samedi 12 mai 2012

notes de journal - élection et avènement de Nicolas Sarkozy . Mai 2007

Election et avènement de Nicolas Sarkozy

journal 24 Avril . 21 Mai 2007

N B Ces jours sont aussi le quatrième mois d’une recherche désespérée
d’un de nos chiens, égaré par le vétérinaire

saisie non revue et à corriger typographiquement

en cas d’exploitation ou de retransmission, reconnaissant mentionner la source



 Mardi 24 Avril 2007


. . . chez Jean-Marcel JEANNENEY, de 17 heures 45 à 19 heures + Chemise de ville ouverte, beige et propre, pantalon assorti, pantoufles, il traîne les pieds mais pas plus qu’avant. Le nez un peu rouge, il n’ apourtant pas changé de visage, au poignet droit un bracelet avec un gros accessoire, appel ? cardiogramme ? dans l’autre partie du salon, sa femme est inerte dans un fauteuil avec un repose-pieds. Il y a le bonheur-du-jour, exactement le même que le mien, tenu de Grand-Mère. Dehors, du second étage, la vue est sur un arbre semi-tropical à fleurs violet-clair, les toits de serres qui sont derrière le lycée Montaigne.
A ma surprise, nous ne commençons pas par les élections ou une analyse des résultats du premier tour, mais par son travail sur Rioz, toujours pas fini : il est dans la période finale, ces dix dernières années, sans disposer de son matériau habituel et ayant eu à attendre plusieurs mois un travail demandé à son successeur de fait, professeur de technolkogie à Besançon, pas un littéraire, sénateur socialiste et qui a pris la mairie depuis un village voisin, il intégrait chaque fois sa liste, alors que lui perdait une voix chaque fois. Les circonstances et les responsabilités pour un maire ont complètement changé depuis qu’il l’était, la communauté de communes, l’exercice de nouvelles compétences. Il répond à ma question, celle que j’avais posée au conseil de Surzur : que mes propres interventions soient données. A Rioz, comme ailleurs donc, ce sont les délibérations qui font l’histoire, les comptes-rendus ne portaient que sur celles-ci avec les motivations, pas vraiment de présentation des débats et des interventions. A sa connaissance, son travail et sur une durée faisant série depuis le Consulat, est unique.
Nous arrivons à l’actualité, BAYROU a été la nouvreauté et l’intérêt de cette campagne, mais il n’en a pas du tout l’analyse que j’en ai faite.      J’ai craint un deuxième tour LE PEN-SARKOZY, pire qu’en 2002. Il ne veut manifestement pas voter pour SARKOZY… alors qu’il dit avoir donc voté CHIRAC alors. Je dis ne l’’avoir pas fait, convaincu que j’étais que LE PEN ne pourrait disposer d’une majorité parlementaire, on aurait eu une cohabitation avec le PS ou avec l’UMP, et il se serait ridiculisé, seul argument contre, le ridicule et l’abaissement que la France pour l’étranger soit représenté par lui. Il n’est pas d’accord :
LE PEN ne serait pas resté inactif à l’Elysée, c’est un orateur, très bon politique, il est très habile. Je reprends : l’abaissement de JC et de DdeV à soutenir celui qu’il déteste. Et VGE ? je n’évoque ni ses mémoires, ni la préface à la réédition, et ne lui demande pas s’il les a lus. Un polytechnicien à prétentions aristocratiques. – Pas un politique, donc ? – Habile, sûrement pas, sauf sa première campagne. CHARBONNEL, dont il reçoit le bulletin tout en se demandant avec quel argent c’est fait, car c’est bien, il aurait mieux fait de se taire. JC, douze ans de perdu pour le pays ? il en convient mais au fait près, qu’il lui est reconnaissant de s’être opposé aux Etats-Unis, seul contre pratiquement tous les gouvernements. Je dis comment j’ai vêcu la chose, ce qu’il écoute attentivement pour conclure que donc et tout de même les autres gouvernements, BLAIR et même BUSH avaient donc cet argument, mais qu’ils ne l’ont pas retenu. – Mon ami semble avoir été « scotché » sur la télévision. Ségol Avez-vous vu le discours de Dijon ? il a été exécrable et haineux ? Pourquoi ce discours, chaque paragraphe commençant pas : Pourquoi tant de haine ? On a repassé sur LCI une séquence prise  l’improviste, il y a quatre ans où Ségolène ROYAL a répondu directement et l’a mis KO. Elle peut tout à fait tenir le débat face à face. Mais la presse n’est pas égale. France 2 la moins soumise à BOUYGUES et à – LAGARDERE ? – non, le constructeur d’avions, a donné vingt minutes au discours de Dijon, bien moins à Ségolène ROYAL, son discours de Valence qui n’était pas bon, elle était épuisée, la voix fatiguée.
PISANI, vous l’avez revu ? Oui, il y a un an, chez Jean-Noël pour les dix-huit ans de son âiné. Ils se connaissaient ? oui, très bien. Nous avons parlé longuement à une petite table, il m’a dit, il va falloir que l’on se revoit, je viens, mais il n’est pas venu. Vous avez le souvenir de sa présence en conseil des ministres, comment était-il ? Très peu, il est parti très vite quand j’y étais. Un être exceptionnel à touspoints devue. Il avait tout pour être détesté par POMPIDOU. Beaucoup pour être apprécié par DG, mais pour tout. J’imagine que DG estimait son intelligence qui est remarquable, peut-être son habileté, mais il devait lui partaître imprévisible. J’étais au banc du gouvernement quand il a fait à l’Assemblée nationale une intervention remarquable, je me suis : il faut que DG le nomme Premier ministre. Mais il ne l’a pas fait. – Je n’ai pas avancé que j’allais le voir pas plus tard que demain matin, mais j’essaierai que les deux hommes se retrouvent.
Vous savez ce que MAURIAC dit que POMPIDOU disait de moi. C’est le livre d’entretiens, il l’a

Non seulement vous vous portez très bien physiquement, mais d’âme surtout, vous vous enthousiasmez. Oui, j’espère qu’elle sera élue. Dimanche, un peu d’angoisse. Vous lisez la revue Espoir . S’était-il rendu compte ? Ils ont fait un numéro consacré à l’élection de 1965, c’est très rapetissant pour de GAULLE. Publié dans une revue plus banale, ce travail d’historiens    En 1962, ce qui l’a déterminé, c’était bien sortir d’en sortir. Je suis allé le voir, j’étais encore ambassadeur à Alger. Je lui ai dit, je regrette la rédaction de votre Constitution qui prête à pouvoir dire que vous la violez. Il m’a répondu, c’est DEBRE qui l’a rédigé, mais moi je sais bien ce que j’ai voulu dire. Ce n’est pas un argument. Mais le bon, il me l’a dit ensuite, les transformations techniques. A l’âge de la télévision, le Français voit les hommes politiques, il veut pouvoir les choisir.   depuis, je ne le sais pas. Mais il y a aussi les renseignements généraux, qui ont fait des sondages, ou bien il ne se représente pas ou bien s’il se représente
SARKOZY à Colombey. La première campagne où l’on ne parkle pas du tout de DG. Celaz apoprtera quelques voix, chez des vieux, des femmes, il y est tout de même allé seul, sans être accompagné de JC ou de l’Amiral, cela lui aurait fait des voix en plus…
Au point où vous en êtes, il y a quelque chose que vous regrettez de n’avoir pas fait ? Il réfléchit à peine. J’aurais aimé être gouverneur de la Banque de France, j’y rêvais étant professeur à Grenoble, puis à Paris. Mais vous avez travaillé pour cela ? non pas du tout. Il n’y a guère que votre maître Charles RIST qui ait eu la possibilité de l’être. L’inspection des Finances n’a jamais lâché cela, une exception, un TPG, LABEYRIE. – Il était de gauche (je n’entre pas dans les recherches que j’avais faites un temps et je connais donc le personnage). – Oui. J’aurais aimé aussi être ministre de l’Economie et des Finances. Vous l’auriez peut-être été si le referendum avait été positif, ORTOLI était usé et avait dû lasser. Il n’est pas sûr que COUVE m’aurait nommé, il se croyait un grand financier et un grand économiste, ce qu’il n’était pas   Puisque vous me demandez un conseil, je vous le donne. N’y allez pas, d’abord parce que vous etes encore ambassadeur en Algérie (mais cela aurait pu s’arranger), mais surtout parce que quand je n’aurais plus besoin de l’inspection des Fnances, c’est vous qui serez le ministre de l’Economie et des Finances.
Ce qui est sûr c’est que DG et MCM aient mis deux jours à prévenir POMPIDOU    le temps est galant homme. C’est peut-être vrai en diplomatie, mais sûrement pas en politique intérieure. Donc, POMPIDOU m’a téléphoné, je voudrais vous voir, mais pas au ministère ; je lui ai répondu, mais monsieur le président je vais aller chez vous. Je suis donc allé boulevard de Latour-Maubourg. Ah ! vous êtes le premier des membres du gouvernement à venir me voir, et il a laissé sortir sa bile. – Mais vous faisiez l’intérim et CAPITANT était hospitalisé. Au moment où l’affaire est née, il ne peut l’avoir montée. – Non, il était encore garde des Sceaux et le parquet l’a prévenu dès le début de ce qu’avait dit ce pauvre… ce type, non par MARKOVITCH. Il a fait éclater toute sa bile, conre CAPITANT. DG l’avait contraint à le prendre, et ils se détestaient. Et que CAPITANT n’avait rien dit, ce qui n’est pas vrai, il en a fait part. Ce que m’a raconté BURIN des ROZIERS, non TRICOT, qui a sauté aussitôt dans sa voiture pour aller à Colombey pour en révenir DG. Celui-ci lui a répondu, vous m’en parlerez à mon retour. Vous connaissez aussi cette phrase : cela lui apprendra à fréquenter les milieux de Saint-Tropez.

Il part me photocopier la lettre de Ségolène ROYAL, je regarde les livres, deux nouvellement commis par Jean-Noël en pohilosophie de l’histoire, les nationalismes européens et le recueil de ses propres interventions. Une école française où l’on fait un ou deux livres ou sa thèse vraiment en mettant au jour des faits, puis l’on vit là-dessus et l’on philosophe, ce qui est plus facile. Ce n’est pas moi du tout. La photo. de son père tenant le bras de CLEMENCEAU, son curieux bonnet sur le crâne, son père alors sosie de MAURRAS ou du duc de Guise, la sienne avec son fils encadrant de GAULLE et « Tante » Yvonne à la Boisserie, de GAULLE y est lointain et amaigri, un totem comme l’avait ressenti DOMENACH, Yvonne présente et effacée à la fois, JMJ assez commun et trop souriant, tout en semblant vieux jeu. C’est Marie-Laure qui l’a prise, répond-il à ma question. Brèves phrases sur Paris VIII et comment je vis, il me donne congé à sa manière un peu brusque, tout en étant tout ouvert au plus prochain revoir…



