L’ONU menace les opposants à la paix au Mali de sanctions
En janvier, l’ONU avait accordé jusqu’à fin
mars aux parties maliennes pour montrer des avancées dans l’application de
l’accord de paix signé en 2015.
image:
http://img.lemde.fr/2018/04/12/333/0/2000/1000/768/0/60/0/0194aec_22143-1x8egzj.1ll2.jpg« Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord et nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent », a abondé Amy Tachco, diplomate américaine. L’ambassadrice britannique Karen Pierce a apporté son « soutien » à l’identification de « ceux qui font obstruction, retardent ou menacent l’application de l’accord de paix, afin de leur imposer des sanctions ».
« Une mesure de dernier recours »
« La France engagera avec ses partenaires dès les prochaines semaines (…) un travail visant à identifier ceux qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix », a précisé M. Delattre. L’objectif, selon lui, est de viser « dans un premier temps une série de responsables qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic ».Lors d’une rencontre ultérieure avec des médias, l’émissaire de l’ONU au Mali Mahamat Saleh Annadif a précisé que des sanctions étaient « un levier extrêmement important » pour pousser le Mali à la paix. A l’origine, c’est le Mali qui a demandé à l’ONU de prévoir un régime général de sanctions, a-t-il rappelé. Selon lui, si des sanctions étaient imposées, elles pourraient viser des individus figurant dans les trois parties signataires de l’accord de paix : le gouvernement malien, la Plateforme des mouvements d’autodéfense et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
« L’utilisation directe de sanctions doit être une mesure de dernier recours », a estimé lors de la réunion de l’ONU l’ambassadeur russe adjoint, Dimitri Polyanski, mettant en garde contre toute « hâte ». « Il est de l’intérêt des parties maliennes d’appliquer l’accord de paix » et « le maintien de la sécurité est prioritaire », a-t-il dit.
Lire aussi : « Les
responsables maliens donnent le sentiment que la réconciliation ne les concerne
pas »
Présent au Conseil de sécurité, le ministre malien des affaires étrangères
Tieman Hubert Coulibaly a défendu l’action de son gouvernement, assurant que « les
petits pas » accomplis pour « rétablir la confiance entre
les acteurs » étaient « des pas sûrs ». Il est « temps
de passer des promesses aux actes en respectant les échéances convenues »,
a souligné devant le Conseil de sécurité Mahamat Saleh Annadif.102 casques bleus tués depuis juillet 2013
L’opération de paix au Mali (quelque 13 000 militaires et policiers) est l’une des plus meurtrières pour l’ONU dans le monde. Depuis le déploiement des casques bleus en juillet 2013, l’organisation déplore 102 morts dans ses rangs, victimes d’actes hostiles. Plusieurs pays, comme l’Ethiopie ou la Suède, ont aussi affiché leur insatisfaction. La Chine a appelé « à un rôle constructif du comité de sanctions » de l’ONU, tout en demandant « à la communauté internationale de respecter la souveraineté du Mali ». Les Pays-Bas ont relevé que « les progrès étaient bien trop lents et depuis trop longtemps ». « Nous ne devons pas reculer devant l’application des sanctions », a estimé l’ambassadeur néerlandais Karel Van Oosterom.
Lire aussi : « Au
lieu d’organiser une élection, le Mali doit s’arrêter pour un diagnostic sans
complaisance »
En janvier, l’ONU avait accordé jusqu’à fin mars aux parties maliennes pour
montrer des avancées dans l’application de l’accord de paix signé en 2015,
faute de quoi elles s’exposeraient à des sanctions pour obstruction. En
septembre 2017, à la suite d’une demande de Bamako, le Conseil de sécurité
avait adopté un régime général de sanctions face au risque d’effondrement de
l’accord de paix. Parmi les sanctions éventuelles, l’ONU peut décréter des
interdictions de visas et geler des avoirs.L’accord de paix de 2015 a été signé par le gouvernement malien avec des coalitions de groupes armés. Il était destiné à mettre fin aux combats mais les rebelles et des groupes djihadistes (comme Al-Qaida au Maghreb islamique), déjà visés par des sanctions, restent très actifs. Des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma. Un scrutin municipal est prévu en avril, puis une élection présidentielle le 29 juillet suivie de législatives. Le chef de la diplomatie malienne a promis des élections « transparentes » et « inclusives ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/04/12/l-onu-menace-les-opposants-a-la-paix-au-mali-de-sanctions_5284454_3212.html#I1tb7jOTu7b4x43s.99
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L’ONU menace les opposants à la paix au Mali de sanctions
En janvier, l’ONU avait accordé jusqu’à fin
mars aux parties maliennes pour montrer des avancées dans l’application de
l’accord de paix signé en 2015.
