Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
j'ai écouté et regardé.
Si le Président voulait dire quelque chose de substantiel sur
lui-même, sa fonction et les quatre ans d'exercice de son
mandat, ce devait être l'affaire de dix minutes seul à
l'écran, face aux Français. La communication du général de
Gaulle. Certainement pas celle de Nicolas Sarzkozy : les
dialogues avec des "citoyens", cela a déjà été fait, les
petites tables, le passage du Président de l'une à l'autre,
prouvant, expliquant, promettant.
S'il s'agissait de convaincre les Français mécontents ou
dubitatifs, cela ne pouvait être qu'arranger pour que cela
surtout vise tout le monde et contente en gros. Georges
Pompidou ralliant Jacques Duhamel et les centristes en direct
au micro d'Europe 1.
Si ce devait être un "dialogue citoyen", alors il fallait
donner la vedette auxdits citoyens (ne pas oublier
l'agriculteur, non plus). Ceux-ci arrivés les premiers, se
présentant eux-mêmes entre eux et aux télé spectateurs,
pratiquement pas de journalistes faisant les intermédiaires,
les animateurs. Les mêmes citoyens accueillant alors le
Président, se présentant et tout le monde se mettant d'accord
sur l'ordre du jour et les règles du jeu, toujours sans
professionnel. Et ensuite la dynamique de groupe, entre
Français et gens de bonne volonté. Mot du Président à la fin
du moment de ce soir : pas de décision en solitaire, mais la
société (comme si d'ailleurs il n'y avait pas de règles
constitutionnelles ni de procédures implicites en démocratie).
Notre fille de onze ans : un discours de lui, il n'y a qu'à
prendre ceux de Nicolas Sarkozy et copier-coller. C'est
textuellement peu exact, mais c'est le sentiment des Français.
Le Président a parlé comme d'habitude et souvent comme s'il ne
faisait qu'arriver "aux affaires" ou bien comme s'il avait six
ans devant lui. Faire partager aux téléspectateurs
l'apitoiement que suscite en lui - en la récitant à son tour,
après l'exposant ou le plaignant - un portrait ou une
situation attristante.
Bien entendu, il était hors de sa fonction de se laisser mener
à l'explication du vote d'autrui ou de dire ce qu'il pense des
dires ou parcours du Premier ministre ou du ministre de
l'Economie.
Ce que je vous ai couriellé - durement - hier après-midi a été
aujourd'hui le chorus de la presse quotidienne.
Des conseillers en X choses ayant trait à la communication
sont écoutés et mensualisés. Résultat... Un homme politique
parvenu à maîtriser son parti, à le maintenir uni derrière lui
malgré qu'il mène une politique déplaisant foncièrement aux
militants et aux électeurs de ce parti, est bien moins
éloquent que les citoyens sélectionnés pour l'échantillon. Ce
sont eux qui ont convaincu - chacune, chacun - à l'écran et
représentent ces 80% de Français qui ne souhaitent pas - non
pas la réélection, mais surtout la re-candidature, indiquant
par là ce qui est attendu du Président. La renonciation (avec
sa motivation) : Benoît XVI jamais mieux compris et plus
populaire, entendu mondialement qu'en Février 2013. La
démission d'un président parce qu'en conscience il admet avoir
trahi l'espérance de ses électeurs, ou alors parce qu'il a
vécu selon les circonstances ou selon son propre fait, des
empêchements qu'il explique. Alors, il est fondateur. Benoît
XVI a inauguré quelque chose dans la vie et les institutions
de l'Eglise. Le Président inaugurerait qu'un président sortant
comparaisse vraiment, non à peine de n'être pas réélu, mais
pour être jugé. C'est le civisme, racine et esprit de la
démocratie.
Dommage. Une communication qui aurait pu être tout autre et
vraiment choisie. Quatre ans qui auraient dû être tout autre :
presque toutes les questions réglées en démocratie, y compris
les politiques de l'emprunt et de la nationalisation.
Pensée et voeu. Vous savez lequel : l'intelligence suprême de
la conversion.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire