vendredi 22 mars 2019

Brexit, la leçon de choses de Macron

Le 22/03/2019 à 18:07, Henri Gibier, Les Echos a écrit :


Tirant ce vendredi les conclusions du sommet européen sur le Brexit, Emmanuel Macron a souligné qu'il ne s'agissait plus d'une "négociation technique" mais d'une "leçon politique". Cette dernière étant, selon le président français, que la démocratie directe du style referendum pouvait devenir un danger pour la démocratie tout court si elle laissait libre place à l'exploitation de toutes les "fake news". Ainsi, les Britanniques, à partir de beaucoup de mensonges, auraient pris par la voie référendaire une décision que leurs représentants s'avèrent incapables de mettre en oeuvre. Evidemment, l'intention du chef de l'Etat est moins d'administrer cette leçon de choses aux sujets de la reine d'Angleterre qu'aux Français, séduits par les sirènes du référendum d'initiative citoyenne que revendiquent les "gilets jaunes", et bientôt appelés aux urnes pour les élections européennes. D'où la dramatisation de la position française pendant les deux jours de négociations à Bruxelles, qui ont vu, à la surprise des observateurs, Emmanuel Macron camper du coté des plus durs à l'égard de Thérésa May - menaçant de ne lui laisser aucun délai si pour une troisième fois elle échouait à faire accepter son texte de compromis à Westminster -, face à une Angela Merkel plus encline à temporiser. Au final, on le sait, les Européens ont fixé au 12 avril la véritable date fatidique du Brexit en cas de ratification par le Parlement britannique de l'accord négocié par May, au lieu du 29 mars. Sachant que si la Première ministre échouait une nouvelle fois à convaincre ses parlementaires, une extension technique serait accordée jusqu'au 22 mai, pour préparer cette fois une sortie sans filet, ce "hard Brexit" qui effraie tout le monde - mais plus vraiment la France selon le président Macron . Il s'agit de la date limite au-delà de laquelle le Royaume Uni devrait organiser des élections européennes sur son sol, puisqu'il appartiendrait toujours à l'Union.

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