Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 20.12.2015 à 20h15 •
Mis à jour le 20.12.2015 à 23h36
Même s’il arrive en tête du scrutin, le Parti populaire (PP) du chef de gouvernement conservateur sortant, Mariano Rajoy, a perdu dimanche 20 décembre sa majorité absolue au parlement à l’issue des élections générales espagnoles, marquées par une forte poussée des nouveaux partis Podemos et Ciudadanos.
Des résultats partiels portant sur près de 97 % des bulletins dépouillés créditent le PP de 28,7 % des voix et 121 sièges, loin de la majorité absolue (176 sièges) dont il disposait jusqu’alors (186 sièges).Le bloc de gauche en tête
La deuxième place est sauvée de justesse par les socialistes du PSOE, qui obtiendraient 22,1 % des suffrages et 92 députés (contre 110 actuellement). Le nouveau parti de gauche radicale Podemos, créé il y a moins de deux ans, les talonne avec 20,7 % des voix, mais seulement 69 députés à cause de règles électorales favorisant le PSOE. Les anciens communistes d’Izquierda Unida n’obtiendraient que 2 sièges.Ces résultats bouleversent profondément l’équilibre politique espagnol, dominé depuis 1982 par le bipartisme PP/PSOE. Malgré la légère avance de la gauche, aucune coalition ne semble se dessiner de manière évidente.
Lire aussi : L’Espagne
s’apprête à tourner la page du bipartisme
La pire défaite de l’histoire du PSOE
Podemos et Ciudadanos ont émergé à la faveur d’une crise sans précédent, qui a secoué non seulement l’économie mais aussi les institutions, ternies par la corruption touchant l’ensemble de l’establishment : partis traditionnels, grandes entreprises, syndicats, et même une fille du roi Juan Carlos. Les deux partis exigeaient une « régénération démocratique » et davantage de transparence de la vie politique pour en finir avec la corruption.Lors du précédent scrutin, en 2011, Mariano Rajoy, déjà deux fois candidat, avait récolté 45 % des suffrages et une confortable majorité de 186 sièges sur 350 au Parlement. Le vote de 2015 s’annonçait plus difficile pour le chef du gouvernement, principal artisan d’une cure d’austérité sans précédent, assortie d’une réforme du code du travail limitant les droits des salariés et le chômage, touchant encore un actif sur cinq.
Le PSOE, qui avait déjà subi en 2011 la pire défaite électorale de son histoire sous la houlette d’Alfredo Perez Rubalcaba (28,7 % des voix, 110 sièges), plonge après ce scrutin dans une crise encore plus profonde. Talonnée par Podemos en nombre de voix, la formation emmenée par Pedro Sanchez, 43 ans, ne devra sa deuxième place en nombre de sièges au Parlement qu’à la complexité de la loi électorale, qui donne davantage de poids aux régions rurales et aux petites provinces où il est mieux représenté.
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Vos réactions (8) Réagir
sceptique 20/12/2015 - 22h41
au contraire.... si l'évidence d'un besoin de collaboration voire de
consensus ne saute pas aux yeux de tous ces partis qui se partagent en
alternance le pouvoir depuis des décennies, au moins le verdict des urnes ne
dégageant aucune majorité les forcera à devoir s'entendre de manière
pragmatique, pour le bien commun... entre gens intelligents et de bonne volonté
Evidence 20/12/2015 - 22h32
Tout cela ne changera rien. La farce électorale se traduira par la
continuation de l'austérité imposée aux espagnols au plus grand profit de la
rente internationale administrée par Bruxelles et Francfort. Les peuples
baisseront leurs pantalons, comme d'habitude !
P E Yàñez
20/12/2015 - 22h27
Qu'il n'y aie pas une majorité -d'un type ou un autre- pour gouverner est
dessolant. Et revoter dans 4 mois ne résoudra pas plus le problème. Ce n'est
pas une bonne nouvelle, pour personne. ... Sauf peut être les
"Centrifuges" nationalistes qui vont monnayer leur soutien. Ce qui
est encore beaucoup plus dessolant. Je compatis.
Yannick Lg 20/12/2015 - 22h27
Excellent, l oligarchie corrompue presqu, 'a terre. Il faut continuer de
bouleverser sur la gauche le système. Bravo Podemos !
Patrick RABAIN 20/12/2015 - 21h45
beau désordre en perspective,sans majorité comment peut travailler le
prochain gouvernement espagnol?. et n'en déplaise aux journalistes du
Monde,voilà une belle démonstration de la supériorité de notre système
électoral,avec le scrutin majoritaire à 2 tours. Et quand je pense qu'il y a de
beaux esprits pour réclamer la proportionnelle en France! :la France
deviendrait ingouvernable.
Christian D 20/12/2015 - 22h27
C'est un système extrêmement supérieur comme on le voit dans les résultats
de la politique menée aussi bien en Espagne qu'en France mais ça les beaux
esprits n'arrivent pas à votre hauteur c'est sur et heureusement d'ailleurs.
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