L’A 2… 20 heures 43 + J’arrive
à ce débat « final »
avec deux sentiments. Le premier est une observation de la
course, FF s’il est
primé sera plus facile à battre par la gauche et notamment
FH que ne le serait
AJ, mais il est gêné par la candidature probable de BAYROU.
Le second sentiment
est que les points communs entre les deux concurrents sont
flagrants : pas
de mise en cause du dogme économique dominant et remède à
tout, la diminution
de l’Etat et de la dépense publique. Or cette diminution a
été avant eux, la dialectique
même de FH dès le début de son mandat.. Interrogation donc
pour la suite, :
la place de l’Etat, et donc de la démocratie puisque l’Etat
est le seul outil
collectif dont les dirigeants soient élus par tous les
Français.
Question
aussi qui me vient tardivement : état du gaullisme,
références ?
lesquelles ?D e 15 à 25 ans, j’ai passionnément observé DG,
me suis de
plus en plus attaché à lui jusqu’à rêver de rencontres avec
lui, plusieurs
années à la suite de son départ et de sa mort. Ensuite, je
n’ai plus observé
que la scène sans principal rôle, sauf ma relation
épistolaire et d’entretiens
tête-à-tête avec FM, son « adversaire le plus fidèle ».
Les
journalistes dans le décor avant que ne commence la pièce …
Un débat vif,
certainement, mais ils seront moins agressifs que depuis
dimanche. AJ convaincu
dimanche soir que son programme n’est pas connu. Une famille
politique qui se
veut unie. Des parlementaires et des militants ont trouvé
que c’était trop, de
sa part, un déballage. … Des passes d’armes…
Photos. AJ Il
ne tiendra pas la
route … FF cela me déçoit, je le croyais d’une grande
honnêteté intellectuelle.
– Parcours similaires, PM. 62 ans FF et 70 ans AJ.
François
LANGLET, jamais eu de programme aussi libéral depuis 1986.
Pas de différence
de nature mais d’intensité. Le nombre de fonctionnaires
devenus le critère du
réformisme
20
heure 52 + Arrivée des deux ; la scène multicolore,
translucide les deux debout
chacun derrière un pupitre. Tout cela fait plexiglas. –
Analyse des émotivités,
tandis qu’ils se mettent en place.
21
heures + Rappel des mots de chacun. Je casse la baraque.
L’identité heureuse.
Il faut y aller à fond si l’on veut. Il se passe quelque
chose.
Ce que je pense de ce
débat… Certainement, l’un des
moments de télévision
[1]
qui m’aura le plus
appris de toute ma vie d’observateur de notre existence
politique. Les
personnages étaient présentés selon le « poids » égal de
leur
carrière, chacun Premier ministre, sans que leur œuvre
respective soit rappelé.
Il est évident que JUPPE a marqué à Matignon, et pas FILLON
hors son mot, dit
en Corse d’ailleurs dès le premier été du quinquennat de
NS : la France
est en faillite, ce qu’il a d’ailleurs répété, en y ajoutant
à deux reprises la
menace : les taux pour le remboursement de notre dette vont
s’élever. Les
deux étaient également présentés selon leurs échanges, assez
haineux, depuis
dimanche soir et l’inversion des chances de gagner.
