Lundi 3 Août 2015
Je me
suis éveillé « tard » vers les 07 heures 20 avec surtout l’envie de
ne rien faire, de ne plus rien faire… A mon éveil d’hier dimanche, c’était la
sensation très désagréable et même douloureuse d’être totalement dans un
endroit, et même une existence (une ré-existence ?) inconnus, m’étant
étrangers et auxquels je me sentais hostile. Ces deux moments, comme presque
toujours chaque matin, n’ont été qu’une sorte de préalable : chasser le
noir, le lourd, l’impossible, le mortifère. Car apparaît presqu’aussitôt une
séquence bienfaisante, familière certes, mais d’effet tellement présent,
efficace, personnalisé que ce semble toujours nouveau, parce que miraculeux.
Sans doute, l’appétit de tout ce que j’ai à faire depuis des années, mais qui
semble avoir pour promesse de commencement de ma part, à l’instant précis où
cela se représente, se réactualise à mon esprit. J’ai de l’appétit pour ces
projets petits ou grands, virtuels ou très concrets : débroussaillages,
rangements divers mentaux ou physiques, écritures de livres, ambition globale
d’une ultime utilité, etc… Il y a alors l’expérience de la grâce, pas assez
(peut-être ? mais laissons Dieu se manifester par notre pauvre et prolixe
sensibilité, sensibilité ressassante et vulnérable encore plus à la joie et au
bonheur qu’aux emm… ce qui est certainement sain) pas assez incarnée par le
Christ, et rapportée à Lui. Ce ne sont que signe d’aller, que mise en chemin. –
Aujourd’hui, c’est la réflexion sur ce que j’ai vécu hier, sur cette prolifique
contre-attaque un peu quichottesque d’un énième auto-didacte s’appliquant à
fonder la Contre-Révolution comme s’il était et le premier et le nécessaire. Du
moins, est-il habité et sincère. Sur les rencontres brèves mais stimulantes,
portant surtout à réfléchir, que le « hasard » m’a donné de vivre. Sur
ce milieu de vie d’un petit groupe, faisant communauté au sens de l’Eglise mais
également en sociologie. Sur cette congrégation des Coopérateurs paroissiaux,
et dans la ligne de ce que nous avons remarqué, ma chère femme et moi, par nos
deux visites à JF : hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne, réflexion sur
les nécessités du temps et donc de l’Eglise en matière de fondations diverses,
religieuses. Ou pas. Pour moi, actuellement, les questions de la santé et de
l’assistance collective aux malades, une réflexion et des outils de
connaissance factuelle pour restructurer les esprits en termes de civisme et de
légitimité (fondements de la vie collective et socle de la démocratie),
l’environnement de l’enfance pour la semaison de la foi chrétienne et d’une vie
spirituelle qui soit voulue, reçue, consciente. Ce sont, à mon sens, les trois
grands besoins de consécrations et de réflexions à plein temps, ces temps-ci. –
Gratitude pour l’épanouissement actuel de la ma vie : aux structures et
« passe-temps » de toujours (recherches documentaires, écritures
diverses, compagnonnages des livres et de leurs auteurs, amour de la Bible), se
sont ajoutés ces années-ci des rencontres devenues des dialogues parfois
quotidiens, en tout cas des marches ensemble : internet, comme j’en avais
à mon adolescence : correspondances par lettres, moments et marches
ensemble, ou comme mes questionnements et habitations d’amour pendant une
grande trentaine d’années… Relationnement, qui me comblent. Et me rappellent
chacun que si je parviens par la réciprocité naturelle des correspondances et
des sentiments de fraternité à un certain accomplissement de la relation, de
l’avancée l’un par l’autre, il me reste immensément à pratiquer, à vivre et
certainement à découvrir dans ma relation à Dieu, Dieu trinité.
Prier
ce matin, à ce commencement qu’est maintenant. Mes adversaires s’abaisseraient devant lui ; tel
serait leur sort à jamais ! je le nourrirais de la fleur du froment, je le
rassasierais avec le miel du rocher ! dit
Dieu à son peuple, selon le psalmiste. Si mon peuple m’écoutait, Israël,
s’il allait sur mes chemins ! Mais
l’autre, mais nous, mais le chéri de son Créateur : mon peuple n’a pas
écouté ma voix, Israël n’a pas voulu de moi. Dialogue et surdité, entêtement et persévérance, le dialogue d’amour
unilatéral en apparence, mais la réponse des saints et notre rachat ultime, nos
faibles poussées d’âme et de prière vers Dieu. Vie des pasteurs, vérité
d’expérience pour qui essaie d’aider et d’accompagner l’autre, le plus intime,
ma chère femme, tel ami, ou le plus inopiné et passager… Je ne puis, à moi
seul, porter tout ce peuple : c’est trop lourd pour moi. Si c’est ainsi
que tu me traites, tue-moi donc ; oui, tue-moi, si j’ai trouvé grâce
à tes yeux. Que je ne vois pas mon malheur ! Finesse constante de la psychologie de la Bible, le premier Testament
et les épîtres apostoliques particulièrement (les évangiles sont une telle
manifestation et de la souveraineté du Fils et de Sa propre psychologie, homme
et Dieu, ce que produit en psychologie humaine cette double nature de précarité
et d’éternité). La charge des prophètes, l’impératif de leur vocation,
l’intensité de la tâche. Mais aussi leur rapport avec eux-mêmes, cette sorte de
responsabilité que nous avons chacun de nous-mêmes et qui nous distingue de ce
que nous sommes car ce qui est premier et décisif, entrainant notre existence
entière en ce monde-ci, c’est bien ce que nous devons être et qu’a projeté
notre Créateur en nous créant, chacun. Moïse et les réclamations du peuple en
ravitaillement. Le Christ sobrement, nos malheurs, nos pesanteurs et nos faims.
