En annonçant qu’elle se rendrait au rendez-vous de mercredi prochain à Matignon pour parler de la réforme des retraites sans attendre la position de la CGT, la CFDT entend bien mener le tempo.
Rendez-vous est pris (ou presque) pour Elisabeth Borne et l'intersyndicale : c’est a priori mercredi 5 avril que les syndicats rencontreront la Première ministre à Matignon. La CFDT l’a annoncé mercredi 29 mars dans la soirée. Avec un objectif : renouer le dialogue avec l’exécutif et rappeler leur opposition au report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
La CFDT honorera l'invitation, comme la FSU, normalement, si l’on en croit son secrétaire général, Benoit Teste, qui l'a annoncé sur franceinfo mercredi soir. Reste une inconnue : la présence de la CGT à ce rendez-vous, alors que la centrale est en plein congrès à Clermont-Ferrand.
Les autres syndicats pris de court
La CGT doit désigner sa nouvelle direction dans une ambiance houleuse : Philippe Martinez a dû faire face à un désaveu de sa gestion du syndicat. La participation ou non à la réunion avec Elisabeth Borne doit être décidée uniquement à la fin de ce congrès vendredi car il faut attendre que la nouvelle équipe dirigeante soit désignée. En réalité, ce qui se passe c’est qu’en annonçant la rencontre avec l’exécutif pour mercredi, la CFDT n’attend donc pas la CGT.
Le syndicat de Laurent Berger mène ainsi le tempo, quitte à prendre de court les autres syndicats. Des cadres de Force ouvrière ou de la FSU paraissaient quelque peu lassés mercredi soir et laissaient entendre que le calendrier est annoncé beaucoup trop tôt. L’intersyndicale n’est pas divisée sur le fond : l’objectif reste de faire reculer le gouvernement sur les 64 ans. Mais ces divergences sur la stratégie pourraient devenir à terme des lignes de fracture entre les syndicats.
Ce n’est pas la première fois que la CFDT avance ses pions avant l’intersyndicale. Il y a eu l’épisode de la médiation avec le gouvernement, annoncée par Laurent Berger, soutenue par Philippe Martinez de la CGT - qui lui est d'ailleurs reprochée aujourd'hui par une partie de la base.
"Nommer des médiateurs pour discuter avec l’exécutif : que signifie cette médiation ?", se sont ainsi interrogés certains. Avec, en creux, la crainte que toutes ces mains tendues vers le gouvernement apparaissent comme des portes ouvertes à des compromissions. Elles seraient très mal perçues par la base qui manifeste depuis bientôt onze journées d’action. La prochaine aura lieu le 6 avril. Avec, certainement, des turbulences à venir autour de l’intersyndicale.
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