’il m’était donné de les rencontrer et connaître selon leur visage devant Dieu et aux instants de leur naissance et de leur mort. Bonne route aujourd’hui et pour l’an prochain. Je me le souhaite, le souhaite à tous. Et j’y crois.

matin

Claude Guéant, faisant la pige à Henri Guaino et à Alain Minc, comme porte-parole ou clown du président-candidat… se dit certain, donc, de la candidature de Nicolas Sarkozy.

fin d’après-midi

Curiosité et non plus attente ou espérance. Que va pouvoir nous dire le président en exercice, dont il est répandu que sa candidature ne sera annoncée qu’à la fin de l’hiver, donc le 21 Mars ? Et comment sera-t-il réélu : que faudra-t-il admirer son entregent, qui se sera révélé extraordinaire car avec un tel bilan pratique pour le commun et une telle dénégation de tout ce qui est les valeurs françaises et notre identité au vrai sens du terme, il devrait être battu, sans compter le désaveu constant que lui infligent depuis le printemps de 2008 entre les deux tiers et les trois quarts des Français ? ou la tolérance de ceux–ci ? Proprement extra-ordinaires…

Réalité… malgré les sondages, les mesures, les avancées ( ?) de la science politique… on sait de moins en moins, qu’on soit quelqu’un ou qu’on soit du troupeau, on sait de moins en moins l’état réel de l’opinion publique, lequel – difficulté supplémentaire pour les devins ou les sciences exactes – ne donne pas forcément les intentions de vote.

19 heures 59 + 60.000 gendarmes et pompiers, selon l’annonce du ministre de l’Intérieur, pour cette nuit : cité mais pas montré. Drapeau tricolore, début de l’hymne national.

Vœux de Monsieur le Président de la République. La tête inclinée, le teint orange, pas de jeux de mains, elles sont cachées, pas de décor non plus, qu le visage et les épaules… tenue vestimentaire de croque-mort, cravate et costume noirs, chemise blanche…. L’économie mondiale au bord de l’effondrement, je ne vous ai jamais caché la vérité … trente années de désordre planétaire, crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale… elle n’est pas terminée. Je sais que la vie de beaucoup d’entre vous est déjà difficile, vous finissez l’année plus inquiets pour vous et pour vos enfants. Nous devons, nous pouvons garder confiance. La France a tenu et elle a résisté. Si elle a réussi jusqu’à présent à conjurer le doute : le sang-froid dont vous faites preuve depuis trois ans, nos institutions, les réformes depuis … la réforme des retraites et les économies… dans ces épreuves, la France a su sauvegarder l’essentiel… hommage à tous ceux et toutes celles qui par leur travail ont réussi… Lucides et courageux… l’année de tous les risques, toutes les difféicultés… différer les choix parce qu’ils sont difficiles est la pire des oiptions. En 2012, le destin de la France peut encore basculer. Unis avec nos partenaires européens, conviction que nous pouvons faire face. Nous ne pouvons ignorer ce nouveau monde. Dans cinq mois… d’ici là je dois continuer à agir. L’histoire des années à veniris’écrit maintenant. J’écouterai les propositions de chacun et avant la fin du mois de Janvier… La crise est grave, les décisions doivent être à la mesure de… ce ne sont ni les marchés ni les agences qui feront la politique de lka France… choisir comme nous l’avons fait jusqu’à présent la voie des réformes structurelles plutôt que des réactions à chaud qui augmentent le désordre. Travailler en priorité pour la compétivité, la réindustrialisation. Capacité à donner à chacun leur place dans la nation. Changer notre regard sur le chômage, formation des chômeurs est notre priorité. Former et pas seulement indemniser. Financement de notre protection sociale ne peut plus reposer sur le travail, faire contribuer financièrement nos importations. Ce sujet est au cœur de tous les débats. J’écouterai les propoisitions et nous déciderons. Vous avez été choqué par la finance, la faire participer : question d’efficacité et de morale. Mon devoir est de faire face et de vous protéger. J’assumerai jusqu’au bout et en totalité les lourdes responsabilités que vous m’avez confiées. J’appelle tous les décideurs de l’économie… tous les acteurs du servicve public… j’ai confiance dans les forces de la France, je suis certain du chemin…

20 heures 20 + Texte banal mais confirmant le personnage. Ni le gouvernement ni le Parlement ne font partie du processus. Le président consent à écouter, pas davantage, et pourquoi attendre le 18 Janvier, les concertations et boîtes à idées auraient pu être mises en œuvre depuis des semaines.. L’ambition d’un consensus politique et social n’est pas évoquée, elle n’effleure pas les esprits à l’Elysée. Toutes les voies évoquées pour le salut échappent à la décision nationale ou gouvernementale : le protectionnisme, la taxation des transactions financières notamment. Former les chômeurs alors qu’il n’y a précisément pas de travail (formule de Marine Le Pen il y a deux ans), c’est se moquer, c’est mépriser les formations acquises et mises en œuvre souvent à longueur déjà d’une vie professionnelle. L’Europe n’est pas mentionnée dans la perspective d’un nouveau traité et en refonte de ses institutions, il ne s’agit que de partenaires ; l’euro., le mot n’est pas même prononcé. Absents du discours présidentiel, les deux cibles habituelles : les immigrés, l’opposition socialiste. – Le total est plat, le nez sur la copie, elle-même rédigée sans goût. Sous l’apparente impassibilité du débiteur, il y a le vide. Cela présage la campagne elle-même : le débat sera sur la force d’inertie. Reconduire le sortant ? ou pas. Un sortant qui ne changera pas de posture et qui est tout, sauf un imaginatif.


[1] - 1ère lettre de Jean II 18 à 21 ; psaume XCVI ; prologue de l’évangile de saint Jean I 1 à 18

[2] - Si à la suite d’Israël, incitées par lui, les nations proclament le règne de Dieu, alors le monde connaîtrait la félicité éternelle, grâce à la justice et à la droiture. « Les cieux se réjouiront, la terre exultera, la mer mugira ». Ce sera l’ère messianique où on entonnera un chant nouveau.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Israël missionnaire ? la Palestine et les Palestiniens… l’Eglise ? missionnaire ? proclamer quoi ? devant la mort, la souffrance et nos propres actions d’illégitimité et de mépris ?

vendredi 30 décembre 2011

mercredi 28 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 28 décembre 2011

Mercredi 28 Décembre 2011

Prier… Calme et silence du jour commencé. Une autre totalité, apparemment selon le lieu et le moment, tous deux si familiers pour moi dans l’habitude que j’en ai, mais en profondeur c’est la vie entière, celle qui m’est donnée, qui m’accueille à cet instant. Le massacre des saints Innocents… innocents, sûrement. Ces formes de génocide (aujourd’hui en quelques années, combien le mot a été galvaudé, il me semble n’avoir valu, hors la shoah par le double caractère de la préméditation et de l’organisation minutieuse, qu’en Arménie, sans doute, en Ruanda, en Tchétchénie, mais le plus accablant a sans doute été ce qui fut perpétré envers les Amérindiens par les Espagnols puis les Anglo-Saxons, et aussi cette forme encore plus odieuse parce que mercantile qu’a été la traite… mais j’en oublie… l’affreux… on pourrait aujourd’hui sans « décréter » une fête ou une commémoration de plus, y penser… j’y pense : nos péchés collectifs encore maintenant). Dans une grande fureur, il envoya tuer tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages. L’aveuglement d’une passion complexe, la peur, la haine, le plan qui échoue, chacun des deux Testaments – la Bible chrétienne – est actuel. La place de l’Egypte dans l’histoire du monde et dans l’histoire du salut, au moins pour ce tiers du globe, puisque l’Amérique et l’Asie à partir de l’Indus ont évolué factuellement, culturellement et spirituellement hors de cet axe. Sollicitude divine, l’ange guide étape par étape le père adoptif et nourricier de l’enfant Jésus. Le filet s’est rompu, nous avons échappé . Jean en donne moins la théologie qu’une leçon de conduite toute pratique et simple : si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui.

Une étude des Echos : 100.000 emplois industriels, dont 30.000 dans l’automobile, détruits en deux ans, et plus de quatre cent usines fermées.

mardi 27 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 27 décembre 2011

Mardi 27 Décembre 2011

Etrange sensation. Je suis tombé de sommeil hier soir à ce clavier, m’étant installé à côté du poële pour avoir plus chaud, et me suis mis au lit bien avant ma chère femme, et même notre fille – venue m’éveiller et me lire la suite de l’histoire David poursuivi par Saül. Mais j’avais tenu tant bien que mal le journal de l’après-mdi, et il ne m’en est rien resté tant j’étais fatigué : sauvegarde ? . Je le restitue comme je peux ci-dessus, restant ébloui par l’expérience plus encore que par ce qui en fut l’objet ou en provoqua la prise de conscience, cette adolescente qui me parut parfaite dans ses imperfections parce que ces imperfections l’individualisaient, la situaient par rapport à moi et à ce que j’aime ou désire voir, sinon – mentalement – prendre. Logique enfin de la perfection telle que nous avons reconnu ou décidé de l’avoir aperçue-rencontrée, de sa silhouette, du léger balancement des hanches et des reins, du vaporeux ou presque des fesses quand elle quitta les bassins et que je la voyais s’éloigner vers les douches et vestiaires, puis un peu plus tard, enveloppée d’une serviette, justement rose, rimant avec la couleur de sa peau et ce qu’avait été son maillot de bains deux pièces orangé et rose… elle avait certainement remarqué qu’à plusieurs reprises, je l’avais regardée puisque, dans le hall, rejoignant Marguerite à la console de jeux, elle me dévisagea silencieuse, de loin, presque pelotonnée sur une chaise avec des adultes sans doute ses parents et un enfant plus jeune. Privilège aujourd’hui de ma vie et de la grâce, simple expérience de la beauté humaine sans la morsure que les circonstances ou moi-même m’auraient infligée autrefois : le désir, la prédation, l’inassouvissement, l’occupation et la laideur anxieuse de moi-même. Hier et aujourd’hui, c’est seulement l’admiration et puis le vœu que cette passagère entrevue sur le chemin de la vie ne soit pas handicapée par le pouvoir que donne la beauté et qui n’est pas notre totalité. – Histoire aussi de cet homme jeune, au beau regard, tenue grise de travail à la couleur uniforme des tuyaux et de la citerne, absorbé devant son énborme semi-remorque, livrant le carburant tandis que je fais modestement le plein et que Marguerite me demande pourquoi il faut retenir le numéro de la pompe. L’histoire se dit vite, imprimeur de profession, peut-être une vingtaine d’années employé en usine, la camaraderie et ce travail créatif. Rachat de toutes les typographies de la région par Ouest-France, le journal modèle et bien-pensant s’il en est, rentable aussi. Banquet de fin d’année offert par la direction, et au dessert : vous êtes tous virés. Il a passé le permis poids lourd, douze heures d’affilée, quatre jours par semaine. Il guette autant un autre emploi que la révolte – en France – qui ne vient pas. Ce n’est plus possible que cela dure et ce serait reconduit ? Je lui ai demandé son prénom pour penser à lui : Marc. Sa fatigue morale. Et votre femme, comment a-t-elle pris cela. Il ne m’a pas répondu.