Extraordinaires plaintes de Moïse à Yahvé, en situation à tous égards
spirituel, matériel, psychique : Moïse entendit pleurer le peuple,
groupé par clans, chacun à l’entrée de sa tente. Le Seigneur s’enflamma d’une
grande colère. Cela déplut à Moïse ( !!!),
et il dit au Seigneur : « Pourquoi traiter si mal ton
serviteur ? Pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux que tu m’aies
imposé le fardeau de tout ce peuple ? est-ce moi qui ai conçu ce peuple,
est-ce moi qui l’ai enfanté, pour que tu me dises : « Comme un
nourrisson, porte ce peuple dans tes bras jusqu’au pays que j’ai juré de donner
à tes pères ? » [1].
Le ravitaillement, pour l’immédiat, la
manne ne suffisant pas ou plus. Jésus à l’œuvre : il vit une grande
foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et il guérit leurs
malades… Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-même à manger…
Ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les
deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ;
il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent
à la foule… La suite est connue. C’est
très scénique, nous voyons tout, sauf – mystérieusement mais significativement
– la personne physique du Christ, Il est toute la scène, Il est tous, Il est
chacun de celles et ceux qui ont faim, chacun des disciples constatant les
besoins et les ressources, leur disproportion, Il est Celui qui prie et
« fait » le miracle, le miracle appelé non par la foi (« mode
opératoire » courant pour les guérisons individuelles) mais par la
nécessité que Jésus a perçue, que ses disciples ont précisée. Tandis qu’Il
guérissait « à tour de bras », le soir venu, les disciples
s’approchèrent et lui dirent… La Vierge
Marie à Cana, elle constate, elle rapporte à son Fils, totale confiance. Faites
ce qu’Il vous dira.
« Poursuivi »
par ces rencontres d’hier que peut-être d’autres trouveraient ou vivraient
anodines, banales, et aussi par la justesse du questionnement de Guillaume… par la disponibilité mentale et
donc spirituelle du pasteur Richard MARTY qui m’accuse réception… et par mon
impuissance à vraiment déplacer le sac que ma chère femme ressent si douloureusement
à ses épaules, à son dos, à tout son corps, toute sa vie. Quoique vivant
pratiquement la même existence, tous trois, nous la ressentons si différemment
chacun, notre fille, ma femme et moi. Ce qui est probablement fonction de ce
que nous nous sentons de liberté, de choix et de force de notre consentement à
ce que la vie nous propose et nous donne en retour de nos acquiescements et de
nos mobilisations. Je sais si peu d’elle et en même temps je la sais et la sens
totalement « liée » à moi, que cela soit son chemin de libération.
D’épanouissement d’elle-même. Souvent, cette illmumination, ce rayonnement de
son visage, l’aisance de sa silhouette : je sais alors que le bonheur la
visite. Elle a besoin de l’autre et de la société. Ce qui n’est ni son mari ni
sa fille, sans doute parce que nous sommes tellement elle en elle-même. Mystère
et espérance, forme et manifestation ultime de l’amour en intimité familiale.
début de
soirée
Obama
« dévoile son plan » pour la conférence climatique : très
ambitieux, réduction de 30% d’ici 2030 des émissions de gaz.
L’enquête
sur le vol malaysien dont un fragment serait parvenu sur les plages de la
Réunion, un an après la disparition de l’appareil : les ambassades de
Chine et d’Australie participent aux analyses et compte-rendus de Toulouse.
Calais
et le passage par le tunnel : 1.700 tentatives réprimées la nuit dernière.
Les images de chasse à l’homme, la présence d’enfants de plus en plus nombreux.
Profanation
en Meurthe-et-Moselle d’une quarantaine de tombes chrétiennes.
fin de soirée
Documentaire-témoignage
sur la shoah – chaîne TNT. Les survivants. Le besoin de savoir même des petits-enfants.
Le devoir de vivre des enfants, et la reconstruction. La transmission du
traumatisme. L’essentiel des dialogues montre l’embarras de reprendre une vie
libre et une vie sociale pour les enfants survivants dont les parents sont
morts et qui ont miraculeusement survécu. Cette survie est une interrogation
énorme. Et puis le silence d’une France qui ne veut pas savoir et le dénuement
pratique, où aller ? et que faire ? Les émigrations en Palestine, aux
Etats-Unis, voire l’errance en Allemagne-même. Ces déplacements de population
dans l’Europe de l’immédiat après-guerre, l’horreur des camps montrant la
réalité du régime hitlérien à leur libération. Eisenhower vient en visiter
quelques-uns et constater.
Je
reste dans l’interrogation. Comment l’Allemagne a-t-elle pu être si vite
pardonnée ? comment une question proprement européenne et raciste est-elle
devenue la question israëlo-arabe est se traduit-elle maintenant en termes de
plus en plus religieux ? d’un système de politique intérieure devenu un
plan d’extermination au milieu d’une guerre mondiale : douze ans à peine, on est passé à un problème de
soixante-dix ans déjà perturbant l’ensemble des relations internationales et
aussi - depuis l’attentat de la rue Copernic en 1976 ou à
peine plus tard – la politique intérieure française, la communauté nationale. Compliquant
aussi les questions aujourd’hui liées aux immigrations africaines et maintenant
asiatiques, développant enfin les islamophobies autant que l’antisémitisme.
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