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tout l'univers SyndicatsJe n'appartiens à aucun mouvement ni parti politique ou confessionnel. Mon gaullisme de référence continue jusqu'au lundi 28 avril 1969 à midi. Depuis, j'ai pensé que la gauche devait, à son tour, gouverner, et j'ai prisé François Mitterrand. Vous trouverez ci-après - quotidiennement ou presque - mon journal politique et spirituel du jour et parfois des rétrospectives jusqu'à l'été de 1964 où j'ai commencé, préparant l'E.N.A., à écrire un cahier personnel. DIALOGUER : b.fdef@wanadoo.fr
Modifié le 07/04/2023 à 21h58 Publié le 07/04/2023 à 11h22
Entre l’Élysée et l’hôtel de Matignon, entre Pékin (où Emmanuel Macron est en visite officielle) et le 57, rue de Varenne (où travaille la Première ministre), il y a de la friture sur la ligne. Et en cette veille de fêtes pascales, elle n’est pas vraiment en chocolat. Ou alors façonnée à base de cacao très corsé… Explications, en plusieurs actes.
Au lendemain de la nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites, Élisabeth Borne a adressé, ce vendredi matin, un message d’apaisement aux syndicats et aux Français. À compter de la mi-avril, une fois que le Conseil constitutionnel aura rendu ses décisions sur le projet de loi retraites et la demande de Référendum d’initiative partagée, la cheffe du gouvernement souhaite instaurer une sorte de période d’apaisement, de convalescence dans les réformes, selon des propos rapportés par le journal Le Monde . En mener toujours évidemment, mais en faisant en sorte qu’elles soient le plus consensuelles possible, à défaut de pouvoir élargir le socle majoritaire à l’Assemblée nationale.
La Première ministre estime même qu’il va falloir « redonner du souffle et du sens » à ce début de second quinquennat. Un changement de ton radical qui semble aller droit au cœur de Laurent Berger, le patron de la CFDT. Lui, qui partage depuis plusieurs semaines ce besoin d’apaisement.
Franck Riester, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, abonde évidemment dans le sens d’Élisabeth Borne. Sur Europe 1 ce vendredi 7 avril, celui qui participe depuis une semaine avec la Première ministre aux réunions de concertation avec les partis et les groupes politiques, en appelle à un changement de méthode. « Il est nécessaire de prendre davantage de temps pour discuter les textes en amont, avec les Français, avec les forces politiques. Ce qui permettrait de réformer correctement », estime-t-il.
Selon Franck Riester, le temps laissé aux parlementaires pour travailler les projets de loi n’est pas suffisant. « Il nous faut moins de textes, pour permettre aux députés et aux sénateurs de passer plus de temps en circonscription afin d’écouter et d’expliquer. »
Le président de la République est en visite officielle en Chine. | AFP
Les déclarations d’Élisabeth Borne et sa volonté claire de prendre quelques distances avec l’Élysée, n’ont pas manqué d’être rapidement commentées par la garde rapprochée du chef de l’État. La riposte n’a d’ailleurs pas tardé à arriver de Chine. Objectif ? Mettre des bâtons dans les roues de la Première ministre. Le président de la République a ainsi tenu à rappeler à sa « collaboratrice » que c’est lui, le chef. C’est lui qui « coordonne l’action gouvernementale avec la Première ministre et fixe le cap ».
Ce vendredi, lors d’un déplacement à Rodez, Élisabeth Borne a tout de même aussi appelé à l’apaisement… avec Emmanuel Macron : « On est parfaitement aligné sur le sujet et nous partageons les mêmes objectifs : apaiser le pays et apporter des réponses concrètes. »
Au cours de son intervention télévisée du mercredi 22 mars, sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron avait confié une mission – impossible – à Élisabeth Borne : élargir la majorité dans les semaines à venir « avec des femmes et des hommes, de droite et de gauche, de bonne volonté ».
Comme prévu, la Première ministre a raté le défi. Cet échec, cumulé à cette divergence de vues sur la manière de conduire la politique gouvernementale, pourraient donc lui coûter sa place à Matignon. Les prétendants au poste – Gérald Darmanin, Bruno Le Maire…- sont déjà dans les starting-blocks.
Par Romain Herreros
LUDOVIC MARIN / AFP
Emmanuel Macron photographié à l’université de Guangzhou en Chine le 7 avril (Photo by LUDOVIC MARIN / AFP)
POLITIQUE - Lors de son interview du 22 mars, Emmanuel Macron s’est dit prêt à « endosser l’impopularité » de la réforme des retraites. C’est précisément ce qu’il se passe. Dans le dernier baromètre réalisé par YouGov pour Le HuffPost, la popularité du chef de l’État a chuté de trois points en un mois. Sa cote de popularité tombe ainsi à 22 % d’opinions favorables.
Il faut remonter au mois d’août 2019 pour retrouver un score aussi bas pour le chef de l’État, ou alors en février de cette même année, en plein mouvement des gilets jaunes. Cette baisse préoccupante s’observe sur toutes les franges de l’opinion, y compris chez les électeurs de Renaissance, auprès desquels il perd dix points sur le mois.
