Jeudi 27 Août 2015
Un billet de JPJ [1]à qui
j’adresse alors ce que j’ai reçu hier soir sur la Grèce dépecée par l’Allemagne
tandis que plus discrètement les Russes certainement achètent des îles et que
les Chinois sont au Pirée. Nous n’avions pas traité ainsi l’Egypte ou la
Tunisie pour leurs dettes quand nous avons mis la main dessus. Odieux troc du
patrimoine contre des écritures dont le débit d’ailleurs serait à étudier. Du
concret, du vécu, du travail de plusieurs générations, voire les chefs d’œuvre
des grands siècles de l’art dont nous sommes – les Européens – nés mentalement,
contre du vent. A Delphes, des ruines de temples, de théâtre, de maisons et
leixu de passage ou de réunion, mais aucune de banque… Plus identifiables et
proches des vieux modèles : les dictatures d’aujourd’hui : la Chine,
la Russie et ce que je reçois et entends de la Mauritanie et du Tchad qui me
sont familiers : le désespoir de ceux qui souffrent plus moralement encore
que physiquement. Le désespoir et la honte que leur pays soit ainsi réduit,
diminué, pas seulement pillé, mais méprisé ainsi par leurs dictateurs
respectifs. Est dictature toute contrainte non consentie et qui ne serait pas
explicitement en vue du bien public consensuellement défini : le
libéralisme, façon actuelle et en forme financière, contraint davantage que les
divers marxismes appliqués souvent bien mal. On est sorti du communisme,
sortira-t-on du libéralisme ? – Curieusement, le Monde voit dans la
catastroiphe boursière de Shangaï quelque chose qui atteint surtout le régime,
et non les finances et l’économie mondiale. Le lien n’est pas fait avec les
explosions d’il y a huit et quinze jours, je n’arrive pas à mémoriser les noms.
– Donc, hier soir avec Marguerite et son amie, Edith et moi à quelques rangs
derrière, le petit prince, version OSBORNE (sur lequel je vais me renseigner).
L’idée de départ est ingénieuse, retrouver l’aviateur à qui le fameux dessin
(un mouton) est demande, et la dialectique est simplissime mais de bonne
mécanique : un autre enfant succède au petit prince. Par une fiction qui
n’a pas eu ni son éditeur ni son acteur principal (FH change complètement de
politique et d’être, inaugurant ce retournement après avoir vu, en même temps
que les téléspectateurs d’habitude, le film de CHAPLIN : les éattitudes au
lieu de Mein Kampf), j’avais
déjà tenté d’introduire le modèle de SAINT-EXUPERY à l’Elysée. Je l’ai-retenté
hier soir, rompant un « silence » de plusieurs mois avec JPJ, le
secrétaire général. Marguerite aurait voulu que la rose renaisse de sa
léthargie glacée, que le petit prince devienne résolument adulte, mais sans
changer d‘âme et rende visite au vieil aviateur, puis évidemment avec la petite
héroïne, continue la vie… Son amie a été surtout frappée et amusée par la
rigueur de l’emploi du temps, de l’emploi de vie imposée par une mère
ambitieuse à sa petite fille…
Il pleut. Il fait
calme. Prier d’action de grâce et d’approfondissement déjà en intelligence et
c’est celle-ci qui s’incline et alors demande. Atroce iconographie pour Monique
et Augustin. Le « ciel » commence à notre instant, il n’est pas
« par-dessus le toit mais, vibratile comme l’air, autour de
nous, à nos pieds même autant que de notre occiput à l’infini des treize ou
quatorze milliards d’années-lumière. Vous ne savez pas quel jour votre
Seigneur vient… c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme
viendra. SAINT-EXUPERY évoque la mort (le
serpent sous le sable saharien) comme un départ que le vieil aviateur sait
prochain et sans accompagnement. Les évangiles, depuis le Christ, la présente
tout autrement : non un départ d’homme ou de femme ou d’enfant ou de
vieillard (nos animaux chéris, aussi), mais une venue de Dieu, la venue de
Dieu, donc la rencontre même si pour ceux qui « restent » elle est
sans témoin. Moment décisif d’intimité : le Créateur revenu à sa créature,
pour ce moment si particulier qu’est la mort. Mais intimité d’âme que tous
nous vivons et qu’aucun tiers ne peut pénétrer, qui ne se partage que d’intuition,
de prière, de sourire, de longue habitude mutuelle. La liturgie vécue en couple
en approche beaucoup. Je l’expérimente avec ma chère femme, presque chaque
dimanche. Tenez-vous donc prêts, vous aussi [2]
… qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté
devant Dieu votre Père… que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de
tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant. L’Apôtre qui se donne apparemment en exemple
d’amour pour ses ouailles, commence par dire et proclamer sa dette envers elles,
communion des saints, intercession mutuelle, expérience très vécue du Corps
mystique qui est l’accomplissement, le résultat, la perfection de toute
solidarité du genre humain, du vivant en son entier : nous sommes
réconfortés grâce à vous au milieu de toutes nos difficultés et de notre
détresse, à cause de votre foi. Et maintenant nous revivons, puisque vous
autres vous tenez bon dans le Seigneur. Elan
alors de l’homme si chaleureux et affectif autant que souci du pasteur : revoir
votre visage et compléter ce qui manque à votre foi. Le psalmiste reste dans la lettre de ce qui sera l’évangile, la
venue. Reviens, Seigneur, pourquoi
tarder ?
