Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
veuillez trouver ci-joint la lettre ouverte que me transmet un ami d'enfance, selon le dialogue ci-après. J'y ajoute une homélie de Jean Paul II aux chefs de gouvernement et aux politiques. Fermement, je crois que l'une des responsabilités les plus décisives d'un gouvernant, donc du président de la République, est d'amener l'opinion publique de son pays à la maturité. Nous en sommes loin : à preuve, la perte de tout art de penser au sein de beaucoup de nos "élites", actuellement.
Vous ne perdriez pas de temps, et le Président non plus, en allant voir le spectacle "one man show" de Norman : l'ambiance française actuelle est totalement là et c'est sur "youtube" la passion actuelle des 10-15 ans, donc nos successeurs. Les "adultes" sont admis.
Bonne semaine.
Chaleureuses pensées
Le 04/10/2015 20:03, Yann P. a écrit :
Bonjour Bertrand,
Le Président lit-il les lettres ouvertes qui lui sont destinées?
Bien à toi,
Yann
Le 04/10/2015 20:31, Bertrand Fessard
de Foucault a
écrit :
Cette
lettre
pourrait être de Marine Le Pen ou - ce qui m'attriste car
c'est une vraie
"dérive" - de Nicolas Dupont-Aignan pour qui j'ai de l'estime
personnelle. Elle n'a rien d'original, le portrait est
grandiloquent. Elle est
aux antipodes de mes convictions et plus encore du réalisme.
Car que nous le
voulions ou non - banquet de Malthus et ratage de la
décolonisation comme de la
chute de l'Union soviétique - la déferlante va continuer.
C'est un territoire
historique commun où les frontières sur trois mille ans ont
été mouvantes.
Quant à la question religieuse, elle ne se résoudra que par un
exercice
ensemble des trois religions révélées de l'autorité morale
dont une partie du
monde a besoin. Je reconnais que rien de cela n'est
d'effectivité immédiate.
Pour
te
faire plaisir, je l'adresse cependant à JPJ.
Quant
à la
démocratie, elle n'existe plus en France, tout est bloqué pour
cinq ans à
chaque élection présidentielle, le Parlement n'a plus aucun
pouvoir. La
"carte des régions" comme les programmes du primaire ou la
"refondation"
de Paris (!) se décident à trois ou quatre sur un coin de
table. Le peuple est
souverain quand le Président le considère, cf de Gaulle, ou
quand il se révolte
cf. 1789, 1830, 1848, 1870, 1944. La manif. pour tous est un
bel exemple de la
possible mobilisation populaire, mais le thème était
discutable et surtout la
suite a tourné à la haine et a donc détourné une grande partie
des
"troupes" initiales dont le nombre et la ferveur avaient pris
au
dépourvu tout le monde, à commencer par les organisateurs
Fraternellement.
*
* *
Monsieur le
Président de la République,
Vous pardonnerez mon insistance qui n’a rien
d’impertinent mais qui traduit la réaction d’un citoyen très inquiet et sidéré
devant le déferlement auquel nous assistons, entraînant l’Europe à la dérive en
raison de l’absence de clairvoyance et de lucidité des dirigeants européens. En
fuyant le réel, en baignant dans l’hypocrisie, les bons sentiments et la bonne
conscience, on est en train de livrer l’Europe à une nouvelle forme de
soumission et de totalitarisme de la pire espèce qui la conduira à son malheur
et donc au malheur de ses peuples.
Il aura, en effet, suffi d’une mise en scène et d’une
exploitation médiatique bien orchestrées de cette photographie du corps sans
vie d’un enfant mort noyé et de l’émotion suscitée par ce drame auquel personne
ne peut rester insensible pour faire voler en éclat le système de contrôle aux
frontières de l’Europe qui constitue pourtant la base de l’état de droit auquel
sont attachées les démocraties européennes. Ce piège de l’émotionnel tendu qui
a conduit Mme Angela Merkel à faire une déclaration intempestive sinon
irréfléchie – en tout cas désastreuse et que vous vous êtes empressé de suivre
– a enclenché un processus dévastateur qui risque non seulement de ruiner des
décennies d’efforts consacrés à la construction de l’Union européenne, menacée
aujourd’hui de division face à ce phénomène migratoire incontrôlé, mais
également de mettre en péril, à terme, la démocratie et la sécurité des peuples
européens et par conséquent du peuple français.
Prenons garde à cette tyrannie de l’affect, de
surcroît frappée de soumission incompréhensible aux sirènes de la
culpabilisation que distillent avec constance des médias passés maîtres dans la
théâtralisation compassionnelle et la manipulation coupable. Elle est, en
effet, la plus pernicieuse conseillère qui soit, surtout pour un responsable
politique car ce dernier est investi d’une mission impliquant des prises de
décisions qui ne doivent pas être influencées par l’émotion.
« Tous ces migrants arrivent de
pays façonnés par l’islam où les non-musulmans sont, au mieux discriminés et
humiliés, au pire massacrés ou chassés. »
L’observateur attentif à l’évolution des rapports de
force dans le monde que je suis, soucieux des intérêts de la France et de la
paix sur notre continent, ne peut être qu’effaré aujourd’hui devant les
réactions des responsables politiques européens face aux événements que nous
vivons. Il est, en effet, attristant de constater que dans la conduite des
affaires du monde ils ne semblent aucunement penser, dans leurs réflexions ou
dans leurs prises de décisions, en termes de géopolitique. Penser géopolitique
est pourtant essentiel lorsqu’on a la responsabilité de la destinée d’un pays.
Car on ne fait pas de politique avec de bons sentiments. On peut le regretter,
mais c’est ainsi. Or, à vouloir traiter la crise actuelle sous le seul angle
humanitaire – sans en avoir anticipé les effets pourtant prévisibles depuis
plusieurs années – en négligeant son aspect géopolitique qui doit être
prioritaire, certains des dirigeants européens n’imaginent même pas les
conséquences de la catastrophe qui se prépare avec son cortège de désolation,
de sang et de larmes. Car la crise actuelle est bien géopolitique et son aspect
humanitaire avec ses drames n’est qu’une arme utilisée par ceux qui ont
programmé et qui organisent cette invasion. Et cette dernière constitue en
réalité une attaque sans précédent des nations européennes, visant dans une
première étape, la déstructuration en profondeur de nos sociétés et de leurs
valeurs avec une autre arme redoutable, la démographie. La stratégie appliquée
consiste à utiliser nos médias qui font l’opinion pour culpabiliser l’Europe et
affaiblir, sous la pression, les capacités de réaction des dirigeants
européens. Il n’y a que ces derniers, à l’exception de quelques-uns, pour ne
pas le comprendre. Alors, devant l’impuissance et l’incompétence démontrées par
l’Union européenne, non seulement dans la gestion de cette crise mais surtout
dans son anticipation dès le début de l’année 2011 à la suite du »
printemps arabe « , il faut évoquer des questions légitimes que les
dirigeants européens, tétanisés, paralysés par l’ampleur du phénomène,
incapables d’affronter la réalité avec lucidité, n’osent pas ou ne veulent pas
aborder. Pourtant, il y a urgence. Ce sont, en effet, les fondements mêmes de
l’Europe qui sont mis en cause.
Tout d’abord, s’agissant de ces migrants, qui sont
pour l’immense majorité non pas des réfugiés mais des clandestins économiques,
ce sont pour la plupart des hommes jeunes qui ne sont pas tous issus de pays en
guerre et qui se montrent déjà vindicatifs et menaçants. Les médias se gardent
bien de montrer ces scènes ahurissantes où ils manifestent déjà leur
mécontentement par des comportements agressifs qui ne correspondent pas à ceux
de réfugiés accablés fuyant le chaos. Alors certes, la guerre est aujourd’hui
le lot quotidien de certains pays, mais la situation s’est aggravée depuis
l’instauration de l’État islamique qui massacre les chiites, les chrétiens, les
yézidis, les kurdes et qui a institutionnalisé l’esclavage sexuel des femmes
non musulmanes, ce qui n’émeut apparemment personne. On peut d’ailleurs
s’étonner que vous puissiez tolérer sur notre propre sol un salon consacré à la
femme musulmane où il n’est question que de soumission de cette dernière à la
volonté de l’homme qui doit la battre si besoin.
Ensuite, et ce point essentiel doit interpeller les
responsables européens, tous ces migrants arrivent de pays façonnés par l’islam
où les non-musulmans sont, au mieux discriminés et humiliés, au pire massacrés
ou chassés. Mais que ces pays musulmans soient en guerre ou pas, leurs peuples
vivent pour la plus grande partie dans la misère. Et cette dernière, il faut le
dire, est la conséquence de leur culture qui les y maintient depuis plus d’un
millénaire en les plongeant dans l’obscurantisme et la violence. Ils ont ainsi
accumulé des siècles de frustration et de ressentiment à l’égard de l’Occident.
D’ailleurs, pendant que des centaines de milliers de migrants déferlent sur le
sol européen, des containers d’aide aux » réfugiés »
bourrés d’armes et de munitions ont été découverts dans un cargo arraisonné par
les gardes-côtes grecs. Il venait de quitter le port turc de Iskenderun le 29
août et venait de Libye. On peut aisément imaginer l’usage auquel elles étaient
destinées. Par ailleurs, les frères musulmans et les salafistes présents sur le
territoire européen travaillent déjà depuis plusieurs mois au recrutement parmi
les jeunes migrants.
