Gouvernement Fillon III
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François Fillon
Pour
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François Charles Amand Fillon1
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Entré en politique en tant qu'assistant parlementaire de Joël Le Theule, il est ensuite élu député, président du conseil général, puis sénateur de la Sarthe entre 1981 et 2007, ainsi que président du conseil régional des Pays de la Loire de 1998 à 2002. Politiquement, il est proche de la fin des années 1980 à fin 1999 de Philippe Séguin et du « gaullisme social ».
Il est successivement ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement d'Édouard Balladur (1993-1995), puis ministre des Technologies de l'Information et de la Poste (1995), et ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace au sein des deux gouvernements d'Alain Juppé (1995-1997). Après la réélection de Jacques Chirac à l'Élysée, François Fillon est ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité (2002-2004) ; il mène des réformes structurelles sur la durée du travail et sur les retraites. Nommé ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (2004-2005) et « numéro deux du gouvernement », il fait voter par le Parlement, la loi Fillon pour l'éducation.
À la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007, François Fillon est nommé Premier ministre le 17 mai 2007, conduisant trois gouvernements et étant l'unique chef de gouvernement de la législature. Il quitte ses fonctions le 10 mai 2012, après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle. Il est le deuxième Premier ministre, après Georges Pompidou, dans l'ordre de durée de présence en continu à Matignon.
Il renonce à se représenter dans la Sarthe pour devenir député de Paris en juin 2012. Candidat à la présidence de l'UMP, il conteste les résultats annoncés par les instances du parti qui, à la suite du vote du 18 novembre 2012, placent Jean-François Copé à sa tête ; il décide alors de la création d'un groupe parlementaire distinct du groupe UMP, le Rassemblement-UMP, qui est dissous après la conclusion d'un accord avec Copé.
Candidat à la primaire présidentielle de la droite et du centre en vue de l'élection présidentielle de 2017, il défend un programme libéral-conservateur. Il arrive nettement en tête lors du premier tour de scrutin le 20 novembre 2016, devançant Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.
Sommaire
- 1 Éléments personnels
- 2 Carrière politique
- 2.1 Premiers pas en politique
- 2.2 Ascension politique locale et nationale
- 2.3 Ministre des gouvernements Balladur et Juppé
- 2.4 Rapprochement avec Jacques Chirac
- 2.5 Ministre des Affaires sociales des gouvernements Raffarin I et II
- 2.5.1 Réforme des retraites de 2003
- 2.5.2 Canicule de 2003
- 2.5.3 Alternative potentielle à Nicolas Sarkozy
- 2.5.4 Défaite aux élections régionales de 2004
- 2.6 Ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement Raffarin III
- 2.7 Soutien à Nicolas Sarkozy et campagne présidentielle
- 2.8 Premier ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy
- 2.9 Député de Paris et congrès de l'UMP de 2013
- 2.10 Candidat à la primaire de la droite et du centre
- 3 Idées et principales prises de position
- 3.1 Économie, budget et fiscalité
- 3.2 Travail
- 3.3 Organisation de l’État et place des corps intermédiaires
- 3.4 Affaires étrangères
- 3.5 Justice
- 3.6 Environnement
- 3.7 Affaires sociétales
- 3.8 Immigration
- 3.9 Front national
- 4 Détail des mandats et fonctions
- 4.1 Fonctions au sein de partis politiques
- 4.2 Fonctions électives locales
- 4.3 Fonctions parlementaires
- 4.4 Fonctions gouvernementales
- 5 Décorations
- 6 Publications
- 7 Loisirs et passions
- 8 Notes et références
- 9 Voir aussi
Éléments personnels
Famille
François Charles Amand Fillon est le fils de l'historienne et professeur d'université Anne Soulet (1932-2012)4 et de Michel Fillon, notaire originaire de Vendée (Les Essarts). Aîné de quatre garçons, François Fillon grandit, avec ses trois frères, Pierre, Dominique et Arnaud5, dans la petite ville de Cérans-Foulletourte, dans la Sarthe, où il fréquente l'école communale.En face de l'école des garçons, l'hôtel-restaurant du Croissant est, dans les années 1960, le siège de l'écurie Austin-Healey pendant les 24 Heures du Mans : dès la fin des cours, le jeune François Fillon y admire les Austin-Healey, et y développe une passion pour cette course automobile. Il assiste à cette course dès 1955 avec son grand-père, engagé comme garagiste depuis les années 19206.
Attiré par l'action, passionné de randonnée en montagne et d’alpinisme, il s'engage chez les scouts et, à l'âge de dix-sept ans, prend la direction d'une troupe7.
Études
Il étudie au collège privé de Saint Michel des Perrais, à Parigné-le-Pôlin, d'où il est exclu provisoirement pour avoir jeté une ampoule lacrymogène en plein cours7. Il est inscrit ensuite au lycée Notre-Dame de Sainte-Croix, au Mans, d’où il est exclu pendant quelques jours pour indiscipline (pour avoir mené un rassemblement d'élèves demandant la démission d'un professeur d'anglais, qu'il jugeait incompétent) avant d'être réintégré7,Kelly 1. Au cours de sa scolarité, ses bulletins scolaires montrent un élève indiscipliné refusant l'autorité8.Il obtient en 1972 un baccalauréat de philosophie. Il envisage à l'époque de devenir journaliste et effectue pendant deux ans des stages d'été à l’AFP, un premier de trois mois auprès de l'agence AFP d’Espagne9,10, un second, durant l'été 1973, à l’agence AFP de Bruxelles.
Il poursuit des études supérieures à l’université du Maine, au Mans, où il est l'élève de Christian Philip. Il y obtient une maîtrise de droit public en 1976. L'année suivante, il obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en droit public de l’université Paris Descartes11.
Durant ses études il rencontre sa future femme, Penelope Clarke, née en 1956 à Llanover, au sud-est du pays de Galles, en Grande-Bretagne. Tous deux, issus de familles de juristes, sont étudiants en droit à la Sorbonne12. Ils se marient le 28 juin 1980 et auront cinq enfants, Marie (1982), Charles (1984), Antoine (1985), Édouard (1989) et Arnaud (2001)12. Penelope Clarke n'exerce pas son métier d'avocat et se consacre essentiellement à sa famille. Elle devient en 2014 conseillère municipale à Solesmes, dans la Sarthe, région d'origine de François Fillon12.
Carrière politique
Premiers pas en politique
En 1974, admirateur du général de Gaulle, qui représente pour lui le symbole d'une France forte et indépendante, il commence à affirmer ses convictions politiques. Ses parents sont d'ailleurs d'anciens militants de l'UDR.En 1976, il entre dans la sphère politique comme assistant parlementaire de Joël Le Theule, député de la Sarthe. Il dirige la campagne électorale de ce dernier, réélu lors des élections législatives de 1978. En 1977, il adhère au Rassemblement pour la République (RPR) fondé par Jacques Chirac. De 1977 à 1978, il est le chef-adjoint du cabinet de Joël Le Theule, ministre des Transports puis en 1980, après son service militaire effectué, conserve les mêmes fonctions lorsque Joël Le Theule devient ministre de la Défense.
Le 14 décembre 1980, François Fillon est témoin du décès du Ministre de la Défense Joël Le Theule, victime d'un malaise cardiaqueKelly 2,13. Les médecins auraient tenté pendant trois heures de le réanimer, sans succès10. En 1981, il devient chef du service des travaux législatifs et parlementaires au cabinet d'André Giraud, ministre de l'Industrie.
Le 17 avril 1981, son frère Arnaud Fillon, dix-huit ans, trouve la mort dans un accident de voitureKelly 3.
Après la mort de Joël Le Theule, François Fillon va progressivement reprendre les mandats de son ancien mentor. Il est d'abord élu conseiller général de la Sarthe, dans le canton de Sablé-sur-Sarthe en février 1981 avec 76 % des voix.
Ascension politique locale et nationale
En juin 1981, il est élu député de la 4e circonscription de la Sarthe dès le premier tour, avec 50,14 % des voix, et reprend ainsi le siège de député de Joël Le Theule. À 27 ans, il est alors le benjamin de l'Assemblée nationale14.François Fillon se rapproche de Philippe Séguin, autre jeune député de droite élu en pleine vague socialiste15. Ils font alors partie du « Cercle », une association de jeunes députés libéraux ou partisans d'un « gaullisme social » et dans laquelle on retrouve également François d'Aubert, Charles Millon et Michel Noir. Philippe Séguin devient son nouveau mentor en politique, d'autant plus que les relations de François Fillon avec Jacques Chirac, président du RPR, sont médiocres.
Élu à la présidence de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale, François Fillon devient alors un expert des questions relatives à la Défense nationale et, dès cette époque, se fait le partisan d'une armée de métier, aborde le problème du vieillissement des Mirage IV, les avantages de la bombe à neutrons16.
Lors des élections municipales de 1983, François Fillon est élu maire de Sablé-sur-Sarthe dès le premier tour, avec 68,05 % des voix. Il dirige la liste RPR dans la Sarthe lors des élections législatives au scrutin proportionnel du 16 mars 1986, et est réélu député ; il devient président de la Commission de la Défense jusqu'à la fin de la législature. En juin 1988, il est réélu député dès le premier tour alors qu'un mois plus tôt, lors de l'élection présidentielle, sa circonscription avait voté François Mitterrand à 58 %. Il fait alors partie des rénovateurs de la droite aux côtés de Philippe Séguin, Michel Noir, Charles Millon, Philippe de Villiers, Bernard Bosson, Michel Barnier, Alain Carignon, François Bayrou, Étienne Pinte et Dominique Baudis15.
En 1990, l'aventure sans lendemain des rénovateurs lui coûte sa place au bureau national du RPR15. Lors du congrès du mouvement néo-gaulliste durant l’hiver 1990, il suit Philippe Séguin dans son alliance avec Charles Pasqua visant à contester la présidence du RPR à Jacques Chirac et le secrétariat général à Alain Juppé. Quand Charles Pasqua fonde l'association Demain la France en 1991, Fillon fait partie du comité d'orientation. Le but de l'alliance est alors de rénover le gaullisme, en restaurant l'idée de souveraineté nationale. Lors du congrès du RPR, la liste Pasqua-Séguin remporte 30 % des suffrages contre 70 % à la liste Chirac-Juppé, ce qui représente un score honorable dans un contexte où personne n'envisageait une défaite du camp chiraquien.
