Lundi 24 Août 2015
. . . TGV Vannes Paris-Montparnasse, 06 heures 11 +
Nuit noire, pluie, connexion difficile avec la clé 3 G chez nous comme maintenant
et le couplage livebox/ordinateur par wifi ne fonctionne plus depuis une semaine. La
technique : des gains certains, mais par rapport à ce qu’elle devrait être
que de temps perdu et d’argent aussi, que d’inégalités et de différenciations
dangereuses selon que l’ «on» a ou pas ces techniques, et si «on» en
dispose, selon les medias. Les uns le courriel, d’autres le SMS tapé ou dicté,
d’autres skype, d’autres les
« réseaux sociaux ». La télévision périmée par les tablettes, nintendo et surtout les ordinateurs et les
portables, l’ensemble cependant nous éloignant de cette présence totale au
spectacle ou au document que produit le cinéma en salle. Evidemment, la
pression de la mode et évidemment les addictions plus encore à l’outil et au
mode, qu’au contenu. – Hier, la messe paroissiale, un couple de Guadeloupéens,
déjà âgé et en visite familiale ici, lui : ouvrier agricole, c’est-à-dire
la cuisson pour le sucre roux, la même entreprise produisant aussi du rhum.
Aisance, pas d’accent, je les aborde. Echanges et photos. Notre cher Jean se
meurt de faiblesse et de conscience de cette faiblesse, il m’accueille l’épaule
contre le chambranle de sa porte, il maigrit chaque jour davantage. Après-midi
au concours départemental du cheval breton, ambiance certes, Marguerite et son
amie, autant mobilisées par les crêpes que par les chevaux, splendeur de ces
animaux, humilité et naturel, lien du poulain avec sa mère (pour les chevaux
comme pour les sangliers, appelés ici cochons de même que nos pétroliers disent
à l’américaine de l’huile pour du pétrole, au moins en période de recherche),
évidence que le plus souvent nous ne sommes dignes ni de notre planète ni des
vivants, qu’ils soient de notre « espèce humaine » ou d’autres. Le
soir, les deux filles nous font voir le film qu’elles ont tourné avec la camera
de l’ordinateur portable de Marguerite, décors des poupées barbie et animation à la main des poupées everafterhigh. Scenario et surtout dialogues très bien
venus. Je suis pris et fier. Ma chère femme ne voulait pas manquer une version
GABIN des Maigret. CREMER est bien meilleur dans ces rôles, car il ne joue pas
et respire au contraire les vertus de compassion et de scandale devant le
crime.
Avant-hier, Marie
Reine : cette dogmatique et cette prière formulée et formalisée par Pie
XII ne se comprennent vraiment que dans le contexte d’une humanité hantée par
le risque de guerre. Après les boucheries de la Grande Guerre et les atrocités
de la Seconde, un nouveau conflit dans les années 1950 est possible. La Vierge
Marie n’est pas contemplée, elle est suppliée. Bien davantage que reine du ciel
où elle a cause gagnée en logique autant qu’en théologie, elle est reine de la
paix, parce qu’elle est dispensatrice de paix. Ce qui m’a fait réfléchir sur la
nécessité d’une analyse globale de l’époque quand on y a responsabilité
spirituelle – nos papes, particulièrement depuis Léon XIII – ou politique. Il
est frappant de constater qu’hors les papes, il n’y a plus depuis plusieurs
décennies de personnages qui n’étant pas des intellectuels ou des philosophes
ou des spirituels, mais des gens d’action en charge des affaires collectives, donnant
une synthèse du monde de leur époque et s’inscrivent eux-mêmes dans la
dialectique qu’ils discernent. Les causes sont minuscules ou seulement des
mots. Or, même ces gestions et ces finances de spéculation et d’accaparement
sont justiciables et susceptibles d’intégration dans une synthèse les
débordant, les situant.
Prier… ce n’est
pas Philippe qui « appelle » Nathanaël, ce ne sont pas les disciples
qui se cooptent, c’est le Christ seul qui voit, entend et énonce une vocation,
qui nomme et qui envoie [1].
Aucune autre vocation que celle de Bartthélemy-Nathanaël n’est autant
dialoguée. C’est la sensation extra-ordinaire d’être connu qui suscite la
profession de foi, et cette profession est – elle aussi – une connaissance de
l’autre, mais cet Autre est Dieu, c’est le Messie. A vérifier : est-ce la
première fois à cette occasion que Jésus se donne cette appellation riche mais
dont, depuis des décennies, je ne saisis toujours pas bien le sens : le Fils de l’homme ?
C’est
dans le hall de l’A.F.P. vers 16 heures, que j’apprends le « dévissage »
des bourses « occidentales ». 7% puis 10% de chute à Paris, autant à
Londres. Echo de New-York. Les dépêches ne présentent pas de causes : mais
un contexte, le recul de l’économie chinoise, et des signes, la baisse des
cours du pétrole et la hausse de l’euro. car le dollar est fui : cours 1,17
euro pour la devise américaine. On oublie que c’est exactement le cours initial
à la création de l’euro. Pour moi, c’est immédiatement la chronologie :
2008, une crise bancaire et américaine – puis 2012-2015, la crise grecque qui
semble le modèle non seulement de la spéculation des marchés et directement des
banques et créanciers contre les Etats, mais du traitement des faillites d’Etats-membres
de la zone euro. – et maintenant 2015, selon ce qu’il se passera cette semaine,
et le mois de Septembre, crise « systémique » du fait de l’imbrication
des deux économies américaine et chinoise, la première financièrement débitrice
de la seconde. Il me semble que chacune de ces crises s’inscrit dans un
ensemble la ruine des dogmes libéraux, spontanés et fonctionnant sans rien
devoir aux Etats, dont les constructions des années 30 à 70 du siècle dernier ont
été périmés. Les Etats qui organisaient souverainement mais en concert les
finances mondiales qui avaient succédé à
des systèmes, étaient depuis la chute du mur et surtout depuis dix ans, la cible
des spéculations : prise en main des changements de statut des richesses
accumulées par les régimes communistes, notation critique et défiante des
politiques économiques occidentales. Les Etats, auteurs des règles, il y a une
génération, sont maintenant des objets parmi d’autres et jugés sans préséance.
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