Des jours douloureux nous attendent donc car cette
culture est incompatible avec la nôtre. Entre le message des Évangiles qui a
imprégné les peuples européens et celui du Coran il y a un fossé
infranchissable. Cette antinomie est d’ailleurs démontrée chaque jour, et avoir
accepté depuis plusieurs décennies une immigration musulmane, dans une société
occidentale laïcisée qui a pour fondement le christianisme, sans exiger en
contrepartie sa soumission à nos lois, à nos valeurs, à nos traditions et à
notre mode de vie, est une folie.
Ne plus contrôler nos frontières aujourd’hui face à ce
déferlement est donc suicidaire et criminel à l’égard des peuples européens.
« L’État islamique (…) est l’un
des instigateurs de cette invasion organisée à laquelle il participe activement
pour déstabiliser l’Europe en usant de l’arme démographique tout en infiltrant
des milliers de djihadistes. »
Quant aux réunions qui se succèdent sans véritable
résultat sur la lutte contre les passeurs ou sur la répartition de ces migrants
qui affluent, elles démontrent le décalage qui existe entre la passivité des
dirigeants européens, à présent divisés et indécis car dépassés par les
événements, et la réalité sur le terrain qui nécessite la prise de décisions
immédiates qui ne viennent cependant pas pour tarir ce flux migratoire aux
points d’entrée de l’Europe, ou plus exactement aux points de départ c’est à
dire la Turquie et la Libye. Car les vrais passeurs sont aujourd’hui des
États : Libye, Turquie, financés par l’État islamique qui organisent cette
invasion. D’ailleurs, tout du trafic migratoire au Moyen-Orient et en
Méditerranée est connu depuis plusieurs mois grâce à l’excellent travail de nos
services de renseignement. Tout est connu des flux, des modes opératoires et
des stratégies des passeurs y compris du suivi de la préparation des départs
pour l’Europe. Il en est de même des départs à partir, par exemple, des plages
de Tripolitaine et de Cyrénaïque, en Libye, puisque c’est à ce moment-là que
les passeurs appellent le centre de coordination italien des secours maritimes
pour que les bateaux européens les recueillent au plus près des côtes
libyennes. Il est donc ahurissant que les responsables politiques, disposant de
renseignements d’une telle précision et actualisés en permanence pour faciliter
leurs prises de décisions, restent depuis des mois aussi passifs, voire
facilitent le travail des passeurs. Ainsi, avec la poursuite des guerres qui
frappent le Moyen-Orient et l’Afrique, et surtout la radicalisation qui touche
l’ensemble du monde musulman, le déferlement n’est pas près de s’arrêter en
raison de la paralysie incompréhensible des dirigeants européens face à ce
phénomène. L’État islamique l’a bien compris puisqu’il est l’un des
instigateurs de cette invasion organisée à laquelle il participe activement
pour déstabiliser l’Europe en usant de l’arme démographique tout en infiltrant
des milliers de djihadistes. Quand on connaît sa détermination, on ne peut être
que consterné par tant d’aveuglement et de déni de réalité de la part des
dirigeants européens, et donc français. L’État islamique fait ce qu’il a
annoncé il y a déjà plusieurs mois. Il avait menacé l’Europe en lui promettant
500 000 migrants en 2015. Nous y sommes aujourd’hui, et l’année n’est pas
terminée.
La situation est grave. Il ne s’agit pas d’une crise
comme une autre. Il s’agit, en fait, d’une menace sérieuse qui porte sur la
mise en danger non seulement de ce qu’il y a de plus sacré, de profond et de
charnel pour un peuple, une nation, à savoir son identité, mais également de la
vie des citoyens qui est menacée car cette immigration est porteuse de tout ce
qui a fait son malheur, c’est à dire la culture de mort qu’elle véhicule et
qu’elle cherche à imposer aux autres. Alors bien sûr, notre devoir – et c’est
notre culture chrétienne qui nous a enseigné la charité et l’accueil de celui
qui souffre qui nous le commande – est d’accueillir les opprimés et ceux dont
la vie est en danger. La France l’a toujours fait et son peuple est généreux.
Qu’un ministre de la République ait osé affirmer, il y a peu, que
» évoquer les racines chrétiennes de la France, c’est faire une
relecture historique frelatée qui a rendu la France peu à peu
nauséeuse » me semble donc indécent pour trois raisons : c’est
renier, voire nier les racines du peuple français et de cette France généreuse
que nous aimons ; c’est également ne pas avoir compris que c’est
précisément la chrétienté qui a enfanté les droits de l’Homme et est à
l’origine de la laïcité en ayant su séparer le pouvoir spirituel du pouvoir
temporel, ce que refuse l’islam ; c’est enfin faire œuvre de
christianophobie en favorisant l’instauration d’une christianophobie d’État,
tout en flattant et en encourageant ceux qui, présents sur notre territoire, se
réclament d’un islam conquérant.
Notre amour du prochain, qui d’ailleurs est à l’opposé
de ce que prône l’islam, ne doit cependant pas nous empêcher de rester lucides
et de penser à l’avenir de nos peuples européens. Car si l’on prend l’exemple
des migrants syriens, pas un n’a entamé son périple en quittant le sol de la
Syrie en guerre. Ils l’ont fait à partir de la Turquie où ils vivaient depuis
plusieurs mois, voire plusieurs années, pour certains peut-être dans des camps
de réfugiés, mais à l’abri de tout danger. Et que dire des migrants irakiens,
en âge de combattre, qui laissent derrière eux des femmes yézidies prendre les
armes pour résister aux barbares de l’État islamique.
« A quoi sert l’Union
européenne si elle est incapable de protéger ses frontières et donc ses
citoyens ? »
De nombreuses questions doivent donc être posées qui
méritent une réponse. Car on peut s’étonner que les forces armées des nations
européennes n’aient pas été mises à contribution, dès le début de l’année 2011,
dans une gestion préventive d’une crise pourtant prévisible, par la mise en
place d’une force maritime européenne assurant une surveillance et un blocus au
plus près des rives sud et orientale de la Méditerranée. On ne peut que
s’indigner que cela n’ait pas été fait au moins dans l’urgence au début de
cette année. Il en est de même avec les frontières terrestres entre la Grèce et
la Turquie. A quoi sert l’Union européenne si elle est incapable de protéger
ses frontières et donc ses citoyens ? Pourquoi, depuis des mois, n’a-t-on
pas pris l’initiative d’une convocation du Conseil de sécurité des Nations
unies, dont la France est pourtant un membre permanent – car ce problème n’est
pas européen mais mondial – pour proposer d’une part un plan
d’action impliquant les nombreux pays d’où sont originaires des
clandestins économiques qui doivent être renvoyés, et d’autre part pour aboutir
à un accord sur la constitution d’une coalition armée pour combattre l’État
islamique au sol ? Car, soyons réalistes, les bombardements aériens, et en
particulier les nôtres, ne changeront rien à la situation s’ils ne sont pas
suivis d’une reconquête terrestre avec pour but de guerre l’anéantissement de
l’État islamique. Ils ne feront qu’accentuer les actions terroristes sur notre
sol qui ne vont pas manquer de se produire. Nous avons perdu suffisamment de
temps et il faudra bien, très rapidement, discuter, d’une part avec la Russie,
incontournable, qui profite des hésitations de l’Occident pour affirmer sa
puissance et se placer au centre du jeu, d’autre part avec la Syrie et avec
d’autres. Car si cette dernière tombe, c’est le Liban et la Jordanie qui seront
les prochaines cibles de l’État islamique.
Enfin, avec l’accueil de dizaines de milliers de
migrants, comment la France pourra-t-elle supporter encore plus de misère et de
paupérisation de la société alors qu’elle doit déjà faire face à un chômage de
masse avec ses 3,6 millions de chômeurs officiels (en réalité au moins 5
millions), à ses 8 millions de pauvres, sans compter le coût annuel exorbitant
de l’immigration et alors que le gouvernement racle les fonds de tiroir pour
boucler le budget ? Comment ne pas être scandalisé par le comportement de
ses gouvernants successifs qui, en toute illégalité, enfreignent sciemment et
lâchement la loi en n’expulsant pas chaque année les dizaines de milliers de déboutés
du droit d’asile ni les clandestins ? Si on veut – et on doit – accueillir des
réfugiés, il faut expulser ceux qui n’ont pas vocation à rester sur notre
territoire. Certains ne cessent d’évoquer l’état de droit républicain alors
qu’ils le bafouent allègrement. Cela dit, ces mêmes procureurs de la pensée
confondent souvent république et démocratie oubliant qu’en démocratie les
gouvernants ne sont que les fondés de pouvoir d’un souverain. Et ce souverain
s’appelle le peuple. Or, ce dernier est totalement ignoré, pour ne pas dire
méprisé, ce qui est désespérant et révoltant. Il serait légitime qu’il
s’exprime. C’est précisément l’objet de ma démarche qui me conduit à m’exprimer
aujourd’hui, respectueusement et en toute humilité, mais avec résolution.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la
République, l’expression de ma très haute considération.
Général (2s) Antoine Martinez
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