Mercredi 21 Octobre 2015
Prier… [1] la
vigilance, une relation avec un maître non personnalisé qui s’absente, voyage
ou noces, une relation caractérisée par l’exercice d’une responsabilité, l’éclairage
du retour de noces et du banquet, la gestion du personnel… c’est Pierre qui suscite la redondance de
cette fréquente parabole, alors que le propos du Christ était la seule
vigilance face aux divers périls que doit pallier le maître de maison. Jésus se
compare alors – le Fils de l’homme – à ce voleur improviste. Lien aussi avec la parabole des talents. A
qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup. A qui l’on a beaucoup confié,
on réclamera davantage. L’improviste du
dénouement, certes : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le
Fils de l’homme viendra… quand le maître
viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne
connaît… mais surtout la connaissance que
nous avons de ce que nous avons à faire… le serviteur qui connaissant la
volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté… pas prêts mais ayant quand même tenté
d’accomplir cette volonté ? indulgence et moindre punition. Pédagogie qui
peut paraître grosse et puérile. La leçon première demeure, la mort qui est en
fait l’un des modes divins du grand retour et de notre entrée dans la Vie
éternelle, est inattendue, toujours. Mais une autre apparaît : notre dette
à raison de ce que nous recevons, la suite d’Adam, la suite des Apôtres. Nous
avons des héritages très différenciés : la mort, la vie. Notre secours est dans le nom du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre... Ne le savez-vous pas ? celui à qui vous
vous présentez comme esclaves pour lui obéir, c’est de celui-là, à qui vous
obéissez, que vous êtes esclaves : soit du péché, qui mène à la mort, soit
de l’obéissance à Dieu, qui mène à la justice. Ainsi soit-il. Indigence et prière, demande et silence. – Hier,
Stéphanie et Chips… promenade canine le long du petit parc en face de chez mes beaux-parents…
Audrey, petite postière à vélo jaune, fatiguée en fin de matinée, pas heureuse
de son physique ni de sa taille, nous nous sourions mutuellement… les prénoms
dont on échange l’intitulé… musulmane, la famille en Oranie, des deuils à
répétition, un mariage alsacien pur jus, le divorce, l’appartement qui lui est
loué et toute une série d’entretiens et de vérifications : gaz,
électricité et autres, pas faits malgré les protestations de
« professionnalisme » des intervenants… Passionnant téléphone de ma
cousine la plus affectionnée, les retrouvailles de ses ascendances
piémontaises, la pauvreté des villages de montagnes, la persistance du scenario
Peppone et Don Camillo, les émigrations déjà d’est en ouest pour retrouver du
travail et les champs de l’entreprise, l’ensemble suivi de la revue de ses
enfants et petis-enfants, l’héroïsme d’une adolescente ravissante mais
subissant le diabète, le spiqûres, les pompes pour « gérer » sa vie
d’une manière que je ressens splendide. Richesse et diversité des existence
humaines ; je refuse les aphorismes du genre : chacun son point de
vue… c’est la vie… la santé d’abord… et tout ce bon sens dit populaire :
un isolement, une fatalité que les animaux savent ignorer… comme si nous
n’étions pas tous voués à l’éternité et doué de tout pour combattre, gagner au
moins dans le cœur, l’âme, l’amour.
Hier
Ouvert
en début d’après-midi un nouveau fichier : idées de fond. A approfondir.
Centralité de la figure et du destin de PETAIN pour la France et la politique
contemporaines. Europe, la solidarité, elle n’est ni à choisir ni à refuser,
elle est de fait, nous vivons les mêmes vulnérabilités. Les questions si
abyssales dans l’historique des causes et dans les développements de
consciences que ne peuvent ni traiter ni encore moins exprimer des politiques
sans expérience du vrai, du vécu (autre que leurs aléas et déceptions de
carrière), sans structures morales ni spirituelles ni familiales, et à plus
forte raison qu’ils ne peuvent dialoguer avec d’autres responsables : vg.
Islam, antisémitisme, terrorisme et sans doute tout ce qui est sécurité sociale
et bio-éthique.
Réfléchi
, dans ce débat autant de politique actuelle (depuis vingt ans) que de mémoire
en fratrie, à ce rapport que nous avons tous, éludé, refusé ou cultivé,
bénéfique, destructeur ? avec le passé. Ce n’est pas le culte insipide et
vain de ce qui est mort, fini, pas reconstituable ni retrouvable. Un passé sans
relation avec le présent, l’avenir qui seraient seuls la vie. LA… non !
précisément, le passé, c’est un autre mode de vie, un autre mode d’existence
des vivants et la communion est possible à condition que nous cherchions à
connaître, à comprendre. Alors, le passé est multiplication de nos vies
présentes, il est un supplément de forces, d’expérience et assez aisément il se
laisse pénétrer, au présent, par quelque chose que je ne sais pas encore nommer
mais qui nous fait vivre en de multiples époques, et en somme vaincre le temps,
ou plutôt abattre ses dimensions. Non plus des limites et des séparations, mais
des invites à davantage d’affections, d’aventures, de victoires et aussi,
évidemment, de douleurs et de deuils. Cela en famille, mais aussi pour une
nation qui y trouve – là, par la mémoire – un de ses ciments le splus forts, sa
véritable fierté et beaucoup de solutions au présent et de projets pour
l’avenir, moyennant des transpositions. Il
n’est pas interdit d’être intelligent,
SENGHOR.
Poutine
recevant Bachar El Assad à Moscou. Eh bien ! nous savons depuis le « printemps
arabe » que le dictateur russe soutient le dictateur syrien pour deux
raisons. La première est une question de sécurité intérieure : les deux
dictateurs n’ont pour ennemi reconnu par eux que l’intégrisme musulman, pas du
tout les démocrates à l’avenir desquels ils ne croient pas. La seconde est
propre à Poutine : son pouvoir ne tient qu’à la part nationaliste, sans
doute majoritaire, dans l’opinion russe. Donc, retrouver le rang qu’avait l’Union
soviétique, les deux grands. Les Etats-Unis et la Russie. Une Russie version
soviétique finissante : Gorbatchev et version Elstine sans qualificatif
que celle d’une période où l’ « Occident » pouvait faire gagner
les démocrates à Moscou (en réalité, la chance de la démocratie russe n’a été
que Gorbatchev, mais celui-ci n’avait manifestement aucune emprise ni sur la
population ni sur l’armée : il n’a tenu le peu qu’il a tenu que par les
institutions d’une dictature qu’il ne voulait pourtant pas exercer). Les deux
guerres d’Irak après les guerres de Yougoslavie, la question afghane et la
chute de Khadafi se sont passées en laisser-faire russe ou en abstention. Avec
la Syrie, la Russie intervient sur un théâtre ultra-sensible pour les « Occidentaux »,
elle trouble – non pas les équilibres régionaux, toujours faits de l’antagonisme
Israël-Iran, les Arabes ne bougeant plus, les Palestiniens laissés à leur sort,
la Turquie n’étant plus que politique intérieure et question kurde – mais la
compréhension qu’on avait en Europe et en Amérique de cette région. Qui est
aussi l’alimentation actuelle de ces immigrations que l’Europe redoute plus
encore que le terrorisme.
Je
ne crois pas que Poutine l’emporte, malgré son habileté, malgré nos
inhabiletés. Une dictature n’a d’issue dans le temps que la guerre ou l’assassinat.
On peut contenir l’opinion publique en lui mentant et l’Occident a prêté le
flanc, on ne peut contenir une crise économique dans un pays qui s’est ouvert
aux échanges avec le reste du monde, on ne peut cacher toute les réalités dans
un système de communications virtuelles. Son jeu ne tient qu’à lui, tandis que
les démocraties européennes et américaines sont inépuisables puisque personne n’y
est viager.
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