En avril 1992, François Fillon est élu président du conseil général de la Sarthe par 16 voix contre 14 à Roland du Luart. À 38 ans, il est alors l'un des plus jeunes présidents de conseil général de France.
Durant l’été 1992, il soutient la campagne de Philippe Séguin contre la ratification du traité de Maastricht (mais n'est pas présent au vote parlementaire17). Ce dernier défend à l'Assemblée nationale la conception gaullienne de l’Europe des nations18, et dénonce notamment l’établissement d'une monnaie unique avant l’attribution d'institutions politiques à l’Europe, ainsi que l'absence de politique économique et sociale. La courte victoire du « oui » au référendum sur le traité de Maastricht (51,05 %) est considéré par les commentateurs politiques comme une demi-victoire des opposants au traité.
Ministre des gouvernements Balladur et Juppé
Lors des élections législatives de 1993, il est réélu dès le premier tour avec 58,58 % des voix. François Fillon entre au gouvernement Édouard Balladur où il devient ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Il plaide à cette fonction en faveur de l'autonomie des universités et souhaite séparer la formation des professeurs des écoles de celle des professeurs du secondaire. Finalement, sa loi sur les universités est censurée par le Conseil constitutionnel et sa réforme de la filière technologique est retirée.En 1995, contrairement à Séguin qui choisit de soutenir Jacques Chirac, Fillon prend position en faveur d’Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle. En dépit de l'échec de Balladur et de la victoire de Chirac, il est avec Michel Barnier et François Bayrou l'un des rares balladuriens dans le premier gouvernement d'Alain Juppé en 1995 sous la présidence de Jacques Chirac. Le 18 mai 1995, François Fillon devient le nouveau ministre des Technologies de l'information et de la Poste19 puis en novembre 1995, ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l'Espace20. Il est alors chargé de la modernisation de France Télécom, notamment de la gestion de la fin de son monopole et de la transformation du statut de cette entreprise publique. Il fait voter la fin de son monopole et le principe d'ouverture de son capital, qui sera réalisé par le gouvernement de Lionel Jospin.
En 1996, il propose un amendement à la loi de réglementation des télécommunications (dit « amendement Fillon ») visant notamment à rendre les fournisseurs d’accès pénalement responsables des contenus des services ayant fait l’objet d’un avis défavorable du Comité supérieur de la télématique (émanation du CSA) et donc à censurer de façon indirecte Internet. Cet amendement a été censuré par le conseil constitutionnel le 23 juillet 199621 à la suite d'un recours déposé par le parti socialiste.
François Fillon est réélu député en juin 1997 au second tour, face à Gérard Saudubray avec 52,7 % des suffrages exprimés22.
Rapprochement avec Jacques Chirac
Philippe Séguin décide alors de se présenter à la présidence du RPR et se rapproche de Nicolas Sarkozy pour contrer Alain Juppé. En juillet 1997, Séguin est élu président du RPR avec 78 % des voix et Sarkozy devient secrétaire général23,24. François Fillon fait partie de la garde rapprochée de Séguin et devient secrétaire national du RPR, chargé des fédérations puis porte-parole de la commission exécutive. En 1998, Fillon est élu président du conseil régional des Pays de la Loire.En 1999, quand Séguin démissionne soudainement de la présidence du RPR peu de temps avant les élections européennes25, Fillon soutient et seconde Nicolas Sarkozy, président par intérim, aux côtés de Roger Karoutchi, un autre séguiniste. L'échec de la liste RPR/DL aux élections européennes, arrivée derrière celle menée par Charles Pasqua et Philippe de Villiers, conduit le RPR à se réorganiser. Les 50 000 militants du mouvement gaulliste sont alors appelés pour la première fois à élire leur président, lors d'une consultation organisée le 20 novembre et le 4 décembre 199926. Bien qu'ayant d'abord apporté son soutien à Nicolas Sarkozy encore hésitant sur l’idée de concourir au poste, François Fillon décide finalement de se présenter à la présidence du parti27. Sarkozy renonce finalement et Fillon se retrouve alors face à Jean-Paul Delevoye, Michèle Alliot-Marie et Patrick Devedjian27. Réalisant le score de 25 % des suffrages exprimés, Fillon n'accède pas au second tour 28. Il apporte son soutien à Alliot-Marie qui est élue présidente du RPR28. Il reste conseiller politique du RPR jusqu'en mars 200129.
À partir de 2000, avec le soutien de Jérôme Monod30, conseiller politique à l'Élysée, Fillon se rapproche du président Jacques Chirac avec qui les rapports avaient toujours été froids. Sur le plan local, pour cause de cumul des mandats, Fillon ne se représente pas aux élections municipales à Sablé en mars 200131. Il laisse à son successeur UMP, Pierre Touchard31, une ville où le taux de chômage est inférieur à 4 %, des quartiers rénovés, plus de 40 % de logements sociaux, une gare TGV reliant la petite ville à Paris et une centaine d'entreprises spécialisées principalement dans l’agro-alimentaire, l’électronique, la métallurgie et la transformation de plastique. Il garde un ancrage local en devenant président de la communauté de communes de Sablé-sur-Sarthe en avril 200132. En tant que président du conseil régional des Pays de la Loire, il soutient tout particulièrement une plus grande coopération avec son homologue breton Josselin de Rohan (entamée en 1990 par leurs prédécesseurs respectifs, Olivier Guichard et Yvon Bourges). Il milite ainsi pour la constitution d'un « Grand Ouest » réunissant les deux régions plutôt que le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Dès juin 1999, les deux conseils régionaux sont réunis en une assemblée plénière à Rennes, tandis que les deux collectivités défendent ensemble des projets touchant le développement de leurs territoires respectifs, tels que la mise en place d'un « Pôle agro ouest » (structure de recherche commune dans le domaine de l'agroalimentaire), le lancement de programmes d'installation de réseaux de communication à haut débit, le choix de Saint-Nazaire comme l'un des sites d'assemblage du futur avion Airbus A3XX (devenu l'A380) ou encore le rapprochement des candidatures jusque là concurrentes pour le projet de LGV Ouest qui donne naissance à l'objectif commun d'une LGV Bretagne-Pays de la Loire33.
Au niveau national, aux côtés de Philippe Douste-Blazy, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, Fillon participe à la mise au point du programme électoral du président de la République pour la campagne présidentielle de 200234. Pour la première fois, le député de la Sarthe lui apporte son soutien politique dès le premier tour d’une campagne présidentielle. Contre l’avis de la présidente du RPR35, Michèle Alliot-Marie, du président de Démocratie libérale35, Alain Madelin, et du président de l'UDF François Bayrou35, François Fillon suggère à Jacques Chirac la création d'un grand parti unique présidentiel dont les prémices sont Alternance 2002 puis l'Union En Mouvement (UEM)35. Il rédige le discours de politique générale de Jacques Chirac pour la première convention de l’UEM.
Au début de l'année 2002, François Fillon devient l'un des premiers ministrables aux côtés de Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy.
Ministre des Affaires sociales des gouvernements Raffarin I et II
La réélection de Jacques Chirac acquise le 5 mai 2002, c'est Jean-Pierre Raffarin qui est nommé Premier ministre dès le lendemain36. François Fillon devient le numéro 3 du gouvernement Raffarin juste derrière Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur37. François Fillon espére obtenir le portefeuille de la Défense, mais hérite de celui du Ministère des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité sur recommandation notamment de Nicole Notat, ancienne patronne de la CFDT et de Jérôme Monod38. Il relève le défi qui consiste à assouplir la loi sur les 35 heures, revenir partiellement sur la loi de modernisation sociale de 2002 et à réformer les retraites dont le régime général est déficitaire.Devenu ministre, il démissionne de son mandat de président du conseil régional des Pays de la Loire et sera remplacé par Jean-Luc Harousseau, élu dès le premier tour39. Il est également réélu député (dorénavant UMP) en juin 2002, dès le premier tour avec 55,21 % des voix avant de laisser son siège à son suppléant de 34 ans, Marc Joulaud.
Il mène alors la principale réforme de ce gouvernement : celle des retraites, par la loi Fillon (ou réforme Fillon), qu'il conduit jusqu'au bout, malgré le mécontentement d'une partie de l'opinion publique française. Il conduit également un assouplissement des 35 heures (en modifiant le calcul des heures supplémentaires). Selon La Tribune, il gagne des « galons d'homme d'écoute et de dialogue, une bonne connaissance des dossiers et l'estime des organisations syndicales »40.
Il mène également de front plusieurs réformes comme celles concernant les contrats jeune en entreprises pour les 16-22 ans sans qualification (en procédant à l'exonération des cotisations sociales pendant deux ans) ou l’harmonisation des 6 SMIC existants (dont le niveau est relevé pour deux tiers des bénéficiaires). Ces réformes passent sans encombres et la presse parle de la « méthode Fillon ». Le dialogue avec les leaders syndicaux se passe bien, notamment avec François Chérèque (CFDT) mais aussi Bernard Thibault (CGT) bien que les marges de manœuvre de ce dernier soient plus étroites. De nouveau premier-ministrable, François Fillon passe pour l’anti-Sarkozy au sein du gouvernement.
Réforme des retraites de 2003
Article connexe : Loi du 21 août 2003 portant
réforme des retraites.
Les grandes réformes sur les retraites de François Fillon ont lieu en 2003.
Il passe deux ans à étudier les systèmes étrangers systèmes étrangers des pays
qui ont déjà procédé à la refonte de leur système de retraite dont la Suède, en
Finlande, en Espagne et en Allemagne, notamment en compagnie de François
Chérèque et de plusieurs responsables syndicaux, et multiplie les rencontres
avec les associations et les experts concernés41.
Parallèlement, il annonce plusieurs initiatives comme le contrat initiative
emploi, la création du Revenu minimum d'activité (RMA), le
contrat d'insertion dans la vie sociale et un train de mesures pour favoriser
l'emploi des plus de 45 ansKelly 4.En 2003, il annonce un projet de loi pour réformer les retraites, consistant pour l'essentiel à repousser l’âge de départ à la retraite, augmenter les cotisations et favoriser l'épargne individuelle (la loi Fillon). L'alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle des salariés suscite l'opposition des premiers42 ; ceux-ci manifestent en masse le 13 mai 2003. Fillon reprend les négociations. Partisan d'une ligne sans concession, il doit à contrecœur lâcher du lest sur la gestion des longues carrières à l’initiative de Jean-Pierre Raffarin afin de parvenir à un accord avec cinq des huit syndicats, dont la CFDT, le 15 mai. La CGT et FO, majoritaires dans la fonction publique et hostiles à l’accord tentent des actions pour contrer l'harmonisation entre le secteur public et le secteur privé. Le 25 mai, une manifestation de grande envergure (entre 360 000 et 730 000 personnes43), composée notamment d'enseignants et de cheminots défile à Paris. Le soir même, Fillon déclare à la télévision qu’il ne rouvrira pas les discussions.