Prier…ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu, ce que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie
[1]. Observation que je me faisais hier, sans lien apparent avec quoi que ce soit, le Christ valide l’Ancien Testament… sans la venue du Christ, l’Ancien Testament, l’alliance de Dieu avec son peuple est douteuse, elle est d’expérience humaine, elle n’est pas factuelle. Avec Lui, la promesse se réalise et donc tout ce qui avait été dit avant Lui était bien vrai. Plus qu’une intuition, un désir et une conviction. Vie spirituelle, vie tout court par attraction de Dieu. L’aimer tel qu’Il se donne à nous, à moi. Aucun autre « motif » que Lui-même, du genre perfection, rite, transmission, logique de la foi, salut éternel ou gratifications intimes en accomptes, la joie, la récompense… non ! seulement Lui, Dieu. Dieu pour Dieu. Pas même son attrait tel qu’Il nous le fait sentir ou tel qu’intellectuellement nous pouvons le développer. Non toute notre liberté à L’aimer, alors qu’il est incommensurable. Seul chemin possible, celui dit par Jean : Jésus. D’aboutissement s’il est possible qu’en vie éternelle, d’ici là tâtons et prière. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusques là, un homme attachant, mystérieux mais présent : On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. Trois ans de formation des disciples et de ministère public, de prédication des foules et d’intimité : résultat, sollicitude, chagrin, cécité. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. L’Incarnation qui n’a de preuve que la Résurrection. Je mets des majuscules, m’agenouille, prie avec mes aimées et avec les rencontres d’hier, tandis que la nuit – sur notre terre et à cette heure – reste entière, avec les constellations inhabituelles d’avant le lever du jour. Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire. Sans doute… mais moi, nous… Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie. Ce sont notre misère, ma finitude et notre analogie de précarité et de morbidité qui nous donnent la nécessaire simplicité sans laquelle il n’y a pas de regard [2].

matin

Plein accord avec Philippe Poutou, que je n’avais jamais entendu et que je ne visualise pas du tout. Aucun résultat sans lutte sociale. Les gens de ce gouvernement, langage du mépris social. Alternative, servir les riches, ou servir la majorité. Il ne dit pas les pauvres. Priorité, faire évacuer Sarkozy et sa bande, mais Hollande n’est pas une solution, il respecte l’ordre existant. Choix entre dette et salaires ? Il répond avec justesse, annuler la date, faire un audit pour savoir où passe cet argent pour les intérêts. Trois cent dix signatures, pressions sur les « petits » maires, iniquité de la loi (il ne la détaille pas… pour moi, ce n’est pas le nombre de signatures qui est rédhibotoire, sur quelques 90.000 parrains putatifs, il peut se trouver, c’est la publicité de ces signatures qui tient en respect les élus).

Le chômage à 10%, touchant particulièrement les jeunes et les seniors. A mesure que grandit l’espérance de vie, le temps au travail et de pleine rémunération diminue. Xavier Bertrand – consolation pour tous – prend acte du mauvais chiffre pour le septième mois consécutif. Devedjian désigne l’Etat le plus menaçant pour son environnement : la Turquie… Syrie, à l’arrivée de la mission de la Ligue des Etats arabes, on déplace les pancartes de villages pour que les suspects soient du coup impeccables, Près de quarante mille détenus politiques ont été transférés par l’armée, et les chars ont évacué Omsk. Témoignage d’un nommé Bouriane, président du Conseil national syrien : enfin, un Syrien parfaitement francophone. Evidence : le mettre en valeur et le soutenir.

Une proposition de loi – jusqu’il y a peu, c’étaient des pistes qu’indiquait le gouvernement ou l’un ou l’autre de ses membres, maintenant ce sont des gens de la base – pour le service minimum dans le transport aérien. Casser le droit de grève et surtout le délégitimer. Le public ne se rend pas compte qu’on tronçonne la population pour empêcher jusqu’à la moindre lueur de conscience solidaire. Ainsi continue de s’appesantir le système qui nous domine et pourtant fait fiasco vis-à-vis de ses propres règles, sauf enrichissement clandestin…


après-midi

Xavier Bertrand, le sosie de Roehm, si on lui met la petite casquette à bride sous le menton bouffi et mal rasé, donne le thème du « sommet social organisé par Nicolas Sarkozy » avec les partenaires sociaux, prévu pour le 14 Janvier prochain (un samedi ?) : un pacte compétivité-emploi, consistant : la boucle sera bouclé, y compris le refrain anti-35 heures depuis 1997… à travailler moins en gagnant moins, soit le troc de trente heures hebdomadaires contre le maintien de l’emploi. Je ne comprenais pas que les syndicats acceptent encore un rendez-vous avec le président sortant et cautionnent ainsi le candidat… la réaction est unanime, impossible de s’engager dans cette logique qui ne garantit rien sauf la diminution des salaires. Si Sarkozy est réélu, ce qui – aujourd’hui – me paraît probable puisque l’écart diminue de jour en jour entre Hollande et lui, et augmente avec Le Pen junior, quel plébiscite pour cette politique, ce cynisme, ce comportement… La France se sera vidée d’elle-même, aura déserté aussi bien de son image dans le monde que de toute sa manière d’être ou ses tentatives d’être vis-à-vis de ceux qui sont d’elle. Les Français…


Le chef de la mission arabe en Syrie rentre d’Homsk à Damas, publiant que les deux parties ont fait preuve de bonne volonté, il n’a donc rien entendu des 70.000 manifestants, soit près de 10% de la population de cette grande ville…


Entretien du nouveau Premier ministre japonais à Pékin : sujet la Corée du nord. Pourquoi la Chine lâcherait-elle celle-ci, c’est un gage fort contre le Japon et contre les Etats-Unis.

[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8

[2] - Le roi de l’univers, vers qui convergent les hommages de toute la création et ceux d’Israel à partir de Sion, est présenté dans toute sa magnificence et sa gloire comme défenseur du droit et de la justice, devant qui le feu anéantit les impies, fait fondre les montaggnes et confond les idoles et tous ceux qui se réclament d’elles ! C’est à ce titre qu’il est roi et qu’il doit êtres ervi et adoré. Car, s’il est ce feu qui tue les impies et les idolâtres, il est en même temps cette lumière « ensemencée » pour les justes, pour tous ceux qui l’aiment et détestent le mal. Dans l’envolée poétique propre aux psaumes se trouve ici exprimée l’idée, si chère au judaïsme, selon laquelle Dieu ne peut être que l’ennemi du mal.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Observation plus que méritoire de notre commentateur, puisqu’il y a eu la shoah, et puisqu’il y a les exactions, pour ne pas écrire plus dur, d’Israël en tant qu’Etat vis-à-vis d’une population partageant avec les juifs de tous temps un même territoire et que ceux-ci depuis plus de soixante ans prétendent exclure ou au moins vassaliser.

mercredi 21 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 22 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 21 décembre 2011

Mercredi 21 Décembre 2011

Prier… cette aube, rien que de m’approcher de ce moment puis d’y entrer me rend toutes forces, alors que si souvent je m’éveille et me lève, tristes et déprimé, mécontent de moi-même et en impasse, mal au monde. Hier soir, mourir comme tous, chaque époque a son scenario, les épouvantables avec purgatoire même si ensuite on rejoint… l’inconnu de la souffrance physique ou psychologique à ces instants... solitude ? quel genre quand on s’en va… tout ce que je laisse inachevé et l’angoisse de l’avenir pour mes deux aimées. Et, « chrétiennement », si je m’étais trompé… en croyant, en attendant, en espérant… tout cela réduit en théorie quand me revient le souvenir, la leçon de l’Incarnation : oui, le Christ a été triste, l’âme triste à en mourir. Oui, le Christ a appréhendé la souffrance et la mort. Oui, le travail inachevé, les disciples inconsistants dont l’élite dot à quelques mètres de lui, incapable de l’entourer ou de communier… Oui, je suis frère d’adoption, fils d’adoptif. Oui… les textes d’hier, le grand début, l’Annonciation
[1] : voici le peuple de ceux qui le cherchent… qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? [2] Le psalmiste et ses commentateurs juif ou chrétien répondent par l’évocation d’une génération sainte. Isaïe et Luc répondent plus complètement en donnant le chef de cette génération, de ce peuple, le centre de ce cercle : voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu avec nous). Et comment ? l’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Soin particulier – physique – que Dieu prend de Marie et c’est ce soin, c’est cette prédilection qui fait la filiation divine du fruit de vos entrailles. La Trinité entière : l’Esprit Saint viendra sur toi… la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre… il sera appelé Fils de Dieu…mais la Trinité, la nature divine appellent la création, appelle l’humanité, ici représentée par Marie seule, en puissance de tout. Du Fils et de l’ensemble de la création rachetée, adoptée, appelée. Que pouvait-elle craindre ? car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Que doit-elle faire ? à quoi doit-elle consentir ? A rien. La question ne lui est pas posée. Tout est annonce, l’Annonciation, mais ce sont la personnalité et la liberté de Marie qui vont transformer une annonce, une pré-destination en question, précisément et parce cela meême qu’elle a la réponse, et veut absolument la donner. C’est Marie qui transforme l’annonce, l’Annonciation en un dialogue, c’est Marie qui souverainement, répond l’essentiel, c’est-à-dire ce qui est plus que les trois « actes » : foi, espérance et charité. Elle répond et c’est conclusif, elle valide l’ange, et pourrai-je dire… elle valide Dieu : voici la servante du Seigneur (c’est bien elle qui parle et qui définit son rôle dans la création et dans l’histoire du salut). Que tout se passe pour moi selon ta parole. Elle n’a pas encore la conscience que va lui donner une seconde saluation, celle de sa cousine, préludant au Magnificat et l’appelant, le provoquant. Que tout se passe pour moi, mais ce consentement et cet acte de foi disposent entièrement d’elle pour toute la suite, pour toute l’histoire… Dieu vient, comme convenu, comme annoncé mais c’est Marie qui le fait prévoir : que tout se passe… et nous l’annonce, avec l’ange pour témoin.

matin

Les Français, leurs « élites » politiques, le régime qu’ensemble les uns et els autres tolèrent. La grève des personnels de sécurité pour le contrôle des bagages dans les aéroports fait faire le bilan des privatisations de missions régaliennes de l’Etat : coûtrs supplémentaires, formations déficientes, aléas de négociations salariales ou sur les conditions de travail qui « loupent ». Le Premier minisre et le ministre d’Intérieur pour inaugurer dans un commissariat le doublement du nombre de videos-surveillance dans Paris et des salles d’analyse. C’est à Prague avant la chute du mur que j’avais vu pour la première fois ce système, avec comme dans les films de science-fiction, les cameras qui suivent et « bougent ». Il est acquis que tout a été fait pour « dévisser » Anne Lauvergeon, y compris l’espionnage de son mari par une officine privée. Légalité… détournement de fonds poublics pour payer l’officine… cohérence, puisque Lauvergeon a fait tous les voyages présidentiels afin de vanter le nucléaire français. Proglio était au Fouqet’s.