image: http://img.lemde.fr/2018/04/12/333/0/2000/1000/768/0/60/0/0194aec_22143-1x8egzj.1ll2.jpg« Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord et nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent », a abondé Amy Tachco, diplomate américaine. L’ambassadrice britannique Karen Pierce a apporté son « soutien » à l’identification de « ceux qui font obstruction, retardent ou menacent l’application de l’accord de paix, afin de leur imposer des sanctions ».
« Une mesure de dernier recours »
« La France engagera avec ses partenaires dès les prochaines semaines (…) un travail visant à identifier ceux qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix », a précisé M. Delattre. L’objectif, selon lui, est de viser « dans un premier temps une série de responsables qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic ».Lors d’une rencontre ultérieure avec des médias, l’émissaire de l’ONU au Mali Mahamat Saleh Annadif a précisé que des sanctions étaient « un levier extrêmement important » pour pousser le Mali à la paix. A l’origine, c’est le Mali qui a demandé à l’ONU de prévoir un régime général de sanctions, a-t-il rappelé. Selon lui, si des sanctions étaient imposées, elles pourraient viser des individus figurant dans les trois parties signataires de l’accord de paix : le gouvernement malien, la Plateforme des mouvements d’autodéfense et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
« L’utilisation directe de sanctions doit être une mesure de dernier recours », a estimé lors de la réunion de l’ONU l’ambassadeur russe adjoint, Dimitri Polyanski, mettant en garde contre toute « hâte ». « Il est de l’intérêt des parties maliennes d’appliquer l’accord de paix » et « le maintien de la sécurité est prioritaire », a-t-il dit.
Lire aussi : « Les
responsables maliens donnent le sentiment que la réconciliation ne les concerne
pas »
Présent au Conseil de sécurité, le ministre malien des affaires étrangères
Tieman Hubert Coulibaly a défendu l’action de son gouvernement, assurant que « les
petits pas » accomplis pour « rétablir la confiance entre
les acteurs » étaient « des pas sûrs ». Il est « temps
de passer des promesses aux actes en respectant les échéances convenues »,
a souligné devant le Conseil de sécurité Mahamat Saleh Annadif.102 casques bleus tués depuis juillet 2013
L’opération de paix au Mali (quelque 13 000 militaires et policiers) est l’une des plus meurtrières pour l’ONU dans le monde. Depuis le déploiement des casques bleus en juillet 2013, l’organisation déplore 102 morts dans ses rangs, victimes d’actes hostiles. Plusieurs pays, comme l’Ethiopie ou la Suède, ont aussi affiché leur insatisfaction. La Chine a appelé « à un rôle constructif du comité de sanctions » de l’ONU, tout en demandant « à la communauté internationale de respecter la souveraineté du Mali ». Les Pays-Bas ont relevé que « les progrès étaient bien trop lents et depuis trop longtemps ». « Nous ne devons pas reculer devant l’application des sanctions », a estimé l’ambassadeur néerlandais Karel Van Oosterom.
