mercredi 29 février 2012
mardi 28 février 2012
lundi 27 février 2012
dimanche 26 février 2012
samedi 25 février 2012
cheminant
sera développé d'ici quelques jours en même temps que ce qui a été déjà été annoncé sous le même titre pour les jours précédents
vendredi 24 février 2012
jeudi 23 février 2012
mercredi 22 février 2012
idéologie ou conviction ?
Quand – par quelques-uns préférant les schémas à la subtilité et aux contingences de toutes tentatives de typer les opinions chez nous – les Français sont distribués en catégories de pensée et d’appartenance, la droite et la gauche se veulent mutuellement inaptes à l’intelligence, à la liberté de pensée. Ceux précisément qui y sont le plus sujet accusent les autres d’être prisonniers d’une idéologie. Ce qui revient à les considérer, et surtout à les désigner pour les électeurs, comme des irréalistes et des gens de système. Tout programme, toute critique – alors que l’on fait semblant en campagne d’en attendre de l’adversaire pour que le débat, le vrai censément, naisse et instruise tout le pays, l’entraîne à y participer – deviennent alors illégitimes parce que sans projection sur l’avenir, sans étude précise du présent. L’idéologie, c’est le passé, c’est la prison, c’est l’échec, c’est le déni de l’homme et de la liberté. La résurgence du communisme. Ainsi ont été taxées les principales dispositions, notamment sociales, des programmes d’opposition de gauche. Le prétendant à la succession du président sortant a tous les défauts de caractère et de psychologie que ses concurrents pour la primaire socialiste ont fait trouver à la droite, et – maintenant qu’il est en selle – point n’est besoin d’analyser ce qu’il propose et sera peut-être la politique du prochain gouvernement pendant plusieurs années : c’est de l’idéologie, de l’aveuglement.
L’idéologie – si c’est un péché ? – n’a pas toujours été à gauche. Celle-ci était le rêve, l’idéal, les « lendemains qui chantent », la doctrine, ainsi les analyses, invectives et grands textes de Charles Maurras, était une idéologie. Un cadre, des structures pour penser et agir (ce que ne sut pas faire Charles Maurras). Vichy eut un corps de doctrine dont l’élaboration n’a pas encore été étudiée dans son émergence et son écriture complètes si soudaines. Et il a été dit que le gaullisme était la doctrine des circonstances (Olivier Guichard pendant le quinquennat de Georges Pompidou). L’idéologie semblait tellement l’apanage de la droite politique dans les années 1970 que la gauche, en tout cas le parti communiste, affectionnait ce concept de « l’idéologie dominante » – j’en ai eu de longues conversations avec René Andrieu, alors rédacteur en chef de l’Humanité, débatteur, enthousiaste et intransigeant s’il en fut.
L’idéologie est alors une ambiance, un ensemble de dogmes ou d’analyses tellement répandus qu’il est considéré plus fort que la réalité qu’on ne voit plus qu’à travers. Nous y sommes aujourd’hui et depuis plusieurs décennies. C’est la rtyrannie intellectuelle du libéralisme économique et financier, rendant compte de la réalité et la façonnant. Si c’est le cas, ce n’est possible que par le consentement des personnes, pas seulement celles qui dirigent ou qui commentent, évaluent et encensent le système même si les applications sont contingentes, mais aussi celles qui subissent, nous. Or, s’agit-il d’un corps de pensée ? L’histoire des politiques économiques coincide-t-elle avec celle des doctrines économiques ? Hors les systèmes communistes – en principe fondés sur une théorie économique et sociale autant que sur une considération dynamique de l’histoire humaine – et les éphémères totalitarismes des années 20 et 30 combinant embrigadement du grand nombre et alliance des gros groupes industriels et financiers, l’économie a été surtout la rencontre, que la société et le salariat impose, entre l’entreprise, son initiative, ses investissements et la puissance publique avec ses corollaires contemporains de légalité, de démocratie, d’élection. L’idéologie dominante aujourd’hui n’est pas celle d’une droite d’hier découvrant l’économie, dérèglementant mais gardant le modèle planiste et concertant, elle est une entreprise de démantèlement de la puissance publique, (donc) de la démocratie, de l’élection.
L’invective consistant à considérer l’opposition actuelle comme celles d’idéologues, cf. les trente-cinq heures de Martine Aubry et les 60.000 emplois à créer pour l’éducation nationale, couvre la véritable idéologie qui n’est d’ailleurs pas le fait des politiciens de la droite française, version parlementaire seulement.
Le débat tourne forcément court si l’on discute ainsi d’ambiance pesant sur une époque, de mode intellectuelle sans analyser les mécanismes qui la rendent dominante, qui ont fait perdre au salariat sa conscience de classe (alors que celle des dominants de tous les pays est certaine, avec une solidarité vérifiable) et aux commentateurs comme aux politiques le fil conducteur des événements contemporains qui est plus qu’autrefois encore, s’il est possible, une lutte de classes, un choc d’impérialismes et donc une dialectique historique. Comme les noms propres ont changé, que les pays en pointe ne sont plus les mêmes, que les objets de la stratégie sont autres, il n’est plus fait application de ce qui, il y a encore peu, allait de soi pour comprendre et combattre. C’est visible au niveau des entreprises, dans le comportement des jeunes générations. Le pouvoir que l’élection présidentielle met enfin en cause a collaboré à ce désarmement intellectuel et social, précisément en ancrant l’idée que la modernité et l’efficacité ne sont plus dans la solidarité, la lutte des hommes contre la mécanique la pire, pas celle qui est matérielle, mais celle qui est intellectuelle.
Pour reconstruire, pour soulever la chape de cette idéologie dominante contemporaine – incomplètement appelée : libéralisme, mot qui avait sa grandeur politique tout au long du XIXème siècle, autant que celui de nationalisme, et en bien plus pacifiant – il faut sans doute repartir des personnes, et donc opposer à une pensée collective, reçue d’un système qui est en train d’échouer, précisément parce qu’il fut systématique – la dérèglementation, l’abaissement de toute barrière, de tout cadre, de tout empêchement, de toute discussion et de tout délai de réflexion, de tout recul – les concvictions de chacun. Sans doute est-ce le bon sens populaire, la « brève de comptoir » qui fait une bonne part d’un mouvement d’opinion. Mais la conviction, dominant les instincts et les paresses, faite de repères, d’expérience, de discussion et d’épreuve face à la réalité, face aux surprises de l’histoire quand elle se fait ou se reprend, est la structure d’un être humain si celui-ci s’engage, reçoit ou prend une responsabilité. C’est composé d’espérance et de foi, ce doit être une charité en ce sens qu’une conviction – pour la cité – qui ne serait qu’égotiste manquerait vite d’éclairage. Une conviction est un centre, un point de vue – au sens topographique du terme – et elle s’enrichit sans cesse. Les grands faiseurs de notre histoire nationale, nos révolutionnaires, nos principaux soldats et légistes, nos martyrs (hommes et femmes, enfants) de guerre ou de résistance, nos saints sont chacun des cheminants et d’un moment particulier de leur vie, d’une découverte ou d’une intuition globales, d’un accueil de l’événement ou d’un héritage, ils ont reconnu en eux le germe d’une explication, d’une vie. La conviction fait la vocation.
Il est atterrant d’entendre si fréquemment des acteurs de la vie publique évoquer leur passion pour la politique, naguère c’était pour la France, ce peut être pour l’Europe en appelant à un patriotisme d’un genre, d’un esprit nouveaux. Le débat d’idées s’il est un concours d’ambition pour des places épéhèmères auxquelles se cramponner par tous moyens d’allégeance ou de tricherie, est stérile. L’imagination ne peut sourdre que d’une intelligence ouverte par le cœur. Alors, chacun peut respecter l’autre et dans le débat français – qui peut inspirer celui d’autres pays choisissant ces temps, eux aussi, leurs prochains dirigeants, qui peut anticiper la matrice d’une toute nouvelle entreprise européenne – la rencontre de plusieurs expériences et de plusieurs convictions, leur combinaison sont fécondes. Du niveau des personnes, le passage à un mouvement d’ensemble – le mouvement social, dans l’enthousiasme ou dans la constestation et la réclamation – devrait se fort. La jurisprudence de notre histoire contemporaine depuis Novembre et Décembre 1995 montre que le débat d’idées s’il est irrespectueux et clivé d’avance, empêche la manifestation de rue et la mobilisation efficace. Le débat sur les retraites fut tellement faux sur une scène officielle, arrangée par des rencontres sans ordre du jour ni conclusion à l’Elysée, et incarné par un ministre dont le hasard – ou la providence – montra d’entrée de jeu qu’il n’était digne ni de proposer ni d’arbitrer, qu’il était incapable d’écouter puisqu’il lui fallait sauver sa carrière, que sept ou huit manifestations nationales ne furent que des échanges citoyens dans des rues encore estivales. La grève générale, le blocage par les chauffeurs routiers de nos grands axes de communication ne furent pas même envisagés. Ce dont la droite a seulement peur quand elle est du tonneau actuel, constitué sans doute entre 1981 et 1986 (la haine des soi-disant gaullistes groupés pour la revanche avec Jacques Chirac changea de cible, de Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand et trouva le caractère et l’intensité aveuglantes qui se constate encore aujourd’hui), c’est ce mouvement social. Le malheur de la gauche depuis les grèves post-électorales de Juin 1936 est – régulièrement – de ne pas accompagner ce mouvement, de le combattre souvent et de ne pas le considérer comme son plus fort atout, à l’égal des urnes. Dans notre pays, la droite est majoritaire, toujours : elle n’est minoritaire dans les urnes qu’à condition que son champion du moment par un exercice maladroit ou autiste du pouvoir en exaspère une partie : Valéry Giscard d’Estaing et Nicolas Sarkozy perdant ainsi les modérés de leur camp. Pour gouverner, la gauche ne peut pas durablement compter sur les suffrages, leur nombre va diminuant tandis qu’elle dure nominalement au pouvoir. Il lui faut l’appui de ses bnénéficiaires. Ce qui suppose qu’elle tienne ses promesses, surtout les plus radicales, en appelle sereinement au peuple puisque de Gaulle lui en a laissé la possibilité constitutionnelle, et qu’elle suscite au besoin le mouvement social. Les troupes de la droite sont peu nombreuses mais puissantes, pas déclarées. La politique est un combat quand elle veut fonder. L’art du général de Gaulle fut de répondre de la droite pour faire ce que la gauche – notamment le parti communiste pour surtout ce qui fut la politique étrangère – devrait faire ou aurait souhaité faire. Il n’est pas étonnant que François Mitterrand ait eu le prestige et l’allure si proches de celui dont il fut « l’adversaire le plus fidèle ». C’est alors que la conviction ne change pas, mais qu’elle trouve sa racine la plus profonde. On n’est pas loin de ce qui permet le consensus, c’est-à-dire l’unité nationale. Ni une incantation, ni des politiques sectorielles, mais l’âme nationale en chacun des Français rejointe par la conviction reconnue chez ceux qui dirigent un moment. Le prochain, peut-être.
L’âme qui n’est pas la tripe ou le ventre auquel font appel – probablement à leurs dépens électoraux – à l’identité nationale ou à des croisades contre l’ennemi théologique et les mœurs dissonantes. L’âme qui n’est pas dispersée en autant d’esprits qu’il y aurait d’origines, de parcours, d’appellations dans une nation si composite que nos rois gouvernaient des peuples, et que le peuple n’apparut en réalité puis en concept que pour les renverser. Sans considérer d’ailleurs que nos Capétiens et les sans-culottes étaient chacun patriotes, possibles à concilier si précisément – déjà – ne s’étaient heurtées des idéologies, c’est-à-dire en fait des intérêts. Car l’idéologie masque l’intérêt et autorise le discours anonyme, dispense d’avouer une conviction peu belle ou pas réaliste.
L’idéologie – si c’est un péché ? – n’a pas toujours été à gauche. Celle-ci était le rêve, l’idéal, les « lendemains qui chantent », la doctrine, ainsi les analyses, invectives et grands textes de Charles Maurras, était une idéologie. Un cadre, des structures pour penser et agir (ce que ne sut pas faire Charles Maurras). Vichy eut un corps de doctrine dont l’élaboration n’a pas encore été étudiée dans son émergence et son écriture complètes si soudaines. Et il a été dit que le gaullisme était la doctrine des circonstances (Olivier Guichard pendant le quinquennat de Georges Pompidou). L’idéologie semblait tellement l’apanage de la droite politique dans les années 1970 que la gauche, en tout cas le parti communiste, affectionnait ce concept de « l’idéologie dominante » – j’en ai eu de longues conversations avec René Andrieu, alors rédacteur en chef de l’Humanité, débatteur, enthousiaste et intransigeant s’il en fut.
L’idéologie est alors une ambiance, un ensemble de dogmes ou d’analyses tellement répandus qu’il est considéré plus fort que la réalité qu’on ne voit plus qu’à travers. Nous y sommes aujourd’hui et depuis plusieurs décennies. C’est la rtyrannie intellectuelle du libéralisme économique et financier, rendant compte de la réalité et la façonnant. Si c’est le cas, ce n’est possible que par le consentement des personnes, pas seulement celles qui dirigent ou qui commentent, évaluent et encensent le système même si les applications sont contingentes, mais aussi celles qui subissent, nous. Or, s’agit-il d’un corps de pensée ? L’histoire des politiques économiques coincide-t-elle avec celle des doctrines économiques ? Hors les systèmes communistes – en principe fondés sur une théorie économique et sociale autant que sur une considération dynamique de l’histoire humaine – et les éphémères totalitarismes des années 20 et 30 combinant embrigadement du grand nombre et alliance des gros groupes industriels et financiers, l’économie a été surtout la rencontre, que la société et le salariat impose, entre l’entreprise, son initiative, ses investissements et la puissance publique avec ses corollaires contemporains de légalité, de démocratie, d’élection. L’idéologie dominante aujourd’hui n’est pas celle d’une droite d’hier découvrant l’économie, dérèglementant mais gardant le modèle planiste et concertant, elle est une entreprise de démantèlement de la puissance publique, (donc) de la démocratie, de l’élection.
L’invective consistant à considérer l’opposition actuelle comme celles d’idéologues, cf. les trente-cinq heures de Martine Aubry et les 60.000 emplois à créer pour l’éducation nationale, couvre la véritable idéologie qui n’est d’ailleurs pas le fait des politiciens de la droite française, version parlementaire seulement.
Le débat tourne forcément court si l’on discute ainsi d’ambiance pesant sur une époque, de mode intellectuelle sans analyser les mécanismes qui la rendent dominante, qui ont fait perdre au salariat sa conscience de classe (alors que celle des dominants de tous les pays est certaine, avec une solidarité vérifiable) et aux commentateurs comme aux politiques le fil conducteur des événements contemporains qui est plus qu’autrefois encore, s’il est possible, une lutte de classes, un choc d’impérialismes et donc une dialectique historique. Comme les noms propres ont changé, que les pays en pointe ne sont plus les mêmes, que les objets de la stratégie sont autres, il n’est plus fait application de ce qui, il y a encore peu, allait de soi pour comprendre et combattre. C’est visible au niveau des entreprises, dans le comportement des jeunes générations. Le pouvoir que l’élection présidentielle met enfin en cause a collaboré à ce désarmement intellectuel et social, précisément en ancrant l’idée que la modernité et l’efficacité ne sont plus dans la solidarité, la lutte des hommes contre la mécanique la pire, pas celle qui est matérielle, mais celle qui est intellectuelle.
Pour reconstruire, pour soulever la chape de cette idéologie dominante contemporaine – incomplètement appelée : libéralisme, mot qui avait sa grandeur politique tout au long du XIXème siècle, autant que celui de nationalisme, et en bien plus pacifiant – il faut sans doute repartir des personnes, et donc opposer à une pensée collective, reçue d’un système qui est en train d’échouer, précisément parce qu’il fut systématique – la dérèglementation, l’abaissement de toute barrière, de tout cadre, de tout empêchement, de toute discussion et de tout délai de réflexion, de tout recul – les concvictions de chacun. Sans doute est-ce le bon sens populaire, la « brève de comptoir » qui fait une bonne part d’un mouvement d’opinion. Mais la conviction, dominant les instincts et les paresses, faite de repères, d’expérience, de discussion et d’épreuve face à la réalité, face aux surprises de l’histoire quand elle se fait ou se reprend, est la structure d’un être humain si celui-ci s’engage, reçoit ou prend une responsabilité. C’est composé d’espérance et de foi, ce doit être une charité en ce sens qu’une conviction – pour la cité – qui ne serait qu’égotiste manquerait vite d’éclairage. Une conviction est un centre, un point de vue – au sens topographique du terme – et elle s’enrichit sans cesse. Les grands faiseurs de notre histoire nationale, nos révolutionnaires, nos principaux soldats et légistes, nos martyrs (hommes et femmes, enfants) de guerre ou de résistance, nos saints sont chacun des cheminants et d’un moment particulier de leur vie, d’une découverte ou d’une intuition globales, d’un accueil de l’événement ou d’un héritage, ils ont reconnu en eux le germe d’une explication, d’une vie. La conviction fait la vocation.
Il est atterrant d’entendre si fréquemment des acteurs de la vie publique évoquer leur passion pour la politique, naguère c’était pour la France, ce peut être pour l’Europe en appelant à un patriotisme d’un genre, d’un esprit nouveaux. Le débat d’idées s’il est un concours d’ambition pour des places épéhèmères auxquelles se cramponner par tous moyens d’allégeance ou de tricherie, est stérile. L’imagination ne peut sourdre que d’une intelligence ouverte par le cœur. Alors, chacun peut respecter l’autre et dans le débat français – qui peut inspirer celui d’autres pays choisissant ces temps, eux aussi, leurs prochains dirigeants, qui peut anticiper la matrice d’une toute nouvelle entreprise européenne – la rencontre de plusieurs expériences et de plusieurs convictions, leur combinaison sont fécondes. Du niveau des personnes, le passage à un mouvement d’ensemble – le mouvement social, dans l’enthousiasme ou dans la constestation et la réclamation – devrait se fort. La jurisprudence de notre histoire contemporaine depuis Novembre et Décembre 1995 montre que le débat d’idées s’il est irrespectueux et clivé d’avance, empêche la manifestation de rue et la mobilisation efficace. Le débat sur les retraites fut tellement faux sur une scène officielle, arrangée par des rencontres sans ordre du jour ni conclusion à l’Elysée, et incarné par un ministre dont le hasard – ou la providence – montra d’entrée de jeu qu’il n’était digne ni de proposer ni d’arbitrer, qu’il était incapable d’écouter puisqu’il lui fallait sauver sa carrière, que sept ou huit manifestations nationales ne furent que des échanges citoyens dans des rues encore estivales. La grève générale, le blocage par les chauffeurs routiers de nos grands axes de communication ne furent pas même envisagés. Ce dont la droite a seulement peur quand elle est du tonneau actuel, constitué sans doute entre 1981 et 1986 (la haine des soi-disant gaullistes groupés pour la revanche avec Jacques Chirac changea de cible, de Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand et trouva le caractère et l’intensité aveuglantes qui se constate encore aujourd’hui), c’est ce mouvement social. Le malheur de la gauche depuis les grèves post-électorales de Juin 1936 est – régulièrement – de ne pas accompagner ce mouvement, de le combattre souvent et de ne pas le considérer comme son plus fort atout, à l’égal des urnes. Dans notre pays, la droite est majoritaire, toujours : elle n’est minoritaire dans les urnes qu’à condition que son champion du moment par un exercice maladroit ou autiste du pouvoir en exaspère une partie : Valéry Giscard d’Estaing et Nicolas Sarkozy perdant ainsi les modérés de leur camp. Pour gouverner, la gauche ne peut pas durablement compter sur les suffrages, leur nombre va diminuant tandis qu’elle dure nominalement au pouvoir. Il lui faut l’appui de ses bnénéficiaires. Ce qui suppose qu’elle tienne ses promesses, surtout les plus radicales, en appelle sereinement au peuple puisque de Gaulle lui en a laissé la possibilité constitutionnelle, et qu’elle suscite au besoin le mouvement social. Les troupes de la droite sont peu nombreuses mais puissantes, pas déclarées. La politique est un combat quand elle veut fonder. L’art du général de Gaulle fut de répondre de la droite pour faire ce que la gauche – notamment le parti communiste pour surtout ce qui fut la politique étrangère – devrait faire ou aurait souhaité faire. Il n’est pas étonnant que François Mitterrand ait eu le prestige et l’allure si proches de celui dont il fut « l’adversaire le plus fidèle ». C’est alors que la conviction ne change pas, mais qu’elle trouve sa racine la plus profonde. On n’est pas loin de ce qui permet le consensus, c’est-à-dire l’unité nationale. Ni une incantation, ni des politiques sectorielles, mais l’âme nationale en chacun des Français rejointe par la conviction reconnue chez ceux qui dirigent un moment. Le prochain, peut-être.
L’âme qui n’est pas la tripe ou le ventre auquel font appel – probablement à leurs dépens électoraux – à l’identité nationale ou à des croisades contre l’ennemi théologique et les mœurs dissonantes. L’âme qui n’est pas dispersée en autant d’esprits qu’il y aurait d’origines, de parcours, d’appellations dans une nation si composite que nos rois gouvernaient des peuples, et que le peuple n’apparut en réalité puis en concept que pour les renverser. Sans considérer d’ailleurs que nos Capétiens et les sans-culottes étaient chacun patriotes, possibles à concilier si précisément – déjà – ne s’étaient heurtées des idéologies, c’est-à-dire en fait des intérêts. Car l’idéologie masque l’intérêt et autorise le discours anonyme, dispense d’avouer une conviction peu belle ou pas réaliste.
mardi 21 février 2012
Inquiétude & Certitudes - mardi 21 février 2012
Mardi 21 Février 2012
Prier dans l’allégresse sans qu’aucun sentiment ne la motive, prier pour tous autant que pour moi, et pour tout. Carême qui va s’ouvrir, point commun des religions révélées, nous préparer de corps pour assurer qu’esprit, âme, volonté l’emportent quand même sur… en tout cas, quelques efforts sur soi dont tout peut profiter… anniversaire de … ? Edith me disait hier soir qu’A… va fêter en grand ses soixante ans, le 3 Novembre prochain… l’âge et son mystère, il nous parle plus que notre jeunesse dont nous avons bien moins conscience que de notre vieillissement, puis surtout de notre état de vieillesse…les oiseaux juste maintenant, le ciel à peine prenant de la clarté, une teinte, une consistance antérieures à la clarté, ce n’est plus la nuit, c’est seulement que ce n’est plus la nuit. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces instincts qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n'obtenez rien parce que vous ne priez âs ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. Créatures adultères ! [1] De fait, je vois dans la ville discorde et violence : de jour et de nuit, elles tournent en haut de ses remparts. [2] Discernement psychologique de Jacques, l’un des trois disciples présents à la Transgfiguration et présents à l’agonie au Jardin des Oliviers, mais accompagnement spirituel par le psalmiste, dont chants et textes résument et partagent toute l’expérience humaine de l’échec, de la mort aux résurrections et aux soutiens miraculeux constamment reçus à temps, l’expérience par l’homme de lui-même et de son Dieu. Décharge ton fardeau sur le Seigneur :il prendra soin de toi. Jamais il ne permettra que le juste s’écroule. Les thèmes qui semblent attachés au Christ et donnent à notre prière son cadre. Ils arrivèrent à Carphanaüm et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : »De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Pauvres réponses. Jésus les reprend, don de la paternité et un des dons de la maternité : l’enfant qui nous éduque et nous rend aux vérités premières. Prenant alors un enfant, il le plaça au mieux d’eux (il y en avait donc un ou plusieurs dans la maison, qui est celle de la famille de Pierre ou de sa belle-famille, un des enfants de l’apôtre ? pourquoi pas ?), l’embrassa et leur dit : « Celui qui acceuille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ne m’accueille pas moi, mais Celui qui m’a envoyé ». Jésus sait le comble de notre conduite scandaleuse, ne pas accepter les enfants, ne pas les écouter, les accueillir, les chérir. Tout y est, de ceux – si fréquents – qui ne les « supportent », trop de bruits, trop spontanés, trop vivants, si peu aux normes de l’adulte qu’ils mettent en question… l’avortement aussi, et hélas ! Critères de nos sociétés, l’embarras autant que l’amour provoqués par la présence de l’enfant, par tout destin que nous ne savons pas, par cette preuve joliment administré que nous ne pouvons rien pour ce qui est essentiel : la vie, une vie… l’enfant enfin nous renvoit à notre responsabilité, puisqu’il dépend tellement de nous et cependant a droit à nous de naissance et inconditionnellement. A le vivre plus encore qu’à le réfléchir, ce n’est pas instinctif ni pour lui ni pour nous. – Le rose de l’enfance, le rose du Laetare, celui de ce lever du jour, maintenant, durent si peu, sont si parfaits qu’ils arrêtent tout pour que nous y soyons, en soyons. L'âge des autres nous vieillit-il ? pas celui de l'enfant.