On peut y voir l’effet de l’embourbement provoqué par la réforme des retraites, mais également une conséquence du recours à l’article 49.3 qui a donné à la crise sociale une dimension éruptive et a révélé l’impasse politique dans laquelle se trouve dorénavant l’exécutif.
Ce dont les Français ont bien conscience. Selon une étude réalisée dans la semaine par notre partenaire, seulement 18 % des sondés font confiance à Emmanuel Macron pour sortir de la crise politique actuelle. Moins de deux Français sur dix, donc. Emmanuel Macron affiche en réalité une tendance négative depuis le mois de juin 2022. Une érosion lente de sa popularité qui lui a fait perdre 10 points au total, malgré un léger regain au mois de septembre.
Élisabeth Borne n’est pas épargnée par ce phénomène. La Première ministre chute de deux points, et voit sa cote de popularité glisser à 19 %, renouant avec son niveau le plus faible depuis sa prise de fonction. « Même des groupes plus acquis au gouvernement, tels que les retraités, semblent moins convaincus qu’il y a un mois (-10 points) », observe YouGov.
Comme le montre le graphique ci-dessus, l’intéressée semble bien souffrir d’un effet retraites, sa cote de popularité amorçant sa chute au mois de novembre, au moment où le débat commençait à émerger. De quoi sceller le sort de la Première ministre ? Dans un sondage réalisé par notre partenaire dans la semaine, plus de six Français sur dix (64 %) se disent en tout cas favorables à son départ de Matignon.
En outre, seulement 20 % des Français portent un regard positif sur l’action du gouvernement. Un signe parmi d’autres de la situation délicate dans laquelle se trouve l’exécutif, englué par cette réforme des retraites qui n’en finit pas d’être rejetée par l’opinion.
*Cette enquête YouGov a été réalisée sur 1016 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 3 au 4 mars 2023.
La présidence
« est une machine à broyer les gens », estime Patrick
Pradier, ex et unique syndicaliste de l’Élysée.
Ludovic
MARIN / POOL / AFP
Article
L’émotion est forte à l’Élysée. Pas tant dans cette bulle de conseillers qui entourent le couple présidentiel, mais chez les petites mains, cette armée silencieuse qui fait tourner le Palais. Ils sont 825 « temps plein » à travailler dans la « maison du président », dont près de 300 gendarmes. Parmi eux, nombreux sont ceux qui connaissaient Frédéric, un agent du service « argenterie ». Vingt-trois ans d’ancienneté. Une vie à entretenir les couverts en vermeil, les assiettes en porcelaine de Sèvres et les verres en baccarat. « Au sein du service de l’intendance, la demi-douzaine d’argentiers a la responsabilité des objets de la table, raison pour laquelle ils peuvent finir très tard certains soirs » indique un cadre. Un vendredi de mars, Frédéric, la petite cinquantaine, a appris qu’il était limogé. « On lui a dit qu’il était remis à disposition de son corps d’origine[le ministère de la Culture]et qu’il allait perdre son logement de fonction quai Branly » détaille Patrick Pradier, ex et unique syndicaliste de l’Élysée. Le week-end qui a suivi, Frédéric s’est jeté sur les voies du RER. Il n’avait aucun papier d’identité sur lui. Sauf son badge de la présidence autour du cou. « Comment ne pas y voir un signe » estime Patrick Pradier, qui se fait porte-parole « du profond trouble qui secoue le personnel ». Frédéric a été hospitalisé dans un état grave.
Une tentative de suicide qui sonne comme un signal d’alarme… Preuve de l’étendue du malaise, le service de presse de l’Élysée indique qu’« Emmanuel Macron et son épouse ont réuni l’ensemble de ses collègues pour leur apporter leur soutien » et ajoute qu’« une aide psychologique » a été proposée aux membres du service de l’Intendance. Cette attention du couple présidentiel suffira-t-elle ? Pas sûr. « En ce moment, l’ambiance de travail est exécrable au "Château". Ils virent les “vieux” en les remettant brutalement à disposition de leur corps d’origine » confie Patrick Pradier.
À LIRE AUSSI : Projet de loi de finances 2023 : l’Élysée s'offre une rallonge de 5,5 millions pour son budget
La fin du « quoi qu’il en coûte » n'a pas lieu pour tout le monde – en tout cas, pas pour le budget de l’Élysée. Selon les documents budgétaires consacrés aux dépenses inscrites pour la présidence de la République dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2023, Emmanuel Macron devrait bénéficier d’une hausse de près de 5 % de ses crédits, quand le PLF prévoit un recul de 2,3 % des dépenses de l’État.
Le budget du Palais se voit attribuer une rallonge de 5,5 millions, ce qui le fait passer de 109 millions d’euros en 2022 à 114,5 millions d’euros en 2023. Pour se justifier, l’Élysée avance « l’activité intense constatée depuis 2022, le contexte inflationniste et les mesures structurelles affectant les dépenses de personnel confortent la nécessité de solliciter une augmentation de la dotation de la présidence ».