Lire aussi : « Au
lieu d’organiser une élection, le Mali doit s’arrêter pour un diagnostic sans
complaisance »
En janvier, l’ONU avait accordé jusqu’à fin mars aux parties maliennes pour
montrer des avancées dans l’application de l’accord de paix signé en 2015,
faute de quoi elles s’exposeraient à des sanctions pour obstruction. En
septembre 2017, à la suite d’une demande de Bamako, le Conseil de sécurité
avait adopté un régime général de sanctions face au risque d’effondrement de
l’accord de paix. Parmi les sanctions éventuelles, l’ONU peut décréter des
interdictions de visas et geler des avoirs.L’accord de paix de 2015 a été signé par le gouvernement malien avec des coalitions de groupes armés. Il était destiné à mettre fin aux combats mais les rebelles et des groupes djihadistes (comme Al-Qaida au Maghreb islamique), déjà visés par des sanctions, restent très actifs. Des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma. Un scrutin municipal est prévu en avril, puis une élection présidentielle le 29 juillet suivie de législatives. Le chef de la diplomatie malienne a promis des élections « transparentes » et « inclusives ».
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Emmanuel Macron obtient un soutien accru pour le G5 Sahel
L’Arabie saoudite a annoncé une contribution
de 100 millions d’euros à la force conjointe antiterroriste, les Emirats
arabes unis de 30 millions d’euros.
Arrivés en fin de matinée au château de La Celle-Saint-Cloud (Yvelines) sous une pluie glaciale, les présidents Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Roch Kaboré (Burkina Faso), Idriss Déby (Tchad), Mahamadou Issoufou (Niger) et Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie) se sont entretenus avec le chef de l’Etat français pendant plusieurs heures. Etaient également présents des représentants de l’Union européenne (UE), de l’Union africaine (UA), les chefs des gouvernements belge et italien, la chancelière allemande, Angela Merkel, et des représentants des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
Un sommet des donateurs en février
La force du G5 Sahel, constituée en juillet, est censée combattre les groupes djihadistes dans la bande sahélo-saharienne, et plus particulièrement dans la « zone des trois frontières » (à la croisée des territoires malien, nigérien et burkinabé), et permettre, à long terme, à la France – présente à travers les 4 500 hommes de l’opération « Barkhane » – de se désengager.Devant compter à l’horizon mars 2018 quelque 5 000 hommes, la force possède depuis peu son propre quartier général à Sévaré, au Mali, et elle a effectué, début novembre, sa première mission conjointe sous le nom de code « Haw Bi ».
Lire aussi : Macron
et l’Afrique : les promesses d’un discours
Lors du sommet UE-UA d’Abidjan, fin novembre, le président français n’avait
toutefois pas caché son impatience. « Je considère que ça n’avance pas
assez vite. […] Il faut déployer beaucoup plus vite cette force du G5
Sahel », avait-il souligné, ajoutant : « Il est
indispensable que nous arrivions à gagner cette guerre le plus vite
possible. »A l’Elysée, on expliquait ainsi à la veille de la réunion de La Celle-Saint-Cloud que celle-ci « est une étape de plus, mais pas finale ». Le 23 février, un sommet des donateurs, beaucoup plus large, aura lieu à Bruxelles. Ce mercredi, il s’agissait d’« accroître la mobilisation » autour du G5 Sahel : sur le plan militaire, alors que « les activités des groupes terroristes n’ont pas baissé ces derniers mois » ; sur le plan politique, afin de redynamiser le processus de paix au Mali « qui progresse peu depuis quelques semaines » ; et enfin sur le plan financier.
Soutien d’Angela Merkel
Comme cela était attendu, l’Arabie saoudite a annoncé qu’elle participerait à hauteur de 100 millions d’euros, et les Emirats arabes unis de 30 millions d’euros. Les Pays-Bas ont promis 5 millions. Paris estime le budget de lancement de la force conjointe à 250 millions d’euros puis à 400 millions par an à plein régime. Pour l’instant, l’UE s’est engagée sur 50 millions d’euros, la France sur 8, chacun des cinq pays sahéliens sur 10 millions et les Etats-Unis sur 60 millions de dollars (50 millions d’euros) – mais sous forme bilatérale.Un signal politique européen a aussi été envoyé avec la présence de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui n’aura fait qu’un saut de puce à La Celle-Saint-Cloud, mais a assuré la force de son soutien : « Sans sécurité, il n’y a pas de développement », a insisté la dirigeante, rappelant l’engagement allemand au Mali.