matin
Je lis Le Monde avec retard et n’ai pas la radio à bord de la voiture de ma femme. Nicolas Sarkozy selon mon jourbnal fait campagne à un rythme effréné et – piquant son titre à Valéry Giscar d’Estaintg – affirme que « le pouvoir et la vie » l’ont vraiment (encore) changé. Le numéro suivant indique que des préfets dénoncent les fautes morales de l’Etat sarkozyste ; il est temps d’anticiper le changement… mais c’est donc l’hallali du pouvoir en place. Un conseiller des premières années du président sortant va soutenir Hollande. Parution d’une biographie par la chroniqueuse politique de France-Infos. ma radio d’habitude : Marie-Eve Malouine, Hollande le gentil ! Tout cela déblaie en ce sens que les chances de la réélection de Sarkozy s’amenuisent nettement. Jean-Louis Borloo a compris qui défroque pour la présidence de Veolia et le vrai train de vie… Beauté et aveu de ces politiques : lui ce qui ne m’étonne pas, Christine Boutin dont je me souvenais pas des demandes et compléments d’emploi en 2010…
[1] - lettre de Jacques IV 1 à 10 ; psaume LV ; évangile selon saint Marc IX 30 à 37
[2] - On est impressionné par les multiples et diverses manières d’exprimer la supplication, les comportements des impies, leurs ruses, leurs stratagèmes. Que de synonymes, que de tournures de phrases, que de cris et de plaintes inédits parsèment ce pasume ! Quelle verve, quelels inépuisable susbtilités dans l’expression de la détresse, du désespoir, de la peur, du tremblement et de l’épiuvante ! Les ressources sémantiques et littéraires du psalmiste sont inrarrissables. David, chantre de la prière et de la poésie, atteint ici des sommets proprement inégalés. Le terme …, dérivé de …, dominer et …, descendre, associé à …, mon discours, révèle l’état d’abattement moral du psalmiste, « dominé » par sa peur, son discours « s’affaisse ». Et de fait, le verset suivant évoque « la pression de l’impie » …, à l’origine de cet abattement. Ce n’est là qu’un exemple du maniement génial du langage biblique ; chaque vers, chaque phrase recèle des trésors de dextérité littéraire. Dans les premiers versets, David supplie de le sauver des griffes des méchants qu’il décrit par la suite. Il est tellement affolé, qu’il rêve d’avoir des ailes pour s’envoler comme une colombe, pour errer dans le désert, à la recherche d’un abri contre la tempête. Car l’insécurité règne dans la ville où la violence, l’injustice, le mensonge et la ruse font la loi. Les ennemis se cachent sous l’apparence d’êtres irréprochables qui se disent des amis, ce sont des hommes « comme vous et moi », « au-dessus de tout soupçons », avec lesquels on se plaisiat à « savourer des secrets » (…) et à fréquenter la « maison de Dieu » (verset 15). Ces individus porteurs de mort méritent d’être enterrés vivants, car le mal est en eux. Certain d’être exaucé et de voir la chute du méchant, le psalmiste retrouve la sérénité en « rejetant son fardeau sur l’Eternel », puisque Dieu ne « permettra jamais que le juste chancelle » - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. NB les … indiquent des caractères hébraïques dont ne dispose pas ce clavier
Prier dans l’allégresse sans qu’aucun sentiment ne la motive, prier pour tous autant que pour moi, et pour tout. Carême qui va s’ouvrir, point commun des religions révélées, nous préparer de corps pour assurer qu’esprit, âme, volonté l’emportent quand même sur… en tout cas, quelques efforts sur soi dont tout peut profiter… anniversaire de … ? Edith me disait hier soir qu’A… va fêter en grand ses soixante ans, le 3 Novembre prochain… l’âge et son mystère, il nous parle plus que notre jeunesse dont nous avons bien moins conscience que de notre vieillissement, puis surtout de notre état de vieillesse…les oiseaux juste maintenant, le ciel à peine prenant de la clarté, une teinte, une consistance antérieures à la clarté, ce n’est plus la nuit, c’est seulement que ce n’est plus la nuit. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces instincts qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n'obtenez rien parce que vous ne priez âs ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. Créatures adultères ! [1] De fait, je vois dans la ville discorde et violence : de jour et de nuit, elles tournent en haut de ses remparts. [2] Discernement psychologique de Jacques, l’un des trois disciples présents à la Transgfiguration et présents à l’agonie au Jardin des Oliviers, mais accompagnement spirituel par le psalmiste, dont chants et textes résument et partagent toute l’expérience humaine de l’échec, de la mort aux résurrections et aux soutiens miraculeux constamment reçus à temps, l’expérience par l’homme de lui-même et de son Dieu. Décharge ton fardeau sur le Seigneur :il prendra soin de toi. Jamais il ne permettra que le juste s’écroule. Les thèmes qui semblent attachés au Christ et donnent à notre prière son cadre. Ils arrivèrent à Carphanaüm et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : »De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Pauvres réponses. Jésus les reprend, don de la paternité et un des dons de la maternité : l’enfant qui nous éduque et nous rend aux vérités premières. Prenant alors un enfant, il le plaça au mieux d’eux (il y en avait donc un ou plusieurs dans la maison, qui est celle de la famille de Pierre ou de sa belle-famille, un des enfants de l’apôtre ? pourquoi pas ?), l’embrassa et leur dit : « Celui qui acceuille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ne m’accueille pas moi, mais Celui qui m’a envoyé ». Jésus sait le comble de notre conduite scandaleuse, ne pas accepter les enfants, ne pas les écouter, les accueillir, les chérir. Tout y est, de ceux – si fréquents – qui ne les « supportent », trop de bruits, trop spontanés, trop vivants, si peu aux normes de l’adulte qu’ils mettent en question… l’avortement aussi, et hélas ! Critères de nos sociétés, l’embarras autant que l’amour provoqués par la présence de l’enfant, par tout destin que nous ne savons pas, par cette preuve joliment administré que nous ne pouvons rien pour ce qui est essentiel : la vie, une vie… l’enfant enfin nous renvoit à notre responsabilité, puisqu’il dépend tellement de nous et cependant a droit à nous de naissance et inconditionnellement. A le vivre plus encore qu’à le réfléchir, ce n’est pas instinctif ni pour lui ni pour nous. – Le rose de l’enfance, le rose du Laetare, celui de ce lever du jour, maintenant, durent si peu, sont si parfaits qu’ils arrêtent tout pour que nous y soyons, en soyons. L'âge des autres nous vieillit-il ? pas celui de l'enfant.
matin
Je lis Le Monde avec retard et n’ai pas la radio à bord de la voiture de ma femme. Nicolas Sarkozy selon mon jourbnal fait campagne à un rythme effréné et – piquant son titre à Valéry Giscar d’Estaintg – affirme que « le pouvoir et la vie » l’ont vraiment (encore) changé. Le numéro suivant indique que des préfets dénoncent les fautes morales de l’Etat sarkozyste ; il est temps d’anticiper le changement… mais c’est donc l’hallali du pouvoir en place. Un conseiller des premières années du président sortant va soutenir Hollande. Parution d’une biographie par la chroniqueuse politique de France-Infos. ma radio d’habitude : Marie-Eve Malouine, Hollande le gentil ! Tout cela déblaie en ce sens que les chances de la réélection de Sarkozy s’amenuisent nettement. Jean-Louis Borloo a compris qui défroque pour la présidence de Veolia et le vrai train de vie… Beauté et aveu de ces politiques : lui ce qui ne m’étonne pas, Christine Boutin dont je me souvenais pas des demandes et compléments d’emploi en 2010…
[1] - lettre de Jacques IV 1 à 10 ; psaume LV ; évangile selon saint Marc IX 30 à 37
[2] - On est impressionné par les multiples et diverses manières d’exprimer la supplication, les comportements des impies, leurs ruses, leurs stratagèmes. Que de synonymes, que de tournures de phrases, que de cris et de plaintes inédits parsèment ce pasume ! Quelle verve, quelels inépuisable susbtilités dans l’expression de la détresse, du désespoir, de la peur, du tremblement et de l’épiuvante ! Les ressources sémantiques et littéraires du psalmiste sont inrarrissables. David, chantre de la prière et de la poésie, atteint ici des sommets proprement inégalés. Le terme …, dérivé de …, dominer et …, descendre, associé à …, mon discours, révèle l’état d’abattement moral du psalmiste, « dominé » par sa peur, son discours « s’affaisse ». Et de fait, le verset suivant évoque « la pression de l’impie » …, à l’origine de cet abattement. Ce n’est là qu’un exemple du maniement génial du langage biblique ; chaque vers, chaque phrase recèle des trésors de dextérité littéraire. Dans les premiers versets, David supplie de le sauver des griffes des méchants qu’il décrit par la suite. Il est tellement affolé, qu’il rêve d’avoir des ailes pour s’envoler comme une colombe, pour errer dans le désert, à la recherche d’un abri contre la tempête. Car l’insécurité règne dans la ville où la violence, l’injustice, le mensonge et la ruse font la loi. Les ennemis se cachent sous l’apparence d’êtres irréprochables qui se disent des amis, ce sont des hommes « comme vous et moi », « au-dessus de tout soupçons », avec lesquels on se plaisiat à « savourer des secrets » (…) et à fréquenter la « maison de Dieu » (verset 15). Ces individus porteurs de mort méritent d’être enterrés vivants, car le mal est en eux. Certain d’être exaucé et de voir la chute du méchant, le psalmiste retrouve la sérénité en « rejetant son fardeau sur l’Eternel », puisque Dieu ne « permettra jamais que le juste chancelle » - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. NB les … indiquent des caractères hébraïques dont ne dispose pas ce clavier
lundi 20 février 2012
gouvernement et responsabilité
Il y a la lettre et il y a l’esprit. La lettre se modifie, la France a souvent changé de régime et, depuis de Gaulle, sans que la lettre ait changé – malgré la tentative de minorer le rôle du Premier ministre qui fit heureusement long feu au début de 2008 – nous avons à nouveau changé de régime. C’est un régime d’irresponsabilité présidentielle, et la coincidence à quelques semaines près, très organisée en même temps que le quinquennat, de l’élection du président et de celle de l’Assemblée nationale, a pratiquement aboli la responsabilité du gouvernement devant le Parlement puisque la majorité est indéfectible, moyennant remontrances et critiques, mais à huis-clos.
Paradoxalement, jamais les citoyens n’ont autant entendu parler de démocratie – irréprochable – et de responsabilité assumée par le principal gouvernant au nom de tous les autres. Pour preuve, avance le président sortant, des nominations soumises à l’assentiment de commissions parlementaires, mais il n’y en a eu aucune. Pour preuve, la présidence de la commission des Finances de chacune des deux chambres concédée à l’opposition, mais cela ne coûte rien puisque c’est la majorité de la commission qui décide finalement, on le voit au Sénat où cette majorité a changé. Pour preuve enfin, le contrôle de la Cour des comptes sur ceux de l’Elysée ce qui ne s’était jamais fait avant l’actuel quinquennat, mais c’est un contrôle de légalité et pas d’opportunité. Le président s’est fait augmenter susbtantiellement son traitement, qui n’est qu’argent de poche, au prétexte – peut-on apprendre selon une biographie de sa future directrice de campagne [1] – que le prédécesseur cumulait son traitement de l’Elysée avec sa retraite, dont il n’est pas précisé si elle était celle de parlementaire ou de … magistrat à la Cour des comptes. Les devis de l’avion de fonction ont été enfoncés, jamais les voyages n’ont été aussi nombreux et coûteux, davantage proportionnellement dans l’hexagone qu’à l’étranger ou outre-mer. Démocratie formelle comme toutes les dictatures savent la pratiquer. Le maniement des contre-pouvoirs que seraient les médias absorbe des budgets de communication aux montants sans précédents et l’endogamie, aujourd’hui régnante, organise entre politique et journalisme le concubinage notoire jusques sur les écrans de télévision. Le système est fermé.
La responsabilité est comprise – dans le système sous lequel nous vivons – comme l’accaparement de la décision, pas du tout comme la soumission constante et par principe à la sanction qui – en démocratie, précisément – est de détrôner le régnant. Nicolas Sarkozy n’a fait qu’ajouter par sa revendication de tout décider sans autre risque que de n’être pas réélu, et s’il ne l’est pas de simplement laisser la place sans discussion d’un quitus ou d’un bilan, à ce qui a commencé sous Jacques Chirac. Ce dernier ne revendiquait que la longévité et pour l’avoir a accepté la réduction de son second mandat, et pourquoi pas, s’il était resté en bonne santé, deun troisième. En faisant décider que pas plus de deux mandats consécutifs ne seront désormais possibles, Nicolas Sarkozy a voulu constitutionnaliser son mot d’esprit – en Janvier 2005 quand commençait la campaagne référendaire sur la Constitution européenne et sa propre brigue – mais s’il est réélu maintenant, il en verra l’inconvénient en ayant pendant cinq ans à arbitrer entre les prétendants, déjà connus ou à venir : autant de courants et de compromis à l’intérieur du parti présidentiel qui n’est plus qu’une machine à élire et dont le contrôle fut décisif dans l’ascension de l’élu de Mai 2007.