Ibidem, mercredi 25 Avril 2007


. . . avec Edgard PISANI, chez lui, rue Lhomond, 10 heures à 11 heures 40 + Je suuis à peu près à l’heure, dans une rue qui nm’est vaguement familière, le très vieux Paris, une cour intérieyure, façon béguinage,un véritable jardin de trabquillité. Il  me dit au téléphone quand je lui demande le code, en fait il n’y est pas à cette heure, que je le verrai à sa fenêtre. De fait, un téléphone portable à l’oreille. C’est au second étage. Il a la porte ouverte, pas vraiment de vestibule, une pîèce nue, il me dira dans le cours de la conversation, à propos de son discours de Mai 1968 et d’une antiquaire chez qui il st entrée et qui lui dit comment il a sauvé sa vie familiale, que – passionné de meubles anciens – tout est ici Louis XIII  d’époque. Sobriété totale de l’ensemble des deux photos, d’une chaise plus petite assortie et de quelques coffres. Un atelier d’informatique me montre-t-il : sa table de travail. Pas un tableau au mur, pas une photo. a fortiori un portrait dédicacé du Général et/ou de FM, pas de livres non plus, ni, de mémoire, de papiers qui seraient amoncelés. Les murs sont gris, il s’assied dans l’encoignure près de l’une des deux fenêtres, une petite lampe d’acier gris, sur pied, presque à hauteur de sa tempe, j’occupe le fauteuil vis-à-vis, le soleil souvent lui dessine une demi-auréole au front, mais il a toujours dans l’ombre le front ou presque, les arcades soucilières et le reste du visage. Devenu triangulaire, le menton plus aigu, moins rond qu’autrefois, moins pris par la barbe qui a grisonné, moins abondante, mais il reste physiquement lui-même, se tient droit, marche sans difficulté, quoiqu’il me reçoive en pantoufles de cuir brun, pieds nus, chevilles légèrement enflées. Une chemise grise, un pantalon de même, et une sorte de sous-veste bleu, chaude sans doute à fermeture éclair, montant ras de cou. Il comence ausitôt, je pose mon magnétophone sur la petite chaise que j’ai poussée entre nous et dont je m’apercevrai – heureusement très vite – qu’il ne tourne pas, j’avais mis la bande à l’envers. L’émission d’hier soir, j’en suis encore confondu, abasourdi. Pendant tout ce temps, pas un mot sur la France, ils ont enfilé des perles, les intellectuels… vous parlez des Français, mais la France ? Il essaie de les apostropher en fin d’émission ainsi, peine perdue, mais à la sortie, les jeunes vont vers lui ou ne bougent pas, ne vont pas aux autres. Vous avez parlé comme nous l’attendons. La France, je lui dois tout, tandis qu’aujourd’hui les Français croient que la France leur doit quelque chose. Il note un changement, quatre générations uniquement mûes par la réussite et sans savoir ni vivre ce qu’elle n’apporte pas. Aujourd’hui, ils vingt-vingt-cinq ans, savent que les choses il faut qu’ils les fassent, elles ne leur seront pas données. Il évoque en cours de notre copnversation les réunions publiques qu’il a tenues, quelques vingt-cinq ans quatre ans, devant l’Agro. Ou récemment avec un groupe de grandes écoles, ou de jeunes hauts-fonctionnaires, la qualité, la hauteur pour ne pas dire le brio du débat. Je luis son exceptionnalité, le gouvernement et la Résistance, et le gouvernemnt avec de GAULLE et avec François MITTERRAND, ce qui est unique. J’ai appris beaucoup d’eux, du général de GAULLE surtout, je leur suis également fidèle. Je suis antigaulliste, je suis gaullien. A mon tour de dire que je me présente depuis toujours comme « gaulliste d’avant 1969 », écoeuré pour toujours de la manière dont ceux qui devaient tout à DG se sont installés, préservés, le pouvoir leur étant dû, et cela se poursuit de nos jours. Notre entretien n’est donc pas fait du cheminement que j’avais préparé ni de présentation en règle de sa relation avec MCM et de la question du Marché commun agricole. Il va aller d’anecdote en anecdote, de reconstitution de conversations, chacune particulièrement éclairante. Il me donne aussi des éclairages sur les principaux personnages, chaque fois avec de l’exemple. J’avais à le lire – je lui ai laissé les six livres que j’ai de lui, pour qu’il me les dédicace, il dit que l’essentiel sera évidemment celui sur DG – compris que l’auto-biographie est dans l’un (Persiste et signe) et que dans l’autre, je trouverai, bien davantage que les faits.
[1] Je me trouve en communion complète avec un homme pour l’aalyuse du présent, pour l’analyse de notre Constitution et de ses lectures, pour la passion du bien commun –textuelle référence dans son papier institutions-BAYROU, et j’apprends. Lui surtout. Les mots nuancés et justes pour caractériser sa relation à DG (je ne l’ai pas « fait parler» sur FM, encore), sur chacun des personnages que nous évoquons : MD ace qui il est en relation de famille à famille par son attache collatérale à Jules FERRY, attache qui lui aurait fait souhaiter le portefeuille de l’Education nationale qu’il faillit avoir en 1984 si JPC ne s’en était mêlé avec un bien st arguement), GP, MCM naturellement (très secret, on en revient toujours là… comment démonter ce trait de caractère qui quant à moi ne m’a jamais frappé ? VGE. Il dit mal entendre, être vieux (il va p… presque dès le début de notre conversation) et me donne son âge 88 ans… de lui, je sens que je peux attendre des trésors mais qu’il y a aussi affaire de méthode. Il n’avait pas édité la structure proposée pour notre premier entretien. Il excelle d’intelligence et d’originalité pour caractériser les gens, je devrais donc préparer l’aide-mémoire chronologique pour les faits et le lui faire remplir et colorier. Ce que je ne prévoyais pas, c’est de rencontrer un homme aussi sensible, affectif, émotif, proche des pleurs, il s’mplique totalement dans ce qu’il dit et fait. Passionné encore de transmettre, proposer et illustrer, en ce sens, il est du même bois que JMJ mais sans sa sérénité un peu détachée. Quoiqu’il ait fait autant que lui, sinon plus (notamment la Résistance) et soit parti dans la vie sans ses atouts et son hérédité, sans le parachute de l’Université, il vit comme une souffrance de n’avoir pas fait encore bien davantage. Il continue à bouger, non seujlement à publier mais à animer des réunions, partagé entre la désespérance que lui inspire une génération au pouvoir et ce qu’il constate d’une relève possible tout autre, rompant avec le culte un peu borné et très égoïste de la réussite comme seul nerf de la vie.

Je note ce qui précède dans le métro, ligne 13, pour conserver, au-delà de la bande enregistrée (et de ses deux lacunes que je repèrerai dès ce soir pour les reconstituer) l’ambiance et l’émotion souvent de cette première rencontre. C’est dans cette ambiance, comme dans celle d’hier après-midi chez Jean-Marcel JEANNENEY, que je vais courieller quelques « conseils » à Ségolène R. ce soir, via la messagerie de Marie-Pierre. + 12 heures 30



Soir du même jeudi 26 Avril 2007

. . . à bord du TGV Paris-Montparnasse.Vannes, 19 heures 41 + Appelé avant le départ ma chère femme, rien pour Sinus. Appel du garage THOMAS pour notre nouvelle voiture, je suis enclin à acheter si Edih trouve le montage, nous y gagnerons. Je prends chaque fois « mon » train, sinon de justesse, pas très en avance et toujours très chargé, cela me fauit au moins de l’exercice. – Politique, les titres des journaux après ceux des hebdomadaires ce matin, et ce soir en couverture faussement équilibrée de Paris-Match qui donne la photo. à Jean-Pierre CASSEL plus jeune qu’à sa mort, à nouveau « l’émotion » à propos de SARKOZY, fêtant en famille, Cécilia…, sa victoire ! La question du jour est le refus de l’organisme commun à la presse régionale de laisser téléviser le débat BAYROU-ROYAL, ce qu’avait proposé Ségolène et qu’acceptait BAYROU. Ségolène ROYAL asdsure qu’il yh a eu pression, la fédération de presse jure évidemment que non. On est toujours, en matière de libertés publiques et de médias au mieux dans le doute avec Nicolas SARKOZY. A ma surprise, un second sondage des électeurs de BAYROU est très différent du premier (sortie des urnes) qui donnait 52 ou 53% de détermination vers SARKOZY : ce serait 39% vers Ségolène, 35 vers SARKOZY et 27 s’abstenant. D’autre part, il apparaît que la sensible diminution de son score n’incite pas LE PEN à soutenir SARKOZY qui l’a « syphonné ». Conclusion, je crois que SARKOZY sera battu ou que s’il gagne, ce serait de l’extrême justesse qui fragilisa de bout en bout le mandat de VGE. – Je fais mon courriel à BAYROU qui ne partira qu’avec l’accord d’Edith, complète mes notes sur PISANI et JMJ et « écris » à notre petite fille [2].

. . . de retour à Reniac, depuis une grande heure, minuit quarante + … Mais l’accueil de notre fille qui m’attend, qui diagnostique : Papa arrive, qui, à chaque achat alimentaire, aujourd’hui assurait : Papa aime, les rtomates… lkes carottes rapées… mais non ! pas les carottes rapées. Première réaction pour me présenter sous l’étiquette BAYROU, négative : à cause du pays, et c’est ainsi qu’est partie la critique habituelle du pays, qui n’est jamais pourtant un appel explicite à Strasbourg … mais elle accepte que je fasse la demande et le sondage, on verra ensuite. Moi, j’ai déjà tout échaufaudé, ma campagne, mes discours, ma profession de foi, le parti n’existant pas, on peut le tirer à soi, l’indépendance personnelle, le gaullisme de fond, mon parcours local et ses raisons, mes positions nationales, pas de cumul de mandats ce qui laisse tranquille mes adversaires, et tout ce que je ferai à l’Assemblée natiuonale, à commencer par un intrer-groupe ou quelque chose d’équivalent pour une réflexion sur le gaullisme. Sans compter que c’est un emploi qui nous tire d’affaires, qui nous relationne au meilleur niveau et qui est assorti d’une belle retraite.

Ibidem, lundi 30 Avril 2007

08 heures 40 + Nuit commencée tôt avec notre petite fille, dès son bain, tandis qu’Edith patrouillait et rentrait vers vingt-trois heures trente, pour me relever à une heure moins le quart : appel de la crêperie du Gorvello, nous avons votre chien et nous le tenons, j’y arrive, il vient de s’échapper, court désespoir mais je n’y avais pas cru un instant. Je n’y ai cru qu’au surlendemain de son départ, quand les gendarmes m’avaient appelé pour Tréhervé. L’espérance est au-delà de l’intelligence et des sentiments. Ce n’est pas lui, pattes marron, les photos que regardent le jeune couple, enfant de juste un an, commerce qui marche, sont formels. Snoopy qui était parti d’autorité (ou de sentiments) avec moi, y gagne trois belles tranches de jambon. Ils n’avaient pas vu la récompense et en contemplent la promesse.

09 heures 30 + Embarqué dans mes envois de papier dès notre lever, je suis sorti de rêves paisibles, Edith a la pensée de la délicatesse et de la tendresse de notre chien. Tout hier, l’illusion d’être au moins allés à sa rencontre. En fin de matinée, appel de Lauzach, un JOHANNICK qui a rencontré un chien dans un fossé, description des lieux, mais je prends trop vite un chemin forestier et dois l’appeler. Passé un petit pont de bois, un autre chemin forestier, à moitié dans la riole d’eau qui suinte des graisses et de l’eau croupie, l’animal, genre briare, n’est que poils tellement sales et agglomérés que c’est du feutre, abcès très moche au flanc, mais il ne réagit pas quand on le prend dans une couverture, rien de cassé ? Vétérinaire à Surzur : le samaritain de Lauzach ayant fait le tour des vétérinaires de garde et ayant aussi appelé KERGOËT : compétence de la fourrière (qui n’ouvre que mercredi), comment soigner si je ne sais à qui envoyer la facture… Je fais ainsi la connaissance du père de la petite Josépha, cntemporaine (née en Décembre 2002) de notre fille, Bertrand CHOLLET : il est au courant de ce qui nous a fait rompre avec VERMOESEN. C’est une femelle, température normale, mais elle est à bout, à quelques heures du coma, pas nourrie depuis des lustres, plus de graisse, la colonne vertébrale à nu sous la preau, kystes à la tête, probable cancer de la peau, mais pas forcément malin, huit ans au moins, pas de puce électronique. Lui donner sa chance, la commune qui doit avoir un dispositif de fourrière paiera une partie des frais, on verra pour le reste, nous l’adopterons sans doute, quitte à en parler aux DENOYELLES. Nous l’appellerons Sauvée. Rappel peu après, mise sous perfusion, elle prend un peu de nourriture et commence à lever la cuisse pour se lécher. J’ai pensé que notre « bonne action » nous ramènerait, peut-être et aussi, notre adorable. Et donc en milieu de nuit… - Politique, le texte de JOHANNICK, déterminé pour Ségo. au premier tour, hésite au second : elle ment, je le retourne, elle s’améliorera. Mais y a-t-il du monde autour ? je plaide BIANCO et faisant état de ma « relation » avec FM, je suis peut-être l’élément de plus qu’il fallait, il semble décidé à faire un peu de propagande dans son village. Il avoue comme une preuve de confiance qu’il a fait faillite il y a X années : 200 millions à tel, transaction au bout de treize ans à 40. Des gens qui payent leurs dettes et ne se révoltent pas même à l’évocation de FORGEARD. Chaudronnier, il travaille à Locminé, plus de cent kilomùètres par jour, là-bas à sept heures et retour chez lui à dix-neuf heures. A la plage après un moment d’agrès, en fin de matinée, avec cet appel, deux filles sans âge (et de charme que le naturel, car tout à fait chaussettes et souliers plats quoique les pieds dans le sable, l’une avec des lunettes façon celluloïd qui pourraient être celles de Marguerite), aussi bien dix-huit ans que trente… elles commencent par des moues de lassitude, puis avancent un peu : les propos ne sont pas du niveau, ni les candidats, quand on compare, de GAULLE et FM sont évoqués, mais elles ne savent pas dire qui elles auraient souhaité comme candidats parmi les gens d’aujourd’hui. Nous échangeons nos adresses électroniques, elles voteront tout de même Ségolène ROYAL. Montrant sur le quai de Vannes les trains qui passent à notre petite fille, vendredi après-midi, au retour de chez le podologue, je suis à côté d’un jeune homme, élancé, barbe d’aujourd’hui au menton avec en même temps le petit trait vertical, un film américain sur la peine de mort Dead man walking avait ce type physique assez dure, notre ami Philippe D crane rasé et boucle à l’oreille, est comme cela aussi. Tourneur fraiseur, plus de travail à Lorient, il fait la navette avec Vannes, une entreprise de 80 personnes, le bilan déficitaire de plus de 100.000 euros en décembre est bénéficiaire de 230.000 maintenant. Vous avez un bon patron ! Non, nous sommes de bons ouvriers et il y a de bons commerciaux. Il compte demander une augmentation à la fin du mois, sinon… pas encore syndiqué, mais il va le faire. Enfant naturel, son père inconnu, un beau-père grand artiste de cirque, sa mère étalagiste-décoratrice, sans travail et déprimant. France quotidienne, si chère. Vulgarité du geste de SARKOZY devant ses partisans, toujours sur des tréteaux, il peut se pencher vers eux… il a le pouce levé. Caligula, dit petite botte.

Ibidem, mardi 1er Mai 2007

Une hirondelle campe chez nous. A un couple d’adolescents à Lauzach, j’interroge sur mon/notre chien, puis sur les élections, le père, personnage hugolesque de la Monarchie de Juillet sort de la maisonnette, presque menaçant. Perplexité générale pour le second tour, alors qu’ils avaient été décidés au premier : des électeurs de BAYROU ? Ce qu’il m’est apparu, c’est une évidence peu dite. Nous sommes dans une société et une civilisation où l’on porte au minacle les vertus et les postures d’adaptation, où tout est subi, où tout se fait par contrainte, et l’on prétendrait en sus nous faire décider. Nous ne savons plus décider ni choisir faute de pouvoir exercer dans la vie « ordinaire » cette faculté… Les députés UDF ne s’embarrassent pas, ils sont élus selon le système des partis et donc le consentement de l’UMP ; ils ont choisi d’avance. Pas de réponse de BAYROU à ma candidature ; je suppose qu’il y aura des arrangements entre lui et GOULARD, relaps et saint…

Aujourd’hui, toutes les instances, le vivre paisiblement et dans l’attente. Je courielle à Ségolène ROYAL en vue de demain : deuxc idées simples et une troisième note de politique extérieure d’une unique page. Notre trinité. Edith, bien plus que moi, s’émerveille de notre fille et de sa capacité d’assimilation, de tendresse aussi.