L'inégalité de durée de cotisation demeurant, entre les fonctionnaires et les salariés, la réforme reste donc incomplète ; les régimes spéciaux de retraite persistent, mais le projet de loi est adopté le 24 juillet 2003 par le Parlement. Il a alors fait l’objet du deuxième plus long débat parlementaire (19 jours, 155 h. de discussions) après celui sur la presse en 1983. Dorénavant, pour bénéficier d'une retraite à taux plein, la loi prévoit l'allongement à 40 années d'activités pour tous les actifs en 2008, 41 ans en 2012 et 42 ans en 202044.
Canicule de 2003
La crise de la canicule européenne de 2003 occulte l'aboutissement de sa réforme. Il prend en charge le problème dès le 12 août avec Hubert Falco, son secrétaire d'état aux personnes âgées, et est le premier membre du gouvernement à reconnaître les dysfonctionnements[Lesquels ?] de l’État, ce qui lui attire de sévères critiques de Jean-Pierre Raffarin à la recherche d'un bouc émissaire. Les médias finalement ne s'en prennent pas à Fillon, mais à Raffarin lui-même et au ministre de la Santé, Jean-François MattéiKelly 5. Il apporte un soutien réservé[C'est-à-dire ?] au projet du Premier ministre consistant à rendre travaillé un jour férié et les difficultés de communication s'enchaînent alors avec Jean-Pierre Raffarin. Celui-ci voit d'ailleurs en Fillon un concurrent ambitieux qui cherche à reprendre son poste, d'autant plus que le président Chirac pousse Fillon à répondre aux « provocations » de Nicolas Sarkozy.Alternative potentielle à Nicolas Sarkozy
Fin novembre 2003, Nicolas Sarkozy propose d'instituer la discrimination positive45. François Fillon s'y oppose en déclarant qu'elle est « techniquement, juridiquement et politiquement inconcevable »46.A la fin de l'année 2003, François Fillon déclare s'être senti instrumentalisé par Jacques Chirac47 lorsqu'il se rend compte, que son train de réformes est gelé et que, notamment, sa réforme de l'ANPE et de l'UNEDIC, qu'il estime fondamentale, est refusée par le président de la République. Il refuse alors de poursuivre l’acharnement contre Nicolas Sarkozy quand celui-ci se présente pour succéder à Alain Juppé à la présidence de l'UMP. Son revirement transparaît quand il récuse le « tout sauf Sarkozy » dans une interview au journal Le Parisien le 12 février 2004 et reconnaît la légitimité de ce dernier à être candidat à l'élection présidentielle. Ce rapprochement avec Sarkozy, que Fillon justifie par la nécessité de conclure des alliances pour progresser, lui vaut alors l'hostilité des chiraquiens en général et de Jean-Pierre Raffarin, potentiel candidat à la présidence de l'UMP, et de Jérôme Monod en particulier. Fillon impose néanmoins ses conditions à Nicolas Sarkozy pour officialiser cette alliance et relance son association France.9. Il exige du candidat à la présidence de l'UMP que ce dernier accepte en son sein l'existence de différentes mouvances politiques. Finalement, Fillon est intégré dans la nouvelle équipe dirigeante proposée par Nicolas Sarkozy pour prendre en charge le projet de réforme des statuts de l’UMP et il participe à leur premier meeting commun à Bourges le 7 octobre 2004Kelly 6. Une fois Nicolas Sarkozy président de l'UMP, François Fillon devient conseiller politique de l’UMP.
Défaite aux élections régionales de 2004
C'est aussi durant l'année 2004 que François Fillon connaît son premier échec électoral en 23 ans de carrière. Le ministre des Affaires sociales est la tête de liste UMP en Pays de la Loire lors des élections régionales de mars 2004. François Fillon, qui avait dû céder la présidence du conseil régional à un fidèle en 2002, avait cependant continué à s'occuper de la région. En 2003, il avait lancé le pôle santé Sarthe et Loir au Bailleul pour favoriser la venue de spécialistes de toutes disciplines pour que les habitants soient mieux pris en charge sur le plan médicalKelly 7.Alors que la droite apparaît en difficulté dans le reste du pays, la région Pays de la Loire est ainsi considérée comme imprenable par la gauche d'autant plus que Fillon noue ses alliances avec Philippe de Villiers (MPF) en Vendée, avec Jean Arthuis (UDF) en Mayenne et Roselyne Bachelot en Maine-et-Loire.
Au soir du premier tour, le 21 mars 2004, la liste conduite par François Fillon arrive en ballotage favorable face à la liste de gauche conduite par Jacques Auxiette alors que sur le plan national, le résultat ressemble à une déroute pour la droite y compris dans ses bastions autrefois traditionnels comme l’Île-de-France, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ou la région Auvergne. Les sondages et les calculs restent tellement favorables à Fillon que son adversaire socialiste, Jacques Auxiette, reconnaît ne pas croire au basculement à gauche de la régionKelly 8.
Pourtant, le 28 mars 2004, la région Pays de la Loire bascule à gauche par 52,35 % des voix contre 47,65 % à la liste de la majorité48. Le choc est d'autant plus rude pour François Fillon que c'est son département, la Sarthe, qui provoque son échec (la Vendée, la Mayenne et le Maine-et-Loire ont voté majoritairement pour sa liste alors que dans la Sarthe il ne recueille que 46,30 % des suffrages). Pire, pour lui, les résultats des élections cantonales dans le département de la Sarthe sont aussi favorables à la gauche (même si le département conserve sa majorité de droite). Enfin la circonscription dont il est l'élu vote pour son adversaire socialiste.
Il annonce lui-même sa défaite alors que les résultats ne sont pas définitifs, en parlant de « 21 avril à l'envers », formule qui lui est ensuite reprochée par Jacques Chirac et les chiraquiens, et précise également que l'« on ne peut pas réformer sans avoir le soutien du peuple ». Lors d'une conférence de presse dans la soirée, commentant les résultats nationaux, il dit espérer que « le président de la République en tirera les enseignements »Kelly 9.
Cette défaite le retire de la liste des premiers ministrables même si, selon lui, elle ne traduit pas un rejet de la politique sociale du gouvernement, mais une impatience face aux changements trop lents à se mettre en place. Ce constat n'est cependant pas celui de Jacques ChiracKelly 10.
Ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement Raffarin III
Le 1er avril 2004, François Fillon fait partie du nouveau gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Alors que Nicolas Sarkozy est nommé aux Finances, François Fillon est nommé ministre de l’Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche49. Il se déclare déçu par ce transfert car il espérait, depuis toujours, le portefeuille de la Défense. Encore numéro 3 du gouvernement, il en sera le numéro 2 après le départ de Nicolas Sarkozy en novembre 2004.Par ailleurs, le 26 septembre 2004, il est élu au Sénat mais laisse son siège à son suppléant Jean-Pierre Chauveau50,51.
Obéissant aux souhaits présidentiels, Fillon met un terme à certains dossiers chauds dont il hérite comme la réforme de la recherche en cédant aux revendications des syndicats.
Il décide d'orienter son action autour de trois priorités : l'apprentissage des fondamentaux en primaire, la lutte contre l'échec scolaire et la réussite des élèves en zones défavorisées. Il lui revient aussi de rédiger une énième et dernière version de la circulaire sur les signes religieux à l'école. Sa prudence, voire sa transparence lui est encore reprochée[Par qui ?] alors que le Premier ministre le considère comme « le maillon faible du gouvernement »Kelly 11.
À la rentrée scolaire de 2004, il peut néanmoins se féliciter du respect de la circulaire sur le voile islamique et du succès rencontré par son projet d'acquisition d'ordinateurs à un euro par jour par les étudiants52,53.
Son grand projet pour l'école est présenté le 18 novembre 2004. Ce projet prévoit l'enseignement d'une langue vivante dès le CE2, un nouveau baccalauréat combinant contrôle continu et un nombre d'épreuves finales ramenées de douze à six, la suppression des travaux personnels encadrés, un brevet obligatoire pour les classes de troisième et la réhabilitation du redoublement. C'est la refonte du bac qui cristallise les mécontentementsKelly 12. Le texte est édulcoré sous la pression de l’Élysée et le projet de la Loi Fillon est présenté le 12 janvier 2005. Il est critiqué par le conseil supérieur de l'éducation, et les manifestations se multiplient contre la réforme du bac à laquelle s'agglutinent d'autres revendications comme celles sur le pouvoir d'achat. Les lycéens se joignent aux professeurs alors que de nombreux amendements sont entérinés. Celui-ci est seul en première ligne et le seul soutien qu'il reçoit publiquement est celui de Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, avant que Jacques Chirac ne le soutienne concrètement. Ce dernier conseille néanmoins à son ministre de lâcher du lest. Le 10 février 2005, plus de 100 000 lycéens défilent dans les rues contre la réforme du bac. Le soir même, Fillon annonce la suspension de celle-ci pour sauver le reste de son projet. Pourtant, les manifestations continuent en exigeant le retrait total de toute la réforme Fillon. La loi est finalement votée, puis Fillon annonce qu’il ne rouvrira pas le débat. En avril, face aux casseurs et aux blocages de lycées de plus en plus nombreux, il envoie les CRS dans les établissements scolaires et déclare « À chaque blocage de lycée, il y aura déblocage ». Le mouvement perd alors en intensité, assurant la réussite de François Fillon. Le 22 avril 2005, le conseil constitutionnel censure deux articles clés de sa loi pour des problèmes de forme, celui définissant les missions de l'école et celui approuvant les orientations et objectifs.
Une fois sa réforme passée, François Fillon participe à la campagne référendaire sur le Traité constitutionnel européen qu'il approuve parce que, selon lui, il vient combler les lacunes du Traité de Maastricht. Cependant, le 29 mai 2005, le « non » l'emporte par 54,67 % des suffrages54. La Sarthe de François Fillon a également voté « non » à 57 %.
Après le « non », Jean-Pierre Raffarin démissionne de son poste de Premier ministre le 30 mai55. Le chef de l'État choisit Dominique de Villepin pour succéder à Raffarin et demande à Nicolas Sarkozy de revenir au gouvernement, tout en restant président de l'UMP.
Soutien à Nicolas Sarkozy et campagne présidentielle
Le 1er juin, François Fillon n'intègre pas le gouvernement de Dominique de Villepin. C’est par un coup de téléphone de Jacques Chirac qu'il apprend qu'« il n'y a pas de place » pour lui au gouvernement, formule que François Fillon ressent comme une humiliation et un désaveu explicite. C'est alors, que peu de temps après, il déclare à un journaliste du Monde qu'il est le seul à avoir mené neuf réformes législatives (dont les réformes portant sur le RMI, les retraites ou les 35 heures) et que lorsque le bilan du mandat de Chirac sera fait, « on ne se souviendra de rien, sauf de [ses] réformes »56, propos qu'il nuancera plus tard comme celui d'« un accès de colère et de vanité57 ».Il prévient dès lors qu'il va « s'investir à fond dans l'UMP, préparer les échéances futures pour Nicolas Sarkozy en 2007 » et qu'en le refusant dans le nouveau gouvernement, on a fait de lui « un directeur de campagne avant l'heureKelly 13 ».
Les propos de Fillon font mouche dans la classe politique peu habituée à ces emportements de quelqu'un perçu comme « gentil », pondéré, voire en retrait. C'est le discours de la rupture définitive avec Jacques Chirac. Une entrevue houleuse a lieu avec Dominique de Villepin. Fillon conteste plus la forme que le fond de son éviction. Il se sent injustement puni, bouc émissaire des manifestations massives contre ses réformes des retraites et de l’école, mais aussi pour son rapprochement politique avec Nicolas SarkozyKelly 14.
Il retourne alors sur ses terres à Sablé et se fait élire de nouveau sénateur le 18 septembre 2005. Conseiller politique du président de l'UMP, il se réfugie aussi un temps dans l’écriture et publie ses réflexions et ses idées dans un ouvrage intitulé La France peut supporter la vérité à l'automne 2006. La phrase « La France peut supporter la vérité » (reprise de Pierre Mendès France)58 devient son mot d’ordre59 et sa ligne politique : « dire la vérité aux Français ». En avril 2006, il dit : « Plus il y a d'impôts, moins il y a d'emplois60. » Il est qualifié de « gaulliste social » le 17 mai 2007 dans le journal Libération61.
Parallèlement, il participe pendant deux ans à la mise au point du programme de l’UMP en vue de l'élection présidentielle de 2007, participant à de nombreuses conventions thématiques. Aux côtés notamment d’Emmanuelle Mignon, il travaille sur le programme de l’UMP qui doit être présenté pour l'élection présidentielle. Sur les deux cents propositions émises par les groupes de réflexion qu’il coordonne, trente d'entre elles sont retenues et constituent la colonne vertébrale du projet de l’UMPKelly 15. Bien qu’il n'apparaisse pas dans l’organigramme officiel de campagne de Nicolas Sarkozy, Fillon devient l’un de ses collaborateurs principaux aux côtés de Claude Guéant, le directeur de la campagne présidentielle, et de David Martinon, le chef de cabinet du candidat à la présidence de la République française.
En septembre 2006, sans consulter Nicolas Sarkozy, François Fillon commence à s’impliquer concrètement dans les médias et annonce qu’en cas de victoire de ce dernier, les régimes spéciaux de retraites seront réformés dès le début de la législature. Si ces propos provoquent un tollé dans la classe politique et chez les syndicats, ils sont approuvés par Nicolas Sarkozy et par l'opinion publiqueKelly 16.
Premier ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy
Gouvernement Fillon I
Article connexe : Gouvernement François Fillon (1).
François Fillon à l'Assemblée nationale, le 18 décembre 2007.
Le 6 mai 2007, Nicolas
Sarkozy est élu président de la
République avec 53,06 % des suffrages contre 46,94 % pour la
candidate PS Ségolène Royal62.
François Fillon est parmi les proches et intimes du nouveau président qui
célèbrent le soir-même la victoire par un diner au Fouquet's63,
et plus tard, est sur la scène dressée place de la Concorde devant 30 000 personnes venues célébrer la victoire64,65.Le 17 mai 2007, un communiqué de l’Élysée annonce la nomination de François Fillon au poste de Premier ministre66. À 53 ans, il est le 19e Premier ministre de la Ve République67. Le sondage réalisé par l'institut CSA-Cisco indique que 54 % des Français sont satisfaits de ce choixKelly 17.
Pour la formation du gouvernement, il pousse les nominations de Roselyne Bachelot, de Laurent Wauquiez et de Roger Karoutchi 68. Le premier gouvernement Fillon est resserré autour de quinze ministres et marqué par une parité des ministres (huit hommes et sept femmes) – mais moins des secrétaires d'État69. Le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie est scindé en deux, avec d'un côté le ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi et de l'autre le ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique70. Enfin, ce premier gouvernement est marqué par une ouverture politique vers des personnalités venues du centre (Hervé Morin, alors membre de l'UDF), du Parti socialiste (Bernard Kouchner et Éric Besson sont deux ex-membres du PS, l'un exclu après l'élection, l'autre pendant la campagne), de la gauche (Jean-Pierre Jouyet) et de la société civile (Martin Hirsch)70. Cette ouverture envers des individualités de l'opposition n'est d'ailleurs pas une première, puisque Michel Rocard, en 1988, avait tenté une opération similaire, mais uniquement avec des centristes. Le second gouvernement Fillon confirmera ces choix, mais avec une équipe élargie.
À peine 48 heures après sa nomination, François Fillon revient à Sablé, où il se recueille devant la tombe de Joël Le Theule, à qui il rend hommage avant de lancer la campagne des élections législatives. Il s'implique totalement dans la campagne nationale, et est élu député dès le premier tour de la 4e circonscription de la Sarthe le 10 juin 2007 avec 53,40 % des voix71. Cependant, ses déclarations, entre les deux tours de l'élection, qui suivent celles de Jean-Louis Borloo sur l'ouverture du chantier de la TVA sociale, voire de l'augmentation de la TVA de 5 points afin de financer la protection sociale, coûtent quelques sièges de députés à l'UMP, qui obtient néanmoins 320 des 577 sièges, soit la majorité absolue.
Gouvernement Fillon II
Article connexe : Politique gouvernementale du deuxième
gouvernement Fillon.
Dès l'été 2007, les premières mesures du gouvernement semblent indiquer une
diminution du rôle même de Premier ministre, Nicolas
Sarkozy semblant vouloir prendre en main directement les dossiers avec les
ministres, y compris médiatiquement. Les observateurs de gauche et de droite
parlent assez rapidement d'« hyper-présidence »72.
Les proches de Fillon soulignent que cette discrétion de sa part est conforme à
chacune de ses entrées en fonction. Par ailleurs, le nouveau chef du
gouvernement lui-même fut durant les années 2000
partisan de la présidentialisation de la Ve
République et évoquait déjà en 2000, dans le cadre d’une large réforme
constitutionnelle, la suppression du poste de Premier ministreKelly 18.
La presse pose la question du rôle de François Fillon (« qui
gouverne ? »73).
Ses déplacements à Bruxelles au sommet du Parti populaire européen passent inaperçus
dans les médias tout comme ses rencontres avec José Manuel Barroso (président de la
Commission européenne), Hans-Gert Pöttering (président du Parlement
européen) et enfin Jean-Claude Juncker (président de
l'Eurogroupe), alors que Nicolas Sarkozy monte en première ligne sur les
dossiers brûlants comme celui de la restructuration d’Airbus ou la
relance de la réforme constitutionnelle européenne. Fillon doit aussi supporter
les déclarations des conseillers de l’Élysée, tels que Henri
Guaino ou Claude Guéant. Ainsi, la veille du discours de
politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale, le 2 juillet 2007, le secrétaire général de l'Élysée, Claude
Guéant, dévoile dans le journal La Tribune une partie de la déclaration que
François Fillon doit effectuer74.
Le lendemain, François Fillon prononce son discours, dans lequel il annonce
notamment sa volonté de moderniser les institutions et se porte garant de la
rupture sarkozienneKelly 19.
Il obtient la confiance de 321 députés contre 22475.Plusieurs différends surgissent durant l'été 2007 entre François Fillon et l'équipe élyséenne. Il est ainsi désavoué quand il envisage l'extension du service minimum à tous les services publics, y compris l'éducation nationale. Il renâcle publiquement quand il est qualifié de « collaborateur » par Nicolas Sarkozy au cours d'un déjeuner de celui-ci avec la presse quotidienne régionale le 21 août 2007 76,77. Enfin, il contrarie le président en annonçant que la réforme des régimes spéciaux est prête et n'attend plus que le feu vert de l’Élysée[réf. nécessaire]. La pacification des relations toujours franches entre les deux hommes reprend cependant rapidement. Le 21 septembre 2007, il déclare que la France est en « état de faillite » ; Henri Guaino estimera le terme inadapté. Le 15 janvier 2008, il fait au cours de sa séance de vœux aux journalistes une allusion à la précédente conférence de presse de Nicolas Sarkozy et déclare qu’il répondra aux questions qu'il va « se poser [lui]-même78 ».
François Fillon, conformément à la tradition inaugurée sous de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, est décoré de la Grand croix de l'Ordre national du mérite par le président Nicolas Sarkozy, à l'issue du Conseil des ministres du 21 novembre 2007. Les premières semaines de l’année 2008 apparaissent pour lui comme une période de relatif état de grâce dans l’opinion, alors qu’il dépasse pour la première fois largement Nicolas Sarkozy dans les sondages de popularité79, y compris parmi l'électorat traditionnel de l'UMP80. Cette situation, sans précédent sous la Ve République en début de mandat d'un Président81 suscite des analyses politiques diverses, y compris hors de France82. Cette « avance » est conservée une partie de l'année 200883.
Au printemps 2008, les relations entre Sarkozy et Fillon semblent à nouveau se tendre du fait de la constitution par l'Élysée d'un groupe des sept ministres chargés de relayer la parole présidentielle84,85.