Comment se combinent l’exclusivité de la décision, détenue par le président de la République au prétexte qu’il ne peut se dérober à son mandat, et l’absence de possibilité de mettre en jeu la responsabilité sans cesse revendiquée ?
La légalité appelle la contrainte, la sanction, mais elle est le fruit de délibérations, de débats et son écriture comme sa publication sont soumises à des formes. Gouverner – au moins en France – répondu à des sens nombreux, tous nobles mais donnant plus ou moins de champ à celui qui gouverne : exécuter, orienter, décider. Pour un peuple qui dispose d’un Etat – ce n’est pas la chance ou la difficulté de tous – et qui place à la tête de celui-ci un chef ou un président, tout dépend de la manière dont cet ultime mandataire est désigné. L’hérédité oblige aujourd’hui à régner sans gouverner, et à n’exercer d’influence que dans des tête-à-tête dont il n’est pas rendu compte ou dans des circonstances de crise telles qu’une personne physique, désintéressée parce que déjà au sommet de toutes hiérarchies publiques, a le devoir ou reçoit la charge de tout transcender pour tenter de sauver ce qui peut l’être, rendant ensuite aux acteurs du cours normal les jeux et cartes habituels. L’élection au suffrage direct n’implique pas forcément une royauté de quelques années : le président fédéral autrichien n’a pratiquement aucun pouvoir alors que le chancelier, parce qu’à la tête d’une machine de parti dirige une coalition au parlement, en a la plupart selon un contrat de gouvernement ; à l’inverse, le président de l’Etat d’Israël comme celui de la République fédérale d’Allemagne n’est élu que par le parlement, et c’est le Premier ministre en Israël qui est élu directement par le peuple.
La France par la Constitution de 1958 n’a pas opté pour un régime présidentiel qui – l’expérience américaine le montre – est le plus souvent un régime de cohabitation entre des majorités successives mais contraires détenant l’une l’exécutif et l’autre le législatif ; elle l’a pourtant expérimenté déjà trois fois, et il est probable que si le président sortant était réélu en Mai prochain ce ne serait que de justesse et pour sans doute manquer d’avoir la majorité dans la nouvelle Assemblée nationale : quatrième cohabitation donc. Le régime français est celui d’une monarchie temporaire, répondant de l’essentiel, de la continuité de l’Etat, du pays, de la nation, pouvant en appeler au peuple mais ne gouvernant pas lui-même en sorte que le Premier ministre, de son choix mais accepté par le parlement, répond des gestions et du quotidien. Tout cela a été théorisé, expliqué, pratiqué par le général de Gaulle, le décisif étant que le président de la République doit gagner sa propre élection, mais aussi les consultations nationales – referendum, renouvellement de l’Assemblée nationale – sinon il démissionne. C’est la mise en jeu de son mandat, à chaque scrutin national, même s’il n’est pas nommément concerné comme pour son élection ou sa réélection, qui lui donne une majorité au Parlement, qui vérifie celle dont il dispose dans le pays, dans l’esprit et le consentement de ses concitoyens. La question de confiance, posée de son propre chef, est le mécanisme principal de sa responsabilité.
Certes, ce n’est pas écrit mais c’est l’esprit de la Cinquième République.
Aucune décision de fond, aucune crise ne peut être résolue sans le retour au peuple ou son assentiment. C’était la pratique du général de Gaulle. Le mandat présidentiel était plus long, alors, de deux ans que le législatif, le président de la République courait le risque, selon son gouvernement, selon ses arbitrages, voire selon son comportement, son âge-même et sa longévité au pouvoir, de ne plus disposer d’une majorité parlementaire pendant le cours de son propre mandat. Sanction qui n’était pas à sa discrétion. Le referendum d’initiative populaire peut avoir deux acceptions. A la suisse, il fait du peuple le législateur sur des sujets éludés ou redoutés par le gouvernement. Dans une logique, qui devrait être française parce qu’elle prolongerait l’élan constitutionnel de 1958 tel qu’en 1962 il fut confirmé, l’initiative populaire selon que le thème serait ou non du goût du président de la République permettrait la mise en jeu d’un mandat en cours. Ni dans la rédaction de 1958, ni dans celle de 2008 prévoyant ce type de referendum – pas plus qu’à propos du droit de dissolution de l’Assemblée nationale, discrétionnaire du président de la République – il n’est spécifié que ce dernier soit obligé de démissionner s’il est désavoué. Ce fut même l’affirmation de Georges Pompidou – pour se déculpabiliser… que l’homme du 18 Juin n’était nullement obligé de rendre son tablier au soir du 27 Avril 1969. Doctrine personnelle que reprit à son compte Jacques Chirac le 29 Mai 2005 : quoique désavoué personnellement, puisque la convocation du referendum à propos du projet de Constitution européenne était sa décision propre contre l’avis de beaucoup de prophètes et pas seulement sa signature, il se maintint.
Le système non écrit dans lequel nous vivons depuis dix ans est donc celui de l’irresponsabilité, et il semble accepté par tous les acteurs convenus du jeu politique. Chaque année accentue cette irresponsabilité, alors même que gouvernants, élus, et opposants rivalisent d’assurance sur les responsabilités qu’ils prennent, assument et revendiquent. Statut pénal exemptant le président de la République de toutes vraies poursuites et sanctions, sauf un déshonneur qu’on l’encourage de partout à ne pas ressentir : c’est l’apport de Jacques Chirac aux institutions républicaines qui, avant lui, n’en avaient jamais eu besoin. Coincidence à quelques semaines près de l’octroi des mandats présidentiel et législatif, en sorte que la majorité à l’Assemblée nationale peut s’entendre dicter l’exposé des motifs des propositions de loi de l’un quelconque de ses membres, que les débats n’ont plus de sens puisque l’issue est certaine même si les consciences ne le sont pas. Cour des comptes entrée à l’Elysée mais dépenses de candidature et de campagne pour le président sortant aux frais de l’Etat jusqu’à une déclaration de candidature au contenu moins engagé que bien des discours échappant aux décomptes pour l’égalité de présence médiatique.
Surtout, le referendum a été systématiquement éludé pendant l’actuel quinquennat. Eludé pour le nouveau traité de base européen, celui de Lisbonne, alors qu’il se substitue à un texte mort-né, rejeté par referendum, et au traité de Maastricht adopté par referendum. Eludé aussi pour la révision constitutionnelle de l’été de 2008 obtenue à une voix près, le président du Congrès ayant participé au vote ce qui est sans précédent. Eludé pour nos engagements militaires à l’extérieur et pour notre réintégration dans l’O.T.A.N.. Eludé pour le statut de service public de La Poste, emblématique de tous les autres et soi-disant prévu par le traité de Lisonne, à l’initiative de Nicolas Sarkozy. alors qu’une pétition, postérieure à la révision du 23 Juillet 2008, réclame avec le triple des voix requises même si elles n’ont pas régulièrement enregistrées, un referendum précisément. Cette même révision de 2008 revient en sus sur l’engagement pris par Jacques Chirac deux mois avant le referendum sur la constitution européenne de consulter le pays pour toute nouvelle adhésion à l’Union (révision du 1er Mars 2005). Même manière que pour court-circuiter l’initiative populaire : le Parlement, en traitant lui-même le sujet proposé, fait éviter dans les deux cas le referendum, évoqué par les nouveaux textes mais pas de droit. La décisive entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun – qui était une erreur mais sans doute ne pouvait être évitée – ne fut acquise que par referendum, celui de la saint-Georges, 23 Avril 1972.
L’écart – celui de la mauvaise foi – entre les pétitions de contrôle démocratique et la pratique a trouvé son plus bel exemple dans la nomination de François Pérol à la tête du groupe bancaire que, dans des positions tantôt publiques, tantôt privées, il travaillait depuis dix ans à constituer. Et le dévoiement de l’ensemble de nos institutions est éclatant quand on nous laisse prévoir – en cas de réélection du président sortant – un referendum, le premier auquel se prêterait Nicolas Sarkozy, sur les obligations des chômeurs ou sur celles des immigrés – qui contreviendrait dans le fond à nos deux textes fondamentaux : la déclaration de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946. L’esprit d’aujourd’hui – celui d’un seul homme faisant toute l’ambiance depuis cinq ans – serait soi-disant le bon sens populaire, une conception des normes, du bien commun et du salut public dont ne sont juges ni les juridictions ni les électeurs ni les partenaires sociaux ou les associations d’usagers. Au-dessus des lois, au-dessus même de l’opinion générale si les sondages permettre de la connaître, le dire présidentiel fait prime. Il est aussitôt relayés par la hiérarchie du parti majoritaire à l’Assemblée nationale, rivalisant avec le président et avec son ministre de l’Intérieur, pour inventer des thèmes à débattre dont le point commun est d’attiser toutes flammes, de découvrir toutes brèches sous prétexte de clarification, voire de consensus.
L’irresponsabilité aboutit au contraire du gouvernement. L’esprit public devient émollient, comme si le peuple était, lui aussi, irresponsable. Alors que sous les monarchies de nos années révolutionnaires de 1789 à 1870, le chef de l’Etat était fragile, renversé par la rue parisienne ou par l’invasion étrangère, le président de la République, façon Nicolas Sarkozy, n’est déboulonnable qu’au seul terme régulier de son mandat. La tolérance des élites, des principaux partenaires du pouvoir en place, des médias ne donnant jamais à penser que notre régime est d’exception, la résignation générale, notamment à propos de la réforme du régime général des retraites, manifestement mal étudiée et pas du tout concertée, ont fourni pendant cinq ans cette réponse désastreuse. Nettement minoritaire selon les sondages dès le neuvième mois de son mandat et sans discontinuer depuis, le président de la République a eu – dans son dire personnel et par son usurpation de fait du pouvoir législatif – un pouvoir dont n’avait jamais disposé aucun de ses prédécesseurs. A-t-il été pourtant efficace ? A-t-il même décidé [2] ? En apparence, l’échec serait dû à la crise ou à des décisions inadéquates. Ne serait-ce pas plutôt le fait qu’un système enfermant le peuple et les élus dans la seule initiative ou réaction du président de la République, tarit l’imagination collective et l’élan nationale. Le pays se dépossède, il ne secrète plus d’élites et ne s’aime plus lui-même. Il est encouragé à se communautariser et à s’abstenir. Il est désorienté. L’étymologie du mot gouverner, c’est orienter, et la racine du mot responsabilité est bien de répondre de ses actes. La République française, version en cours, ne correspond plus en rien à ce modèle antique rappelé par l’article 2 de notre Constitution : « son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Le drame de la prochaine élection présidentielle n’est pas dans l’aléa d’un changement ou non de politique économique et sociale, d’une contribution française ou pas aux solutions forcément européennes pour remédier à la crise mondiale, il est dans le referendum qu’elle constitue pour ou contre Nicolas Sarkozy et sa pratique excessive et anormale (François Hollande a raison et la majorité sortante le sait bien qui eût préféré depuis des mois un autre candidat que le président actuel) du pouvoir. La défaite du président sortant risque bien de n’être pas la fin d’une manière autoritaire et exclusive d’exercer les prérogatives du chef de l’Etat. Le successeur en effet sera rendu responsable, dès son premier instant à l’Elysée, de tout le changement attendu. Il lui faudra donc réapprendre la collégialité aux gouvernants, la pratiquer lui-même quoiqu’il y ait à décider. Il lui faudra même contourner le piège qui lui est ultimement tendu par celui qu’il doit battre : bannir, quant à lui, le recours au referendum puisque Nicolas Sarkozy sur sa fin le préconise. Il lui faudra remédier autant à la passivité populaire qu’au détraquement de l’économie et à la mise en cause des fondements sociaux. Tout ce qui fait le dialogue entre le pouvoir et les gouvernés – et qui n’est pas le seul échange d’arguments ou de quolibets entre pouvoir et opposition, jeux de scènes – est donc à retrouver : gouvernement et responsabilité. Qu’est-ce que gouverner ? qu’est-ce que répondre de ses actes de gouvernement ?
[1] - Emmanuelle Mignon, qui en aurait eu l’idée quand elle dirigeait au début de son mandat actuel, le cabinet du président de la République – Figaro-Magazine du samedi 11 Février 2012
[2] - commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali, 300 décisions pour changer la France (Documentation française & XO éditions … l’éditeur de Nicolas Sarkozy en 2007 . 334 pages . Janvier 2008)
dimanche 19 février 2012
samedi 18 février 2012
vendredi 17 février 2012
Inquiétude & Certitudes - vendredi 17 février 2012
Vendredi 17 Février 2012
La distance physique, la séparation – pas celle de la mort qui rend le disparu intérieur et disponible à nous-mêmes, malgré l’évanescence et la précarité de tout souvenir quand il est global et non d’un seul fait ou d’une parole – montrent que l’amour a besoin de la présence physique. Séparé de ma femme et de ma fille, quoique nous communiquions par téléphone, je ressens avec peine la moindre communion : la solitude ne me pèse pas du tout, mais l’absence de contact avec qui j’aime. Même si parfois, souvent cela rape ou ne correspond pas à l’idéal ou à mes pulsions, c’est ce contact qui est décisif et qui augmente tout sans cesse… La « trouvaille » divine, l’incarnation du Fils de Dieu a cette dilension psychologique pour ce que nous en vivons. Le chrétien ne vit pas assez, je ne vis pas vraiment la dimension sacramentelle de son mouvement religieux, spirituel. – Prier… [1] l’extrait d’évangile proposé aujourd’hui semble disparate, le choix de Dieu, le choix du Christ est absolu, sa venue – alors même qu’il s’adresse à ses disciples et leur est présent, partage leur existence comme eux partagent la sienne – n’est pas datée. Celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera… si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles… le Fils de l’homme aussi aura honte de lui… Propos adressés à la foule que Jésus appelle explicitement – le suivre, mais à quel prix, d’autant que le Christ ne manque pas une occasion de prophétiser sa passion et sa mort, même si c’est pour affirmer sa résurrection et donc la nôtre, également à venir – propos adressés à cette génération adultère et pécheresse tandis que nous, moi dans ma vie, je souffre davantage de moi-même, des circonstances, des accidents de parcours, du fonctionnement de notre société que vraiment pour l’Evangile, son annonce et ma foi au Christ. Alors… Tu vois bien que sa foi était à l’œuvre avec ses actes, et ses actes ont rendu sa foi parfaite… L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture. [2] Réponse, ainsi, peut-être à ma question : faire le bien, me conduire… celui qui n’agit pas, sa foi est bel et bien morte. Ora et labora.
matin
Couriellé à Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel.
----- Original Message -----
From: Bertrand Fessard de Foucault
To: Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel
Sent: Friday, February 17, 2012 7:44 AM
Subject: publication de la liste des présentateurs de chacune des candidatures à l'élection présidentielle prochaine
Monsieur le Président, cher Jean-Louis Debré fils du vénéré fondateur Michel Debré,
je me permets d'accompagner votre réflexion et celle du Conseil Constitutionnel à propos de la question des empêchements de candidature à la prochaine élection présidentielle, qui proviendraient de la publication des listes de "parrainage", intégralement ou par tirage au sort si les "présentateurs" sont plus nombreux que cinq cent. Les dispositions en vigueur datent de la loi organique du 18 Juin (!)1976.
J'ai regardé ce qu'en avait réfléchi le comité Balladur - dans un contexte très différent de celui de 1974-1976 qui avait poussé François Goguel à faire demander par le Conseil en tant que tel un "durcissement" des conditions de candidature. Comme vous le savez sans doute, Georges Pompidou avait l'intention de nommer président de votre haute institution, François Goguel, déjà membre du Conseil depuis 1971. Le "culot" de Roger Frey, débarquant d'Afrique sur demande en Février 1974 et déclarant aux journalistes le pourquoi de son retour précicipité, l'en empêcha. François Goguel - qui me fit l'honneur de son amitié et de ses analyses en tête à tête de 1970 à sa mort, et même de ses conseils pour chacun des papiers d'ordre constitutionnel que je proposais alors au journal Le Monde - , démocrate et sociologue des élections, voulait surtout empêcher que les élections présidentielles perdent de leur netteté. Une candidature comme celle du richissime Duchâtel lui avait paru sans objet. Il n'aurait jamais envisagé que le dispositif - issu de la déclaration du Conseil du 24 Mai 1974 - soit un empêchement de s'exprimer infligé à une partie du peuple.
Dans ce qu'a publié le comité Balladur, je lis notamment :
• Encore que le risque se concrétise rarement, la loi en vigueur peut avoir pour effet d’exclure de la compétition présidentielle certains courants d’opinion qui trouvent un écho dans la vie de la nation mais qui sont marginalement représentés au sein du collège des présentateurs. Y a-t-il là une anomalie démocratique, ou l’incapacité à obtenir 500 signatures parmi 42000 élus, soit 1.2% du collège, est-elle un critère légitime d’élimination ?
• Quel est le sens de la « présentation » : soutien politique ? reconnaissance de la légitimité démocratique ? simple manière de prendre acte de la nécessité d’une participation au débat ?
• Conviendrait-il d’augmenter le nombre de parrainages nécessaires ?
• Y a-t-il moyen d’éviter l’instrumentalisation stratégique de la procédure et les manoeuvres diverses auxquelles donne lieu la collecte des signatures, soit pour empêcher l’émergence d’une candidature, soit pour la favoriser ?
• Une telle mesure devrait-elle s’accompagner de l’introduction d’un parrainage par les citoyens eux-mêmes, à titre cumulatif ou à titre alternatif ? Un mécanisme de cette nature se heurterait-il à des obstacles techniques (notamment en cas d’élection anticipée) ? Surtout, n’y aurait-il pas un risque de décalage entre « candidats des élus » et « candidats des citoyens » et de transformation de la procédure de parrainage en premier tour de l’élection présidentielle ? Les intérêts corporatistes y trouveraient-ils un terrain favorable ?
• Les règles relatives à la publicité des présentations sont-elles satisfaisantes en termes d’efficacité et de lisibilité ? Faut-il envisager d’en revenir au secret pour libérer les élus des pressions extérieures, au risque de les soustraire au contrôle de leurs administrés ? Doit-on au contraire privilégier le principe simple de la publication intégrale ?
• Faudrait-il plutôt changer de logique en modifiant la composition du collège des parrains, soit en le limitant aux parlementaires, soit au contraire en l’élargissant ? Dans cette dernière hypothèse, la recherche des signatures des intéressés resterait-elle une procédure appropriée ?
Le comité Balladur a donc bien posé et vu le problème, mais il ne l'a pas traité.
Il est aujourd'hui très grave puisqu'une candidate créditée de quelques 15% d'intentions de vote risque de ne pouvoir se présenter, ce qui bénéficierait au président sortant dont toutes les analyses électorales depuis dix ans concluent à la nécessité d'avoir au premier tour les voix du Front national, quitte à faire application des thèses de celui-ci pendant toute la durée du mandat par là obtenu... Le résultat est une politique en bonne partie immorale et sectaire - les fioretti de Claude Guéant sont postérieures au discours de Grenoble et à la circulaire visant les Roms - et une contradiction avec l'iédal démocratique. La réélection de Jacques Chirac en 2002, alors que - président sortant - il avait à peine recueilli 20% des suffrages au premier tour, ne l'a pas légitimé. L'élection de 2012 risque, elle aussi, d'être fondamentalement contestable surtout si le président sortant et la droite parlementaire sont reconduits du fait de l'absence du Front national en tant que tel. Sans doute, la démonstration de l'empêchement de se présenter infligé à des candidats ne soulevant pas les objections qui pèsent sur Marine Le Pen, eût-elle été plus claire sans que Christine Boutin renonce à une canidature à laquelle elle semblait tant tenir. Mais il y a des candidats, injustement qualifiés "petits", qui sont de très grande valeur, et même de notre famille d'esprit, d'une fidélité au général de Gaulle et d'une très intelligente compréhension de son legs.
Dès l'instant que le Conseil a déclaré recevable ces recours et considéré que le système de 1976 donne prétexte à des pressions voire davantage sur les "parrains" potentiels - le mot est maintenant chargé d'une connotation péjorative qu'il n'avait sans doute pas dans les années 1960 - il me semble qu'il peut aller en-dehors de la loi organique et se fonder
1° sur une exception d'inconstitutionnalité (l'égalité des citoyens pour se présenter dès lors qu'ils sont personnellement éligibles, la démocratie) qui ne pouvait se faire valoir auparavant et dont le motif (l'empêchement de fait) doit se constater pratiquement
2° sur le mouvement même du constituant aujourd'hui puisque la révision de 2008 a entendu étendre la participation populaire directe à la décision politique (la possible initiative populaire pour provoquer le referendum)
3° sur les propos-mêmes - ces jours-ci - du président sortant entendant multiplier les occasions de cette participation directe
et surtout faire cesser ces affichages mensongers de "démocratie irréprochable", affichages dont précisément la révision de 2008 donne un bon exemple puisque les articles 88 version Mars 2005 et 11 version initiale ont été retouchés pour que le Parlement puisse faire éviter la saisine référendaire malgré l'initiative populaire, en traitant lui-même le sujet dans l'année.
Le Conseil, gardien de la démocratie et pas seulement d'une légalité d'application très différente de l'esprit dans laquelle elle avait été proposée, rédigée puis adoptée... le Conseil constitutionnel gardien de la République et de la principale de ses valeurs, puisqu'à ce mot, il y a maintenant une telle référence.
En souvenir, en espérance, comme aimait conclure Pierre Messmer.
Sentiments bien amicaux et confiants, cher Jean-Louis Debré, Monsieur le Président.
Je ne connais pas les attendus du ou des recours qui vous sont soumis.
A un ami, général à deux étoiles et élu local, connaisseur du renseignement et des alternatives stratégiques, je courielle :
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From: Bertrand Fessard de Foucault
To:
Sent: Friday, February 17, 2012 9:25 AM
Subject: ce que je tente et vis
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la solution et la dynamique de la crise nationale et européenne, sinon mondiale, ne sont ni dites ni choisies par les candidats, et notamment les quatre "principaux" : FH, NS, Bayrou et Le Pen. C'est l'Europe, solidaire, fédérale, démocratique. j'ai beaucoup évolué depuis de Gaulle et Jobert. Faute de France, l'Europe, et l'Europe parce qu'on y est et qu'on en est, et parce que ce qu'il arrive à l'un arrive aux autres.
Quant aux relations avec les gens de pouvoir, je n'en ai plus. Je vous adresse d'ici ce soir ce qui part en mouture plus complète chez les éditeurs : la compilation de mes adresses au pouvoir et parfois à l'opposition. Hormis quelques fois et quelques sujets, silence de l'Elysée - cela depuis 1995. Auparavant - jeunesse ? articles du Monde, ou autre qualité des gouvernants ? - j'étais reçu, j'avais réponse, et parfois même de l'influence. Anonyme, je n'ai jamais revendiqué la "gloire". Mais l'utilité et l'efficacité. Nous avons vécu ensemble selon cette maxime en 1992-1995.
…
La partie se joue actuellement sur la possibilité ou pas de Marine Le Pen d'être candidate. Si elle ne l'est pas, on entre dans l'imprévisible, mais pas forcément l'explosif. Il y a eu une telle tolérance populaire depuis cinq ans.
Ormuz et Iran. La probabilité est qu'Israël frappera. La leçon de Suez est donc ignorée, comme les actuels rapports de force : les exportations de pétrole iranien concernent principalement la Chine et le Japon. Ils ne laisseront pas les "Occidentaux" les mettre en péril. Quant au Conseil de sécurité, il sera bloqué par la Russie cf. la Syrie... la Russie qui aura de nouveau Poutine, alors même qu'elle fait sentir son envie de démocratie, nonobstant les humiliations que nous lui avons infligée depuis 1992 et qui font le lit des Staline contemporains. Israël a l'habitude (et l'amour) de la solitude, donc du risque.
Je guette le retour de Gratchev en France. La Russie de demain est de son genre, c'est-à-dire non seulement intelligente, mais fine, démocrate (les débuts des arbitrages internationaux et des juridictions qui vont avec : cour de La Haye, sont des initiatives de Nicolas II au moment des grandes crises anglo-russes, russo-japonaises, franco-allemandes d'avant 14).
. . .
[1] - lettre de Jacques II 14 à 26 ; psaume CXII ;évangile selon saint Marc VIII 34 à IX 1
[2] - Ce psaume est entièrement voué à l’éloge de celui qui craint Dieu et qui respecte ses commandements. Il jouit de la considération de toute sa génération, fera fortune et se maintiendra toujours sur sa bonne voie. Le craignant Dieu est celui aussi qui fait du bien autour de lui, a pitié d’autrui et prête de l’argent à celui qui est dans le besoin. Il ne craindra pas l’avenir et restera confiant en Dieu. Après la fortune, il acquerra les honneurs tandis qu’à l’opposé, les impies vivront dans l’irritation et perdront tout espoir. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.
jeudi 16 février 2012
élire selon des valeurs ?