16 heures 24 + Envoi à mes rencontres de plage et de transports en commun, adresses pour moitié d’entre elles erronnées. Celle de Jean-Louis BIANCO – enfin – en retour. Le fait mais sans chaleur. Je dois passer pour un pot de colle. En regard, la capacité de FM de lier et d’attacher.



Mercredi 2 Mai 2007

. . . à bord du TGV Vannes – Paris-Montparnasse, 08 heures 09 + Le train du sommeil… j’ai dormi jusqu’à maintenant, éveillé à trois heures vingt et couché à minuit. Tout le monde dort dans le wagon, pas de contrôle des billets. J’avais rêvé, encore au lit chez nous, d’une bataille rangée de nuit, dans une grande ville, peut-être Paris et ses bords de Seine, à quelques-uns nous étions les premiers sur les lieux et voyions arriver des adversaires à traiter par jets de pierre et que nous appréhendions être de plus en plus nombreux. Papa parmi nous mais pas de notre génération. – Politique… Ouest France fait sa première page sur le débat de ce soir : deux projets, deux personnalités, ce qui n’est pas se mouiller, à l’intérieur des photos. ROYAL debout devant une foule, bras tendus ou écartés, en blanc, comme toujours, SARKOZY penché vers qui l’embrasse. Il me semble que c’est bien le style de chacun, une Madone qui exprimera un peuple, un paternalisme encensé par les médias pour faire oublier ce que je crois devoir être une dictature donc un affrontement. Car la France n’est pas un pays de dcitature. – Prier… la juste insistance de notre recteur titulaire, la semaine dernière dans une chapelle de « quartier », prier pour notre patrie. Intégrisme ou réelle tradition française ? notre tradition nationale, qu’on soit croyant ou pas. Le Christ, Fils de Dieu, selon notre foi, insiste cependant sur son rôle et sa parole qui ne sont pas de Lui… en ce snes, il est prophète comme le situe l’Islam, comme beaucoup de gens seraient enclins à le croire, ce n’est pas le minimiser, au cointraire, mais c’est aussi ne pas l’écouter, car ce qu’il dit, quoique subordonné, suppose sa filiation divine. C’est le Nouveau Testament qui par sa bouche établit que Dieu est Père. Et affirme tout autant qu’il est lui-même la clé de tout. Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit mazis en celui qui m’a envoyé, et celui qui lme voit, voit celui qui m’a envoyé. Ce que j’ai dit ne vient pas de moi : le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement. Lumière, vie, la tonalité, la révélation insistante de l’évangile de Jean. La substance et l’animation de nos existences. Jésus, lui-même envoyé, ses disciples eux aussi envoyé, le départ de Paul et de Barnabé : envoyés en mission par le Saint-Esprit. Et en tous ces lieux, si précis, à la suite d’une époque précise, trois siècles après, l’épiscopat d’Athanase à Alexandrie et son combat contre Arius et pour l’affirmation de la divinité du Christ. Notre religion est située dans l’histoire, elle la postule, l’éclaire, la fait souvent [3].

. . . au Journal officiel, rue Desaix, 09 heures 20 à 13 heures + J’y passe la matinée avant mes cours, copiant les discours et interventions de MCM au Sénat, ainsi que l’improvisation qui en 1960 fit ministre Edgard PISANI. Les titres des journaux parisiens, ce matin :   ainsi. Il semble que Ségolène ROYAL ait fait un très beau discours à Charléty. Les rumeurs sont maintenant sur les « Premier-ministrables », DSK est le favori des Français, mais sa nomination tient à celle qu’on prévoit perdante… exeunt en ce cas Jean-Louis BIANCO et Jean-Marc AYRAULT. Il est certain qu’une nomination de DSK « rassurerait » tout le monde, mais mettrait en conflit l’Elysée et Matignon. Il n’est pas sûr que BIANCO sache manier l’opinion publique, et AYRAULT se prend pour FM qu’il mime à la tribune… du côté de SARKOZY, Jean-Louis BORLOO pourrait double au poteau François FILLON. L’ensemble est très loin de ce que veut la Cinquième République et évoque le fiasco de DEFERRE en 1969 prétendant nommer PMF et faisant tandem avec lui. – Ici, surprise : Edgard PISANI a mauvaise mémoire. Ses interventions sur l’agriculture et la poltiique agricole, il n’y en eut pas qu’une seule, sont de l’été de 1960 tandis que sa nomination comme ministre est d’un an plus tard… Quant à « mon » COUVE, c’est le cours annuel de politique étrangère pendant neuf ans au Sénat, après douze à l’Assemblée Nationale, chacun analogue en forme et en autorité à ceux donnés en tant que ministre pendant dix ans : trouver un éditeur pour ce genre de cours… Au Sénat, où il sait donner son testament, il est impitoyable pour le gouvernement quel qu’il soit. Il établit la distinction entre ce qui se fait à partir de Maastricht et ce qu’était le Marché commun, entre un échec et un succès. Pour le referendum-même et la révision constitutionnelle qui le permet, il apporte une réponse à la question de maintenant sur le projet de Constitution européenne : la réponse négative du Danemark périme l’ensemble du texte et l’approbation des autres, quand elle a déjà eu lieu. – Edith mppelle à midi : Marguerite fatiguée, nuits perturbées, elle reste à sucer son pouce, l’oreiller bleu à la main ; appel d’Arlette qui nous parle du mari de son amie et voisine russe : une BMW de dix ans qui serait à céder pour cinq mil euros. Nous prenons une option.


Jeudi 3 Mai 2007

. . . chez Michel et Georges, 06 heures 46 + La rumeur à peine du métro, la tour de la chapelle philipparde de l’hôpital, je me fais à cet environnement et à cet appartement, chaleur d’une amitié accueillante. Je vais essayer de placer ma phrase de demande de revenir mercredi prochain. Retour à près de minuit de Georges d’une fête de son entreprise, avenue Montaigne, plutôt de mauvaise humeur. Nous avons, Michel et moi, continué de parler jusqu’à passée une heure et demi du « matin ». Pour lui, Ségolène ROYAL a été supérieure, il conclut ainsi, et il me l’a dit, à peine la première heure de débat écoulé, mais il ne dit pas avoir encore décidé son vote : au premier, il a choisi VOYNET, la seule qui… pour une question éclipsant tous les autres problèmes dans les vingt ans et la droite et la gauche.
Mon propre jugement… dans les premières minutes, l’avantage m’a paru s’installer pour SARKOZY, trouvant son rythme, sa manière de prendre les sujets, tranquille. Puis, les choses ont changé, curieusement, il s’est trouvé prisonnier d’un texte, tentant d’imposer précisions et questions sans y parvenir, ne surprenant jamais, ayant déjà tout dit, surtout par son livre Témoignage, récitant, avec des erreurs de date, sans doute mineures mais ne montrant pas une culture vêcue des sujets de nos cinquante ans de Cinquième République, et marquant d’ailleurs là qu’il est d’une autre génération que tous ceux à qui il veut succéder. Il a tenté de se rattraper en tâchant de montrer que Ségolène ROYAL était méprisante ou perdait son sang-froid. Celle-ci s’est révélée une adversaire redoutable, acceptant d’être en défensive pendant presque tout le temps du débat, mais une défensive de tous ceux qui souffrent, posture habile pour recevoir de plus en plus des hommages ou des égards en tant que personnalité candidate. SARKOZY s’est trouvé dans la position psychologique de FM en 1974, admirer l’adversaire, et ne pouvant s’empêcher le dire, ce à quoi – tout de même – MITTERRAND avait réussi à échapper. J’avoue avoir été surpris comme je l’ai été au meeting de Nantes et en ouvrant Maintenant : nous avons affaire à une femme très forte, très bonne débatteuse, ne doutant jamais d’elle et certainement d’une intelligence dialectique très supérieure. Elle savait respirer, Nicolas SARKOZY se répétait. Du moins, a-t-il réussi sur un point qui sera peut-être décisif. Pendant ces deux heures et demi, on ne pensait plus à ce personnage mi-chaplinesque, mi-horrible du dictateur dès le 7 Mai… une photo montée à l’affiche dans Paris VIII : HITLER posant au Trocadéro avec le visage du ministre de l’Intérieur. Oubli de l’homme des banlieues auquel il n’a jamais été fait allusion. L’image pateline, le regard naïf et offert de l’affiche étaient là – seuls – hier soir, au point que c’est Ségolène ROYAL, si forte, si assurée, le regard si aigu qui aurait pu faire peur, mais en quoi ? certainement pas en programme ni même en style d’exercice du pouvoir. Combien – femme – elle aura d’adversaires et d’épreuves si elle gagne dimanche, épargnée ni par son camp ni par les droites ! SARKOZY m’a paru fragile et capable de pitié, elle : non. Elle est du genre RICHELIEU et même DG, froide et impavide. Donc, nous avons trouvé notre femme d’Etat, ce n’est pas la madone d’une gauche aux contours imprécis. Elle a également du coup d’œil tactique et elle est capable d’improviser des stratégies, son virage pour capter BAYROU. Qu’aura pensé celui-ci ? j’incline à croire qu’il va désormais moins pencher pour elle et revenir à des considérants économiques. Il n’a pas été évoqué, sinon par SARKOZY à propos de son groupe parlementaire. Aucun grand nom, non plus, ni de GAULLE, ni MITTERRAND, ni même le président sortant. Pour Michel E. pas choquant, c’est l’avenir qui compte et c’est ce qu’attendent les Français.
Mais aussi des défauts communs. L’ensemble manque de souffle et de mouvement. On demeure dans une dialectique de correction des choses existantes. Le débat sur un redémarrage de l’économie n’a donné lieu qu’à un échange de programme, pauvre et figé, sans dimension européenne, sans analyse de notre état actuel de pays dépouillé de son industrie et dont les services ont été investis par l’étranger. Il n’y a pas non plus de vraie connaissance des dossiers de politique extérieure. Les allusions à deux domaines décisifs pour la toile de fond : la culture (et la recherche) et l’environnement (pas seulement l’écologie) ont été évoqués dans les mots, mais ne sont pas vêcus ni par l’un ni par l’autre. L’un et l’autre ont consacré leur énergie et leur intelligence à la conquête du pouvoir, l’exercice déjà de l’un s’est beaucoup vu : Nicolas SARKOZY, mais de l’autre beaucoup moins : les portefeuilles étaient mineurs d’apparence et de prise par les médias pour Ségolène ROYAL, et la région Poitou-Charente est loin de ceux qui n’y vivent pas.

. . . « sur » la ligne 12 du métro, 08 heures 14 +  Les non-dits. Si SARKOZY a souvent nommé FILLON, c’était à propos d’un dossier : les retraites sur lesqelles on a passé du temps, et BORLOO une seule fois. Pas d’indication donc pour un Premier ministre, encore moins chez Ségolène ROYAL qui n’a évoqué personne. Rien non plus sur un changement du mode de scrutin, ni l’un ni l’autre n’en veut, on est dans une logique droite/gauche à nouveau, Ségolène ROYAL susceptible de former un gouvernement plus consensuel et alliant davantage de composantes que ne le fera SARKOZY, mais cela n’est pas dit. Ce qui en revanche frappe, c’est la place tenue, peu dans la réflexion des candidats, mais beaucoup dans les références et les appuis qu’ils se donnent chacun, c’est les rencontres et visites de campagne, ce sont les homologues étrangers, les mêmes d’ailleurs, à ceci près que SARKOZY n’a finalement pas été adoubé par l’Allemande, censée de son bord.. – Je n’ai pu encore mettre la main sur les journaux gratuits, ne voyant que des titres : échanges tendus pour l’un, équilibre pour un autre. Je me suis assis entre un jeune homme  compulsant de grosses fiches sur la prise de contact téléphonique avec « gestion des objections » et un autre sur la protection des réseaux en entreprise. Il me semble que les deux réflexions sur la vie économique, me paraissant crever les yeux, ne sont pas faites ni par les candidats, ni par l’ambiance des commentateurs et des medias. D’une part, et j’y tiens, le dépouillement de notre pays de tous ses caractères et actifs traditionnels : nous n’avons plus d’industrie qu’Alstom mais pour combien de temps, qu’Airbus en partage européen mais pour combien de temps et que l’automobile, probablement en crise, sans que cela soit beaucoup étudié ou dit. D’autre part, le contenu-même de la vie économique, de l’activité économique a changé. Les « services » dominent, on ne produit plus, et les services sont dématérialisés, tout se passe par automatisme, électronique, le maximum de présence réelle (langage de religion !) est le téléphone, souvent délicalisé. Tout cela est donc virtuel. Quant à l’emploi, il n’est acquis dans une vie humaine que pour une petite quinzaine d’années : entre trente et quarante ans ou un peu plus. On ne retrouve pas de travail après cinquante ans, on galère après les études pour trouver le premier. La réalité vêcue, c’est cela, ce qui rend tout à fait théorique les débats sur la durée hebdomadaire du travail et l’âge légal de la retraite, mais impératif le souci de financer les sans-emplois autant que les retraites. Mais avec quoi ? en fait, notre pays dans son ensemble ne travaille plus tout simplement parce qu’il n’a plus de travail. La machine à échanger des produits, des services ne fonctionne plus, l’offre de compétences est repoussée, l’offre de production n’est pas compétitive, la demande de solidarité est délégitimée, alors ? l’expatriation pour les plus relationnés… tout cela va bien au-delà d’une comparaison des politiques économiques pratiquées dans le passé ou des programmes pour demain. – Je reviens au débat. Une ambiance apaisée, surtout du fait de SARKOZY. Des prises de contact habiles et nombreuses de la part de Ségolène ROYAL, ainsi avec Laurence PARISOT, sans doute intimement partagée entre la solidarité féminine et des convictions à défendre par mandat de son cheptel d’entreprises. Un consensus sur le protectionnisme, tel que c’est SARKOZY qui l’affiche au point que Ségolène ROYAL n’a plus qu’à en prendre acte. Une copie blanche sur la relance des institutions européennes, sur l’hégémonie américaine, celle-ci pas même évoquée. Un certain épuisement des capacités propositives, ni l’uner ni l’autre n’ont avancé de nouvelles mesures ou de nouvelles approches. Symptomatique, SARKOZY abandonne les trois minutes auxquelles il avait encore droit.

