Lettre aux militants et sympathisants
Cher-e ami-e, cher-e camarade,
L’Autriche le démontre : la victoire de l’extrême droite est possible.
Les élections législatives partielles en France le démontrent au second
tour : c’est soit le Parti socialiste, soit Les Républicains, mais
toujours le Front national.
Si l’extrême droite est confrontée au plafond de verre du pouvoir – et
ça ne durera pas - les partis républicains eux, sont confrontés au
plafond de plomb du national populisme alimenté par le chômage, les
angoisses identitaires et sécuritaires.
La course de vitesse est donc engagée car les résultats des
législatives partielles l’annoncent : le FN sera, à l’Assemblée
nationale, l’opposition au parti qui aura gagné l’élection
présidentielle.
Voilà pourquoi notre unité est précieuse et notre dépassement
impérieux.
J’ai, devant le groupe parlementaire à l’Assemblée nationale et au
Bureau national, appelé à l’éthique de responsabilité dans une période
de radicalisation de tout poil.
Radicalisation à droite où l’extrême libéralisme devient LA solution
pour la droite.
Radicalisation à l’extrême droite contre les « étrangers », « l’Europe
» et les « représentations politiques ».
Radicalisation à l’extrême gauche contre les « socialistes » et les «
pouvoirs ».
Le climat s’alourdit : la menace terroriste, la tyrannie identitaire,
la violence et l’attaque systématique de nos permanences, comme la
violence à la fin des manifestations contre la police où les commerces
sont dégradés, en sont la démonstration.
Je sais que chacun veut, dans nos rangs, que ses convictions
triomphent. Mais on ne saurait gagner dans un champ de ruines. Je
perçois aussi l’agacement, la colère monter dans la majorité du Parti
socialiste. Il faut donc fixer les lignes jaunes et travailler à la
désescalade. Nous le ferons !
De l’aveu même de la CGT, il y a moins de monde dans les manifestations
contre le Gouvernement. Le pays comprend lentement que la loi visant à
instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les
entreprises et les actif-ve-s n’est plus celle qui fut présentée en
premier lieu. Le premier texte était soutenu par la MEDEF, je l’ai
condamné avec les syndicats réformistes. Le nouveau texte est combattu
par le MEDEF, je le soutiens avec les syndicats réformistes. Ne pouvant
obtenir le retrait de cette version par la rue, la CGT veut l’obtenir
par le blocage. Il ne s’agit pas d’obtenir une amélioration, toujours
nécessaire, toujours possible mais le retrait du texte. Il s’agit, par
une action minoritaire, de ruiner tout crédit aux socialistes, de
s’attaquer à ce qui fut durement acquis depuis Epinay : l’image et la
réalité d’un parti de gauche et de gouvernement.
Vendredi dernier s’est tenue la première réunion des signataires de la
Belle Alliance Populaire. Syndicalistes, associatifs, citoyens et
responsables politiques ont débattu ensemble de la situation. Ils ont
décidé ensemble d’intensifier cette nouvelle convergence.
Un calendrier a été défini :
- Séminaire des
3 et 4 juin
- Installation
de collectifs régionaux
- Mise en place
de correspondants par cantons
Le 2 juillet se tiendra à Paris, au gymnase Japy, la première
assemblée nationale de l’Alliance populaire avant l’université d’été de
la Belle Alliance Populaire.
Pendant tout l’automne, nous travaillerons à une déclaration de
principe des progressistes qui sera adoptée dans notre convention
nationale du 3 décembre 2016.
La Belle Alliance Populaire c’est une belle initiative.
De gauche, de centre gauche et écologistes, progressistes et
républicains de toujours, européens de cœur et de raison, cette belle
Alliance sera ce que chacun en fera dans sa ville, son entreprise, sa
fac ou son quartier.
Alors par où commencer ?
