samedi 29 août 2015

Inquiétude & Certitudes - samedi 29 août 2015


Samedi 29 Août 2015

Sur l’instance de Marguerite à la bande-annonce, après que nous ayons vu Le petit prince… nous voyons, hier soir, La femme au tableau. Pour notre fille, c’est son premier film d’adulte, même si – remarque-t-elle – ce n’est pas interdit au moins de dix ans (mes propres souvenirs de cinéma avec mes parents, ou de théâtre, seul avec eux, alors que je suis le second de neuf). Elle se partage en tendresse entre chacun de nous. Pour moi, c’est une série de « leçons de choses » intimes : Vienne, et notamment le Belvédère supérieur, les jardins descendant vers l’inférieur, l’immeuble où j’ai vécu pendant quatre ans, l’ambiance des palais, la splendeur des meubles mais aussi les débats, eux aussi intimes, de ce pays que j’ai tant apprécié, aimé, admiré et où j’ai aimé et été aimé. Arrivé pour prendre mes fonctions à notre ambassade, juste pour al fête nationale, et aussi la sortie de la pièce discutée de Thomas BERNHARD sur l’attitude des Autrichiens lors de l’anschluss, en même temps qu’était inaugurée la magnifique et très parlante stèle. Le film donne aussi une vue d’un monument que je n’ai pas connu en 1988-1992-, dédié à la mémoire de l'holocauste, grand bloc fermé de marbre : je n'ai pas distingué des noms ou des inscriptions, nudité et massivité. Interprétation remarquable, histoire vraie, scènes avec les autorités locales tout à fait justes, suspense constant. Pour notre fille, initiation sur la persécution des Juifs par les hitlériens, pourquoi ? comment ? dialogue final entre générations sur l’intégration des Juifs, notamment en Autriche, pas du tout des fortunés et des riches à leur arrivée. Pour ma chère femme, dialectophone en alsacien et en rhénan, ayant aussi une ascendance paternelle pouvant lui donner une sensibilité spéciale à l’antisémitisme, ce qui n’est cependant pas le cas, c’est davantage un bain d’ambiance. Pour moi, c’est aussi le souvenir de ces deux jours de 1996 à la Sorbonne pour le 6ème congrès international de l’humanisme laïc juif, ma prise de parole pour l’Abbé Pierre introduite par la mention de mon aïeule et par le rappel des évidentes arrière-pensées de tant de gens encore comme si la shoah n’avait pas « suffi », et le compliment que m’en fit dix ans plus tard Robert BADINTER. – J’ai vécu aussi cette projection comme la légitimation s’il en est jamais besoin du souvenir, du fait de se souvenir, de notre dépendance au souvenir. De la transmission aussi. Deux sujets m’habitant de longue date. Il faut permettre aux souvenirs de continuer à vivre, dit Mme ALTMAN arias l’admirable Helen MIRREN (d’origine russe…). Admirable aussi la ressemblance de l’actrice avec l’Adèle du fameux tableau de KLIMT.
Moment passionné auparavant : le cultivateur chez qui Edith achète la plupart de nos légumes ainsi que les fruits de saison depuis plusieurs années déjà. Beauté des productions, couleurs et formes, mais l’homme, dont je ne sais toujours pas le nom – ses deux vaches en revanche destinées à former troupeau d’une vingtaine de bêtes à viande, me sont connues de prénom : Gérolette et Justice – est aussi intéressant. Vannetais de la ville, établi non loin de chez nous, il respire la santé mentale et économique. S’établir aussi pour la viande alors que … la crise… les quotas… les prix. Il balaie cela aussitôt. Ceux qui manifestent et sont syndiqués ne produisent pas ce que – lui – produit. Ils sont « blindés », ils sont en fait payés par l’Etat et fonctionnarisés. Ceux qui travaillent n’ont pas le temps de ces mouvements et discussions. Il se sent tout à fait à l’aise dans sa situation actuelle et ses projets, prend des saisonniers notamment pour la vente en été. Il réalise ses projets. Rien que d’arriver au seuil d’un des champs de culture légumières et fruitiers au sol, haricots verts, fraises, on respire un air particulier. Une merveille. Sort du champ, une vieille dame, manifestement de la ville, le dos cassé, qui bougonne : les fraises, toutes pourries à la cueillette, naturellement la main d’œuvre coûte cher. Mon homme à qui j’ai dit mon admiration, la connaît : elle est d’humeur variable. Déjà, dimanche après-midi, les juments et leurs petits respectifs, la beauté et la santé de ces animaux, le rapport de l‘homme avec eux, mais ici le rapport aussi de l’homme avec la consommation autant qu’avec le production : la beauté de ce à quoi arrive la culture, au premier sens du terme (premier sens qui renouvelle l’acception abstraite).
Dernier livre paru de Jean d’ORMESSON, une « vue cavalière » et une mémoire commentée de notre histoire politique « sur » cinquante ans ou plus. Essai que peut se permettre un écrivain particulièrement notoire, et que refuserait tout éditeur d’un quidam dans mon genre : trop littéraire pour une publicaiton universitaire, trop spécialisée pour les vendeurs de romans. Je vais le lire car il est probable que c’est l’un des derniers ouvrages de la sorte puisque tout est gestion, utilité et que le débat politique est maintenant un bouquet d’obsessions : migrants, terrorisme, Front national, monnaie unique. Ce n’est plus une histoire-aventure avec des personnes, des sujets et des rois mais une série d’équations, toutes insolubles mais ressassées et commentées. A l’histoire structurée a succédé une actualité volubile sans issue ni structure, pas même celle de la chronologie. Jacques JULLIARD… cautionne l’essai : Jean d’ORMESSON, c’est la France ! (dans le texte)
Prier… action de grâces pour la cohérence que je ressens si fortement, de ma vie, action de demande pour recevoir force et énergie, temps et organisation si je dois faire et produire ce que je crois de mon devoir… action de grâce pour notre bonheur familial, action de demande pour ces nouvelles amitiés qui ne sont plus dilection directement mais partage de vies difficiles et dont il peut m’être donné d’en soulager un peu le poids chez ceux qui nous donnent, à ma chère femme et à moi, leur confiance. La vie de couple est décisive. La relation parents/enfants qui est de responsabilité de chacun dans ces formes au moins trinitaires soutient la vie de couple. Prier… toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère [1]. L’exécution de Jean le Baptiste. Luc est le plus bref des synoptiques, ne mentionnant que le l‘exécution mais pas l’ambiance du banquet, la danse de la fille d’Hérodiade et les serments dangereux d’Hérode. Marc le plus circonstancié. Les raisons d’arrêter Jean ne sont pas rapportées, car elles ne peuvent être le reproche au roi d’avoir épousé sa belle-sœur, qui ne devait être articulé qu’en tête-à-tête. La conversation embarrassante et agréable à la fois : un directeur spirituel ? avant la lettre. Quand il l’avait entendu, il était très embarrassé, et pourtant il aimait l’entendre. Jean, personnage important tant historiquement (les sectes qui se réclament encore de lui) que relativement à Jésus : celui-ci le souligne d’ailleurs. La mission prophétique si dangereuse : Moïse, Jérémie, Jean. Malgré les engagements du Seigneur : je suis avec toi pour te délivrer, le Baptiste est mis à mort. – Trouver dans la prière d’ici cette nuit le sens de ces missions et prédilections, s’achevant pourtant tragiquement.

