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Sigmaringen

Sigmaringen
Administration
District
(Regierungsbezirk)
Arrondissement
(Landkreis)
Nombre de quartiers
(Ortsteile)
6
Bourgmestre
(Bürgermeister)
Thomas Schärer
2010-2014
72481-72488
Code communal
(Gemeindeschlüssel)
08 4 37 104
07571
SIG
Démographie
15 756 hab. (31 décembre 2014)
170 hab./km2
Géographie
584 m (min. : 578 m) (max. : 794 m)
9 285 ha = 92,85 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Voir la carte topographique d'Allemagne
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Sigmaringen
Liens

Sigmaringen est une ville située dans le sud de l'Allemagne, dans le land du Bade-Wurtemberg, sur le Danube.
Mentionnée dès 1077, elle est successivement capitale de la principauté de Hohenzollern-Sigmaringen, puis de la province de Hohenzollern. Elle est réputée pour son château, parfaitement préservé, qui servit de siège au gouvernement en exil du régime de Vichy à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le château n'a de féodal que le site et l'allure d'ensemble. Les bâtiments et leur décoration intérieure sont des pastiches de différents styles.
C'est le lieu de naissance des rois de Roumanie Carol Ier et Ferdinand Ier, ainsi que du capucin et martyr saint Fidèle de Sigmaringen (1577-1622).

Sommaire

L’enclave française (1944-1945)

Les princes de Hohenzollern, suspects depuis la défection de leur cousin le jeune roi Michel Ier de Roumanie, sont placés en résidence surveillée le 20 juillet 1944 et le château est réquisitionné.
Le 7 septembre 19441, fuyant l'avancée des troupes alliées en France, alors que l'Allemagne est en flammes et que le régime de Vichy n'existe plus, un millier de Français collaborateurs (parmi lesquels une centaine d'« officiels » du régime de Vichy, quelques centaines de membres de la Milice française et de militants des partis collaborationnistes et la rédaction du journal Je suis partout) mais aussi des attentistes s'exilent à Sigmaringen. Le maréchal Pétain et Pierre Laval emmenés, selon leurs dires, « contre leur gré » par les Allemands dans leur retraite en août 1944 y ont résidé jusqu'en avril 1945. La commission gouvernementale, présidée par Fernand de Brinon et censée incarner la continuité du régime vichyste, y est constituée, composée d'anciens membres des gouvernements de Vichy mais certains qui ont suivi Pétain à Sigmaringen ont refusé d'y participer. Cette commission est entourée d'un aréopage collaborationniste dont Louis-Ferdinand Céline1. Les visiteurs sont même obligés de présenter une pièce d’identité, puisqu’ils pénètrent en territoire français. Ce « gouvernement de Sigmaringen » dure jusqu'en avril 19452.
Le château de Sigmaringen.
Pétain, sa suite, et ses ministres, quoiqu'en « grève », logent dans le château de Sigmaringen réquisitionné, Pétain choisissant une suite pas trop grande car moins froide. Tous les autres sont logés dans les écoles et les gymnases, transformés en dortoirs, dans les rares chambres chez l'habitant et dans divers hôtels de la ville, comme le Bären ou le Löwen3, qui reçoivent les plus prestigieux invités, notamment l'écrivain Louis-Ferdinand Céline, qui en raconte plus tard les détails, à sa manière, dans son livre D'un château l'autre4. Il y parle longuement de la brasserie du Löwen où les Français se donnent rendez-vous pour suivre l'avancée des Alliés et parler des dernières rumeurs sur la victoire imminente, mais improbable, de l'Allemagne1.
Les chefs miliciens cherchent à recruter de nouveaux adhérents pour gonfler l'effectif de la Franc-garde, en détectant des sympathisants, en particulier dans les camps de travailleurs, de prisonniers en Allemagne. Leur but, faire triompher l’idéal d’une véritable Révolution nationale, en préparant activement la lutte clandestine, en créant des maquis. L'opération Maquis blanc consiste à parachuter des agitateurs politiques, qui, le moment venu, sèmeront la panique et prépareront de futurs maquis, soit des agents de renseignement qui pourront s'infiltrer plus facilement que les agents allemands.
Les exilés dans les habitations exiguës de la ville vivent difficilement l'été mais surtout l'hiver5 sous les grondements des bombes américaines et dans un froid intense qui atteint –30 °C en décembre 1944. Les logements précaires, la nourriture insuffisante, la promiscuité des paramilitaires, le manque d'hygiène, provoquent de nombreuses maladies (grippes, phtisies) et une mortalité importante chez les enfants, maux que soignent tant bien que mal les deux seuls médecins français, le docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline et le docteur Ménétrel2.
À l'approche des Alliés en avril 1945, la plupart s'exilent de nouveau : Pétain est emmené par les Allemands, après des pérégrinations, à la frontière suisse, Laval s'envole pour l'Espagne, de Brinon se réfugie dans les environs d'Innsbruck6, d'autres personnalités du régime trouvent refuge en Italie du Nord6.

Sigmaringen vu par Céline

Louis-Ferdinand Céline, dans son livre D'un château l'autre7, fait une description de la ville : « […] Siegmaringen ? [sic] pourtant quel pittoresque séjour !… vous vous diriez en opérette… le décor parfait… vous attendez les sopranos, les ténors légers… pour les échos, toute la forêt !… dix, vingt montagnes d'arbres !… Forêt Noire, déboulées de sapins, cataractes… votre plateau, la scène, la ville si jolie fignolée, rose, verte, un peu bonbon, demi-pistache, cabarets, hôtels, boutiques, biscornus pour “metteur en scène”… tout style “baroque boche” et “Cheval blanc”… vous entendez déjà l'orchestre !… le plus bluffant : le Château !… la pièce comme montée de la ville… stuc et carton-pâte !… […] »

Jumelages

Pacte d'amitié

Notes et références

  1. a, b et c Jérôme Béglé, « Rentrée littéraire - Avec Pierre Assouline, Sigmaringen, c'est la vie de château ! » [archive], sur lepoint.fr, Le Point, 20 janvier 2014.
  2. a et b Pierre Assouline, « Sigmaringen », émission La Marche de l'Histoire sur France Inter, 16 janvier 2014.
  3. (de) « Das ganze Schloss ein Blendwerk - Vichy in Sigmaringen » [archive] (consulté le 25 janvier 2017).
  4. André Brissaud, Pétain à Sigmaringen (1944-1945), Paris, Librairie académique Perrin, 1966, p. 207.
  5. Partis dans la panique uniquement avec des vêtements d'été, ils souffrent du froid.
  6. a et b Jean-Paul Cointet, Sigmaringen, Paris, Perrin, coll. « Tempus », 2014, 462 p. (ISBN 978-2-262-03300-2), p. 394-420.
  7. Édition Folio, p. 156.

Voir aussi

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Bibliographie

Cette page a été modifiée pour la dernière fois le 26 janvier 2017 à 22:05.

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