la plupart des Français - dont je suis - estiment, s'ils suivent encore " la politique ", que le Président a failli et échoué.
Failli, sinon au programme affiché, du moins à l'espérance et à tout l'implicite qui a fait voter pour lui.
Echoué, car ni le chômage, ni l'endettement n'ont diminué, au contraire.
Idéal et gestion... manqués.
Manière de faire et d'être.
S'il devait y avoir
une cohérence dans ces quatre ans d'exercice des plus hautes
fonctions chez nous et pour nous, ce devait être
l'instauration à tout faire et être du dialogue social. Donc,
une caution de l'Etat, parfois un ordre du jour inspiré par
lui à tout ce que la négociation, puis le consensus social
entre patronat et salariés, syndicats feraient convenir à
tous. Donc, la loi inutile ou prenant seulement acte. C'était
séduisant, mais cela a moins marché que jamais, et n'a pas non
plus donné l'idée à qui que ce soit, à commencer par le
président de la République, de réinstaurer la planification
dite souple à la française. Tout y conduit : la brièveté
relative du mandat présidentiel le faisant durer autant qu'une
législature et à peine plus que la durée d'exécution des plans
d'autrefois... surtout le type actuel des contraintes, très
différent de celui de la reconstruction et de la modernisation
: dettes publiques, vulnérabilité des entreprises, partage de
ces mêmes conditions par l'Etat et les grands groupes, la
précarité face aux spéculateurs et aux prédateurs. Coupler la
négociation sociale, la recherche du consensus avec l'échange
et la discussion des objectifs de chacun et de l'ensemble
national. Le dialogue n'a pas abouti, il faut légiférer, des
textes et des textes hétéroclites. Des réformes dont ne
voulaient pas les Français, et les réformes dont veulent les
Français, de bon sens, pas couteûses, pratiques. La
planification n'a été qu'unilatérale et une succession de
prévisions puis d'espérances d'amélioration des statistiques,
cela de la part du Président.
Exécution. Un manque total de maîtrise des procédures parlementaires - laissant tout le jeu à l'opposition, passant du consensus au sabotage sans contre-proposition - et pas de discernement des rythmes. Le mariage pour tous, j'y ai été favorable quand ce fut mis à l'ordre du jour d'autant que le débat plus encore dans la rue qu'à la tribune, éclairait sur beaucoup de simplisme et de haine, mais était-il judicieux d'occuper tout le champ médiatique et toute la politique à autre chose que les urgences : la croissance économique, la sauvegarde du patrimoine industriel et technologique du pays. Et le quinquennat se termine sur le sujet le plus difficile et pourtant d'écriture si facultative : la régulation du marché du travail, très vite polémique d'autant que sa mise à l'ordre du jour a été si soudaine que l'inspiration semble venir d'ailleurs... à quoi l'on obvie se se défaussant sur le juge si des articles font trop débat. Des reculades gouvernementales après des déclarations péremptoires et des projets improvisés : la leçon à tirer des attentats du 13 Novembre. Cf. aussi la non-démocratie... l'acharnement et le porte-à-faux, les fausses pistes.
Exécution. Un manque total de maîtrise des procédures parlementaires - laissant tout le jeu à l'opposition, passant du consensus au sabotage sans contre-proposition - et pas de discernement des rythmes. Le mariage pour tous, j'y ai été favorable quand ce fut mis à l'ordre du jour d'autant que le débat plus encore dans la rue qu'à la tribune, éclairait sur beaucoup de simplisme et de haine, mais était-il judicieux d'occuper tout le champ médiatique et toute la politique à autre chose que les urgences : la croissance économique, la sauvegarde du patrimoine industriel et technologique du pays. Et le quinquennat se termine sur le sujet le plus difficile et pourtant d'écriture si facultative : la régulation du marché du travail, très vite polémique d'autant que sa mise à l'ordre du jour a été si soudaine que l'inspiration semble venir d'ailleurs... à quoi l'on obvie se se défaussant sur le juge si des articles font trop débat. Des reculades gouvernementales après des déclarations péremptoires et des projets improvisés : la leçon à tirer des attentats du 13 Novembre. Cf. aussi la non-démocratie... l'acharnement et le porte-à-faux, les fausses pistes.
Pas de démocratie, pas de délibérations dans la relation avec le peuple mais même avec le gouvernement. La novation régionale, soi-disant pour des raisons économiques ou d'harmonisation à l'Europe (le Luxembourg, Etat souverain, à peine un département de chez nous), les "découpages", les associations, les limites, les compétences, décidées à trois ou quatre un lundi soir (selon les médias et donc la communication gouvernementale ou ce qui en tient lieu)puis imposé et sans aucun referendum ni local ni national. Le pays tellement tolérant après deux décennies au moins de "pédagogie". Les consciences constamment forcées au Parlement et maintenant - au sein du Parti socialiste - pour la soi-disant primaire de l'automne prochain. Une relation avec les "gens", les départs du gouvernement volontaires ou imposés traduisant un mal-être à la tête de l'Etat et pour les orientations du quinquennat : le Premier ministre de 2012, le ministre du Travail.