La Rochelle, classe de mime et méthode Coué. Rassembler… rassemblement… déjà le mot d’ordre et le nom choisi pour le R.P.R. contre V.G.E. en Décembre 1974, plus on divise plus, on… Valls mis en valeur, à la barre de l’Hermione por montrer qu’il garde le cap, puis filmé et interrogé tandis qu’il marche… constance et détermination. Commentaire : il le martèle. Rassemblement autour des valeurs, etc… rien n’est défini et François Hollande est absent, hors champ. Le Premier ministre a le visage ravagé de fatigue et le bronzage inadéquat. Venir pour cloturer, sans avoir écouté. Calicot : agir en commun. Les « frondeurs » assurent qu’ils ne sont nullement diviseurs, tout simplement la politique suivie n’a pas de résultats pour les Français et elle est contraire au programme de 2012. – Marie Le Pen se pose en championne résolue : interdire l’immigration tant légale que clandestine, mais elle lit son texte, elle n’accroche pas. Arlette Laguillier se répétait plus encore, mais ce qu’elle disait était juste et ressenti. En contre-point, Douste-Blazy plaide pour la générosité : qui sait ou se souvient qu’il est secrétaire général adjoint des Nations Unies ?

Un ouragan Erika dévaste notre île Saint-Dominique. La Floride sera atteinte dans la journée de lundi, les Bahamas avant.


[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29 (synoptiques : Luc IX 7 à 9 & Matthieu XIV 3 à 12)

jeudi 27 août 2015

Inquiétude & Certitudes - jeudi 27 août 2015



Jeudi 27 Août 2015

Un billet de JPJ [1]à qui j’adresse alors ce que j’ai reçu hier soir sur la Grèce dépecée par l’Allemagne tandis que plus discrètement les Russes certainement achètent des îles et que les Chinois sont au Pirée. Nous n’avions pas traité ainsi l’Egypte ou la Tunisie pour leurs dettes quand nous avons mis la main dessus. Odieux troc du patrimoine contre des écritures dont le débit d’ailleurs serait à étudier. Du concret, du vécu, du travail de plusieurs générations, voire les chefs d’œuvre des grands siècles de l’art dont nous sommes – les Européens – nés mentalement, contre du vent. A Delphes, des ruines de temples, de théâtre, de maisons et leixu de passage ou de réunion, mais aucune de banque… Plus identifiables et proches des vieux modèles : les dictatures d’aujourd’hui : la Chine, la Russie et ce que je reçois et entends de la Mauritanie et du Tchad qui me sont familiers : le désespoir de ceux qui souffrent plus moralement encore que physiquement. Le désespoir et la honte que leur pays soit ainsi réduit, diminué, pas seulement pillé, mais méprisé ainsi par leurs dictateurs respectifs. Est dictature toute contrainte non consentie et qui ne serait pas explicitement en vue du bien public consensuellement défini : le libéralisme, façon actuelle et en forme financière, contraint davantage que les divers marxismes appliqués souvent bien mal. On est sorti du communisme, sortira-t-on du libéralisme ? – Curieusement, le Monde voit dans la catastroiphe boursière de Shangaï quelque chose qui atteint surtout le régime, et non les finances et l’économie mondiale. Le lien n’est pas fait avec les explosions d’il y a huit et quinze jours, je n’arrive pas à mémoriser les noms. – Donc, hier soir avec Marguerite et son amie, Edith et moi à quelques rangs derrière, le petit prince, version OSBORNE (sur lequel je vais me renseigner). L’idée de départ est ingénieuse, retrouver l’aviateur à qui le fameux dessin (un mouton) est demande, et la dialectique est simplissime mais de bonne mécanique : un autre enfant succède au petit prince. Par une fiction qui n’a pas eu ni son éditeur ni son acteur principal (FH change complètement de politique et d’être, inaugurant ce retournement après avoir vu, en même temps que les téléspectateurs d’habitude, le film de CHAPLIN : les éattitudes au lieu de Mein Kampf), j’avais déjà tenté d’introduire le modèle de SAINT-EXUPERY à l’Elysée. Je l’ai-retenté hier soir, rompant un « silence » de plusieurs mois avec JPJ, le secrétaire général. Marguerite aurait voulu que la rose renaisse de sa léthargie glacée, que le petit prince devienne résolument adulte, mais sans changer d‘âme et rende visite au vieil aviateur, puis évidemment avec la petite héroïne, continue la vie… Son amie a été surtout frappée et amusée par la rigueur de l’emploi du temps, de l’emploi de vie imposée par une mère ambitieuse à sa petite fille…
Il pleut. Il fait calme. Prier d’action de grâce et d’approfondissement déjà en intelligence et c’est celle-ci qui s’incline et alors demande. Atroce iconographie pour Monique et Augustin. Le « ciel » commence à notre instant, il n’est pas « par-dessus le toit mais, vibratile comme l’air, autour de nous, à nos pieds même autant que de notre occiput à l’infini des treize ou quatorze milliards d’années-lumière. Vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient… c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. SAINT-EXUPERY évoque la mort (le serpent sous le sable saharien) comme un départ que le vieil aviateur sait prochain et sans accompagnement. Les évangiles, depuis le Christ, la présente tout autrement : non un départ d’homme ou de femme ou d’enfant ou de vieillard (nos animaux chéris, aussi), mais une venue de Dieu, la venue de Dieu, donc la rencontre même si pour ceux qui « restent » elle est sans témoin. Moment décisif d’intimité : le Créateur revenu à sa créature, pour ce moment si particulier qu’est la mort. Mais intimité d’âme que tous nous vivons et qu’aucun tiers ne peut pénétrer, qui ne se partage que d’intuition, de prière, de sourire, de longue habitude mutuelle. La liturgie vécue en couple en approche beaucoup. Je l’expérimente avec ma chère femme, presque chaque dimanche. Tenez-vous donc prêts, vous aussi [2] … qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu votre Père… que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant. L’Apôtre qui se donne apparemment en exemple d’amour pour ses ouailles, commence par dire et proclamer sa dette envers elles, communion des saints, intercession mutuelle, expérience très vécue du Corps mystique qui est l’accomplissement, le résultat, la perfection de toute solidarité du genre humain, du vivant en son entier  : nous sommes réconfortés grâce à vous au milieu de toutes nos difficultés et de notre détresse, à cause de votre foi. Et maintenant nous revivons, puisque vous autres vous tenez bon dans le Seigneur. Elan alors de l’homme si chaleureux et affectif autant que souci du pasteur : revoir votre visage et compléter ce qui manque à votre foi. Le psalmiste reste dans la lettre de ce qui sera l’évangile, la venue.  Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?

Images de Merkel accueillant Hollande lundi chez elle, puis aujourd’hui à Vienne ? ou ailleurs en Autriche, entourée de ses homologues des Balkans et de l’hôte du « sommet ». Pas seulement la santé économique et financière de l’Allemagne actuellement, mais le personnage-même de la chancelière : domination psychologique évidente. Hollande – donc la France d’en ce moment – n’est pas même le « brillant second ». Physiquement, c’est criant : son mal-être et sa balourdise empressée. Mais c’est politiquement. Il n’y a pas de pensée française sur les sujets qui étranglent l’Europe : rien sur la Grèce et la manière dont elle est traitée depuis – précisément – 2012, rien sur l’ensemble de la question russe, rien sur la crise chinoise et ses répercussions monétaires, commerciales et boursières en Europe, rien sur la désespérante marée des désespérés du banquet de Malthus… L’Allemagne n’a pas non plus de pensée mais elle est maîtresse des faits : son déclin démographique relativement à notre zeste de croissance est devenu une force. C’est elle qui accueille les migrants et prend part à la désespérance de la rive sud de la Méditerranée et du Proche-Orient. Intervention pathétique aux « nouvelles » de ce soir, de la reine de Jordanie. 800.000 migrants accueillis en Allemagne, tandis que le mur de la Manche s’érige aussi honteusement que celui des extrêmistes hongrois. Ni pensée, ni stratégie, ni présence française.

En revanche, nos guignolades habituelles. François de Rugy fait la vedette parce qu’il quitte la co-présidence d’un groupe parlementaire squelettique et un parti qui n’a de raison d’être que si, par l’écologie, il a une autre vision de la politique et du monde. Lui reprocher de « verser dans la dérive gauchiste » est un non sens. L’écologie, l’environnement est l’affaire de tous les partis. Donc, ou bien la reconstitution d’une véritable gauche, et pourquoi Europe Ecologie, ou bien la dissolution d’un parti superfétatoire s’il n’a que l’écologie à promouvoir, alors qu’il n’en a plus l’exclusivité depuis deux ou trois décennies. Emmanuel Macron se fait ovationner par l’un des « courants » du PS en préparation « droitière » de l’université d’été du parti majoritaire, à la Rochelle, université à laquelle – n’étant pas de l’appareil ni homme d’apopareil – il ne daigne pas participer. Laïus sur le réformisme indispensable sans préciser quelles réformes il va entreprendre maintenant, alors que son catalogue – la loi Macron – est progressivement mis en capîlotade par le Conseil constitutionnel, seul efficace quand il n’y a plus de contrôle parlementaire ni de parti de gauche authentique et conséquent. Et fin de journée aux comices du MEDEF. Tout cela pour présider une banque au début de l’été de 2017 – seule incertitude : laquelle ? probablement pas une française.

Pour bien nous caractériser dans le débat sur les migrants et donc les gens aussi dits du voyage, on déloge le plus ancien camp de Roms existant en France et que le régime de Sarkozy, incarné en Seine-Saint-Denis par un préfet prolongé d’activité par une loi… (Lambert), avait toléré depuis 2008. Quatre cent personnes en principe, des solutions de remplacement pour deux cent mais pas immédiatement semble-t-il, et douze chambres accordées pour cette nuit : femmes enceintes ou personnes malades. Honte…

D’un mot, un pays bien avec lui-même spirituellement et psychiquement, ce qui n’est pas notre cas présentement, un pays en croissance économique et en pleine possession de son patrimoine industriel et de ses capacités agro-alimentaires, n’aurait aucune difficulté à accueillir des allogènes ou des « retornados » : le million de « rapatriés » d’Algérie a ainsi pu être accueilli en quelques semaines de 1962. Sans doute, la population en question était-elle davantage partie de nous-mêmes, mais pas tout à fait quand même. Nous avons aujourd’hui une dette du même ordre – contrairement à l’apparence et au droit. Dette vis-à-vis de notre passé. Nous devons être généreux, mais je reconnais que nous sommes maintenant si délabrés, si dépossédés de nous-mêmes… notre frilosité, le mimétisme des attitudes, des discours et surtout du traitement concernant les migrants et les immigrés d’un gouvernement à l’autre sont notre aveu de déclin et même d’une certaine décomposition de notre volonté nationale.


[1] - Le 27/08/2015 00:09, JOUYET Jean-Pierre a écrit :
Très bien vu merci  à vous
JP
-------- Message d'origine --------
De : Bertrand Fessard de Foucault
Date :26/08/2015 23:12 (GMT+01:00)
A : JOUYET Jean-Pierre
Objet : le petit prince
Vous, cher ami, Monsieur le Secrétaire général, et le Président, voyez d'urgence Le petit prince, version d'animation Mark Osborne, dans les salles en ce moment et proposé à Cannes.
Pensées que vous devinez sur le cours actuel, chaque semaine plus accentué dans le sens que je crois d'une totale erreur sur nous-mêmes, sur l'époque et sur ce qui peut être efficace.
Le petit prince - tel que donné ici - ramène au carrefour.

[2] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens III 7 à 13 ; psaume XC ; évangile selon saint Matthieu XXIV 42 à 51

mercredi 26 août 2015

le Petit Prince à l'Elysée ?

Inquiétude & Certitudes - mercredi 26 août 2015

un pays dépecé et vendu pièce par pièce et morceau par morceau, comme aucun des Etats mis sous régime coloinial étranger au XIXème



Grèce : Le chef de la gauche allemande dénonce le pillage de l’État Grec par l’Allemagne

par ilfattoquotidiano.fr (son site)
vendredi 21 août 2015

Extraits de l’intervention de Gregor Gysi, chef de Die Linke (La gauche) devant le Bundestag le 18 août 2015, où il fustige le pillage de la Grèce par le gouvernement allemand, à commencer par la vente des 14 aéroports régionaux bradés à une société publique allemande pour un prix démesurément bas.


YouTube – ilFattoQuotidiano.fr
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TRANSCRIPTION DE LA VIDÉO

À ce propos M. Shauble, j’apprends que 14 aéroports grecs rentables vont être vendus à la société allemande Fraport, une société détenue pajoritairement par l’État allemand. Nous parlons ici de la privatisation d’un propriété publique grecque au bénéfice d’une propriété publique allemande. 
Mais ce n’est pas tout. En fait, le prix de vente est incroyablement bas. En procédant ainsi, le gouvernement grec ne pourra jamais réaliser les 50 milliards que vous lui avez demandé de faire avec ces privatisations. Le 5e point est difficile à croire, mais pourtant vrai. Le gouvernement grec n’est pas autorisé à licencier ou à embaucher, ni directeurs ni managers de banque. 
Les institutions européennes sont responsables de cela. Comment voulez-vous dans ces conditions combattre la corruption ? C’est une limitation insensée de la souveraineté grecque. 
Et le pire est que le gouvernement grec ne peut pas discuter publiquement des propositions de loi, et encore moins la présenter devant le parlement. C’est la destruction de la démocratie parlementaire. Nous ne pouvons pas être complices de ces pratiques. 
À ce jour, l’Allemagne n’a pas donné un centime à la Grèce depuis le début de la crise. Il faut le dire et le répéter, 100 fois si nécessaire.


http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/grece-le-chef-de-la-gauche-50690

mardi 25 août 2015

Inquiétude & Certitudes - mardi 25 août 2015



Mardi 25 Août 2015

Hier, NewYork, Londres, Paris… - 6%, puis – 10% à mesure que se précipitent l’après-midi et le calcul économique de maître Panurge avec ses troupeaux… le cours du pétrole, les indices chinois : aucune faillite de banques mais la faillite d’une dogmatique, de mécanismes mentaux, ces triplés ou ces quadruplés, l’escalier descendant au métro entre palais Brongniart, siège de l’Agence France Presse et bureaux de l’Autorité des marchés financiers… les pointures 50 de chaussures reprises du pied des armures des XIIIème et XIVème siècles, les petits sacs de toile enfermant l’oridinateur ultra-plat, les crânes faits au rasoir, le gris-noir du costume, du cheveu, du fond de teint : le gothique plus là que pour les déguisés se sachant tel. Et ce ne sont que des employés, la trentaine, rarement la  quarantaine, mais contente et sans pensée (apparente), sans dialogue. Le dollar à 1,17 euros mais c’était exactement le cours choisi pour sa création… Tranquillité d’un ami de l’A.F.P. devant les écrans du hall d’entrée : il va publier quelque chose, peut-être fondamental depuis Hugh THOMAS sur la guerre d‘Espagne, les premiers mois de celle-ci qui décidèrent tout et sans doute la guerre mondiale, puisque la France et l’Angleterre n’intervinrent pas. Nos rois ne s’y seraient pas trompés, dixit de GAULLE aux premières pages de ses mémoires. Aujourd’hui ?
L’heure du discernement et de l’action, dans ma vie, malgré mon âge, mes handicaps de toutes sortes, ce que j’ai à être, ce que j’ai à transmettre et l’avenir pratique de notre fille, le tout grâce à notre couple, lui-même totalement mû par la grâce de notre mariage, celle de Dieu. L’heure du discernement et de l’action dans l’ordre international, malgré la faiblesse de notre pays, la médiocrité insigne de ses dirigeants politiques et économiques, leur recroquevillement et leur peu d’équilibre et de richesse intimes, l’inexistence de l’Europe en tant que telle malgré soiante-cinq ans de vie vraiment commune pour les Six fondateurs. La puissance, l’hégémonie, le gigantisme ne fondent rien : Napoléon, malgré sa grandeur et son génie l’a démontré, les Etats-Unis depuis la guerre du Vietnam et l’abandon du système de Bretton Woods : aussi, et la Chine comme tout régime de contrainte et de dictature ne peut être le moteur du monde en économie, en finance et en commerce, du seul fait, malgré sa taille, qu’elle est totalitaire. L’argent prouve d’ailleurs ce qu’il est quand il est valeur suprême – le veau d’or des Israëlites au pied du Sinaï. En version libérale, c’est la sape des Etats jusqu’à l’effondrement des sociétés et en version de régime autoritaire, c’est la schizophrénie de peuples mentalement divisés entre l’esclavage et l’accaparement : le procès de je ne sais plus quel dirigeant du PCC de premier rang l’a parfaitement montré. L’heure du discernement appelle donc une tout autre forme de la vie et de l’organisation vécue de la politique : démocratie et contrôle, consultation et collégialité, sobriété enfin dans la communication et les calendriers de soi-disant réformes. Nous avons constaté ces dix-quinze dernières années, que tout cela nous fait défaut, d’où notre très triste état alors que nous sommes tellement dotés par l’Histoire et par la géographie.
Saints commémorés hier et aujourd’hui. L’authenticité de l’inconnu : Nathanaël, si distingué par le Christ, et l’épopée de ses restes mortels. La qualité de cette fondatrice contemporaine de la Révolution et de l’Empire. La légende et la geste de saint-Louis alors que la réalité d’un très grand souverain, fondateur, cultivé, politique, petit-fils d’Aliénor d’Aquitaine – et chrétien, fils de Blanche de Castille et aussi d’une époque ardente – suffirait à établir sa grandeur et sa fécondité. Les caricatures ne le servent pas. – La pluie ici, le vent, le silence sauf ce vent, l’âme tranquille quand elle se donne à la confiance qu’elle reçoit. Les couples qui m’animent de leur histoire et de mon devoir d’au moins prier pour leur reconstitution et leur reviviscence. Tout est toujours possible en tous domaines, la mort ne fige rien mais introduit à tout. Il est probable qu’en dehors de sa nécessité spirituelle et biologique dans la dialectique de chacune de nos existences ici puis ensuite, elle est source de notre profondeur et de notre lucidité. Elle nous anime, la mort.
Prier… vous filtrez le moucheron et vous avalez le chameau ! [1] Comportement des hommes. Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. Et comportement de Dieu : tu me devances et me poursuis, tu m’enserres, tu as mis la main sur moi. Prédilection, protection, sens de nos vies, souverain accompagnement, n’appelant de nous que la prière et notre présence à Dieu autant que nous en recevons la grâce, l’envie, le mouvement. Nous parlons, non pas pour plaire aux hommes, mais à Dieu, lui qui met nos cœurs à l’épreuve. L’équilibre le plus intime, et aussi le plus opérationnel de nos vies, est la relation à Dieu, laquelle nous procure toute force pour nos relations d’amour et de travail, pour notre fécondité en quelque domaine que ce soit. Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! … De très loin, tu pénètres mes pensées. Davantage compris et connu de Dieu que de nous-mêmes. D’ailleurs, autrui nous connaît mieux, si et quand il nous aime, que nous-mêmes. Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais. Protestation d’affection de Paul pour ses ouailles : ayant pour vous une telle affection, nous aurions voulu vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais jusqu’à nos propres vies, car vous nous étiez devenus très chers.  La relation apparemment manquée du Christ avec les pharisiens, mais il y eut Nicodème, et Saul de Tarse, alias Paul, l’Apôtre. Vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Règlement encore plus pour l’économie que pour la société, et loi du couple.

Nouvelles fusillades entre gens du voyage : quatre morts dont un gendarme, mise en examen du terroriste du Thalys, il y a trois jours. – Ressaisissement des bourses occidentales, ouvrant au taux de baisse d’hier puis se reprenant un peu à l’annonce des mesures prises par Pékin, mais la chute de la bourse de Shangaï continue. Si l’on observe qu’en trente ans, la Chine a crû de près de 2.000% il n’est pas étonnant, qu’il y ait ralentissement. Mais il est noté aussi que 40% de la « croissance » mondiale tient aux performances chinoises. Certitude, moins que jamais la croissance en France. Toujours pas de diagnostic global sur ce que nous vivons depuis 2008 d’autant que la tendance des commentateurs et plus encore des politiques, est de dissocier chacune des phases de autres, de penser donc en crises de nature différente, liée seulement par leur chronologie. Je pense au contraire que ce sont des aspects, apparemment différents, qui se succèdent mais sont ceux d’une même crise.

Dans ce tohu-bohu : question des migrants, récession chinoise, continue de se concocter à huis clos des législations sur le marché du travail, même si le Conseil constitutionnel vient d’annuler une des dispositions les plus importantes de la « loi Macron » : le plafonnement des indemnités de licenciement.



[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 8 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 23 à 26

lundi 24 août 2015

Inquiétude & Certitudes - lundi 24 aotût 2015



Lundi 24 Août 2015

. . . TGV Vannes Paris-Montparnasse, 06 heures 11 + Nuit noire, pluie, connexion difficile avec la clé 3 G chez nous comme maintenant et le couplage livebox/ordinateur par wifi ne fonctionne plus depuis une semaine. La technique : des gains certains, mais par rapport à ce qu’elle devrait être que de temps perdu et d’argent aussi, que d’inégalités et de différenciations dangereuses selon que l’ «on» a ou pas ces techniques, et si «on» en dispose, selon les medias. Les uns le courriel, d’autres le SMS tapé ou dicté, d’autres skype, d’autres les « réseaux sociaux ». La télévision périmée par les tablettes, nintendo et surtout les ordinateurs et les portables, l’ensemble cependant nous éloignant de cette présence totale au spectacle ou au document que produit le cinéma en salle. Evidemment, la pression de la mode et évidemment les addictions plus encore à l’outil et au mode, qu’au contenu. – Hier, la messe paroissiale, un couple de Guadeloupéens, déjà âgé et en visite familiale ici, lui : ouvrier agricole, c’est-à-dire la cuisson pour le sucre roux, la même entreprise produisant aussi du rhum. Aisance, pas d’accent, je les aborde. Echanges et photos. Notre cher Jean se meurt de faiblesse et de conscience de cette faiblesse, il m’accueille l’épaule contre le chambranle de sa porte, il maigrit chaque jour davantage. Après-midi au concours départemental du cheval breton, ambiance certes, Marguerite et son amie, autant mobilisées par les crêpes que par les chevaux, splendeur de ces animaux, humilité et naturel, lien du poulain avec sa mère (pour les chevaux comme pour les sangliers, appelés ici cochons de même que nos pétroliers disent à l’américaine de l’huile pour du pétrole, au moins en période de recherche), évidence que le plus souvent nous ne sommes dignes ni de notre planète ni des vivants, qu’ils soient de notre « espèce humaine » ou d’autres. Le soir, les deux filles nous font voir le film qu’elles ont tourné avec la camera de l’ordinateur portable de Marguerite, décors des poupées barbie et animation à la main des poupées everafterhigh. Scenario et surtout dialogues très bien venus. Je suis pris et fier. Ma chère femme ne voulait pas manquer une version GABIN des Maigret. CREMER est bien meilleur dans ces rôles, car il ne joue pas et respire au contraire les vertus de compassion et de scandale devant le crime.
Avant-hier, Marie Reine : cette dogmatique et cette prière formulée et formalisée par Pie XII ne se comprennent vraiment que dans le contexte d’une humanité hantée par le risque de guerre. Après les boucheries de la Grande Guerre et les atrocités de la Seconde, un nouveau conflit dans les années 1950 est possible. La Vierge Marie n’est pas contemplée, elle est suppliée. Bien davantage que reine du ciel où elle a cause gagnée en logique autant qu’en théologie, elle est reine de la paix, parce qu’elle est dispensatrice de paix. Ce qui m’a fait réfléchir sur la nécessité d’une analyse globale de l’époque quand on y a responsabilité spirituelle – nos papes, particulièrement depuis Léon XIII – ou politique. Il est frappant de constater qu’hors les papes, il n’y a plus depuis plusieurs décennies de personnages qui n’étant pas des intellectuels ou des philosophes ou des spirituels, mais des gens d’action en charge des affaires collectives, donnant une synthèse du monde de leur époque et s’inscrivent eux-mêmes dans la dialectique qu’ils discernent. Les causes sont minuscules ou seulement des mots. Or, même ces gestions et ces finances de spéculation et d’accaparement sont justiciables et susceptibles d’intégration dans une synthèse les débordant, les situant.
Prier… ce n’est pas Philippe qui « appelle » Nathanaël, ce ne sont pas les disciples qui se cooptent, c’est le Christ seul qui voit, entend et énonce une vocation, qui nomme et qui envoie [1]. Aucune autre vocation que celle de Bartthélemy-Nathanaël n’est autant dialoguée. C’est la sensation extra-ordinaire d’être connu qui suscite la profession de foi, et cette profession est – elle aussi – une connaissance de l’autre, mais cet Autre est Dieu, c’est le Messie. A vérifier : est-ce la première fois à cette occasion que Jésus se donne cette appellation riche mais dont, depuis des décennies, je ne saisis toujours pas bien le sens : le Fils de l’homme ?

C’est dans le hall de l’A.F.P. vers 16 heures, que j’apprends le « dévissage » des bourses « occidentales ». 7% puis 10% de chute à Paris, autant à Londres. Echo de New-York. Les dépêches ne présentent pas de causes : mais un contexte, le recul de l’économie chinoise, et des signes, la baisse des cours du pétrole et la hausse de l’euro. car le dollar est fui : cours 1,17 euro pour la devise américaine. On oublie que c’est exactement le cours initial à la création de l’euro. Pour moi, c’est immédiatement la chronologie : 2008, une crise bancaire et américaine – puis 2012-2015, la crise grecque qui semble le modèle non seulement de la spéculation des marchés et directement des banques et créanciers contre les Etats, mais du traitement des faillites d’Etats-membres de la zone euro. – et maintenant 2015, selon ce qu’il se passera cette semaine, et le mois de Septembre, crise « systémique » du fait de l’imbrication des deux économies américaine et chinoise, la première financièrement débitrice de la seconde. Il me semble que chacune de ces crises s’inscrit dans un ensemble la ruine des dogmes libéraux, spontanés et fonctionnant sans rien devoir aux Etats, dont les constructions des années 30 à 70 du siècle dernier ont été périmés. Les Etats qui organisaient souverainement mais en concert les finances mondiales  qui avaient succédé à des systèmes, étaient depuis la chute du mur et surtout depuis dix ans, la cible des spéculations : prise en main des changements de statut des richesses accumulées par les régimes communistes, notation critique et défiante des politiques économiques occidentales. Les Etats, auteurs des règles, il y a une génération, sont maintenant des objets parmi d’autres et jugés sans préséance.


[1] - Apocalypse de Jean XXI 9 à 14 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean I 45 à 51

samedi 22 août 2015

Inquiétude & Certitudes - samedi 22 août 2015



Samedi 22 Août 2015

Prier…  la puissance du culte marial, si développé au moins dans l’Eglise version catholique…  [1] quoiqu’ayant assez bien suivi les encycliques de Pie XII, le pape de mon enfance, je ne me souvenais pas d’une encyclique ad hoc, mais sa piété mariale m’était familière. Elle n’est cependant pas encore devenue mienne, alors qu’elle caractérise la plupart des saints, hommes autant que femmes, et de nos jours Jean Paul II. En demander la grâce, quoique dans notre prière de chaque soir, Marguerite et moi, nous ne manquions pas le Je vous salue, Marie. Une de ses humbles préfigurations, Ruth : pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux ? pourquoi t’intéresser à moi ? moi qui suis étrangère ? Réponse de Booz : sur titre. Noémi, la grand-mère, veuve, prit l’enfant, le mit sur son sein et se chargea de l’élever. Bénédictions des voisines : cet enfant te fera revivre, il sera l’appui de ta vieillesse : il est né de ta belle-fille qui t’aime, et qui vaut mieux pour toi que sept fils. Les hiérarchies, valeurs de l’amour bouleversent les schémas sociaux. L’amour, une irrigation tout autre et qui transforme tout. Probablement là le secret marial mais que peuvent voiler l’humilité de la servante, la banalité de la condition humaine et aussi le mystère de la conception virginale dont découle logiquement sa propre immaculée conception. Marie ou l’amour tel qu’il est tout-puissant : le fiat détermine l’incarnation du Fils de Dieu et enfantera l’Eglise autant que la crucifixion du Christ. La condamnation des enseignants contemporains du Christ : les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse… tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le, mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Sans l’amour, le vide, pas seulement ce que pleure et déplore le chagrin de celle ou de celui à qui il n’est pas répondu ou devant qui s’élève le mur de l’impossible, mais le vrai vide de la stérilité, du non-sens, de l’inertie, de la totale impuissance sur les événements et le monde et nous-mêmes alors que l’univers, en même temps que nous étions créés et que chacun de nous vient à cette vie, nous est confié… [2] Qui nous donne d’aimer, une fois assouvis ou empêchés la fascination par la beauté ou la prédation par désir entre humains ou en toutes choses ? la grâce, la prédilection divines. Tu te nourriras du travail de tes mains : heureux es-tu ! A toi le bonheur. Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plans d’olivier… tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. Amen. Confiance et demande vont de même.
Prier…  la puissance du culte marial, si développé au moins dans l’Eglise version catholique…  [3] quoiqu’ayant assez bien suivi les encycliques de Pie XII, le pape de mon enfance, je ne me souvenais pas d’une encyclique ad hoc, mais sa piété mariale m’était familière. Elle n’est cependant pas encore devenue mienne, alors qu’elle caractérise la plupart des saints, hommes autant que femmes, et de nos jours Jean Paul II. En demander la grâce, quoique dans notre prière de chaque soir, Marguerite et moi, nous ne manquions pas le Je vous salue, Marie. Une de ses humbles préfigurations, Ruth : pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux ? pourquoi t’intéresser à moi ? moi qui suis étrangère ? Réponse de Booz : sur titre. Noémi, la grand-mère, veuve, prit l’enfant, le mit sur son sein et se chargea de l’élever. Bénédictions des voisines : cet enfant te fera revivre, il sera l’appui de ta vieillesse : il est né de ta belle-fille qui t’aime, et qui vaut mieux pour toi que sept fils. Les hiérarchies, valeurs de l’amour bouleversent les schémas sociaux. L’amour, une irrigation tout autre et qui transforme tout. Probablement là le secret marial mais que peuvent voiler l’humilité de la servante, la banalité de la condition humaine et aussi le mystère de la conception virginale dont découle logiquement sa propre immaculée conception. Marie ou l’amour tel qu’il est tout-puissant : le fiat détermine l’incarnation du Fils de Dieu et enfantera l’Eglise autant que la crucifixion du Christ. La condamnation des enseignants contemporains du Christ : les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse… tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le, mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Sans l’amour, le vide, pas seulement ce que pleure et déplore le chagrin de celle ou de celui à qui il n’est pas répondu ou devant qui s’élève le mur de l’impossible, mais le vrai vide de la stérilité, du non-sens, de l’inertie, de la totale impuissance sur les événements et le monde et nous-mêmes alors que l’univers, en même temps que nous étions créés et que chacun de nous vient à cette vie, nous est confié… [4] Qui nous donne d’aimer, une fois assouvis ou empêchés la fascination par la beauté ou la prédation par désir entre humains ou en toutes choses ? la grâce, la prédilection divines. Tu te nourriras du travail de tes mains : heureux es-tu ! A toi le bonheur. Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plans d’olivier… tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. Amen. Confiance et demande vont de même.

Il n’est plus possible que ce soient des accidents et que ceux-ci n’aient que des effets limités : les explosions dans ce port à proximité de Pékin, et maintenant, de même nature et avec des pollutions chimiques graves, au sud de la capitale, à Shanjon. Le « black­-out » des autorités n’informant pas sur les causes et minorant les effets devient, à mon sens, une donnée politique : l’attitude est inverse de celle de Gorbatchev à propos de Tchernobyl, elle est celle de Poutine pour le sous-marin nucléaire Koursk.

Les migrants : la République fédérale en accueillerait 800.000 en année pleine 2015. Nos médias présentent des associations, des familles hébergeant les arrivants. Ambiance très clivante puisqu’il y aurait déjà eu plus d’une centaine attentats contre ces allogènes :fait des néo-nazis.



[1] - Sainte Marie, Reine . Mémoire - extraits de l’Encyclique du Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958)
« Ad Cæli Reginam » §22-26, §36, §39

L'argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa maternité divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin » (Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1,43). Il s'en suit logiquement qu'elle-même est Reine, puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès l'instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l'union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses. St Jean Damascène a donc raison d'écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène, De fide orthodoxa) et l'Archange Gabriel lui-même peut être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie.
Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.
Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie : « Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : « Comme... Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu'il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu'elle mérita ». En effet, « Comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d'une manière toute spéciale ».
De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine « récapitulation en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à lui dans la rédemption du genre humain » ; réellement toujours étroitement unie à son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable » ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.
Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux tous. En effet par cette union avec le Christ Roi elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.
Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.
Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre paix et notre joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.
- Copyright © Libreria Editrice Vaticana



[2] - Ruth II 1 à 11 & IV 13 à 17 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12
[3] - Sainte Marie, Reine . Mémoire - extraits de l’Encyclique du Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958)
« Ad Cæli Reginam » §22-26, §36, §39

L'argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa maternité divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père, et il régnera dans la maison de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin » (Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (Luc 1,43). Il s'en suit logiquement qu'elle-même est Reine, puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès l'instant de sa conception, même comme homme, était, à cause de l'union hypostatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses. St Jean Damascène a donc raison d'écrire : « Elle est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène, De fide orthodoxa) et l'Archange Gabriel lui-même peut être appelé le premier héraut de la dignité royale de Marie.
Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.
Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie : « Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : « Comme... Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu'il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu'elle mérita ». En effet, « Comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d'une manière toute spéciale ».
De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut associée à Adam, principe de mort, si « ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine « récapitulation en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour être associée à lui dans la rédemption du genre humain » ; réellement toujours étroitement unie à son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable » ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.
Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux tous. En effet par cette union avec le Christ Roi elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.
Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.
Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre paix et notre joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.
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[4] - Ruth II 1 à 11 & IV 13 à 17 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12

vendredi 21 août 2015

Inquiétude & Certitudes - vendredi 21 août 2015


Vendredi 21 Août 2015

09 heures 18 + L’automne s’annonce, la brume à mon éveil, la rosée ruisselant des toits, des bras de la brouette, l’herbe comme si elle avait plu ou bien, de sa couleur blanche et parfois étincelante, reçu une giboulée de première neige. Rattraper mes mois et années de retard pour tenir tant de gageures. – Grandeur de ces martyres : le saint gardien de Palmyre et des mémoires d’une civilisation exceptionnelle, ce prêtre polonais accusé de contraindre ses ouailles à la pratique religieuse, ces pauvres volontaires enrôlés par les Américains (ont-ils encore une expérience militaire puisqu’il est acquis depuis le Vietnam qu’en politique elle est à éclipse) et envoyés au casse-pipe en Syrie. Il y a les saints chrétiens mais il y a les saints sans qualification religieuse à reconnaître, qui honorent l’humanité, la Création et donc…

10 heures 51 + La live-box ou ma connexion toujours en panne, mais Edith peut fonctionner et reprend son dossier … Je me déplais profondément, tant de temps perdu, non pas du gaspillage d’énergie ou d’argent (je crois vraiment que tout a été bien placé et que c’est bien ma richesse) ma lacune est autre : manque de constance et d’organisation. Peut-être : je ne sais. Table de nuit dans la grande chambre : le si beau poème improvisé de Marguerite, mon papillon d’eau douce [1], ouvrant toute une très belle série était maculé de taches d’oiseau ainsi que le joli livret offert en Septembre 1996 à ma chère femme, le Stig DAGERMAN : notre besoin de consolation est impossible à rassasier [2](considéré comme son testament avant qu’il se suicide en 1952). Cela commence ainsi : je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu ; on ne m’a pas non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute comme si celui-ci n’était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d’une chose : le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier. Comment étais-je tombé « là-dessus » ? Relisant cela, plus que la réponse : ce que je vis depuis toujours, mais ce n’est transmissible que par Autre que moi. Il ne s’agit ni de croyance ni de raisonnement ni de découverte scientifique ou philosophique. Il y a plus qu’une rencontre : recevoir à longueur de vie la perception d’une Présence en soi et dans le monde, dans l’Histoire-même et en chacun ou chacune que je côtoie ou que je lis ou dont je vois une œuvre ou la détresse ou entend l’histoire, l’espérance, le désespoir. Partout et tout le temps, sauf distraction et surdité volontaire, encombrement de mon âme et (précisément) de ma raison : encombrement de ma raison et non par ma raison, car ma raison n’atteint ses plus vastes, sûres et efficaces dimensions que dans la foi et selon la foi. Foi en une Personne dont depuis mon adolescence : pratique sacramentelle, lecture de la Bible mais pas « assez » la prière, j’ai fait et continue la rencontre humaine, pratique et pourtant incommensurable.
Prier donc… [3] « creusant » la question depuis qu’Il a été interpellé par le riche quidam, jeune ? ou pas ? Jésus semble ne répondre qu’à une colle : Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? Elle est posée par un pharisien, un docteur de la Loi, mais qui, de bonne foi ou par ruse, reconnaît au Christ la préséance. Jésus répond par deux commandements, les disant semblables l’un à l’autre. La suite n’est pas donnée, et ne le sera pas non plus dans les lectures proposées demain : elle est pourtant décisive parce que conclusive. Après toutes ces questions et auxquelles Il répond, d’abord par un appel à Le suivre moyennant un dépouillement total, Jésus pose à Son tour LA question : quelle est votre opinion au sujet du Christ ? De qui est-il fils ? Silence et embarras. Nul ne fut capable de lui répondre un mot. Et à partir de ce jour, personne n’osa plus l’interroger [4]. L’humanité en est souvent là, sauf ses martyrs. L’humanité pourtant si capable d’approcher le second commandement et donc de cheminer vers le premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même… Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Nous ne sommes d’ailleurs pas du tout à nous aimer nous-mêmes : notre péché quotidien est bien la distraction loin de Dieu et notre haine de nous-mêmes par intense conscience de notre échec à atteindre ce projet inné en nous et qui reflète, j’en suis certaine, celui de Dieu sur nous. Le troisième commandement, c’est bien s’aimer soi-même, ce qui revient à ne pas pécher et à aimer autrui et Dieu-même, à peine d’être épouvantable et lamentable, sans consistance. S’aimer n’est nullement l’égocentrisme, mais « colle »r au projet de Dieu sur nous, que parfois autrui, nous aimant, aperçoit et attend la réalisation… matrice et dialectique de tout couple d’amitié, d’amour, de filiation, de paternité-maternité. De tout grand engagement collectif, les heures où les peuples ressuscitent de ce qui les entrainait à la mort, à la disparition. Donc Ruth, exemplaire illustration du « second » commandement : ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Suivant ainsi contre tout modèle et toute prévision, sa belle-mère Noémi, Ruth rencontrera le mari que Dieu lui préparait et entrera dans la grande ascendance daviddique du Christ (sauf mauvaise mémoire, non : vérification faite [5], Booz engendra Jobed, de Ruth, Jobed, le grand-père de David).

matin

Les politiques travaillent-ils par eux-mêmes et « gratuitement », c’est-à-dire hors actualité, hors réaction pour vraiment comprendre le monde, le pays, faire le point. A force d’entendre parler (dégoiser) de croissance zéro et de reprise qui tarde (un pays sans plus d’industrie et dont les performances industrielles quand il y en a sont délocalisées : succès de Peugeot, déception de Citroën en Chine, pourquoi ? comment ?), j’ai voulu me faire une idée. Les statistiques sont disponibles pour des « tranches » de cinq ans, se correspondant depuis 1980-1984. J ’y suis allé hier soir : nos chiffres calamiteux depuis 2012 sont exactement ceux du début de Mitterrand, toujours autour de 1% au mieux. Je ne suis pas encore allé à d’autres séquences pour s’il y, a eu des des pics (positifs donc, non des abîmes), ensuite, mais il faut constater que les trois dernières années de Sarkozy étaient autour de 2%, personne ne fait la comparaison, pas même l’intéressé ou ses anciens ministres, alors qu’elle est flatteuse. N’allons pas encore aux causes ni au point de savoir si les gouvernants d’avant 2012 y furent pour quelque chose.

Au moins, savent-ils communiquer ? le futur sauveur, le technicien et l’homme d’expérience, Alain Juppé devrait publier, si ce n’est fait, un premier livre-programme : sur l’éducation. Fort bien, et bonne base, mais cela donne dans les médias : Juppé eut augmenter les salaires des instituteurs. Je l’entends encore tenter de faire passer Hollande en débat pré-électoral au début de 2012 pour un arrogant et un irresponsable voulant créer 60.000 postes dans l’enseignementl. – Daech, Mistral… on ne le dit pas. Toute la technicité d’Alain Juppé, ancien ministre des Affaires étrangères de Balladur en 1993-1995 (la conférence des ambassadeurs, c’est lui qui l’a fondée mais à l’époque, elle était à huis clos et les participants venaient à leurs frais…), a été mise à la disposition de Sarkozy qui l’avait replacé à son poste d’antan… pour obtenir les mandats de l’ONU qui permirent l’intervention aérienne franco-britannique en Libye et finalement l’assassinat de Khadaffi qui en savait beaucoup sur Sarkozy. Non qu’il faille pleurer une dictature de plus de quarante ans, mais le suivi a manqué et la prévision aussi. Les livraisons d’armes à la Russie : c’est Sarkozy, sans doute renflouer les chantiers de Saint-Nazaire, mais Poutine venait déjà de montrer qui il est, pas seulement en Tchétchénie, mais en Géorgie…

 fin de journée
  
Démission d’Alexis Tsipras et élections au début de l’automne. Je ne sais si fonctionne encore le système des « gouvernements de service ». Des « techniciens », censément a-politiques, y compris le Premier ministre pour tenir le pays et assurer les « affaires courantes » pendant que les partis battent la campagne. Ce serait – si cela reste la coûtume – particulièrement intéressant : comment sans enjeu pour les intérimaires tourneraient les discussions avec la troïka… Varoufakis va-t-il tenter sa chance, c’est-à-dire une négociation véritable avec les autres Etats-membres de l’Union et en ayant le bras de levier pour obtenir une vraie solidarité, en même temps que s’imposerait une révision totale du système bancaire européen. Tsipras serait-il réélu mais au centre ? – En regard, le système français où la décision est solitaire, plus la moindre consultation populaire en cours de quinquennat. L’Express titre avec le portrait de Hollande en couverture : l’anesthésiste. C’est bien pire, le cynisme. La « réforme régionale » est pérenne selon lui car il est plus intéressant de gouverner une grande région, celle parmi 13, que les 22 ou 25. Le génie aussi pour mettre en débat ce qui n’est pas vraiment le sujet : ainsi les langues régionales. Débat et consultation dans les régions sur les compétences des régions, et donc leur liberté de promouvoir une langue coûtumière ou d’en reconstituer une.  

soir  

Grèce : un groupe de plus de vingt frondeurs se constitue en nouveau parti, une gauche radicale relayant ce qu'aurait dû demeurer Syriza. La popularité du Premier ministre resterait très grande mais son maintien au pouvoir par les prochaines élections, n'est plus - de ce fait - assurée.






[1] - Bonjour ! me dit la fleur.
Bonjour ! me dit la tulipe.
Bien le bonjour ! me dit la fraise.
Merci ! me dit la fraise.
Merci beaucoup ! me dit la coccinelle.
Bonjour ! me dit le vase qui a plein de fleurs.
Coucou ! me dit le petit papillon.
Tu termines ? – réponse : Qu’est-ce qu’on fait ?
L’oiseau est amoureux du soleil.
Il y a des poètes qui l’ont déjà dit… - Ce n’est pas juste !
L’oiseau vers le soleil.
Papa ! raye : l’oiseau est amoureux du soleil
Quel titre ?
Mon papillon d’eau douce.
Maman, c’est le papillon, toi c’est la fleur
                                                                                   improvisation dictée à Papa I – matin du jeudi 7 juillet 2011

[2] - Actes Sud – traduit du suédois par Philippe Bouquet . Janvier 1989 . 21 pages
[3] - Ruth I 1 à 22 passim ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Matthieu XXII 34 à 40

[4] - évangile selon saint Matthieu XXII 41 à 46

[5] - ibid. I 5