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à jour au 12 juin 2019
Idriss Déby
Idriss Déby
(ar) إدريس ديبي |
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Fonctions
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Élection
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Réélection
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Premier ministre
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Jean
Alingué Bawoyeu
Joseph Yodoyman Fidèle Abdelkerim Moungar Delwa Kassiré Coumakoye Koibla Djimasta Nassour Guelendouksia Ouaido Nagoum Yamassoum Haroun Kabadi Moussa Faki Pascal Yoadimnadji Adoum Younousmi (intérim) Delwa Kassiré Coumakoye Youssouf Saleh Abbas Emmanuel Nadingar Joseph Djimrangar Dadnadji Kalzeubé Pahimi Deubet Albert Pahimi Padacké |
Gouvernement
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Prédécesseur
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Prédécesseur
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Biographie
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Idriss Déby
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Nationalité
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Idriss Déby2
(arabe
tchadien :
إدريس
ديبي),
né le 18
juin
1952
à Berdoba3
(au sud-est de Fada),
est un homme
d'État tchadien,
président
de la République
depuis le 4
décembre
1990.
Le
2
décembre
1990,
avec l'appui de la France,
il chasse du pouvoir Hissène
Habré et le
remplace le 4 décembre avec le titre de président du Conseil
d'État. Il est
ensuite désigné président
de la République du Tchad
le 28
février
1991
après l'adoption de la Charte nationale. Il remporte les élections
présidentielles de 1996,
2001,
2006,
2011
et 2016.
La même année, le 30
janvier
2016
il est élu président
de l'Union
africaine4
pour un mandat d'un an.
Sommaire
Jeunesse et origines
Musulman,
fils d'un berger
de l'ethnie
zaghawa5,6,
il est plus précisément Kouriara
(habitants de la région de Bilia), un sous-groupe des Bideyat,
lui-même sous-groupe de la grande ethnie des Zaghawas que l’on
trouve des deux côtés de la frontière tchado-soudanaise. Elle est
proche de l'ethnie toubou.
Après avoir passé son baccalauréat,
il entre à l'école d'officiers
de N'Djaména
puis obtient en 1979
une licence de pilote professionnel en France
(spécialité transport des troupes3)7,8
à l'Institut
aéronautique Amaury de la Grange9.
Sous le régime d'Hissène Habré
Article connexe : Hissène
Habré (section Président de la République).
De retour au Tchad,
il collabore avec Hissène
Habré, entré en rébellion en mars
1980 contre Goukouni
Oueddei après l’éclatement du Gouvernement
d'Union nationale de transition (GUNT) formé
cinq mois plus tôt. Habré nomme alors Déby comme commandant
en chef des Forces armées du nord
(FAN)10,11,12.
Le 7
juin
1982,
Habré rentre dans la capitale N'Djaména
avec Déby à ses côtés13,
poussant le président Goukouni
Oueddei à s'exiler en Algérie.
Promu comme colonel14,
il se rend en France
en 19863
où il suit les cours de l'École de guerre inter-armées14.
De retour au Tchad, il est nommé conseiller d'Habré pour la
défense et la sécurité14.
À la
fin des années
1980, les relations entre Idriss Déby et
Habré se détériorent. Un de ses cousins, Hassan
Djamous, le remplace au poste de commandant en
chef tandis qu'un autre de ses cousins, Ibrahim Mahamat Itno,
devient ministre
de l'Intérieur3.
Accusés de complot,
les trois hommes (Idriss Déby et ses deux cousins) prennent la
fuite le 1er
avril
1989
(cette action est communément appelée l'action du premier avril).
Tandis que le colonel Hassan
Djamous est blessé et capturé par les hommes
de Hissène Habré15,
et son cousin Ibrahim Mahamat Itno tué, Idriss Déby réussit à
regagner la Libye,
puis le Soudan
où il crée en mars
1990 le mouvement rebelle du Mouvement
patriotique du Salut (MPS).