Nicolas Sarkozy, pas encore candidat déclaré [1], et Christine Boutin, candidate renonçant [2], ont posé ensemble deux questions décisives, sinon à notre démocratie, du moins au citoyen appelé à voter. Tous deux se réfèrent à des valeurs, prétendent en avoir, ce qui est une tautologie. Chaque objet, a fortiori tout être vivant a une valeur en soi. Les valeurs dont il s’agit sont en fait des choix personnels ou des reconnaissances – par une structure de vie ou, au moins, de pensée – de ce qui meut la personne qui s’y dit attachée, de ce qui la motive jusqu’au moment où elle s’exprime en référence à ces valeurs et de ce qui la conduira éventuellement dans la suite de son existence, surtout si celle-ci se confirme être politique. Il y aurait donc les ambitieux, les carriéristes, les passionnés de la politique et ceux qui militent pour des valeurs : les plus respectables sont évidemment ces derniers, gens de conviction et de continuité… c’est ainsi qu’il convient de se présenter aux électeurs, surtout au moment de leur vote. Une vocation [3] éthiquement fondée, noble.
Défendre des valeurs, comme protéger ses concitoyens, suppose les unes et les autres en danger. Par qui ? en politique, il n’y a que deux possibilités. En danger du fait de mauvaise gestion, de mauvais exemples incombant aux dirigeants : comment ne pas leur en demander compte ? si ceux-ci se présentent pour être réélus, pour continuer donc ? sauf repentance ? [4] En danger du fait d’une agression extérieure, d’un accident ou d’un bouleversement de la société échappant à la prévision ou aux premières réactions des dirigeants en place.
Promouvoir des valeurs suppose leur définition et que leur qualification éthique, esthétique ou relativement au bien commun – critère correspondant le mieux à la politique – les certifient comme très élevées : la contagion, le consensus par le juste et le bon, ex aequo et bono, principe du juge international. Depuis une vingtaine d’années, il est souvent fait référence, en France, aux valeurs de la République, aux valeurs républicaines. Mais elles ne sont pas énumérées ni définies. Sans doute à raison, même si ceux qui les invoquent ne fondent pas ainsi la connaissance par prétérition de toutes ces valeurs par leurs concitoyens. Il s’agit tout simplement du droit naturel – notion et contenu très précis pour les juristes comme pour les religions révélées, et aussi pour toute conscience individuelle éclairée en tant qu’elle est éprise de justice : c’est ce qui fonde les révoltes, la réplique d’Antigone à Créon, la justice pénale internationale, depuis 1945 et surtout depuis une vingtaine d’années. Ce droit naturel est en cours de codification depuis la déclaration du 10 Décembre 1948 dont la rédaction doit beaucoup à René Cassin, le juriste de la France libre et combattante, et à son collaborateur Stéphane Hessel, devenu en 2011 une référence internationale tandis que son manifeste est devenu un qualificatif politique sinon révolutionnaire : « les indignés ». En France, il s’est développé en principes généraux du droit que considère systématiquement notre haute juridiction administrative. Et il y a – de valeur constitutionnelle – la déclaration de 1789 et le préambule à la Constitution de 1946. Le respect des droits de l’homme a une source pas seulement naturelle, mais de droit positif.
Proposer un referendum sur les droits et devoirs des immigrés, sur les obligations et les droits des chômeurs, sur la « règle d’or » en matière budgétaire est certes techniquement possible. Seule « l’inscription du principe de confiance légitime dans la Constitution » [5] serait plus difficile à réaliser, pas seulement parce qu’elle a disparu de l’esprit public. La lettre révisée de l’article 11 de la Constitution prévoit qu’une consultation peut porter « sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation et aux services publics qui y concourent ». Mais c’est inutile.
Nos deux textes déclaratifs visent « tout être humain… au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine », ce qui justifie d’ailleurs aussi bien les comparaisons et évaluations de Viviane Reding, commissaire européen à la justice et aux droits fondamentaux, le 14 Septembre 2010 que celles du député de la Martinique, le 7 Février dernier. « Tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés ». Le préambule de 1946, pas plus que la déclaration de 1789, ne rétrécit sa visée aux seuls nationaux français. Le discours prononcé par le président, maintenant sortant, le 30 Juillet 2010 à Grenoble faisait même envisager – singeant Vichy et l’état de guerre – des déchéances de nationalité. Nicolas Sarzkoy a fait campagne en 2007 pour un ministère de l’identité nationale et il a tenu parole [6]. Le secrétariat d’Etat aux droits de l’homme, confié à Rama Yade n’a eu qu’un temps. Le préambule de 1946 impose que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République ». Sans doute ne pouvons-nous intervenir pratiquement, comme en Libye… mais non en Syrie… pour le respect des droits de l’homme en Chine [7], aussi bien dans des centres industriels proches des goulags soviétiques (j’en ai parcouru les cimetières au Kazakhstan, déposant même une stèle à Spass en tant qu’ambassadeur de France, saluant les « malgré nous » le 9 Mai 1994) qu’au Tibet, mais nous pouvons accuellir comme nous le fîmes tellement et si souvent, naguère.
Quant aux chômeurs en droits et en obligations, ils sont couverts par le préambule de 1946 : « chacun a le droit de travailler et le droit d’obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison ses origines, de ses opinions ou de ses croyances ». L’évolution du droit du travail chez nous en cinq ans reflète la dévalorisation – en valeur marchande, en rétribution, en statut moral – du travailleur [8]. Considérer celui-ci en termes répressifs, exactement comme est administré désormais l’immigré chez nous, c’est contrevenir à la République sociale (article 1er de la Constitution). Ne pas tenir compte d’évidentes valeurs humaines que sont l’attachement à une entreprise et la culture d’un métier précise, c’est n’avoir, en tant que gouvernant démocratiquement mis en responsabilité du sort de tous, aucun respect pour celui qui est mis à la porte ni aucun sens psychologique.
Jacques Chirac – comme l’éditorialiste du Monde (daté du 11 Février) a su le rappeler – avait promis en campagne de 1995 un referendum sur l’école. Considérant les résultats négatifs des consultations de 1969 et de 2005, sans pourtant afficher une préférence pour le comportement démocratique du général de Gaulle, fondant et justifiant ainsi la responsabilité poltiique du président de la République et sa sanction possible, Nicolas Sarkozy et François Fillon, faisant ensemble campagne pour 2007, s’étaient donné le mot dans leurs livres respectifs pour ne pas évoquer la procédure référendaire, le second cependfant assortissant le droit présidentiel de dissoudre l’Assemblée nationale d’une obligation de démission en cas de désaveu [9] : Jacques Chirac s’étant maintenu à l’Elysée aussi bien après sa « dissolution manquée » de 1997 qu’à la suite du referendum négatif de 2005. De fait, ils se sont – ensemble aussi – bien gardé d’y recourir, à telle enseigne que la révision du 23 Juillet 2008 revient sur l’engagement de soumettre au referendum toute adhésion nouvelle à l’Union européenne (inscrit par Jacques Chirac dans l’article 88 de la Constitution en Mars 1995) de la même manière qu’il rend morte-née l’initiative populaire pour cette consultation directe : dans les deux cas, le Parlement se saisissant du sujet dans l’année où il se prédente, permet par sa votation au fond d’éviter le referendum… Ni le traité de Lisbonne se substituant à tous les actes et projets européens qui s’étaient cumulés depuis 1950, ni aucun de nos engagements guerriers à l’extérieur (Afghanistan redoublé, Côte d’Ivoire intensifié, Libye…), ni le statut de La Poste pour lequel près de trois millions de signatures avaient été recueillies, il est vrai sans contrôle ni qualification, ni la révision constitutionnelle n’ont été oumis au referendum. Systématiquement, il lui a été préféré la « logorrhée législative » [10] juqu’au dernier jour de l’Assemblée nationale sortante.
Nos deux textes fondamentaux – énumérant nos valeurs en tant que collectivité nationale (c’est « le peuple français » qui s’exprime le 27 Octobre 1946, ce sont « les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale » qui déclaraient les droits de l’homme et du citoyen en 1789) – permettent d’ailleurs de qualifier bien des errements du quinquennat finissant : « la garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée », voilà pour la réorganisation des services dits de sécurité et les diverses recherches de la source de certains journalistes [11]. Démocratie irréprochable, programme de campaagne présidentielle en 2007 et exposé des motifs de la révision constitutionnelle de 2008 : « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution » (articles 12 et 16 de la déclaration de 1789). Sans compter tant d’opinions personnelles exprimées publiquement sur la culpabilité de prévenus notoires, ainsi à propos d’Yvan Colonna et de Dominique de Villepin, avant que s’ouvrent leurs procès respectifs : contravention à l’article 9 de notre déclaration.
De ces valeurs clairement définies et n’appelant que leur respect et leur application, non leur remise en question, le président de la République, dans l’exercice de son mandat quinquennal est évidemment responsable. Le candidat, précisément quand il est le président sortant, ne saurait se les attribuer : elles sont bien commun. Le parti et la majorité le soutenant – qui se sont étonnés que le compétiteur socialiste évoque la laïcité dans ses soixante points de programme et veuille inscrire la loi de 1905 dans notre Constitution – ont eu l’impudence d’ouvrir un débat sur le sujet, au même titre qu’aura été nourri par petites phrases du ministre de l’Intérieur le débat sur l’identité nationale, voire la hiérarchie des civilisations : la conférence des responsables de culte en France, dans une tribune publiée le 30 Mars 2011, a énoncé tout ce qu’il y avait à répliquer. L’article 1er de la Constitution énonce d’ailleurs que notre République est laïque. De Gaulle, chef d’Etat chrétien [12] s’il en fût un chez nous, ne communiait jamais en public, mais responsable de la continuité historique et morale de notre pays « fille aînée de l’Eglise » ne manquait pas s’il se trouvait en visite officielle à l’étranger un dimanche, d’assister à la messe à Saint-Louis des Français, ainsi à Moscou en 1966… Il lui manqua pourtant pour sa réélection bien des voix catholiques, selon des études post-électorales, du fait de Vichy, de l’Algérie française et de la candidature de Jean Lecanuet, du M.R.P. présenté comme l’analogue français des partis chrétiens-démocrates ailleurs.
Certes l’Eglise ajoute à l’humanisme « et en ce qui concerne l’avenir de notre pays, rien ne lui interdit de s’adresser également à tous nos concitoyens » [13]. Elle est même un pôle de vigilance comme plusieurs évêques l’ont manifesté à propos du traitement des Roms [14], des sans-papiers, des immigrés ou de législations sur les tests ADN, selon la déclaration de l’épiscopat français : « Qu’as-tu fait de ton frère ? ». « Je dis aux candidats : attention, l’homme est fragile ! » résumait il y a cinq ans le cardinal Barbarin. La pratique des valeurs l’emporte évidemment sur leur seul énoncé, ce qui devrait déterminer tout chrétien lors du futur scrutin s’il sait distinguer un candidat d’intentions plus ou moins bien rapportées ou déclarées d’un candidat qui a déjà posé des actes de gouvernement pendant cinq ans.
Reste que l’élection présidentielle n’est pas de portée législative et ne décide par elle-même l’adoption de normes, encore moins ne saurait-elle départager des valeurs ou des non-valeurs, même si la présente élection présidentielle est vécue comme un referendum : les Français ne voteront pas pour un candidat mais contre un autre candidat. Ceux qui sont déterminés pour François Hollande le sont à 63%, pas pour qu’il soit élu mais pour que soient battus Nicolas Sarkozy [15], ce qu’il est, ce qu’il représente, ce qui est ressenti comme un système [16]. Rendre à l’élection son sens premier : un choix de personne, de mandataire, de représentant sans que ce choix crée une inégalité désormais de nature et des privilèges autres que ceux nécessités pour le bon accomplissement de fonctions en vue du bien commun. « Au nom des valeurs démocratiques, l’idée que l’élection entraine une différence entre les représentants et les représentés – qui fondait la transcendance républicaine –est mal acceptée, sinon refusée. Si les notables, dans une première phase, les responsables et militants des partis politiques, dans une seconde, ont pu être considérés par les individus-citoyens comme leurs représentants légitimes, c’est de moins en moins le cas ». [17]
Reste aussi que la responsabilité du président de la République – si souvent revendiquée par Nicolas Sarkozy en termes d’exclusivité et d’accaparement de la décision – n’a toujours pas sa sanction sauf si la personnalité en place s’y prête. Le général de Gaulle ne considérait pas comme implicites la confiance et l’assentiment populaires. Il les voyait comme l’outil décisif de tout gouvernement, le répétait avant chaque consultation nationale qu’elle fût un referendum, le renouvellement de l’Assemblée nationale ou sa propre réélection. Aujourd’hui, faute même qu’existent des structures constitutionnelles faisant évaluer le bilan d’un mandat et en donner ou en refuser quitus, la seule sanction qui se puisse infliger à un président défaillant ou ayant mis à mal l’honneur du pays et transgressé ses valeurs nationales – précisément – est qu’il ne soit pas réélu. Pis : quand intervient enfin une décision de justice – longtemps entravée par l’élaboration ad hoc d’un statut pénal du chef de l’Etat, ce dont la République en cent trente ans n’avait jamais eu besoin, puis vidée de son objet par une entente hors prétoire de la principale partie civile avec l’ancien édile, enfin amoindrie dans sa procédure par la dispense médicale d’une comparution personnelle du prévenu – elle se trouve, une fois rendue le 15 Décembre dernier, contestée [18] par « trente-six personnaliéts de tous horizons » en ce qu’elle contreviendrait à la gratitude nationale envers Jacques Chirac et à l’admiration générale pour les valeurs humanistes et les principes qui furent les siens « en quarante années d’engagement public à Paris et à la tête du pays ».
