jeudi 3 mai 2012

ressenti du débat entre les candidats au second tour du scrutin présidentiel : moins de trente ans et moins de vingt ans

Moins de trente ans

DEBAT 02/05/2012
IMPRESSIONS/CONVICTIONS
Permettez-moi ici de vous faire part de quelques observations, réflexions et interrogations provoquées par le débat d’entre-deux tours.
. Du climat ambiant
-         Le score « surprise » de Marine Le Pen au 1er tour.
-         La course électorale…Course à la « récupération » des voix frontistes… Drague d’ensemble. Insistance lourde, nauséabonde de la part de l’UMP

. Le débat
-         Démarrage agressif. L’air est tendu entre les deux hommes..
-         Rhétorique armée des deux côtés..Hollande mise sur la destruction du bilan du candidat sortant…Ce dernier mise sur son expérience de la crise..Métaphore filée du « capitaine au cœur de la tempête ».
-         Prégnance des questions économiques..les 2/3 du débat…Dette, finances publiques, coût du travail…
-         L’un condamne, l’autre se défausse…
-         Deux sensibilités divergentes…Mais quelques largesses avec la précision des faits (les chiffres…)
-         Le moment-clé : la question de l’immigration. Sarkozy et l’amalgame d’entrée de jeu.. Islam directement mise en cause…La religion rapprochée des immigrés, et du coup, des possibles tensions dans le pays…Mise en garde face aux possibles dérives d’un droit de vote accordé aux étrangers aux municipales. « Un Islam de France, et non pas un Islam en France »… Genre de formules appelant à la division, et surtout, à appâter des électeurs frileux et sensibles à ces thématiques
-         Hollande, travail de la posture. Certains moment en proie à l’emportement. Mesuré dans l’ensemble. Sabote l’agitation adverse…Mélange rassurant et autoritaire…
-         Pris en grippe sur la question des centres de rétention. Mais lecture du document ce matin dans la presse.. ; ne mentionne pas son souhait de fermer les centres…mais qu’ils ne soient plus un moyen banalisé de contrôle.
-         Des questions centrales éludées/ pas un mot sur la Culture… le néant abyssal.. ;Serait-il bon de leur rappeler que les français, quoique que l’on dise, est un peuple qui se déplace dans les salles de cinéma, aux concerts, qui lit encore, et qui somme toute a le droit à des propositions dans ce domaine. (décevant de la part d’un socialiste, peu étonnant de l’UMP)
-         Pas un mot sur le Logement… ; pourtant central. L’une des préoccupations phares de la nation. Les difficultés accrues d’accès, les tarifs locatifs, l’absurdité de la bulle parisienne….
-         L’Europe…l’ombre d’Angela Merkel….Seule la France ne pourra rien…Absolue nécessité de ses partenaires…Hollande veut renégocier les traités.. ;y ajouter l’obligation d’un pacte de croissance..Plusieurs signaux en ce sens de la part d’autres pays.. ; Sarkozy s’y oppose.. pas de croissance mais l’impératif de remettre dans le débat la notion de « Frontière » (qui d’ailleurs est centrale dans sa lettre adressée aux citoyens, et de plus en plus importante depuis le score FN). Sortie de Schengen si la volonté n’est pas respectée…
-         Bassesse de certaines attaques. ;la saillie sur DSk par exemple…
-         Rare de voir Sarkozy en difficultés….Semblait déstabilisé…

Bilan. attentes
D’abord une mise en scène, un exercice de style.
-         20 caméras.. ; L’impression d’une seule ou 2 utilisées..
-         Aucun plan de coupe…L’impossibilité de voir les réactions de l’interlocuteur
-         Les deux journalistes absents...
-         Confirmation du profil du candidat sortant….(avec relents nauséabonds du FN)
-         Légère surprise vis-à-vis de Hollande… ; A peaufiné sa stature, sa posture de président possible.
-         Débat très technique…les français ont-ils pu tout suivre ? tout comprendre ? Egarement volontaire ?
-         Si Le Ps élu, saura-t-il peser en Europe ? saura-t-il vraiment mener un autre cap en vue de la conjoncture ?
-         Si UMP élu, ce qui se fera avec peu d’écart…tensions inévitables… Agrégation avec le FN ? Quelle confiance ? Le poids du bilan peut-il se faire oublier ?