En novembre 2009, François Fillon reçoit son homologue russe Vladimir Poutine en visite officielle à Paris et le partenariat entre la France et la Russie se traduit à cette occasion par la signature de nombreux accords commerciaux dans les domaines de l'énergie, de la défense et de l'automobile86
Le 16 juillet 2010, alors que la France doit réduire de cinq points son déficit public en trois ans, il évoque pour la première fois une politique de « rigueur », à laquelle échappent « le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche »87, précisant quelques jours plus tard qu'il s'agit d'une « politique de rigueur s'agissant de la dépense » et non pas « une politique économique de rigueur »88. À l'automne 2010, alors que le ministre du Travail Éric Woerth est affaibli par l'affaire Bettencourt, il reprend la main sur la réforme des retraites89. Par ailleurs, confirmant selon l'opposition l'existence de certaines pratiques concernant l'Affaire Woerth-Bettencourt, les services de Matignon rappellent début novembre au ministère de l'Intérieur les principes encadrant les écoutes de journalistes, François Fillon affirmant à l'Assemblée : « L'intérêt national commande l'action des services de renseignement dans le strict respect des libertés publiques »90.
Fin juin, le 30 juin 2010, le député UMP Yannick Favennec annonce sur Twitter un remaniement pour octobre 201091. Il s'ensuit une compétition entre plusieurs candidats supposés au remplacement de François Fillon, en particulier Jean-Louis Borloo et Michèle Alliot-Marie, tandis que le 3 novembre, l'hôte de Matignon fait implicitement savoir qu'il souhaite rester à la direction du gouvernement en vantant son bilan social et en affirmant : « Je crois à la continuité de notre politique réformiste parce qu'on ne gagne rien à changer de cap au milieu de l'action et parce que le redressement de la France réclame de la durée »92.
Il remet sa démission au soir du 13 novembre 2010 au président de la République93. Le gouvernement Fillon II est, en durée, le deuxième gouvernement le plus long de la Ve République après celui de Lionel Jospin.
Gouvernement Fillon III
François Fillon, lors d'un meeting de l'UMP, le 21
janvier 2010.
Il est reconduit dans ses fonctions par Nicolas Sarkozy le lendemain, le 14 novembre 2010.
C'est pour satisfaire aux exigences d'Alain
Juppé qu'il aurait été maintenu, ce dernier refusant de revenir dans un
gouvernement mené par Jean-Louis Borloo94.
Le nouveau gouvernement, composé de 31 membres, signe le retour d'Alain
Juppé et de Xavier Bertrand, ainsi que le départ de plusieurs
ministres, dont Éric Woerth et plusieurs personnalités
d'« ouverture », comme Bernard
Kouchner, Jean-Marie Bockel ou Fadela
Amara ; il est qualifié de gouvernement « estampillé RPR » par l'opposition et une
partie des élus du Nouveau Centre et du Parti radical, qui s'estiment lésés avec le
départ d'Hervé Morin95,
de Jean-Louis Borloo et de plusieurs des leurs, et
ce malgré la nomination de Michel
Mercier au ministère de la Justice et l'arrivée de Maurice
Leroy au ministère de la Ville96.
Pour la presse française et étrangère, ce changement de gouvernement marque un
« rééquilibrage des pouvoirs au profit du Premier ministre »97,98,99.
Le 24 novembre 2010, le Premier ministre tient un
discours de politique générale à l'Assemblée nationale, dans lequel il
affirme que « l'impopularité d'un jour peut devenir l'estime du
lendemain » ; lors du vote de confiance qui suit cette déclaration,
le nouveau gouvernement obtient la confiance de 326 députés
contre 226100.Ce gouvernement connaît un remaniement le 27 février 2011 à la suite des printemps arabes. Au poste de ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé remplace Michèle Alliot-Marie, mise en cause dans les médias pour ses vacances en Tunisie fin décembre 2010 dans le contexte d'une révolte populaire qui allait renverser le président Ben Ali au mois de janvier 2011101. Ce même mois de février 2011, François Fillon n'échappe pas à une polémique, en indiquant avoir été invité à Noël 2010 par le président égyptien Moubarak pour passer une semaine de vacances en famille aux frais de l'État égyptien102. Au cours de ce voyage, il s'était rendu à la cathédrale d'Assouan pour manifester la solidarité de la France vis-à-vis de la communauté copte d'Égypte, visée par un attentat à Alexandrie pendant la nuit du Nouvel An103, les protestations consécutives à cet attentat constituant un prélude aux émeutes nationales amenant au départ du président Moubarak, le 11 février 2011.[réf. nécessaire]
À la suite du premier tour des élections cantonales de mars 2011, qui ont vu une poussée du Front national, il défend l'instauration d'un « Front républicain » contre le FN en se démarquant des responsables UMP Jean-François Copé et Xavier Bertrand, mais aussi, selon certains observateurs, de Nicolas Sarkozy, en déclarant : « En cas de duels PS-FN, il faut voter contre le FN »104. Début septembre 2013, il nuance cette position en considérant qu'il faut voter pour « le moins sectaire », en reconnaissant « qu'il peut arriver » qu'un candidat PS le soit plus qu'un candidat FN105.
Le 24 août 2011, le Premier ministre, lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Matignon, présente un plan d'économies de 12 milliards d'euros pour 2011 et 2012, afin de compenser le ralentissement de la croissance économique106. Il annonce notamment l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les revenus fiscaux supérieurs à 500 000 euros par an, une modification de la taxation des plus-values immobilières, une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital, l'augmentation des prix du tabac, de l'alcool, des boissons avec des sucres ajoutés107.
En octobre 2011, François Fillon annonce sa décision de quitter la Sarthe afin de présenter sa candidature aux élections législatives à Paris, en 2012108.
Le 22 février 2012, le Premier ministre est également chargé d'exercer les fonctions de ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement du fait de la démission de Nathalie Kosciusko-Morizet nommée porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy109.
À la suite de la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle, il remet le 10 mai 2012, la démission de son gouvernement au président Nicolas Sarkozy, qui le démet de ses fonctions le jour même110, mais le charge néanmoins d'expédier les affaires courantes jusqu'à la nomination de son successeur. Le 15 mai 2012, Jean-Marc Ayrault lui succède en devenant le nouveau Premier ministre111.
Député de Paris et congrès de l'UMP de 2013
Dès 2011, les soutiens parisiens de François Fillon, Philippe Goujon (président de la fédération UMP de Paris) et Jean-François Lamour (président du groupe UMP au conseil de Paris), avancent publiquement l'idée d'une candidature à la mairie de Paris en 2014 du Premier ministre112, mais le principal intéressé ne prononce aucune déclaration publique en ce sens. En vue des élections législatives de 2012, l'UMP prépare ainsi son « parachutage » dans la nouvelle deuxième circonscription de Paris, bastion de droite étant le résultat des fusions des circonscriptions dans lesquelles sont élus les députés sortants Martine Aurillac et Jean Tibéri : ce dernier est prêt à renoncer à un nouveau mandat si le Premier ministre se présente112. François Fillon annonce sa candidature sur cette circonscription en octobre 2011 et fait face à l'hostilité de Rachida Dati, qui cherche elle aussi à se présenter à Paris112.Le 23 mai 2012, François Fillon annonce qu'il sera candidat à la présidence de l'UMP lors du prochain congrès prévu à l'automne113. Au premier tour des législatives le 10 juin 2012, il obtient 48,62 % des suffrages contre 33,88 % à son principal concurrent Axel Kahn investi par le Parti socialiste114. Le 17 juin, il l'emporte au second tour avec 56,46 % des voix et devient ainsi député de la 2e circonscription de Paris115. Avant d'être élu député, François Fillon crée une société de conseil dénommée 2 F Conseil, l’article 146-1 du code électoral lui interdisant cette création une fois élu116.
Le 30 juin 2012, François Fillon annonce sa candidature officielle à la présidence de l'UMP117. Sa campagne est perturbée par un accident de scooter survenu à Capri, le 30 juillet 2012118, puis par un calcul rénal. Donné largement favori tout au long de la campagne par les sondages auprès des sympathisants, il revendique sa victoire, tout comme Jean-François Copé, son adversaire, au soir de l'élection qui laisse apparaître des résultats extrêmement serrés et des anomalies lors du vote. Ce différend donne lieu à une tempête politique et médiatique qui laisse pronostiquer ou craindre à de nombreux commentateurs l'éclatement de l'UMP. Après la confirmation par la Commission nationale des recours — contestée dans sa composition par le camp Fillon — de la victoire de Jean-François Copé, puis d'une médiation avortée d'Alain Juppé, François Fillon et ses partisans évoquent la possibilité de la création d'un groupe parlementaire distinct et de recours en justice119,120. Après une médiation de Nicolas Sarkozy et une entrevue infructueuse entre les deux concurrents, François Fillon prend la tête de soixante-neuf parlementaires réunis au sein du groupe parlementaire autonome baptisé Rassemblement-UMP dont les statuts sont déposés le 27 novembre, conservant cependant son rattachement financier à l'UMP121. Après la conclusion d'un accord avec Jean-François Copé, il dissout son groupe en janvier 2013.
Après avoir laissé planer le doute sur une éventuelle participation122, François Fillon annonce le 26 février 2013 qu'il n'est pas candidat aux élections municipales de 2014 à Paris et apporte son soutien à Nathalie Kosciusko-Morizet123.
François Fillon lors d'une séance de dédicace, en 2015.
Le 9 mai 2013, François Fillon a annoncé, lors
d'un voyage officiel au Japon, qu'il serait candidat aux primaires UMP de 2017
en vue de l'élection présidentielle124.
Pour rassembler ses soutiens et ses partisans, il met en place l'association Force
républicaine, avec une antenne dans chaque département125.À la suite de la démission de Jean-François Copé de la présidence de l'UMP, il forme avec Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin un triumvirat qui dirige le parti à compter du 15 juin 2014 jusqu'à un congrès extraordinaire prévu pour le mois d'octobre suivant.
En juin 2014, en pleine affaire Bygmalion, la nouvelle direction de l'UMP demande à un avocat, Me François Sureau, une consultation juridique sur le paiement des pénalités de campagne de Nicolas Sarkozy126. Me Sureau conclut à "un abus de confiance" alors qu'en novembre 2013, le directeur général des finances publiques indiquait qu'il n'y avait « aucun obstacle » au paiement de la pénalité.127,128.
En avril 2015, il indique qu'il saisira le Conseil constitutionnel concernant certaines dispositions du projet de loi relatif au renseignement, car si celui-ci apporte « des garanties et des bases légales "au travail de renseignement" », il indique être « préoccupé par le caractère trop large de cette législation »129,130. Le 19 avril, le président de la République annonce qu'il décide de saisir lui-même le Conseil constitutionnel sur ce projet de loi131.