. . . « dans » le 190 montant à Clamart, 08 heures 50 + rencontre, quai de sortie du métro de Marco. Entré en habit de soirée, felur rouge artificielle à la boutonnière, une boîte à musique, il avait ramené le wagon aux années trente et aux films populistes, mais en couleurs, la vie. Il est slovaque, pérégrine de chez lui aux pays scandinaves, trouve la preuve de l’existence de Dieu, concrète, en France, une affaire compliquée de téléphone coupé, faute d’argent, mais qui remarche le temps d’appeler un hôpital pour son fils malade, et à nouveau coupé. Le visage fatigué dès le matin, je lui ai laissé ma carte. – La société devrait n’avoir pour seule fin que l’entraide, les animaux le font bien. Nous sommes tous de même condition et donc de même besoin.
Hier. Le mot juste de PISANI, on parle des Français ou aux Français, mais la France… je pense qu’elle sera élue. Mais l’histoire qui commence ne sera pas facile. Pas plus que dans les autres, je n’y aurai sans doute ma place, ce qui est (un peu ) accessoire. J’ai à vivre sur moi-même et à faire vivre (comme je peux – et je peux peu…–  avec ce que j’ai, qui est de l’amour), mes deux aimées.

. . . à la Documentation française, 10 heures 50 à 15 heures 30 + Le moment court à Percy. Le titre du Figaro en pages intérieures : Un débat plus que vif entre une Royal virulente et un Sarkozy maîtrisé. Une patiente . Mon ami souriant, détendu    – Conversations à l’arrêt d’autobus. Une dame sans âge, au visage aplati mais qui accepte d’échanger, elle a été étonnée par Ségolène ROYAL et ne votait déjà pas pour SARKOZY.  Une jolie noire, c’était intellectuel, cela ne venait pas du cœur, mais c’est la politique, on dit ce qu’il faut dire. Elle penche cependant pour Ségolène ROYAL, confirmant mon impression : elle a étonné les auditoires par sa carrure et son caractère, manifestement elle dominait SARKOZY. Ivoirienne, elle ne vote donc pas, mais m’apprend sur son pays, ce que je ne savais pas du tout. Echange d’adresses électroniques. – La presse gratuite :  . Ici, la préposée à l’accueil ne se mouille pas, et Patrick VATAN de permanence juge la candidate agressive puis se range à mon opinion positivante.

. . . à bord du TGV Paris.Montparnasse à Vannes, 19 heures 31 + Mal de tête qui ne la quitte pas, elle dit en devenir folle, lui envoyer des forces dès maintenant ou à mon arrivée ? non, tu n’en as pas assez pour toi-même. Elle veut que je me repose, je voudrais qu’elle se détende Ambiance douloureuse. La vie va vers la mort, toujours et il n’y a que la foi, aucune apparence, qui nous assure que la mort nous fait passer à la vraie vie, la totale, l’éternelle, celle dont nous avons la prescience, sinon nous n’aurions pas une telle fringale de bonheur, et de telles déceptions de ne pas le recevoir, assez ou jamais. Des appels : un chien noir vu près du terrain de foot.à Questembert, un autre mais trop petit. – Au Relay, les titres des quotidiens :   . Ce choix nous divise-t-il entre Français ? Je ne crois pas, nous foicalisons sur le candidat à battre ou à porter au pouvoir. Pour moi, le débat d’hier soir a achevé de positiver mon choix. Parti d’une réflexion au début de Février : comment battre SARKOZY, je suis maintenant à souhaiter de toutes mes forces l’élection de cette femme qui est de taille et qui va nous étonner. – Emotion à la FNAC, le posthume de Christiane SINGER, décédée d’un brutal cancer, le même jour que René REMOND. Elle a eu un préavis de six mois au plus et a donc écrit, intensément. Je la lirai avec tendresse et passion. J’ai éprouvé pour elle une amitié sensuelle, une vraie et admirative camaraderie.


Reniac, dimanche 6 Mai 2007

05 heures 28 + Notre étreinte, heureuse, hier soir… nous nous éveillons, comme je le lui avais demandé, sans sonnette : elle, pour cuisiner, moi, pour envoyer mes notes politiques. – Sur mon répondeur 888, appel de JMJ d’hier à midi dix-neuf, se présentant Jean Marcel et demandant mon rappel, lettre très intéressante, à peu près d’accord sur le fond, mais remarques de forme. L’eng… que je prévoyais pour l’avoir mis dans le coup. Je la subirai tout à l’heure.

07 heures 32 + Tout est parti, y compris ma demande de travailler avec Ségolène ROYAL. Je doute qu’en aucun cas de figure, elle soit exaucée. Je l’ai demandé pendant des années à FM…

19 heures 33 + Téléphoné à JMJ au retour de la messe et du bureau de vote, il ne m’avait appelé que pour me faire observer qu’à vouloir me faire lire de Ségolène ROYAL, j’étais trop long. Le prêche de Denis M. répond à ma propre méditation ce matin, qui était interrogative : d’amour que de source divine. Il me fait observer, m’ayant lu de dimanche dernier, que l’intégrisme, par son attitude vis-à-vis de l’Eglise, ne peut véhiculer qu’une attitude fausse du prêtre.

Dans quelques minutes, nous aurons basculé, le bonheur, l’intérêt et quelque prise sur le pouvoir de demain : Ségolène ROYAL… le pari de Français qui sont nos compatriotes mais pas nous : Nocolas SARKOZY et l’immédiat souci du feu prenant et se propageant sous la braise, jusqu’à … ? France-nfos. qui a déjà les résultats, nous prépare à la défaite de Ségolène ROYAL en évaluant à quel score la défaite sera honorable ou sera une nouvelle humiliation. On va vers donc vers un nouveau « long chemin »… cxe soir, la victoire eût été 1981, beaucoup l’ont souhaité, peu maintenant y croient encore. Pour le meilleur et le pire, la France est bonapartiste, se remettre entre celui qui promet l’autorité et donc l’octroi de tout. En face, la République de toutes les époques depuis deux siècles, la participation.

20 heures 02 + Ségolène ROYAL : 47,02%, perdu, donc. Vote très positif et d’adhésion à SARKOZY. Depuis l’âge de 19 ans jusqu’à…  Ségolène ROYAL à l’Amérique latine … Le suffrage universel a parlé… au service de tous les Français… je remercie, je mesure leur déception et leur peine… ne s’arrêtera pas. J’ai donné toutes me sforces, je continue avec vous et près de vous… ce granbd moment démocratique… toius les autres militants de la gauche.. ceux qui se sont mis en mouvement… la joie populaire… j’ai engagé un renoiuvellement profond de la vie politique… pour les jeunes, partout dans les pays et en particulier dans les quartiers. Bravo ! à tous ces jeunes pour cet engagement civique qui rappelle à la République les respects d’égalité  … ce que nous avons commencé ensembmle, nous allons le continuer ensemble… les vains applaudissements, que demain rue de Solférino on ignorera férocement… la rénovation de la gauche… au-delà de nos frontières actuelles de nouvelles convergences, c’est la condition de nos victoires futures… je serai au rendez-vous et j’assumerai la responsabilité désormais… au service de l’idéal qui nous rassemblera demain popur d’autres victoires.

20 heures 21 + La situation lamentable devant l’histoire, petite ou grande, de JC ayant dépêché une épouse qui y a dépensé son dernier zèle, en applaudissements constants d’un successeur qu’il a constamment cherché à empêcher, et pourtant servi… Les Français qui ont voté pour NS ont été dûment avertis. Comme disent les prudents anonymes de partout et de toutes les époques, on va voir ce que cela donnera.


Ibidem, lundi 7 Mai 2007

06 heures 51 + Je ne sais pourquoi, sensation de soulagement. Plus aucun contact avec le pouvoir, alors que ces douze ans je me suis à plusieurs reprises tendu dans une façon d’espoir : JC, puis DdeV. Probable échec de toutes mes candidatures.

09 heures 33 + Temps à la pluie. Notre plombier seulement mercredi matin, une canalisation ou la fosse bouchée. Mauritanie… Ahmed reçu par Sidi, le 3 ; il ne nous donne toujours aucune nouvelle. Cela va tourner au duel et à la stérilité, le libellé des dépêches est du même style que sous TAY et VALL, instructions données, orientations du président, etc… sur fond poignant de sous-équipement et lamentable de lobbying des étrangers et des notables… Politique française : réapparition de Cécilia, le bras levé, ne pouvant résister à tant d’acclamations. Passation de pouvoirs le mercredi 16. Les Français censés préférer BORLOO (le mirage social) à 34% au lieu de FILLON, le blafard qui perdra à la ligne d’arrivée et sera pompeusement ministre d’Etat chargé des réformes, donc de rien. Pronostic des législatives : le PS restera dans l’opposition avec 29 à 30% des intentions de vote contre 34 à 35% pour l’UMP, BAYROU crédité de 12 à 15% et le Front national de 7 à 8%. Le mode de scrutin tournera au duel que la gauche perdra. Comme il était à craindre, les socialistes sont doublement divisés : sur le maintien à leur tête du couple ROYAL/HOLLANDE et sur le positionnement en vue des années à venir, le centre ? ou l’identité ? Or, les Français ont montré hier qu’ils veulent avant tout des actes. La parlotte à gauche, le changement d’attelage vont ancrer l’image d’une opposition sans conséquence. Donc, la rue et l’effet mécanique du gouvernement inspiré par le nouvel élu : le climat dépendra de lui et non de l’opposition politique. Comme toujours, depuis que MITTERRAND n’est plus, il n’y a pas d’alternative politique, seulement une révolte possible d’une partie de la société, laquelle n’aboutit que si le reste se solidarise avec elle et entame donc le front de la droite gouvernementale et parlementaire. – Je me remets à ma messagerie avec Bercy pour envoyer le tout au plus tôt, en vue d’une mise des correspondances de cet automne dans mon dossier personnel.

16 heures 40 + Paix et sérénité chacun, tandis qu’il bruine doucement et que notre trésor est à la crèche. Edith jardine, salade, haricots verts, choux rouges, bambous en arceau pour les rosiers. Elle a racheté des végétaux et une pioche. Comme je la quittais pour emmener notre fille à la crèche, et que nous évoquions le message reçu hier soir de Ninique et qui m’a fait souffrir, elle a conclu que nous, nous nous avons mutuellement. Maintenant, elle expose ses projets de toujours agrandir le potager, elle voudrait aussi que l’on fasse apprêter l’ensemble du terrain autour de nos maisons. – Je me mets à ma note n° 16 et dernière pour cette élection présidentielle.


Ibidem, mardi 8 Mai 2007

06 heures 56 + Il pleut, où se cache et se blottit notre chien, puisqu’il est vivant ? Comment ne le rencontrons-nous jamais alors qu’il apparaît beaucoup ? Illusion dans laquelle nous sommes entrés que le temps travaillerait à nos retrouvailles. Ma propre intuition est de plus en plus qu’il retrouvera son chemin par lui-même, mais comment l’y aider ? Belle nuit calme, je ne me souviens plus de mon rêve mais il évoquait quelque chemin bien droit et tranquille à suivre tout au long, et rien que d’aller ainsi était rassérénant et positif. Communion totale avec ma femme, il n’y a plus beau ni plus positif que ce sentiment entre soi et autrui, et autrui peut même être la simple appréhension d’un paysage. Notre rapport avec le dehors et quand il tourne à la réciprocité… Edith m’a profondément surpris hier par sa non-acceptation de l’élection de NS et me fait prendre conscience de l’aberration nationale de l’avoir porté où il est : elle me donne un fil conducteur ; elle souffre bien plus que moi de cette élection, car elle en sent le non-sens et l’humiliation pour notre pays, pour l’esprit. – Prier pour notre pays, pour tous ceux que j’aime et rencontre… prier pour ceux dont je suis loin actuellement de sentiments, de ressentiments ou parce qu’à tort ou à raison, je vis qu’ils m’ont fait du mal… prier pour que partout et en chacun ressorte le bien, pour que ces pays qui sombrent de leur mise native dans des dictatures lamentables et inhumaines, s’en sortent par notre solidarité, prier pour que nous ressuscitions... la seconde naissance, la re-création, l’entretien avec Nicodème, bien des oraisons de l’Eglise… la prière de ceux qui n’ont rien, ces deux familiers d’amis chers, descendants d’esclaves en Mauritanien servant donc et ne parvenant pas à trouver l’issue, chargés d’âmes mais engendrant pour la pauvreté et la misère, et pourtant si fins chacun… leurs appels muets ou explicites… le monde et la société si « mal faits »… [4] les tribulations de Paul et de Barnabé. Ce qui ressort de ces passages des Actes, c’est un mélange très typé d’audace et de démarche individuelle, celle de Paul, hyper-actif, courageux, indomptable physiquement et moralement, littéralement enlevé par sa tâche, une tâche qu’il a conscience d’avoir reçu surnaturellement et pas de lui-même, avec un partage constant, pas seulement de la parole divine et de la Bonne nouvelle à répandre, mais d’une lecture des événements, tout ce que Dieu avait fait avec eux. Ce qui me fait revenir à notre pays, nous n’allons nous en sortir et sortir de nos miasmes et de notre cécité que par la prière « aussi ». C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Voici la clé d’une action politique et d’une ferveur sociale. Et l’action suppose une certaine souveraineté. Seul, le Christ l’a en totalité : le prince du monde va venir. Certes, il n’y a rien en moi qui puisse lui donner prise… Et quel est le sens du combat de Jésus ? démontrer l’amour le liant à son Père (appellation qui m’interroge de plus en plus, mais je crois qu’elle n’a pas à prendre dans le sens restrictif d’une opposition paternité/maternité, ou masculin/féminin, et que nous devons lui préférer l’acception de création, d’engendrement, ne gardant de la comparaison avec le père que l’affectivité, la sollicitude innées et caractérisées…). Leçon et message d’activité, une activité qui ne tient et n’a de puissance que parce qu’elle est amour. Les Actes débordent de cette conviction et de cette démonstration : grâce de Dieu, foi en lui. Je pense à tous les croyants de toutes religions. Leur expérience est sans doute analogue car Dieu s’est préparé en chacun l’âme qui l’accueillera et déjà – indiciblement – l’attend. Ainsi soit-il !  
La prière d'Edith au-dessus berceau, elle ne peut la donner que pour notre Sinus, et elle a raison prier à côté de ce que l'on sent et sait, serait n'être pas présent. Le génie féminin est celui de la présence, que trop de personnes du genre masculin prennent pour une obsession du concret, du détail ou du pratique, c'est tout le contraire, c'est le sens du réel. La grâce conjugale, l’autre en constance et l’autre vivable, supportable, aimable, pas de présence à la vie, au réel, au monde, sauf grâce et itinéraire très spéciaux si l’on n’est deux, ce dont tout ensuite découle. En tout cas, si chaque état de vie apporte et limite, celui du couple m’apparaît de plus en plus fécond, structurant et formateur. La nature et tout le vivant le savent de toujours.