Sarkozy I cajolais Villepin et le pendait au cric de boucher. Sarkozy II cajole Bayrou en vue du second tour : présomptueux, c’est peut-être lui qui aura à réclamer à Bayrou (élu ?) quelque amnistie car Jacques Chirac avait beaucoup d’affaires, mais au demeurant bénigne, celles de la « sarkozie » sont énormes et avec morts d’hommes. Chirac était sans scrupule, Sarkozy est cynique, Chirac a détourné, Sarkozy… le canard laisse entendre que le président sortant réserverait une « grosse surprise » entre les … fêtes (et non les deux tours). La proportionnelle pour plaire à Bayrou. Ce me paraît peu probable ou alors d’une grande imbécillité. La proportionnelle fera un groupe Front national à l’Assemblée, c’est Marine Le Pen aura été ainsi cajolée, pas du tout les centristes, ou pas principalement. Et surtout fera le malheur de l’U.M.P. confirmant tous les soutiens du sortant que celui-ci est imprévisible et les sacrifiera si cela peut le faire réélire.

Rendez-vous avec un rhumatologue, méditation sur la politique « médicale » du gouvernement sortant, parabole valable pour toutes ses gestions : ne prévoit rien, gère mal, exécute des plans conçus il y a vingt ans, ministres catastrophiques, vg. Roselyne Bachelot.

Le précédent PDG de l’EDF à la tête d’une banque suisse. Notre crise est celle de ne plus secréter des élites.


[1] - Isaïe VII 10 à 16 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

[2] - Thomas d’Aquin traduit par « génération » au lieu de « peuple » et Claude Brahimi par « cercle »
A chaque jour de la semaine correspond un psaume exprimant la nature du jour en question, de même qu’à chaque événement du calendrier hébraïque (fête, deuil, naissance, jeûne) correspond un psaume particulier reflétant l’essence de l’événement. Le psaume du dimanche est le psaume 24, lu également dans d’autres circonsta,ces, en particulier à l’occasion de Roch hachana et Kippoure. Le talmud nous en donne la raison : Dieu a commencé de créer le monde ; le monde lui appartient, comme il rest dit au premier verset de ce psaume : « la terre et tout ce qu’elle contient appartient à Dieu ». A partir de là, on peut déuire que la subsistance des créatures dépend du bon vouloir de Dieu qui est fonctoion ders besoins et des mérites de l’homme. Ainsi, ce psaume a été choisi pour être récité à Roch hachana et Kippour car c’est au cours de ces solennirés que se décide la parnassa de chaque créature. Le dimanche étant le premier jour où l’homme entame sa semaine de travail, pour gagner sa nourriture, il est normal que celui-ci récite ce psaume. La providence divine est concrétisée par l’entrée de l’Arche Sainte dans le sanctuaire comme pour simuler l’entrée de Dieu dans le monde. Il faut que les portes du monde s’ouvrent pour laisser passer le Dieu des Armées, le Héros de guerre. Seuls peuvent alors l’accueillir les hommes « aux mains innocentes et au cœur pur » ! . – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Ce commentaire éveille le chrétien, la véritable entrée de Dieu dans le monde, pas une simulation, c’est bien l’Incarnation du Christ, mais la leçon juive, c’est ce sens particulier pour rendre concret chaque étape du calendrier humain alors que l’Eglsie fait opérer un mouvement inverse : au chrétien de s’adapter au temps liturgique. Nous avons fondamentalement à apprendre et à recevoir les uns des autres.
Ceux-ci sont toute la génération de ceux qui cherchent Dieu, et dont les mains sont innocentes… Il la décrit de deux manières : par son zèle, car elle ne cherche rien si ce n’est Dieu, même ne cette vie… Dans quel but ? afin de parvenir à sa vision… La montagne signifie ici la hauteur de la justice divine ou de sa majesté. La montagne est donc la hauteur de la majesté divine ou la sublimité du Christ, qui est appelé montagne… Qui donc montera au point qu’il arrive au Christ ou à Dieu ? les hommes saints qui dispoent dans leur cœur des degrés pour s’élever monteront, comme le dit le psalmiste. De même, qui pourra s’y tenir, là où c’est lui-même qui est le lieu saint, le lieu de la gloire ? . Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – pp. 288 et 287

lundi 19 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - lundi 19 décembre 2011

Mardi 20Décembre 2011

La femme, les femmes, rien de sui generis mais se vérifiant chez beaucoup de celles que j’ai rencontrées in vivo, de lecture, de prière car Marie l’est aussi, oui, maîtresses de vie plus par grâce et en fait par amour, que par nature. Sans doute, sont-elles plus perméables à Dieu quoique, souvent, l’exprimant très différemment de ce à quoi l’homme, moi en l’espèce, presque chaque jour, s’attend. Marguerite et ma femme, deux versions. Leçon répétée si souvent mais le présent est sans mémoire qui nous fait chaque fois tressaillir de bien plus que de joie : de vie. Les paysages intérieurs, si successifs, si oppressants quand – comme la nuée – on en est, de l’intérieur, enveloppés ou plutôt gonflés à se perdre ou éclater. De la déprime aux suggestions de la machinalité, quelque chose nous meut, souvent très concret, du manuel, un agencement dont le bon sens et les évidences ne frappent qu’ensuite : et l’on se trouve dans un autre paysage, porté, tranquille, allant. Encore un autre enseignement, c’est en les fixant au mur, faute de place pour les disposer comme toujours, que je m’aperçois que ces sortes de trémis en lianes ou herbes très fines d’Amazonie ont un envers tricolore de bruns, jaunes et noirs alors que les regardant toujours à l’endroit sans jamais les avoir retournées depuis 1986, je les croyais monocolores.Dernier quartier de lune, ciel couvert d’humidité, ni chouettes ni oiseaux, la nuit encore totale.
La joie de notre cœur vient de lui, notre confiance est dans son nom très saint [1]. Prier ainsi : nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier [2]. Ce n’est pas la prière qui me prépare à la vie, à l’accueil du jour, de ses devoirs, programmes et apparents hasards. C’est la nuit, notre endormissement, notre communion mutuelle, l’énième et toujours nouvelle reconnaissance de nos personnalités, de nos chemins et de nos rencontres qui nous prépare humainement à la prière et nous fait avancer vers elle et son moment. Et comme si souvent ce que j’ai vécu est retrouvé dans les textes du matin. Montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce, et ton visage est beau. Réponse du bien-aimé qui vient ! à la colombe, blottie dans le rocher, cachée dans la falaise, gangue de la vie, course de l’amour, certitude d’une consécration mutuelle, d’une alliance, préparation ultime de notre fille à « sa » première communion : ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour. Combien souvent et comme beaucoup de nous, et moi parfois, nous nous croyons, je me crois agtessés par les circonstanes, par autrui, lui-même mû par le système et les malfaçons de nos agencements de vie ensemble : société, économie, politique. La réalité est qu’en-deçà ou au-delà de ces agressions, il y a l’initiative dont nous sommes le sujet, la venue d’autrui, la présence extérieure qui me révèle la vie et la capacité de bonheur en moi. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Elle a entendu avant de voir. Alors, Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint. Cette plénitude d’être est plénitude d’habitation : je suis habité pas par mon ronron… Le roi d’Israël, le Seigneur est en toi : tu n’as plus à craindre le malheur. … Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Réponse de la foi, en toute certitude. Cette très jeune cousine, cette enfant encore, une femme mûre, enceinte contre toute prévision et possibilité, en a discerné, contemplé le secret, la destinée, la vérité. Les deux parentes vont partager les derniers mois de l’une et les premiers de l’autre. Le Magnificat, qui vient, est une réponse de la cadette à l’aînée et d’une conscience de soi, qui est reconnaissance de l’œuvre divine, chantera une récapitulation de l’Histoire. Mon bien-aimé a parlé, il m’a dit : « Lève-toi, mon amie, viens, ma toute belle. Car voici que l’hiver a passé. Ainsi soit-il.
Cherchant le psaume dans son commentaire rabbinique, je m’aperçois que j’ai anticipé d’un jour ma lecture, je conserve l’inversion pour mes co-parcourants et prendrai demain ceux d’aujourd’hui. Je ne compile pas, je ne commente pas, je n’ai pas en vue une publication ou une diffsuion, je vis, et suis parfois reçu dans ce cadre qu’est la prière. Je propose en partage, ce n’est que proposition et je comprends davantage ceux qui refusent de me lire que ceux qui y viennent selon leur propre…

fin d’après-midi

Evidemment, la coincidence des nécrologies : Vaclav Havel, l’héroïsme par l’art tel que la politique l’appelle, les circonstances tchécoslovaques faisant d’ailleurs de ce pays (dont je regrette et dont il faut regretter la partition) un exemple historique de la responsabilité collective en Europe depuis deux siècles (l’erreur de François Joseph de n’avoir pas voulu une « triple monarchie » au lieu du seul compromis de 1867 avec la Hongrie, ce qu’allait réparer François Ferdinand… notre lâchage à Munich en 1938… la contagion en pire et en meilleur des changements de 1948 et de 1968) et une évolution plus maîtrisée collectivement pour changer de régime en 1991 qu’ensuite dans des éphémérides intérieurs médiocres. La dynastie des tyrans en Corée du nord, l’appétence héréditaire des conservateurs : Gabon, Togo, Sénégal, Egyte, Tunisie, Syrie… mais aussi dans la vie politique française, une hérédité qui n’est pas nobiliaire et qui n’engendre pas une tradition de devoir et de dévouement… on profite en politique comme au cinéma et dans certains médias d’un nom « déjà fait ».

Le pouvoir égyptien se confirme : il a eu ses génies de charisme ou d’intelligence, Nasser et Sadate. Depuis vendredi, les manifestants d’Al Tahir traités comme ceux de Syrie. Belle chose. Ne reste que la Tunisie, et – jugement suspendu – le processus au Maroc (un « islamiste de Sa Majesté » ou un véritable élu politique, comme Premier ministre).

Le gâchis, lamentable. Strauss-Kahn qui devrait faire retraite, puis posément préparer un ou deux livres : l’international et la France à publier selon les résultats de 2012, va en Chine, grassement payé sans doute, et compare la zone euro à la Méduse (qu’il ne nomme pas faute de culture générale), fait la propagande de l’anglophonie et daube le couple franco-allemand avec justesse, mais cela ne se dit pas, surtout à l’étranger, surtout chez notre principal adversaire du moment. Montebourg n’est pas meilleur, il pouvait être un des principaux du prochain cours, il aura le destin – gâché par méchanceté d’âme plus encore que par ambition – de Mélenchon.

François Fillon réenfonce le clou – avec de bons arguments – pour le nucléaire. Mais quelle est la légitimité du pouvoir actuel, à si brève échéance de son renouvellement ? et tout propos, comme tout voyage en province du président sortant sont évidemment des banderoles électorales, des mises en scène, telles qu’elles vont être comptabilisées en temps de parole et en frais de campagne.
[1] - Le psaume 33 célèbre Dieu en tant qu’être providentiel pour m’humanité entière et pour Israël en particulier. A travers les 22 versets du psaume correspondant aux 22 lettres de l’alphabet, le poète montre que cette providence se manifeste selon sept principes : 1 – justice et droit (verset 5), 2 – création du monde (verset 6), 3 – la parole divine se réalise toujours (verset 11), 4 – élection d’Israël (verset 12), 5 – Dieu connaît tous les hommes (verset 13), 6 – mensonge, que la force humaine (verset 17), 7 – Dieu sauve (verset 9). Sforna (Obadia ben Yakov Sforno, exégète et physicien italien 1470-1550) souligne que Dieu a bien créé l’homme à son image, de telle sorte que toute l’expèce humaine soit spontanément encline à l’adoration de Dieu, mais que l’idolâtrie a étouffé cette tendance. C’est pour remédier à cette tendance que Dieu a choisi le peuple d’Israël et lui a confié la mission de ramener l’humanité au monothéisme ; c’est donc tout naturellement à travers Israël que se manifeste la providence divine. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.
Si quelques maux nous sont envoyés par Dieu, nous les supportons avec patience : Vous avez appris la patience de Job ». Semblablement, nous sommes dans l’attente de ses promesses. Il attend donc celui qui punit et celui qui promet. Et il y a une double raison à cela. L’une est dîe à l’expérience des bienfaits passés ; mais l’autre est dûe à l’espérance des bienfaits futurs. L’expérience des bienfaits est ans l’élévation aux biens. De même, dans la protection des maux. Mais nous espértons la joie future, cest-à-dire sans sa vision. Rt cette joie est ici-bas imparfaite, mais là, c’est—dire dans la Patrie, elle est parfaite. Et cela parce qu’ « en son saint nom, nous avons espéré ». Son saint nom est le nom de sa miésricorde, ce qui revient à dire, nous nous réjouirons dans sa bonté, ou dans sa miséricorde, et non dans nos mérites. – Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 397

[2] - Cantique des Cantiques II 8 à 14 ; Sophonie III 14 à 18 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc I 39 à 45

dimanche 18 décembre 2011

jeudi 15 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 15 décembre 2011

Jeudi 1er Décembre 2011


Prier…- Seigneur, nous ne pourrons jamais t’offrir que les biens venus de toi… justesse psychologique de cette « prière sur les offrandes », parabole de notre fille et des cadeaux qu’elle confectionne et nous offre, spontanément, par surprise comme un baiser fugitif signifiant plus que tout. Et cependant c’est bien d’elle que vient le présent, que viennent les idées et la réalisation. Nous ne sommes pas rien devant Dieu : ce qu’Il a voulu et souhaite le plus, c’est que nous existions et le summum de l’existence, c’est la liberté, notre liberté, et le summum de notre identité, de notre accomplissement, c’est bien de participer à Dieu…[1] Mouvement tenant à la faute originelle, changement du plan de Dieu, le paradis était-il cette vie éternelle à laquelle nous sommes promis : felix culpa qui introduisit peut-être la mort, mais aussi le temps et le mouvement, la conscience de soi, la liberté cause et effet d’elle-même : spéculations ? Et j’ai crié vers toi, j’ai supplié mon Dieu. Tu as changé mon deuil en danse[2] avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie [3]. Ce qui n’est pas, pour notre psaume du jour, proposé mais que je vois en prenant le commentaire rabbinique… (verset 7) Et moi qui pensais, dans ma tranquillité, que je ne vacillerai jamais. Une chouette m’avertit de la levée du jour : avec le soir, viennent les larmes, mais au matin les cris de joie. Ce n’en est pas l’heure, le plus beau moment du cœur, c’est son silence quand il sait tout, c’est-à-dire quand nous recevons cette certitude d’aimer et d’être aimés, matériellement, psychiquement nus peut-être, mais au bon endroit de notre vie. Et plus je l’applique à « scruter » les Ecritures, ainsi ce psaume, à la lumière du rabbin et à celle du « docteur angélique », plus je me rends compte que je n’ai jamais été qu’au seuil ou à l’avant-seuil de la prière, c’est-à-dire d’une demande sérieuse, prenant toute ma vie, dans la conscience que j’ai qu’elle n’a pas encore commencé selon toute la possibilité que Dieu m’offre d’aller à Lui. Alors qu’êtes-vous allés voir ? … Parmi les homme, aucun n’est plus grand que Jean, et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Jésus traite le Baptiste selon Lui-même, c’est-à-dire selon le plan de Dieu et le rôle que chacun y reçoit. C‘est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. Dieu préparé par l’homme… le christianisme dit cette proximité mutuelle, cette atteinte mutuelle, c’est surtout une religion en trois D – comme on dit aujourd’hui du cinéma – elle a mémoire des prophètes et attente d’un retour, de la vie éternelle qui s’ensuit, mais elle est au présent accomplissement minutieux, libre, jubilatoire et infiniment douloureux parfois (la mort, davantage que la nôtre celle de ceux auxquels nous sommes si attachés). Eclate en cris de joie et d’allégresse, toi qui n’as pas éprouvé les douleurs de l‘enfantement ! Car la femme abandonnée aura plus d’enfants que celle qui a son mari. Elargis l’espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets. Car ta descendance va éclater dans toutes les directions. … Mon amour pour toi ne changera pas et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, a déclaré le Seigneur, dans sa tendresse pour toi. Ainsi soit-il.

matin

Donnedieu de Vabres relâché après trente-six heures d’interrogatoire. Philippe de Maistre en garde à vue à Bordeaux. Décision en fin de matinée dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Pour Kiejman, tout cela est bien loin et, quoiqu’il demande à être traité comme tous les Français, Jacques Chirac n’est pas comme tous les Français.

début d’après-midi

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Thursday, December 15, 2011 4:27 PM
Subject:
verdict dans l'affaire dite des emplois fictifs de Paris

Chère députée, cher député, peut-être l'un ou l'autre point de cette présente adresse au Premier ministre rencontrera votre propre pensée.

Sentiments déférents et attentifs.


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Franck Robine - Matignon
Cc:
Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Sent: Thursday, December 15, 2011 3:19 PM
Subject:
verdict dans l'affaire dite des emplois fictifs de Paris - à l'attention de Monsieur le Premier Ministre, à vos bons soins

Cher Monsieur le Premier Ministre,

vous auriez dû demeurer fidèle à l'habitude que vous évoquez, de ne pas commenter les décisions de justice.

Celle condamnant Jacques Chirac au maximum de la peine, mais - par déférence pour l'âge, l'état de santé et les anciennes fonctions du condamné - avec sursis, est manifestement un signal dont la France et la vie politique avaient grand besoin. Pas d'immunité, sauf celles prévues par la loi. Indépendance de la justice alors que le parquet, évidemment sur instructions, avait demandé la relaxe générale. Ces cinq dernières années - ou quatre et demi - ont mis en cause toutes les grandes structures de notre Etat. Voilà qui montre qu'elles restent en place, elles ont seulement hiberné : le printemps reste possible.

Je ne suis pas votre argumentation :
1° l'ancienneté des faits ne tient qu'à l'amnistie provisoire ou à la suspension des délais de prescription établies par une législation sur mesure, consentie d'abord par le Conseil constitutionnel puis la Cour de cassation. La République depuis 1871 n'avait jamais eu besoin de ce statut pénal du président de la République, il a fallu "attendre" Jacques Chirac.
2° la relation du président puis de l'ancien président avec les Français... certainement et un temps, je l'ai moi-même expérimenté et éprouvé, la chaleur, la jovialité généreuse, mais un art consommé pour conserver une image même quand celle-ci devenait controuvée (je l'ai moi-même tristement et même dramatiquement éprouvé). "Il a su rassembler et protéger". Rassembler en 2002 ? il n'y a été pour rien et il doit tout à son adversaire d'alors. Pour ma part, convaincu que Le Pen serait incapable d'avoir jamais une majorité parlementaire, je n'ai vu aucun risque à voter blanc (vote que nous persistons à ne pas distinguer du nul, et à ne pas rendre efficace en établissant un quorum dans n'importe scrutin public, faute duquel le vote ne peut-être retenu). Protection de quoi ? sur l'Irak, il y a à dire, c'est-à-dire à approfondir.
Je crois au contraire que la relation est biaisée, que les médias et la "classe politique" font du "people" et de la diversion, sans donner l'exemple d'un examen équitable de ce qu'a apporté Jacques Chirac à la France et à l'exercice de la politique chez nous. Il a introduit la haine dans notre politique contemporaine ad personam, pas seulement pour le combat d'idées : il a grandi en développant et faisant développer la haine contre le président de la République qui l'avait fait Premier ministre, Valéry Giscard d'Estaing. Puis François Mitterrand et il a éduqué à la haine puisque votre alliance avec Nicolas Sarkozy, cela saute aux yeux en lisant chacun de vos livres publiés avant l'élection présidentielle de 2007, s'est fondée sur la haine vis-à-vis... de Jacques Chirac. Rassembler et protéger, précisément le "slogan" de campagne du président sortant.

Ne convient-il pas de tirer les conséquences, pas tant de cette décision, que de l'argument, le vôtre et celui de M° Georges Kiejman, pour lequel j'ai par ailleurs amitié et estime (dans l'affaire il n'est qu'habile et sert son client). Si les faits sont si anciens qu'il vaut mieux tout oublier - argument de Mme Morano pour l'affaire Karachi - alors, il faut supprimer ce statut pénal d'exception et rendre passible de la justice de droit commun, le président de la République pour tout acte de droit commun, quelle que soit l'époque où les faits ont été commis : ces suspensions de délai ridiculisent en effet ou au moins compliquent l'instruction, puis le procès. Seuls doivent être passibles d'une procédure d'exception, les actes attachés à l'exercice de la si haute fonction, et la Constitution prévoit comment en traiter.

Enfin, mais cela ne regarde que lui... Jacques Chirac s'il ne pouvait personnellement suivre son procès, ne peut demeurer au Conseil constitutionnel, a fortiori y opiner.

On peut aimer le pécheur... Dieu le fait bien. Jacques Chirac par sa longévité dans la politique, par son style et son parler pas antipathiques, a fait partie de la vie de beaucoup de Français. J'ai eu, pour ma part, une relation très personnelle avec Jacques Chirac à l'automne de 1980 et jusqu'au printemps de 1981. J'ai correspondu ensuite souvent avec lui : pas seulement des adresses vers lui mais des réponses de sa part. Les choses ont changé quand il est arrivé à l'Elysée. De son fait ou de celui de son secrétaire général, soucieux qu'il n'y ait personne que lui-même... et que quelque proximité ne s'établisse, malgré la divergence d'opinions sur la plupart des affaires en cours. Je garde donc affection pour Jacques Chirac, mais au total, même si son patriotisme est indiscutable, il n'a pas servi la politique qu'il a au contraire maléfiquement structurée. Un nouveau débat entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand aurait été plus utile que sa propre candidature en 1988. Et s'il fallait battre François Mitterrand ou lui succéder - ce qui n'était pas du tout mon voeu, au contraire - le plus bénéfique pour la France aurait été Raymond Barre, dont je regrette qu'ensuite, ou Mitterrand ne se représentant pas, il n'ait pas été à notre tête. De même eût-il été très intéressant que Jacques Delors soit candidat et élu en 1995.

En sus de sa manière de faire carrière - pas belle et moins marquée par la fidélité qu'il n'a su le faire croire -, Jacqes Chirac a accepté le quinquennat, désastre pour nos institutions totalement déviées. L'abolition du service dit militaire s'est révélée elle aussi une erreur très grave. Ne pas avoir démissionné au soir du referendum sur le projet de Constitution européenne, c'est un exemple d'ignorance du legs gaullien et de ce qu'est la démocratie (déjà il l'avait montré en étant désapprouvé par les électeurs en juin 1997 après qu'il eut signé - lui seul - la dissolution de l'Assemblée). En 2005, surtout s'il n'était plus sûr de sa santé, il avait l'occasion de partir en suivant de Gaulle et en devenant rétrospectivement un grand Européen.... Quant à la mondialisation, il a prophétisé qu'elle serait une chance pour la France.

Voilà, tout cela est bien triste, comme la cascade d'affaires - celles concernant le Parti socialiste n'étant pas à l'échelle de la "droite", puisqu'il ne s'agit que de ses fédérations, et pas du tout du recel et de l'abus des prérogatives de l'Etat - et comme le climat de haine qui semble inspirer l'U.M.P. pour cette campagne, comme si cela devait la dispenser, croit-elle, de parler du bilan et des projets de son candidat.

Veuillez agréer l'expression de mes sentiments très attentifs.

P S Comment quittez-vous Sablé qui vous a politiquement enfanté, pour une ambition parisienne ? votre légitime ambition présidentielle, peut-être même improviste d'ici quelques semaines par nécessaire substitution selon les sondages, a un siège très suffisant et honorable sur les rives de la Sarthe et à Solesmes.


soir

Le jugement concernant Jacques Chirac, deux ans, alors qu’Alain Juppé n’avait été condamné qu’à quatorze mois. Rama Yade, radiée des listes électorales à Colombes dont elle est l'élue municipale. Les déplacements en province du président sortant pourraient lui être comptés comme frais de campagne. La France recommence à fonctionner.




[1] - Isaïe LIV 1 à 10 ; psaume XXX ; évangile selon saint Luc VII 24 à 30

[2] - En exposant sa prière, il fait deux choses, car il prie d’abord pour l’éloignement du mal, puis pour l’obtention du bien…ainsi dit-il : Vers toi, Seigneur, je crierai, afin que mon cri soit entendu comme une prière faite pour éloigner le mal ; pour le Christ dans sa Passion, pour le pécheur dans son état de péché, pour l’homme dans son état d’adversité. La supplication est faite en vue de l’obtention d’un bien : pour le Christ, la gloire ; pour le pécheur, la grâce ; pour l’homme affligé, la prospérité. Ou bien le mon cri se réfère à l’affliction du cœur, le mot supplication à l’assiduité de la prière. … Tu m’as restitué l’immortalité… ma plainte changée en joie peut s’entendre de n’importe quel juste.. il exposed le fruit de son dexaucement. Or ce fruti est la gloire de Dieu ; et le fait qu’il accède à la gloire de Dieu, on peut le comprendre de deux manières : ou bien en l’appliquant à la gloire de la résurrection du Christ, ou bien à celle des saints. – Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 351

[3] - Bien que David n’aie pas eu le bonheur de construire le Temple, c’est lui eut le privilège de compser une dédicace destinée à être utilisée quand son fils Salomon le fera le moment venu. Cela signifie peut-être que spirituellement, mentalement, David était ellement proche de Dieu, tellement sensible à sa présence, qu’il en avait en fait déjà construit ce temple à l’intérieur de lui-même. Ses souffrances, ses défaillances, les multiples dangers qu’il a affrontés, les prières, les louanges adressées à Dieu avec tant de sincérité, tant de force, tant de conviction, font de David l’homme-type, avide de Dieu, qui a fait l’expérience de sa Providence infinie. Ce petit poème de treize versets résume à merveille toutes les situations dans lesquelles on est en contact avec Dieu. Il est valable pour l’éternté commune un temps indestructible ! Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Notre commentateur écrit là un de ses plus beaux textes… et une fois de plus, nos frères juifs « brûlent ». De temple qu’intérieur, et de construction que de Dieu ou reçue de Dieu… mais ce qu’ils nous apprennent ces frères spirituels, c’est l’intensité de l’homme, ils connaissent vraiment l’homme en souffrance, en attente. L’Islam nous centre sur Dieu, les évangiles nous mettent en mouvement puisque Dieu venu nous appelle, mais judaisme et Islam ont ceci décisif à nous apprendre : d’où nous venons et où nous allons. De Moïse, David, Abraham en premier à cette éternité du jugement qui devrait emporter échelles de valeur, comportement et intense travail dans le monde… nos ancêtres dans la foi et la louange : des géants, tous les saints après eux, mais la révélation évangélique, Dieu dans notre histoire, selon nos vies et parlant nos langues, nos faiblesses, nos peurs et supplications des leçons au temple dans nos jeunes âges à l’heure de notre mort, veille de l’indicible

mercredi 14 décembre 2011

Où est l'enthousiasme ? - publié par Le Monde du

Inquiétude & Certitudes - mercredi 14 décembre 2011

Mercredi 14 Décembre 2011

Prier… action de grâce depuis hier soir : ces soutiens de toutes parts, successivement, chacun chaleureux et gratifiant, l’aisance et le bonheur de ma chère femme et de notre petite fille au milieu de mes amis d’enfance à Saint-Louis-de-Gonzague. Je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre
[1] …conséquence particulière, l’attention aux hommes manifestée spectaculairement par l’incarnation du Fils de Dieu, incarnation valant révélation du mystère de la Trinité. Rien n’est cependant dit de ces décisives réalités commandant toutes les autres, à tous les égards dans notre vie terrestre… Jésus ne donne son identité, qu’à la manière de celui qui vient s’en enquérir. Selon l’Ecriture qu’il s’approprie, comme il se l’approprie à Nazareth, comme il y renvoit pour caractériser Jean le Baptiste. Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boîteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Le monde « tourne » autrement quand apparaît le Fils de l’homme, mais fondamentalement le changement tient au dialogue repris entre l’homme et Dieu, les miracles du Christ sont relationnels, ils ne s’opèrent que par demande, que par acte de foi. Jésus précise – à quoi tient Luc depuis qu’il a rapporté les paroles de Syméon rencontrant Notre Dame des Sept Douleurs – il est facteur de division, parce qu’il révèle non seulement Dieu mais l’homme. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi. Isaïe, le proto-évangile peut aussi être le modèle du Prophète de l’Islam par la force de son instance et la prosopopée de Dieu : je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre. Il n’y a pas d’autre que moi : un Dieu juste et sauveur (le Coran a-t-il le même accent : sauveur, salut ? à le lire, le salut me semble tenir à la fidélité, à la profession de foi, il n’y a pas chronologie mais rétribution, tandis que les évangiles disent un appel de Dieu, ou une prostration de l’homme appelant alors au secours, et étant entendu tel qu’il est, inconditionnellement, un dialogue. L’Islam est une réponse, un appel univoque, comme s’intitule son livre saint : Dieu ne fait pas question et ne questionne pas). Tournez-vous vers moi pour être sauvés, habitants de la terre entière. Et le psalmiste constate [2] : son salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre. Et autant que le prophète Isaïe, il prédit aussi le Christ et lui prête parole dans le même mouvement que sa réponse aux envoyés de Jean le Précurseur : ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple. Amen

Déferlante de haine de la part de l’U.M.P. contre François Hollande, menteur sur les retraites et calmes réponses et mises au point de Michel Sapin. Et c’est Woerth qui pose ne pas trouver assez radicale la perspective d’un retour de l’âge légal à soixante ans… C’est en grand et en répété (on dit « martel é » depuis quelques années, la tractique du Figaro en 2006-2007. ne parler que de l’adversaire, le prendre en pitié, se mettre à sa place, lui donner des leçons de silence et de communication… mais ne jamais parler de soi. Karachi est de plus en présent dans la campagne. L’insoutenable est soutenu par Morano : Sarkozy, directeur de campagne, porte-parole, ministre du Budget, il crève les yeux, donc, qui’il n’est pour rien dans toute l’affaire. D’ailleurs, il s’agit de Balladur, et c’est si vieux. Il vaut mieux parler des malversations dans la fédération PS du Nord ou du Pas-de-Calais.

Le pire se produit, un ardent protectionnisme en parole, pas d tout concerté dans l’Union européenne, et encore moins avec les tiers. Made in France est le mor d’ordre depuis trois jours. Quel ridicule ! il n’y a pas quinze jours, Sarkozy dénonçait le retour au protectionnisme comme la pire perspective qui soit.

Prenant les dépêches très en retard, je vois que le président sortant qui à l’automne de 2008 (la faillite de Lelman) avait remonté de 12 points, est remonté de six à la date du 29 Novembre. C’est-à-dire avant la réunion de Bruxelles et le déjeuner franco-allemand qui précèda celle -ci.


[1] - Isaïe XLV 6 à 25 passim ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Luc VII 18 à 23

[2] - Une fois le pardon accordé et reçu, l’harmonie peut à nouveau régner entre Dieu, l’homme et la terre. Ce psaume est tout indiqué pour exprimer cette idée. La colère de Dieu s’évanouit et fait place à son immense bonté. La paix succède à la folie et la gloire de Dieu règne à nouveau sur la terre. Das une image saisissante, le psalmiste personnifie les grandes vertus : « l’amour et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent ». Plus fort encore, c’est « la justice qui guide les pas de Dieu et qui lui indique le chemin à suivre », comme pour dire que Dieu lui-même est soumis à l’impératif de la justice. Ces quatre vertus sont énoncées deux par deux, car elles s’opposent souvent. Le sentiment d’amour peut parfois s’exprimer dans le mensonge et inversement la vérité poeut tuer l’amour. Quand l’amour et la vérité se rencontrent, l’harmonie est parfaite. Il en est de même pour la justice et la paix. Parfois, à force de vouloir la paix à tout prix, on est amené à renoncer à la justice. Inversement, à vouloir une justice trop rigoureuse et implacable, on finit par perdre de vue la paix. Il faut donc qu’il y ait alliance entre la paix et la justice ; elles doivent finir par s’embrasser ! – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Evidemment, notre présentateur connaît l’hébreu, mais la traduction française de ses pas traceront le chemin n’induit pas forcément que le chemin soitt celui de Dieu, donc un Dieu soumis à une vertu. Je comprends autrement : le chemin est trracé pour nous, et Dieu se confond avec la justice, il est justice. – Justice & Paix, nom d’un dicastère, longtemps dirigé par le cardinal Etchegaray. – Cette notion d’harmonie me semble païenne : elle est grecque, platonicienne, hédoniste, c’est une esthétique. Il me semble que le christianisme, au moins dans sa version catholique, ne l’instrumente guère. La beauté y est plus fréquemment évoquée, mais avec peur. On s’en tire avec le kalos kagathos.

mardi 13 décembre 2011

lundi 12 décembre 2011

dimanche 11 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 11 décembre 2011

Dimanche 11 Décembre 2011

Prier…
[1] c’est après coup que l’on reconnaît avoir bâti. Faut-il cette reconnaissance pour que la construction existe ? la grâce est-elle dans le bâti ou dans ce ressenti ? Je chemine dans l’impuissance et c’est là mon bonheur, car je sais dépendre tout entier de ce qui m’est donné. Qui es-tu ? Quand une identité, celle de Jean Baptiste, celle du Christ ne se dit que selon des Ecritures, que selon les autres, que selon la grâce, que selon la responsabilité d’être soi, et soi pour autre que soi. Que dis-tu sur toi-même ? Je suis la voix. Ce n’est pas l’icrédulité qui anime les questions, c’est la haine a priori pour le tout autre et le transcendant, la haine pour le mystère. Le mystère ne désarme pas, il équipe et emploie. Les questionneurs d’ailleurs ne sont que des envoyés et des subordonnés. Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Réponse enfin, non sur soi, mais sur Dieu. Celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. Jean le Baptiste et Marie ont en commun de connaître, eux. Ou plutôt de se connaître par rapport à Dieu, selon l’œuvre, la posture, le chemin reçus. Il s’est penché sur son humble servante… le Puissant fit pour moi des merveilles… Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela il l’accomplira. Créature création, certes… mais mieux, nous sommes l’œuvre de Dieu, et notre œuvre à nous, c’est d’y croire. N’éteignez pas l’Esprit… mais discernez la valeur de toute chose.

matin

Diplomatie sarkozienne, il n’y en a que depuis quelques mois avec Alain Juppé. Le président parle comme un robinet d’eau tiède et – c’est le trait de notre politique étrangère – ne considère que ce qu’il y a à en communiquer. Talent contagieux, dont atteste Kosciuzsko-Morizet ce matin en commentant le fiasco de Durban : nous avons obtenu que ceux qui ne voulaient pas négocier ni participer autrefois, négocient le prochain texte qui devrait intervenir… en 2020. Le bout à bout des déclarations de Sarzkozy en préalable ou en fin des rencontres européennes ou franco-allemandes depuis trois mois est hallucinant d’inconscience et de contradictions, car la réalité est devenu – pour le président sortant – son propre discours.

Implacable, un sondage dans la 2ème circonscription électorale de Paris : François Fillon aurait 39% des suffrages au premier tour des prochaines législatives et Rachida Dati 7%. L’accablant est de deux sortes, qu’un élu local, de trente ans de persévérance et de fidélité de la part de ses « paroissiens », quitte son terroir pour se mettre, croit-il, en orbite plus opérationnelle à Paris : je ne peux l’admettre, mais quant à Rachida Dati, elle a été comme son maître, mal élevée. L’arrivisme exaucé pour elle comme il le fut pour Nicolas Sarkozy est une véritable école de perversion de ce qu’en d’autres temps on peut appeler un goût pour la politique, ou à la limite une vocation politique.

Fête en Pyrénées Atlantiques, lancement de la campagne de François Bayrou comme s’il n’y était pas continûment depuis 2002… enchaînement de la commentatrice, assassine : restons à droite… et d’exposer le sondage parisien. Un sénateur, inscrit au Modem du même département que le palois, assure que le regard des Français a changé depuis quelques semaines et que droite et gauche ne délivrent pas un message d’espérance. Synthèse de celui de Bayrou, que je m’attendais être européen : made in France et autre chose du même tonneau. Une militante, sexagénaire, insiste sur l’intégrité personnelle de son favori… tandis que tous les autres, etc…je n’en mets pas ma main au feu. Tous les politiques, sans forcément le vouloir mais en en étant conscient, deviennent des repoussoirs même et surtout chez eux : Ségolène Royal, ce qui m’attriste.


[1] - Isaïe LXI 1 à 11 ; Magnificat Luc I 46 à 54 passim ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens V 16 à 24 ; évangile selon saint Jean I 6 à 28 passim

samedi 10 décembre 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 10 décembre 2011


Samedi 10 Décembre 2011

Prier…
[1] réveille ta vaillance et viens nous sauver… visite cette vigne, protège-la, celle qu’a plantée ta main puissante. Que ta main soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force. Jamais plus nous n’irons loin de toi : fais nous vivre et invoquer ton nom. [2]. Le bon réflexion, la vraie prière, dans les énigmes de la vie – elles m’envahissent et l’entourent sans l’inquiéter, elles m’assurent de l’humilité et de la tranquillité dans laquelle la suite de mon parcours tel que je le reçois sans l’avoir organsié ni demandé, m’ont plongé. D’une question sur la chronologie – spirituelle ? – des événements faisant attendre le salut, Jésus fait l’occasion d’une leçon : le Fils de l’homme, lui aussi, va souffrir par eux. Si le Christ, toute sa vie terrestre annonce son destin affreux et donc son échec temporel, ce n’est jamais avec tristesse, c’est toujours dans une dialectique de victoire, la résurrection et la rédemption. Bien plus éprouvé que nous, notre Seigneur et notre Dieu. Heureux ceux qui se sont endormis dans l’amour du Seigneur, car nous aussi, nous posséderons la vraie vie. Ainsi soit-il.

Manifestations en Russie contre le truquage des élections et le parti de Wladimir Poutine. L’année 201 est tout simplement une année vérité, les dictatures sont reconnues comme telles par les popualtions qui les subissent, ce n’est pas nouveau mais elles osent le crier aux opinions étrangères si tolérantes et distraites. Responsabilité des dirigeants dans les démocraties dites occidentales : ne pas gêner ni caractériser les dictatures. La vérité est aussi que les dictatures ne se renversent pas facilement, en tout cas pas par les urnes, et la violence même quand elle est celle des opposants, violence seulement passive, n‘a pas forcément le dernier mot. Tout reste suspendu même en Tunisie.

La démocratie est plus vulnérable que la dictature, et elle ne peut se permettre aucun écart avec ses propres principes. L’U.M.P. n’a pas de primaire pour désigner son candidat et n’a pas non plus proposé à ses alliés du second tour de participer au choix du candidat de la droite. Les investitures sont chez elles archi-autoritaires mais le processus n’en est pas affiché, donc on n’en parle pas. Convention du Parti socialiste : les investitures… ce matin, et l’on en parle, ainsi que de la fédération du Pas-de-Calais ne valant pas lieux que celle du Bouche-du-Rhône. Cas de Lang, de Royal. Question des Verts ne pouvant gagner seuls, alors que les socialistes le peuvent et pourraient donc ne pas négocier avec les écologistes, laisser filer. Paradoxalement, tandis que capote la conférence de Durban sur un nouveau traité de discipline écologique pour diminuer (un peu ) la tendance au réchauffement climatique, on en reste à la question électorale, au mieux celle des moyens mais les fins sont de moins en moins dites. Résultat de la démocratie à gauche : test de l’autorité et de la liberté de décision avec François Hollande, relations entre son parti d’origine et lui (arrière-fond de conflti entre Martine Aubry et lui), disposition par les appareils des circonscriptions sûres dont le représentant est nommé par eux, puisqu’élu à coup sûr. Exploitation de la fidélité des électeurs par les partis, et exploitation des processus démocratiques au sein de l’opposition par la majorité qui n’en pratique aucun et en raille l’exercice.

Commentaires sur la crise, un officier, un Anglais.


[1] - Siracide XLVIII 1 à 11 passim ; psaume LXXX ; évangile selon saint Matthieu XVII 10 à 13

[2] - Cette longue prière qui forme ce psaume est riche en métaphores et en formiules poétiques. Dieu, « le berger d’Israël » qui « chevauche les Chérubins », est prié « d’éveiller sa colère » pour voler au secours de « sa vigne » (son peuple) qu’il a délivrée d’Egypte. Il l’a « planté e » en Canaan et elle a, « de son ombre, recouvert les cèdres et les montagnes » ; elle étend ses rameaux jusqu’à la mer et ses surgeons jusqu’au fleuve. Mais voici que Dieu a « ouvert des brèches dans ses clôtures », permettant au « sanglier sauvage de la ronger ». Le psalmiste supplie alors Dieu de se souvenir de cette vigne qu’il a si bien entretenue et termine le psaume par un leitmotiv qui revient trois fois … « éclaire ta face et nous serons délivrés » (versets 4, 8, 20)..Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. qui traduit : réveille ta puissance et viens à notre salut… que ta main soit sur l’homme de ta droite, sur le fils de l’homme que tu as rendu fort. Alors nous ne nous écarterons plus de toi ; tu nous feras revivre et nous invoquerons ton nom

vendredi 9 décembre 2011

point de départ de la tragédie européenne - l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun . mon premier article dans le Monde . 30 Mars 1972

Du oui au non


Notre propos ne s’adresse ni aux communistes ni aux « centristes » dont la position est conforme à une politique qui leur est à chacun traditionnelle ; il vise ceux qui ont constamment fait campagne ou voté pour le général de Gaulle. On s’apprête à les mobiliser ou à leur demander un vote positif pour ce que le prochain referendum s’inscrit dans la politique européenne du général et pour ce qu’il conforte les institutions de la V° République. Nous voudrions un instant leur faire se demander s’ils vont agir en parfaite fidélité à eux-mêmes…

Personne ne sait ce qu’aurait fait ou dit le général de Gaulle s’il était resté en vie et au pouvoir. Mais ce que l’on sait, c’est que, lors de chaque consultation, son action passée garantissait que sa politique future serait la plus française possible. Cette conviction, son successeur l’inspire-t-il aujourd’hui ?

La matière du projet soumis à referendum est floue, quel que soit son futur intitulé. Les consultations précédentes portaient sur un projet précis de l’exécution duquel le gouvernement était capable : mettre en œuvre une Constitution ou l’adapter, appliquer une politique en Algérie, instituer de nouvelles collectivités locales et rénover le Sénat, tout cela dépendait du strict vouloir français. L’évolution du continent européen et sa détermination politique ne dépendent évidemment pas que de Paris et les résultats de politique extérieure « obtenus » depuis trois ans ne permettent en rien de conclure ni à l’apparition d’une conscience et d’un vouloir européens face notamment aux pressions américaines, ni même que la seule France ait fait valoir son point de vue de manière décisive : de l’approfondissement de la Communauté, qui devait aller de pair avec son élargissement, on cherche en vain le moindre signe ; sur la crise monétaire – dont on avait voulu faire croire qu’elle s’était réglée aux Açores quand les décisions avaient été prises à Dix deux semaines auparavant et quand ces mesures, d’ailleurs partielles, ne sont toujours guère appliquées, – le président s’est montré fort circonscpect. C’était pourtant les deux seuls domaines dans lesquels il avait pris l’initiative, car on ne peut dire que l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté soit une politique imposée par la France à ses partenaires ou à l’Amérique !

Quant à l’avenir de la politique européenne du président, les vues de ceux qui la supportent semblent contradictoires : MM. Tomasini et Lecanuet ne oeuvent avoir tous les deux en même temps raison ; et quant à l’installation à Paris d’un secrétariat politique européen que l’on fait miroiter au coq gaulois, remarquons que ni les Allemands ni les Anglais ne se prononcent sur son siège ; d’ailleurs, qui prétendrait que pour être installé à Roquencourt le SHAPE faisiat perdre à l’OTAN son caractère intégrant et supranational ? On nous répondra alors q u’à défaut de consacrer une politique encore incertaine et ne dépendant pas que de nous, le référendum doit conforter le régime en légitimant un homme d’Etat qui fit ses armes sous de Gaulle et dont l’autorité personnelle s’est depuis assise au témoignage de tous.

Relevons d’abord que la V° République, c’est une politique autant que des instsitutions, et que ces dernières n’ont jamais consisté en l’omnipotence du chef de l’Etat et en l’effacement du Premier ministre réduit à faire valoir une « nouvelle société » à laquelle ni l’Elysée ni aucun membre du gouvernement ne font écho ; encore moins en un système dont les hantises sont la prochaine échéance électorale et les supputations sur le futur remaniement ministériel.

Quant à la politique, sans seappesantir sur ce que le Premier ministre, en place depuis Avril 1962, fut remercié en juillet 1968 et que ses déclarations à Rome et à Genève ne furent pas indifférentes dans l’issue de la consultation du 27 Avril 1969, le nouveau président de la République n’a accompli aucune des réformes préconisées par son prédécesseur et surtout réclamées par la situation de notre pays depuis 1968 : le projet de réforme régionale est timide et lointain, la fonction publique plus rigide que jamais à l’intérieur d’elle-même et vis-à-vis des administrés, la condition salariale inchangée et le pouvoir de l’argent plus étalé et insolent que jamais. Significativement, l’ancien Premier ministre du général, rendant compte d’une gestion de dix ans, n’a regretté de sa politique passée que les deux seuls points que les Mémoires d’espoir avaient eu le temps de stigmatiser : au sujet de la grève des mineurs et du plan de stabilisation.

On nous représentera alors que votre non c’est voter comme les communistes, ou même voter communiste ! Mais, à y regarder de près – et sauf deux ou trois réconfortantes exceptions, – sont-ce les fidèles du général ou les gens du parti qui prirent position contre la dévaluation de 1969, qui dénoncèrent les faux-semblants d’une politique contractuelle ne changeant en rien la nature de la condition ouvrière, qui posèrent les vraies questions sur les entretiens des Açores, sur les relations entre la France et l’OTAN, sur l’attitude de Paris envers les événéments d’Indochine ?

On nous accusera enfin de pratiquer la politique du pire. Mais le pire n’est-il pas la confusion des esprits, le travesti d’une politique de dix ans qu’on prétend continuer, voire même incarner, et, à tout prendre une éventuelle crise – et même, ce qu’à Dieu ne plaise, ses excès – ne fait-elle pas la lumière dans les esprits, comme on le constata le 30 Mai 1968 ? Déjà le 28 Avril 1969, à l’exemple de leur chef, les gaullistes auraient dpû laisser devant les conséquences de leur « non » ceux qui l’avaient voulu, au lieu de leur en dissimuler la portée par le replâtrage de Juin : c’eût été la démocratie ! De cette seconde « traversée du désert », personne ne voulut et ne veut encore, parmi ceux qui depuis 1958 ont fait carrière : l’électoralisme est devenu le régime politque de la France. Etre en place ou ne pas être ! Il n’est pas sûr qu’à la longue un jeu qui peut-être satisfait ma classe des politiques et des nantis ne lasse le peuple et qu’une marmite dont le couvercle est vissé, après avoir longtemps tenu, n’explose. Quand et où l’on ne s’y attendra pas.


Le Monde . 30 Mars 1972


Cet article a une histoire et des conséquences. L’histoire puisque je le rédige en réaction immédiate à la conférence de presse au cours de laquelle Georges Pompidou annonce un referendum sur l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun, qui se tiendra à la saint-Georges. Je l’adresse au journal Le Monde qui m’a refusé deux papiers précédemment, dont l’un sur la Libye, et ne m’a donc jamais encore publié. Un entrefilet le 26 Mai 1971 a rendu compte de mon dépit d’avoir été invité à faire public lors d’un débat entre Christian Fouchet et Michel Rocard mais sans avoir pu poser à chacun la question que j’avais médité en les entendant. Aucune des personnalités gaullistes ne conteste le projet de Georges Pompidou, qu’elle soit ou non au pouvoir. Je téléphone au journal, obtient Pierre Viansson-Ponté, l’assure que si le papier n’est pas publié, je le transforme en tract et le distribue à la sortie des métro. L’article est publié dans l’édition datée du 30 Mars. Il est aussi repris par l’Humanité, dont je rencontrai dès lors régulièrement le rédacteur en chef, René Andrieu. La Croix commença alors de me publier, Combat aussi dans sa dernière année d’existence. Je vis Serge July projetant Libération mais n’y fus pas admis. Ayant adressé – en défense de Jacques Chaban-Delmas – un nouveau papier au Monde en même temps qu’au Nouvel Observateur qui l’avait programmé quand le quotidien le publiant le premier. Sans cet impair, serai-je aujourd’hui publié par Jean Daniel ? peut-être, mais l’ouverture du Monde tint à cette exclusivité.

Les conséquences sont nombreuses. Le président de la République, dont ke projet est boudé par une partie des électeurs à l’appel du Parti socialiste, se convainc que ce sont des voix gaullistes qui lui ont fait défaut. Le procès en fidélité que je vais mener à charge contre lui jusqu’à sa mort, deux ans plus tard, l’atteindra – ce qui, rétrospectivement, est à son honneur. J’en ai pris acte précisément dès le 3 Avril 1974. Le Monde, dirigé par Jacques Fauvet, est heureux de ma critique d’un président qu’il ne prise pas et selon des arguments – la fidélité à de Gaulle – qui n’ont pas été les siens jusques là. Je ne suis donc pas inutile.

Pour moi, s’ouvre une période de dix ans pendant laquelle, même si je ne suis ni élu ni conseiller du prince, mes opinions sont assez notoires pour parfois peser. Les radios les reprennent, parfois même la presse écrite étrangère. Ma signature est à mes débuts de publiciste, précisé par ma qualité d’ancien élève de l’E.N.A. Elle suscite des démarches hostiles de camarades contemporains ou aînés. Ma carrière de conseiller commercial dans les ambassades ne commence que trois ans et demi plus tard, sur instruction de Valéry Giscard d’Estaing, pensant que mon éloignement casserait ma plume. Il n’en fut rien, c’est le seul départ à une première retraite de Jacques Fauvet qui m’imposa le silence : malgré moi car j’ai continué d’écrire opinion ou proposition en politique depuis cette époque quoiqu’à compter d’Avril 1982, les colonnes du prestigieux « quotidien du soir » ne me furent plus jamais rouvertes… 9 XII 11

Inquiétude & Certitudes - vendredi 9 décembre 2011

Vendredi 9 Décembre 2011

D’un ami mauritanien, très diplômé et établi en France, dont je demande de ses nouvelles en retour des miennes, je reçois : Je vais bien merci, le nez dans le guidon en tâchant de garder le coeur ouvert. Pas facile en ces temps ou l'inquiétude renvoit davantage à ses égoismes. on se rassure comme on peut, en se disant que l'Europe est pleine de ressources pour rebondir que la culture de l'effort collectif en a vu d'autre et que nous saurons nous en sortir. Le plus difficile, je crois pour beaucoup , en tout cas pour moi, c'est la profonde ignorance du sens de cette crise. A+ Et lui réponds : Cher Souleiman, la "crise" est multiforme. Donc, ne la traiter qu'à huis clos et selon un de ses signes, non une de ses causes, c'est perdre du temps, bloquer les imaginations, refuser la participation générale. Deux causes à mon sens. Celle qui est notre faute : notre tolérance aux abus, aux accaparements, à toutes les formes de al dictature, formes évidentes dans beaucoup de pays, très insidieuses, et donc tout à fait pires, dans un pays comme la France. Seconde cause qui malheureusement nous échappe en partie : le recrutement et le dévoiement des élites. Arrivisme, individualisme, cynisme, cooptation. Ces règles sont nativement ou très vite assimilées par certains, ce sont ceux-là en majorité qui nous dirigent et qui étouffent les quelques-uns qui, parmi eux, ne seraient pas mauvais, et même seraient bons, mais sans ce moutonnement des cyniques, des cupides, des parvenus, des sans-gêne ni scrupule. Pour en sortir ? pas de recette. Deux grands hommes à notre connaissance, produits très différemment cependant par les circonstances très différentes, qui ont été purs, efficaces, désintéressés, patriotes et par cela (non par eux-mêmes intrinsèquement) charismatique. Le général de Gaulle, le président Moktar Ould Daddah. Je prends les exemples que je connais, il y en a beaucoup d'autres. Tenez bon.


