dimanche 7 mai 2017

Hervé Kempf


 

wikipédia à jour au 7 avril 2017

 

Hervé Kempf

Hervé Kempf
Description de cette image, également commentée ci-après
Hervé Kempf lors d'une séance de signature
à la Maison du Livre de Rodez (octobre 2009).
Données clés
Naissance
Nationalité
Profession
Hervé Kempf, né en 1957 à Amiens, est un journaliste et écrivain français. Ancien journaliste de Courrier international, La Recherche et du Monde 1, il est l'actuel rédacteur en chef de Reporterre2.

Sommaire

Biographie

Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, section Service public, en 19823, il travaille tout d'abord associé à la radio pirate Radio Cocktail, à Paris, puis cofondateur de la radio Je t'aime FM, il travaille comme journaliste à Radio Alligator, à Montpellier, puis entre en 1985 à Science et Vie Micro. Le choc de la catastrophe de Tchernobyl le pousse à se consacrer aux questions écologiques. Après avoir fondé Reporterre, le magazine de l'environnement en 1989, il travaille à l'émission télévisée Sauve qui Veut (France 2) au sein de l'agence CAPA (1991-1992), puis assure la rubrique « Sciences » de Courrier international (1992-1995), et les rubriques « Technologie » et « Écologie » dans le magazine La Recherche (1995-1998), et ensuite entre au quotidien Le Monde (1998-2013) pour couvrir le domaine environnemental, notamment les sujets relatifs aux négociations climatiques et aux organismes génétiquement modifiés. Il crée en janvier 2009 la chronique hebdomadaire « Écologie » du quotidien et en assure la rédaction.
Au moment de la crise suscitée en 2003 dans ce quotidien par la parution du livre de Pierre Péan et Philippe Cohen, La Face cachée du Monde, il considère cette attaque comme un symptôme de la crise d'une presse détachée des intérêts du peuple4. Il est alors élu au conseil de gérance de la Société des rédacteurs du Monde entre 2003 et 20065, sur la base d'une position critique à l'égard de la direction de l'époque.
Dans Comment les riches détruisent la planète (publié en 2007), Hervé Kempf explique l'articulation entre l'actuelle crise sociale et la crise écologique en s'appuyant sur la théorie de la rivalité ostentatoire de l'économiste Thorstein Veblen. Selon lui, l'absence de réelle solution à la crise écologique découle de la profonde inégalité qui règne dans la période actuelle, et du comportement de la classe oligarchique. Ce livre est recommandé par Hugo Chávez lors de la séance plénière de COP15 du 16 décembre 20096,7.
Après le succès de cet ouvrage traduit en plusieurs languesNote 1, il approfondit sa réflexion dans Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (2009). Estimant que le capitalisme a adopté depuis 1980 un régime nouveau par rapport à la période antérieure, il considère que l'exacerbation de l'individualisme a transformé la culture collective. Dans cette optique, la solution à la crise écologique passe par un retour du sentiment collectif, et donc par la sortie de la culture capitaliste. Ce livre rencontre lui aussi le succèsNote 2.
Il se définit en 2009 comme « objecteur de croissance »8.
En 2011, il publie L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie, dans lequel il décrit la dérive des sociétés démocratiques occidentales vers des régimes oligarchiques, c'est-à-dire dans lesquels un petit nombre de personnes détient les pouvoirs politique, économique et médiatique.
Fin 2012, il suit le dossier du projet d'aéroport du Grand Ouest, à Notre-Dame-des-Landes, qu'il a couvert pour Le Monde dès 20099. Il révèle ainsi le cas de pantouflage concernant le préfet de la Loire-Atlantique depuis 2007, Bernard Hagelsteen, qui, après avoir supervisé le projet d'aéroport pour l’État, a été embauché par l'entreprise Vinci, chargée de construire et d'exploiter le futur aéroport10. Il tente ensuite de démontrer que les chiffres prévus du trafic auraient été largement exagérés11 et réalise par ailleurs plusieurs reportages à Notre-Dame-des-Landes, publiés sur le site Reporterre12.
En 2013, il publie Fin de l'Occident, naissance du monde. Dans cet ouvrage au ton moins polémique que les précédents, il replace l'évolution des sociétés occidentales dans un long temps historique. Reprenant le concept de « grande divergence » de l'historien américain Kenneth Pomeranz, il analyse l'époque actuelle comme celle d'une « grande convergence », durant laquelle l'ensemble des sociétés humaines convergent vers un niveau de consommation matérielle et énergétique homogène. Mais, dans un contexte de crise écologique planétaire, ce niveau de consommation ne pourra pas se situer à celui des pays occidentaux actuels. Il en conclut que le niveau de consommation matérielle et énergétique dans ces pays va et doit baisser, et analyse les scénarios (autoritaire ou démocratique) par lesquels cette évolution historique va se dérouler.
Hervé Kempf quitte le quotidien Le Monde en août 2013, ses derniers liens avec le journal sont officiellement rompus le 2 septembre 201313. Le journaliste justifie son départ par le refus répété de la direction du journal de le laisser réaliser des reportages sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes14,15,16.
Il se consacre désormais au site Reporterre qu'il a contribué à créer17. Il en est le rédacteur en chef.
En novembre 2016, il a refusé la Légion d'honneur que voulait lui décerner la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal18.
En janvier 2017, Hervé Kempf a publié Tout est prêt pour que tout empire. 12 leçons pour éviter la catastrophe (Seuil). Dans ce livre, il entend montrer que crise écologique, terrorisme et néo-libéralisme sont trois facettes d'une même situation historique, découlant des évolutions intervenues depuis la période 1978-1981, qu'il présente comme un tournant historique majeur.