Mercredi 9 Mai 2007

. . . à bord du TGV Vannes Paris-Montparnasse, 05 heures 30 + Tous deux très bien dormi, quoique si peu ; Notre petite file, de bout à la sonnerie du réveil, et repérant les boudoirs sans pour autant en accepter un. Elle ne se rendort pas, évoque la voiture et pleure à notre départ. – Messagerie hier soir, accusé de réception de Chirstophe LECOURTIER, supposant que je me fais encore des illusions, et mot de JUILLET : DdeV avait accepté ses recommandations, « le nouveau président » a tout suspendu : réorganisation gouvernementale. Je pense écrire à NS d’une part mes réflexions sur l’ « intelligence économique » et d’autre part le raisonnement de MCM sur Maastricht. Puis, ce sera l’Abbé Pierre et la suite de mes chantiers. Je sais que le temps m’est compté..

. . . au Journal officiel, 10 heures 40 +   Dès la sortie de la gare, une affiche de livre, Ghislaine OTTENHEIMER, je crois à un « thriller », c’est Le sacre de Nicolas, au Seuil : en quarante-huit heures, déjà tout le récit des secrets et des coulisses de la campagne… Personne n’a évoqué, à ma connaissance « le petit Nicolas » de SEMPE…    – Les titres de la presse gratuite… Le yacht de BOLLORE est déjà commenté parce que si commentables, les vacances dorées pour Metro… – Attendant l‘ouverture de Gibert papeterie, une femme sans âge, mais plus proche de la cinquantaine que de la vingtaine. L’heure ? l’ouverture ? ils sont fin prêts mais ma montre avance. Et vous étiez-vous fine-prête pour SARKOZY ? Franchement, non, mais trop d’improvisation chez Ségolène. Nous parlons facilement. Cela va-t-il durer  ou capopter vavant cinq ans ? il ne faut pas le souhaiter. Mais niveau le plus bas, ni prestance ni verbe, pas de réflexion, de l’action, en fait des pirouettes en discontinu et sans lien. Elle admet que Ségolène s‘est beaucoup faite pendant la campagne, après de l’improvisation et trop d’improvisation, qu’elle peut encore se faire. Les Français ont eu peur du brio et de la beauté. Elle est d’accord avec moi sur le débat de mercredi dernier, l’autre rapetissé et recroquevillé, intimidé manifestement. Je prends son internet.


Jeudi 10 Mai 2007

. . . chez Vincent et Marie-Claude, 59 avenue Mozart, 06 heures 50 + La journée ponctuée des nouvelles de notre plombier à Reniac.Ma gestion catastrophique des choses à l’achat. – Mes cours à Paris VIII : ceux de mes étudiants qui trouvent à travailler à la Défense . Le montage défectueux de mon exposé . La limite d’âge à 65 ans atteinte dans l’année de l’enseignement. – Politique… une converstaion de métro, commencée à la station Miromesnil. Le type col ouvert, habillé en noir, un physique à la PierrePIERRET, cheveux noirs bouclés, visage avenant  Le regsitre rteste ouvert à mon arrivée ici, Vincent m’ayant tiré un article du Figaro sur un porochain procès de prese, un livre consacré au couyple ROYAL-HOLLANDE. Marie-Claude feint de prendre parti pour le droit à la vie privée, y englobant naturellement la lmiberté qu’a l’élu du 6 Mai de se faire goberger par BOLLORE.

. . . au Journal officiel, 08 heures 35 à 10 heures 40 + Politique… frappé hier soir par un titre en pages intérieures du Monde : « M. Sarkozy plaide pour un axe franco-allemand moins exclusif ». Aucune culture diplomatique ni internationale. Ce que disait MCM, tous les prséidents de la République arrivent sans expérience et sans connaissance et très vite prennent goût à ce qui est facile et valorisant, actions d’amateurs. On va y être en plein. S’il est exact que MAM irait au Quai d’rsay, il faut que je l’approche, écrire courriel à BESANCENOT d’ici demain soir et papier pour elle aux bons soins de son conseiller diplomatique. Pas tant pour me placer que pour dire certaines choses. Marianne fai sa couverture : « N’ayez pas peur », L’Express affiche, mais en couleurs, le même portrait que Le Point hier en noir et blanc : l’impétrant, la tête de côté, l’air timide, presque demandeur… Un graffiti à une station du métro « aérien » : « Bravo les enfants (65 ans et +). Bonjour Vichy 2007-20… ». je crois avoir initié ce débat par le document adressé à Ségolène ROYAL
Travaillé aux débats parlementaires auxquels participe MCM : j’entre dans la série que je copie exhaustivement : Assemblée Nationale de 1973 à 1984, j’ai déjà étudié les derniers discours, ceux prononcés au Sénat à partir de 1991 ; je pense à une édition de Leçons de politique étrangère : 1959.1994. Je prends maintenant les débats de 1973 et de 1974, JOBERT et SAUVAGNARGUE, le premier surtout ayant à tenir devant le grand modèle mais aussi face à MITTERRAND, LECANUET s’essaye, DEBRE apparaît un peu, mais l’ensemble est passionnant..

. . . à la Documentation française, 11 heures 30 à 17 heures 40 + Je complète mes notes sur le processus de Barcelone et si j’en ai le temps ferai un peu d’O.U.A. Je vois aussi ce que peuvent m’apporter les dossiers sur les pays de l’Est et les politiques de voisinage. … Des mises à jour de bibliographie me font repérer un petit livre me donnant des compléments bien venus pour ce que je vais tenter de place – avec moi – chez SARKOZY, par lettre demain.

. . . à bord du TGV Paris-Montparnasse Vannes, 19 heures 56 + Politique… inquiétant virage de politique extérieure, Le Figaro fait écho à ce que je lirai dans Le Monde : le scenario MAM serait une couverture, elle consentira à tout pour « être au pouvoir ». Je ne regarderai que rentré cette histoire de livre-charge contre le couple ROYAL-HOLLANDE dont les bonnes feuilles auraient été paradoalement produites par le Nouvel Observateur – Courriel pour Ségolène, lettre à ma fille et, si j’en ai le courage, un peu du journal de la soixantaine.

20 heures 42 + … encore deux heures, je vais dormir, journal et lettre si je me réveille, je n’en puis plus. Tranquillité du train, rumeur, la Beauce longtemps et maintenant des vallonnements vers le nord-est, la Sarthe avant le bocage.


Reniac, vendredi 11 Mai 2007

08 heures juste + La pluie à notre réveil, lers plombiers dans une heure, la vie quotidienne imaginable mais que nous ne pouvons secourir de notre chien, les réactions à mes papiers électoraux : jugements toujours peu amènes sur la gauche voire haineux pour la candidate, pas de jugements ni sur les douze ans de JC installant maintenant sa statue avec CAMDESSUS ni sur la sychologie du nouveau maître (la querelle BOLLORE-BLUM est soit de l’inconscience pour celui qui arrive à l’Elysée, soit du cynisme absolu comme l’étaient déjà les deux jours de Malte : dans les deux cas, c’est très inquiétant pour notre avenir, du moins l’outrance faut-elle crever plus vite les abcès). Vivre comme nous le pouvons, l’âme lourde et triste mais le bonheur et la force de regarder avec intérêt et espérance la suite vient de nos mains nous rencontrant l’un l’autre. – Prier ainsi… [5]. Donner sa vie pour ses amis. Il m’a semblé depuis longtemps que ce paroxysme pouvait tenir aussi à une certaine impuissance vis-à-vis des autres : on ne peut rien leur dire ni leur prouver, alors… et une certaine incapacité à complètement se savoir soi-même : alors pour être sûr d’aimer, on donne l’intégralité de ce que l’on a, c’est-à-dire ce que l’on est. Le sacrifice de soi y compris en honneur. Mais nous avons un « avantage » sur le Cvhrist, c’est de pouvoir nous appuyer sur lui, peu importe que notre amour soit cru d’autrui et de qui nous aimons (amour ne voulant pas ici signifier le souhait de captation et le mouvement du désir même le plus chaste vers quelqu’un qui résiste à nos avances), Dieu le voit, comme il « voit » notre prière et le fond de nous-mêmes. L’amour est d’être choisi, et notre réponse à Dieu, mais aussi à autrui est d’accepter ce choix. Il peut – humainement – être de rejet ou en tout cas une remise à une place que nous n’aurions pas voulu nous-mêmes, mais en Dieu il n’y a que la plus belle, celle qui nous est paticulière et nous remet à l’unisson de tous et de tout. Je vous appelle mes amis. Vous êtes amis si vous faites ce que je vous commande. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. Commandement explicitement nouveau, rappel d’une solidarité totale de tout le créé. Ce qui n’éclaire pas forcément les comportements quotidiens. La prise de décision dans l’Eglise primitive est collégiale, ce qui est de bon sens, et de référence, en l’occurrence Dieu, mais que ni Pierre ni Jacques, dans le passage proposé hier, n’ont tiré à eux, ils ont humainement cherché ce qui collait et était de bon sens. Ils nous apprennent les débuts de l’histoire du dogme et de la pastorale, l’intelligence humaine – don de l’Esprit Saint certes – y est pour beaucoup. Mon cœur est prêt, mon Dieu.

17 heures 30 + Posté ma première lettre à NS-PR : j’y crois assez, plus aucune relation personnelle ni idéologique, du pratique. Or, il a manifestement une liberté d’examen, je le lui écrirai d’ailleurs pour mon prochain envoi, une note sur l’Europe. Je ne lui ai adressé toiut à l’heure que du papier sur l’ « intelligence économique ». Posté et couriellé pour MAM, via BESANCENOT qui confirme son intermédiation, mes propositions à DdeV en 2002. – Il pleut des cordes. Snoopy terrorise, rien que de la voix, Bouboule.

23 heures juste + Politique orale chez nos nouveaux amis… Jeannine sur une émission hier qu’elle n’a pas vue mais dont on lui a parlé : la hiérarchie socialiste tombant à  bras raccourcis sur Ségolène, ils ne la veulent absolument pas comme capitaine. Amandine, en CAP, exploitée à l’Océan, hôtel-brasserie devant le port à Vannes, cent vingt euros par mois, elle fait les quinze chambres, puis « envoie » les plats pendant le repas, enfin la plonge et refaire les chambres : envahie par les élèves de Saint-François-Xavier en tee-shirt de SARKOZY et placardant de force leurs affiches.


Ibidem, samedi 12 Mai 2007

Politique… contraste désolant. SARKOZY a la grande habileté de pressentir Hubert VEDRINE pour le Quai d’Orsay, ce qui est reconnaître l’autorité morale de François MITTERRAND et aussi la faiblesse de ses propres connaissances sur les sujets de politique extérieure. VEDRINE demande à réfléchir : quatorze ans avec FM, cinq entre JC et LJ, cinq avec SARKOZY. La probabilité est qu’il y aura rupture entre eux mais pour les premiers mois, c’est excellent. Tandis qu’au PS, ce semble la démolition en règle de la candidate : il y aura eu les livres contre elle, il y a des bras qui ne se sont jamais baissés, DSK et FABIUS notamment. Je lui écris, ainsi qu’à Jean-Louis BIANCO, car elle serait à ne pas être candidate aux législatives : son absence au Parlement la fera disparaître.

Reniac, le soir du même jour

23 heures 50 + Ce journal puis les dépêches d’agence : LAUVERGEON a refusé d’entrer au gouvernement. Je retrouve les éphémérides pétroliers d’Asie centrale, l’actualité turque. Nathalie MENIGON en semi-liberté. Edith que j’appelle est à Lamblat.