La révérence qui déborde depuis cinq ans, non pour la fonction publique mais pour la personne privée du président de la République, son épouse comprise gratifiée d’un titre [19] (« première dame de France ») nous étant venu d’outre-Atlantique et n’ayant aucun fondement juridique, n’est pas pour peu dans la tolérance qui a permis un exercice du pouvoir souvent extravagant et malheureusement peu efficace. C’était la principale valeur – mais non écrite – de la République que sa modestie et son intransigeance pour la légalité. La monarchie de notre Ancien Régime avait ses « lois fondamentales » et s’appuyait consensuellement sur la responsabilité du roi, en conscience, devant Dieu, responsabilité telle qu’elle a pu justifier le régicide pour certains théologiens, dont Thomas d’Aquin. Le président manque à la République et se rend coupable du recel d’en abuser s’il divise les Français et obscurcit, par son propre accaparement, leur discernement des valeurs qui nous constituent autant nationalement qu’individuellement. S’adresser aux Français selon leurs catégories, les communautariser comme la diversification de vœux officiels l’a manifesté ces six dernières semaines, les catholiques étant les derniers servis à présent, n’illustre pas des valeurs mais au contraire les instrumentalise.
Comment ne pas s’en scandaliser ? sans compter l’anticipation qu’a commise la présidente du soi-disant parti chrétien-démocrate de la décision attendue du Conseil constitutionnel s’agissant de la publication ou non des parrainages qu’elle n’obtenait pas, sans compter non plus la présomption qu’elle a donc des préférences politiques intimes de ses sympathisants et militants, selon des références chrétiennes. A l’instar du président sortant, elle s’est approprié beaucoup du bien commun.
[1] - Le Figaro Magazine du samedi 11 Février 2012 : entretien exclusif – Nicolas Sarkozy « Mes valeurs pour la France » Travail, éducation, famille, laïcité… Le Président s’engage
[2] - communiqué du 13 Février 2012, se référant au journal télévisé de 20 heures sur TF1 :
----- Original Message -----
From: Christine Boutin
To: =?utf-8?Q??=
Sent: Monday, February 13, 2012 9:52 PM
Subject: Je fais alliance avec Nicolas Sarkozy pour la France
Chers amis,
Depuis 9 mois je fais campagne pour porter notre projet pour la France. Le Président de la République a récemment pris des engagements forts vis-à-vis des chrétiens-démocrates et de nos idées. J’ai donc choisi de faire alliance avec Nicolas Sarkozy, pour la France et contre le projet démagogique et dangereux de François Hollande.
[3] - « Etre né pour faire ce que l’on fait : on peut l’intituler ’’appel’’ ou ‘’vocation’’, c’est égal. Il est ainsi des évidences qui s’imposent. On ne vit pas un engagement politique sans être porté par une vocation. Mais pourquoi cette vocation ? D’où vient-elle ? Comment s’explique-t-elle ? Je ne sais. On ne vit pas non plus toute une vie en s’attachant à la création d’une entreprise sans être porté par une volonté. On ne monte pas sur les planches pour jouer sans être habité. On peut être ‘’habité’’ sans se situer exclusivement dans le domaine du spirituel. On peut être appel, on peut vivre une vocation sans que celle-ci appartienne forcément au registre de la foi stricto sensu. S’imaginer avoir un destin ou un rôle à jouer, c’est, en soi, un appel, lui-même prometteur et constructif pour la société. » Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l’espérance - entretiens avec Thibaud Collin philosophe, Philippe Verdin dominicain – (Le Cerf Novembre 2005 éd. Pocket . 209 pages), p. 39
[4] - Le nouvel Observateur du 2 au 8 Février 2012 : Les confessions de Sarkozy . ce qu’il dit en privé . Sa pzeur de la défaite . Pourquoi il y croit quand même . Sa hargne cointre Hollande
[5] - Nicolas Sarkozy, Témoignage (éd. XO Juillet 2006 . 281 pages) p. 173
[6] - « Ce ministère dont je parle s’est appelé : de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale… Voudrait-on dire aux Français, à travers ce titre, non pas ce qu’ils sont mais ce qu’ils devraient être ? Aurait-on oublié que ce sont les peuples eux-mêmes qui forgent leur ideentité à partir des diverses migrations qu’ils sont eu à connaître ? Faut-il substituer à l’enseignement de l’histoire (dont, je le rappelle, un ministère a déjà la charge) un concept identitatire livré à la peur comme une sorte d’otage ? Concept sans doute le plus flou qui soit, le plus chargé de fantasmes, de réécritures et d’impasses diverses. Aller dans ce sens, c’est ouvrir la voie à toutes les ‘’puretés nationales’’ dont on sait le mal qu’elles ont pu faire au siècle dernier. La vraie lecture de Renan (Qu’est-ce qu’une nation ?), c’est une question posée à toutes les nations. » François Léotard, çà va mal finir (Grasset . Mars 2008 . 137 pages) p. 86
[7] - « Quitte à paraître naïf aux yeux des cyniques, je crois à la nécessité de conserver, dincarner et de défendre nos valeurs dans le débat international. Autrement dit, je n’adhrère pas à cette ‘’realpolitik’’ qui voudrait qu’au nom d’intérêts économiques supérieurs, on devrait oublier ses principes ». Témoignage. op. cit. p. 263
[8] - Travail et protection sociale : un droit malmené, Esprit . Janvier 2009
[9] - François Fillon, La France peut supporter la vérité (Albin Michel . Octobre 2006 . 268 pages) p. 161
[10] - que promettait de contenir Témoignage. op. cit. p. 172
[11] - Olivier Recassens, Didier Hassoux & Christophe Labbé – L’espion du président (Robert Laffont . Janvier 2012 . 284 pages)
[12] - colloque organisé par la Fondation Charles de Gaulle, Charles de Gaulle, chrétien, homme d’Etat (Cerf histoire . Août 2011 . 433 pages)
[13] - cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules, à la veille du second tour de l’élection présidentielle … de 2007 – Famille chrétienne n° 1529 du 5 au 11 Mai 2007 … hebdomadaire qui avait pris parti en interrogeant avant le premier tour Nicolas Sarkozy sur la part du christianisme dans l’identité nationale : « Il nous a légué un immense patrimoine de valeurs culturelles, morales, spirituelles »
[14] - communiqué de NNSS Raymond Centène, évêque de Vannes, et Claude Schokert, évêque de Belfort-Montbéliard, en charge du Service national de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes (SNPMPI) – AFP 29 Juillet 2008
[15] - sondage BVA . Orange . Express . France Inter du 13 Février 2012
[16] - Qu’est-ce que le sarkozysme ? Esprit . Novembre 2007
[17] - Dominique Schnapper, La démocratie providentielle . Essai sur l’égalité contemporaine (Gallimard Essais . Février 2002. . 325 pages). p. 244
[18] - Le Monde du 14 Février 2012, p. 18
[19] - il ne commença d’être fréquent qu’à la fin du second mandat de Jacques Chirac ; aujourd’hui ressassé, il désigne un véritable rôle auquel se préparer si l’on a pour mari un candidat et a pu être attribué à deux personnalités successivement pendant un même quinquennat, celui qui s’achève ; Nogent-sur-Marne (AFP 12 Février 2012) projette même d’ériger une statue à l’effigie de Carla Bruni-Sarkozy
mercredi 15 février 2012
mardi 14 février 2012
Inuiétude & Certitudes - mardi 14 février 2012
Mardi 14 Février 2012
Prier… [1] la colère… le message circulaire d’une candidate à la présidence de notre République, le témoignage passionné et vrai de qui m’est chère et en qui je crois… le chemin de la foi et de la prière est plus encore entre les récifs et dans les épines du scandale que nos consciences éprouvent devant la bêtise, le cynisme et la violence aux âmes… la politique en est malheureusement un territoire… Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison ». S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon elle reviendra sur vous… Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : « Le règne de Dieu est tout proche de vous ». Puisse, Seigneur, cela être ! C’est en manifestant la vérité que nous cherchons à gagner la confiance de tous les hommes en présence de Dieu… Car le Dieu qui a dit : la lumière brillera au milieu des ténèbres a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu. Les disciples envoyés par le Christ deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. … N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Méconnaissance du monde, de la réalité d’une Création pervertie ? au contraire, puisque Jésus est venu tout exprès pour la reprendre, la changer, l’assumer. Enseignement de l’enseignement : le plus banal, comme le manger, le boire et le logement… le plus immédiatement souhaité : guérir les malades… faute de quoi comment se joindre au psalmiste ? de jour en jour, proclamez son salut, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles. [2] L’adoration n’est qu’un témoignage vécu de ce que Dieu fait en nous. Sans cela, qu’est-elle ? La présence de Dieu dans ma vie n’est pas une croyance ou un raisonnement : ce n’est pas par moi-même que je tiens, vis et crois, mais par des faits attestant l’accompagnement divin. Et dans l’histoire humaine, ces faits sont là, à commencer par toute révolte solidaire. Comme nous n'avons aucun motif de honte, nous ne voulons rien cacher ; nous n’employons pas n’importe quel procédé et nous ne falsifions par la parole de Dieu. Mais quelle responsabilité ! et combien tout est parfois difficile, proche de l’impossible à nous laisser épuisés et à nous faire souhaiter toute fin par la nôtre propre, la mort en ce monde… Humanité dans le besoin, intelligences dans le besoin… tout franchir, à commencer par le seuil de la prière, ouverture à l’espérance.
soir
Uniquement occupé par le ralliement de Christine Boutin et le commentaire qu’on peut en faire en lisant la France catholique, donc à rédiger une réflexion : élit-on selon des valeurs ou selon une personnalité … je note dans l’AFP, quelques sondages. 68% souhaitent que l’on change les règles du scrutin : la publicité des parrainages contre 30% environ. Souhaits de victoire de Hollande à la prochaine élection : 61% en Janvier et 63% maintenant. Quant aux motivations, ce n’est qu’à 36% le souhait qu’il soit président de la République mais à 63% pour que Sarkozy soit battu, que l’on vote pour Hollande. Ce dernier avait donc raison la semaine dernière de répliquer aux propositions de referendum annoncées pour paraître dans le Fig. Mag. du samedi 11 : le referendum, c’est l’élection présidentielle. Quant au Premier ministre souhaité de François Hollande, c’est Martine Aubry à plus de 50%, puis Moscovici à 18%, Fabius avec yrault et Sapin entre 10 et 15%. Les partisans de Sarkozy quand il y en a, espèrent comme Premier ministre : Alain Juppé à 45%, François Fillon à 35%, Jean-Louis Borloo à 15% et Jean-François Copé à 10%.
Cotes au premier tour : Hollande à 34%, Sarkozy à 25%, Marine Le Pen à 15% et Eva Joly à 3% Bayrou : 12% et pour Mélenchon : 8%. Villepin 2%. Un peu comme Kabila senior craignit « jusqu’au bout » Mobutu (évacuation sanitaire poour cancer vers le Maroc), je n’arrive pas encore à croire que Sarkozy est battu.
La Syrie : le blocage ne continue plus qu’en apparence, la Ligue arabe a sauté le pas et va armer les insurgés. Grèce : les manifestations signifient davantage que le vote au Parlement pour la zone euro, l’aide n’est donc pas encore accordée. Mais il commence à y avoir des voix pour l’alternative : d’Alema et di Rupo viendraient en Mars la présenter aux côtés d’Hollande.