Candidat à la primaire de la droite et du centre
Article connexe : Primaire française
de la droite et du centre en 2016.
Logo de François Fillon pour la primaire présidentielle.
François Fillon annonce sa candidature le 9 mai 2013132,
au cours d'une visite au Japon, et la confirme le 15 avril 2015 en déclarant
qu'il est « un candidat qui veut proposer un projet de rupture et de
progrès avec l'ambition de faire de la France la première puissance européenne
en dix ans »133,134.
Revendiquant son intégrité, il se lance en campagne le premier en 2013 avec
pour slogan "Le courage de la vérité"135.
Tirant « les leçons de [son] expérience »,
il définit trois conditions « pour réussir la rupture
annoncée maintes fois sans jamais être conduite » : présenter
un projet pour la France et une équipe chargée de le mettre en œuvre longtemps
à l'avance et faire adopter par le Parlement dix mesures fortes dans les trois mois
qui suivent l'élection présidentielle pour « débloquer la situation
économique »134.
Tout au long de sa campagne, il assume la « radicalité »
de son programme136,137.En septembre 2015, François Fillon publie son livre-programme Faire détaillant la stratégie de « la thérapie de choc » qu'il veut administrer à la France en 2017 et pour « redonner à la France sa «liberté» »138,139. Avec près de 75 000 exemplaires écoulés en 2015, il s'agit du 2e livre de personnalité politique le plus vendu cette année-là140.
Le 21 septembre 2016, lors du grand meeting du Cirque d'hiver de Paris organisé avec le soutien du collectif Sens Commun, il indique qu'il proposera au Parlement de réécrire le droit de la filiation, en inscrivant comme « principe qu'un enfant est toujours le fruit d'un père et d'une mère »141.
Sur la question du terrorisme islamique, François Fillon considère l'État Islamique comme un totalitarisme similaire au national-socialisme, notant qu'il « emploie les mêmes ressorts : imposer par la force au reste du monde un mode de vie et de pensée142. » Fin septembre 2016, François Fillon publie un autre livre programmatique, Vaincre le totalitarisme islamique, sur le thème de la sécurité et de la Défense. Il y formule une série de propositions en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme143. Il écrit notamment qu'il faut « interdire sur le territoire français le retour des Français partis combattre avec une organisation terroriste143. »
Le 26 octobre, alors qu'il est crédité d'une bonne prestation pendant le premier débat télévisé, mais qu'il reste dans les sondages très à distance des favoris Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, il affirme qu'il ne croit pas les sondages et qu'il sera finalement élu. Il annonce qu'il nommera « un commando de quinze ministres »144.
Au premier tour des primaires, le 20 novembre, il obtient 1 890 266 voix, soit 44,1 % des suffrages exprimés, devant Alain Juppé, qui obtient la deuxième place avec 28,6 % des voix145. Il s'agit, pour Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique et Opinion de Harris Interactive, d'une dynamique d'une puissance inédite dans l'histoire électorale française, notant que « jamais un candidat n’avait réussi à émerger d’une manière aussi nette et rapide aux yeux des Français146. »
Après les résultats du premier tour, François Fillon engrange les soutiens de Nicolas Sarkozy147, de Bruno le Maire148, de Jean-Frédéric Poisson149 et d'Hervé Morin, président du Nouveau Centre150. Près de 50 % des parlementaires ou des membres du bureau politique des Républicains se prononcent en sa faveur, contre moins de 25 % pour Alain Juppé151. Il enregistre également le soutien de quelques personnalités d'extrême droite152,153.
Pendant l'entre-deux tours, 215 députés et sénateurs de la droite et du centre lui apportent son soutien en dénonçant les attaques virulentes d'Alain Juppé depuis la fin du premier tour de la primaire à droite et appellent à « un débat franc mais respectueux des uns et des autres »154,155.
Idées et principales prises de position
Le politologue Pascal Perrineau situe François Fillon dans la famille « néo-gaulliste »156. Pour le magazine Challenges, « si François Fillon est un vrai conservateur sur le plan sociétal, il est plutôt réformateur sur le plan économique. Tentative de réforme des universités – censurée par le Conseil constitutionnel – en 1993, au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Libéralisation de France Télécom en 1995, au ministère de la Poste et des Télécommunications. Assouplissement des 35 heures et première réforme des retraites en 2002, quand il est aux Affaires sociales »157. Lors de sa campagne pour les primaires des Républicains, il est parfois qualifié de libéral-conservateur158,159,160.Économie, budget et fiscalité
François Fillon indique être « devenu libéral, en économie », au cours de son passage à Matignon, non pas « par choix idéologique » mais pour avoir constaté « l’accumulation, par tous les gouvernements, de contraintes qui sont devenues insupportables »161. Pour le journaliste Laurent de Boissieu, son ouvrage La France peut supporter la vérité (Albin Michel), publié en 2006, « marque son ralliement à un libéralisme décomplexé », et son orientation est entravée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy par Henri Guaino, conseiller du président de la République162. D'après la journaliste Carole Barjon, « il a toujours été beaucoup plus libéral que Séguin. Dès 1995, il était à l'origine de la privatisation de France Télécom »163. Pour le journaliste Éric Dupin, son programme économique se montre plus libéral que celui présenté par son adversaire Jean-François Copé au congrès de l'Union pour un mouvement populaire de 2012164. Certains observateurs soulignent que sur la partie économique, son programme développé en vue de la primaire de 2016 serait « sans précédent » s'il était appliqué161,165. D'autres estiment en revanche que François Fillon n'est pas libéral sur le plan économique166,167 ou bien, selon le libéral Alain Madelin, qu'il « caricature le libéralisme » 168.Déclarant, quelques mois après son entrée en fonction comme Premier ministre, être « à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier, […] qui est depuis quinze ans en déficit chronique, […] qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt-cinq ans », François Fillon est un partisan d'une maîtrise stricte des dépenses. Il s'engage alors publiquement à « amener le budget de l’État à l'équilibre avant la fin du quinquennat »169, puis réitère cette même promesse en 2012 (en projetant cet équilibre à 2016170) et propose un référendum sur l'inscription de la règle d'or budgétaire dans la Constitution171. Durant son quinquennat, la perception de François Fillon se heurte à celle de Nicolas Sarkozy : « [Le président Sarkozy] pense en 2007 que la situation est très maîtrisable et qu'au fond, après les difficultés, il y aura de nouveau de la croissance. Moi je pense qu'on est au contraire dans une crise structurelle très grave, qu'on a un problème de déficit qu'il faut résoudre. Et jusqu'à la crise de 2008, cette perception restera la mienne et ne sera pas celle du président de la République », déclarera-t-il en 2013172. En 2013, l'endettement de la France, aggravé par un « choc fiscal sans précédent », demeure l'une de ses préoccupations principales, puisqu'il diagnostique « une dette qui atteindra 95 % du PIB en 2014 et une sortie de la France du classement des dix premières puissances à l'horizon 2020 si nous continuons sur le même rythme173. »
En défendant une politique de rigueur et une maîtrise de la dette, François Fillon est favorable à la suppression de l'impôt sur la fortune, qu'il considère comme une des causes de l’appauvrissement de la France. Selon lui, cet impôt décourage les entrepreneurs étrangers174. Cet impôt serait compensé par la création d’une tranche supérieure de l’impôt sur le revenu à 50 %, dans laquelle serait incluse la CSG. Il est favorable à la sortie définitive des 35 heures, pour « relancer la production » et de retourner aux 39 heures progressivement pour la fonction publique (la seule limite de temps de travail instaurée par la législation européenne est de 48 heures)175, en « décentralisant le dialogue sur l'organisation du travail au niveau des entreprises173 ».
En 2013, il suggère de remplacer l'indemnisation du chômage par une indemnisation de formation avec « une dégressivité des allocations chômage pour inciter à la reprise de l'activité et l'obligation, pour le chômeur, d'accepter un emploi correspondant à la formation suivie »176. Il esquisse l'idée d'une TVA sociale en 2006 et souhaite, en 2012, l'instauration d'une « TVA compétitivité »175.
Travail
Au sujet des retraites, François Fillon se montre favorable au recul de l’âge légal à 67 ans en 2012175, puis à 65 ans à partir de 2013177,178.En 2012, François Fillon émet l'idée de soumettre les allocataires de l’aide sociale à sept heures de travail par semaine, destinées aux collectivités179. Lors de la présidentielle de 2012, il déclare vouloir que chaque demandeur d'emploi se voit proposer une formation professionnelle et que chacun soit contraint d'accepter l'emploi qui lui sera proposé après cette formation (« Demain, on ne sera plus indemnisé pour rester chez soi », dit-t-il alors)170.
Organisation de l’État et place des corps intermédiaires
En 2003, François Fillon dénonce la faiblesse des corps intermédiaires et l'exiguïté d'un dialogue social insuffisamment cultivé dans l'histoire française. Il souhaite le recours plus important à la démocratie locale et à la démocratie sociale pour responsabiliser la société civile et ses corps intermédiaires180.François Fillon est favorable à la réduction du nombre de fonctionnaires afin de réduire la dépense publique, en appuyant ainsi le principe du recrutement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite176. Il envisagerait de faire travailler davantage les fonctionnaires en échange d’une revalorisation salariale181. Fillon veut également réduire le nombre de statuts de fonctionnaires (de 300 à moins de 30)182.
En 2013, François Fillon encourage une réforme de territoires pour réduire le nombre des salariés des collectivités locales183. Pour mettre en œuvre sa réforme territoire, il plaide pour une fusion entre départements et régions, ainsi qu'entre communes et communautés de communes183, idée écartée par le comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions en 2008182.
Affaires étrangères
Critiquant François Hollande pour n'avoir « aucune vision » sur l'avenir de l'Union européenne, et l'accusant d'avoir laissé Angela Merkel décider seule la réponse du continent à la crise migratoire que subit l'Europe, François Fillon proclame sa conviction qu'il faut « une Europe forte avec des nations fortes », ce qui passe d'après lui par « une monnaie puissante capable de nous affranchir de la tutelle exorbitante du dollar, une politique de l'énergie pour ne pas être totalement dépendants des Russes, une politique de frontières et d'immigrations communes, une défense collective pour endiguer les menaces, une grande stratégie pour l'innovation et le numérique qui ferait des Européens la première puissance technologique du monde184. » Il mène comme Premier ministre la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN en estimant que celle-ci permettrait de faciliter la création d'une « défense européenne » ; il concède en 2016 que cette ambition n'a pu voir le jour et « qu'il faudra envisager la coopération des pays européens en matière de défense en dehors de l'OTAN »185,186. Il considère également que « l'OTAN n'aurait jamais dû chercher à s'étendre au-delà de ses limites, et en particulier au contact même de la frontière russe »185.Opposant au traité de Maastricht aux côtés de Philippe Séguin en 1992157, François Fillon se détourne de son mentor sur cette question à mesure qu'il se rapproche d’Édouard Balladur187. Il plaide, au début des années 2010, pour « un ministre des Finances commun aux pays de la zone euro » — la monnaie unique impliquant, selon lui, une politique monétaire unique188. Il plaide donc pour davantage d'intégration des politiques fiscale et budgétaire dans la zone euro induisant ainsi des abandons de souveraineté, liés à la renégociation des traités européens189. Il plaide en 2016 pour la création d’un gouvernement de la zone euro, piloté par les gouvernements et les Parlements nationaux190.
Le 21 mars 2013, François Fillon a réaffirmé son souhait de la création d'une confédération « France-Allemagne » et pour une zone euro renforcée191,192. En juillet 2013, il s'est déclaré pour l'instauration « de règles strictes de réciprocité dans les échanges internationaux » et pour l'instauration d'une taxe aux frontières pour financer des investissements d'avenir193.
Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, François Fillon se déclare favorable à une « coalition mondiale » incluant le Hezbollah, les Kurdes, le gouvernement irakien et le régime syrien de Bachar el-Assad194,195. Il se déclare par contre opposé à tout soutien aux groupes rebelles syriens, notamment à l'Armée syrienne libre, qui selon lui « ne se bat pas contre l'État islamique »196. Luc Mathieu, grand reporter à Libération, considère cette déclaration comme étant factuellement fausse, les affrontements entre rebelles et djihadistes de l'EI ayant en réalité fait des milliers de morts depuis 2013197,198. Proche de Vladimir Poutine199,200,201, François Fillon soutient l'intervention militaire de la Russie en Syrie lors de la guerre civile syrienne202, en dépit des accusations de François Delattre à l'Organisation des Nations unies de crimes de guerre, notamment lors de la bataille d'Alep203. Il se déclare également favorable à une alliance avec le régime de Bachar el-Assad204,205. En revanche, il désapprouve l'annexion de la Crimée par la Russie, qui doit selon lui être « traitée en respect du droit international »206. Plusieurs des proches de Fillon sont russophiles, tels que l’ancien séguiniste Jean de Boishue, agrégé de russe, et sa « plume » Igor Mitrofanoff162.
Lors d'une conférence le 21 mars 2013 à Moscou, François Fillon a indiqué être favorable à ce que la Russie ait un « statut à la hauteur de sa proximité historique, géographique, culturelle et économique » avec l'Europe, sans pour autant la voir entrer dans l'Union européenne207,192. Ce partenariat politique et économique permettrait aux deux partenaires de davantage « peser face au continent asiatique »208.
Justice
En 1981, François Fillon fait partie des 16 députés RPR (sur les 88) qui voteront pour le projet de loi d'abolition de la peine de mort209,210.François Fillon est pour la généralisation des peines plancher211. En 2012, il déclare vouloir le « développement de brigades fiscales chargées de lutter, dans les quartiers, contre les fraudeurs délinquants dont le train de vie est sans commune mesure avec les revenus déclarés »212. Il prône l'interdiction de toute libération conditionnelle avant les deux tiers de la peine176.
Environnement
François Fillon défend, au sujet du gaz de schiste, la fin du moratoire sur l'interdiction d'explorer les sols, puis se rallie à Nicolas Sarkozy sur l'interdiction de l'exploitation par fracturation hydraulique208. Encourageant les recherches sur l’exploitation du gaz de schiste, il est favorable à une suppression du principe de précaution, qu'il souhaiterait voir remplacé par « un principe de responsabilité »183.Affaires sociétales
En 1981, François Fillon, alors député, vote contre la majorité sexuelle à quinze ans pour les rapports homosexuels, comme c'était le cas pour les rapports hétérosexuels (abrogation du 2e alinéa de l'article 331 du Code pénal)213,214. Il vote ainsi contre la dépénalisation de l'homosexualité pour les mineurs de plus de quinze ans215.François Fillon s'oppose au PACS en 1999 et au mariage homosexuel en 2013, de nature, selon lui, à bousculer « l'héritage de notre modèle de société ». Début 2013, il appelle à « une version du PACS renouvelé, renforcé de droits nouveaux, qui répondrait aux attentes des couples sur la base d'une nouvelle forme d'Union civile »216. Après l'adoption définitive de ce projet de la loi par l'Assemblée nationale le 23 avril 2013, François Fillon suggère une « adaptation du texte » plutôt que son abrogation, en vue de légiférer sur les questions de l'adoption, de la procréation médicalement assistée et de la gestation pour autrui217,218.
Tout en indiquant qu'il ne « [peut] pas approuver l'avortement », il se dit « capable de faire une différence entre ses convictions et l'intérêt général » et « considère que l'intérêt général, ce n'est pas de rouvrir ce débat »219.
François Fillon s'abstient lors du vote en 1re lecture du projet de Loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes en janvier 2014.
La Croix estime qu'il est « le premier candidat majeur à revendiquer le caractère « conservateur » de ses propositions sur le plan sociétal »220.
Immigration
François Fillon s'est prononcé contre le droit de vote des étrangers212, qui serait, selon lui, « une négation de la citoyenneté française et l'assurance d'avoir des comportements communautaristes dans nos villes »221. En 2013, il déclare qu'il y a trop d'immigrés en France - le pays ne pouvant, selon lui, accueillir tous ceux qui voudraient s'y installer. Il s'est prononcé pour un vote annuel du Parlement pour définir le nombre d'entrants, les professions susceptibles d'être favorisées et les régions du monde pour lesquelles il faudrait fixer des quotas222,223. Il est favorable à la création d'un « service public d'intégration » pour les immigrés - chargé d'aider mais aussi de sanctionner224. Souhaitant « mettre fin à l'automaticité de l'acquisition de la nationalité pour les enfants nés en France de parents étrangers » et « réserver les prestations sociales aux migrants légaux présents depuis plusieurs années sur le territoire »225;208, il est favorable au retour à la loi Pasqua de 1993 (« Je voudrais aussi remettre en place l'idée de Charles Pasqua de demander aux jeunes nés en France de parents étrangers de choisir formellement la nationalité française à 18 ans, et ce, lors d'une cérémonie », déclare-t-il en 2012226).Front national
Alors que Nicolas Sarkozy préconise d'adopter la stratégie du « ni vote pour le Front national ni vote pour la gauche » lors des cantonales de 2011, François Fillon souhaite plutôt que son parti appelle à voter « contre le FN »172. En septembre 2013, interrogé au sujet des consignes de vote en cas de duel PS / FN, il conseille de « voter pour le candidat le moins sectaire »227 (provoquant une polémique jusque dans son parti), en précisant qu'il n'y aurait jamais de fusion des listes UMP / FN ; dans la perspective d'une reconquête politique, il affirme que désormais, « le redressement national commande de dépasser les clivages partisans et d'en appeler au bon sens de chaque citoyen173 ». Le politologue Philippe Braud analyse ce changement de position dans le but de séduire un électorat qui s'est droitisé : « La base électorale et même la base des militants UMP est largement favorable à cette sortie du ni-ni »228. Début 2015, François Fillon, à propos d'une élection législative partielle mettant face-à-face un candidat PS et un candidat FN concernant le second tour de l'élection dans la 4e circonscription du Doubs, se range du côté de la ligne dite du « ni FN-ni PS »229,230.Détail des mandats et fonctions
Fonctions au sein de partis politiques
- 1997 : secrétaire national du RPR, chargé des fédérations
- 1998 : porte-parole de la commission exécutive du RPR
- Secrétaire national du RPR (1999) ; conseiller politique auprès de la présidente du RPR (1999 - 2001)
- 2002 : membre fondateur de l'Union en Mouvement, rédacteur du projet de l'Union en Mouvement (« Notre vision pour la France ») et du programme de l'UMP pour les élections législatives de 2007. Il a également fondé un club regroupant ses partisans, l’association France.9. Il préside également depuis cette date la fédération UMP de la Sarthe231
- 2004 - 2007 : conseiller politique à l'UMP
- 2014 : Coprésident de l'UMP avec Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin
Fonctions électives locales
- 1983 - 2001 : maire de Sablé-sur-Sarthe
- 1981 - 1998 : conseiller général de la Sarthe, élu dans le canton de Sablé-sur-Sarthe
- 1985 - 1992 : vice-président du conseil général de la Sarthe, chargé des Affaires économiques
- 1992 - 1998 : président du conseil général de la Sarthe
- 1998 - 2007 : conseiller régional des Pays de la Loire
- 1998 - 2002 : président du conseil régional des Pays de la Loire
- 2002 - 2004 : premier vice-président du conseil régional des Pays de la Loire
- 2001 - 2014 : conseiller communautaire de la communauté de communes de Sablé-sur-Sarthe
- 2001 - 2014 : conseiller municipal de Solesmes
- 2001 - 2012 : président de la communauté de communes de Sablé-sur-Sarthe
Fonctions parlementaires
À l’Assemblée nationale
- 1981 - 2012 : député de la 4e circonscription de la Sarthe.
- 1981 - 1986 : élu député de la 4e circonscription de la Sarthe.
- 1986 - 1988 : député de la Sarthe.
- 1986 - 1988 : président de la commission de la Défense.
- 1988 - 1993 : député de la 4e circonscription de la Sarthe.
- 1993 - 1997 : député de la 4e circonscription de la Sarthe.
- 1997 - 2002 : député de la 4e circonscription de la Sarthe.
- 2002 : député de la 4e circonscription de la Sarthe (fin du mandat le 18 juillet 2002, à la suite de sa nomination au gouvernement).
- 2007 : député de la 4e circonscription de la Sarthe (fin du mandat le 19 juillet 2007, à la suite de sa nomination au gouvernement).
- 2012 : député de la 2e circonscription de Paris.
- 2012 - 2013 : président du groupe parlementaire Rassemblement-UMP.