Ibidem, dimanche 13 Mai 2007

07 heures 37 + Politique… découragement après s’être tant donnée, plus d’un an de campagne, Ségolène ROYAL semble plier et n’avoir pu tenir contre les hiérarques. Le débat de ceux-ci n’intéresse qu’eux-mêmes. Les sondages sont de 150 à 200 sièges pour le PS, donc la débâcle de 2002 va se renouveler, la démocratie c’est le débat, c’est surtout le consentement à ce que la majorité, même si elle a objecvtivement ou moralement tort, soit légitime dans l’exercice du pouvoir, elle n’est pas la collégialité. Elle est la responsabilité sanctionnable, c’est sur ce dernier point que le système français s’est perverti après de GAULLE, et je doute que NS se conduise différemment de JC, car ce à quoi ne prétendait pas celui-ci, il se croit investi d’une mission. Débats d’ambitieux sans chance à gauche, et répartition des places entre professionnels à droite : caser MAM, on évalue l’apport en prestige et en confort du Quai, de l’Hôtel de Lassay. NS dose son entourage de fidèles en mélangeant ceux qu’il a ralliés d’autour de JC avec les siens, HORTEFEUX est sur la touche, il n’aura que le parti… et peut-être quand viendra le déclin un petit portefeuille. Mon pronostic est au PS l’émergence d’une nouvelle génération qui rangera Ségolène ROYAL parmi les éléphants et jouera les gagneurs, parmi eux ce Manuel VALLS, parti de très peu, la communication de LJ et qui s’est immergé en politique, comme LEMAIRE (le dir. cab. de DdeV) prenant la place facile de Jean-Louis DEBRE à Evreux. Je ne comprends pas comment DdeV qui a tout de même compris que par dignité, il ne devait remettre sa démission qu’à JC, laisse passer l’occasion de son élection comme député pour figurer à terme comme l’opposant au nouveau cours dans une majorité qui va se chercher mentalement et ne se reconnaîtra pas durablement en SARKOZY. Echéance réussie, le retour de notre otage d’Afghanistan et sans la condition de notre retrait, semble-t-il, échéance périlleuse, les objurgations de MERKL sur une décision constitutionnelle pour l’Europe : SARKOZY ne se précipite pas chez elle… tandis que le calendrier a fait les entretiens avec BLAIR à Paris. Je dis etg toute l’histoire récente et ancienne le montre que l’on ne peut faire couple avec les Anglais, puisqu’ils ne sont fidèles et fiables que quand c’est leur intérêt… – Prier dans nos conditions d’âme pour les assumer et en sortir, prier du dedans de nos soucis et de nos distractions, prier par amour. Prier d’amour et d’espérance, de demande et de foi, de tout nous-mêmes.


Ibidem, lundi 14 Mai 2007

10 heures déjà passées… + Edith me téléphonant de la gare ou du train que Bernard KOUCHNER serait, lui aussi ? ou en remplacement de VEDRINE se dérobant ? pressenti pour le Quai. L’affaire devient très intéressante : le nouveau maître sait que les feudataires du type MAM ne valent que par lui, qu’il peut les faire rentrer dans les limbes, députée et personnage du crû, que fera en riposte MAM, dans le parti de la grande droite depuis JC, les évictions sont sans péril pour celui qui y procède (NS en sait quelque chose, il n’a pas été puni d’évincer JC). Donc, il cherche un coup de politique intérieure en faisant appel à une gauche qui n’est pas d’idées mais de gouvernement, leçon au PS… et il reconnaît sa propre incompétence en politique extérieure en même temps que la nécessité ou l’avantage d’avoir soit un praticien éprouvé soit quelqu’un d’image internationale très favorable. L’ensemble fait conclure à un homme maître de soi, connaissant autant son pouvoir que ses lacunes. C’est plutôt bon. Mais les provocations et erreurs n’en seront que plus graves, commises par quelqu’un en connaissance de cause et de soi. C’était tout le problème de Témoignage, véritable autre face du ministre de l’Intérieur, avec cependant des lacunes et des choses déplaisantes ou approximatives, donc dangereuses. – Sollicitude touchante et si maternelle d’Edith, m’appelant plusieurs fois pour les vêtements, puis le petit déjeuner, puis le repas de midi de notre petite fille, notre trésor.
Quels que soient les éléments de déséquilibre, prier, car où trouver ailleurs ou comment trouver et recevoir autrement les éléments de rééquilibre ? [6] je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie. Je ne reviens pas sur cette méfiance ou cette non-appétence que j’ai depuis toujours pour une vie spirituelle dont les « mouvements » seraient validés selon les « sentiments » de paix ou de joie ou qui aurait des buts : acquérir, obtenir, recevoir ces « fruits », la paix, la joie. Je crois à une vie de recherche de Dieu Lui-même, et principalement par l’amour d’autrui qui est l’image et la clé de toute démarche vers l’absolu. Mais Dieu cherché comme personne aimante et aimable, non comme perfection, absolu ou selon l’un quelconque des attribus répertoriés par les philosophes ou les théologiens. Ce qui compte, s’il s’agit de paix et de joie, c’est bien qu’ils nous soient donés, c’est surtout que Dieu sache de quoi nous sommes faits et ce dont nous avons besoin : nous avons effectivement besoin de paix et de joie. Elles nous sont donc données, perpétuellement disponibles, proches, à fleur de notre cœur.


Ibidem, mardi 15 Mai 2007

08 heures + France politique, an zéro. Il n’y aura pas d’opposition parlementaire ni électorale à SARKOZY qui n’a de limite que lui-même. Accusé de réception de MAM pour les papiers que je lui en voyais dans l’hypothèse où elle « aurait » le Quai. Pour que KOUCHNER ait été pressenti hier, c’est qu’elle est hors course, du moins dans le mouvement de SARKOZY ne la voulant pas parce que trop dans le sérail, c’est surtout que VEDRINE a dû se récuser, en quoi il a tort. Je ne souffre pas trop de cette situation et d’être une énième fois en dehors du coup, la dernière car en 2012 j’aurai près de soixante-dix ans et il ne sera plus question d’aucun emploi. Chaque mandat qui commence est une pelletée de terre en plus sur la tombe de DG, j’ai d’emblée été d’une autre époque, mais ne le regrette pas, elle était d’une telle cohérence et si accueillante intellectuellement et spirituellement. Elle paraissait si positive, aujourd’hui tout semble si critique et mal emmanché.


Mercredi 16 Mai 2007

. . . à bord du TGV Vannes Paris-Montparnasse, 05 heures 35 + Nuit de trois heures avec des rêves apaisants. Il me reste à faire (au J.O. où j’espère pouvoir la faire tirer) ma note sur l’Europe à NS. Retour dès ce soir. J’aurai tiré mes cartouches pour cette circonstance après l’agrégation et mes réponses à tant d’appels à candidature, j’aurais fait ce que je peux. Passé Redon, dormir jusqu’à Paris sans doute. Ma chère femme revenue à notre lit et au chevet de notre fille. Notre Sinus… dans la nuit. Le regard indicible des chiens abandonnés, abîmés, méfiants et suppliants en même temps, celui du fossé à Saint-Jean-Brévelay… et cette chienne adoptée quelques heures, il y a quinze jours. Parler du prix d’un animal, refuser avec hauteur qui’ils aient âme, personnalité et destin… deux genres d’hommes, ceux qui voient dans tout brin d’herbe la vie aussi intense que la leur propre, et ceux qui en fait ne sont que matérialistes, en apparence, car révérer et comprendre la matière, c’est aller à la rencontre de la création, toute l’intuition de TEILHARD de CHARDIN était là, ce qui le faisait – bénéfiquement – jouxter un marxisme déjà approché en acceptation commune que l’histoire est dialectique, qu’elle a un sens, qu’elle « avance », ce qui est optimiste et optimisant. Croire en Dieu, c’est bien accepter que le monde a un sens et que le bonheur est à la clé. Pour tous.

. . . au Journal officiel, 09 heures 30 à 13 heures + Ambiance… Laure MANAUDOU passée à l’étranger comme PINAULT ou Johnny. La femme fatale qui n’était pas disponible chez Leclerc à Vannes n’est dans aucun Relay, ce matin à la gare de Vannes puis à la gare Montparnasse. Cela tourne à « l’affaire GUBLER ». –  10 heures 42 … bouclé ma note sur l’Europe. – 11 heures 10 … pu faire imprimer (en couleurs) chez mes amis d’ici. Mot d’accompagnement manuscrit à VIMONT [7].
Les débats de politique étrangère à l’Assemblée nationale en 1976. MCM y fait chorus avec FM. SAUVAGNARGUES est malmené, pris en situation de n’être pas informé par VGE des entretiens qu’il a avec SCHMIDT.

. . . gare Montparnasse, 19 heures 53 + En me pressant dès la fin de mon cours, j’aurais peut-être pu faire à temps un échange de billet pour le train de 19 heures 35, censé complet il y a huit jours. Idée d’Edith. Elle reprenait notre fille à la crèche, les chiens signalés n’étaient pas le nôtre. KLOPFENSTEIN confirme que les hypothèques ont été purgées et que la BNP ne peut que bluffer, sans garantie. Complication pour la journée de demain, Gabriel, l’ami d’Alice, arrivant dès 10 heures 30, et moi ayant la messe de Denis M. à Ambon à neuf heures et demi. – Sujet et notes qui ne se s’y prêtent pas ? ou fatigue, mais je dormais en parlant à mon second cours et mon auditoire ne me suivait décidément pas.
Commencé de lire Eric BESSON que j’avais acheté plutôt pour l’archiver et qui a tenu le premier rang des ventes au moins six semaines. Le livre – j’en suis au premier tiers – est bien fait. L’homme est sincère, il a vu beaucoup de choses en quinze ans et surtout ces derniers mois, à l’intérieur du Parti socialiste, les réunions, les événements. Il rend compte de façon subjective mais précise et tout à fait plausible aussi bien de Ségolène ROYAL et de sa manière d’être avec autrui, d’improviser (j’en suis d’accord ayant entendu le sketche sur le porte-avion en échange des crédits à un parterre picard d’enseignants), que des formes de combat et de gouvernement dans le parti. Rien  ne me surprend pas, mais tout est dit et bien enchaîné sur quelques jours, presque romanesques. Restent des questions simples : un comportement à l’intérieur d’un parti pour en être le candidat, puis comme candidat en campagne préjuge-t-il du comportement au pouvoir ? La réponse est certainement non. Rien que pour le vainqueur, on peut supposer qu’en fonctions et es fonctions, il sera différent du candidat qu’il était même comme ministre de l’Intérieur ou plus brièvement ministre des Finances. Qui aurait supposé  qu’un écrivain militaire comme DG serait un homme d’Etat ? FM était brocardé, pas seulement à droite, pour la manière dont il présidait le PS : Tonton XIV. On se respecte entre adversaires parce qu’on n’est pas concurrent et qu’on a un juge sans appel, l’électeur. Entre amis, ce peut être la haine, car il s’agit de rôles et de places dès l’immédiat dans le fonctionnement de la machine-parti, et parce que de ces places il y a celle dans l’Etat et dans la société. A très petit niveau mais à nu, je l’ai expérimenté pendant l’année où j’avais ma carte au PS : 1996-1997, ce pouvait être décevant sur le plan des débats et sournois, pire, sur le plan des comportements. Mais la plupart des associations, je crois, vivent ainsi, plus l’objet touche au subectif et à une vision générale du monde, plus les choses se passionnent : je l’ai vêcu à la SPA… Seconde question : de telles manières de faire campagne sont-elles déjà la manière d’exercer le pouvoir et en ce cas, cet exercice ne sera-t-il pas déplorable ? La vérité est qu’hormis DG, aucun de nos présidents n’a été totalement dédié à sa tâche, à ses horaires, à du travail. GP a été écrasé à bien des moments par la conscience – psychotiquie ? du fait des conditions de son élévation au pouvoir, sa chance et le meurtre du père, indépendamment de qualités certes exceptionnellesn, et quand il avait encore la santé et/ou au moins la liberté d’esprit, il était obnubilé par la concurrence : sn Premier ministre, JCD, DEBRE aussi, voire les vengeances à exercer sur MCM et sur FOUCHET. VGE était superficiel à bien des moments de l’exercice de ses fonctions, il fut vite notoire qu’il ne faisait pas de compte-rendus de ses entretiens tête-à-tête avec ses homologues, le débat que je photocopiais ce matin (SAUVAGNARGUES contré à l’Assemblée nationale par MCM et FM en Juin 1976). FM était impérieux mais comment travaillait-il ? que de conférences de presse approximatives sur les faits, que de désinvolture en réunions internes. Quant à JC, c’était une façon de voir les dossiers plus en fonction de personnes, de nominations que de grand angle, sans doute l’approche n’était-elle pas inopérante, aller à ses homologues à l’intuition, aux relations personnelles. Je pense donc que ROYAL aurait été femme de décision – parfois surprenante et courageuse – qu’elle aurait été au pouvoir très personnelle, mais que c’eût été nécessaire pour un président de gauche et plus encore pour une femme encore jeune et belle, que pour le reste l’appareil d’Etat l’aurait corsetée et forcément remise en collégialité. Ce sera le cas aussi pour SARKOZY, eng… et humiliant noitirement ses proches, ses collaborateurs, ses partenaires avec des crises de rage, propres à un déséquilibré en puissance, et pourtant… la troisième question est : peut-on en circonstances banales comme nous sommes depuis le début des années 1970 même s’il y a des problèmes pratiquement ou intellectuellement très difficiles, peut-on « faire de la politique » autrement que dans des arcours de trahisons, de haines, d’exaspérations mutuelles ? tout simplement parce que la politique implique totalement celui qui en « fait », qu’elle l’aveugle, le coupe de beaucoup de choses et de gens, qu’elle est une masse de concessions et d’attentes, de patiences, de déférences et de sollicitations pour progressivement parvenir, qu’elle précarise car on peut tomber à tout moment et toujours par imprévision, par une cécité ou une surdité ponctuelle. Pas de règle, on peut recevoir n’importe quel coup n’importe quand, et donc pas d’amis, la politique française en est pleine  à chaque génération. L’autorité morale ne s’acquiert en fait que quand l’on démontre qu’en dépit du nécessaire parcours pour arriver et se maintenir, on est resté libre, intact d’âme, de jugement. Et summum qu’on est resté ou devenu créatif…. Le livre pose ces questions explicitement mais surtout par les tableaux et les portraits qu’il donne. Document sur le fonctionnement du PS, sur les personnes – au point où j’en suis, la manière mais non le portrait de Ségolène ROYAL, le portrait, comportement et psychologie, de François HOLLANDE. Peinture intéressante et très vive de quelques journées. Mais l’homme – Eric BESSON – est fragile, il m’est sympathique comme tout homme qui souffre, il n’est pas très conséquent d’avoir accepté de jouer un rôle si longtemps, mais il est dans le vrai et dans le droit en demandant que son travail et celui de son équipe, tous des bénévoles qui ne se payent que d’espérance, soient considérés, respectés, sinon utilisés. Mais les exemples qu’il donne des libertés prises par la candidate, sont plutôt en faveur de celle-ci : le détail, le chiffre précis sont importants pour le document puis, plus tard, pour la décision de gouvernement : pas pour l‘exposé qui doit être synthétique et proposer le principe plus que le bas exact de l’addition. Dernière remarque, d’évidence, le pouvoir engendre l’esprit de cour, les jalousies entre proches ou candidats à la proximité. Cela a été raconté cent fois pour FM, c’est en train de se vivre autour de SARKOZY pour la mise en place du nouveau système, mon ami Bernard B. en rend compte excellemment pour JC naissant à la mairie de Paris. S’y ajoute, comme pour JC, le genre de personnalités qui appellent – croit-on faussement – le conseil et la protection, ceux qu’on croit devoir manipuler pour qu’ils répondent à leurs fonctions selon nos vues. C’est mon comportement – sans résultat – le plus habituel vis-à-vis des gens au pouvoir quel que soit ce pouvoir. Alors, une femme, encore jeune, toujours belle, cumule ces pulsions de protection, de conseil, de subsitution mentale au porte-drapeau qu’on croit qu’elle est ou accepte d’être tandis que les penseurs et concepteurs seraient d’autres. Qui rivalisent entre eux. Les promiscuités de la course sont déjà dangereuses et peuvent déséquilibrer, la relation homme/femme est alors des plus complexes. DRAY ? BIANCO ? d’autant que le couple de la candidate est certainement d’influence ambiguë sur le comportement de celle-ci et sur le comportement de son compagnon, Premier secrétaire de ce qu’ils ont pu – certainement à leur corps défendant – faire prendre pour « leur » parti. Donc, un livre sur le bon sujet et qui me paraît vrai de ton et pou ce dont il rend compte et ce qu’il rapporte. Au moins jusqu’à sa page 57…