Images
de Merkel accueillant Hollande lundi chez elle, puis aujourd’hui à Vienne ?
ou ailleurs en Autriche, entourée de ses homologues des Balkans et de l’hôte du
« sommet ». Pas seulement la santé économique et financière de l’Allemagne
actuellement, mais le personnage-même de la chancelière : domination
psychologique évidente. Hollande – donc la France d’en ce moment – n’est pas même
le « brillant second ». Physiquement, c’est criant : son mal-être
et sa balourdise empressée. Mais c’est politiquement. Il n’y a pas de pensée
française sur les sujets qui étranglent l’Europe : rien sur la Grèce et la
manière dont elle est traitée depuis – précisément – 2012, rien sur l’ensemble
de la question russe, rien sur la crise chinoise et ses répercussions
monétaires, commerciales et boursières en Europe, rien sur la désespérante
marée des désespérés du banquet de Malthus… L’Allemagne n’a pas non plus de
pensée mais elle est maîtresse des faits : son déclin démographique
relativement à notre zeste de croissance est devenu une force. C’est elle qui
accueille les migrants et prend part à la désespérance de la rive sud de la
Méditerranée et du Proche-Orient. Intervention pathétique aux « nouvelles »
de ce soir, de la reine de Jordanie. 800.000 migrants accueillis en Allemagne,
tandis que le mur de la Manche s’érige aussi honteusement que celui des extrêmistes
hongrois. Ni pensée, ni stratégie, ni présence française.
En
revanche, nos guignolades habituelles. François de Rugy fait la vedette parce
qu’il quitte la co-présidence d’un groupe parlementaire squelettique et un
parti qui n’a de raison d’être que si, par l’écologie, il a une autre vision de
la politique et du monde. Lui reprocher de « verser dans la dérive
gauchiste » est un non sens. L’écologie, l’environnement est l’affaire de
tous les partis. Donc, ou bien la reconstitution d’une véritable gauche, et
pourquoi Europe
Ecologie, ou bien la dissolution d’un
parti superfétatoire s’il n’a que l’écologie à promouvoir, alors qu’il n’en a plus
l’exclusivité depuis deux ou trois décennies. Emmanuel Macron se fait
ovationner par l’un des « courants » du PS en préparation « droitière »
de l’université d’été du parti majoritaire, à la Rochelle, université à
laquelle – n’étant pas de l’appareil ni homme d’apopareil – il ne daigne pas
participer. Laïus sur le réformisme indispensable sans préciser quelles
réformes il va entreprendre maintenant, alors que son catalogue – la loi Macron
– est progressivement mis en capîlotade par le Conseil constitutionnel, seul
efficace quand il n’y a plus de contrôle parlementaire ni de parti de gauche
authentique et conséquent. Et fin de journée aux comices du MEDEF. Tout cela
pour présider une banque au début de l’été de 2017 – seule incertitude :
laquelle ? probablement pas une française.
Pour
bien nous caractériser dans le débat sur les migrants et donc les gens aussi
dits du voyage, on déloge le plus ancien camp de Roms existant en France et que
le régime de Sarkozy, incarné en Seine-Saint-Denis par un préfet prolongé d’activité
par une loi… (Lambert), avait toléré depuis 2008. Quatre cent personnes en
principe, des solutions de remplacement pour deux cent mais pas immédiatement
semble-t-il, et douze chambres accordées pour cette nuit : femmes
enceintes ou personnes malades. Honte…
D’un
mot, un pays bien avec lui-même spirituellement et psychiquement, ce qui n’est
pas notre cas présentement, un pays en croissance économique et en pleine
possession de son patrimoine industriel et de ses capacités agro-alimentaires,
n’aurait aucune difficulté à accueillir des allogènes ou des « retornados » :
le million de « rapatriés » d’Algérie a ainsi pu être accueilli en
quelques semaines de 1962. Sans doute, la population en question était-elle
davantage partie de nous-mêmes, mais pas tout à fait quand même. Nous avons
aujourd’hui une dette du même ordre – contrairement à l’apparence et au droit. Dette
vis-à-vis de notre passé. Nous devons être généreux, mais je reconnais que nous
sommes maintenant si délabrés, si dépossédés de nous-mêmes… notre frilosité, le
mimétisme des attitudes, des discours et surtout du traitement concernant les
migrants et les immigrés d’un gouvernement à l’autre sont notre aveu de déclin
et même d’une certaine décomposition de notre volonté nationale.
[1]
- Le 27/08/2015 00:09, JOUYET Jean-Pierre a
écrit :
Très bien vu merci à
vous
JP
-------- Message d'origine
--------
De : Bertrand Fessard de
Foucault
Date :26/08/2015 23:12
(GMT+01:00)
A : JOUYET Jean-Pierre
Objet : le petit prince
Vous, cher
ami, Monsieur le Secrétaire général, et le Président, voyez d'urgence Le petit prince, version d'animation
Mark Osborne, dans les salles en ce moment et proposé à Cannes.
Pensées que vous devinez sur le cours actuel, chaque semaine plus accentué dans le sens que je crois d'une totale erreur sur nous-mêmes, sur l'époque et sur ce qui peut être efficace.
Le petit prince - tel que donné ici - ramène au carrefour.
Pensées que vous devinez sur le cours actuel, chaque semaine plus accentué dans le sens que je crois d'une totale erreur sur nous-mêmes, sur l'époque et sur ce qui peut être efficace.
Le petit prince - tel que donné ici - ramène au carrefour.
[2] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens III 7 à 13 ;
psaume XC ; évangile selon saint Matthieu XXIV 42 à 51
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