mercredi 28 octobre 2015

Charte européenne des langues régionales ou minoritaires - Sénat - une impasse indigne de la France ... courriel à l'Elysée


Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

un texte signé par nous en 1992 (entre autres Etats-membres de l'Union à l'époque et aujourd'hui, nous initiateurs et fondateurs du Conseil de l'Europe) un texte en vigueur avec ses cinq premières signatures depuis 1998, introduit par un gouvernement de gauche (Lionel Jospin) en 1999 et qui n'est toujours pas ratifié. En simple mécanique législative, c'est mauvais.

Un texte que je viens de lire, dont le préambule est excellent (notamment pour le maintien de la langue officielle de la République), qui correspond au souci de pluralisme, de personnalisation de nos terroirs et pays, de mise en valeur même touristique de notre patrimoine, et qui peut - en voyant loin c'est-à-dire l'hégémonie chaque jour plus impérieuse de l'anglais (cf. les stratégies et pratiques de
Sciences-Po. Paris) - protéger le français-même devenu minoritaire chez nous... et qui semble rejeté pour des arguments adjacents et non sur le fond,

je n'ai pas d'état d'âme. La France une et indivisible en esprit, elle tend à le devenir en mentalité (le goût de l'intégration des nouveaux venus chez nous est plus fort que la tendance de nos élites à penser étranger ou mondial, voire celle de nos jeunes les plus diplômés à aller ailleurs : Etats-Unis, Chine), mais rien aujourd'hui ne tient et ne reste vivant s'il n'est consenti et consensuel. Notre diversité fait l'unicité du bouquet. La diversité pacifique des composantes européennes fait l'exceptionnalité de notre Union face aux dictatures, aux tribalismes ou aux modes américains de patriotisme hégémonique et solitaire. La France n'est pas une construction à base ni ethnique ni linguistique, elle est une volonté commune à renouveler par l'expression de chaque génération. L'idée-même et la pratique d'une francophonie mondiale n'a jamais été l'imposition d'un pays sur d'autres, mais la démonstration pour toute autre langue que celle actuellement hégémonique (l'anglo-américain depuis les années 40, peut-être un jour la Chine par sa finance, son commerce
ou davantage encore) que le pluralisme doit être un impératif mondial, un gage de démocratie et d'égalité possibles que l'on soit petit ou grand, ou moyen, selon les critères et façons d'évaluer.

Soumettre la Charte au referendum et donc l'autorisation de la ratifier. Débat et résultat éminemment nationaux. Sujets - l'Europe et notre identité - transcendant les clivages, maintenant obsolètes à l'évidence, entre droite et gauche. Sujet aussi les droits de l'homme et l'organisation concrète de l'exercice des libertés. Il est temps que la démocratie ne soit plus seulement pratiquée comme un mode d'élection, mais bien comme un mode de décision : la participation, donc. Pour laquelle de Gaulle est tombé, et sur son expression de décentralisation et de personnalités régionales.

Chaleureusement.

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