Le 1er
décembre
1990,
avec l'aide des services
de renseignement français16,
ses forces s'emparent de N'Djaména
et chassent Habré, qui se réfugie au Sénégal17,18.
Déby est alors porté à la présidence du Conseil d'État dès le
4
décembre19,20,
puis désigné président
de la République par son mouvement, alors
transformé en parti
politique. De son côté, Habré sera ensuite
poursuivi par un tribunal international pour crime
contre l'humanité pour les exactions commises
durant son règne au Tchad21,22.
Président de la République
Par intérim
Lors de son investiture, il promet la tenue d'une
conférence nationale ayant pour tâche principale l'élaboration
d'une nouvelle Constitution.
Il fait adopter dès février 1991 une Charte nationale qui pose les
principes directeurs de l’État tchadien et les bases d’une
réforme institutionnelle. Il est parallèlement promu général
de corps d'armée en 1995.
La charte servira de loi fondamentale jusqu’à la promulgation de
la Constitution
le 14 avril 1996[réf. nécessaire].
1996-2001
Il est élu
président
de la République pour un premier mandat en
1996
lors du premier scrutin pluraliste au suffrage universel depuis
l'indépendance (du pays) en 1960 et ouvre alors son gouvernement à
une partie de l'opposition7.
En octobre
2000,
Idriss Déby lance officiellement les travaux de construction de
l'oléoduc
Tchad-Cameroun à Komé
(Tchad)
et Kribi
(Cameroun)23.
2001-2006
Article connexe :
Économie
du pétrole au Tchad.
Le 20
mai
2001,
Idriss Déby est réélu
président de la République dès le premier
tour avec 63,17 % des voix24.
En 2003,
il annonce la fin de la construction de l'oléoduc Tchad-Cameroun et
le début de la production de pétrole pour le pays25.
Le Tchad adhère en 2005 à l'Association
des producteurs de pétrole africains (APPA).
Le 26
mai
2004,
les députés adoptent une modification constitutionnelle qui lève
la limitation des mandats présidentiels auparavant fixée à deux8.
Si cette disposition particulière a focalisé l’attention des
médias, la réforme constitutionnelle a fait évoluer les
institutions du pays, au premier chef desquelles la suppression du
Sénat, qui n’a jamais véritablement joué son rôle
institutionnel.
En mai
2005,
les rebelles sont sur le point de renverser le régime mais les
forces
françaises présentes sur place permettent le
retour précipité d'Idriss Déby qui se trouvait en visite en
Guinée
équatoriale pour un sommet de la CEMAC.
La proposition de réforme constitutionnelle de 2004 est adoptée
par référendum le 6 juin 2005, 77,8 % des votants s'étant
prononcés pour. La participation s'est élevée à 71,61 %. Le
13 avril 2006, les rebelles du FUC (Front Uni pour le Changement)
entrent dans N'Djaména et manquent de peu de renverser le régime
soutenu par les Français qui tireront sur les éléments du FUC
(tir de semonce).
2006-2011
Il est réélu
pour un troisième mandat le 3
mai
2006
avec 64,67 % des suffrages exprimés26,
un mois après l'attaque manquée menée par le Front
uni pour le changement (FUC) du capitaine
Mahamat
Nour sur N'Djaména le 13
avril. Le 3
février 2008,
lors de l'assaut des rebelles dirigé par Mahamat Nouri et les
frères Tom et Timane Erdimi, l'un de ses principaux opposants, Ibni
Oumar Mahamat Saleh, est enlevé à son
domicile par les militaires
tchadiens27,28.
Le gouvernement
français appelle à une
« clarification »29,30.
En février 2012, deux des fils de l'opposant disparu déposent
plainte en France,
et en 2013, un juge
d'instruction français a décidé d'enquêter
sur sa disparition. C'est contre l'avis du parquet
de Paris
que ce juge d'instruction avait décidé de le mener. Le ministère
public avait donc fait appel de cette décision. Mais, finalement,
la chambre
de l'instruction de la cour
d'appel de Paris a donné raison au juge et
considéré que les critères juridiques étaient réunis pour
autoriser son enquête sur cette disparition31.
