Vendredi 21 Août 2015
09 heures 18 +
L’automne s’annonce, la brume à mon éveil, la rosée ruisselant des toits, des
bras de la brouette, l’herbe comme si elle avait plu ou bien, de sa couleur
blanche et parfois étincelante, reçu une giboulée de première neige. Rattraper
mes mois et années de retard pour tenir tant de gageures. – Grandeur de ces
martyres : le saint gardien de Palmyre et des mémoires d’une civilisation
exceptionnelle, ce prêtre polonais accusé de contraindre ses ouailles à la
pratique religieuse, ces pauvres volontaires enrôlés par les Américains
(ont-ils encore une expérience militaire puisqu’il est acquis depuis le Vietnam
qu’en politique elle est à éclipse) et envoyés au casse-pipe en Syrie. Il y a
les saints chrétiens mais il y a les saints sans qualification religieuse à
reconnaître, qui honorent l’humanité, la Création et donc…
10 heures 51 + La live-box ou ma
connexion toujours en panne, mais Edith peut fonctionner et reprend son dossier …
Je me déplais profondément, tant de temps perdu, non pas du gaspillage
d’énergie ou d’argent (je crois vraiment que tout a été bien placé et que c’est
bien ma richesse) ma lacune est autre : manque de constance et
d’organisation. Peut-être : je ne sais. Table de nuit dans la grande
chambre : le si beau poème improvisé de Marguerite, mon papillon d’eau douce [1],
ouvrant toute une très belle série était maculé de taches d’oiseau ainsi que le
joli livret offert en Septembre 1996 à ma chère femme, le Stig DAGERMAN : notre besoin de consolation est
impossible à rassasier [2](considéré
comme son testament avant qu’il se suicide en 1952). Cela commence ainsi :
je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui
risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort
certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe
sur la terre d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu ; on ne m’a pas
non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du
rationaliste ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre ni
à celle qui croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute comme si
celui-ci n’était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre
m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d’une chose : le besoin de
consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier. Comment étais-je tombé
« là-dessus » ? Relisant cela, plus que la réponse : ce que
je vis depuis toujours, mais ce n’est transmissible que par Autre que
moi. Il ne s’agit ni de croyance ni de raisonnement ni de découverte
scientifique ou philosophique. Il y a plus qu’une rencontre : recevoir à
longueur de vie la perception d’une Présence en soi et dans le monde, dans
l’Histoire-même et en chacun ou chacune que je côtoie ou que je lis ou dont je
vois une œuvre ou la détresse ou entend l’histoire, l’espérance, le désespoir.
Partout et tout le temps, sauf distraction et surdité volontaire, encombrement
de mon âme et (précisément) de ma raison : encombrement de ma raison et
non par ma raison, car ma raison n’atteint ses plus vastes, sûres et efficaces
dimensions que dans la foi et selon la foi. Foi en une Personne dont depuis mon
adolescence : pratique sacramentelle, lecture de la Bible mais pas
« assez » la prière, j’ai fait et continue la rencontre humaine,
pratique et pourtant incommensurable.
Prier donc… [3]
« creusant » la question depuis qu’Il a été interpellé par le riche
quidam, jeune ? ou pas ? Jésus semble ne répondre qu’à une
colle : Maître, dans la Loi, quel est
le grand commandement ? Elle est
posée par un pharisien, un docteur de la Loi, mais qui, de bonne foi ou par ruse, reconnaît au Christ la préséance.
Jésus répond par deux commandements, les disant semblables l’un à l’autre. La
suite n’est pas donnée, et ne le sera pas non plus dans les lectures proposées
demain : elle est pourtant décisive parce que conclusive. Après toutes ces
questions et auxquelles Il répond, d’abord par un appel à Le suivre moyennant
un dépouillement total, Jésus pose à Son tour LA question : quelle est
votre opinion au sujet du Christ ? De qui est-il fils ? Silence et embarras. Nul ne fut capable
de lui répondre un mot. Et à partir de ce jour, personne n’osa plus
l’interroger [4]. L’humanité en est souvent là, sauf ses
martyrs. L’humanité pourtant si capable d’approcher le second commandement et
donc de cheminer vers le premier : Tu aimeras ton prochain comme
toi-même… Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et
de tout ton esprit. Nous ne sommes
d’ailleurs pas du tout à nous aimer nous-mêmes : notre péché quotidien est
bien la distraction loin de Dieu et notre haine de nous-mêmes par intense
conscience de notre échec à atteindre ce projet inné en nous et qui reflète,
j’en suis certaine, celui de Dieu sur nous. Le troisième commandement, c’est
bien s’aimer soi-même, ce qui revient à ne pas pécher et à aimer autrui et
Dieu-même, à peine d’être épouvantable et lamentable, sans consistance. S’aimer
n’est nullement l’égocentrisme, mais « colle »r au projet de Dieu sur
nous, que parfois autrui, nous aimant, aperçoit et attend la réalisation…
matrice et dialectique de tout couple d’amitié, d’amour, de filiation, de
paternité-maternité. De tout grand engagement collectif, les heures où les
peuples ressuscitent de ce qui les entrainait à la mort, à la disparition. Donc
Ruth, exemplaire illustration du « second » commandement : ne
me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras,
j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon
peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Suivant
ainsi contre tout modèle et toute prévision, sa belle-mère Noémi, Ruth
rencontrera le mari que Dieu lui préparait et entrera dans la grande ascendance
daviddique du Christ (sauf mauvaise mémoire, non : vérification faite [5], Booz
engendra Jobed, de Ruth, Jobed, le
grand-père de David).
matin
Les
politiques travaillent-ils par eux-mêmes et « gratuitement »,
c’est-à-dire hors actualité, hors réaction pour vraiment comprendre le monde,
le pays, faire le point. A force d’entendre parler (dégoiser) de croissance
zéro et de reprise qui tarde (un pays sans plus d’industrie et dont les
performances industrielles quand il y en a sont délocalisées : succès de
Peugeot, déception de Citroën en Chine, pourquoi ? comment ?), j’ai
voulu me faire une idée. Les statistiques sont disponibles pour des
« tranches » de cinq ans, se correspondant depuis 1980-1984.