Implicitement, pour chacun,
ce qui n’a pas été dit par les journalistes, ce second tour
de « primaire
de la droite et du centre » (alors qu’il y a probablement
BAYROU si JUPPE
ne peut être candidat), qu’il y a DUPONT-AIGNAN et bien
entendu le Front
National,
et probablement d’autres candidats encore), va déterminer
l’élection
présidentielle de l’un d’eux. C’est une certitude qu’a
d’ailleurs exprimée in
fine FF. Impasse donc totale sur une gauche en capilotade,
divisé pour
l’officialité du PS doutant et même rejetant FH, et comptant
en dehors du parti
dominant des candidatures qui ne sont pas, dans l’état
actuel de l’opinion et
des sondages, des « outsiders » : MELENCHON, MACRON. je ne
compte pas Jacques NIKONOFF, doctrinaire intellectuellement
puissant de la
« démondialisation » mais dont je ne prévois pas qu’il
dispose des cinq
cent parrainages…. Le débat m’a au contraire montré que la
gauche a plus que
des chances, et donc FH, parce qu’il est en possession
d’état et plus que
capable de faire une bonne campagne, à défaut de la
conversion que je lui
recommande depuis ces quatre années et demi…
En
effet, FF s’est révélé – comme je ne le pressentais
absolument pas, d’ailleurs
je ne l’ai jamais rencontré en tête-à-tête, qu’entrevu et
salué pendant le
voyage officiel de FM au Kazakhstan, à Almaty quand j’y
officiais, pas deux
mots, mais ce fut le cas aussi avec les autres ministres
accompagnant le
Président, « mon » président, puisque FM faisait l’étape de
retour de
Corée du sud, explicitement pour moi. Un homme,
extraordinairement assuré de
lui-même et de sa supériorité à tous égards. L’instant
décisif, psychologiquement,
selon moi, a été hors débat : quand il est sorti, seul, de
sa loge pour
aller vers le plateau. Il était crispé et sinistre. Puis il
s’est aperçu des
cameras, et a revêtu, il s’est passé sur le visage un
sourire, un lissage qui
ne l’ont plus quitté des presque deux heures de présence en
scène. Comme NS, il
a un tic (ce dernier une sorte d’haussement d’épaules,
réajustant depuis
celle-ci, le port de la tête, le vissage de la tête sur un
cou pas bien
voyant) : il regarde vers le bas, côté droit, et le regard
encore plus en
bas, avec une pointe physique d’agressivité. Comme s’il
maniait sa tête ainsi
qu’un outil perforant. C’est étrange, mais c’était répété.
Deux visages, en
parlant, une légère déformation de la bouche (un reste de
paralysie faciale ?)
vers la droite, une sorte de sourire ne correspondant pas au
texte. Et quand il
ne parle pas, c’est-à-dire tandis que son adversaire
s’exprime, le sourire est
figé, commisération, mépris presque. Voilà un homme que je
ne pressentais pas,
que je ne connaissais pas et une posture dans l’encadrement
de nos récepteurs
de télévision, que nous aurions à contempler, peu mobile
d’expression, une
sorte de divinité énigmatique sans légende. Il me fait peur.
Déjà ce que je
lisais après un premier moment de relative faveur, et une
préférence, dans le
relatif, lors du troisième et dernier débat avant le premier
tour (lors du
premier, c’était Jean-Frédéric POISSON en présence et
élocution), m’avait
effrayé : la
manif.pour tous, des
allées et venues sur la bio-éthique et
la famille et l’équipe de la part extrême du MEDEF lui
travaillant les modules
économiques et sociaux de son programme, sans compter
l’adoubement de
POUTINE : précédent à cet adoubement que personne n’a
rappelé,
puisqu’encore plus que la moyenne nationale française, les
journalistes sont
dépourvus de mémoire. Entre les deux tours de 1974,
l’ambassadeur soviétique
avait rendu plus qu’ostensiblement visite à VGE, rue de
Rivoli. Exit FM alors…
le PC crédité à l’époque de 20% à lui seul avait pourtant
comme en Décembre
1965 contre le Général, accepté la candidature unique,
MITTERRAND donc.
En
regard, JUPPE est apparu, m’est apparu sympathique, alors
qu’il ne me l’avait
jamais été en trente-cinq ans de rencontres, il est vrai
épisodiques et sans
intimité, dont notre tête-à-tête au Quai, moi étant le
premier ambassadeur
qu’il reçût. Contraste physique évident, l’un est poilu,
chevelu, presque
émacié, parlant sans geste sauf à pointer la main qu’il n’a
pas fine, l’autre
est devenu rond, pas seulement le crâne en boule billard,
mais le port des
épaules, et même le texte qu’il dit beaucoup avec les
yeux, volontiers
donnés. Tous les deux pourtant, et sans s’être concertés,
avaient choisi le
costumage des DUPONT et DUPOND : chemise claire, complet
bleu marine et
surtout cravate rouge, peut-être même d’une seule marque… A
l’évidence
pourtant, il n’y croit plus, et au bout d’une heure, il
était épuisé, le visage
parfois hagard, le verbe hésitant et lent : je charge un
peu, mais c’est
la sensation que j’ai eue de lui. Il prononce TRUMP : trümpe.