Début 2013, peu d'informations significatives sont disponibles sur
le sort d'Ibni Saleh depuis les jours qui ont suivi son enlèvement,
malgré les efforts d'hommes politiques32,33
ou d'organisations venues au soutien de l'opposant et de ses
proches34,35,36.
En février
2008,
les rebelles tchadiens du Commandement
militaire unifié (CMU) qui est composé du
RFC
de Timan
Erdimi, de l'UFDD
de Mahamat
Nouri et du CNT
de Hassan
Al Djineidi lancent une seconde offensive pour
prendre N’Djaména. Début février
2008, il a donc de nouveau à faire avec des
attaques rebelles sur la capitale N'Djaména qui entraînent le
rapatriement des expatriés français vers le Gabon
et la France.
Il subit un revers à la bataille
de Massaguet le 1er
février et doit repousser l'assaut sur la capitale du 2 au 4
février. Trois fois plus nombreux à s’élancer du Soudan,
une fois en ville, les rebelles cernent le palais
présidentiel le 2 février. Encerclé dans
son palais, le président tchadien appelle plusieurs fois dans la
journée le président
français. Celui-ci lui propose l'exil en
territoire français37,3.
Grâce au soutien militaire total de la France, incluant aide
logistique (livraison de munitions depuis la Libye),
renseignement
militaire et combat de troupes françaises
contre les rebelles, Idriss Déby parvient à se maintenir au
pouvoir et les rebelles se replient38.
Le 7
février
2008,
il échappe à une tentative de renversement dans la capitale, il
reçoit le soutien de la France qui accuse le Soudan39.
Il demande à l'Union
européenne de dépêcher au plus tôt la
force de paix EUFOR,
dont le contingent principal est français40.
2011-2016
Le 25
avril
2011,
il est réélu pour un quatrième mandat dès le premier tour de
l'élection
présidentielle par 88,7 % des voix, face
à Albert
Pahimi Padacké (6 %) et Madou Nadji
(5,3 %)44.
Il s'oppose à l'intervention militaire occidentale durant la guerre
civile libyenne de 2011, position que de
nombreux médias décrivent alors comme un soutien au général
Mouammar
Kadhafi45,46,
certains assurent d'ailleurs qu'il aurait envoyé des éléments de
la garde tchadienne dans le pays47.
Il déclare de son côté vouloir que le dictateur libyen quitte le
pouvoir, mais en douceur et non à la suite d'une intervention armée
qui « laissera des traces » selon lui48.
Au mois de mai
2012,
Idriss Déby lance une vaste opération anti corruption dans le
pays, baptisée « opération Cobra ». L’État perd
alors un montant estimé à 300 milliards de francs
CFA (soit 460 millions d'euros)
par an à cause de détournements d'argent public49.
Le but est de sécuriser les circuits de recettes et de dépenses et
de contrôler les procédures de préparation, de passation et
d'exécution des marchés
publics. Après un an et 23 missions de
contrôles effectuées à N'Djaména et 22 en province, environ 25
milliards de francs CFA ont été recouvrés49.
En janvier
2013,
le Tchad envoie des troupes au nord du Mali
pour participer à l'opération
Serval50,51.
Idriss Déby décrit alors ce qui se passe dans le nord du Mali
comme la conséquence de « la dislocation de la Libye »
et de la « dissémination de son arsenal »6.
Cette action au Mali, ou encore en Centrafrique
et au Nigeria
contre Boko
Haram valent à Idriss Déby de recevoir un
soutien fort de la France
et des États-Unis.
Durant ce mandat, Idriss Déby lance une diversification économique
d'envergure, l'économie
du pays étant jusqu'alors principalement
basée sur l'industrie
du pétrole52.