Le Niger a, pour sa part, fait savoir qu’il fournirait deux bataillons supplémentaires dans les prochaines semaines. « Il n’est pas question pour la France de retirer des troupes aujourd’hui, souligne-t-on dans l’entourage présidentiel. L’objectif de la réunion est de faire pression sur les autres acteurs pour qu’ils prennent, comme nous le faisons, leurs responsabilités. Ce n’est pas une stratégie de sortie. C’est même l’inverse. »
« Embouteillage sécuritaire »
Le président français a rappelé qu’il voulait un déploiement de la force sous le chapitre VII des Nations unies (ONU), ce à quoi les Etats-Unis, désireux de réduire le coût des opérations de la paix, se sont jusqu’ici opposés. La France a obtenu, ou plutôt arraché, le vote de deux résolutions onusiennes, dont la dernière, le 8 décembre, autorisant les casques bleus de la Minusma, au Mali, à apporter un soutien logistique au G5 Sahel, notamment pour les évacuations médicales.
Lire aussi : Alpha
Condé : « La lutte contre le terrorisme en Afrique ne peut être faite
que par des Africains »
« Le fait que l’on soit désormais dans une logique de coalition
implique les Etats-Unis, souligne une source élyséenne. Il ne s’agit
pas seulement d’une réunion de bailleurs. On entre dans une logique d’action
collective dans la lutte contre le terrorisme, d’engagements contraignants.
C’est le cap qui a été franchi aujourd’hui. » Pour la première fois,
le chef de l’Etat français a en effet évoqué une « coalition Sahel ».
« L’ensemble des participants constitue ce que nous avons choisi
d’appeler la coalition Sahel, qui va venir appuyer le travail sur le terrain de
la force G5 Sahel et de l’Alliance pour le Sahel avec ses deux piliers,
sécurité et développement », a déclaré M. Macron, expliquant
vouloir « des victoires [sur le terrain] au premier semestre
2018 ».La réunion de mercredi n’aura toutefois pas levé les interrogations et les critiques visant la force sahélienne. Dans un rapport publié mardi, le groupe de réflexion International Crisis Group, tout en rappelant « l’inquiétante instabilité » au Mali et dans le Sahel, soulignait : « Les promoteurs de la FC-G5S [la force du G5 Sahel] devront avoir à l’esprit que la construction de cette force, et plus largement le règlement des crises sahéliennes, n’est pas uniquement une affaire d’armes et d’argent. » Pour le cercle de réflexion, l’une des conditions de la réussite ou de l’échec de la force sera sa capacité à s’intégrer dans « l’embouteillage sécuritaire » qui prévaut aujourd’hui dans la région.
Lire aussi : Au
Sahel, une union compliquée
Autre question stratégique : quelles seront les relations du G5 Sahel
avec l’Algérie, médiateur des accords de paix au Mali et géant sécuritaire de
la région ? Interrogé sur l’absence d’Alger, M. Macron a répondu
qu’il lui revenait de décider si elle voulait se joindre à la coalition : « C’est
une décision qui est souhaitable et souhaitée. »
Vos réactions (9) Réagir
A espérer que ces fonds n'iront pas sur les comptes
des satrapes africains où dans les poches de quelques
"intermédiaires" français, invités par exemple par le Pr. Macron à un
raout à la résidence de l'ambassadeur à Alger. ( on dit que le Pr. Macron
n'était pour rien dans cette invitation et je veux bien volontiers le croire,
voir le volatil d'hier).
Voila un sujet intéressant. Mais la censure est
impitoyable. Combien de contributions censurés ? Le Monde est-il un journal de
référence ou un outil du Quai d'Orsay ? Nous sommes en France ou chez Poutine ?
Le Monde Afrique est vérouillé. La censure est
impitoyable. Le modérateur est employé par Le Monde ? Ou par le Quai d' Orsay ?
Ma question est idiote. Je me croyais en démocratie, une erreur ! Les lecteurs
sont des enfants immatures et disent n'importe quoi. L'Afrique ? Silence ! Vive
la République !
A comparer aux 380 milliards de dollars pour les
contrats avec les USÀ entre Jared et Salman en mai dernier et aux 450 millions
du tableau Salvator Mundi de Léonard de Vinci : Sauveur du Monde ! !
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