. . . à bord TGV Partis-Montparnasse Quimper (Vannes), 21 heures + Toujours pas La femme fatale dans les librairies de gare… les livres écrits à la hâte, au fur et à mesure, sortis en quelques jours depuis le 6 Mai, j’en prends la liste. Simple témoignage d’ambiance non de la campagne ou de l’élection et de ce qu’ils prétendent évoquer, mais ambiance d’une époque où tout se bâcle, sans approfondissement ni réflexion. Vite : profiter… Les quotidiens de l’Ouest : Jacques Chirac ou la fierté du devoir accompli. L’indulgece que nous avons pour nos présidents, l’avons-nous eu pour nos rois ? ou les monarques du XIXème siècle, ou pour le Maréchal ? Dans le cas de JC qui n’a rien fait d’un pouvoir tant désiré, cette tolérance est honteuse. – Je reprends et achève ma dissertation. Non plus sur le livre que je vais continuer, mais encore sur l’actualité immédiate. Non que BESSON m’ébranle, mais le leadership d’un candidat – ce qu’avait manifestement FM – c’est de surmonter la défaite en y trouvant des forces et sans que son autorité soit en cause chez ses amis, ses soutiens et ses électeurs, ce fut le cas pour FM en 1965 et surtout en 1974, ce l’a été pour JC en 1981 et 1988 et même dans les premiers mois de 1995. Ségolène ROYAL si vite abattue, avait-elle si peu d’assises, de partisans ? si elle ne peut se remettre en selle d’ici l’auromne, aura-t-elle perdu ? Curieusement, le livre-charge sur La femme fatale, tant annoncé, n’est nulle part : un exemplaire au PMU de Questembert.. Et surtout pas de titre ou de commentaires vengeurs sur les responsabilités de la défaite, sur les dissensions et haines et ambitions au PS, rien. Tous les feux vers SARKOZY mais sans beauté : VSD « l’énigme Cécilia », L’Express : « un couple à l’épreuve du pouvoir » (elle est avec des lunettes de soleil), le Nouvel Observateur : Sarkozy et l’argent. Le Point ne fait qu’un « numéro historique », ce portrait noir et blanc restitue sans doute une vérité, un homme des années 30 au visage dissimulant sous un masque de quasi-niais, tout. On ne sait à qui l’on a affaire, sinon à un second rôle d’un feuilleton sans auteur, plutôt pastiche. – Ségolène ROYAL, je n’ai l’expérience que de sa camapgne et encore par bribes et coups de sonde. Je l’ai trouvé très critiquable à la mi-Février, mais BAYROU ne transformant pas l’essai et elle-même apparaissant pour ce qu’elle était au vrai et – à mon sens – demeure, mais au prix d’un vrai travail d’image donc de fond, je lui suis revenu. Et je ne vois personne d’autre, sinon la plus jeune génération encore qui sera encore plus ambitieuse et encore moins scrupuleuse, qui surtout n’aura pas de charme. – Résumé : un placard à Paris VIII : « Sarkozy est là et nous, où sommes-nous ? », plus gauchement : « on est où ? nous ».



Reniac, vendredi 18 Mai 2007

11 heures 06 – C’était bien notre Sinus, épuisé, demi-mort de fatigue et de détresse qui a fait halte à la Trinité-Surzur pendant quarante-huit heures au début de Mai, mais chez des gens ignorant de notre campagne d’affichage et de presse.


Ibidem, samedi 19 Mai 2007

08 heures 53 + Mettant en marche cet écritoire, l’imprimante ressort un tract pour Sinus. Nous nous éveillons dans les images provoquées par la visite d’hier matin à la Trinité Surzur. Comment le rencontrer alors qu’il va mourir d’épuisement, de saleté et de détresse ? Le bonheur par larmes, notre étreinte à un éveil déjà tardif, mais nous avions éteint à près de trois heures du matin. – Formation du gouvernement, nécessaires contradictions de tout le système SARKOZY surtout en contenu plutôt qu’en forme. J’ai du pain sur la planche avec la préparation de mes cours, l’article pour Le Calame, une note politique mais ensuite je n’en ferai plus qu’une par mois ou même à intervalles encore plus longs, et ma note-explication. – Silence de tous les organismes et universités auprès desquels j’ai candidaté. Il faut que je m’introduise au Québec, ce que je n’ai pas encore fait, mais un contact courriel. Ne faire et ne vivre qu’avec ce que l’on a. Edith toujours à guetter avec une ingéniosité et une ouverture qui me frappent. Sur nos oreillers, nous parlons en nous regardant, il faut toujours que nous battions, nous sommes des battants, renchérissant doucement l’un sur l’autre nous nous constatons mutuellement et surtout de couple, mais quelle fatigue, et quelle course après le temps…

21 heures 40 + Patrouille tous trois après la gymnastique. Chemins que nous ne connaissions pas ou que peu, nous les faisons ensemble, Edith collant des affichettes. Elle trouve bien des endroits charmants, évoque des promenades à bicyclette, Marguerite approuve et interroge quand nous lui montrons s’éloignant dans Lauzach une petite fille, casuqée derrière son père ayant lui-même un autre enfant sur le porte-bagage. Ma chère femme me presse la main quand j’évoque l’appartement de sa grand-mère à Strasbourg à obtenir absolument.
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Conversation avec Sandrine, la « concierge » de l’UCK. Hésitante jusqu’au dernier moment pour le second tour. Séduite par les deux : ROYAL l’utopie et l’idéal, SARKOZY quelques idées fortes, si vous êtes ici, n’imposez pas vos manières, nous ne les imposons quand nous sommes à l’étranger. A vêcu quinze ans à Menimur… elle évoque les étrangers, trouve normal que NS dise qu’il y a des voyous et des vauriens. Elle ajoute que les Français sauront lui rappeler les choses et se rebeller si cela ne va pas, qu’on ne peut plus prendre de décisions seul, referendum, grèves, manifestation. Elle n’a pas tort, je prends son adresse électronique. Cela avait commencé par la lecture attentive d’Ouest-France par une anonyme, quen pensez-vous ? elle ne savait pas, et mon interlocutrice soufflait d’un air blasé, s’ils tiennent un tiers de leurs promesses… ce soir, une sorte de respiratiuon, mais notre cher chien, peut-être mourant : fatigue et désespoir, description déchirante en fin d’après-midi des LE CLAIR. La guigne une fois de plus, il était là, Sacha comme fou, allant et venant dans le garage… Y arriverons-nous, j’en doute mais j’espère.


Ibidem, dimanche 20 Mai 2007

07 heures 55 + La campagne PELLOIS ici, elle est inégale, à moins que les électeurs veuillent faire payer à GOULARD ses revirements ce que je ne crois pas pour Vannes. Je vais y adhérer, quoique la prudence serait autre. J’ai tiré mes cartouches du côté du nouveau pouvoir, je ne suis pas encore allé à des messages de confirmation vers les destinataires de mes réponses à leurs appels à candidature : je pense que tout cela est rapé. Encore quatre cours et je m’installe dans huit mois de rédactions intensives.

Ibidem, lundi 21 Mai 2007


18 heures + Expédition courriel de ma première note sur le quinquennat et de mes explications de vote.

21 heures 50 + Retour de la réunion « publique ». Vingt personnes en me comprenant, en comprtenant les candidats et deux militantes les suivant. Nous sommes 3.500 à Surzur. Stratégie locale : pas d’attaques ad personam, cela avait été désastreux lors d’une premoière tentative contre POILIC en 1994. Faire valoir la différence des hommes. PELLOIS dit avec calme mais fermeté la manière dont GOULARD règne, notamment en communauté d’agglomération, pas de délibération ni d’informatio, opacité, les grandes questions d’aménagement du grand Vannes snt vues au petit angle, à l’éhelon seul du canton de Grandchamp. Au plan national, il se montre ce que la rumeur disait de lui naguère : rocardien, ce qui est bien dépassé aujourd’rhui mais le fait critiquer FM, ce qui n’est pas utile. Rien sur Ségolène ROYAL. L’absence de foule et la confidentialité de la réunion rendent tout sympathique mais confidentiel. J’interroge sur la stratégie gagnante, les questions ont été autres, les meilleures sur le SCOT, plan de cohérence territoriale, législation de gauche, illustrant précisément les lacunes du maître politique de la partie orientale de notre département : elles sont d’un de mes anciens co-listiers des municipales de 2001, avide d’ « action ». Maurice ONNO que je revois avec plaisir parle pauvreté et exploitation mondiales. Jean-Pierre COSTEMALE est là aussi. Les DAMOUR enfin. Le paysage change donc peu… – Je lis Le Canard en dînant d’une omelette aux pommes de terre confectionnée par Edith tandis que je « lisais » ses livres à noitre petite fille. SARKOZY a bel et bien débauché, alors que dans ma note je le dis surtout attentif à la question des Affaires étrangères VEDRINE n’était d’abord pressenti que pour la place Vendôme, et KOUCHNER ce que j’avais oublié, aurait soutenu l’intervention américaine en Irak, au prétexte de l’ingérence humanitaire. L’affaire de la perquisition tentée le 11 Mai dans les locaux du Canard, retombée de l’affaire Clearstream, ne serait à l’actif ni de DdeV ni de SARKOZY : des écanismes enclanchés qui peuvent nous faire aller n’importe où … une bombe à retardement ? Le nouveau règne devrait s’être révélé d’ici les législatives, malgré les précautions qui seront prises.


Mercredi 23 Mai 2007

. . . à bord du TGV Vannes Paris-Montparnasse, 05 heures 30 + Edith patrouille autour de la Trinité-Surzur, j’espère qu’elle se rendormira deux petites heures avant le réveil de notre fille. Les deux dominantes de la journée d’hier sont bien notre chien et notre fille, et dans cet ordre chronologique.

Politique… la suractivité de SARKOZY, le cynisme de FILLON plus outrancier vis-à-vis de la gauche que JUPPE en 1995 s’il était possible : elle a perdu la bataille des valeurs, son magistère intellectuel. L’affaire de la tentative de perquisition dans les locaux du Canard le 11 et les rebondissements dans l’énorme dossier JC, son compte en banque au Japon, sans doute pas illégal, mais pour quoi ? et alimenté comment ? COLOMBANI débarqué du Monde, des pertes de 20 millions d’euros par an, l’alliance avec BOLLORE pour Matin-Plus, après celle tentée avec LAGARDERE pour la télévision naguère et dont il doit rester quelque chose. Ségolène ROYAL continuant de devancer très largement (plus du double de leurs suffrages) ses adversaires d’image pour incarner la gauche. Curieusement, le livre censé lui nuire le plus, La femme fatale, troujours pas en présentoir ni en grande surface commerciale ni en kiosque de gare. Le livre d’Eric BESSON rétrograde après deux mois de présence en tête des ventes, mais cntinue de « marcher » apparemment. La couverture du Point partout à Vannes (le système GOULARD dont PELLOIS montre qu’il fonctionne au profit de la personne mais pas des administrés ni du pays).