Alors que le Tchad compte en 2001 parmi les pays
les moins avancés (PMA) du continent
africain53,
il occupe en 2015 la troisième place de l'Africa Performance Index
(API), outil de notation et de classement des institutions du
secteur public en Afrique54.
Idriss Déby débloque cette même année 4,57 millions d'euros pour
venir en aide à la région du lac
Tchad, en proie à la désertification
et fertile au développement de groupes
terroristes tels que Boko
Haram55.
Le Tchad étant une cible stratégique pour le groupe terroriste
Boko Haram, Idriss Déby tourne une partie de sa politique de ce
mandat vers la lutte contre le terrorisme56.
Devant faire face à la menace grandissante de Boko Haram, un groupe
terroriste rallié à Daesh
dans le nord du Nigeria,
Idriss Déby augmente la participation du Tchad à la Multinational
Joint Task Force (MNJTF), une force
armée composée du Niger,
du Nigeria,
du Bénin
et du Cameroun57.
En août 2015, Idriss Déby déclare à ce sujet dans un entretien
que la MNJTF a « décapité » Boko
Haram58.
Le 1er
décembre
2015,
à l'occasion du sommet « Défi climatique et solutions
africaines » en marge de la Conférence
de Paris sur le climat (COP 21), Idriss Déby
alerte la communauté internationale sur le besoin de financement
pour l'avenir du lac
Tchad, dont la surface a été divisée par
huit depuis 197359 :
« La question du lac Tchad est ancienne. À toutes les
rencontres sur le climat depuis 20 ans, ce dossier a été évoqué
[...] depuis Copenhague, Rio et aujourd'hui Paris. Je ne suis pas
sûr que jusqu'à aujourd'hui, nous ayons trouvé des oreilles, tout
au moins des actions concrètes »60.
Depuis 2016
Début 2016,
l'affaire
Zouhoura (une jeune fille violée
par des fils de dignitaires du régime) soulève des manifestations.
Dans le contexte politique qui a vu se développer les contestations
en Afrique subsaharienne, Idriss Déby fait interdire les
manifestations et appréhender les auteurs du crime30.
Il fait alors figurer dans son programme
l'instauration d'une limite des mandats dans la Constitution,
déclarant qu'en 2005, la réforme de la Constitution était menée
dans un contexte où « la nation était en danger »
tandis qu'en 2016, le Tchad « ne peut pas se concentrer sur un
système qu'un changement de pouvoir mettrait en difficulté »61.
En avril, sans opposition solide30,
il est réélu dès le premier tour avec 59,9 % des voix62.
Lors de son discours d'investiture, Idriss Déby développe les
nouvelles priorités de ce mandat, parmi lesquelles la
diversification de l'économie
tchadienne, jusqu'ici trop centrée sur le
pétrole63.
Il déclare notamment que « le salut ne viendra jamais des
ressources pétrolières » avant d'annoncer compter sur
l'agriculture
et l'élevage
et miser sur l'exploitation
minière63.
Il s'engage également à élargir la couverture en eau
potable à 83 % et renouvelle sa promesse
de construire 3 000 km de routes
bitumées
ainsi qu'un grand réseau
ferroviaire pour relier le Tchad au Soudan,
au Cameroun
et au Nigeria64.
Le 12
octobre
2016,
Idriss Déby effectue une visite diplomatique en Allemagne
et rencontre le lendemain la chancelière
allemande Angela
Merkel65.
Cette visite fait suite à une invitation de la chancelière
formulée lors du dernier
sommet du G20 en Chine65.
C'est la première visite
officielle d'un président tchadien en
Allemagne65.
En 2016,
il annonce l'aménagement d'environ 250 000 hectares de
terres sur le territoire national, le renforcement des microcrédits
pour les producteurs ruraux ainsi que la construction de nouvelles
infrastructures de transport et d'énergie66.
