mercredi 16 novembre 2016

à Nice, Nicolas Sarkozy cible Alain Juppé… et François Fillon - Le Monde.fr



L’ancien président s’est posé mardi en candidat du « peuple » lors d’un avant-dernier meeting de campagne de la primaire à Nice

LE MONDE | 16.11.2016 à 05h00 • Mis à jour le 16.11.2016 à 09h15 | Par Alexandre Lemarié (Nice, envoyé spécial) 

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Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de droite, en meeting au Palais Nikaia à Nice, mardi 15 novembre 2016.
Un vrai pragmatique. Alors qu’il avait fait d’Alain Juppé sa cible quasi exclusive ces dernières semaines, Nicolas Sarkozy a décidé d’adapter son discours à la nouvelle donne, à droite, en cette fin de campagne de la primaire : la progression continue de François Fillon dans les sondages. Au point de menacer les positions de l’ancien président de la République, solidement installé à la deuxième place depuis plusieurs mois. En hausse de 10 points, le député de Paris serait au coude-à-coude avec M. Sarkozy au premier tour, derrière Alain Juppé. Il l’emporterait au second tour aussi bien face au maire de Bordeaux que contre l’ex-chef de l’Etat, selon un sondage Opinionway diffusé mardi 15 novembre.
La menace Fillon plane ? M. Sarkozy attaque, en condamnant la volonté de son rival d’augmenter de deux points le taux normal de TVA contre une baisse massive des cotisations des entreprises. « J’assume de refuser toute hausse de la TVA, car je ne suis pas candidat pour imposer aux classes populaires et aux classes moyennes une mesure aujourd’hui à l’opposé de ce dont l’économie française a besoin », a-t-il lancé, mardi 15 novembre, lors d’un meeting à Nice, au palais Nikaia.

Fillon, le « collaborateur »

Manière de faire passer le député de Paris pour un candidat qui baissera le pouvoir d’achat des Français. Lui se targue de promettre, à l’inverse, « une baisse de l’impôt sur le revenu de 10 % pour tous les contribuables ». Dans la foulée, M. Sarkozy s’est permis d’administrer une leçon de politique fiscale à son ancien premier ministre, qui prétend détenir le projet le plus crédible pour redresser le pays : « Les impôts baisseront parce qu’on reformera la retraite, l’assurance-chômage, le RSA, l’Assurance-maladie, pas par des tours de passe-passe fiscaux ! »
Le matin même, l’ex-président avait déjà rabaissé celui qu’il avait qualifié de « collaborateur » lors du précédent quinquennat, en lâchant sur RTL : « Je décidais des réformes que François Fillon mettait en œuvre. » Sans oublier de rappeler qu’il avait été « élu » alors que son ancien premier ministre avait moins de mérite puisqu’il avait été « nommé »
L’ambiance du meeting de Nice a renforcé l’impression que M. Sarkozy a intégré la menace Fillon. Alors qu’il a l’habitude d’employer un ton martial face à ses militants, il a souvent pris le soin de dérouler son discours sur un ton posé, mardi soir. Parfois même en chuchotant… Comme s’il tentait de séduire l’électorat du député de Paris, qui apprécie la radicalité de M. Fillon sur le fond, sans la brutalité sur la forme.

Juppé, candidat « d’une petite élite »

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Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de droite, en meeting au Palais Nikaia à Nice, mardi 15 novembre 2016.
S’il cible son poursuivant, M. Sarkozy a surtout concentré ses attaques contre Alain Juppé, qui le devance dans les sondages. Il l’a dépeint comme « le candidat d’une petite élite » et de « la pensée unique », quand lui serait celui du « peuple » ; comme l’artisan d’une « alternance dans l’héritage de François Hollande », quand lui garantirait une « alternance forte »… Devant près de 3 500 de ses partisans, il a reproché à son rival sa prudence et sa modération : « Le cauchemar français, c’est la victoire du parti de la faiblesse et du renoncement. »
Dans cette ville frappée par les attentats de juillet et où le Front national réalise de gros scores, l’ancien président de la République a, sans surprise, tenu un discours musclé sur l’immigration et la lutte contre le terrorisme. Il a décliné ses principales propositions : rétablissement des « contrôles à toutes nos frontières », enfermement préventif des fichés « S », suspension du regroupement familial… « Je serai le président du rétablissement de l’autorité », a-t-il promis après avoir dressé un portrait sombre d’une France « gravement menacée de toutes parts ».
Le matin même, l’homme d’affaires Ziad Takieddine s’est invité dans la campagne de M. Sarkozy. A cinq jours du premier tour, il a affirmé dans un entretien à Mediapart avoir remis à l’ex-président et à son camp 5 millions d’euros provenant du régime Kadhafi en 2006 et en 2007. Selon un communiqué de son avocat, M. Sarkozy a opposé un « démenti formel » aux nouvelles accusations de M. Takieddine, en mettant en cause son « absence de crédibilité » et en promettant des « poursuites judiciaires ».

 Alexandre Lemarié (Nice, envoyé spécial)
Journaliste en charge du suivi de la droite et du centre
Vos réactions (5) Réagir
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GILLES SPAIER 16/11/2016 - 08h36
Sarkozy, candidat du peuple? Arborer une rolex, habiter villa Montmorency, fêter sa victoire au Fouquet's, voguer sur le yacht de Bolloré très prisé par les classes populaires. . Faut pas se moquer du monde. Il veut se servir du "peuple" pour rester tout en haut de l'élite. Il se dit qu'avec Trump cela a marché. Une différence, Trump ne veut pas des émoluments de sa fonction, $arko les a augmenté en son temps. Son avidité est présente aussi.
 
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Rêve fou 16/11/2016 - 08h32
SARKOZY absent du deuxième tour comme DUFLOT ?
 
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JosieLaRelou 16/11/2016 - 08h11
Faut quand même avoir de l'appétit pour aller applaudir un gars qui est empêtré dans une dizaine d'affaires, collectionne déjà deux mises en examen et a dépensé deux fois trop pour ses frais de campagne à l'aide, mais ce n'est qu'un détail, d'un système de fausses factures. Surtout quand on se revendique de la tolérance zéro, ça c'est le plus beau de l'histoire. On s'étonne de l'élection de Trump mais on a chez nous une certaine base électorale aussi éclairée et cohérente que les trumpistes...
 
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JEAN LOUIS GUICHARD 16/11/2016 - 07h56
L’ancien président s’est posé mardi en candidat du « peuple » du cap Nègre?
 

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