À LIRE AUSSI : Les dépenses de sécurité de l'Élysée ont augmenté d'1,3 million d'euros (hors Benalla)
L'explication n’a pas convaincu Marianne Maximi, députée La France insoumise (LFI) du Puy-de-Dôme. « Les arguments avancés par la présidence de la République pour solliciter de la représentation nationale une augmentation de sa dotation sont tout autant voire davantage valables pour les collectivités territoriales », souligne l'élue, qui est aussi membre de la Commission des finances de l'Assemblée nationale. De fait, dans le PLF, les concours financiers de l'État aux collectivités territoriales passent de 52,32 à 53,45 milliards d'euros, soit une progression de 2,15 %, deux fois moins rapide que pour l’Élysée.
Les dépenses de personnels, premier poste de la présidence, enregistrent, quant à elles, une progression proche de 4 %. Les 791 postes en équivalent temps plein affectés à la présidence ont profité d’un peu plus que la hausse de 3,5 % du point d’indice de la fonction publique, notamment après la suppression de quatre postes depuis l'an dernier. Cette progression touche évidemment les 599 fonctionnaires qui y travaillent.
À LIRE AUSSI : Brigitte Macron : au fait, ça coûte combien, une "Première dame" ?
Ce coup de pouce n’est en revanche pas automatique pour les 192 contractuels affectés au Château, dont le nombre s'est accru de cinq postes – quatre d'entre eux dans le très sensible Service de communication directe. La rémunération d’Emmanuel Macron a elle aussi profité de cette hausse. Depuis août, le chef de l’État perçoit un traitement de 15 737,13 euros mensuels, soit 500 euros de plus chaque mois. Le budget de la présidence n’échappe cependant pas à la funeste tendance de fond qui érode les investissements au profit des dépenses de fonctionnement. Hormis le budget investissement – travaux et matériel informatique, par exemple – en baisse de 7,7 %, tous les autres postes sont à la hausse.
À LIRE AUSSI : René Dosière : "L'exécutif actuel n'a pas fait de progrès en matière de transparence"
Brigitte Macron disposerait actuellement de pas moins de 13 collaborateurs.
Publié le 17/08/2017 à 15:01
Brigitte Macron disposerait actuellement de pas moins de 13 collaborateurs.
Publié le 17/08/2017 à 15:01
Nous habitons un pays dans lequel les gens connaissent davantage le prénom de la Première dame que celui du Premier ministre. Il faut dire que Brigitte Macron, inconnue il y a encore trois ans, a su s'immiscer dans le quotidien des Français, à coups de unes de magazines people , de confidences intimes ou d'apparitions remarquées dans ses tenues griffées. Depuis que son Emmanuel de mari est président de la République, une partie de son train de vie est désormais pris en charge par le contribuable. Alors, combien nous coûte la Première dame ? On ne sait pas exactement, et c'est ce que l'exécutif voudrait changer, en mettant en place une "charte de transparence" qui précisera le budget, mais aussi les collaborateurs et les missions dévolues à l'épouse du Président, comme le précise l'intéressée cette semaine dans une interview au magazine Elle.
Il est tout de même possible d'avancer quelques chiffres, rendus publics au cours des dernières années. Si l'on ne connaît pas le coût pour le contribuable des épouses De Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing (qui comptait tout de même quatre collaborateurs à ses côtés, d'après Le Parisien) ou Mitterrand, la Première dame la plus ruineuse de ces vingt dernières années était Bernadette Chirac, selon une enquête de VSD publiée en 2013. L'ex-conseillère générale de Corrèze s'était vu allouer un budget de... 80.000 euros par mois, soit 960.000 euros par an. Elle disposait de pas moins de 21 collaborateurs, selon l'ex-député PS René Dosière, expert des finances présidentielles. Leurs tâches étaient extrêmement diverses. Pas moins de six d'entre eux exerçaient notamment des fonctions de secrétariat. De quoi être assisté avec efficacité... Bernadette Chirac disposait également d'un conseiller technique, d'une collaboratrice multi-tâches, ou encore de "rédacteurs" chargés de répondre à son abondant courrier, ainsi que de deux chauffeurs.
Depuis cette époque, l'Elysée a réduit la voilure. Un peu... Cécilia Sarkozy, restée six mois à l'Elysée, n'a pas laissé de trace sur le budget de la maison mais a tout de même eu le temps de se faire épingler pour avoir utilisé une carte de crédit débitée sur le compte du Trésor public, au nom de la présidence de la République. Elle s'en est servie deux fois pour des "déjeuners de travail". Les montants ? 129 et 272 euros. A ce prix-là, espérons que la table a été bonne. Quant à Carla Bruni-Sarkozy, qui est restée plus longtemps, elle coûtait plus de 60.000 euros par mois au contribuable (720.000 euros annuels), répartis entre ses huit collaborateurs et les frais de fonctionnement de son site Internet, comme l'a indiqué en 2013 Matignon (entretemps passé à gauche). A la suite de cette révélation, le député sarkozyste Guillaume Larrivé avait justifié ces coûts élevés par la notoriété de la Première dame : "Madame Sarkozy a une notoriété personnelle extrêmement forte, elle était très sollicitée, notamment en termes de courrier".
Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande jusqu'en début 2014, disposait elle aussi de moyens moins importants. Selon Matignon, elle bénéficiait en 2013 du concours de cinq collaborateurs, dont l'ex-journaliste de RFI Patrice Biancone, chargé de diriger son cabinet. La rémunération mensuelle de ce petit monde ? 19.742 euros, soit 237.000 euros par an. Une somme rondelette, certes, mais tout de même 67% moins importante que sous Carla Bruni, et 75% moindre par rapport à l'époque Bernadette !
L'intervalle 2014 -2017 a même été une période bénie pour les finances publiques concernant ce poste de dépenses puisque justement... il n'y avait pas de Première dame à l'Elysée.
Pour la suite, Brigitte Macron a de bonnes chances de se placer dans le peloton de tête des Premières dames les plus coûteuses. En tout cas, si l'Elysée prend en compte l'ensemble de ses collaborateurs... Alors que le chiffre de trois est souvent évoqué - comprenant son directeur de cabinet Pierre-Olivier Costa, l'adjoint de celui-ci et une secrétaire -, Paris Match a récemment révélé que le cabinet de l'épouse du Président comptait en réalité au moins treize personnes ! Dix de plus sont en effet chargées selon le magazine de répondre au courrier abondant de l'ex-professeure de lettres, environ 150 par jour.
A noter qu'en dépit de ces données, la Première dame ne peut officiellement effectuer aucune dépense aux frais de la République. René Dosière le rappelait dans une interview au Figaro : "L'épouse du chef de l'Etat n'a pas d'existence juridique. A ce titre, elle n'a aucun droit d'utiliser de l'argent public. C'est une règle. Si elle le fait, juridiquement, c'est tout simplement un délit de détournement de fonds publics". Dans les faits, c'est une petite main rattachée au cabinet du Président qui règle donc les factures.
Le caractère artificiel de la situation a poussé l’Élysée à envisager la création d'un véritable statut légal pour la Première dame. Finalement, il n'en sera rien, comme le confirme Brigitte Macron à Elle. Entre-temps, une pétition de 300.000 signatures s'est en effet opposée à l'initiative, qui passe mal dans l'opinion. La "charte de transparence" annoncée se contentera donc de faire la lumière sur le coût et le contenu de son activité. En laissant en suspens une question, jamais véritablement tranchée : est-ce vraiment au contribuable de payer pour les initiatives caritatives ou les frais de bouche de la femme du Président ? On peut se le demander. Dans l'Elysée (Plon, 2012), Jacques Santamara et Patrice Duhamel rappellent qu'Yvonne de Gaulle ne disposait d'aucun collaborateur attitré et faisait tous les jours les courses... sur ses propres deniers. Mais pas sûr que Tante Yvonne inspire beaucoup Mme Macron...
Par Étienne Girard
wikipédia à jour au 22 mars 2023 ; consulté le 3 avril 2023, sur annonce du Point
Ryugu.
Caractéristiques orbitalesÉpoque 23 mai 2014 (JJ 2456800,5)Établi sur 624 observ. couvrant 9567 jours (U = 0)
Demi-grand axe (a) |
|
---|---|
Périhélie (q) |
|
Aphélie (Q) |
|
Excentricité (e) |
0,190 27 |
Période de révolution (Prév) |
|
Inclinaison (i) |
5,884 0° |
251,614° |
|
211,437° |
|
Anomalie moyenne (M0) |
322,371° |
Catégorie |
|
5,308 |
Caractéristiques physiques
Dimensions |
980 ± 29 m |
---|---|
Période de rotation (Prot) |
0,317 8 ± 0,000 3 j |
19,2 |
|
Albédo (A) |
0,06 |
Découverte
Plus ancienne observation de pré-découverte |
|
---|---|
Date |
|
Découvert par |
|
1999 JU3 |
(162173) Ryugu est un astéroïde Apollon de type C potentiellement dangereux découvert en 1999 par le projet LINEAR et provisoirement désigné 1999 JU3. En 2018, on lui a découvert une activité cométaire1.
Ryugu a été découvert le 10 mai 1999 par les astronomes grâce au Lincoln Near-Earth Asteroid Research, au Lincoln Laboratory's Experimental Test Site (en) (voir Laboratoire Lincoln), près de Socorro, au Nouveau-Mexique (États-Unis)2. Il a alors reçu la désignation provisoire 1999 JU3.
L'astéroïde a été officiellement baptisé Ryugu par le Centre des planètes mineures le 28 septembre 2015 dans la Minor Planet Circulars no 958043. Ce nom fait référence au Ryūgū-jō (le palais du dragon) qui, dans la mythologie japonaise, est le palais sous-marin de Ryūjin, le dieu dragon de la mer. Dans l'histoire, le pêcheur Urashima Tarō voyage jusqu'à ce palais sur le dos d'une tortue et, lors de son retour, rapporte avec lui une mystérieuse boîte, rappelant donc la mission Hayabusa 2 revenant avec les échantillons de l'astéroïde2,4.