Il signe également l'Agenda 2030 de l'ONU et la déclaration de
Malabo pour la croissance et la transformation de l'agriculture en
Afrique66.
Le 2
février
2017,
alors que les élections
législatives tchadiennes devaient avoir lieu
en 2016, il annonce qu'elles n'auront pas lieu avant 2019 faute de
moyens67,68.
En septembre
2017,
un rapport d'Amnesty
International dénonce une vague de répression
au Tchad, sous le mandat d'Idriss Déby. Certes, l'organisation
reconnaît que cela n'est pas du même niveau que sous son
prédécesseur Hissène
Habré (une répression implacable qui fit des
dizaines de milliers de morts dans les années 1980) mais elle note
que le président Déby, qui effectue son cinquième mandat, n'a pas
tenu ses engagements initiaux en matière de respect des droits
de l'homme. Elle note qu'Idriss Déby « réduit
au silence les voix de ceux qui s’élèvent contre le gouvernement
et ses politiques », au moyen d'un harcèlement juridique,
administratif et policier continu contre ses opposants. Depuis 2016,
65 manifestations ont été interdites par les autorités et on
refuse toute existence légale à plusieurs plateformes
d'opposition69.
Le 4
mai
2018,
il promulgue la Constitution
tchadienne de 2018, adoptée70
le 30
avril
2018
par le Parlement71.
Le jour même, il annonce une amnistie
pour les rebelles, et appelle les exilés politiques à rentrer au
Tchad72.
Pour Djimet Arabi, ministre
de la Justice, « quand on parle de
l’amnistie, c’est une loi qui efface toutes les infractions qui
ont été commises, et ça le fait d’une façon rétroactive. Même
ceux qui ont détourné de l’argent, ceux qui ont tué, ceux qui
ont pillé. Une fois qu’il y a cette loi d’amnistie, elle efface
toutes les infractions et ils peuvent tranquillement rentrer chez
eux »73.
Le président Déby et
ses proches se sont considérablement enrichis : les Panama
Papers indiquent que le « clan »
au pouvoir a détourné 10,76 milliards de dollars
pour les placer dans des paradis
fiscaux. Au contraire, les très faibles
investissements dans les services
publics (écoles, centres de santé, etc)
maintiennent l'immense majorité de la population dans une grande
pauvreté. Le Tchad est classé
186e
sur 189 à l’indice
de développement humain des Nations
unies. En 2018,
l'État tchadien est au bord de la faillite et Déby réagit en
réduisant le salaire des fonctionnaires d’un tiers75.
Politique étrangère
Rôle en Centrafrique
Idriss Déby
considère le nord de la Centrafrique
comme stratégique du fait de ses ressources pétrolières76.
En 2012,
il se rend en Centrafrique avec l'ancien président burundais
Pierre
Buyoya, médiateur en Centrafrique pour le
compte de l'Organisation
internationale de la francophonie (OIF)6.
Sa visite fera l'objet d'une polémique78,79
car il aurait soutenu le mouvement rebelle de la Seleka80,76.
De son côté, Idriss Déby affirme y être allé pour encourager
François Bozizé et insister pour qu'il libère le détenu
Jean-Jacques Demafouth, chef d'un mouvement politico-militaire6.
Président de l'Union africaine
Le 30
janvier
2016,
Idriss Déby Itno est élu président de l'Union
africaine lors de la cérémonie d'ouverture
du 26e sommet,
succédant au Zimbabwéen
Robert
Mugabe. Il est choisi par les présidents de
la région Afrique
centrale. Son mandat est d'un an4.
Lors de son discours d'acceptation, il a notamment évoqué la mise
en place « d'une force africaine qui permettrait d'intervenir
dans la prévention des crises »4.
Il critique également l'immobilisme de l'organisation : « Nous
nous réunissons souvent, nous parlons toujours trop, nous écrivons
beaucoup, mais nous n'agissons pas assez, et, parfois, pas du tout.