Au Sénat
- 26 septembre 2004 - 1er novembre 2004 : élu sénateur de la Sarthe - demeure membre du gouvernement.
- 18 septembre 2005 - 17 juin 2007 : élu sénateur UMP de la Sarthe - démissionne à la suite de sa nomination comme Premier ministre.
Fonctions gouvernementales
- 30 mars 1993 - 11 mai 1995 : ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement Édouard Balladur
- 18 mai 1995 - 2 juin 1997 : ministre des Technologies de l'information et de la Poste, puis ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace dans les premier et deuxième gouvernements Alain Juppé
- 7 mai 2002 - 30 mars 2004 : ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, dans les premier et deuxième gouvernements Jean-Pierre Raffarin (numéro 3 du gouvernement)
- 31 mars 2004 - 31 mai 2005 : ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le troisième gouvernement Jean-Pierre Raffarin
- 17 mai 2007 - 10 mai 2012 : Premier ministre232
- 22 février 2012 - 10 mai 2012 : ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
Décorations
- Grand officier de la Légion d'honneur en 2012 en tant qu'ancien Premier ministre233.
- Grand-Croix de l'ordre national du Mérite en 2007 en tant que Premier ministre234.
- Grand Cordon de l’ordre du Soleil levant (Japon), mai 2013235.
Publications
Ouvrages
- La France peut supporter la vérité, Éditions Albin Michel, 2006, 262 p. (ISBN 978-2226172655)
- Les Retraites, Michalon, 2007 (ISBN 978-2841863877)
- Faire, Albin Michel, 16 septembre 2015, 320 p. (ISBN 978-2226318992)
- Vaincre le totalitarisme islamique, Éditions Albin Michel, 26 septembre 2016, 162 p. (ISBN 978-2226396020)
Préfaces
- Olivier Dassault, La France en majuscules, Plon, janvier 2007 (ISBN 2259205763)
- La Solitude, le combat : 26 associations témoignent, 2011, 215 p. (ISBN 978-2854435528)
Loisirs et passions
Passionné par la course automobile depuis son adolescence, François Fillon admire les Austin Healey et le pilote Jacky Ickx. Plus tard, à la fin des années 1990, alors président du Conseil général de la Sarthe, il rachète le circuit des 24 Heures du Mans et crée une société d'économie mixte pour organiser la course, avec comme directeur Bruno David. Il prend à cette époque ses premières leçons de pilotage avec les moniteurs de l'Automobile Club de l'Ouest. François Fillon participe à la course du Circuit Bugatti au volant d'une Peugeot 908, en 2003, aux 24 Heures du Mans Classic avec Stanislas de Sadeleer236 sur Ferrari 275 GTB, et ensuite au Spa Classic sur le circuit de Spa-Francorchamps au volant d'une BMW M1 puis d'une Alfa Romeo 1 300 cm3 ; et il rêve toujours d'essayer une Formule 1237. Il est membre du comité de direction des 24 Heures du Mans et de l'Automobile Club de l'Ouest (que préside son frère cadet Pierre depuis 2012). Partisan d'un Grand Prix de Formule 1 en France238, il met en place en 2009 une commission « Grand Prix de France » pour ramener la Formule 1 en France à partir de 2011239.Notes et références
- Le Who's Who In France (éd. 2006) indique François Charles Amand Fillon. Amand était le prénom de son grand-père paternel.
- Libération : Fillon rend visite au pape [archive].
- Voir sur franceinter.fr [archive].
- http://www.atlantico.fr/decryptage/mere-francois-fillon-anne-fillon-est-decedee-dans-nuit-suites-dune-longue-maladie-453072.html [archive]
- Voir une photographie familiale sur le site fillon2017.fr [archive], sous l'onglet « Bio ».
- Entretien de François Fillon pour le journal Sport-Auto, août 2013 [archive].
- « François Fillon : l'enfance d'un meneur d'hommes », Le Parisien, 24 novembre 2010 (lire en ligne [archive])
- « La revanche du cancre François Fillon », Le Figaro « Vie étudiante », no édition numérique, 21 novembre 2016 (lire en ligne [archive])
- Il rédige entre autres, une note biographique sur le général Franco et une note consacrée au déraillement du train « El Cuervo », à l'origine de la mort de 76 personnes en juillet 1972 ; il interviewe Danielle Darrieux à Madrid, et couvre les courses de tauromachie.
- Christine Kelly, « Les drames et les blessures », L'Express « Les secrets sur la jeunesse de François Fillon », no 2941, 14 novembre 2007 (lire en ligne [archive])
Article reprenant la biographie écrite par Christine Kelly.
- Premier ministre | Portail du Gouvernement [archive].
- « Pénélope et François Fillon » [archive], sur Paris Match, 13 octobre 2010.
- Christine Kelly, « Secrets de jeunesse », L'Express, 14 novembre 2007 (lire en ligne [archive])
- François Fillon, benjamin de l'Assemblée Nationale [archive], François Fillon, benjamin de l'Assemblée Nationale, 21 juin 1981
- Vanessa Schneider, « François Fillon, l'affranchi », Le Monde, 17 novembre 2012 (lire en ligne [archive])
- « Assemblée Nationale - Table nominative de la session de 1981 / 7e législature », Service des Archives de l'Assemblée Nationale, 1981 (lire en ligne [archive])
- « Vifs échanges entre Fillon et Ayrault sur l'Europe », Le Monde.fr, 22 février 2012 (ISSN 1950-6244, lire en ligne [archive])
- Garrigues Jean, « Oui, nous voulons l'Europe, mais debout. ». Philippe Séguin s'oppose à la ratification du traité de Maastricht (5 mai 1992)», Parlement[s [archive], Revue d'histoire politique 3/2007 (n° HS 3) , p. 137-142
- Décret no 95-760 du 1er juin 1995 relatif aux attributions du ministre des technologies de l'information et de la poste [archive], JORF no 128 du 2 juin 1995 page 8783, Légifrance
- Décret no 95-1231 du 17 novembre 1995 relatif aux attributions du ministre délégué à la poste, aux télécommunications et à l'espace [archive], JORF no 268 du 18 novembre 1995 page 16936,, Légifrance
- Voir sur conseil-constitutionnel.fr [archive].
- http://www.assemblee-nationale.fr/elections/circ97-2/513.html [archive]
- Gilles Bresson, « Le RPR enterre Juppé sous les bravos. Philippe Séguin a été élu hier président du parti gaulliste avec 78,85% des suffrages. », Libération, 7 juillet 1997 (lire en ligne [archive])
- Françoise Fressoz, « Philippe Séguin accède à la présidence du RPR sous étroite surveillance », Les Échos, 7 juillet 1997 (lire en ligne [archive])
- Julien Pompey, « Philippe Séguin est mort », Les Échos, 7 janvier 2010 (lire en ligne [archive])
- bernard Dolez et Annie Laurent, « Quand les militants du RPR élisent leur président (20 novembre-4 décembre 1999) », Revue française de science politique, vol. 50, no 1, 2000, p. 125 (lire en ligne [archive])
- Yann Bouffin, « Six candidats dans la course pour la présidence du RPR », La Dépêche du Midi, 11 octobre 1999 (lire en ligne [archive])
- « Fillon et Devedjian, nouveaux supporters d'Alliot-Marie. La candidate à la présidence du RPR est de mieux en mieux placée pour le second tour face à Delevoye », Libération, 25 novembre 1999 (lire en ligne [archive])
- Gilles Bresson, « Au nom de l'union, Fillon quitte le RPR. », Libération, 28 2001 (lire en ligne [archive])
- Laurent Valdiguie, « Petits portraits entre amis », Le JDD, 6 mai 2009 (lire en ligne [archive])
- « Sablé : François Fillon s'efface à peine », Ouest-France, 1er mars 2001 (lire en ligne [archive])
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- B. MÉNARD, « Les nouveaux développements de la collaboration interrégionale entre la Bretagne et les Pays de la Loire », Les Échos, 12 octobre 1998 [archive].
- Ghislaine Ottenheimer, « La face cachée de François Fillon, le probable futur président de l'UMP », Challenges, 12 octobre 2012 (lire en ligne [archive])
- JLS, « Du RPR à l'UMP », Le Monde, 22 juin 2002 (lire en ligne [archive])
- « JORF n°106 du 7 mai 2002 page 9021 - Décret du 6 mai 2002 portant nomination du Premier Ministre », Légifrance, 7 mai 2002 (lire en ligne [archive])
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- Benjamin Neumann, « Les réseaux de François Fillon », L'Expansion, 1er octobre 2002 (lire en ligne [archive])
- Nicolas de La Casinière, « Au scanner - Jean-Luc Harousseau », L'Express.fr, 2 février 2004 (lire en ligne [archive])
- « Fillon arrive à Matignon animé d'une forte ambition réformatrice [archive] », La Tribune, 18 mai 2007.
- « JO de la République Française du vendredi 4 juillet 2003 : Réforme des retraites - Explications de vote », Journal officiel de la République française, 3 juillet 2003 (lire en ligne [archive]).
- Voir sur la-retraite-en-clair.fr. [archive]
- Manifestations du 25 mai 2003 : revue de presse [archive], lundi 26 mai 2003, Acrimed
- « Les réformes des retraites de 1993 à 2012 », Vie-publique.fr, 29 mars 2013 (lire en ligne [archive]).
- Georges Abou, « Sarkozy adepte de la «discrimination positive» », Radio France internationale, 23 novembre 2003 (lire en ligne [archive])
- François Fillon, « Déclaration de M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité, sur la politique d'intégration des étrangers, la mise en place du contrat d'accueil et d'intégration et sur l'insertion des personnes immigrées ou issues de l'immigration notamment le principe de la "mobilisation positive", Paris le 8 décembre 2003. », viepublique.fr, 8 décembre 2003 (lire en ligne [archive])
- Alexis Brezet et Jean Christophe Buisson, Les grands duels qui ont fait la France, Perrin, 2014, 380 p. (ISBN 978-2262047245)
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Voir aussi
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- François Fillon, sur Wikiquote
- François Fillon, sur Wikinews
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- Ibid., p. 296.
- Ibid., p. 318.
- Ibid., p. 324.
- La France peut supporter la vérité, Editions Albin Michel, coll. « Essais Doc. », 2006 (octobre) (ISBN 978-2226172655)
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modification de cette page le 27 novembre 2016, à 03:27.
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