L'astéroïde est une sphère grossière d'un diamètre d'environ 875 mètres (à 15 mètres près), mais sa forme est plutôt celle d'une toupie voire d'un diamant5.
Sa période de rotation est de 7,63 heures. Son albédo est faible : 0,0476.
Ryugu est couvert de nombreux rochers. Le plus gros d'entre eux est surnommé Otohime7, d'après Otohime, princesse du palais Ryūgū-jō dans la légende japonaise de Urashima Tarō.
Le méridien origine est défini par le rocher Catafo Saxum8.
Article détaillé : Hayabusa 2.
Après une première sélection parmi 10 sites potentiels9, le CNES et la DLR (agence spatiale allemande) déterminent un site d'atterrissage principal, nommé MA-910, dans l'hémisphère sud de l'astéroïde, ainsi que deux sites de secours11,12.
(162173) Ryugu est la destination de la sonde spatiale japonaise Hayabusa 2, qui doit en prélever des échantillons. Elle se met en orbite le 27 juin 201813.
Le 20 juillet 2018 elle s'en approche à moins de 6 km. Les photographies révèlent une surface constellée de nombreux petits rochers, rendant difficile le choix d'un lieu d’atterrissage pour les robots d'exploration qui seront largués par la sonde en octobre 201814,10.
Le 21 septembre, les premières images haute résolution de la surface de l'astéroïde sont prises par la camera ONC-T (Optical Navigation Camera - Telescopic) à l'occasion de la descente d'Hayabusa 2 pour le largage de la sonde MINERVA-II-115.
Le 22 septembre, deux micro-robots japonais MINERVA-II-1 et 2 atterrissent sur Ryugu. C'est la première fois que des rovers se posent sur un astéroïde. Le robot franco-allemand Mascot (Mobile Asteroid Surface Scout) les rejoint le 3 octobre 201816,17,18.
À l'occasion de la mission Hayabusa 2, les agences spatiales organisent un jeu concours à l'intention des enfants en France, en Allemagne et au Japon. Ils doivent dessiner l'astéroïde dans l'une des trois catégories au choix : réalisme, humour et créativité19. Les gagnants sont désignés pour la France le 16 mai 201820.
Les premières observations optiques de Ryugu par la sonde spatiale Hayabusa 2 débutent en juin 2018 mais les premiers résultats scientifiques sont communiqués en mars 2019. Ryugu a la forme d'une toupie avec un épais bourrelet au niveau de l'équateur. La circonférence en passant par l'équateur est de 1 004 mètres alors qu'elle n'est que de 875 mètres en passant par les pôles (dans les deux cas à 4 mètres près).
L'astéroïde est en rotation rétrograde avec une période de 7,63 heures. L'axe de rotation est pratiquement perpendiculaire au plan orbital avec une inclinaison orbitale de 171,6 degrés. Son volume est de 0,377 km3 et sa densité est de 1,19. En partant de l'hypothèse qu'il est composé de chondrites carbonées — ce que semblent confirmer les images acquises par la caméra de MASCOT21 —, de densité minimale 2,42, sa porosité est de 50 %. C'est un des objets les plus sombres jamais observés dans le système solaire (albédo compris entre 1,4 et 1,8 %). La surface est recouverte de rochers (2 fois plus que Itokawa), dans des proportions qui ont étonné l'équipe scientifique. Le plus important, baptisé Otohime, fait 160 mètres dans sa plus grande longueur.
Aucun satellite n'a pu être observé. La forme très symétrique de Ryugu (vu du pole il est presque parfaitement circulaire), pourrait être expliquée si l'astéroïde tournait plus rapidement dans le passé. Les cratères observables sur le bourrelet équatorial impliquent que cette formation est ancienne mais elle l'est moins que les zones situées aux latitudes intermédiaires. On dénombre à la surface de Ryugu une trentaine de dépressions circulaires de plus de 20 mètres de diamètre mais près de la moitié ne sont pas entourées d'un rebord et pourraient résulter de l'effondrement de la surface ou de l'éjection de celle-ci par les forces centrifuges22.
Comme tous les astéroïdes de cette taille circulant sur une orbite de quasi collision avec la Terre, Ryugu n'est pas très âgé à l'échelle géologique. Ce type d’astéroïde est le fragment d'un astéroïde plus gros circulant dans la ceinture d'astéroïdes qui a éclaté à la suite d'une collision. L'orbite de Ryugu soumis à la fois à l'effet Yarkovsky et à l'effet YORP s'est progressivement rapprochée de celle des planètes internes. En étudiant les spectres des roches de Ryugu, les scientifiques japonais ont tenté de déterminer l'astéroïde parent. Les candidats les plus proches sont (142) Polana et (495) Eulalie mais les spectres sont légèrement différents. L'albédo particulièrement bas a surpris les scientifiques qui s'attendaient à une valeur comprise entre 3 et 4%. Aucune météorite identifiée sur Terre n'a un albédo aussi bas. La composition des roches à la surface de Ryugu semble très homogène. Tous les spectres montrent une petite quantité d'hydroxyde probablement présent dans un minéral argileux riche en magnésium. Cette composition indique que les matériaux présents ont interagi par le passé avec de l'eau. Cette composition et l'apparence (albédo) semblent indiquer que les roches qui forment Ryugu sont issues des couches internes d'un astéroïde de grande taille qui auraient subi une métamorphose thermique tout en étant infiltré par l'eau. Pour que ce processus se déclenche il fallait que cet astéroïde fasse quelques centaines de kilomètres de diamètre. Le réchauffement très important peut résulter soit de la décomposition radioactive de l'aluminium 26, soit d'un impact violent avec un autre astéroïde22.
Au total, la sonde Hayabusa 2 a ramené sur Terre 5,4 g de poudre et de particules de roches de l'astéroïde Ryugu, dont 95 mg ont été analysés en 2022 par une équipe internationale (concentration de 66 éléments chimiques et composition isotopique de l'oxygène, du chrome et du titane). Ces matériaux sont très voisins de ceux des chondrites carbonées de type Ivuna, qui font partie des météorites les plus primitives (et les plus rares) des collections mondiales. Ils sont constitués de minéraux secondaires formés par altération aqueuse des minéraux primaires à basses température et pression (37 ± 10 °C, 0,06 atm) environ 5 Ma après la naissance du Système solaire. Ils n'ont par la suite jamais été chauffés à plus de 100 °C23,24.
(en) Vladimir V. Busarev, Andrei B. Makalkin, Faith Vilas, Sergey I. Barabanov et Marina P. Scherbina, « New candidates for active asteroids: Main-belt (145) Adeona, (704) Interamnia, (779) Nina, (1474) Beira, and near-Earth (162,173) Ryugu », Icarus, vol. 304, avril 2018, p. 83-94 (DOI 10.1016/j.icarus.2017.06.032).
(en)Données orbitales de Ryugu [archive] sur le site du Minor Planet Center.
(en)"Name Selection of Asteroid 1999 JU3 Target of the Asteroid Explorer Hayabusa2", sur JAXA, 5 octobre 2015 [archive]
(en)"Name Selection of Asteroid 1999 JU3 Target of the Asteroid Explorer Hayabusa2", JAXA, 5 octobre 2015 [archive]
(en) Tapan Sabuwala, Pinaki Chakraborty et Troy Shinbrot, « Bennu and Ryugu: diamonds in the sky », Granular Matter, vol. 23, 4 septembre 2021, article no 81 (DOI 10.1007/s10035-021-01152-z).
(en) Paul Abell et all, « "Hayabusa 2" » [archive], 29 juillet 2014, p. 13-14.
B. Sharp, « Animation of #Ryugu's south pole remarkable megaboulder as seen by @haya2e_jaxa's navcam in different operationspic.twitter.com/Q2Qi6Po5Oy » [archive], 25 octobre 2018
« Jan. 21, 2019. What's new » [archive], sur JAXA Hayabusa2 project
« Choix du site d’atterrissage de Mascot : « un vrai challenge ! » » [archive], sur Hayabusa2/Mascot
« MA-9 : le site d'atterrisage de MASCOT sur l'astéroïde Ryugu » [archive], sur Hayabusa2/Mascot
« Trois sites d’atterrissage sélectionnés pour la mission d’exploration de l’astéroïde Ryugu par Hayabusa2 » [archive], sur presse.cnes.fr
Futura, « Hayabusa-2 : mission réussie pour Mascot après 17 h d'activité sur Ryugu » [archive], sur Futura
« La sonde Hayabusa 2 transmet sa première image de l'astéroïde Ryugu » [archive], sur Science-et-vie.com, 27 juin 2018.
« L'astéroïde Ryugu vu à moins de 6 km » [archive], sur Ciel & Espace
(en)Images de la surface de Ryugu capturées par ONC-T (Optical Navigation Camera - Telescopic) d'Hayabusa 2, 27 septembre 2018 [archive]
(en) « MINERVA-II1: Successful image capture, landing on Ryugu and hop! » [archive], sur hayabusa2.jaxa.jp, 21 septembre 2018.
« Mascot, le robot-franco-allemand, a bien atterri sur l’astéroïde Ryugu » [archive], sur 20minutes.fr, 3 octobre 2018.
« REPLAY. Revivez l'atterrissage de l'instrument MASCOT sur l'astéroïde Ryugu, une étape cruciale d'Hayabusa 2 » [archive], sur sciencesetavenir.fr, 3 octobre 2018 (consulté le 3 octobre 2018)
« [Jeu-concours] « Dessine-moi l’astéroïde Ryugu » » [archive], sur SpaceGate
« [Jeu-concours] Les gagnants de « Dessine-moi l’astéroïde Ryugu » sont... » [archive], sur SpaceGate
(en) R. Jaumann, N. Schmitz, T.-M. Ho, S. E. Schröder, K. A. Otto et al., « Images from the surface of asteroid Ryugu show rocks similar to carbonaceous chondrite meteorites », Science, vol. 365, no 6455, 23 août 2019, p. 817-820 (DOI 10.1126/science.aaw8627).