Nous n'anticipons pas assez, nous attendons tout de l'extérieur »81.
Début octobre
2016,
Idriss Déby se rend en République
Démocratique du Congo, le but étant de
parvenir au dialogue pour la tenue d'élections présidentielles
dans le pays82.
Il appelle alors les composantes de l'opposition à se joindre au
dialogue82.
Dans un communiqué, il annonce finalement qu'une date a été
trouvée pour la tenue des élections présidentielles et
législatives82.
Fin octobre
2016,
Idriss Déby Itno se rend au Cameroun
pour exprimer sa compassion pour les victimes de la catastrophe
ferroviaire du train d'Eseka. Il a déclaré à cette occasion :
« les relations entre le Cameroun et le Tchad sont très
particulières. Nous avons des liens solides et un destin commun.
Quand j'ai appris la triste nouvelle, j'ai d'abord fait un message
au peuple camerounais. Puis, j'ai estimé que faire un message n'est
pas suffisant et je suis venu »83.
Début novembre
2016,
en marge de la COP
22, Idriss Déby se rend à Marrakech
à la demande du roi
du Maroc Mohamed
VI afin de discuter avec lui de la
réintégration du Maroc
dans l'Union africaine84.
Pour rappel, le Maroc
a quitté l'Union africaine en novembre
1984
après que celle-ci a décidé d'intégrer la République
arabe sahraouie démocratique comme 51e
membre. Fervent partisan d'un continent uni, Idriss Déby milite
pour « une Afrique sans conflit à l'horizon 2020 »84.
La question reste cependant toujours en cours de traitement fin
2016.
Pour un proche de l'organisation panafricaine, « ce n'est pas
le retour du Maroc qui pose problème - car il peut facilement
réunir la majorité simple nécessaire pour valider son retour -
mais la bataille qu'il entend mener au sein de l'UA dans le but
d'expulser la RASD
qui dérange énormément de pays acquis à la cause sahraouie »85.
Lutte contre Boko Haram
Une de ses premières priorités est l'accélération du combat
contre Boko
Haram. Le 4
mars
2016,
l'Union africaine valide ainsi l’ajout de 10 000 troupes à
la Force
multinationale mixte (FMM) créée le 23
mai
2016
à N'Djaména86.
En août, l'Union
européenne promet de verser 50 millions
d'euros supplémentaires pour aider la FMM à combattre Boko Haram
dans le Sahel87.
Financement
En août
2016,
Idriss Déby fait adopter à la « quasi-unanimité »
selon Donald
Kaberuka88
un nouveau mode de financement pour l'Union africaine qui met un
terme aux financements extérieurs et permet à l'Union d'assurer
son indépendance grâce au prélèvement d'une taxe sur les
importations88.
Idriss Déby définit cette mesure comme un tournant
« historique » : « nous prenons des décisions
audacieuses pour l'avenir de notre continent. En attendant
l'opérationnalisation de ce nouveau mécanisme de financement de
l'UA, il faut mettre fin à notre dépendance frustrante et
compromettante de notre budget »88.
Décorations
-
Grand-croix de l'ordre national de Centrafrique90
-
Docteur honoris causa de l'Institut international de l'ingénierie de l'Eau et de l'Environnement94
-
Prix médias africains pour la paix et le leadership (PMAPL)56
Famille
Idriss Déby a plusieurs enfants issus de
différents mariages, comme c'est la coutume au sein des Zaghawa :
-
Mahamat Idriss Déby, nommé commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (FATIM) en 2013 96.
-
Brahim Déby (issu de son premier mariage avec Hadja Halimé), qui avait été un temps son conseiller97, est assassiné le 2 juillet 2007 en France, à Courbevoie97,98,99. Selon la police française, son assassinat n'aurait pas de motivation politique100.
-
Zakaria Idriss Déby Itno, directeur adjoint du cabinet civil à la présidence en 201396.