Le service à rendre au pays, aux Français, serait de contribuer à la compréhension par nous de l'exercice du pouvoir aujourd'hui. Expliquer pourquoi le Président n'a été et n'a fait que ce qu'il a été et que ce qu'il a fait :
1° pourquoi avoir ratifié le pacte de stabilité, lui liant les mains par avance dès le soir de son avènement, alors qu'il avait pris l'engagement contraire (il est vrai que Pierre Moscovici, étonnamment repris à DSK, principal rival de l'élu de 2012, si la primaire avait pu avoir lieu entre les deux, avait pendant la campagne évoqué déjà des protocoles réduisant le dilemme : ratifier ou pas ?) et sans véritable monnaie d'échange : la relation de la Banque centrale européenne avec les gouvernements et la politique économique et sociale, les milliards du pacte de croisance, puis du "plan Juncker".. affectés à quoi ? et quand ?
2° pourquoi en tête-à-tête avoir "calé" devant Mittal, n'avoir pas nationalisé : le marché existait et physiquement proche
3° comment avoir laissé prendre par l'étranger, et pas même des partenaires européens, nos derniers fleurons industriels : Lafarge, Alstom, Norbert Dentressangle et bientôt Areva ? comment, même si les sommes sont encore modestes mais les proies sont symboliques, laisser entrer chez nous la Chine, les monarchies pétrolières. Ni la voie européenne, ni la pratique des nationalisations, au moins temporaires. L'inventaire serait à faire : il y eut les privatisations plus nombreuses sous Lionel Jospin que sous Balladur ministre ou Premier ministre. Maintenant, ce sont nos cessions d'actif et de direction d'entreprises à l'étranger ou des coopérations qui nous dépossèdent : la Chine, l'aéronautique...
4° la fermeture du Val-de-Grâce, fleuron de la recherche et de la clinique française autant qu'atout pour la diplomatie française et notre rayonnement au plus haut niveau de nos partenaires étrangers
D'autres questions du même genre, que je vous ai posées, comme à votre prédécesseur, depuis quatre ans. Avec tristesse.
Un bilan à faire. La France dépouillée d'elle-même en fonctionnement gouvernemental, en imagination et pratiqué démocratique, en rôle décisif pour l'inspiration du mouvement européen...
Jamais la préférence pour des solutions dont les Français ont eu l'habitude et le goût le service public.
Expliquer pourquoi et comment n'avoir pas au moins aperçu, presque cas par cas, l'alternative à ce qui a été fait, décidé.
Et ainsi n'avoir pas enrayé cette démoralisation des Français, leur éloignement de la politique en même temps qu'une réduction de la fonction présidentielle à cette pratique - analogue à celle du prédécesseur, mais encore accentuée - à décider de tout, à communiquer sur tout. Ce n'est pas ainsi que l'on fait croire que le Président peut tout : au contraire.
Alors dire et expliquer pourquoi ces pratiques ? pourquoi ces refus ? sont-ils personnels ? un choix du Président : réaliste ? cynique ? ou bien des contraintes que rencontrera tout successeur ? et comment s'en sortir sinon par la démocratie et non par l'accaparement de la décision ?
Deux services, une fois cet exercice nécessaire, à rendre encore :
- ne pas acculer les Français par cette perte de toute possibilité de distinguer une politique de gauche d'une politique de droite, à voter Front national ou pis à s'abstenir aux prochaines élections : instaurer enfin le vote blanc et le quorum de participation faute duquel aucun scrutin n'est valable
- avancer l'élection présidentielle en toute logique des aveux présidentiels, car ni plaidoyer ni promesse ne peuvent plus être reçus.
Votre prédécesseur et vous-même, vous savez que j'ai attendu quatre ans. Je ne dis pas l'attente d'une position - très minime et discrète : la rencontre du Président quelques minutes chaque quinze jours - proposée et demandée depuis l'investiture du candidat socialiste, mais l'attente d'une position énergique, nationale, européenne, donc cohérente, la plus française possible, dictée par l'espérance des Français et par l'essence-même de notre pays. Cette position, je l'ai suggérée selon le plus simple bon sens et notre esprit de toujours, si souvent : vous le savez.
Est-ce rattrapable ? pour le pays : difficilement car, en 2012, nous avions déjà subi cinq ans de démoralisation, de monocratie, d'obsession médiatique et nous pensions en sortir... pour le Président ? parce qu'aucun candidat pas plus que lui-même ne nous place en espérance. Tous hors sujet, sans compréhension ni du monde actuel, ni de nous.
Maintenant, ce n'est plus qu'une immense tristesse.
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