Prier… [1] la colère… le message circulaire d’une candidate à la présidence de notre République, le témoignage passionné et vrai de qui m’est chère et en qui je crois… le chemin de la foi et de la prière est plus encore entre les récifs et dans les épines du scandale que nos consciences éprouvent devant la bêtise, le cynisme et la violence aux âmes… la politique en est malheureusement un territoire… Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison ». S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon elle reviendra sur vous… Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : « Le règne de Dieu est tout proche de vous ». Puisse, Seigneur, cela être ! C’est en manifestant la vérité que nous cherchons à gagner la confiance de tous les hommes en présence de Dieu… Car le Dieu qui a dit : la lumière brillera au milieu des ténèbres a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu. Les disciples envoyés par le Christ deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. … N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Méconnaissance du monde, de la réalité d’une Création pervertie ? au contraire, puisque Jésus est venu tout exprès pour la reprendre, la changer, l’assumer. Enseignement de l’enseignement : le plus banal, comme le manger, le boire et le logement… le plus immédiatement souhaité : guérir les malades… faute de quoi comment se joindre au psalmiste ? de jour en jour, proclamez son salut, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles. [2] L’adoration n’est qu’un témoignage vécu de ce que Dieu fait en nous. Sans cela, qu’est-elle ? La présence de Dieu dans ma vie n’est pas une croyance ou un raisonnement : ce n’est pas par moi-même que je tiens, vis et crois, mais par des faits attestant l’accompagnement divin. Et dans l’histoire humaine, ces faits sont là, à commencer par toute révolte solidaire. Comme nous n'avons aucun motif de honte, nous ne voulons rien cacher ; nous n’employons pas n’importe quel procédé et nous ne falsifions par la parole de Dieu. Mais quelle responsabilité ! et combien tout est parfois difficile, proche de l’impossible à nous laisser épuisés et à nous faire souhaiter toute fin par la nôtre propre, la mort en ce monde… Humanité dans le besoin, intelligences dans le besoin… tout franchir, à commencer par le seuil de la prière, ouverture à l’espérance.
soir
Uniquement occupé par le ralliement de Christine Boutin et le commentaire qu’on peut en faire en lisant la France catholique, donc à rédiger une réflexion : élit-on selon des valeurs ou selon une personnalité … je note dans l’AFP, quelques sondages. 68% souhaitent que l’on change les règles du scrutin : la publicité des parrainages contre 30% environ. Souhaits de victoire de Hollande à la prochaine élection : 61% en Janvier et 63% maintenant. Quant aux motivations, ce n’est qu’à 36% le souhait qu’il soit président de la République mais à 63% pour que Sarkozy soit battu, que l’on vote pour Hollande. Ce dernier avait donc raison la semaine dernière de répliquer aux propositions de referendum annoncées pour paraître dans le Fig. Mag. du samedi 11 : le referendum, c’est l’élection présidentielle. Quant au Premier ministre souhaité de François Hollande, c’est Martine Aubry à plus de 50%, puis Moscovici à 18%, Fabius avec yrault et Sapin entre 10 et 15%. Les partisans de Sarkozy quand il y en a, espèrent comme Premier ministre : Alain Juppé à 45%, François Fillon à 35%, Jean-Louis Borloo à 15% et Jean-François Copé à 10%.
Cotes au premier tour : Hollande à 34%, Sarkozy à 25%, Marine Le Pen à 15% et Eva Joly à 3% Bayrou : 12% et pour Mélenchon : 8%. Villepin 2%. Un peu comme Kabila senior craignit « jusqu’au bout » Mobutu (évacuation sanitaire poour cancer vers le Maroc), je n’arrive pas encore à croire que Sarkozy est battu.
La Syrie : le blocage ne continue plus qu’en apparence, la Ligue arabe a sauté le pas et va armer les insurgés. Grèce : les manifestations signifient davantage que le vote au Parlement pour la zone euro, l’aide n’est donc pas encore accordée. Mais il commence à y avoir des voix pour l’alternative : d’Alema et di Rupo viendraient en Mars la présenter aux côtés d’Hollande.
[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens IV 1 à 7 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc X 1 à 9
[2] - Si à la suite d’Israël, incitées par lui, les nations proclamaient le règne de Dieu, alors le monde connaîtrait la félicité ternelle, grâce à la justice et à la droiture. « Les cieux se réjouiront, la terre exultera, la mer mugira ». Ce sera l’ère messianique où on entonnera un chant nouveau. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.
lundi 13 février 2012
dimanche 12 février 2012
vendredi 10 février 2012
jeudi 9 février 2012
mercredi 8 février 2012
mardi 7 février 2012
lundi 6 février 2012
Inquiétude & Certitudes - lundi 6 février 2012
Lundi 6 Février 2012
Prier…[1] l’organisation humaine, la fébrilité des événements et bonheurs, intuitions collectives : aussitôt, les gens reconnurent Jésus : ils parcoururent toute la région, et se mirent à transporter les malades sur des brancards là où l’on apprenait sa présence. Et dans tous les endroits où il était, dans les villages, les villes ou les champs, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés. Le pratique et la foi, ils ne se distinguent pas dans notre vie quotidienne. Une réputation extraordinaire de Jésus, dans son moment… une royauté ambulante et de plein air, concrète pour les gens. Nudité de l’arche d’alliance, celle de la sortie d’Egypte et de la translation ultime au Temple de Salomon : dans l’Arche, il n’y avait rien, sinon les deux tables de la Loi que Moïse y avait placée, quand le Seigneur avait conclu alliance avec les fils d’Israël au mont Horeb, à leur sortie d’Egypte. Commandements littéralement, mais symbole et signe, proposition et mémoire, car ces commandements ne sont que notre nature quand elle est vraiment humaine, c’est-à-dire à la ressemblance du Créateur. Les commandements du minimum et du commencement… ou tout aussi bien ceux de l’examen final de notre conscience, de nos journées, de notre vie au moment de rendre compte de l’usage des talents reçus. Pour l’amour de David, ton serviteur, ne repousse pas la face de ton messie. [2] La parole de Dieu, ses exploits, son accompagnement de nos vies (accompagnement qui est pour moi le fait majeur de ma propre existance, un constat quotidien et rétrospectif, en sorte qu’il n’y a jamais eu de début ou de rencontre décisive, que des grâces, des moments, des communions, ce qui peut-être m’indique que la rencontre est encore « devant » moi, ma mort ou plus probablement auparavant un approfondissement, une familiarité et une prise de conscience, distance et proximité, de plus en plus grande) sont aussi bien une expérience actuelle qu’une transmission. Une chaîne de la foi à travers l’histoire et les civilisations, une chaîne des expériences humaines, une continuité de l’âme de tout le vivant. David, familier de Dieu, au point de lui vouloir une habitation concrète. Monte, Seigneur, vers le lieu de ton repos, toi, et l’arche de ta force. ... Relisant nos textes, je rapproche le cri de Salomon : Le Seigneur a décidé d'habiter la nuée obscure. Et maintenant, je t'ai construit, Seigneur, une demeure divine, un lieu où tu résideras éternellement, de cette notation de Marc, l'évangéliste : aussitôt les gens reconnurent Jésus. De la nuée au visage découvert, Dieu situé, visible, accessible. Dieu se prêtant - par son Fils - à la décision des hommes, et dès l'Ancienne Alliance, acceptant avec David et Salomon, ses rois ce que ceux-ci souhaitent pour Lui : honneur et proximité, transcendance et quasi-toucher.
matin
Il est ambassadeur dignitaire. Il répugne à écrire ses vues et critiques positives ou pas sur notre politique étrangère à ceux dont il devrait être le correspondant naturel : le président de la République, mais il assure que celui est aux antipodes de ce que lui-même souhaite… le ministre, mais ce sont Alain Juppé et Dominique de Villepin qui l’ont rappelé de son dernier poste, il est vrai en le nommant en service extraordinaire au Conseil d’Etat, il y a pire… à François Hollande : il sait que j’ai travaillé pour de Gaulle, et donc… du coup silence, conférences sans doute, mais ce qui serait lu par les « décideurs »… il fera la campaagne de François Fillon à Paris mais ne lui touchera mot de son sujet propre.
midi
La radio France Infos. Une fois de plus, une phrase de Claude Guéant comme s’il n’avait à faire que de la propagande : " il y a des civilisations qui valent moins que d’autres ". Ramassé par Alain Juppé et avec nuances par Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier le défend cependant, un ministre peut parler à tous les Français, quels que soient leur parti, leur conviction, leur position sociale : sur l’universalité des concitoyens dans la préoccupation d’un dirigeant, comment n’être pas d’accordn mais un ministre doit d’abord s’occuper en temps et énergie à son ministère, au portefeuille qui lui a été confié, et non à communiquer quotidiennement... – Confirmation que Merkel va participer à des réunions électorales de Sarkozy, journée auj’ourd’hui pour la montre, et réédition avec elle du piteux exercice de l’automne avec Obama. – Une étude sur les étudiants en première année d’université, présentée par un unibersitaire de Bourgogne : Bruno Suchot ou Suchaux ? Tous les thèmes dont je répugne… le succès en université dépend du projet, les niveaux inférieurs (le secondaire), les filières au lycée, "procédures d’orientation"… "les effets des facteurs sociaux et cognitifs".
Le Monde Télévisions : « dans les émissions de télévision comme dans les meetings, la gestion de l’image est au cœur de la communication politique ». Là est notre dégénérescence. La vedettisatiuon des présentatrices du journal télévisé. Affficher sérénité, détente ou scandale. La communication valant gestion et décision. Les conférences de presse conjointes entre dirigeants plus longues et profuses que leur conservation en tête-à-tête. L’idée qu’on maîtrise son image, que l’important est de correspondre à une fonction ou à l’idée qu’on croit courante que s’en font les électeurs. On ne s’adresse pas à des citoyens mais concurrement à des électeurs ou à des défauts qu’il faut « pédagogiser », voire « catéchiser ». Correspondre à une attente. La vérité de soi, le projet que l’on a aux tripes sont tellement secondaires – croit-on – poour l’emporter qu’ils en disparaissent. Naguère, on avait la passion d’une idée, d’une conviction, on avait la passion (« une certaine idée ») de la France : maintenant, on a la passion de la politique, comme on a celle du jeu (cela y ressemble). Sans doute, faut-il apprendre à parler, à écrire, convient-il de se préparer à une émission, au prononcé d’un discours, mais ce doit être soi et non l’autre ou je ne sais quelle idée de l’opinion ou d’un segment de l’opinion (si c’est concevable et repérable). Modèle évident : de Gaulle, jusqu’au soir de sa vie, le soin d’écrire et apprendre par cœur ses textes et discours, lui-même, quitte à consulter ou documenter. Soin de l’image, mais non : la raideur, la monotonie du geste dans les premiers mois à la Libération, « raide comme une planche » disait Jean-Marcel Jeanneny, alors directyeur du cabinet de son père à Matignon. Mais précisément, cette inexpérience (y compris celle de la télévision, les leçons du Père Riquet, conférencier de Notre-Dame) donna au personnage cette dimension de vérité et de vérité personnellement vécue et exprimée qui aida encore le personnage. Aider les Français à comprendre leurs responsables. Ne dire que ce qu’il y a à dire. – Il semble que la communication de Hollande ait été très étudiée pour Le Bourget, elle a été très bonne sur France 2. Sarkozy, à mon sens, n’a pas été perdu l’autre dimanche par son insistance sur le « modèle allemand » (il y a quelques mois, la réforme des retraites sauvait censément le « modèle français »), mais par certains regards de commisération que lui lançait, sans doute involontairement, Claire Chazal, assurée d’être encore là en Juin, au contraire de celui qu’elle devait mettre en valeur.
[1] - 1er Rois VIII 1 à 13 ; psaume CXXXII ; évangile selon saint Marc VI 53 à 56
[2] - Ce psaume retrace d’une certaiane manière l’histoire de la construction du Temple de Jérusalem. David avait fait le vœu de ne pas trouver de repos avant que soit fourni un abri pour le Sanctuaire. Ce serment fut répété à Ephrat, c’est-à-dire Bet-Léh’em, sa ville natale et dans la campaagne proche de Jérusalem, Quiriat Yéarim,, là où se trouvait l’Arche sainte. C’est d’ailleurs de là que sous Salomon, l’Arche sera transférée à Jérusalem. Son déplacement sera accompagné des versets 8 à 10 de ce psaume, lesquels seront utilisés dans toutes les synagogues au moment de la procession du Séfér Tora : « Lève-tois, ô Eternel, vesr ton repos, toi, et l’Arche de ta puissance. Tes prêtres s’habilleront de justice et tes dévots chanteront. En faveur de David ton serviteur, ne renvoie pas la face de ton oint. » Certes c’est Salomon qui construira le Temple, mais le mérite revient à David. C’est pourquoi, Dieu lui promet de maintenir sa descendance sur son trône et de faire de Sion la résidence de son choix. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Je savais Bethléem ville natale de David, mais pas que le serment pour le Temple y avait été énoncé. Jérusalem, elle-même, fondée par les Hébreux, ou leur étant antérieure ?
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