Parutions et apparitions

Ouvrages

Vidéographie

  • Les Fins du monde. 4, Les colères de la terre, VHS, Arcueil : Sciences frontières, 1992

Apparitions

Il est intervenu à plusieurs reprises dans l'émission Là-bas si j'y suis sur France Inter en 200719, 200920 et 201121.
Hervé Kempf est représenté dans une interview de la bande dessinée Saison brune, parue en 2012.

Entretiens

  • « Hervé Kempf : "On redécouvre ce qu’est la politique" », Ballast,‎ 29 juillet 2016 (lire en ligne [archive]).
  • « Nuit Debout a été une école de la politique », Gazette debout, 3 janvier 201722.
  • « Tout est prêt pour que tout empire, mais tout peut aussi se retourner », Imagine, janvier 201723.

Récompenses

  • 2009 : prix du Livre Environnement pour Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, décerné par la Maison de la Nature et de l'Environnement de l'Isère et la FNAC Grenoble24
  • 2012 : prix Reporters d'espoir, catégorie Environnement, pour une enquête sur les économies d'énergie25

Notes et références

Notes

  1. Anglais, espagnol, italien, coréen, japonais, grec, portugais.
  2. Il est traduit en italien, en japonais, en espagnol et en portugais.

Références

  1. Dont il était élu au conseil de gérance de la société des rédacteurs.
  2. « Les femmes et les hommes de Reporterre » [archive], sur reporterre.net (consulté le 12 juillet 2015).
  3. http://www.sciences-po.asso.fr/profil/herve.kempf82_1 [archive].
  4. Hervé Kempf, « Crise de la presse, ère du soupçon, malaise social » [archive], sur Le Monde, 14 mars 2003.
  5. Alexandra Guyard, « "Des réformateurs sages" » [archive], sur tempsreel.nouvelobs.com, 30 juin 2003.
  6. « Copenhague : discours prononcé par Hugo Chávez Frías » [archive], sur primitivi.org, 19 décembre 2009.
  7. (es) « Discours d'Hugo Chavez (à partir de 5:30) » [archive], sur dailymotion.com, 16 décembre 2009.
  8. « EXCLUSIF : Hervé Kempf : « Je suis un objecteur de croissance » » [archive], sur reporterre.net, 16 décembre 2009.
  9. Hervé Kempf, « A Nantes, le projet de grand aéroport reste contesté » [archive], sur lemonde.fr, 10 août 2009.
  10. Hervé Kempf, « "Notre-fric-des-Landes" » [archive], sur lemonde.fr, 4 novembre 2012.
  11. Hervé Kempf, « La manipulation » [archive], sur lemonde.fr, 1er décembre 2012.
  12. « Un reporter à Notre Dame des Landes » [archive], sur reporterre.net, 20 novembre 2012.
  13. Hervé Kempf, « Adieu Le Monde, vive Reporterre » [archive], sur reporterre.net, 2 septembre 2013.
  14. « Le journaliste Hervé Kempf, censuré par Le Monde ? » [archive], sur lexpress.fr, 3 septembre 2013.
  15. David Medioni, « Ecologie : Kempf quitte Le Monde » [archive], sur arretsurimages.net, 30 août 2013.
  16. Pascal Galinier, « Verts de rage » [archive], sur lemonde.fr, 5 septembre 2013.
  17. Hervé Kempf, « Le jour où Reporterre a largué les amarres », Reporterre, le quotidien de l 'écologie,‎ 9 septembre 2013 (lire en ligne [archive]).
  18. Hervé Kempf, « Non merci, Mme Royal, je ne veux pas de la Légion d'honneur », Reporterre, le quotidien de l 'écologie,‎ 14 novembre 2016 (lire en ligne [archive])
  19. [ Interview sonore : Comment les riches détruisent la planète.] Émission Là-bas si j'y suis, 2007.
  20. [ Interview sonore : Pour sauver la planète, sortez du capitalisme.] Émission Là-bas si j'y suis, 2009.
  21. [ Interview sonore : L’oligarchie ça suffit : vive la démocratie !.] Émission Là-bas si j'y suis, 2011.
  22. https://gazettedebout.fr/2017/01/03/herve-kempf-nuit-debout-a-ete-ecole-de-politique/ [archive]
  23. « Hervé Kempf « Tout est prêt pour que tout empire, mais tout peut aussi se (...) - Imagine demain le monde » [archive], sur www.imagine-magazine.com, janvier 2017 (consulté le 7 février 2017)
  24. « Prix du livre Environnement : Hervé Kempf fait coup double » [archive], sur sillon38.com (consulté le 24 juin 2010).
  25. « 11 journalistes reçoivent le Prix Reporters d’Espoirs 2012 » [archive], sur reportersdespoirs.org, 27 mars 2012.

Annexes

Article connexe

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