Moins de vingt ans


2 mai 2012, complété le 3

débat hollande Sarkozy, ressenti.

impression de confusion
des candidats qui ne s'écoutent pas. manque de sérénité: s'ils pensent que leur position est meilleure, que les règles sont justes, pourquoi ne laissent-ils pas parler leur adversaire? Aucun n'a reconnu de points positifs à l'autre, manque de franchise, aucune grandeur d'âme.

questions rhétoriques en continu, construction presqu'essentiellement par la négation des deux candidats, particulièrement N.S

Pou une amélioration: Temps de parole court sur chaque question, interdiction de couper la parole, chiffres communs, base de données utilisable déposée à France Télévision.

une nuée de chiffres. la politique n'est-elle qu'un froid combat technique? Il semble bien que le triomphe de la raison instrumentale dénoncé par H. Marcuse soit consacré ici.
2h30 pour trouver comment produire et consommer plus, alors qu'il s'agit du débat qui confronte deux projets pour le destin des Français. Sont-ils simplement des machines à produire et consommer?

Il faut un président qui aide son peuple à se sentir mieux. Pas à le rendre malheureux par la projection de sa violence personnelle, ni par sa couardise et sa faiblesse. Le président est d'abord l'homme d'une écoute (égalité sur ce point ente les deux candidats: Sarkozy est tout de même assez ouvert et mobile; cela prouve sa réceptivité) d'une pensée ( léger avantage à Hollande, il semble posséder le "labyrinthe intérieur" que Villepin refuse à NS) et de solutions (avantage N.S, faiblesse dépensière d'Hollande). Le président doit exprimer les sentiments que ressentent les hommes dont il a la responsabilité (Hobbes parle bien du chef unique choisi par un peuple. Celui-ci élève hors de l'état de nature les hommes qui le compose).

N.S: candidat à la technicité forte, propos parfois très percutants, mais pas "d'instant d'émotion" habituel chez lui, généralement en fin d'intervention. Il me semble qu'on sent un homme sincère et décidé. mais tout disparait dans la tension, la fébrilité, le mal-être. On sent une grande tragédie chez l'homme: il veut tout. Il cours après son omnipotence, il en oublie de regarder ou elle le mène. La malaise vient me semble-t-il de son absence de définition de la fonction présidentielle. Il ne sait pas quelle fonction il occupe. Il n'a jamais fixé les cadres de son impuissance, la frontière au-delà de laquelle son pouvoir ne s'étend plus. Nul homme ne peut tout faire. Il est condamné à l'échec.

Le président se doit "d'assurer au-dessus des partis le fonctionnement régulier des institutions et de faire valoir, au milieu des contingences politiques, les intérêts permanents de la nation" de Gaulle discours d'Epinal, 46. Le président est un penseur et acteur, l'homme de cet équilibre: à la fois dans le monde par son pouvoir, et en dehors lorsqu'il l'observe et le pense. Instable harmonie d'une vie qui mêle action et contemplation.    

F.H: gentil, presque séduisant, l'œil vif quand NS parait souffrant et irrité ( d'ailleurs, une rougeur marquée au cou)  mais F.H  vague, irresponsable, sans ambition pour la France. Porte-il un espoir de temps nouveaux? résignation, le peuple cède sur ses rêves, vote pour un petit, un homme qui jamais ne rentrera dans l'histoire. Pas assez complet: le grand homme comme Nelson Mandela, Gandhi, Desmond Tutu, Jeanne d'Arc, les Grands Conquérants sont de ceux qui savent s'oublier, se donner à une nation, à une idée, un sentiment. La paix, l'amour, le courage.

Trouver la démocratie qui saura former et mettre au pouvoir des hommes entiers, droits, grands. On aspire à plus que la paire FH/NS.
La magie du pouvoir parait perdue. Croit-on encore à la possibilité d'un destin collectif construit ensemble. J'ai l'impression que le peuple français se reconnait comme "embarqué". Il accepte à reculons d'entrer dans une course dont personne ne semble maîtriser les buts. Pas même une illusoire force du mal - la finance.
Peut-être que cette grandeur du pouvoir peut être ressuscitée à l'échelle de l'Europe. Peut-être reviendront ainsi les grands projets de "nouvelle société", les slogans tels "changer la vie". L'Europe pour reprendre en main notre destin. L'Europe pour retrouver des débats qui parlent non pas de "qui ment qui ment pas" mais d'absolu et d'espoir.

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