J ’y suis allé hier soir : nos chiffres calamiteux depuis 2012 sont
exactement ceux du début de Mitterrand, toujours autour de 1% au mieux. Je ne
suis pas encore allé à d’autres séquences pour s’il y, a eu des des pics
(positifs donc, non des abîmes), ensuite, mais il faut constater que les trois
dernières années de Sarkozy étaient autour de 2%, personne ne fait la
comparaison, pas même l’intéressé ou ses anciens ministres, alors qu’elle est
flatteuse. N’allons pas encore aux causes ni au point de savoir si les
gouvernants d’avant 2012 y furent pour quelque chose.
Au
moins, savent-ils communiquer ? le futur sauveur, le technicien et l’homme
d’expérience, Alain Juppé devrait publier, si ce n’est fait, un premier
livre-programme : sur l’éducation. Fort bien, et bonne base, mais cela
donne dans les médias : Juppé eut augmenter les salaires des instituteurs.
Je l’entends encore tenter de faire passer Hollande en débat pré-électoral au
début de 2012 pour un arrogant et un irresponsable voulant créer 60.000 postes
dans l’enseignementl. – Daech, Mistral… on ne le dit pas. Toute la technicité
d’Alain Juppé, ancien ministre des Affaires étrangères de Balladur en 1993-1995
(la conférence des ambassadeurs, c’est lui qui l’a fondée mais à l’époque, elle
était à huis clos et les participants venaient à leurs frais…), a été mise à la
disposition de Sarkozy qui l’avait replacé à son poste d’antan… pour obtenir
les mandats de l’ONU qui permirent l’intervention aérienne franco-britannique
en Libye et finalement l’assassinat de Khadaffi qui en savait beaucoup sur
Sarkozy. Non qu’il faille pleurer une dictature de plus de quarante ans, mais
le suivi a manqué et la prévision aussi. Les livraisons d’armes à la Russie :
c’est Sarkozy, sans doute renflouer les chantiers de Saint-Nazaire, mais
Poutine venait déjà de montrer qui il est, pas seulement en Tchétchénie, mais
en Géorgie…
fin de
journée
Démission d’Alexis Tsipras et élections au début de l’automne. Je ne
sais si fonctionne encore le système des « gouvernements de service ».
Des « techniciens », censément a-politiques, y compris le Premier ministre
pour tenir le pays et assurer les « affaires courantes » pendant que
les partis battent la campagne. Ce serait – si cela reste la coûtume –
particulièrement intéressant : comment sans enjeu pour les intérimaires
tourneraient les discussions avec la troïka… Varoufakis va-t-il tenter sa
chance, c’est-à-dire une négociation véritable avec les autres Etats-membres de
l’Union et en ayant le bras de levier pour obtenir une vraie solidarité, en même
temps que s’imposerait une révision totale du système bancaire européen. Tsipras
serait-il réélu mais au centre ? – En regard, le système français où la décision
est solitaire, plus la moindre consultation populaire en cours de quinquennat.
L’Express titre avec le portrait de Hollande en couverture : l’anesthésiste.
C’est bien pire, le cynisme. La « réforme régionale » est pérenne
selon lui car il est plus intéressant de gouverner une grande région, celle
parmi 13, que les 22 ou 25. Le génie aussi pour mettre en débat ce qui n’est
pas vraiment le sujet : ainsi les langues régionales. Débat et
consultation dans les régions sur les compétences des régions, et donc leur
liberté de promouvoir une langue coûtumière ou d’en reconstituer une.
soir
Grèce : un groupe de plus de vingt frondeurs se constitue en nouveau parti, une gauche radicale relayant ce qu'aurait dû demeurer Syriza. La popularité du Premier ministre resterait très grande mais son maintien au pouvoir par les prochaines élections, n'est plus - de ce fait - assurée.
soir
Grèce : un groupe de plus de vingt frondeurs se constitue en nouveau parti, une gauche radicale relayant ce qu'aurait dû demeurer Syriza. La popularité du Premier ministre resterait très grande mais son maintien au pouvoir par les prochaines élections, n'est plus - de ce fait - assurée.
Bonjour ! me dit la tulipe.
Bien le bonjour ! me dit la fraise.
Merci ! me dit la fraise.
Merci beaucoup ! me dit la coccinelle.
Bonjour ! me dit le vase qui a plein de
fleurs.
Coucou ! me dit le petit papillon.
Tu termines ?
– réponse : Qu’est-ce qu’on
fait ?
L’oiseau est amoureux du soleil.
Il y a des poètes
qui l’ont déjà dit… - Ce n’est pas juste !
L’oiseau vers le soleil.
Papa !
raye : l’oiseau est amoureux du soleil
Quel titre ?
Mon papillon d’eau douce.
Maman, c’est le papillon, toi
c’est la fleur
improvisation dictée à Papa I – matin du jeudi 7 juillet 2011
[2] - Actes Sud – traduit du suédois par Philippe Bouquet . Janvier 1989 . 21
pages
[3] - Ruth I 1 à 22 passim ; psaume CXLVI ; évangile selon saint
Matthieu XXII 34 à 40
[4] - évangile selon saint Matthieu XXII 41 à 46
[5] - ibid. I 5
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