Obama accuse la Russie de s’en prendre aux « bons terroristes »
Mondialisation.ca, 02 octobre 2015
Région : Moyen-Orient
et Afrique du Nord, Russie
et CEI
Analyses: SYRIE
Jusqu’à récemment, l’EIIS était connu sous le nom d’Al-Qaïda en Irak (AQI). Ce n’est qu’en 2014 que le groupe est devenu l’État islamique (État islamique en Irak et en Syrie, État islamique en Irak et au Levant).
La Russie entre en guerre contre le terrorisme
Nous assistons maintenant à un revirement majeur dans la dynamique de la guerre en Syrie et en Irak. La Russie est dorénavant directement engagée dans la lutte antiterroriste en coordination avec les gouvernements syrien et irakien.
Washington a reconnu la détermination de Moscou, mais voilà maintenant qu’Obama se plaint que les Russes prennent pour cible les « bons terroristes » soutenus par Washington.
Information privilégiée
Extrait du Wall Street Journal (WSJ) :
D’après des responsables étasuniens, les frappes aériennes russes en Syrie ont visé des rebelles soutenus par la CIA
Un des secteurs touchés est une position tenue principalement par des rebelles financés, armés et entraînés par la CIA et les alliés.
Un élément d’information important rapporté tacitement dans cet article du WSJ est que la CIA soutient des terroristes pour parvenir à un « changement de régime » en Syrie, ce qui implique des opérations de renseignement clandestines dans le territoire syrien :
« L’agence d’espionnage étasunienne arme et entraîne des rebelles en Syrie depuis 2013 pour combattre le régime d’Assad. » (WSJ, le 30 septembre 2015; soulignement ajouté. Note de l’auteur : un soutien tacite est fourni depuis le début de la guerre en mars 2011.)
Ce qui précède est connu et confirmé, mais à peine rapporté dans les médias institutionnels.
Le front Al-Nosra : « les bons terroristes »
Le Pentagone, qui reconnaît maintenant candidement que la CIA soutient des groupes affiliés à Al-Qaïda à l’intérieur de la Syrie, dont le front Al-Nosra, déplore du même souffle que la Russie aurait pour cible les « bons terroristes » qui sont soutenus par Washington :
Une des frappes aériennes [russes] a touché une position tenue principalement par des rebelles soutenus par la CIA et les services de renseignement alliés, d’après des responsables étatsuniens (…).
Sur les sept secteurs qui, d’après les médias nationaux syriens, ont été pris pour cible par les frappes russes, seulement un, qui se trouve à l’est de Salamiyah, dans la province de Hama, a une présence avérée de combattants de l’État islamique. Les autres secteurs sont largement dominés par des factions de rebelles modérés ou des groupes islamistes comme Ahrar al-Sham et le front Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda. (WSJ, le 30 septembre 2015; soulignement ajouté.)
Le front Al-Nosra, qui est effectivement affilié à Al-Qaïda, est une organisation terroriste « djihadiste » responsable d’innombrables atrocités. Depuis 2012, Al-Qaïda en Irak et le front Al‑Nosra, avec le soutien des services secrets des USA, travaillent de concert à diverses menées terroristes à l’intérieur de la Syrie.
Ce qui ressort des nouveaux développements, c’est que le gouvernement syrien a fixé ses propres priorités en vue de la campagne aérienne antiterroriste russe, qui consistent essentiellement à frapper le front Al-Nosra, qui est décrit comme le bras armé terroriste de l’Armée syrienne libre (ASL).
Washington a qualifié le front Al-Nosra d’organisation terroriste au début de 2012. Ce qui ne l’a pas empêché de soutenir Al-Nosra et les soi-disant « rebelles modérés » en leur fournissant des armes, un entraînement, un soutien logistique, des recrues, etc. Ce soutien était fourni par l’intermédiaire de ses alliés du golfe Persique, dont le Qatar et l’Arabie saoudite, et entrait par la Turquie et Israël. .
Fait ironique, dans une décision du Conseil de sécurité de l’ONU rendue en mai 2012, « le front Al-Nosra en Syrie a été mis sur la liste noire en tant qu’alias d’Al-Qaïda en Irak », autrement dit, de l’EIIS :
une décision qui se traduira par l’imposition de sanctions contre le groupe, dont un embargo sur les armes, une interdiction de voyager et le gel des avoirs, ont expliqué les diplomates.
La mission étasunienne auprès de l’ONU a affirmé qu’aucun des 15 membres du Conseil ne s’était opposé à l’ajout du front Al-Nosra comme alias d’Al-Qaïda en Irak ce jeudi.
Le front Al-Nosra, l’une des forces armées les plus efficaces dans la lutte contre le président Bachar al-Assad, a prêté allégeance le mois dernier au chef d’Al-Qaïda Ayman al-Zawahri. (Al Jazeera, mai 2012)
Voilà maintenant que la Russie est blâmée pour s’en prendre à une entité terroriste qui est non seulement sur la liste noire du Conseil de sécurité de l’ONU, mais qui a des liens avec l’État islamique en Irak et en Syrie (EIIS).