. . . au Journal officiel, 09 heures 30 à 13 heures + Fait la connaissance d’un historien, François NAUD   . – Le préfet directeur du JO… est parti au cabinet de Christine BOUTIN, jusqu’à quand aurai-je mes cartes de photocopie gratuites ?
Photocopié les débats de 1975 à 1978. MCM a toujours la parole juste après le ministre. FM qui recommence à intervenir en 1977 et naturellement en 1978 se réfère systématiquement à lui pour mieux gêner le gouvernement. SAUVAGNARGUES souvent pris de court, GUIRINGAUD n’aimant visiblement pas MCM à qui il ne donne pas son titre honoraire alors qu’il le donne à DEBRE. Des hésitations manifestes en politique européenne : en rester dans le cadre des traités, au lieu d’un jusqu’au boutisme présumé. L’intrerventionnisme en Afrique sans base conventionnelle. MCM n’est pas intervenu dans le débat sur le nouveau mode de désignation (l’élection au sufrage universel) des députés à ce que tous appellent alors « l’assemblée de Strasbourg ».
Je suis fatigué. Evidence que je dois inverser mes jours de Paris, le mardi sans cours et à voir seulement le Comte de Paris à la suite du Val-de-Grâce, et être levé à heure normale pour Paris VIII dans l’après-midi.

. . . le métro, ligne 13, autour de 13 heures 30.13 heures 50 + La presse gratuite, la chute de COLOMBANI et l’inconnue au Monde. Acheté au J.O. un rapport du Conseil économique et social sur la presse et la diversité à y maintenir… une analyse de la manière SARKOZY en présence médiatique ; elle est très complaisante, il donne à voir des lieux, il a le parcours des saints guérissant miraculeusement par leur passage, image d’ubiquité et d’action, aiguillon pour le gouvernement. Pas de risque d’usure, selon le « spécialiste » interrogé. Voire, s’il n’y a pas de « résultats ». KOUCHNER très critiqué avec rappel de ses déclarations de campagne et de ses parcours antérieurs. HIRSCH à demi-censuré et à demi-suivi. La photo officielle choisie donne une sensation de gravité, d’isolement mais aussi d’être jouée. – Les jeux au PS, la montée des jeunes préconisée par DSK et FABIUS pour démonter HOLLANDE qui espère tenir jusqu’aux législatives. Parmi les gens dits d’avenir, ce Benoît HAMON que j’ai vu arriver à Auray en 1997 tout droit du « cabinet » de LJ rue de Solférino, des carrières entières d’aparatchik, il est casé (donc payé) au Parlement européen et ne sera élu en France que ministre…
Le Figaro est à veiller – autant que Le Monde changeant de directeur avec la chute de COLOMBANI – mais pour d’autres raisons : un numéro « offert », deux papiers de constitutionnalistes manifestement hostiles à une hyper-présidentialisation, un écho des enquêtes sur le compte japonais de JC contredisent les manchettes triomphantes sur l’implication « fortement » du président dans la bataille des législatives. Analyses intéressantes et à recouper avec « mon » journal (Le Monde depuis Septembre 1960) sur les personnalités de cabinet, des énarques pantouflant puis, le pouvoir étant proposé, revenant pour sans doute repartir de plus haut. Deux de ces chefs me sont connus, Chistian FREMONT, carrière préfectorale, convivial et admiratif, en directeur adjoint des stages venu visiter un élève à notre ambassade de Lisbonne en 1976 ou 1977 tandis que j’y flmaboie, quoique seulement second du poste commercial, Philippe ETIENNE, attaché scientifique ou de coopération à Moscou quand j’ouvre notre ambassade au Kazakhstan. Des retour d’avion avec lui, j’y ai alors oublié en porte-bagage une belle carte de mon nouveau domaine. Il me mangeait dans la main. Obtenir de lui la rencontre de KOUCHNER et une nouvelle remise de mes papiers, le dénouement pour ce que me réclame le Quai et que n’a pas instrumenté VIMONT. RIPERT qui me recevait sous LJ puis me laissa tomber était souhaité par KOUCHNER. Les cabinets semblent avoir été faits par GUEANT, personnage clé du nouveau système. Dérive déjà : ces écrans parlent au nom du maître, ce qui était inenvisageable sous DG et que FM ne voulait pas.
Commencé dans le métro : aller-retour Paris VIII autour de 13 heures 30 puis de 19 heures 30, La femme fatale. J’avais lu la dernière page, bâclée pour sortir au plus vite. Les quinze premières pages sont aussi relâchées : a capella avec deux p, l’alternance par non reconduction de la majorité sortante daterait de 1974, la journaliste suivant le PS et HOLLANDE « belle, blonde et vive », on y est aussitôt, pas de précision de date pour l’abandon de domicile par sa mère, mais j’apprend des noms et l’entourage et donc une certaine vie interne du PS. Ce n’est pas inutile. Pourrait-on écrire cela de l’UMP, si terne et uniquement arriviste ? Cela sent la source unique, les réveillons séparés à la saint-Sylvestre 2005, le dîner de trahison supposée, le passage de François à Ségolène de DRAY (plus fortuné qu’il n’y paraissait en séminaire de la gauche socialiste il y a dix ans) et de REBSAMEN. L’énigme est autre, le livre semble ne pas paraître, on ne parle pas non plus de l’action intentée en justice dès les bonnes feuilles du Nouvel Obs.


Ibidem, jeudi 24 Mai 2007
. . . aux Tuileries, 14 heures 25 + Dans l’autobus, en venant, le Comte de Paris. Notre revoir mardi prochain. Appréciez-vous les symboles ? Avez-vous regardé le portrait officiel du chef de l’Etat ? il ne dit pas SARKOZY… moi, je ne suis pas encore « habitué »… couverture de Match : « une famille d’aujourd’hui à l’Elysée », sous-titre : « François et Pénélope à Matignon », tout cela sent le parvenu et surtout le montage. Cécilia en arrière-plan est affreuse. On donne à croûter aux photographes : le footing avec FILLON (couverture du Point pour l’ « enquête sur le système Sarkozy » comment bâcler à ce point, que sait-on de huit jours d’exercice de la fonction : du pouvoir ? le pouvoir d’imposer son image, mais c’est tout), Challenge montre le chef d’équipe… FILLON, les nouveaux-arrivés dans les palais officiels. Sur ce portrait, donc, à côté de la tête ? les drapeaux ? non, les livres ? oui. L’un est ouvert, les armes de France.

. . . à bord duTGV Paris-Montparnasse Vannes, 20 heures + Mon billet pour mardi pris tout à l’heure, une boisson citonnée gazeuse, la foule dès que le quai est annoncé (le 8 pour une fois) et j’ai cru ne pas avoir la double place que je souhaite et que j’ai toujours eu ou presque jusqu’à présent. – L’ambiance. Le guichetier à qui je dis, supposant la hantise du service public, de bien voter dans cinq ans… réponse, qu’est-ce que bien voter ? on l’a maintenant, c’est fait, on verra dans un an. Je repense à cela en tirant mon paquet roulant, la CGT que nous visitions il y a quatre ans pour l’épargne salariale, nostalgique de DSK, le guichetier de Vannes assurant que le vote est indifférent. En fait, le vote idéologique qui a structuré la France (et aussi des types de carrière) pendant une centaine d’années, surtout à gauche, est révolu, et le thème : culture de résultats, a dû mordre dans le « peuple de gauche ». Qu’est-ce que çà me rapporte ? Les élections sont plus en plus fondées sur le matériel, le rapport. Le vote du bouclier fiscal est annoncé pour l’été, coup double, c’est considérer la victoire certaine (même si SARKOZY et FILLON font la campagne la plus énergique à croire qu’ils en douteraient…) et c’est motiver l’électeur. Pour ma part, les élections n’ont jamais changé ni mon sort (ma carrière ou depuis quinze ans son rebond) ni le cadre de ma vie personnelle (impôts, permission, refus). Deux éléments d’analyse ce soir. Le système BARRE-ROCARD de tout faire pour que coincident élections présidentielles et législatives aboutit à enfermer les électeurs pour cinq ans,  et par conséquent à empêcher toute culture de participation : une gestion sans élection-sanction, sans consultation, une délégation de pouvoirs pour cinq ans ; c’est la philosophie dominant le début de ce mandat. Les élections législatives sont données gagnées par le nouveau pouvoir. Les écarts en sièges sont énormes : de 150 à 200 pour le PS, plus que la majorité sortante pour SARKOZY-FILLON. Est-ce ce qui va se passer ? je ne le crois pas. Le Figaro annonce le départ de HOLLANDE dès le scrutin passé, je ne le crois pas non plus. L’inconnue reste pour moi Ségolène ROYAL dont je souhaite le succès et l’élection : arrivera-t-elle à s’imposer, quel que soit l’intitulé de son rôle ou de sa place ; si elle y pa               rvient, elle se sera montrée vraiment douée. France-Soir direct affiche à sa une KOUCHNER, « le ministre sans frontière ».  Sur le parvis, dans une cage, poussant des cris de singes et s’activant comme eux, une dizaine de jeunes gens, plus d’hommes que de femmes, avec de simples cache-sexes en caoutchouc genre chambre à air donnent une leçon… nous y allons, nous y sommes. Dans le wagon, la place que j’avais d’abord organisée, une jeune femme dont j’ai oublié le visage en lui cédant ses lieux mais qui a de jolis bras, elle lit un roman qui a marché : je vais bien, ne t’en fais pas. Il me semble que la littérature française a beaucoup plus changé ces cinq dernières années, le succès de Marc LEVY que pendant les cinquante ans précédents. Un homme très jeune, alliance, barbe et moustache blondasses, regard de poète, un peu le visage d’une fille que je ne situe plus, ou d’Elisabeth GUIGOU. Il sourit à voir danser ce qu’il croit du café dans le gobelet que j’ai posé à côté de mes fraises après avoir terminé le poulet Paris VIII : je brode sur l’inconfort des trains de maintenant. Dans le 91 du Val de Grâce à Montparnasse, une jeune fille que j’ai cru très belle de visage (le corps à son âge va toujours) et que j’ai félicitée en ce sens, elle a accepté en rougissant, mais son autre profil, puis sa voix gâtaient presque tout, le nez pointait. – Appelé Edith avant que le convoi s’ébranle. Une patrouille vers le Plessis, le sosie de Sinus. Notre petite fille avec elle, halte au camion-pizzeria à l’entrée du bourg. Sa tendresse de voix.
Les jours les plus longs déjà, le rythme fou du temps, des années, de mon âge. Le jour et beaucoup de lumière encore, on passe au Mans.


Reniac, vendredi 25 Mai 2007

08 heures 45 +  L’été arrive avec une sorte de gloire grise, psychologiquement je ne sors pas encore de l’hiver, mais je sais que pour ma femme chérie, cette saison de lumière et de chaleur est difficile à vivre. Nous sommes au degré absolu de la détresse et de l’impuissance, sans voir de piste, de route ni d’issue qui s’élèvent, nous enlèvent.



[1] - ce second paragraphe sur laligne 12 en rentrant de l’hôpital Percy, jeudi en milieu de journée.
[2] - « Petit-amour », ma fille chérie,
ton retour, par avion de Strasbourg. Tub es asise sur les valises, celles-ci à plat posées sur le chariot. Tu es seule avec ta Maman, je te vois de loin, tu nous sembles grandie chaque fois que nous avons été séparés quelques jours de toi, je sais que tu m’as réclamé presque chaque jour, toute activité un peu inhabituelle t’amenant à réclamer que se reconstitue notre trinité… et voici que tu m’aperçois. Cela reste ta manière, tu détournes la tête, timidement, pour te cacher de moi, ou plutôt me cacher de toi, car pour toi fermer les yeux ou poser ta main sur tes paupières, c’est disparaître, être appelée, rechercheée et tu réapparais en rouvrant les yeux… Et j’accours, te prends dans mes bras, tu sembles ailleurs et tu es tellement chaude. Sensualité heureuse de nos corps qui se retrouvent, moi te tenant à pleines mains.
Ta Maman me dit que tu as mimé, les yeux fermés, ou presque fermés, regard en fente et heureux, la tête dodelinant, tu as mimé la façon dont j’articule « pe-ti-ta-mour »… et disant ensuite Papa. J’ai, en fait de plus en plus tendance à t’appeler de la même manière que j’appelle ta Maman, indifféremment : amour aimé, amour chéri…

Les changements – tu as « eu » vingt-neuf mois le dimanche du premier tour de notre élection présidentielle – sont dans tes progrès qui nous stupéfient pour parler : le vocabulaire, les mots, tu sais tout nommer, qu’on te le dise une fois, et tu l’as mémorisé. Des mots allemandsn, aussi, je voudrais que nous mettions à tn profit cette extraordinaire faculté d’appréhender et de repérer, comprendre, assimiler ce que tu vois et entends. Est-ce le cas de tous les enfants, de ton âge ? Nous te trouvons, ta Maman et moi, exceptionelle d’intelligence. De tendresse aussi. Nous ne retrouvons toujours pas Sinus, ta Maman pleure souvent, quand nous prenons nos repas à la cuisine, tu la prends en charge et tu sèches tes larmes. Avec ton grand-père, Papepa à Strasbiourg, tu es touchante, tu sais trouver un tabouret pouir te hasser et atteindre sa joue.
La recherche de Sinus depuis maintenant dix semaines nous occupe tellement qu’il n’est pas possible que ta Maman conçoive en même temps le second enfant que nous voulons pour toi, et que je veux aussi pour son bonheur et sa pacification de femme : elle était si heureuse d’être remplie de toi et d’attendre, que nous attendions ta naissance.

[3] - Actes XII 24 à XIII 5 ; psaume LXVII ; évangile selon saint Jean XII 44 à 50
[4] - Actes XIV 19 à 28 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31
[5] - Actes XV 22 à 30 ; psaume LVII ; évangile selon saint Jean XV 12 à 17
[6] - Actes I 15 à 26 passim ; psaume CXIII ; évangile selon saint Jean XV 9 à 17
[7] - Mercredi 16 Mai 2007 – Merci, cher ami, de remettre cela, si possible en mains propres, au nouveau Ministre. Vœux pour vous. Pourquoi pas conseiller diplomatique à l’Elysée ? Je l’ai suggéré. Vôtre . Bertrand Fessard de Foucault

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