Pour en dire et rapporter ici, j’ai trop vécu la liturgie d’ordination sacerdotale hier après-midi à l’abbaye bénédictine de Sainte Anne de Kergonan, parce qu’en intimité avec de nombreux moines mais spécialement avec l’ordinand et son ancien abbé, qui avait juste quitté – de corps seulement – le monastère, il y a dix ans, pour rejoindre son premier évêché (le moins peuplé de France, mais plaisantait-on dans sa congrégation, celle de Solesmes, « juché sur une éminence » - ce qui avait réussi au futur Urbain V). Comment une cérémonie aussi rituelle, donnée presqu’entièrement en latin peut-elle ne pas paraître longue, litanies comprises ? comment quelque chose d’aussi codé où personne ne peut improviser et dont le commentaire si personnel d’images, de souvenirs, de piété et d’échanges entre appelant et ordinand peut-il pour les tiers dégage une telle attraction, développer une telle paarticipation de prière et d’émotion, de spirituel et d’affectif ? Je n’ai pas de réponse, et la réponse est inutile puisque c’est la vie, ce fut la vie, c’est le gage que la vie est possible, utile, aimable, féconde. Sans doute ai-je aussi porté mes interrogations d’antan et d’il y a peu encore sur un état de vie, une élection vraie mais selon un appel que je n’entendais pas quoique j’en eus le désir, sans doute ces trois frères d’enfance, d’adolescence, de piété et de désir aussi du sacerdoce et de la vie religieuse étaient-ils en moi, trois fiascos à vue humaine de vocations pourtant certaines, du moins à ce que je constatais et ressentais d’eux… l’indicible n’a pas été même au Veni creator, à l’imposition des mains et du silence qui l’imprime indélébilement, à la prière décisive et nodale de l’ordination-même, à la vêture, au don du pain et du vin aportés par une semi-paralysée voiturée jusqu’à l’autel… non, ce fut tout, ce fut aussi – humainement et mystiquement – les larmes que me donna Dieu quand sur la langue mon cher jeune moine posa l’hostie. Plus tard, me viendront des intelligences et donc des mots, pas encore ce matin tandis que commence de se célébrer la première messe de Dom Jimmy-Yannick B. pour toute la communauté de cette abbaye. Abbaye Sainte-Anne d’où l’océan s’entend et se voit. Aimée dans sa lande d’origine, rencontrée dès 1972, encore si peu achevée quoique fondée depuis quelques quatre-vingt ans alors. Aimée pour sa capacité manifeste à accueillir et partager… par exemple, pour moi et les miens, que j’y sois physiquement ou d’âme et de prière « seulement »… aimée parce que gardant le grand secret de ces paris humains qu’est la fidélité monastique, gardée pour Dieu certes mais en promiscuité avec d’autres co-parcourants, en tentations, peut-être en arrangements intimes, sentiers que je ne saurais jamais mais dont l’existence assure les miens, et ceux de tant…


Tandis que j’arrivais à l’autel des textes d’aujourd’hui, appel téléphonique qui m’émeut de l’archevêque officiant et consécrateur d’hier. Notre intimité et notre amitié, toute humaine et toute joyeuse… les disciples, les apôtres, sans doute les querelles du travail ensemble, et du vivant du Maître, celle des préséances et des rétributions. Avec ce prince de l’Eglise, qui a été et demeure pour moi autant un confident que l’homme de l’épurement et de la probation monastiques pendant près de quarante ans avant d’avoir les responsabilités pastorales encore plus en vue de ces dix ans, j’ai presque tout partagé de lui et de moi en termes de projets, d’inquiétude et de supplication, les miennes explicites, les siennes pouvant se ressentir à cette forme d’humour qui lui est si propre. Quand quelqu’un montre de ses outils, on peut deviner ses faibles et que sa force est dans un art peu transmissible, sinon en exemple de piété et de prière. Celle d’après Complies, entre autres…


Prier… dans la joie, la reconnaissance et la forte sensation du mystère de tout [1] C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs. Mais la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu’elle fait. Mon éminent ami, archevêque de Toulouse, se faisant questionner pour la bonne cause et l’édition, par un franc-maçon local a choqué par cette relation… son Maître en fit de bien pire : il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : « C’est un possédé ! ». Etre soi, c’est être différent, mais tenter de vivre avec Dieu, c’est être tellement parfait d’ambition et si universel, naturel de comportement, même apparent que c’est encore plus particulier dans notre époque et notre monde de nivellement et surtout de prudence. Jésus choqua et Le banaliser, comme souvent nos dévotions et nos anti-témoignages s’y exercent, est encore pire. Dieu proche mais Dieu choquant. Certes, heureux l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! [2] mais il ne peut l’être qu’endossant Dieu. Celui qu’il entend dire : Je suis le Seigneur ton Dieu, qui te donne un enseignement salutaire, qui te guide sur le chemin où tu marches. … Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. [3] Prier pour chacun des cheminant, prier pour ceux qui ne peuvent entendre. Quant aux distraits, ils seront approchés tôt ou tard. Quand à ceux qui sont et qui vivent si malheureux qu’ils perdent tout sens, fasse Dieu que dès maintenant, ils soient gratifiés, reçus, consolés.

après-midi

Désastreuse réunion à Bruxelles et excellente critique » d’un Bernard Leroux, porte-parole de François Hollande. Pacte de stabilité à concocter puis adopter d’ici Mars… l’éternité moins un jour… discipline budgétaire renforcée, inscription de la règle d’or dans les Constitutions, tout cela déjà dit, sanctions quasi-automatiques, tout est dans le quasi. Accord à vingt-six, proclame-t-on alors que Suède, Hongrie et Tchéquie réfléchissent encore. La Grande-Bretagne refuse d’entrer dans la logique qu’elle prétend : un contrôle de la Commission sur son budget, elle ne signe pas mais ne se considère ni exclue ni même en perte d’influence dans l’Union. Elle voulait placer off shore la City – réputée deuxième place financière du monde, est-ce certain aujourd’hui ? en tout cas ce l’est par défaut et montre encore combien l’Europe (et le couple franco-allemand) sont inconséquents. On continue donc d’aller vers le mur. Pas de croissance, rien pour abonder le Fonds de soutien et de stabilité, rien sur la Banque centrale européenne. Seul espoir, à mon sens, tout renforcement de la Commission nous fait aller vers son élection directe et non sa cooptation avec d’infinis dosages et rotations entre Etats. Mécanique dépassée en tout cas, car le péril est maintenant, et parce que les éventuels exécutants ne seront pas d’ici l’été les signataires de cette déplorable fin d’année : humiliation et banqueroute d’une Union européenne dont tout pouvait s’attendre, la médiocrité au pis, mais la déconfiture.

Kabila junior et peut-être assassin de son père sur instigation américaine, réélu dans un scrutin à un tour.

Circule sur « la toile » une video. que je n’ai pas encore regardée, mais que j’ai reçue d’un policier de trente ans de carrière, horrifié par l’évolution actuelle.


[1] - Isaïe XLVIII 17 à 19 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XI 16 à 19

[2] - Ce psaume se distingue par rapport à l’ensemble du psautier, car il n’a pas de titre mais se présente comme le titre même de tout le recueil. Et David qui a composé psaumes en priant, ne s’en tient pas à un seul mode de prière maisse comporte selon les idvers états et mouvements de celui qui prie. Ce psaaume exprime donc le sentiment de l’homme qui élève les yeux sur toute la condition du monde et qui considère comment certains progressent et d’autres dégénèrent. Or le Christ fut le premier d’entre les bienheureux, et Adam le premier d’entre les méchants. On notera cependant que tous s’accordent sur une chose mais diffèrent sur deux points. Ils s’accordent sur la béatitude que tous recherchent, mais ils diffèrent quant à la voie qui les y mène et quant à l’isssue ; car certains y parviennent et d’autres non. … La béatitude de l’homme est en Dieu… Or la voie droite qui mène à la béatitude c’est avant tout notre soumission à Dieu : et cela de deux manières. D’abord par la volonté, en obéissant à ses commandements et c’est pourquoi il dit : mais dans la loi du Seigneur, et cela se rapporte spécialement au Christ : Je suis descendu du ciel non pour accomplir ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Ce qui s’applique aussi à chaque juste. Et il dit : dans la loi par amour, non sous la loi par crainte… Ensuite par l’intelligence, en méditant sans cesse ; et c’est pourquoi il dit : qui méditera en sa loi jour et nuit, c’est-à-dire continuellement soit à certaines heures du jour et de la nuit, soit dans les temps de prospérité et d’adversité. Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54

[3] - Une seule idée maîtresse, dans ce premier psaume : la définition du juste et celle de l’impie. Non pas au plan du comportement, mais du destin de chacun d’eux et de la fin qui les attend. Le juste, c’est-à-dire celui qui fréquente les cercles de Tora et évite la compagnie des « moqueurs », se maintiendra dans la fra^cheur de la vie, fructueux et auréolé d’un succès permanent. Tandis que l’impie, chassé comme un fétu de paille, ne résistera pas au jugement divin. Car c’est Dieu qui commande le destin des hommes, contrairement à ce que prétendent ses ennemis. A vec cette idée, ce psaume donne le ton à tout le psautier, d’où il ressort que le juste est toujours récompensé et l’impie châtié. Et si l’homme veut être entendu de Dieu dans ses prières, il lui faut au préalable s’éloigner du mal et des méchants puis s’adonner entièrement à la méditation de la Tora. Signalons que selon le Talmud Bérakhot (9b), ce psaume et le suivant qui n’e font qu’un et qu’avec els trois suivants, il est lu le soir de Kippour après l’office de l‘arbit. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.