-
Adam Idriss Déby, chef d'état-major de la Direction générale de service de sécurité des institutions de l'État (DGSSIE) en 2012101
Ses épouses ː
-
En 2005, il épouse Hinda Mahamat Abderahim Acyl102, qui aurait acquis la nationalité française en 2017, sa quatrième épouse après Zina Wazina ou encore Hadja Halime Déby103 ;
Ce
mariage pourrait avoir notamment permis, au moment des offensives
des rebelles, de convaincre la tribu de Hinda, originaire du
Ouaddaï,
région frontalière du Soudan
peuplée, de ne pas se rallier à ces derniers, qui aurait acquis la
nationalité française en 2017, sa quatrième épouse après Zina
Wazina ou encore Hadji Halime Déby103.
-
Le 20 janvier 2012, il épouse Amani Moussa Hilal, fille de Moussa Hilal, un célèbre chef de milice janjawid104,105.
-
Autres épouses ː Anda Ali Bouye, Souad Zakaria Abdallah, Haoua Toldjei Tchou, Acheick Oumar106
Notes et références
Notes
Références
-
↑ a b et c « Le Tchadien Idriss Déby Itno désigné président de l'Union africaine - JeuneAfrique.com » [archive], sur JeuneAfrique.com (consulté le 9 mars 2016).
-
↑ a b et c Ernest Nguong Moussavou, Francafrique : Ces monstres qui nous gouvernent, L'Harmattan, 2012 (ISBN 978-2-296-56019-2), page 76
-
↑ Thomas FessyBBC News et Dakar, « Hissene Habre: Senegal MPs pass law to form tribunal » [archive], sur BBC News (consulté le 24 mars 2016)
-
↑ « Oléoduc : la Banque mondiale lâche le Tchad » [archive], sur Libération.fr, 11 septembre 2008 (consulté le 8 février 2019)
-
↑ « Tchad : Idriss Déby Itno réclame le déploiement urgent de l’Eufor » [archive], Reuters, 7 février 2008
-
↑ « Idriss Déby Itno : "En Libye, l'Histoire me donnera raison" - JeuneAfrique.com » [archive], sur JeuneAfrique.com (consulté le 9 mars 2016)
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↑ a et b « Tchad : un Cobra très discret - JeuneAfrique.com » [archive], sur JeuneAfrique.com (consulté le 11 mars 2016)
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↑ « L’économie du Tchad en voie de rémission – Le Journal Economique » [archive] (consulté le 9 mars 2016)
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↑ « Le Tchad des crises à répétition » [archive], sur Le Monde diplomatique, 1er mai 2001 (consulté le 9 mars 2016)
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↑ « En pleine diversification économique, le Tchad attire les investissements étrangers » [archive], sur www.cameroonvoice.com (consulté le 9 mars 2016)
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↑ « Union africaine : Idriss Déby veut faire entendre la voix du continent » [archive], sur ladiplomatie.fr (consulté le 9 mars 2016)
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↑ a et b « Attaques terroristes au Tchad : le président Idriss Déby tient le cap » [archive], sur jolpress.com (consulté le 9 mars 2016)
-
↑ « Boko Haram has been 'decapitated': Chadian leader » [archive], sur Yahoo News (consulté le 24 mars 2016)
-
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Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
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Bibliographie
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Arnaud Dingammadji, Les gouvernements du Tchad : De Gabriel Lisette à Idriss Déby Itno (1957-2010), L'Harmattan, 2011, 312 p. (ISBN 9782296463219)
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(en) Jeremy Rich, « Déby Itno, Idriss », in Henry Louis Gates Jr (et al.), Dictionary of African biography, Oxford University Press, 2011, vol. 2, p. 172-173 (ISBN 9780195382075)
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(en) Esaïe Toingar, Idriss Deby and the Darfur Conflict, McFarland & Company, Jefferson (C.), 2014, 221 p. (ISBN 978-0-7864-7084-6)
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