L’exercice
a confirmé ce qu’a produit la succession des trois premiers
débats : faire
plancher les candidats selon un canevas et des questions
propres aux
journalistes qui n’en sont pas peu fiers, ne les met pas en
posture de
président de la République, ce n’est pas un test de
présentation ni de capacité
pour la parole nationale. C’est scolaire, partiel et c’est
surtout fausser –
gravement – la conception déjà le plus souvent erronée
depuis NS que les
impétrants et les Français ont du rôle du président de la
République. Toujours
omni-compétent, omni-responsable, pas du tout l’arbitre,
l’homme de l’essentiel,
du discernement. Il me semble que le même temps toujours
donné aux candidats devrait être vraiment à sa seule
disposition : un spectacle ou des témoignages ou une
conversation ou un discours solo. Mais certainement les
bêtes à concours ou le conseil de révision. Les trois quarts
de notre temps et de leur temps hier soir ont
été de nouveau donnés aux vieilles lunes : la dépense
publique avec une unique
variable les fonctionnaires, alors que le marché de
rédaction et de clauses en
sus mal ficelées, du Pentagone à la française, nous coûte
plus de 4 milliards,
alors que la construction de notre unique porte-avion Charles-de-Gaulle
à moitié ratée (longueur de la piste, propulsion) a couté
bien plus que prévu
et demeure peu opérationnel, que les renflouements d’Areva, de l’E.D.F. résultent d’erreurs stratégiques et de gestion…
l’énième réforme des
retraites, un examen un peu plus intelligent de nos
structures de santé et un
café de commerce sur l’enseignement primaire et secondaire.
Les grandes options
– décisives financièrement et civiquement – que seraient le
moratoire des
dettes souveraines, l’établissement d’un service national
garçons et filles avec
module militaire, puis module coopération au développement,
proposé d’ailleurs
à l’ensemble de nos partenaires européens, ne sont
absolument pas dans le champ
mental de nos champions . Sont-ils d’ailleurs nos champions,
à nous la
France ? ou seulement le résultat de mécaniques d’un parti
composite,
décomposé d’ailleurs car son fondement unique était le culte
du chef : JC
vingt ans, NS cinq ans, car de doctrine, c’est presque le
Front national, façon
non avouée d’extirper l’extrêmisme en s’y mettant soi-même
presque immergé
dedans… Et des erreurs d’appréciation et sans doute de
pratique : le
numérique, la « révolution numérique ». Pour eux, une
réduction des
coûts administratifs ce qui est oublier énormément de gens
(et de foyers
fiscaux) mal à l’aise avec les QCM de l’internet, et n’avoir
aucune prescience
de la vulnérabilité de l’économie et de la défense d’un pays
dont tous les
matériels informatiques sont de fabrication et de conception
étrangères. C’est
inquiétant. Pas de curiosité pour approfondir ce point, ou
cette soif de
participation, selon eux, mais qui est bien plus : soif de
démocratie d’un
peuple qui sent bien que c’est sa maturité seule, et non ses
dirigeants, qui va
le tirer d’affaire. – Aucun des deux n’a eu l’élégance
d’évoquer NS
Tels
quels les deux programmes se ressemblent, mais celui d’AJ
est modestement dit
et ne serait pas dogmatique. Celui de FF a pour litanie,
cela se fait partout
ailleurs et cela réussit aux pays qui le pratique, pourquoi
pas chez nous qui
sommes actuellement f… Tout est donc novation,
paradoxalement chez l’homme que
se trouvent les intégristes, mais ceux-ci ne voient que la
famille,
l’avortement, la filiation et se f… des dommages sociaux
« collatéraux », car en sus de la réduction des charges, il
apparaît
que la norme en sécurité sociale va être le complémentaire,
le privé. Pour FF,
il n‘y a plus de modèle social, puisqu’il est f… et
puisqu’il date. C’est ce
dernier argument qui le dévoile : alors qu’AJ a évoqué le
gaullisme et le
général de GAULLE quatre fois, FF n’a aucune référence de
personne, sauf un
passage de carrière : Philippe SEGUIN, lequel n’est resté
qu’au mode
éventuel pour ce qui fut la sienne propre. Tous les deux,
mais surtout FF,
prétendent comme des novices, qu’en quatre à six mois, toute
l’ambiance, tous
les paramètres auront changé par leur élection et les
« trains »
d’ordonnances auxquels ils sont résolus, à la manière de
COPE, surtout FF.