(en) Emily Lakdawalla, « First Science Results from Hayabusa2 Mission » [archive], The Planetary Society, 1er avril 2019
« Les échantillons de l’astéroïde Ryugu révèlent la composition la plus primitive du système solaire » [archive], sur INSU, 22 juin 2022 (consulté le 10 août 2022).
(en) Tetsuya Yokoyama, Kazuhide Nagashima, Izumi Nakai, Edward D. Young et Yoshinari Abe, « Samples returned from the asteroid Ryugu are similar to Ivuna-type carbonaceous meteorites », Science, 9 juin 2022 (DOI 10.1126/science.abn7850 ).
(en) Caractéristiques et simulation d'orbite de 162173 [archive] dans la JPL Small-Body Database.
Faith Vilas, « Spectral Characteristics of Hayabusa 2 Near-Earth Asteroid Targets 162173 1999 JU3 and 2001 QC34 », The Astronomical Journal, vol. 135, 2008, p. 1101 (DOI 10.1088/0004-6256/135/4/1101, Bibcode 2008AJ....135.1101V)
Hasegawa, Sunao; Müller, Thomas G.; Kawakami, Kyoko; Kasuga, Toshihiro; Wada, Takehiko; Ita, Yoshifusa; Takato, Naruhisa; Terada, Hiroshi; Fujiyoshi, Takuya; Abe, Masanao, « Albedo, Size, and Surface Characteristics of Hayabusa-2 Sample-Return Target 162173 1999 JU3 from AKARI », Publications of the Astronomical Society of Japan, vol. 60, no SP2, 2008, S399–S405
Abe, Masanao; Kawakami, Kyoko; Hasegawa, Sunao; Kuroda, Daisuke; Yoshikawa, Makoto; Kasuga, Toshihiro; Kitazato, Kohei; Sarugaku, Yuki; Kinoshita, Daisuke; Miyasaka, Seidai; Urakawa, Seitaro; Okumura, Shinichirou; Takagi, Yasuhiko; Takato, Naruhisa; Fujiyoshi, Takuya; Terada, Hiroshi; Wada, Takehiko; Ita, Yoshifusa; Vilas, Faith; Weissman, Paul; Choi, Young-Jun; Larson, Steve; Bus, Schelte; Mueller, Thomas (13–20 July 2008). « Ground-based observational campaign for asteroid 162173 1999 JU3 » dans 37th COSPAR Scientific Assembly .
H. Campins, J. P. Emery, M. Kelley, Y. Fernández, J. Licandro, M. Delbó, A. Barucci et E. Dotto, « Spitzer observations of spacecraft target 162173 (1999 JU3) », Astronomy and Astrophysics, vol. 503, 2009, p. L17 (DOI 10.1051/0004-6361/200912374, Bibcode 2009A&A...503L..17C, arXiv 0908.0796)
(March 10–14, 2008) « Ground-based observational campaign for asteroid 162173 1999 JU3 » dans Lunar and Planetary Science XXXIX .
« International Symposium Marco Polo and other Small Body Sample Return Missions » [archive]
Bases de données astronomiques : (en) AstDyS-2 [archive] • (en) Caractéristiques et simulation d'orbite de 162173 [archive] dans la JPL Small-Body Database. • (en) Minor Planet Center database [archive] • (en) NEODyS-2 [archive]
Images de la surface de Ryugu capturées par ONC-T (Optical Navigation Camera - Telescopic) d'Hayabuza2, JAXA 27 septembre 2018 [archive]
(en) « Capsule Returns from Asteroid Ryugu » [archive], sur Astronomy Picture of the Day, NASA, 14 décembre 2020 (consulté le 21 août 2022) (traduction/adaptation française [archive])
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lepoint.fr
LETTRE DE L’ESPACE. Dans un échantillon rapporté par la sonde Hayabusa 2 se trouve l’un des constituants de l’ARN, une molécule liée au vivant.
L’astéroïde Ryugu vu par la sonde japonaise Hayabusa 2. © JAXA, UNIVERSITY OF TOKYO, KOCHI UNIVERSITY, RIKKYO UNIVERSITY, NAGOYA UNIVERSITY, CHIBA INSTITUTE OF TECHNOLOGY, MEIJI UNIVERSITY, AIZU UNIVERSITY, AIST
Publié le 01/04/2023 à 14h00
Temps de lecture : 2 min
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Rien n'est décidément tout blanc ou tout noir… Alors que les êtres humains tentent d'apprendre à se défendre contre un impact d'astéroïde dévastateur comme celui qui, pense-t-on, a eu raison des dinosaures, une étude scientifique suggère que ces corps errants du Système solaire pourraient bien avoir joué un rôle dans l'apparition même de la vie. Cette théorie n'est pas nouvelle.