Quelle est la portée de ces accusations?
Pendant que les médias rapportent que la Russie soutient la campagne antiterroriste, dans les faits, la Russie combat (indirectement) la coalition USA-OTAN en soutenant le gouvernement syrien contre les terroristes, qui se trouvent à être les fantassins de l’alliance militaire occidentale, qui comptent des mercenaires et des conseillers militaires occidentaux dans leurs rangs. Concrètement, la Russie combat des terroristes soutenus par les USA.
La vérité inavouable, c’est qu’en fournissant une aide militaire à la Syrie et à l’Irak, la Russie s’en prend (indirectement) aux USA.
Dans cette guerre par procuration, Moscou va soutenir ces deux pays dans leur lutte contre l’EIIS, qui est soutenu par les USA et ses alliés.
Michel Chossudovsky
Article original en anglais : Obama Accuses Russia of Going After America’s “Good Guy Terrorists”, publié le 1er octobre 2015
Traduit par Daniel pour Mondialisation.ca
Copyright © Prof Michel Chossudovsky,
Mondialisation.ca, 2015
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Le mystère des milliers de camionnettes Toyota de l’EI
Mondialisation.ca, 10 octobre 2015
Région : Moyen-Orient
et Afrique du Nord, Russie
et CEI
Analyses: SYRIE
C’est la raison pour laquelle la plupart des frappes aériennes de l’aviation russe portaient sur des cibles fixes telles que les dépôts de carburant et de munitions, les centres de commandement et de communication, les centres de fabrication des explosifs.
La Russie a modifié sa stratégie en Syrie
Sur la base des informations recueillies grâce à ses drones d’observation, la Russie a estimé que l’EI possèderait un parc de près de dix mille Toyota Hilux et Toyota Tacoma. Cependant, les japonais de Toyota ont très clairement la preuve des ventes de première main, avec l’interdiction de livrer les camionnettes fabriquées au Japon et en Corée du Sud, à des groupes terroristes. Toyota a fait savoir que dans sa base de données, il y a plusieurs centaines de Toyota Hilux vendues en Irak et qui pourraient avoir été capturées par l’EI.
43 autres Pick-up Toyota Tacoma neufs de 2014, ont été livrés aux rebelles « modérés » de la Syrie par le ministère des affaires étrangères des Etats-Unis. Toyota a des soupçons concernant un lot de 800 Toyota livrés en Australie en 2014 et 2015, qui ont été redirigés vers le Moyen-Orient. Toutefois, l’Australie participe, dans le cadre de la coalition dirigée par les Etats-Unis, au bombardement de l’EI en Irak et en Syrie avec ses avions F-18.
Le plus grand parc de camionnettes Toyota Hilux et Toyota Tacoma (environ 20 000 pièces) est détenu par l’armée des États-Unis. Les camionnettes Toyota ont été modifiées selon les normes de l’U.S. Army, pour être utilisées dans des missions de patrouille. Les éléments les plus importants qui ont été mis en place sont un cadre métallique soudé sur la plateforme et un autre sur la porte de droite, créés spécialement pour monter des mitrailleuses.
Pendant l’occupation américaine de l’Irak, des milliers de Toyota Tacoma, ont été livrés à l’occupant américain. Ils ont reçu de tels véhicules pour les groupes paramilitaires chiites créés par les États-Unis en Irak pour maintenir l’ordre. Par la suite les forces des opérations spéciales en Afghanistan ont été équipées de ce type de camionnettes qui étaient plus silencieux et plus rapide que le Humvee.
Grâce à une collaboration entre General Motors et Toyota, presque 1 million de véhicules Toyota Hilux, Toyota Tacoma et Toyota tout terrain Land Cruiser ont été construits dans les usines des états du Mississippi et du Texas. En 2010, la totalité de la production des Toyota Tacoma a été dirigée vers sa nouvelle usine de San Antonio (Texas). Avec le retrait des soldats américains d’Irak et d’Afghanistan, les camionnettes Toyota de l’armée américaine ont été réparées aux États-Unis, peintes en blanc et placées en stockage.
Valentin Vasilescu
Article original : http://www.ziaruldegarda.ro/misterul-miilor-de-camionete-toyota-din-dotarea-isis/
Traduction du roumain : Avic – Réseau International
http://www.mondialisation.ca/le-mystere-des-milliers-de-camionnettes-toyota-de-lei/5481333?utm_source=Infolettre+Mondialisation&utm_campaign=1a12e3df28-Infolettre_13_10_1510_13_2015&utm_medium=email&utm_term=0_24340f1e06-1a12e3df28-82722273&ct=t(Infolettre_13_10_1510_13_2015)&mc_cid=1a12e3df28&mc_eid=62283e6f57
Copyright © Valentin Vasilescu, ziaruldegarda.r, 2015
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