Celui-ci ajoute du referendum pour l’alignement du public
sur le privé en temps
de travail et en retraites, Dans tout cela, à la fois dans
la pensée des deux
acteurs et pour la durée de l’émission, presque plus de
place en politique
étrangère et en relations extérieures : différence marquée
entre FF et AJ
à propos de POUTINE et de la Syrie, ce qui ne peut que faire
pencher absolument
pour AJ, analysant très bien le début de la contestation du
régime de Bachar,
la jeunesse et les démocrates, tandis que FF argumente sa
proximité avec
POUTINE par la coincidence chronologique de leurs exercices
respectifs des
fonctions de Premier ministre ! Oubli total dans les projets
de réécriture
du Code du travail, que cela a été fait il y a six mois par
la loi Travail et
dans leur sens : monopole de la négociation en entreprises,
au détriment
et de la loi et des syndicats. FF avoue que la
suppression-même du Code serait
naturelle et efficace. L’ambition le fait entrer dans le
scenario du bœuf et de
la grenouille. Paramètres changés en quelques mois, chômage
réduit de moitié
pendant le (premier) quinquennat, la France première
puissance en Europe dans
les dix ans. Voici l’homme, tandis qu’il est « crédité » de
la
victoire en cette primaire et donc de son entrée à l’Elysée
dans six
mois ! que sera-t-il quand il y sera ! inatteignable. Je
vais pouvoir
cesser le flux de mes courriels vers ce palais. Etonnamment,
il passe pour
maire de Sablé-sur-Sarthe, à vérifier alors qu’il a
abandonné la
circonscription de Joël LE THEULE, qu’il allait perdre en
2012 (Stéphane LE
FOL) pour Paris VIème. Curiosité ! il ne connaît pas
l’accord du participe passé au féminin
pluriel, au moins deux lourdises : les décisions que j’ai
pris.
Oui,
cet homme me fait peur. Et la carence de notre pays en chefs
ou candidats chefs
alliant compassion et discernement de notre temps, de qui
nous sommes et
voulons être, pouvons être, me paraît totale et sans
précédent depuis très
longtemps : peut-être le personnel du Second Empire, si
falot sauf l’Empereur,
MORNY et DURUY. – Si FH est habile, il peut rallier
énormément de monde :
la plate-forme sociale, sa bonne conduite en Syrie (le
réflexe de l’été de 2013
empêché par les parlements anglo-saxons) et au Sahel, ce
n’est pas nul.
D’ailleurs, ce manifeste contre le « hollande bashing » avec
PELLOUX
l’urgentiste et Catherine DENEUVE, donne sans doute le
signal premier d’un
mouvement. Je souhaite ce mouvement. Mais j’ai aussi ma
partition, qui n’y est
pas contraire : l’ordalie projetée depuis deux ans, et mon
livre [2],
certes en souffrance,
mais que je n’ai plus qu’à transcrire tant je le sens et le
lis en moi. Et à
plus long terme, selon ma longévité et l’accueil d’un
éditeur, voulant
« tout de moi », les cinquante ans de témoignage sur
l’époque qui a
été la mienne et celle de mes amis de différentes étapes ou
situations. Mémoire
de temps révolus, rise and fall. Je pense que le versant
actuel est à
l’espérance, et à ses bourgeonnements, évangile pour
demain..
[1]
- Cela passait
sur les deux chaînes TF1 et A2, programmés à 21 heures,
en rubrique
« magazine » et également tiré « le grand débat de la
primaire ».
TF1 par Gilles BOULEAU et David PUJADAS, A2 par David
PUJADAS et Gilles
BOULEAU. Présentation selon TV Grandes
chaînes
* TF1 – Le 20 novembre dernier, Alain Juppé, Nicolas
Sarkozy, François
Fillon, Jean-François Copé, Bruno Le Maire, Nathalie
Kosciusko-Morizet et
Jean-Frédéric Poisson soumettaient leur candidature lors
du premier tour de la
primaire ouverte de la droite et du centre. Les deux
candidats ayant obtenu le
plus de voix sont invités à débattre ce soir, interrogés
par Gilles Bouleau et
David Pujadas, avant le second tour du scrutin, dimanche
prochain, qui
détermlnera lequel entrera en campagne pour l’élection
présidentielle.
* 2 – Ils étaient sept candidats à la primaire de la
droite et du centre qui
a eu lieu le 20 novembre dernier. Ce soir, ils ne sont
plus que deux en lice
avant le second tour du scrutin, dimanche 27. Les deux
personnalités politiques
vont devoir abattre eurs fdernières crates pour séduire
les électeurs. Ces
habitués des campagnes élecorales expliqueront leur
programme pour la France et
devant faire preuve de sang-froid pour garder leur calme.
Ils réoondront
également aux questions des journalistes rompus à
l’exercice.
[2]
- Vous serez réélu,
mais par défaut et
sans vous être converti . Lettre
ouverte à François Hollande.
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