- D’abord en
signant l’appel sur le site la Belle Alliance Populaire
- En aimant la page Facebook de
la Belle Alliance Populaire
- En créant une
page Facebook de sa ville, de son canton ou bien de son
département. Tous
les éléments graphiques sont disponibles sur le site pour
donner la plus grande visibilité sur les réseaux sociaux
- En disant ce
que vous souhaitez que soit la Belle Alliance Populaire sur
Facebook et Twitter avec le hashtag #LaBAP
- Puis en
proposant à nos sympathisants un appel régional de la Belle Alliance
Nous le savons tous maintenant, le tripartisme impose l’union dès le
premier tour, sinon la gauche n’est pas présente au second. Il y a deux
moyens d’obtenir l’union. Par la primaire, mais on peut dire que le
Parti socialiste est un peu seul à vouloir une primaire sans préalable.
Par la Belle Alliance qui est le dépassement des formes partidaires
(PS, radicaux, UDE, Ecologistes, Génération écologie) dans une
fédération ouverte aux citoyens.
C’est la République qui est en jeu. Il ne faut pas laisser la droite et
l’extrême droite face-à-face car ils termineront côte-à-côte. La
présence de la gauche n’est pas une question d’appareil ou de surface
électorale, c’est un enjeu républicain. Le « dépassement » par la Belle
Alliance Populaire doit l’être aussi dans l’offre politique. Ce que
nous avions commencé lors des Etats généraux est aujourd’hui amplifié.
Les Cahiers de la présidentielle sont en cours d’élaboration dans une
démarche interactive d’auditions, de participations et de restitutions
sans précédent dans notre histoire pré-présidentielle.
Le Secrétariat national de son côté multiplie ses préconisations :
salaire universel, réforme des institutions, garde nationale etc.
Enfin, il n’y a pas de dépassement sans défense de l’action des
socialistes au pouvoir.
Vous avez à votre disposition les travaux du groupe socialiste à
l’Assemblée nationale et les Fiches de la réussite du Parti.
Diffusez-les ! Et vous constaterez comme moi que les mesures adoptées
par le Gouvernement ne sont pas – prises une par une – contestées. Même
si c'est bien un climat de contestation qui s’est installé.
Vous constatez, comme moi, qu’il n’y a aucun désir de droite dans le
pays. Mieux, les mesures préconisées par les candidats aux primaires de
la droite sont elles, toutes contestées. Le juste équilibre entre ceux
qui veulent tout défaire et ceux qui ne veulent rien faire, c’est le
chemin pour la modernisation et la protection de la France.
Vous constatez, comme moi, que la radicalité des Verts, du PCF ou de
Jean-Luc Mélenchon, tous trois par ailleurs divisés, est cantonnée aux
appareils militants.
Vous constatez, comme moi, que la gauche profonde aspire à l’unité,
s’inquiète du retour de la droite et veut une politique équilibrée,
forte en emploi, en égalité, en écologie, en cohésion sociale.
Rien n’est définitivement cristallisé dans le pays. Le climat du moment
nous est certes défavorable, mais il est volatile d’autant que les bons
chiffres s’accumulent. Cela ne fait pas une situation nouvelle, mais
cela y participe.
N’oublions pas que nous avons fait 23% aux élections départementales et
24% aux élections régionales, sans autre concurrence possible à gauche.
N’oublions pas que chaque fédération a autour d’elle des sections, des
militants et des centaines de sympathisants.
Ils sont disponibles à un combat clair contre le retour de la droite.
Il suffit d’aller les chercher. Il suffit d’arrêter de ne penser qu’à
nous. Il suffit de penser à eux pour penser à la France.
Nous avons 111 450 adhérents, 391 parlementaires, 1028 conseillers
départementaux et nous dirigeons 26 départements, 5 régions et 250
communes de plus de 9 000 habitants.
Nous sommes LE grand parti de la gauche entouré de milliers de
sympathisants qui ne se préoccupent pas de nos querelles internes, mais
qui ont peur de ce qui vient.
Alors, allons les chercher et proposons-leur la Belle Alliance :
socialistes, radicaux, écologistes, démocrates, progressistes,
syndicalistes, associatifs et surtout citoyens.
Proposons-leur de construire une fédération de progressistes pour
affronter les défis de notre époque.
Amitiés socialistes,
Jean-Christophe Cambadélis
Premier secrétaire du Parti socialiste
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