Elle porte un nom : la panspermie. L'idée est que des astéroïdes ou des comètes auraient pu apporter, sur Terre, tout ou partie des molécules organiques constituant les briques de base de la vie. Car, dans l'enfance chaotique du Système solaire, notre planète aurait été intensément bombardée par ces corps qui auraient alors déposé de l'eau et/ou des composants chimiques clés, comme des acides aminés (précurseurs...
LETTRE DE L’ESPACE. Dans un échantillon rapporté par la sonde Hayabusa 2 se trouve l’un des constituants de l’ARN, une molécule liée au vivant.
L’astéroïde Ryugu vu par la sonde japonaise Hayabusa 2. © JAXA, UNIVERSITY OF TOKYO, KOCHI UNIVERSITY, RIKKYO UNIVERSITY, NAGOYA UNIVERSITY, CHIBA INSTITUTE OF TECHNOLOGY, MEIJI UNIVERSITY, AIZU UNIVERSITY, AIST
Publié le 01/04/2023 à 14h00
Rien n'est décidément tout blanc ou tout noir… Alors que les êtres humains tentent d'apprendre à se défendre contre un impact d'astéroïde dévastateur comme celui qui, pense-t-on, a eu raison des dinosaures, une étude scientifique suggère que ces corps errants du Système solaire pourraient bien avoir joué un rôle dans l'apparition même de la vie. Cette théorie n'est pas nouvelle.
Elle porte un nom : la panspermie. L'idée est que des astéroïdes ou des comètes auraient pu apporter, sur Terre, tout ou partie des molécules organiques constituant les briques de base de la vie. Car, dans l'enfance chaotique du Système solaire, notre planète aurait été intensément bombardée par ces corps qui auraient alors déposé de l'eau et/ou des composants chimiques clés, comme des acides aminés (précurseurs...
Président du Conseil Constitutionnel
Nommé le 19 février 2016 par le Président de la République
Nommé le 19 février 2016 par le Président du Sénat
Nommée le 18 février 2016 par le Président de l'Assemblée nationale
Nommé le 22 février 2019 par le Président de la République
Nommé le 21 février 2019 par le Président du Sénat
Nommé le 21 février 2019 par le Président de l'Assemblée nationale
Nommée le 1er mars 2022 par le Président de la République
Nommé le 23 février 2022 par le Président du Sénat
Nommée le 23 février 2022 par le Président de l'Assemblée nationale
En annonçant qu’elle se rendrait au rendez-vous de mercredi prochain à Matignon pour parler de la réforme des retraites sans attendre la position de la CGT, la CFDT entend bien mener le tempo.
Rendez-vous est pris (ou presque) pour Elisabeth Borne et l'intersyndicale : c’est a priori mercredi 5 avril que les syndicats rencontreront la Première ministre à Matignon. La CFDT l’a annoncé mercredi 29 mars dans la soirée. Avec un objectif : renouer le dialogue avec l’exécutif et rappeler leur opposition au report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
La CFDT honorera l'invitation, comme la FSU, normalement, si l’on en croit son secrétaire général, Benoit Teste, qui l'a annoncé sur franceinfo mercredi soir. Reste une inconnue : la présence de la CGT à ce rendez-vous, alors que la centrale est en plein congrès à Clermont-Ferrand.
La CGT doit désigner sa nouvelle direction dans une ambiance houleuse : Philippe Martinez a dû faire face à un désaveu de sa gestion du syndicat. La participation ou non à la réunion avec Elisabeth Borne doit être décidée uniquement à la fin de ce congrès vendredi car il faut attendre que la nouvelle équipe dirigeante soit désignée. En réalité, ce qui se passe c’est qu’en annonçant la rencontre avec l’exécutif pour mercredi, la CFDT n’attend donc pas la CGT.
Le syndicat de Laurent Berger mène ainsi le tempo, quitte à prendre de court les autres syndicats. Des cadres de Force ouvrière ou de la FSU paraissaient quelque peu lassés mercredi soir et laissaient entendre que le calendrier est annoncé beaucoup trop tôt. L’intersyndicale n’est pas divisée sur le fond : l’objectif reste de faire reculer le gouvernement sur les 64 ans. Mais ces divergences sur la stratégie pourraient devenir à terme des lignes de fracture entre les syndicats.
Ce n’est pas la première fois que la CFDT avance ses pions avant l’intersyndicale. Il y a eu l’épisode de la médiation avec le gouvernement, annoncée par Laurent Berger, soutenue par Philippe Martinez de la CGT - qui lui est d'ailleurs reprochée aujourd'hui par une partie de la base.
"Nommer des médiateurs pour discuter avec l’exécutif : que signifie cette médiation ?", se sont ainsi interrogés certains. Avec, en creux, la crainte que toutes ces mains tendues vers le gouvernement apparaissent comme des portes ouvertes à des compromissions. Elles seraient très mal perçues par la base qui manifeste depuis bientôt onze journées d’action. La prochaine aura lieu le 6 avril. Avec, certainement, des turbulences à venir autour de l’intersyndicale.
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