samedi 4 février 2012

Inquitude & Certitudes - samedi 4 février 2012

Samedi 4 Février 2012



Joli lever de soleil, voile rose s’épaississant vers ce qui va apparaître, mise en valeur par le gris bleu ne se dégradant que lentement vers un ciel bas, nuageux, immobile, il semble que rien ne respire. Prier… Je fais repasser sur mes lèvres chaque décision de ta bouche. Je trouve dans la voie de tes exigences plus de joie que dans toutes les richesses. [1] Ce que vit le psalmiste est le fait de tous les contemporains de Jésus : les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement [2]. Le reste de l’évangile montre que ce ne sont pas paroles en l’air : il y a les multiplications des pains, les pêches miraculeuses, l’eau changée en vin, les guérisons sans nombre et surtout le témoignage du sang, de la mort et de la résurrection. Hérode et Salomon, l’intuition d’Hérode et la prière de Salomon. Hérode à la fille d’Hérodiade qui lui a plu… on devine en quoi et le Seigneur à Salomon : demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai. Conscience qu’a Salomon de lui-même, c’est-à-dire de son insuffisance, est-il aussi l’auteur du grand psaume CXIX ? Comment, jeune, garder pur son chemin ? … Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi à la place de David mon père ; or, je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger, et le voilà au centre du peuple que tu as élu ; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter. Le roi passait la nuit précédant son sacre, à Reims, en prière. De Gaulle fut vu par ses proches, passant parfois un après-midi, dans la pénombre qui avait envahi son bureau de l’Elysée, immobile, les mains à plat sur la table, sans un papier, une lampe, rien : à réfléchir, méditer et sans doute à sa manière prier. Tohu-bohu, pression, foule autour de nos candidats à l’élection, logorrhée présidentielle devant sa cour et ses élus chaque matin comme la déjection au lever. Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu… Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart. – Le jour est là, en voile gris clair, l’immobilité de tous les végétaux fait croire à la transparence.


matin

Trois foyers chauds que notre campagne présidentielle dédaigne. La Russie, reprise des manifestations anti-Poutine à Moscou, contre-manifestation mobilisant selon la police deux fois plus. La Syrie, blocage au Conseil de sécurité du fait de la Russie et massacre record à Homsk : plus de deux cent tués hier soir et cette nuit. L’Egypte, les manifestations convergent maintenant vers le ministère de l’Intérieur, des murs de sécurité récents ont été enfoncés, deux morts. Pour les Frères musulmans, majoritaires au Parlement, c’est l’armée voulant se maintenir au pouvoir, qui a armé et payé des provocateurs dans le stade de Port-Saïd, mardi…

Logorrée sur le froid, comme si l’on nous préparait à l’aveu qu’EDF et les réseaux de son démantèlement et de sa privatisation n’investissant plus depuis des années, on va se trouver en pénurie d’électricité. Bretagne et Alpes de Provence-Côte d’Azur, de toutes façons, sont mal desservies, parce qu’en cul de sac … L’affaire des passage-à-niveau continue depuis vongt ans, la mise en examen de la SNCF et de Réseau ferré de France dans le drame de 2008, la remet au jour. Il reste 18.000 de ces passages, on n’en supprime que 200 par an, on n’investit qu’une quarantaine de millions… il y aurait moitié moins de morts à présent, mais cela en fait encore cinquante ou soixante…

[1] - Beth L’étude de la Tora, au centre des huit versets de cette lettre, répond à une question : comment mérite-t-on d’observer la parole divine. Il faut, à travers les mitsvot, recherche Dieu de tout son cœur, intériorise sa parole (l’enfouir dans son cœur, verset 11). A ce niveau, l’aide de Dieu est nécessaire. Ensuite, il faut sans cesse revenir sur le sujet : raconter, se réjouir, dialoguer. La récompense est au bout de ce processus : la connaissance acquise de la sorte ne s’oublie pas et surtout, les dogmes, c’est-à-dire les lois les plus irrationnelles procurent une joie immense, une délectation qui rejoint le plaisir de l’enfant qui s’amuse avec un jouet. C’est le sens du mot : cha’chou’im = amusements, jeux. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Il me semble toucher ici à la racine des différences autant que du fonds commun entre christianisme et judaïsme. L’Esprit Saint est ici implicite, alors que pour le chrétien, c’est une personne très caracatérisée dans les évangiles et donc rétrospectivement présent dans tout l’Ancien Testament. L’autre point, dont les chrétiens peuvent s’inspirer, est le partage et la contagion de la découverte : la prière qui s’obtient et ne se fait pas selon le vouloir ou l’inspiration de l’homme, fait aller aux autres, on en fait raapport… Plus encore que par son commentaire, notre rabbin vaut par la traduction qu’il propose, elle est bien plus dense, pressante, pathétique et lyrique, sobre pourtant que les transpositions de la liturgie catholique en français.

[2] - 1er Rois III 4 à 13 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Marc VI 30 à 34

Aucun commentaire: